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Journal de l'Andra - édition Manche N°17

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Academic year: 2022

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(1)

Vers une couverture de plus en plus

pérenne P.9

Le journal

Le journal

Le journal

Le

N°17 PRINTEMPS 2014 ÉDITION MANCHE

Andra

de l’

NOUVEAU

FORMAT

(2)

S ommaire

édito

L’actualité P.6/10

• Des riverains plutôt confiants P.6

• Un livre blanc sur la sûreté des installations nucléaires de la Manche P.7

• Le plan d’urgence interne testé en situation réelle P.7

• La nouvelle vie d’un herbier bicentenaire P.8

• Rénovation du RSGE : c’est parti ! P.8

• Vers une couverture de plus en plus pérenne P.9

• Préserver la mémoire des Centres de stockage : recueil de témoignages P.9

• Cigéo : retour sur le débat public P.10

Questions/Réponses P.12

Le Journal de l’Andra fait peau neuve Lors du dernier numéro, nous vous avions demandé

votre avis sur le Journal de l’Andra. Vous avez été nombreux à répondre et nous vous en remercions.

Si vous vous êtes globalement déclarés satisfaits du travail réalisé, qui vous aide à mieux comprendre le rôle et les missions de l’Andra, tout en étant régulièrement informés sur les chantiers en cours, cette enquête a mis au jour plusieurs points à améliorer.

Vous souhaitez ainsi que la place laissée à l’expression de points de vue différents soit plus importante. Il ressort également une forte attente d’information sur la sécurité des sites, la sûreté du stockage et du transport des déchets… Enfin, il apparaît que vous êtes particulièrement attachés à un format illustré et des articles faciles à lire où les informations sont accessibles et attractives.

C’est pour mieux répondre à ces besoins qu’a été repensée la formule du Journal de l’Andra, que vous tenez aujourd’hui entre vos mains.

Vous pourrez le constater vous-même, ce nouveau numéro est plus pratique avec un format réduit, plus vivant avec de nombreuses illustrations, plus pédagogique avec des articles synthétiques vous permettant d’avoir une lecture rapide des actualités de l’Andra. Des liens Internet vous renvoient vers des articles plus approfondis sur les sujets traités dans l’édition. Les thèmes liés à la sécurité et à la sûreté gagnent en importance dans cette nouvelle formule, et une rubrique de questions-réponses est créée, afin de relayer vos questionnements.

Enfin, l’équipe du journal et moi-même tenions à vous remercier sincèrement pour votre large participation. Nous avons à cœur de trouver des pistes d’amélioration et d’être toujours plus à l’écoute des publics concernés et intéressés par nos activités.

Valérie Renauld, directrice de la communication de l’Andra

Le Journal de l’Andra Édition de la Manche N°17

Centre de stockage de la Manche - ZI de Digulleville - BP 807

50448 Beaumont-Hague Cedex - Tél. : 0810 120 172 - journal-andra@andra.fr

Directrice de la publication : Marie-Claude Dupuis • Directrice de la rédaction : Valérie Renauld • Rédactrice en chef : Marie-Pierre Germain • Comité éditorial : Alain André, Florence Espiet, Emmanuelle Faure, Guy-Roland Rapaumbya • Ont participé à la rédaction, pour l’Andra : Annabelle Comte, Sophie Dubois, Sébastien Farin, Marie-Pierre Germain, Martine Hurault, Marc-Antoine Martin, Dominique Mer ; pour Rouge Vif : Christine Cornevin, Cécile Couturier, Élodie Seghers • Responsable iconographie : Sophie Muzerelle•

Crédits photos : Andra, DR, Exirys, G. Gillet, P.-Y. Le Meur, M.-A. Martin, P. Maurein, D. Mer, Société des sciences Cherbourg, B. Tinoco• Dessins : Aster • Création-réalisation : Agence Rouge Vif - www.rougevif.fr • Impression : Paton – Siret 572 881 662 00025 – Imprimé sur du papier issu de forêts durablement gérées, 100 % recyclé dans une imprimerie certifiée imprim’vert •

© Andra - 370-17 • DCOM/14-0067 • ISSN : 2106-7643 • Tirage : 40 000 ex.

Les dépêches P.3/5

Édition(s) souhaitée(s) : o Nationale

o Meuse/Haute-Marne o Aube

o Manche

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Le Journal de l’Andra - Édition de la Manche - ZI de Digulleville - BP 807 - 50448 Beaumont-Hague Cedex

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Le dossier P.13/19

Des Cli pour comprendre

(3)

Les dépêches

Dans le cadre de l’opération “Bienvenue dans nos entreprises”, organisée du 7 janvier au 4 mars par le conseil général de la Manche, l’Andra est allée à la rencontre des voyageurs sur l’aire d’autoroute de Gouvets (A84), aux côtés d’autres acteurs du tourisme industriel manchois. Objectif : présenter les missions de l’Agence et les activités du Centre de stockage de la Manche. Environ 500 personnes ont ainsi pu découvrir la gestion des déchets radioactifs.

LE CSM

À L’HEURE DES TABLETTES

Le Centre s’apprête à équiper le personnel en charge de la surveillance de l’environnement de tablettes numériques. Les tablettes permettront de saisir en temps réel les résultats des prélèvements réalisés sur et à l’extérieur du site, dans l’eau, le sol, l’air, les végétaux… En plus d’apporter un véritable gain de temps, ces nouveaux outils numériques permettront également au personnel d’avoir accès, sur un même support mobile, à l’ensemble des données concernant la surveillance du site et de son environnement, ainsi qu’à des informations pratiques sur les consignes à respecter et le mode opératoire à mettre en œuvre pour effectuer les prélèvements.

LE POINT DE VUE D’ASTER

L’Andra sur la route !

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Traitement de fissures sur la couverture

D

epuis sa mise en place,

en 1997, la couverture du Centre de stockage de la Manche bénéficie, chaque année, d’un suivi destiné à évaluer son comportement.

Ce suivi rapproché a récemment mis en évidence plusieurs petites fissures, à l’est et à l’ouest du site, causées par les glissements lents de la couverture.

Une campagne de traitement a donc été organisée, en décembre dernier, afin de combler 64 mètres de sillons identifiés sur les 12 hectares du site.

Précision

D

ans le Journal de l’Andra n° 16 édition Manche, en page 4, l’atelier le

“Bilotron” était organisé par le Laboratoire de physique corpusculaire de Caen.

