Notions d'Espèce,
Processus de spéciation
L. Amsellem
Bâtiment SN2 ; Porte 104
laurent.amsellem@univ-lille1.fr
Licence 3 ; Semestre 5 ; Module "Biodiversité 1"
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Variations au sein des organismes vivants :
Ontogenèse (= développement embryonnaire)
Dimorphisme sexuel (différences morphologiques entre ♂ et ♀)
Variations écophénotypiques (adaptations locale à des habitats particuliers)
Déformation des fossiles
…
Utilité de la notion d'espèce en Biologie
Résultats d'individus appartenant à des espèces différentes?
Questions-clés pour biologistes et paléontologues :
Identification (Taxonomie)
Classification (Systématique)
Relations évolutives entre les organismes (Phylogénie) Nécessité de définir ce qu'est une espèce,
et de comprendre comment la spéciation se produit
Estimer :
La Biodiversité (passée et actuelle)
Les intensités des extinctions de masses (passées et actuelle)
Les efforts à fournir en Biologie de la Conservation
(= "Quelle unité biologique doit être protégée en tant qu'espèce en danger"?)
Utilité de la notion d'espèce en Biologie
Comprendre ce qu'est une espèce et les processus de spéciation :
= Comprendre les processus évolutifs en relation avec la Sélection Naturelle et les autres mécanismes évolutifs
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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
= 1000 espèces 1. Mammifères 2. Amphibiens 3. Bactéries 4. Eponges
5. Echinodermes 6. Reptiles
7. Cœlentérés 8. Oiseaux 9. Vers de terre 10. Vers nématodes 11. Vers plats
12. Poissons 13. Algues
14. Protozoaires 15. Champignons 16. Mollusques
17. Arthropodes (insectes exceptés) 18. Plantes vasculaires
19. Insectes
5 0 0 0
9 0 0 0
1 3 0 0 0 0
2 5 0 0 0 0 8
0 0 0 0
9 5 0 0 0 0
Richesse des formes de vie sur Terre
Classif. des organismes = f (leur contribution à la biodiversité totale)
≈0,25 %
≈ 50 %
1,5 million < N
(espèces)< 1,8 million
Groupe Espèces déjà décrites Espèces à décrire
Estimation la plus haute Estimation probable
Virus 5 000 500 000 500 000
Bactéries 4 000 3 000 000 400 000
Champignons 70 000 1 500 000 1 000 000
Protozoaires 40 000 100 000 200 000
Végétaux 250 000 500 000 300 000
Vertébrés 45 000 50 000 50 000
Nématodes 15 000 1 000 000 500 000
Mollusques 70 000 180 000 200 000
Crustacés 40 000 150 000 150 000
Arachnides 75 000 1 000 000 750 000
Insectes 950 000 100 000 000 8 000 000
Importance des différents taxons : données connues vs. données probables
≈ 11 750 000
Définition de l'espèce, et problèmes liés
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2) Réalité biologique?
Assemblage des individus (en populations) est partitionné en unités discrètes objectives et réelles
Caractérisation et quantification de paramètres concrets entre espèces
"Espèce" : (latin) "catégorie" ; "type" ; "apparence"
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1) Représentation théorique de l'esprit?
"E sp èce s"
Lamarck et Darwin :
≈ "Nature produit des individus qui se succèdent et qui diffèrent légèrement les uns des autres au cours des générations"
= Adaptations à des milieux différents produisent des variétés différentes Cette idée est encore avancée par des scientifiques contemporains (Raven [1976] ; Misher & Donoghue [1982] ; Nelson [1989])
Réalité de la notion d'espèce? 2 alternatives
Notion intuitive : manière de désigner les êtres vivants (apprentissage dès l’enfance)
Les différentes notions d'espèces
Agamo-espèce Biologique
Cladistique
Cohésive
Composite
Ecologique
Unité évolutive significative Concordance généalogique
Génétique Cluster génotypique
Hennigienne
Internodulaire Morphologique
Phénétique
Non-dimensionelle
Phylogénétique (3 concepts ≠)
Polythétique
Vernaculaire Compétition reproductive Successionelle
Taxonomique
Typologique
Paléo-espèce (Chrono-espèce) Reconnaissance
Les différentes notions d'espèces
Agamo-espèce Biologique
Cladistique
Cohésive
Composite
Ecologique
Unité évolutive significative Concordance généalogique
Génétique Cluster génotypique
Hennigienne
Internodulaire Morphologique
Phénétique
Non-dimensionelle
Phylogénétique (3 concepts ≠)
Polythétique
Vernaculaire Compétition reproductive Successionelle
Taxonomique
Typologique
Paléo-espèce (Chrono-espèce) Reconnaissance
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
a) Espèce vernaculaire
Différentiation empirique depuis un critère subjectif (utile, comestible, toxique, ornemental, …)
Ernst Mayr en Nouvelle-Guinée (1927)
Espèce d'oiseaux des monts Arafak : Concordance presque parfaite entre dénombrement scientifique (critères morphologiques) (138 espèces) et observations faites par les Papous (n = 137)
Idem pour les amphibiens reptiles comestibles
Par contre, un seul nom pour lépidoptères, car sans intérêt nutritif
Nom vernaculaire des espèces :
•Chaque langage ou dialecte utilise sa propre terminologie
•Les espèces absentes à un endroit ne sont pas nommées
•Les espèces présentes à différents endroits éloignés portent plusieurs noms
•Un même nom peut représenter plusieurs espèces (à différents endroits)
Renaissance : Souci d’abstraction (de l’environnement) & de classification "scientifique" ( dissections)
Identification de caractères structuraux ou morphologiques distinctifs
= Notion de ressemblance (ou au contraire de différence) 1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
b) Espèce morphologique
Notion généralement la plus utilisée en pratique (y compris actuellement), même par les biologistes
Concept encore très utilisé en paléontologie, où il n'y a
pas d'autre option
Espèce morphologique :
• Pas réellement une définition de l'espèce
• Concept utile dans la reconnaissance des différentes espèces (organismes vivants et fossiles)
Inconvénients
: Désaccords possibles quant à la subjectivité des critères retenus pour définir une espèce
Variations intra-population (dimorphisme sexuel, éco[phéno]types, …)
L'espèce morphologique n'explique pas comment chaque espèce reste distincte des autres :
Pourquoi la diversité biologique se traduit-elles par des formes séparées -- les espèces -- et non par un continuum de variations ?
