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Rapport sur l'activité de la commission valaisanne pour la Protection de la nature en 1939 - 1941

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Rapport sur l'activité

de la Commission cantonale valaisanne de la protection de la nature

et des sites en 1939-1941

La guerre avec ses répercussions chez nous a ralenti notre activité en 1940 : c'est pourquoi nous n'avons pas publié de r a p p o r t l'année dernière.

Il semble que le moment soit favorable pour reprendre avec plus d'intensité le travail de protection de la n a t u r e et des sites. Le sentiment patriotique est avivé par les dangers auxquels notre patrie est exposée, dès lors on s'y attache davantage et l'on est mieux disposé à lui conserver ce qui fait son c a r a c t è r e et sa beauté.

La question Ja plus importante de notre p r o g r a m m e reste l'enseignement de la protection de la n a t u r e dans les écoles primaires. Notre manuel a été traduit e n allemand par M. P. Imhof pour les écoles du Haut-Valais. Ainsi donc tout le personnel enseignant primaire du Valais possède actuellement ce qu'il faut p o u r cet enseignement.

Nous avons assisté aux réunions des gardes-chasse dans le b u t d'orien- ter les organes de surveillance vers un meilleur travail de protection de la nature.

Sur l'invitation de M. Gollut, Commandant de la Gendarmerie, et prési- dent de la Ligue valaisanne pour la protection des animaux, nous avons c o m m e n t é , dans plusieurs localités, un film en couleur de M. Schocher sur les plantes et les animaux sauvages, en montagne.

Nous avons donné des conférences à Sion, Leysin, Bienne et Genève sur la réserve d'Aletsch et ses environs.

Nous avons appuyé une demande de M. J. Bertrand, à St-Maurice, rela- tive à la conservation des arbres sur le chemin des Cases à Vérossaz.

Le projet de faire u n e réserve de botanique des collines de Tourbillon et d e Valère est toujours à l'étude. Il a fait l'objet d'une intervention au Grand Conseil de la part de M. T. Schnyder.

La commission scientifique pour l'étude de la réserve d'Aletsch et du district franc d'Aletsch-Bietschhorn a été reconstituée comme suit : MM. I.

Mariétan, président, E. Hess, E. Muller, de l'Inspectorat fédéral des forêts à Berne, R. Lorétan, forestier cantonal a Sion, et J. Handschin, à Bâle. Nous publions dans le Bulletin de la Murithienne de 1941 un travail sur la vallée inférieure de la Massa.

Nous avens reçu une demande d'enquête de la Ligue Suisse pour la protection de la n a t u r e concernant les travaux actuels de mise en culture de terrains sauvages qui pourraient causer du dommage aux plantes sauvages, aux animaux et au paysage. Nous n'avons pas encore reçu tous les renseigne-

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ments voulus, nous savons qu'une station de Pyrole à une fleur a été détruite au bois d'Ardon, et nous craignons pour la plaine du Bas-Valais, où de grands travaux sont en cours. L'unique station de l'Iris sibirica risque bien de dis- paraître.

Sur l'instigation du colonel E. Giroud, nous avons élaboré un projet d'élargissement de notre commission qui grouperait et coordonnerait tous les efforts isolés de protection : sociétés d'histoire, des costumes, de la chanson valaisanne, des monuments historiques, du club alpin, de l'union du tou- risme et de la presse. Ce projet a été discuté dans notre séance du 2 février 1941. Nous ne pouvons pas encore donner la liste exacte des membres de notre commission, nous attendons sa constitution définitive. Nous avons fait appel à M. M. Zermatten, l'écrivain bien connu, pour remplir les fonctions de secrétaire.

Notre programme reste le même, cependant, sans négliger la protection de la nature, un effort particulier sera fait pour la protection des construc- tions selon le vœu émis dans notre rapport de 1939. Beaucoup de fautes ont été commises déjà dans nos villes et villages soit par des constructions nou- velles laides en elles-mêmes ou s'harmonisant mal avec le milieu, soit par des modifications aux constructions existantes comme la couverture des torts en tôle ondulée dans les chalets en bois du la montagne, soit p a r l'emploi inconsidéré du ciment.

Il sera très difficile d'intervenir efficacement dans ce domaine parce qu'on touche à la propriété ; celui qui construit ou répare se sent « chez lui ».

De plus il est très difficile de vouloir réglementer l'esthétique, les goûts sont si différents. L'architecture est un art très compliqué, il demande une forma- tion qui ne s'acquierl pas en regardant les maisons qui nous entourent.

Nous nous rendons parfaitement compte que, malgré l'appui des pou- voirs publics et malgré lu loi existante sur les constructions, nous n ' a u r o n s pas en main le moyen d'obliger à bien construire, cependant nous espérons faire œuvre utile en empêchant de construire trop mal. C'est par des confé- rences dans les établissements secondaires d'instruction et surtout dans les communes comme aussi par la presse, que nous espérons éclairer l'opinion publique et mettre en garde nos Valaisans contre les fautes les plus graves.

Les obstacles ne m a n q u e r o n t pas : nous connaissons l'esprit d'indépen- dance de nos compatriotes, nous savons qu'il représente une force redouta- ble : il provient de la possession en propre de maisons, terrains, bestiaux, de l'exploitation du sol organisée pour produire à peu près tout ce qui est nécessaire à la vie, de la libre disposition de l'activité journalière jointe à une grande solitude.

De plus, constamment en présence de la nature, les Valaisans n'en res- sentent pas toute la beauté et recherchent plutôt l'artificiel, qu'ils vont cher- cher chez les habitants de la ville.

Nous savons que ce sont là des obstacles difficiles à vaincre, nous espé- rons cependant qu'ils ne paralyseront pas le travail de protection de la n a t u r e que nous allons poursuivre. Le moment paraît favorable, on se sent plus attaché à son pays lorsque des dangers le menacent, et on comprend mieux

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que ce patrimoine moral, ces mille liens qui nous attachent au sol doivent être sauvegardés.

Et enfin à ceux qui sont plus portés à voir en tout le côté utilitaire et restent indifférents au beau visage de notre Valais nous dirons : « Lorsque vous aurez banalisé le pays, r e n d u nos villes amorphes, construit des cara- vansérails dans nos villages, gâté tous nos villages, appauvri notre flore e»

n o t r e faute, que ferez-vous du tourisme ? »

Nous avons la conviction que, pour atteindre notre but, la profession d'architecte devrait être protégée, n o u s avons examiné cette question sans trouver une possibilité de réaliser cette protection.

Nous avons discuté aussi de la création d'un Musée ethnographique va- laisan, réunissant les objets les plus divers, non seulement dans le but d'en faire une collection, mais pour les faire servir c o m m e sujets d'études qui seraient largement diffusées et feraient connaître à nos populations l'intérêi de leur genre de vie et des mille objets dont ils disposent. Nous souhaitons vivement la réalisation d'un tel musée.

Nous ne disposons pas encore des moyens financiers nécessaires pour réaliser les différents points de notre programme, mais nous espérons que nos autorités c o m p r e n d r o n t l'importance de l'œuvre que n o u s voulons pour- suivre et intensifier. Certaines assurances nous ont été données qui laissent le meilleur espoir. Nous voulons aller de l'avant confiants, malgré tout, dans Je bon sens du peuple valaisan et de ses autorités, bien décidés à éviter

toute exagération, bien décidés aussi à surveiller et à guider l'évolution de n o t r e peuple plus qu'à l'empêcher de se produire.

Commission cantonale pour la protection de la n a t u r e et des sites :

Le président : I. MARIETAN.

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