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B. Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde (1948-1975)

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B. Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde (1948-1975)

1) La guerre froide et le monde bipolaire 1.1) la bipolarisation du monde

a) Deux modèles idéologiques opposés

b) Les systèmes d’alliance renforcent les blocs 1.2) Les grandes crises de la guerre froide a) Les crises de Berlin (1948 et 1961) b) La guerre de Corée (1950-1953)

c) La crise de Cuba (1962) précède la Détente

2) L’émergence du tiers-monde et de nouveaux acteurs internationaux 2.1) La décolonisation du tiers-monde

a) La décolonisation de l’Asie et de l’Afrique b) L’émergence du tiers-monde

2.2) De nouveaux acteurs internationaux a) Les guerres d’Indochine et du Vietnam b) Le nouveau rôle de la Chine populaire c) États et conflits au Proche-Orient

2.3) 1968 : une année de contestation mondiale a) Dans le monde occidental

b) Dans le bloc soviétique Points de passage

1962 : la crise des missiles de Cuba

Les guerres d’Indochine (1946-1954) et du Vietnam (1964-1973) L’année 1968 dans le monde

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B. Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde (1948-1975) Pages 150-183

Photo 1 p150 « Le mur de Berlin, symbole d’un monde bipolaire »

Photo 2 p151 « Guerres et mouvements révolutionnaires dans le tiers-monde » Vocabulaire et notions

Bipolarisation Bloc

Décolonisation Détente

Dissuasion nucléaire Guérilla

Impérialisme Mouvement des non-alignés

Nationalisme OTAN (Organisation traité Atlantique nord)

Pacte de Varsovie Panarabisme

SALT (Strategic Arms Limitation Talks) Tiers-monde Acteurs

Jawaharlal Nehru (1889-1964) John F. Kennedy (1917-1963)

Mao Zedong (1893-1973) Gamal Abdel Nasser (1918-1970)

Nikita Khrouchtchev (1894-1971) Dates

Juin 1948-mai 1949 : Blocus de Berlin 1949 : Création de la RFA et de la RDA 5 mars 1953 : Mort de Staline 1950-1953 : Guerre de Corée

1946-1954 : Guerre d’Indochine 1953 : Intervention soviétique à Berlin-Est Avril 1955 : Conférence de Bandoeng Mai 1955 : Pacte de Varsovie

1956 : Crise de Suez 1956 : Intervention soviétique à Budapest Septembre 1961 : Conférence des non-alignés à

Belgrade 1962 : Crise des missiles de Cuba

1964 : Acquisition de l’arme atomique par la Chine 1964-1973 : Guerre du Vietnam

1964 : Création du Groupe des 77 à l’ONU 5-10 juin 1967 : Guerre israélo-arabe des 6 jours 1968 : Vague de contestation mondiale 1972 : Signature du traité SALT 1 par les États-Unis

et l’URSS 1975 : Accord Est-Ouest à la conférence d’Helsinki

Problématiques

Comment et jusqu’à quel point la division du monde en deux est-elle remise en cause par l’émergence du tiers-monde ?

Comment la rupture entre les deux superpuissances entraîne-t-elle une bipolarisation du monde ? Comment de nouveaux acteurs des relations internationales parviennent-t-il à émerger dans le cadre du monde bipolaire ?

Contexte p152-153

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Introduction

La Seconde Guerre mondiale marque une rupture capitale qui se manifeste par la fin de la prépondérance européenne. Les États-Unis et l’URSS s’affirment désormais comme deux superpuissances à l’échelle mondiale. Elles entrent en conflit à partir de 1947 du fait de leur antagonisme idéologique et de leurs ambitions géopolitiques respectives. Dans les empires coloniaux, des mouvements de contestation apparaissent dès 1945. Ils entraînent la naissance de nouveaux États en Afrique et en Asie, qui aspirent à s’insérer dans les relations internationales.

1) La guerre froide et le monde bipolaire

Cartes p154-155 « La guerre froide (1953-1975) » 1.1) la bipolarisation du monde

a) Deux modèles idéologiques opposés

Texte « Harry Truman, discours au Congrès, 12 mars 1947 »

Après 1947, la rupture entre les deux superpuissances, États-Unis et URSS, plonge le monde dans la guerre froide et entraîne sa bipolarisation.