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
b) Espèce morphologique
Critères : Les individus à classer sont comparés à un type exposé dans un musée
S'ils sont suffisamment conformes au type = sont de la même espèce 18ème siècle : Expéditions, expositions dans musées
Carl Von Linné (1758 : Systema naturae)
Description et classification du Vivant ("Inventorier et décrire l'Œuvre de la création divine")
Nomenclature = dénomination binomiale (Genre espèce)
S'affranchir des noms vernaculaires (redondances, …)
Souci de précision et exactitude
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
c) Espèce typologique Vision pré-darwinienne
Comment déterminer le seuil représenté par "suffisamment conformes"?
= Comment considérer les différences phénotypiques au sein d'une même espèce?
(longueur de la queue, des pattes, couleur du pelage, dimorphisme sexuel…)
En accord avec l'idée fixiste des espèces Créationnisme
= "Chaque espèce a été crée par une entité supérieure selon un type idéal (= "parfait"), et certaines ont disparu, mais elles sont immuables au cours du temps"
"Toute déviation de ce type idéal est considérée comme une imperfection du plan de Dieu
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
c) Espèce typologique Vision pré-darwinienne
Fondements de la conception typologique :
Essentialisme platonicien :
•Les espèces correspondent à une essence, parfaite (concept de type -- ou eidos -- dans un "Monde Parfait")
•La matérialisation de cette essence est imparfaite ("Monde Perçu")
•Tous les individus qui partagent les caractères de ce type appartiennent à une même espèce
•Les variations interindividuelles matérialisent les imperfections dans le Monde Perçu
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
c) Espèce typologique Vision pré-darwinienne Platon
Buffon (1707-1788) : […] "l'âne ressemble au cheval plus que le barbet au lévrier et cependant, le barbet et le lévrier ne font qu'une espèce puisqu'ils produisent ensemble des individus qui peuvent eux-mêmes en produire d'autres, au lieu que le cheval et l'âne sont certainement des espèces différentes puisqu'ils ne produisent entre eux que des individus viciés et inféconds"
Cuvier (1769-1832) : l'espèce est "une collection de tous les corps organisés nés les uns des autres ou de parents communs et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux"
1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
c) Espèce typologique Vision pré-darwinienne
Apparition du critère d'interfécondité
Théoriquement = Si série complète de fossiles sans interruption morphologique jusqu'aux individus actuels :
Liaison complète jusqu'à un ancêtre commun
Paléontologues peuvent alors classer toute la lignée comme une espèce unique 1) Espèce = Représentation théorique de l'esprit?
d) Paléo-espèce (= "Chrono-espèce")
Toutefois, en raison des hiatus dans les enregistrements fossiles (formes intermédiaires manquantes) : classification des fossiles trouvés comme des espèces distinctes ( espèces morphologiques)
Espèces morphologiques : Vues d'aujourd'hui, à un moment dans le temps, les espèces A, C et E sont clairement distinctes et délimitées par des discontinuités naturelles actuelles entre elles
Paléo espèce (= chrono-espèce) : Du point de vue historique, à travers le temps, la découverte d'intermédiaires fossiles (B et D) permet de combler les lacunes manquants ci-dessus, nous donnant une série plus ou moins continue, sans discontinuité évidente entre eux
Espèces différentes peuvent être extrêmement ressemblantes morphologiquement : espèces jumelles
Différenciation à partir du comportement ou des habitudes reproductrices
Impossible à différencier à partir d'archives fossiles
différenciation uniquement à partir d'autres caractères (éthologiques, moléculaires [génétiques, physiologiques, …])
Sturnelle des prés
(Sturnella magna) Sturnelle de l'Ouest (Sturnella neglecta)
Cas de la Sturnelle des prés et de l'Ouest, dont les aires de répartition se chevauchent, et où seul le chant permet de différencier catégoriquement ces 2 espèces d'oiseaux
Exemples de similitude inter-groupes
D. melanogaster et D. simulans : F1 stériles (X non réciproques)
♂ : genitalias ≠
♀ : couleur ≠ (œil expérimenté)
D. melanogaster D. simulans
Epandrium
D. pseudoobscura et D. persimilis :
♂ : chant allaire et phallus ≠
D. persimilis D. pseudoobscura
Espèces de Drosophila :
9 espèces d'origine Afrotropicales : D. melanogaster ; D. simulans ; D.
