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Les légumineuses, comment ça marche ? – A2C le site de l'agriculture de conservation

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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légumineuses Les

Comment

ça marche ?

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Les légumineuses

comment ça fonctionne ?

1

La famille des légumineuses se caractérise par la capacité à fixer l’azote de l’air. Cette fixation est due à la présence de bactéries du genre Rhizobium leguminosarum présentes dans les nodosités des racines. Les nodosités sont ainsi le lieu d’une activité symbiotique : la plante fournit les substances carbonées aux bactéries, et les bactéries fournissent à la plante les substances azotées synthétisées à partir de l’azote atmosphérique.

Comment favoriser la mise en place des nodosités, et le fonctionnement du rhizobium ?

La mise en place des nodosités démarre dès les premières feuilles. Les nodosités ont besoin d’air et d’oxygène pour bien fonctionner. Il faut donc éviter les sols tassés, les sols hydromorphes, les excès d’eau.

Les légumineuses utilisent préférentiellement les nitrates présents dans le sol. Leur disponibilité ou l’apport d’azote (minéral ou par les engrais organiques) provoque une diminution de nombre de nodules et donc une baisse de l’activité symbiotique de fixation d’azote atmosphérique.

Un chiffre

Au niveau mondial, on estime à 100 millions de tonnes par an la masse d’azote atmosphérique fixée par les légumineuses, ce qui est comparable à la production d’azote par l’industrie chimique.

Semis sous couvert

Cette technique permet de limiter le salissement à l’implantation, et d’assurer un rendement satisfaisant en première coupe.

Selon les régions, plusieurs possibilités existent : céréales de printemps, tournesol…

La bactérie : Rhizobium trifoli

© Franck Dazzo

Une symbiose plante / bactérie qui permet la fixation de l’azote de l’air grâce aux bactéries présentes dans les nodosités !

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FOCUS sur la luzerne

➊ Avoir un sol sain, bien structuré, voire drainé

La luzerne exprime son potentiel si elle est implantée dans un sol sain, profond et bien structuré. On peut définir les situations favorables ou défavorables selon le tableau.

➋ Vérifier le pH

La luzerne préfère un sol sain, dont le pH est proche de la neutralité. Un pH entre 6,5 et 7,2 est la garantie du bon fonctionnement de la plante et des bactéries de fixation de l’azote. Lorsque le pH est inférieur à 6, il est conseillé de le remonter.

➌ Penser à inoculer

Le rhizobium est une bactérie naturellement présente dans les sols mais certaines souches sont spécifiques de la légumineuse semée, comme pour la luzerne. En dehors des sols calcaires, il faut systématiquement inoculer.

➍ Semer rapidement

On peut semer la luzerne au printemps ou en fin d’été. Mais ce sont le précédent et sa date de récolte qui conditionnent le choix de l’époque de semis. Attention, respecter un délai de retour de minimum 5 ans entre deux luzernes.

Type de sol Sableux

Calcaires Limono-argileux

Argilo-calcaires Terres de Groie Terres de

Champagne Sains Hydromorphes

Structure compacte Défavorable Assez

défavorable Assez

défavorable Très défavorable

Bonne structure Favorable si

pH suffisant Favorable Très favorable Très favorable Favorable

© GNIS

30/08

10/09

20/09

Dates limites de semis de la luzerne dans l’Ouest

© n.cornec

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Les légumineuses

quels intérêts pour la rotation ?

2

Les légumineuses utilisées en culture pure ou en association jouent un rôle ma- jeur dans la rotation.

Leur intérêt agronomique n’est plus à dé- montrer. La structure du sol, la fourniture d’azote pour les cultures associées ou qui lui succèdent, leur concurrence vis-à- vis des adventices en sont les meilleurs exemples !

● Intérêt pour la structure du sol

Le système racinaire souvent très développé des légumi- neuses favorise la structure du sol. Certaines possèdent un pivot (luzerne) qui permet d’avoir une action en profondeur favorisant ainsi l’infiltration de l’eau et l’alimentation des plantes…

● Intérêt pour la fourniture d’azote

La fixation de l’azote par les légumineuses leur confère un rôle majeur dans la rotation. Les nodosités présentes au niveau du système racinaire « captent » l’azote atmosphérique qui est directement valorisé par le couvert présent. Cet azote est également libéré et mis à disposition des cultures suivantes après retournement.