Remise en place et compactage de la terre végétale.

1 363

C’est le nombre de visiteurs

accueillis sur les Centres de stockage de la Manche

en 2013 www.andra.fr/

andra-manche/

Rubrique Visiter les Centres

(4)

4 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Les dépêches

La radioactivité de Homer à

Oppenheimer au

Palais de la découverte

A

près avoir conquis le public au Centre de Meuse/Haute-Marne en 2012 puis dans plusieurs autres sites de France, l’exposition La radioactivité de Homer à Oppenheimer est exposée du 3 décembre 2013 au 8 juin 2014, à Paris, au Palais de la découverte. “C’était pour nous une évidence d’accueillir dans nos lieux une exposition sur ce thème”, a précisé Claudie Haigneré, présidente d’Universcience*, lors de son inauguration. “Le musée poursuit ici une de ses anciennes traditions, l’exploration et l’explication de la radioactivité, phénomène qui a toujours été au cœur de son approche de la science et de la physique.” Conçue par l’Andra, l’exposition s’articule autour de quatre pôles : Comment ça marche ? Comment a-t-elle été découverte ? Qu’en fait-on ? Que risque-t-on ? Ludiques et interactives, de nombreuses manipulations et expériences permettent au public de mieux comprendre ce phénomène.

*Universcience : établissement public regroupant la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette et le Palais de la découverte à Paris.

La mémoire du

stockage se construit à Verdun

D

u 15 au 17 septembre prochains, le Centre mondial de la Paix, à Verdun, accueillera la première conférence internationale sur la préservation de la mémoire liée aux sites de stockages de déchets radioactifs. Organisée par l’Agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE (AEN) avec le soutien de l’Andra, cette conférence intitulée Construire la mémoire est ouverte aux spécialistes comme aux acteurs locaux.

Elle se veut un moment d’échange sur les projets en cours, les défis à affronter, et les synergies à créer entre les participants concernés par cette question.

Voyage virtuel à 500 m sous terre

L’Andra vous propose une visite virtuelle de son Laboratoire souterrain de Meuse/Haute-Marne sur Internet. En un seul clic, vous voilà à Bure, à l’entrée du site, puis dans l’ascenseur qui vous conduit à 490 m de profondeur, au cœur des galeries souterraines, que vous arpentez en suivant le parcours de visite prédéfini ou au gré de vos envies, grâce au plan géolocalisant. La visite est ponctuée par des vidéos thématiques, donnant la parole à des scientifiques qui décrivent leurs expérimentations, parlent des méthodes de creusement ou de soutènement ou encore retracent l’histoire du Laboratoire et des futures échéances du projet de stockage profond Cigéo. Un voyage inédit, à portée de souris !

www.andra.fr/

visite_virtuelle_

laboratoire

En 2013, l’Andra a définitivement quitté le bâtiment du Centre de regroupement Nord (CRN) du CEA situé à Saclay (91) et les locaux qu’elle occupait sur le site de Socatri au Tricastin (Vallée du Rhône). Des opérations anticipées de longue date avec la création en 2012 des bâtiments de regroupement et d’entreposage au Cires, à Morvilliers.

Le centre de Morvilliers est désormais le seul point en France qui regroupe les déchets radioactifs non électronucléaires, avant de les envoyer en traitement, en entreposage ou en stockage. Il comporte également un bâtiment d’entreposage qui accueille de façon temporaire les déchets non électronucléaires à vie longue avant qu’ils ne soient stockés de façon pérenne, l’Andra développant des projets de stockage opérationnels.

L’ANDRA MAINTENANT AUTONOME

www.oecd-nea.

org/rwm/rkm/

verdun2014/

index-fr.html

(5)

Les dépêches

L’ASN ET LA CNE RENDENT LEUR AVIS SUR CIGÉO

Fin 2013, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la Commission nationale d’évaluation (CNE) ont rendu publiques leurs évaluations respectives sur l’avancement du projet Cigéo. Depuis le début des études sur le stockage profond, initiées par la loi du 31 décembre 1991, l’ensemble des recherches menées par l’Andra fait l’objet d’avis réguliers des évaluateurs scientifiques (Commission nationale d’évaluation) et de sûreté (Autorité de sûreté nucléaire). Ces avis orientent les études menées par l’Andra sur le projet Cigéo en vue du dépôt d’une demande d’autorisation de création, conformément

à la loi du 28 juin 2006.

Retrouvez les avis émis fin 2013 via les liens Internet ci-contre.

L’expertise de l’Andra s’exporte en Uruguay

P

our répondre à des besoins énergétiques en augmentation constante, l’Uruguay envisage de se tourner vers la production d’énergie nucléaire. En 2012, le pays a lancé un appel d’offres international afin de faire réaliser une étude sur les déchets nucléaires. La prestation, remportée par l’Andra, a abouti à la constitution d’un rapport de 120 pages. Celui-ci établit une analyse de plusieurs types de réacteurs, selon les déchets radioactifs générés.

Il souligne en outre l’importance, pour l’Uruguay, de rechercher à la fois des solutions pour l’entreposage des déchets, temporaire, et pour leur stockage, définitif, afin de ne pas faire comme les pays qui se sont lancés dans le nucléaire voici dix ou vingt ans sans aucune solution.

Recherche 2013-2016

L’

Andra a publié son executive summary (résumé) du programme de Recherche & Développement pour la période 2013-2016.

Ce document fixe le cap de l’ensemble des activités de recherche, notamment en réponse aux objectifs fixés par l’État.

Il s’organise autour de cinq thématiques opérationnelles : préserver la ressource rare des sites de stockage ; définir les exigences et les spécifications techniques de besoins (STB) et les adapter au progrès des connaissances ; accompagner les opérations de construction et d’exploitation des stockages ; définir et exploiter les techniques et les réseaux d’auscultation et d’information ; optimiser les matériaux des stockages.

Les carottes de l’Andra stockées à Gondrecourt

L’

Andra cherchait un lieu où abriter tous les échantillons de roches accumulés lors de ses campagnes de forages menées dans le sous- sol français : roches argileuses de l’Aube, de l’Aisne, et du Gard ; granites de la Vienne ; grès, calcaires, marnes et argiles de Meuse et de Haute-Marne. Une véritable

“bibliothèque du sous-sol” qui commençait à se sentir à l’étroit dans la carothèque de son Laboratoire souterrain en Meuse/

Haute-Marne. Elle vient donc d’emménager à Gondrecourt-le-Château, à 12 km du Laboratoire, dans une ancienne fabrique de meubles réhabilitée en entrepôt sécurisé.