yakuba ; D. teissieri ; D. erecta ; D.
orena ; D. mauritiana ; D. sechellia ; D. santomea
2) Espèce = Réalité biologique?
L'espèce morphologique n'explique pas comment chaque espèce reste distincte des autres :
Pourquoi la diversité biologique se traduit-elles par des formes séparées -- les espèces -- et non par un continuum de variations ?
L'espèce est l'unité taxonomique fondamentale des entités biologiques. Elle a une réalité dans la nature (pas uniquement intellectuelle)
Les organismes d'une même espèce se reconnaissent les uns des autres en tant que tels…
Toutes les autres catégories taxonomiques (Genre, Famille, Ordre, Classe, …) sont arbitraires et issues de la subjectivité humaine
"La nature n'a fourni ni classe, ni ordre, ni famille, ni genre, ni espèce constants, mais seulement des individus qui se succèdent les uns aux autres et qui ressemblent à ceux qui les ont produits… Les espèces se fondent les unes dans les autres, de sorte qu'il n'y a presqu'aucun moyen de définir par une expression les différences qui les séparent'
2) Espèce = Réalité biologique?
Plus en accord avec la théorie transformiste des espèces : Les espèces ne sont pas figées dans le temps, mais évoluent et se transforment les unes par rapport aux autres, de manière imperceptible
Lamarck (1744-1829)
e) Espèce biologique
Evolutionnisme darwinien : "De l'Origine des espèces par voie de Sélection Naturelle" (1859)
Les espèces ne sont pas statiques et ne correspondent pas à un type
"idéal"
Mais : mécanisme de transmission de l'hérédité de ces variations est encore inconnu
Gregor Johan Mendel : (1866) transmission des caractères innés = début de la génétique
Hérédité des caractères acquis
Les "pinsons de Darwin"
Modèle biologique qui impulsa la formalisation de la théorie de l'Evolution à Darwin
Voyage à bord du Beagle : 27/12/1831 - 2/10/1836 ( Terre de Feu, les îles Malouines, l'île Chiloé, la Cordillère des Andes, les îles Galápagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Tasmanie, l'île Maurice et Le Cap)
•Propriétés géologiques des continents et des îles
•Captures d'une multitude d'organismes vivants et fossiles
À son retour : Analyse Similitudes entre fossiles et espèces vivantes dans la même zone géographique
Chaque île possède son propre type de tortues et d'oiseaux, dont l'apparence et le régime alimentaire diffèrent légèrement des îles voisines, mais assez semblables, surtout dans le cas des spécimens provenant des Galápagos
"Les espèces sont des populations ou des groupes de populations réellement ou potentiellement interféconds, et qui sont reproductivement isolés des autres groupes ayant les mêmes propriétés"
Une espèce représente "la plus grande unité de population dans laquelle le flux génétique est possible et se trouvant génétiquement isolée des autres populations"
e) Espèce biologique
2) Espèce = Réalité biologique?
1930-1940 : Synthèse néo-darwinienne de l'évolution (apports de la Biologie, Géologie, et des Statistiques).
Ernst Mayr (1942)
Theodosius Dobzhansky
Perte d'importance de la morphologie concept d’espèce moins intuitif
Isolement reproducteur entre espèces étroitement apparentées ou entre espèces-sœur généticiens et biologistes des populations
Limite de la définition biologique de l'espèce
La définition de l'espèce biologique (= "interfécondité") ne s'applique pas à toutes les situations :
• Organismes à reproduction totalement asexuée (= agamo-espèce) : Procaryotes, certains protistes, certains Mycètes, certains végétaux (bananier), et certains animaux (certains lézards)
Regroupement d'organismes asexués en espèces = regroupement des clones ayant les mêmes morphologie et caractéristiques biochimiques
Cnemidophorus uniparens
• Bactéries : Conjugaison (= échange de matériel génétique)
≠ reproduction sexuée ( chaque parent a un apport génétique "identique" au sein d'une descendance)
Lignées bactériennes = clones = individu unique (au sens génétique -- "genet")
Espèce uniquement composée de ♀ qui se reproduisent par parthénogénèse ; Oeufs auto-fécondés ; Rituel de pseudo- copulation entre ♀
• Organismes fossiles Espèces biologiques
Espèces morphologiques
• Cas où spéciation est à l'œuvre :
Goélands argenté et brun autour du cercle polaire (= "Ring species")
Moustiques anophèles, vecteur du paludisme
• Comment interpréter "potentiellement interfécondes"?