- Au cours de la campagne, en culture associée, 30 % de lé- gumineuses dans une prairie équivaut à environ 100 unités d’azote fournies aux graminées.

- Après retournement : la libération de l’azote va bénéficier aux cultures suivantes. Le supplément de fourniture d’azote

Exemple de la luzerne.

Le système racinaire très développé améliore la structure du sol…

dû à la minéralisation des résidus de légumineuses est important. Pour la luzerne en pure, par exemple, il peut s’élever entre 100 et 160 kg N/ha sur les 18 premiers mois avec plus de 50 % de l’azote libéré dès la première année (figure 1).

● Intérêt pour la concurrence vis-à-vis des adventices

Fortement conseillées en associations avec des graminées (dactyle, fétuque, RGA, RGH...) les légumineuses jouent leur rôle de concurrence vis-à-vis des adventices grâce à un recouvrement important du sol. On peut les utiliser en regarnissage des prairies ou en interculture (tournesol, colza, orge de printemps).

● Intérêt pour reconstituer les stocks fourragers

Lorsque le printemps est particulièrement sec et froid, les stocks fourragers sont très vite mis en défaut. Dans ce contexte difficile, l’association graminées + légumineuses est la meilleure réponse pour assurer une production en quantité et qualité au pâturage comme à l’ensilage ! Les intercultures de 4 à 8 mois pourront être valorisées par l’utilisation de dérobées. Par exemple, les associations Ray Grass d’Italie + Trèfles sont très efficaces pour reconstituer les stocks en quantité (1 à 3 exploitations) et en qualité (UF et PDI) tout en faisant des économies d’azote pour la culture suivante.

Photo 1 : pivot racinaire de la luzerne

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Les légumineuses

quels intérêts pour la rotation ?

Luzerne 2 =

repousses de luzerne de 4 semaines le jour du retournement

Luzerne 1 =

luzerne fauchée le jour du retournement

Témoin =

sols sans résidus végétaux Figure 1 : Minéralisation nette cumulée (kg N/ha) provenant des résidus de luzerne.

Figure 2 : Production de différentes prairies (t MS/ha) dont les proportions d’espèces semées et non semées varient au cours du temps et selon le type de prairie : graminées pures ou mélange graminées + légumineuses. La prairie en mélange produit davantage et se dégrade peu en comparaison aux prairies de graminées pures.

Source : INRA, CA, SNDF

Source : Lüscher et al., 2008

400

N minéralisé kg/ha

Fin première année

Effet net des résidus 300

200

100

07/10/97 01/01/98 03/04/98 04/07/98 04/10/98 04/01/99 06/04/99 07/07/99 Luzerne 2

Témoin Luzerne 1

année 1 1 2 3 4 5

année 2 1 2 3 4 5

année 3 1 2 3 4 5 1 RGA

2 Dactyle 3 Trèfle Violet 4 Trèfle Blanc 5 25 % de chacune des espèces

espèces non semées

espèces semées

14 t MS/ha

12 10 8 6 4 2

Associées aux graminées, les légumineuses limitent le développement des adventices …

© n.cornec

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Les légumineuses

quelles clés pour un fourrage de qualité ?

3

Les légumineuses présentent deux avan- tages : une pousse relativement stable dans le temps, en particulier lors de la période estivale, et une bonne valeur ali- mentaire.

● Légumineuses : un étalement de la production dans le temps

Les légumineuses démarrent plus tard en végétation, elles ont besoin de chaleur et de lumière. Ainsi, il faut une tem- pérature minimale

de 9°C pour que le trèfle blanc se déve- loppe. Leur rende- ment de printemps reste inférieur à celui des graminées, mais leur production esti- vale est supérieure.

Il faut savoir que la luzerne peut tolérer des températures jusqu’à 40° C.

● Légumineuses : un fourrage bien ingéré et de bonne valeur alimentaire

Les légumineuses ont une bonne digestibilité, et ce sur l’ensemble du cycle. Ceci est lié à l’importance des feuilles par rapport aux tiges. Les feuilles sont toujours plus digestibles car peu lignifiées, riches en matières azotées et en matières minérales. Les légumineuses sont donc également des fourrages riches en azote et en énergie, et dont les valeurs sont relativement stables dans le temps.