L’Andra dispense ses premières formations

Depuis le 1er janvier 2014, l’Andra propose aux producteurs de déchets radioactifs (électronucléaires ou non

électronucléaires) et à leurs prestataires, des formations professionnelles. L’objectif de ces formations est de permettre aux industriels d’améliorer la qualité des colis envoyés sur les Centres industriels de l’Andra dans l’Aube. Fondées sur le savoir-faire unique de l’Agence, ces sept formations, assurées par des experts de l’Andra, sont l’occasion pour les clients de mieux comprendre le fonctionnement des Centres, les exigences industrielles et réglementaires ainsi que les modalités de prise en charge des colis.

www.andra.fr rubrique Éditions

www.cne2.fr/

telechargements/

RAPPORT_CNE2_7.pdf www.asn.fr rubrique Presse / Actualités ASN en date du 06/12/2013

(6)

L’actualité

Le sondage a été réalisé du 5 au 19 décembre 2013 par téléphone, auprès de 600 riverains du Centre de la Manche.

Trois catégories de riverains ont été interrogées,

en fonction de leur proximité vis-à-vis du Centre : les “très proches riverains” demeurant à quelques kilomètres, les “proches riverains”, situés dans un rayon de 20 km, et ceux vivant au-delà, dans le reste de l’arrondissement de Cherbourg-Octeville.

Ensemble 51 %

Très proches riverains 45 % Proches riverains 50 % Reste de l’arrondissement de Cherbourg 52 %

Ensemble 76 % Très proches riverains 88 %

Proches riverains 76 % Reste de l’arrondissement de Cherbourg 74 %

Ensemble 45 % Très proches riverains 66 % Proches riverains 49 % Reste de l’arrondissement de Cherbourg 37 %

… Oui, il en arrive encore de nouveaux

Confiance

Oui

… Oui, il en arrive encore de nouveaux Savez-vous s’il arrive encore de nouveaux déchets radioactifs dans ce Centre ?

Faites-vous confiance ou pas confiance à l’Andra pour gérer le Centre de stockage de la Manche sur le long terme ?

Estimez-vous être suffisamment informé(e) sur les Centres de stockage des déchets radioactifs de l’Andra ?

6 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Des riverains plutôt confiants

Quel regard les riverains portent-ils sur le Centre de stockage de la Manche et quelles sont leurs attentes vis-à-vis de l’Andra ? Une enquête réalisée fin 2013 par Ipsos, pour l’Andra, répond à ces questions.

Un Centre bien connu et bien perçu

Premier enseignement qui ressort de l’enquête : le Centre de stockage de la Manche est connu, et plutôt bien perçu par la population de l’arrondis- sement. 50 % des personnes interrogées pensent néanmoins qu’il reçoit encore des déchets radioactifs. D’une manière générale, les très proches riverains en connaissent mieux le fonctionnement.

Les habitants les plus proches sont aussi les moins inquiets : 72 % indiquent qu’ils ne sont “pas inquiets”, contre 59 % pour les habitants de l’ensemble de l’arron- dissement. Les sujets d’inquiétude étant les risques d’accident, de pollution et l’impact de l’activité sur la santé.

Un capital confiance élevé vis-à-vis de l’Andra

76 % des riverains des trois zones font confiance à l’Agence pour gérer le Centre sur le long terme. Cette confiance porte sur la capacité de l’Andra à garantir la sécurité de ses ins- tallations (80 % des personnes interro- gées), à assurer leur surveillance à long terme (72 %), à préserver la mémoire du site pour les générations suivantes (71 %), et à protéger les populations et l’environnement (70 %).

Des efforts à poursuivre en termes de dialogue

En matière d’information, l’Agence est jugée “transparente et sincère”

à propos de ses mesures effectuées pour surveiller l’environnement.

66 % des habitants proches estiment être suffisamment informés… contre 45 % pour l’ensemble des trois zones.

Néanmoins, une personne interrogée sur deux estime que l’Agence ne dialogue pas suffisamment avec les riverains. Dès 2014, l’Andra portera donc des efforts particuliers sur l’amélioration des échanges avec les riverains et sur leur information, en particulier sur leurs principaux sujets d’inquiétude. l

(7)

L’actualité

Le plan d’urgence interne testé en situation réelle

Vendredi 20 décembre, le Centre de stockage de la

Manche a effectué son exercice annuel de sécurité afin de tester la mise en œuvre du plan d’urgence interne (PUI).

L

e scénario était le suivant : en tombant sur un élément tran- chant d’une canalisation située dans la galerie souterraine, un ouvrier s’est blessé à la cuisse dans la galerie souterraine en zone contrôlée.

Le service départemental d’incendie

et de secours de la Manche (SDIS) est arrivé sur le site en dix minutes.

Il a fallu huit minutes pour retrouver l’agent blessé, qui a ensuite été médi- calisé et transféré vers le centre hos- pitalier de Cherbourg-Octeville. L’Andra a réalisé des contrôles radiologiques pour s’assurer que la victime n’était pas contaminée, contrôles qui se sont révélés négatifs. Cette opération a per- mis de tester l’organisation des secours sur le site : en moins d’une heure la situation était sous contrôle. Certains aspects sont à améliorer : l’intervention se déroulant en zone contrôlée, il s’est avéré difficile d’extraire une personne de la galerie souterraine. L’utilisation du matelas coquille, employé par les secouristes pour immobiliser la victime, est également délicate, compte tenu de l’exiguité des locaux. l

Un livre blanc sur la sûreté

des installations nucléaires de la Manche

La Commission locale d’information (Cli) de la Manche a présenté le 5 décembre dernier

un livre blanc, réalisé avec les trois Cli manchoises. L’ouvrage dresse un état des lieux de la sûreté des installations nucléaires civiles du département.