= Cas de populations très éloignées géographiquement, sans aucune chance de se rencontrer in natura mais interfécondes en pratique
Exemple du platane hybride Platanus acerifolia (Platanus X hybrida) :
Hybride : arbre d'ornementation très utilisé en paysages urbains en Europe occidentale
Platane d'Orient (Platanus orientalis ; originaire des Balkans et d'Asie Mineure)
Platane d'Occident (Platanus occidentalis ; originaire des Etats-Unis)
Remarqué en Espagne au 17ème siècle, à proximité de plantations artificielles de P. orientalis et P.
occidentalis
Limite de la définition biologique de l'espèce
Goéland argenté (L. argentatus)
Goéland brun (L. fuscus)
Populations de goélands autour du pôle Nord
Glaciations quaternaires Distribution fractionnée à plusieurs reprises :
populations repoussées plus au sud ("refuges glaciaires" séparés les uns des autres)
différenciation génétique
Larus argentatus argentatus
L. fuscus sensu stricto
L. fuscus heuglini L. argentatus birulai L. argentatus vegae L. argentatus smithsonianus
Larus argentatus argenteus
Période actuelle (interglaciaire) Populations remontées au Nord chaîne continue pouvant échanger des gènes de proche en proche
Extrémités de cet anneau ouvert = Goélands brun (L. fuscus) et argenté (L.
argentatus), morphologiquement différents : cohabitent mais ne s'hybrident pas (= espèces bien différenciées)
Reliés entre eux par une chaîne de sous-populations circumpolaires qui, de proche en proche, sont de la même espèce! "cercle d'espèces"
Formes M et S d'Anopheles gambiae, principal vecteur du paludisme
Forme S Forme M
Le moustique Anopheles gambiae se scinde en deux espèces physiquement indiscernables qui vivent dans des environnements différentes
• Forme S : préfère les mares temporaires et des flaques
• Forme M : préfère les champs de riz irrigués
Ces deux lignées ne sont pas complètement séparées : elles peuvent encore se reproduire ensemble (1% des croisements in natura), mais les hybrides sont mal adaptés à ces 2 milieux
• Cas où spéciation est à l'œuvre : Formes écotypiques chez le moustique Anophèle
A terme : espèces jumelles
Limite de la définition biologique de l'espèce
Groupe d'individus qui partagent une histoire évolutive commune, établie par la présence d'un ou plusieurs caractères uniques (morphologiques, comportementaux, physiologiques, génétiques, moléculaires…)
A tendance habituellement à augmenter le nombre d'espèces décrites
Isolement reproducteur moins important que séparation des espèces basée sur caractères diagnostiques distincts phylogénéticiens, systématiciens modernes, écologues
f) Espèce phylogénétique (2007)
2) Espèce = Réalité biologique?
Les lignées de salamandres A et B sont des espèces phylogénétiques bien distinctes : chacune a un ancêtre commun que les individus des autres espèces n'ont pas.
Par contre, même si elle a beaucoup évolué, la lignée C est une espèce unique ; aucune des sous-espèces de cette lignée n'a un ancêtre commun séparé des autres sous-espèces
Où positionner la position de cet "ancêtre commun"?
Exemple d'espèces phylogénétiques : les éléphants d'Afrique
Loxodonta africana Savane :
subsp. africana Forêt :
subsp. cyclotis
≠ morphologiques : • Plus petit
• Oreilles plus arrondies
• Défenses plus droites et jaunes ; croissance verticale
Bien qu'interféconds, les probabilités de rencontre entre les 2 formes sont peu probables
En 2001, marqueurs moléculaires montrent une forte divergence génétique :
> moitié de la divergence avec l'éléphant d'Asie (Elephas maximus)
2 espèces bien distinctes : L. africana et L. cyclotis
Exemple d'espèces phylogénétiques : les girafes
But : sauver la girafe de l'extinction
ADN de girafes depuis 6 habitats africains (Centre, Sud, Est) : ont divergé depuis un ancêtre commun, il y a environ un million d'années
6 populations = 6 groupes distincts basés sur la similarité de l'ADN (= 6 groupes avec des caractères diagnostics uniques)
Ces 6 groupes correspondent également aux réticulations du pelage
Ces caractères diagnostics sont donc compatibles avec l'existence de 6 espèces différentes de girafes modernes, selon le concept d'espèce phylogénétique
Aires géographiques, aspects des pelages, et relations phylogénétiques entre les girafes, basé sur des séquences d'ADN mitochondrial
Hybridations en conditions naturelles sont très limitées (3 individus -- soit moins de 1% des individus marqués et étudiés) dans les 3 populations adjacentes d'Afrique de l'Est
Résultats ont des implications importantes pour la préservation des girafes : nécessité de concevoir des stratégies pour sauver 6 espèces différentes dans des habitats différents, plutôt qu'une seule espèce répandue à travers toute l'Afrique
Exemple d'espèces phylogénétiques : les girafes
= Populations d'organismes considérées comme distinctes à des fins de conservation (souvent sous-espèces ou variétés plutôt qu'espèces biologiques sensu stricto)
f) Unité Evolutivement Significative (Evolutionary Significant Unit) : ESU 2) Espèce = Réalité biologique?