De plus, les légumineuses sont très bien consommées par les animaux. Des essais réalisés par l’INRA montrent que la capacité d’ingestion de RGA + TB est toujours plus élevée que celle du RGA seul.

● Luzerne : quel mode d’exploitation et à quel stade ?

Le pâturage : possible en prenant des précautions Le pâturage des premiers et seconds cycles de luzerne est formellement déconseillé : risque de météorisation et de piétinement. Le pâturage est possible à partir de la fin de l’été à condition de :

• ne pâturer que des repousses d’au moins 5 semaines,

• utiliser un fil arrière pour empêcher la pâture des jeunes repousses,

• ne pas sortir des animaux à jeun et leur mettre à disposition du fourrage fibreux.

Production annuelle d’une graminée + Trèfle Blanc comparée à celles de graminées pures.

Source : Essais EDE 22, 29, 56

Graminées +

Trèfle Blanc Graminées pures Fin d’hiver

Début printemps Production

Printemps Eté Automne

© GNIS

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Les légumineuses

quelles clés pour un fourrage de qualité ?

Valeurs alimentaires du Trèfle Blanc et du Ray Grass Anglais selon leurs stades de végétation.

Comment assurer la pérennité de la luzerne ? Pour assurer une bonne pérennité de la luzerne : il est important de réaliser une fauche à début floraison.

Pourquoi ?

C’est à ce stade que les réserves racinaires sont au maximum, ce qui permet à la plante de résister à l’hiver.

Luzerne début floraison Les fauches : comment choisir entre ensilage, enrubannage et foin ?

L’ensilage réalisé à l’apparition des boutons floraux, permet de récolter le meilleur rendement valeur alimentaire par ha, mais il est parfois difficile à réaliser, la plante étant pauvre en sucre.

L’enrubannage permet d’avancer la date de récolte par rapport à un foin, et la qualité reste élevée.

Le foin est très pratiqué, mais pour être réussi il faut limiter la perte des feuilles. Celles-ci se dessèchent plus rapidement que les tiges, deviennent fragiles et tombent facilement au sol si le fourrage est fréquemment secoué. Par ailleurs, il faudra rentrer un foin sec qui ne chauffe pas, en visant un taux de matière sèche de 85 %. Cela signifie qu’il faut évaporer 3 à 5 kg d’eau par kg de matière sèche !

Source : INRA, 1988

1,2 1,1

UFL / kg MAT %

20 25 30

15 10 5 0 1

0,9 0,8 0,7 0,6

0,4 0,5

UFL TB

MAT TB UFL RGA

MAT RGA

végétatif TB épi à 10 cm RGA végétatif TB

feuillu RGA

stades début floraison TB

1 semaine avant début épiaison RGA

floraisonTB épiaison RGA

Début bourgeonnement 15-20 mai

Ensilage

Enrubannage Foin

Début floraison 1er juin Les stades de végétation sont de bons indicateurs pour choisir son type de fauche.

© GNIS © n.cornec

Témoin = sols sans résidus végétaux

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LuzerneTrèfles LotierMinetteSainfoin BlancVioletIncarnatHybrideMicheliPerseAlexandrie 3 à 4 ans> 5 ans2 à 3 ans6 à 8 mois2 à 4 ans6 à 8 mois6 à 8 mois6 à 8 mois2 à 3 ans1 à 4 ans2 à 3 ans **** ******** 20 à 25Diploïde : 15 à 2 Tétraploïde : 20 à 2518 à 2025 à 3025 à 3020 à 25 12 à 152 à 3Diploïde : 8 à 10 Tétraploïde : 10 à 1210 à 15 2 à 45 à 710 à 151510 à 152 à 4Graines = 40 à 50 Décort. = 140 à 160 F/kg MS)0,731,030,810,740,890,820,83 S)1141471068712213891 S)831028678979884 S)178229166139195221143 TRES BIENBIENMOYENMAUVAISNon connu*Pâturage possible avant floraison. **Pour les trèfles annuels, exploitation possible si semis avant 30 août. ALIS - Institut du végétal - juillet 2010 - ISBN 978-2-8179-0037-7 - Ref : 377 -

© GNIS

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