S

uite à la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, les trois Commissions locales d’in- formation (Cli) de la Manche (de l’usine de traitement du combus- tible nucléaire d’Areva La Hague, de la centrale nucléaire EDF de Flamanville et du Centre de stockage de l’Andra) ont engagé une réflexion sur l’état de la sûreté des installations nucléaires civiles de la Manche. Un groupe de tra- vail rassemblant des élus, des asso- ciations et des syndicats, s’est chargé de collecter auprès des habitants du département puis de compiler environ

200 questions, pour ensuite auditionner les exploitants nucléaires, mais aussi les services de l’État, la Défense natio- nale, l’ASN et l’IRSN. Auditionnée en tant qu’exploitant nucléaire, l’Andra a essentiellement été interrogée sur des questions liées aux colis de déchets et aux travaux sur la couverture.

Un document accessible à tous

Le livre blanc présente le résultat de ces travaux. Il est consultable en ver- sion complète sur le site Internet de la

Cli de la Manche : www.climanche.fr.

En parallèle, les membres du groupe de travail ont souhaité proposer une synthèse du document accessible au grand public sous la forme d’un livret diffusé à l’échelle nationale, régionale et locale afin d’apporter des réponses aux questions des riverains. l Consultez la synthèse en ligne sur le site www.climanche.fr, ou faites-en gratuitement la demande au conseil général de la Manche, Commissions locales d’information, Maison du département, 50050 SAINT-LO Cedex, ou par mail à cli.manche@manche.fr

QU’EST-CE QUE LE PUI ?

Le plan d’urgence interne (PUI) est un dispositif qui définit l’organisation à mettre en place et les moyens à mettre en œuvre lorsqu’un accident ou incident survient sur une installation nucléaire. Ce dispositif, validé par l’Autorité de sûreté nucléaire et révisé tous les dix ans, décrit les mesures à prendre pour gérer l’événement. Régulièrement, l’Andra teste la mise en œuvre de ce plan à travers différents scénarios, tels que l’accident grave de personne, l’incendie, la dispersion de matières radioactives… Depuis la construction du CSM, le PUI a été déclenché une seule fois, en 2013, lors de la découverte d’un objet explosif datant de la Seconde Guerre mondiale lors de travaux sur la couverture.

(8)

L’actualité

8 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

La nouvelle vie d’un herbier bicentenaire

Dans le cadre de sa réflexion sur la mémoire, le Centre de stockage de la Manche apporte son soutien à un important projet de restauration d’herbier réalisé par la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

C

e sont près de 60 000

échantillons de plantes récoltées au XIXe siècle par Louis Corbière, profes- seur de sciences à Cherbourg qui ont été légués à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de la ville. Un herbier d’une grande

valeur scientifique, puisque certaines plantes y sont décrites pour la première fois. Afin d’en préserver les qualités et de permettre à ce catalogue végétal de rejoindre les collections du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, la Société a lancé, il y a dix ans, sa rénovation.

Un soutien renouvelé Engagé dans une réflexion sur la préser- vation et la transmission de la mémoire, le Centre de stockage de la Manche soutient ce projet, depuis des années.

Il vient de renouveler son parrainage à la Société des sciences, en lui accor- dant une enveloppe de 27 000 € sur cinq ans. De quoi lui permettre d’accé- lérer ce lifting végétal : “Nous n’avons à ce jour restauré que la moitié de l’her- bier, souligne Rémy Ancellin, président de la Société des sciences. C’est un

travail très long et minutieux, réalisé par des bénévoles : il faut reprendre chaque plante, la remettre sur du papier non traité… Avec l’aide de l’Andra, nous allons pouvoir acquérir tout le matériel nécessaire et rémunérer des profession- nels pour nous épauler.” La Société des sciences devrait ainsi s’inscrire dans le projet E-ReColNat de numérisation des collections naturalistes françaises.

Ce qui, in fine, permettra au public de feuilleter l’herbier Corbière en ligne, gratuitement.

En contrepartie de ce parrainage prévu sur une durée de cinq ans, l’Andra va bénéficier de l’expertise des membres de la Société qui vont réaliser en 2014 deux herbiers des plantes se dévelop- pant sur le site. Un exemplaire sera conservé à la Société des sciences et le second au Muséum national d’his- toire naturelle de Paris. l

Rénovation du RSGE : c’est parti !

Après une phase de procédures administratives, le chantier de rénovation du réseau de canalisations souterraines du Centre (RSGE) a démarré, il y a quelques semaines. Première étape : la mise en place d’un hangar où seront acheminés les déchets issus du chantier pour leur conditionnement, avant leur envoi sur le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), dans l’Aube. Puis viendra le remplacement des anciennes canalisations par des tuyaux plus petits, mieux adaptés aux faibles débits d’eau enregistrés sur le Centre.

Installation du hangar. Local technique pour stocker du matériel

nécessaire au chantier. Atelier de découpe des déchets issus du chantier.

(9)

L’actualité

Vers une couverture de plus en plus pérenne

Dans le cadre du programme de surveillance du Centre de stockage de la Manche,

l’Andra a lancé une réflexion sur l’extension de sa couverture. Objectif : mettre en place une couverture de plus en plus pérenne.

L

a couverture est l’élément fondamental de la sûreté du stockage en période de sur- veillance, c’est pourquoi elle est étudiée de près. Une première phase de travaux a eu lieu en 2010, 2011 et 2013 et a consisté à adou- cir ses pentes et à en conforter les talus, afin d’éviter des glissements de terrain. L’Andra bénéficie aujourd’hui

d’un retour d’expérience positif sur ces travaux et étudie la possibilité de pour- suivre l’extension des pentes de la cou- verture afin de les rendre plus douces.

Cette deuxième phase de travaux ne commencerait pas avant 2020, mais la réflexion est d’ores et déjà lancée. Des

études seront notamment menées pour définir les options techniques à privilé- gier. Le prochain grand rendez-vous est en 2015, avec la remise à l’Autorité de sûreté nucléaire d’un rapport d’étape sur la couverture et sa pérennité. l

L

e groupe aubois va mettre en œuvre une de ses premières propositions. Celle-ci consiste à recueillir et enregistrer des témoignages de collaborateurs et de riverains du Centre de stockage de l’Aube, qui ont pour certains vu le Centre se construire il y a presque trois décennies. D’autres pistes de réflexion ont été proposées, qui restent à affiner : la création d’un lieu de conservation des outils et équipe- ments utilisés pendant l’exploitation du Centre, la mise en place de stèles- mémoires autour du site, la sélection d’articles de presse qui ont marqué les esprits.