Peut s'appliquer à toute espèce, sous-espèce, race géographique, ou population Souvent, le terme "espèce" est utilisé plutôt qu'ESU
Au moins 1 des 3 critères suivants :
• Séparation géographique des autres ESU identiques
• Différenciation génétique au niveau de marqueurs neutres, due à la restriction de flux de gènes (= pas de migration)
• Adaptations locales par des traits phénotypiques, due à des forces de Sélection Naturelle différentes
Dans les populations naturelles :
•Les ressources sont limitées dans un milieu donné
•Il y a compétition pour la survie individuelle
•Les caractères montrent tous une variation interindividuelle (couleur, forme, taille, aspect, …)
•Ces variations sont héréditaires
•La survie différentielle entre individu -- et donc leur succès reproducteur
différent -- amène une évolution des fréquences des caractères polymorphes (=SELECTION NATURELLE)
Quel moteur pour l'évolution?
0,5
Fréquence
0 1
Temps Variation favorable
Variation défavorable
La variation naturelle des caractères est la base de l'évolution
La sélection naturelle agit depuis ces variations pour générer de nouvelles espèces
Générations successives Variation
défavorable Variation favorable
Polymorphisme = occurrence de plus d'un morphe (ou forme)
Les morphes doivent coexister au sein du même habitat, au même moment, au sein de la même population
Polymorphisme de taille, de forme, et d'ornementation de la coquille chez l'escargot commun Cepaea nemoralis
Polymorphisme de la couleur et des motifs alaires chez 3 espèces de lépidoptères, en fonction de la saison d'éclosion des imagos (conditions différentes de lumière et température)
Araschnia levana Precis octavia Bicyclus anynana Espèces
Formes saisonnières
Exemples de Variations intra-groupe
Variation intraspécifique est (très) courante
Le plus souvent : variation suit un "patron" géographique
organisation géographique de la variation (dans la majorité des cas, mais pas toujours!)
Variations géographiques au sein de l'espèce
Cette variation intraspécifique peut être soit :
-Dépendante à tout instant du milieu où se trouvent les individus : plasticité phénotypique, accommodation, norme de réaction, …
-"Indépendante" à tout instant du milieu :
Eco(phéno)type [si variations discontinues dans l'espace]
Cline [si variation continue dans l'espace]
Dans tous les cas, cette variation (plasticité, écotype) est héréditaire!
= Capacité à être plastique en fonction des conditions environnementales est un caractère épigénétique
= Peut poser problème pour définir l’espèce (traits communs, interfécondité)
Cette variation peut concerner un caractère :
• Simple (ex.: un locus deux allèles ; mélanisme industriel et phalène du Bouleau)
• Quantitatif (gradient dans variation d'un caractère ; Cline ; ex. Achillea lanulosa)
• Plusieurs caractères ("Syndrome") ; Isolat
Variations géographiques au sein de l'espèce
Variation génétique = héréditaire Effet ou non sur le phénotype :
• Influence sur le phénotype visible à l’œil plus ou moins directement (ex. : différences de structures de protéines ; groupes sanguins)
• Structure du génome (= qui peut à terme entraîner une incompatibilité reproductrice). Ex. : fusion robertsoniennes chez l'isopode Jaera albifrons
• Variations locales
• Coexistence de types bien identifiés dans l’aire de répartition de l’espèce, sans contact géographique: sous-espèce (≡ race)=subdivision géographique de l’espèce
Variations géographiques au sein de l'espèce
A) Patrons de variation
1) Subdivisions géographiques de l'espèce
Exemple : Le tigre (Panthera tigris) : 9 sous-espèces (dont 3 éteintes)
- de Bali (P. t. balica) : disparu au début des années 1930. Ile de Bali
- de la Caspienne (P. t. virgata) : disparu dans les années 1970. Afghanistan, Iran, Turquie, Mongolie, Centre de la Russie
- de Java (P. t. sondaica) : disparu dans les années 1980. Ile de Java - de Malaisie (P. t. jacksoni) : décrite en 2004! Malaisie
- du Bengale (P. t. tigris) : Sous-espèce la plus répandue. Inde, Bangladesh, Bhoutan, Népal, Ouest du Myanmar, Sud de la Chine
- de Sibérie (P. t. altaica) : Mandchourie, le Nord-Est de la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord - de Chine méridionale (P. t. amoyensis) : derniers individus dans une réserve du sud de la Chine (déclaré
"nuisible" Mao Zedong)
- d'Indochine (P. t. corbetti) : Thaïlande, Sud de la Chine, Cambodge, Myanmar, Laos, Viet-Nâm - de Sumatra (P. t. sumatrae) : la plus petite sous-espèce encore vivantes. Ile de Sumatra
Distance géographique
Fréquence du phénotype 1
Population 1
Zone "hybride"
Population 2
2) Eco(phéno)types
Si environnement change brusquement (ex. : transition savane / forêt ; durée d'immersion dans zone de balancement des marées) :
Valeurs sélectives des phénotypes "1" et "2" changent également brusquement
Variations géographiques au sein de l'espèce
Fréquence du phénotype 1
Transition d'habitat
"Décrochage" brusque dans la distribution géographique des phénotypes "1" et "2"
3) Clines
L'achillée mille-feuilles (Achillea lanulosa) : variation de taille en fonction de l'altitude
Lorsque les individus ou les descendants sont cultivés en jardins expérimental, cette caractéristique est gardée
= Eco(phéno)type
= Variation progressive d'un caractère dans l'aire de répartition d'une espèce a) Graduel
Le trèfle rampant (Trifolium repens) : variation de production de cyanure en fonction de la latitude (Nord Sud ; Est / Ouest)
[Noir : pops cyanogènes / Blanc : pops non cyanogènes]
Compromis coût / bénéfices
Bénéfice : protection contre l'herbivorie Coût : sensibilité au gel
Variations géographiques au sein de l'espèce
Gradient ± brusque = f (intensités du flux de gènes entre populations de la variation environnementale)
3) Clines
b) Corrélé
Plusieurs caractères varient selon un même transect (altitude ; latitude ; …)
Passereau du genre Oriolus (Amérique du Nord), selon un transect Ouest Est :
•Couleur du plumage
•Fréquences enzymatiques
c) Non corrélé
Caractère varie indépendamment de l'environnement
Couleur varie en fonction de la variation géographique dans la pression de sélection (camouflage vis-à-vis des proies)
Uni
Tacheté
Rayé
Variations géographiques au sein de l'espèce
= Variation discontinue, avec flux de gènes réduits entre les différentes populations, issue d'adaptations locales au milieu ("pics adaptatifs")
Le plus souvent :
• Variation géographique
• Autour des limites de l’aire de répartition de l’espèce (ex. sur des "îles"
écologiques)
4) Isolats ( "Syndrome")
Variations géographiques au sein de l'espèce
Ex. : Allèle Fast du locus AdH chez Drosophila melanogaster dans populations proches des brasseries (faible dans les campagnes environnantes.)
Variabilité ne résulte pas de modification de séquences d'ADN
variabilité épigénétique = polyphénisme
= f (facteurs environnementaux) expression phénotypique d'un caractère
• Température,
• Alimentation,
• caractéristiques physico-chimiques de l'environnement,
• etc…
On parle alors de plasticité phénotypique
Renard polaire (Alopex lagopus)
Pelage d'été Pelage d'hiver
Pelage d'été Pelage d'hiver
Lièvre arctique (Lepus arcticus)
Variations géographiques au sein de l'espèce
5) Plasticité phénotypique ; accommodation
Variations géographiques au sein de l'espèce
B) Origines de la variation
• Adaptation
= évolution différente de caractères sous l'effet des pressions de sélection et de paramètres environnementaux (température, humidité, altitude, latitude) différents
Ex. : Camouflage des prédateurs
- Homochromie : camouflage consistant à avoir la même couleur que l’environnement proche ; = "coloration cryptique"
Turbot panthère (Bothus pantherinus)
- Mimétisme (d'une espèce non comestible ; ex. : Papilio dardanus)
= mimétisme Batésien
♂ ♀
♀ P. dardanus espèces non comestibles
• Hasard
= Evolution différente de caractères sous l’effet de la mutation et de la dérive génétique (effets de fondations, petites populations isolées)
• Histoire
= Distribution de gènes ou de caractères reflétant des migrations passées
allèles B (groupe sanguin), HLA, …
= A permis de reconstituer la colonisation de la planète par l’Homme moderne
Les mécanismes d'isolement reproducteur
Mènent ou causent un divergence génétique en empêchant des croisements entre groupes d'individus ou de produire des hybrides féconds
• Si séparation complète divergence de plus en plus grande
Au contraire, si croisements : homogénéisation génétique
• Plus longue est la séparation génétique, plus la différence entre les espèces est grande
2 types :
• Avant fécondation : prézygotiques
Empêchent la fécondation = les gamètes ne se rencontrent pas
• Après fécondation : postzygotiques
Agissent après la fécondation = évitement de la
"viabilité génétique" hybride (formation, survie, reproduction)
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
= mise en place d’une barrière géographique pouvant être temporaire (Variations du niveau marin, reliefs, …)
a) Isolement géographique
Individus d'espèces différentes
Isolement géographique
Ecureuil antilope d'Harris Ammospermophilus harrisii
Ecureuil antilope à queue blanche Ammospermophilus leucurus
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
b) Isolement écologique
Habitats différents dans la même zone géographique
absence ou rareté des rencontres
Couleuvre jarretière aquatique Thamnophis sirtalis Couleuvre jarretière terrestre Thamnophis ordinoides
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
b) Isolement écologique
Rana Grylio Environs de la Nouvelle-Orléans (Louisiane) Rana areolata
Vit dans les mares profondes, lacs, marais à la surface de la végétation
Se reproduit en eaux profondes
Vit dans des terriers durant la journée, au bord des marécages la nuit
Se reproduit en eaux peu profondes
Les possibilités de se rencontrer sont nulles!