Visite de l’artothèque de Troyes

Pour alimenter sa réflexion, le groupe visite régulièrement des lieux chargés

d’histoire ou dédiés à la conservation de la mémoire. Le 17 janvier, il s’est rendu à l’artothèque du Centre pour l’Unesco à Troyes. L’occasion de décou- vrir les installations mises en place pour conserver 6 400 dessins de jeunes du monde entier envoyés lors du concours international d’art plastique organisé

chaque année par l’institut.

Le Centre de stockage de la Manche organise également des actions. l Venez nous rencontrer et participer au groupe de réflexion ! Plus de renseignements au : 0 810 120 172

Préserver la mémoire des Centres de stockage : recueil de témoignages

À l’instar du groupe “Mémoire” de la Manche, le Centre de stockage de l’Aube réunit régulièrement un groupe de riverains locaux. Ce groupe avance dans sa contribution à la construction d’une mémoire des lieux de stockage de déchets radioactifs. En 2014, il va recueillir les témoignages des personnes qui ont connu le Centre depuis ses débuts.

Le groupe a découvert l’artothèque du Centre pour l’Unesco de Troyes, inaugurée il y a quelques mois.

(10)

L’actualité

10 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

L’actualité

1 Le journal de l’Andra - ÉDITION DE LA MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Cigéo : retour sur le débat public

Le débat public organisé par la CNDP sur le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) est désormais achevé. Alors que l’Andra s’apprête à publier les suites qu’elle donne au débat, le Journal de l’Andra revient sur les grandes étapes

qui ont jalonné son déroulement.

Plus de

76 000

visites

sur le site www.débatpublic.fr

1 508

questions

(dont 370 identiques, auxquelles une réponse commune a été faite)

497

avis

154

cahiers d’acteurs

24

contributions

5

délibérations d’assemblées locales

9

débats contradictoires

9

suppléments spéciaux dans la presse quotidienne régionale.

débat contradictoire sur Internet réunion locale

76 000 76 000

visites visites

www.débatpublic.fr www.débatpublic.fr questions

questions

(dont 370 identiques, auxquelles (dont 370 identiques, auxquelles une réponse commune a été faite) une réponse commune a été faite)

24

24

contributions contributions

24

contributions

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contributions

24 5

5

délibérations d’assemblées locales délibérations d’assemblées locales

9

9

débats contradictoiresdébats contradictoires

9

9

suppléments spéciaux dans suppléments spéciaux dans la presse quotidienne régionale.

la presse quotidienne régionale.

20 novembre Débat contradictoire

“La gouvernance”.

3 juillet

Décision de la CNDP de prolonger le débat jusqu’au 15 décembre avec de nouvelles modalités : organisation d’une conférence de citoyens, d’une série de débats contradictoires sur Internet et de réunions de proximité.

8 juillet Réunion de

proximité à Rachecourt-sur- Marne annulée, faute

de participants.

11 juillet

Premier débat contradictoire sur Internet

“La diversité des déchets radioactifs”.

17 juillet Réunion de proximité à Bonnet : les opposants empêchent les échanges entre la CNDP et le public.

13-15 décembre Conférence de citoyens : premier week-end de formation du panel de citoyens.

15 décembre

Clôture de la phase d’échanges du débat public.

4 septembre Annonce du partenariat avec la presse quotidienne régionale.

18 septembre Débat contradictoire

“Les solutions de gestion : stockage, entreposage, séparation-transmutation”.

23 septembre Débat contradictoire

“Comparaison des expériences internationales (Suède, Finlande, États-Unis, Canada)”.

9 octobre Débat contradictoire

“Principe de précaution et réversibilité”.

30 octobre Débat contradictoire

“Transformations locales (population, emploi, éducation, commerce) et aménagement du territoire”.

13 novembre Débat contradictoire

“Coûts et fi nancement”.

3 février Conférence de citoyens :

Conférence de presse de présentation de l’avis du panel.

10 janvier Conférence de citoyens : second week-end de formation du panel.

1-2 février Conférence de citoyens : auditions et préparation de l’avis du panel.

17 juin Deuxième réunion,

à Bar-le-Duc, annulée suite aux perturbations d’opposants dans la salle.

(Suède, Finlande, États-Unis,

à Bonnet : les opposants empêchent les échanges

Conférence de citoyens : week-end de formation du panel.

3 juillet 3 juillet

Décision de la CNDP de

13-15 décembre

17 juin

15 décembre

Clôture de la phase d’échanges 30 octobre

8 juillet

3 février Conférence de citoyens :

Conférence de presse de Conférence de presse de Conférence de presse de présentation de l’avis du panel.

2012

2014

23 octobre Débat contradictoire

“Les transport des déchets”. 23 octobre 23 octobre 16 octobre Débat contradictoire “Risques et

sécurité pour les salariés du site, les citoyens et l’environnement”.

16 octobre 16 octobre

Le débat public en chiff res

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L’actualité L’actualité

Cigéo : retour sur le débat public

Le débat public organisé par la CNDP sur le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) est désormais achevé. Alors que l’Andra s’apprête à publier les suites qu’elle donne au débat, le Journal de l’Andra revient sur les grandes étapes

qui ont jalonné son déroulement.

Christian Leyrit,

président de la Commission nationale du débat public

“Ce débat a été diffi cile, mais néan- moins très riche : malgré quelques dizaines d’opposants venus empê- cher les réunions publiques, de nou- velles modalités ont été trouvées, qui ont permis de recueillir des avis extrê- mement nombreux et argumentés.

Les conclusions que nous pouvons en tirer sont de trois ordres. La première, c’est un sentiment d’inquiétude perceptible chez un nombre important de citoyens. Il est dans ce cadre indispen- sable de restaurer un climat de plus grande confi ance entre les citoyens, le maître d’ouvrage et les pouvoirs publics, en favorisant une expertise et une gouver- nance pluralistes. Cela pourrait se faire dans le cadre du Clis et de l’Anccli, à condition de leur octroyer des moyens plus importants. Un autre progrès consiste- rait à ce que les instances de contrôle et de décision auditionnent les associations locales. Le deuxième aspect concerne le jalonnement du projet. Une large majorité de personnes et d’experts indépendants ayant participé au débat s’accordent pour considé- rer que le calendrier de déploiement du projet prévu par la loi de 2006 est beaucoup trop serré. L’idée d’une phase « pilote » du stockage, sans, puis avec déchets radioactifs, intermédiaire nécessaire entre le Laboratoire et le centre industriel, constituerait une avancée signifi cative. Il apparaît enfi n indispensable d’apporter au public des informations sur l’inventaire des déchets pouvant être accueillis dans Cigéo et sur les fi nancements et les coûts, en intégrant les coûts relatifs à la réversibilité.