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
c) Isolement temporel
Putois tacheté oriental Spilogale putorius
Putois tacheté occidental Spilogale gracilis
Saison de reproduction : fin de l'hiver
Saison de reproduction : été
Isolement temporel
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement écologique
Ecureuil gris Sciurius carolinensis
Saison de reproduction : juillet/août
Ecureuil noir Sciurius niger
Saison de reproduction : mai/juin
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
c) Isolement temporel
Souvent chez les plantes : périodes de floraison décalées
Orchidées épiphytes du genre Dendrobium (3 espèces) :
Floraison :
•En réponse à un stimulus climatique (tempête, chaleur, …)
Temps de latence = 8 à 11 jours après
•Durant une seule journée (matin soir)
Isolement temporel
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
d) Isolement éthologique
Différences dans :
Parades nuptiales
Couleur, morphologie des individus
Le ♂lève ses pattes et son bec pour séduirela ♀
Fou de Bassan Sula bassanus
Fou aux pieds bleus Sula nebouxii
Individus ♂et ♀se font la révérence, se frottent le bec et s'étirent le cou et les ailes
• Signaux visuels
Mécanismes très communs pour empêcher des espèces très apparentées de s'hybrider
Le ♂exhibe ses atouts à la ♀
Isolement temporel Individus
d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
écologique Isolement éthologique
Les ♀ lucioles répondent uniquement au motif lumineux émis par les ♂ de leur propre espèce
Des espèces sympatriques de lucioles émettent des motifs différents
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
d) Isolement éthologique
• Signaux visuels
Isolement temporel Individus
d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
écologique Isolement éthologique
Chants allaires chez Drosophila et les grillons Chant chez Sturnelles des prés et de l'Ouest
• Signaux auditifs
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
d) Isolement éthologique
• Signaux olfactifs (= phéromones)
(Z)-7-Tetradecenyl acetate (E)-7-Tetradecenyl acetate
Amathes c. nigrum (Larve = parasite de la vigne) 2 formes avec faibles différences morphologiques
Tétradécényl-acétate (double liaison sur le 7ème carbone)
L'une attirée par forme Cis du
L’autre par l’isomère Trans
Implication en lutte biologique!
Isolement temporel Individus
d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
écologique Isolement éthologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
e) Isolement mécanique
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement mécanique
Essai d'accouplement Isolement
écologique
Les organes sexuels d'espèces proches sont incompatibles : ils ne correspondent pas ensemble (système "clé / serrure")
On pensait que c'est un mécanisme d'isolement important chez les arthropodes ["genitalias"] (particulièrement chez insectes et mille-pattes), mais sans doute moins qu'envisagé
Mécanisme dont l'efficacité semble supérieure chez les végétaux
Disposition des pièces fertiles dans les corolles
Association avec des pollinisateurs spécialisés
Ophrys abeille (Ophrys apifera) Ophrys mouche (Ophrys insectifera)
Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora)
Ophrys araignée (Ophrys sphegodes)
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement mécanique
Essai d'accouplement Isolement
écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
e) Isolement mécanique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
f) Isolement gamétique / gamétophytiques
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement mécanique
Essai d'accouplement Isolement
écologique Isolement
gamétique
Souvent chez les espèces sans accouplement ; à fécondation externe
Gamètes se rencontrent librement dans le milieu
Incompatibilité (chimique) entre les gamètes
Oursin pourpre
Strongylocentrotus franciscanus
Spermatozoïdes de S. franciscanus fécondent 73 à 100 % des ovules de la même espèce ; contre 0 à 1,5 % chez les autres
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
f) Isolement gamétique / gamétophytiques
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement mécanique
Essai d'accouplement Isolement
écologique Isolement
gamétique
Chez les plantes : principe des auto-incompatibilités sporophytique et gamétophytique
Germination du pollen ou élongation du tube pollinique est stoppée ± rapidement si mauvaise espèce fécondée
Drosophila virilis x D. americana :
Environnement des voies génitales ♀ toxique pour les spermatozoïdes qui s’arrêtent Autres cas : Réaction "allergiques" Voies génitales gonflent et s’obstruent
g) Isolement post-copulatoire
Les mécanismes d'isolement reproducteur
1) Prézygotiques
g) Isolement post-copulatoire
Chez orchidées, entre genres (très) proches Cattleya (style long) et Sophronitis (style court) :
• Catleya ♂ x Sophronitis ♀
• Catleya ♀ x Sophronitis ♂ ( tube pollinique trop court)
Gynogenèse :
• Développement d'un œuf à partir d'un ovule non fécondé ( parthénogénèse)
• Oeuf doit être stimulé par présence de sperme pour se développer