La conférence de citoyens a quant à elle montré que des personnes n’ayant aucune compétence particu- lière, mais recevant une formation pluraliste, peuvent exprimer sur un sujet aussi complexe un avis perti- nent et circonstancié, digne d’intérêt pour le déci- deur. Cet avis est d’ailleurs proche des conclusions du débat public. Une leçon à méditer et un message très positif pour l’avenir.”

6 décembre Conférences de presse de présentation de la CPDP à Bar-le-Duc et à Saint-Dizier.

9 octobre Saisine par l’Andra de la Commission nationale du débat public (CNDP) pour l’organisation d’un débat public sur Cigéo.

7 novembre Mise en place par

la CNDP d’une Commission particulière du débat public (CPDP) chargée d’organiser le débat et nomination de Claude Bernet à sa présidence.

5 décembre Nomination des cinq autres membres de la CPDP.

6 février

Approbation par la CNDP du dossier de présentation du projet Cigéo préparé par l’Andra et validation des modalités (réunions publiques, presse, site Internet) et des dates du débat.

15 mai Ouverture de la phase d’échanges.

23 mai

Première réunion à Bure, annulée suite aux perturbations d’opposants dans la salle.

6 juin

Table ronde organisée avec les acteurs du département. 14 et 15 juin

Lancement d’un sondage TNS-Sofres* à la demande de la CNDP pour évaluer l’opinion des habitants de la Meuse et de la Haute-Marne sur le débat.

Mi-mai

Publication des suites données par l’Andra au débat.

12 février

Remise du compte rendu du débat public par la CPDP et du bilan du débat par la CNDP.

6 décembre 6 décembre Conférences de presse de

6 février 6 février

d’opposants dans la salle.

6 juin 6 juin 23 mai 23 mai 15 mai

7 novembre Mise en place par

la CNDP d’une Commission particulière du débat public (CPDP) du débat public (CPDP) chargée d’organiser le débat et nomination de Claude Bernet

Mi-mai

Publication des suites données par l’Andra au débat.

2013

www.cigeo.com

rubrique Calendrier www.debatpublic-cigeo.org

9

habitants de Meuse et de Haute-Marne sur 10 déclarent avoir entendu parler du projet Cigéo et les 3/4 des personnes interrogées affi rment bien comprendre ce dont il s’agit.

2

habitants sur 3 (68 %) estiment qu’un débat est utile.

* Le sondage TNS-Sofres réalisé par la CNDP montre que les habitants de Meuse et de Haute/Marne se sentent informés et concernés

Retrouvez l’interview complète de Christian Leyrit :

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Questions/réponses Questions/réponses

12 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Le Journal de l’Andra se fait l’écho de vos préoccupations en relayant dans ses colonnes les questions que vous nous posez lors des visites de nos Centres ou sur nos sites Internet andra.fr, cigeo.com ou déchets-radioactifs.com... et en y apportant des réponses !

12 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Le Centre de stockage de la Manche répond-il à toutes les exigences actuelles de sûreté ?

Le Centre est un site pionnier, il a été le premier dédié au stockage de déchets radioactifs en France. Au fur et à mesure de sa construction et de son exploitation, il a fallu analyser ce qui était fait, et en tirer les enseignements pour apporter rapidement les amélio- rations nécessaires mais aussi intégrer les progrès scientifiques et techniques.

Les règles et les pratiques ont évolué avec le temps, et à chaque époque, les ouvrages ont répondu à la réglementa- tion en vigueur. Ils satisfont aujourd’hui aux impératifs actuels de sûreté et de protection de l’environnement. Les 10 000 mesures effectuées chaque année confirment son très faible impact sur l’environnement : en 2013, l’impact du Centre était plus de mille fois infé- rieur à l’impact de la radioactivité natu- relle (qui est en moyenne de 2,4 mSv/

an sur le territoire français).

Pourquoi ne retire-t-on pas les colis pour les mettre en sécurité ?

Il n’est pas nécessaire de retirer les colis car ils sont stockés en toute sécu- rité sur le Centre.

L’Andra a conçu la couverture du Centre pour que celui-ci soit sûr, en minimi- sant son impact sur l’homme et l’en- vironnement. Les résultats du plan de surveillance, réalisé sous contrôle de l’ASN et sous la surveillance de la Cli, ont confirmé cette appréciation.

La question concernant le retrait des colis a été débattue en 1996 par la commission Turpin. Celle-ci a estimé que les désavantages étaient supé- rieurs aux bénéfices que l’on pourrait en retirer et qu’il était plus dangereux de reprendre les colis notamment pour

le personnel en charge de cette opé- ration que de les laisser sur place et de les surveiller.

Pendant combien de temps le Centre sera-t-il surveillé ? Depuis 2003, par décret, le Centre de stockage de la Manche est entré dans une phase de surveillance pour plu- sieurs siècles. Cette surveillance per- met de vérifier que l’évolution du Centre est conforme aux attentes et que son impact sur l’environnement reste très faible. Une gestion responsable à long terme implique également la conserva- tion et la transmission de la mémoire du site aux générations futures. Pour ce faire, l’Agence a mis en œuvre un plan d’archivage à long terme.

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Le dossier Le dossier

À quoi servent ces commissions locales d’information, les Cli, qui sont créées pour chaque site nucléaire ? Dans ce numéro, le Journal de l’Andra vous présente ces instances de dialogue qui sont une spécifi cité française. Vous découvrirez leur rôle, leur mode de fonctionnement, les diffi cultés qu’elles peuvent rencontrer au quotidien, le point de vue d’un exploitant, d’un élu et celui d’un riverain…

Et pousserez la porte des Cli des sites de l’Andra, interlocuteurs privilégiés de l’Andra.

Des Cli

pour comprendre

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Le dossier Des Cli pour comprendre

14 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Le dossier Des Cli pour comprendre

14 Le journal de l’Andra - ÉDITION AUBE PRINTEMPS 2014 - N°17

Cli : un observateur vigilant des installations nucléaires

En France, une Commission locale d’information (Cli) est mise en place pour chaque installation nucléaire de base. Ces instances, qui rassemblent des représentants de la société civile, constituent à la fois des interlocuteurs incontournables des exploitants et des autorités, une source indépendante d’information pour la population et un observateur vigilant du fonctionnement des installations.

Pour en savoir plus, visionnez un clip pédagogique sur les Cli : www.youtube.com/

watch?v=DQcuKsB5CsUT

L

a sûreté nucléaire fran- çaise repose sur l’exploi- tant, qui est responsable de la sûreté et du bon fonc- tionnement de ses instal- lations, et sur l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité admi- nistrative indépendante chargée de contrôler les installations et d’informer le public, avec le support de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La société civile, à travers les commissions locales d’information (Cli), joue également un rôle important dans le suivi des activités des sites nucléaires.

Ainsi, chaque installation nucléaire de base (INB) dispose de la sienne. Son rôle : assurer une mission générale de suivi, d’information et de concerta- tion en matière de sûreté nucléaire, de

radioprotection et d’impact des activités nucléaires sur les personnes et l’envi- ronnement. Un espace de vigilance et d’information des populations proches indispensable, selon Alain Delmestre, directeur général adjoint de l’ASN : “Le dialogue ne doit pas se limiter à des échanges contrôleur-contrôlé : la popula- tion doit être intégrée dans le processus.”

Un fi nancement mixte Les Cli sont composées d’élus locaux et nationaux, de représentants d’associa- tions de protection de l’environnement, d’acteurs économiques, de personnes qualifi ées (experts scientifi ques, méde- cins…), et de représentants syndicaux.

L’ASN peut y assister, avec une voix consul- tative. Leurs grandes lignes de travail sont fi xées lors des réunions de bureau. Tous se retrouvent lors d’assemblées géné- rales, dont certaines sont ouvertes au public. Pour remplir ses missions, la Cli est en relation étroite avec l’exploitant et les organismes d’État. Elle peut tous les interroger et également faire faire des analyses (qualité de l’air, de l’eau, impact des rejets de l’installation…). Son fi nan- cement est assuré par le conseil général, qui peut prendre en charge le recrutement de permanents, et par l’État, via l’ASN. En 2013, celle-ci leur a ainsi versé 1 million d’euros. “Un montant en nette augmenta- tion par rapport aux années précédentes, précise Alain Delmestre. Nous formulons en outre chaque année le souhait de voir appliquer ce qui est prévu par la loi sur la transparence et la sûreté nucléaire, à savoir le fi nancement des Cli par un prélèvement sur la taxe INB*.”

Pionnières en Europe

“Ces lieux d’exercice de la démocratie à l’échelle locale sont une particularité française, souligne Monique Sené, vice- présidente du conseil d’administration de l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli). Ailleurs, on trouve bien des associations, mais pas d’instances aussi organisées et reconnues.” D’ailleurs, le Conseil économique et social européen a récemment recommandé aux pays dotés du nucléaire civil de mettre en place des groupes d’échanges inspirés de ce modèle. l

*Taxe due par les exploitants des installations nucléaires de base françaises.

FILLES DES ANNÉES 80 La circulaire Mauroy du

15 décembre 1981 recommandait déjà la constitution de

commissions d’information auprès des installations nucléaires. Mais ce sont la loi sur la transparence et la sûreté nucléaire (loi TSN) du 13 juin 2006, suivie par le décret n°2008- 251 du 12 mars 2008, qui ont défi ni leur caractère obligatoire, leur mode de fonctionnement et leur statut . Les Cli sont créées par décision du président du conseil général, qui en est le président en titre et en désigne les membres, notamment le président délégué, un élu local ou bien une personne qualifi ée, chargé d’animer la Cli au quotidien.

La Cli

Élus 50 % Associations ≥ 10 %

Syndicats ≥ 10 % Experts ≥ 10 %

Riverains

Anccli

IRSN

ASN Exploitants

(EDF, Areva, Andra, CEA)

Laboratoires

indépendants Réunions, partage d’expériences

Partage ses connaissances, intervient sur demande lors des assemblées générales

Fait remonter les questionnements, réclame des informations ou des expertises

Finance, informe, soutient Suit le

fonctionnement, demande des comptes Informent (analyses,

activité, incidents) Commande des analyses

indépendantes

Informe, répond aux questions

Font remonter leurs préoccupations

La Cli et ses interlocuteurs

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Le dossier Le dossier

Les 38 Cli françaises sont rassemblées au sein de l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli).

Jean-Claude Delalonde, son président, expose sa vision des enjeux qui

occupent l’association, et de son positionnement de tête de réseau.

Pouvez-vous nous présenter l’Anccli ?

L’Anccli, ce sont 32 bénévoles désignés par les membres des Cli françaises, réunis en conseil d’administration et répartis en quatre collèges (élus, syndicats, experts, associations). Nous disposons d’un comité scientifi que, regroupant des experts, qui, à la demande des Cli, peut se prononcer sur un thème donné. Nos groupes de travail permanents, sortes de viviers d’acteurs locaux, explorent et, si besoin, demandent des expertises sur

la sûreté, les installations, les déchets, le post-accidentel… Nous pouvons enfi n saisir l’ASN, si nous l’estimons nécessaire, sur tout sujet lié au fonctionnement des INB. En somme, notre rôle est de faire remonter les préoccupations du terrain et les enjeux transversaux, de les étudier et de formuler des recommandations.

Il ne s’agit pas de remettre en cause les décisions prises, mais d’exiger, dans le respect des choix politiques, que la sûreté et la sécurité soient toujours une priorité. Pas question de nous faire le porte-voix des “pro”

ou des “anti” : le but est d’échanger et informer, dans le respect de la diversité des points de vue.

La question des déchets est-elle importante pour l’Anccli ? C’est l’un de nos grands axes de travail, car il concerne toutes les Cli – pas seulement celles liées aux installations de l’Andra. Nous avons mis en place un groupe permanent sur ce thème en 2006.

Ses participants – membres de Cli, de l’Anccli, d’associations, experts ou élus – échangent sur la production, le traitement, le confi nement et le stockage des déchets, et s’eff orcent de vulgariser les actions de l’Andra, de l’IRSN ou des chercheurs. Nous nous inscrivons aussi dans la réfl exion autour du projet Cigéo (voir encadré).