Spermatozoïde rapidement expulsé de l'œuf, ne participe pas au développement
Activation de l’œuf exige = accouplement de la ♀ avec un ♂ d'une espèce voisine
Ambystoma laterale Ambystoma jeffersonianum
Quelques salamandres (genre Ambystoma) : gynogénétiques ≈ 1 million d'années
Réussite évolutive car ♂ fertilise réellement les œufs (10-6) = entretient / renouvelle le pool génétique
Viabilité
hybride réduite Fertilité
hybride réduite Dépression hybride
Descendance viable et
fertile Barrières postzygotiques
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique
Essai
d'accouplement Fécondation
Barrières prézygotiques Isolement
écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
a) Viabilité hybride réduite
Les zygotes hybrides :
• Ne se développent pas normalement
• N’atteignent pas la maturité sexuelle
La mort peut survenir très tôt dans le développement de l'individu (= durant le développement embryonnaire)
Viabilité hybride réduite
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique
Essai
d'accouplement Fécondation
Isolement écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
a) Viabilité hybride réduite
Ex. : Hybrides entre Rana pipiens et R. sylvatica (embryon meurt après 1 ou 2 jours de développement)
Pieris bryoniae Pieris napi
Causes extrinsèques à l'organisme :
•Croisements effectués en conditions contrôlées :
•In natura :
(larves meurent car moins de tolérance écologique)Viabilité hybride réduite
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique
Essai
d'accouplement Fécondation
Isolement écologique
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
a) Viabilité hybride réduite
Chez les plantes : viabilité hybride réduite peut être également extrinsèque à l'organisme :
Survie meilleure dans milieux intermédiaires ou perturbés / milieux des espèces parentales
Iris fulva
Habitats ombragés et humides
Iris brevicaulis
Habitats ensoleillés
Ces 2 espèces sont distinctes, mais suffisamment similaires écologiquement pour s'hybrider
On les trouve en Louisiane sur les bords des marais, dans différents micro-habitats
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Linum austriacum Linum perenne
Linum perenne ♀ x L. austriacum ♂ : germination
Si embryon libéré du tégument (= tissu maternel) : plante
Génome haploïde ♂ molécule qui fragilise le tégument?
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
b) Stérilité hybride
Viabilité hybride réduite Individus
d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique
Essai
d'accouplement Fécondation
Isolement
écologique Fertilité
hybride réduite
Peut être causée par différences structurelles entre chromosomes :
•Gonades réduites, spermatogenèse perturbée
•Ségrégation de gamètes aneuploïdes (= nombre variable de chromosomes)
•Différence entre gènes chez les parents (= interactions négatives)
Règle de Haldane :
Stérilité hybride est souvent limitée au sexe hétérogamétique (= avec 2 gonosomes différents ou avec un seul gonosome)
= ♂ chez mammifères et insectes ; ♀ chez oiseaux et lépidoptères
Ligre = hybride [lion ♂ x tigre ♀]
Zebrule : Cheval x Zèbre
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
b) Fertilité hybride réduite
Viabilité hybride réduite Individus
d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique
Essai
d'accouplement Fécondation
Isolement
écologique Fertilité
hybride réduite
Exemple :
Mulet (♂) (2n = 2x = 63)
Âne (2n = 62) x Jument (2n = 2x = 64)
Mule (♀) ) (2n = 2x =63)
[Bardot : cheval x ânesse]
Les mécanismes d'isolement reproducteur
2) Postzygotiques
c) Dépression hybride
Individus d'espèces différentes
Isolement
géographique Isolement
temporel Isolement
éthologique Isolement
mécanique Isolement
gamétique Viabilité
hybride réduite Fertilité
hybride réduite Dépression hybride
Essai
d'accouplement Fécondation
Descendance viable et
fertile Isolement
écologique
La descendance des hybrides est non viable ou stérile
Ex. : hybrides chez le coton
•Vigueur hybride et fertilité en F1
•Faible taux de germination et forte mortalité des plantules en F2
Mécanismes d'isolement reproducteur
3) Barrières environnementales
•Iles (géographiques et écologiques [≡ habitats isolées d'autres comparables])
•Climats
•Chaînes de montagnes
•Glaciers
•Déserts
•Lacs isolés
•Anthropisation (routes, champs, zones d'habitations, …) = fragmentation du milieu Comment agissent ces barrières environnementales et
biologiques dans les phénomènes de spéciation?
•Environnementales :
Barrières physiques entre groupes d'individus (= interruption des flux de gènes)
∅ Migration pré / post zygotique (individus / propagules, …)
Exercent des pressions de sélection différentes sur eux
•Biologiques :
Lorsque groupes remis en contact = empêchent flux de gènes de survenir
"Virtuellement", 2 grands types mécanismes de spéciation :
•Allopatrique : Isolement géographique du fait d'une barrière environnementale
Mécanismes de spéciation
Groupe A
Groupe B
Barrière environnementale
•Sympatrique : Aire de répartition identique, sans aucune barrière environnementale
Groupe B
Groupe A