Notre positionnement est simple : à partir du moment où s’exerce une activité nucléaire, il est logique qu’il y ait des déchets ; l’enjeu est de savoir qu’en faire, et de le faire le mieux possible. La population est à la fois inquiète et en demande d’informations… Les Cli sont donc précieuses, parce qu’elles sont le lieu d’expression d’une vigilance de principe et d’exercice d’une démocratie participative. D’ailleurs, à l’Anccli, toutes les décisions sont prises à l’unanimité. Certes, nous avons du mal à trouver des fi nancements. Mais nous faisons tout pour qu’il y ait une réfl exion et une concertation en amont de chaque grande décision.

Les Cli

garantissent l’expression

d’une vigilance de principe

INTERVIEW

Jean-Claude Delalonde

Contribuer à l’information des citoyens sur Cigéo

L ’

Anccli a initié, en juin 2012, un dialogue sur les déchets de moyenne activité et de haute acti- vité à vie longue (MA-HA-VL), co-piloté avec le comité local d’information et de suivi du Laboratoire souterrain de l’Andra et l’IRSN. L’objectif ? Alimenter des échanges transparents sur le pro- jet du centre de stockage Cigéo. “Il ne nous appartient pas de dire s’il faut ou non faire Cigéo, souligne Jean-Claude Delalonde, président de l’Anccli, mais de tout faire pour que ce projet, s’il aboutit, se fasse dans les meilleures conditions.”

Pour François Rollinger, chef du ser- vice ouverture à la société à l’IRSN,

“cette démarche est essentielle car elle permet de mieux comprendre les pré- occupations des diff érents acteurs et à en tenir compte dans nos travaux. Ces échanges contribuent aussi à l’identi- fi cation des besoins d’information du grand public et à la nécessaire mon- tée en compétences des acteurs de la société, dont les membres de la Cli, pour rendre eff ectif le droit des citoyens à la participation.”

Pour en savoir plus : voir le livre blanc publié par l’Anccli (www.anccli.fr) ou le site de l’IRSN dédié à Cigéo (www.irsn.fr/dechets/cigeo) François Rollinger

chef du service ouverture à la société de l’IRSN.

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Le dossier Des Cli pour comprendre

16 Le journal de l’Andra - ÉDITION MANCHE PRINTEMPS 2014 - N°17

Le dossier Des Cli pour comprendre

16 Le journal de l’Andra - ÉDITION AUBE PRINTEMPS 2014 - N°17

S’investir, être curieux et savoir parler aux riverains

“N

otre Cli a

été créée en 1982. J’y suis entré en tant que m e m b r e représentant des élus – j’étais maire de Golfech – et en suis devenu pré- sident en 1997. Nous sommes une soixantaine de membres, tous béné- voles. Nos commissions thématiques se réunissent trois à quatre fois par an et nous organisons deux assemblées générales. L’une des assemblées géné- rales est ouverte au public, qui peut poser des questions ; nous invitons éga- lement un représentant des autorités (ASN, préfecture…) pour y répondre.

Multiplier les sources d’information

Les sujets sur lesquels nous travaillons vont de la résistance du réacteur au travail des sous-traitants intervenant dans l’installation, en passant par l’étanchéité du bâtiment… Lorsque des trains sortent de la centrale chargés de

déchets, nous nous renseignons pour vérifi er que les conditions de sécurité sont respectées et qu’il n’y a aucun risque de contamination pour les rive- rains. Nous menons aussi de nom- breuses analyses environnementales.

Dès la naissance de la Cli, le président du conseil général avait demandé à ce que soit réalisé un « point zéro » : un bilan environnemental préalable, avant tout rejet, par un laboratoire indépen- dant. Les analyses continuent, ce qui nous permet un suivi des données sur une vingtaine d’années… et de voir que celles-ci sont quasiment identiques à celles d’EDF. Nos actions sont aussi fonction de l’actualité : lorsqu’en 2012 l’exploitant nous a fait part de traces de tritium sous la centrale, nous avons réalisé nos propres contrôles en paral- lèle. Autre action notable : fi n 1998, à la suite d’un incident lié à une contami- nation, nous nous sommes aperçu que l’exploitant ne nous avait pas tout dit…

Nous avons immédiatement instauré dès 1999 une convention d’échanges d’informations : désormais, dès que quelque chose se produit, j’en suis informé ; et je contacte l’exploitant au moindre doute. Nous sommes fi ers de ces initiatives, qui ont fait des émules auprès de nos confrères.

Respecter la pluralité de points de vue

Lors de la création de la Cli, l’exploi- tant était méfi ant. Nous avons travaillé de manière ouverte, en expliquant que

l’idée était de nous réunir pour dis- cuter et trouver des solutions. Nous pensons avoir réussi à instaurer une bonne collaboration et une confi ance réciproque… EDF comprend que nous travaillons dans l’intérêt de la popu- lation, qui se sent rassurée par nos contrôles. De même, il était au départ diffi cile de faire débattre des personnes aux avis divergents, des « pro » et des

« anti ». Mais peu à peu, tous ont com- pris que notre objectif commun est de voir comment nous pouvons vivre à côté de cette centrale, qui fait partie de notre paysage… Aujourd’hui, nous arrivons à échanger sereinement et tout le monde s’exprime.

Assurer un retour d’informations

compréhensible par tous Lorsque j’ai accepté cette mission, je ne connaissais rien au nucléaire mais, en tant qu’ingénieur BTP, je maîtri- sais la notion de gestion des risques.

L’important, pour faire vivre une Cli, c’est de s’investir – beaucoup – et d’être curieux. D’être capable d’ex- pliciter et de vulgariser des données scientifi ques. Assurer un retour d’in- formations compréhensible par tous, intéresser les gens et les médias sur la durée, c’est très compliqué ! Nous avons peu de moyens mais, au fi nal, tout cela fonctionne bien. Et je suis fi er de notre travail, car j’ai le senti- ment que nous avons construit un bel exemple de démocratie.” l

Pour mieux comprendre le fonctionnement d’une Cli, le Journal de l’Andra a interrogé l’une des plus anciennes d’entre elles : celle de la petite commune de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, qui abrite une centrale nucléaire depuis une vingtaine d’années. Sa Cli fait fi gure de pionnière auprès de ses

homologues… Alexis Calafat, son président, nous fait vivre le quotidien de sa commission, et revient sur ses succès et ses diffi cultés.

Alexis Calafat maire de Golfech, près de la centrale nucléaire EDF (Tarn-et-Garonne).

La centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne)

Références

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