Les États-Unis défendent l’économie de marché, le libre-échange et la démocratie libérale (pluripartisme, libertés fondamentales). En 1947, il propose un plan d’aide aux pays d’Europe qui respectent ses valeurs, le plan Marshall. L’aide est acceptée par les pays d’Europe de l’Ouest et elle est répartie par une organisation européenne, l’OECE.

À l’opposé des États-Unis, l’URSS est un pays communiste, dirigée par un parti unique. En Europe de l’Est, Staline accentue la soumission des démocraties populaires en plaçant à la tête des États des staliniens inconditionnels et dociles. Les économies nationales se calquent sur le modèle soviétique, avec une planification impérative et la nationalisation des entreprises. Les relations économiques entre les démocraties populaires et l’URSS sont intensifiées par le COMECON (24 janvier 1949).

Affiche « Étudions avec ardeur le marxisme-léninisme -pensée Mao Zedong, 1952 »

En 1949, le dirigeant communiste Mao Zedong s’empare du pouvoir en Chine et installe à son tour un régime communiste. La République populaire de Chine s’aligne économiquement (collectivisation) et politiquement (parti unique, culte de la personnalité de Mao) derrière l’URSS de Staline.

b) Les systèmes d’alliance renforcent les blocs Tableau « Les alliances militaires »

Dossier p 160-161 « Construction et remises en cause des blocs »

Les deux Grands renforcent les relations diplomatiques et militaire au sein de leurs camps respectifs.

Les États-Unis signent le 4 avril 1949 une alliance défensive, le traité de l’Atlantique nord avec le Canada et dix pays européens, qui crée une organisation militaire sous commandement américain (OTAN). Les États-Unis signent aussi des pactes régionaux (Japon, Taiwan, Sud Vietnam, Corée du Sud) pour contenir l’expansion du communisme dans le monde. C’est l’application de la doctrine Truman du containment (endiguement) qui s’étend aussi en Amérique latine.

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De son côté, l’URSS consolide ses alliances. Elle signe un traité d’assistance mutuelle avec la nouvelle République populaire de Chine en 1950. Elle renforce aussi ses liens avec les démocraties populaires d’Europe de l’Est dans une alliance militaire, le pacte de Varsovie (14 mai 1955). Dès 1953, les troupes soviétiques interviennent à Berlin-Est pour réprimer des manifestations ouvrières qui s’opposent au régime communiste de Walter Ulbricht. En 1956, les troupes du pacte de Varsovie écrase une insurrection à Budapest en Hongrie.

c) Course aux armements et compétitions Photo « Champignon atomique, bombe H »

À partir de 1948, par une intense propagande, chaque camp se présente comme facteur de paix et de prospérité dans le monde, à l’inverse de l’adversaire.

En 1949, l’URSS se dote de l’arme nucléaire et les deux grands se lancent dès lors dans une course aux armements. C’est pourquoi ils n’entrent pas directement un conflit l’un contre l’autre, car une guerre directe pourrait dériver en une déflagration nucléaire entraînant leur destruction mutuelle. Selon

Raymond Aron, « la guerre est improbable et la paix impossible » : c’est l’équilibre de la terreur basé sur la dissuasion nucléaire.

Dessin 4 p163 « La compétition Est-Ouest aux Jeux Olympiques de Rome en 1960 »

Dossier p162-163 « États-Unis et URSS, deux modèles qui s’affrontent sur le terrain sportif » Après la mort de Staline en mars 1953, la guerre froide baisse d’intensité. Son successeur, Nikita

Khrouchtchev, adopte à partir de 1956 une ligne de coexistence pacifique entre les blocs. La rivalité entre les deux superpuissances se traduit par la course à l’espace où se joue le prestige de chacune et qui débute par des succès soviétiques (premier satellite Spoutnik en 1957 ; Youri Gagarine, premier homme dans l’espace en 1961). Les États-Unis répondent par la création de la NASA et le programme Apollo qui parvient le 21 juillet 1969 à envoyer des astronautes sur la lune. Les compétitions sportives deviennent aussi un moyen de montrer la supériorité de son camp (nombreuses victoires soviétiques au Jeux

olympiques de 1956 et 1960).

1.2) Les grandes crises de la guerre froide

Carte 1 p154 « Un monde bipolaire (année 1960) » a) Les crises de Berlin (1948 et 1961)

Carte « Berlin et les deux Allemagne »

La première crise entre les deux Grands se situe à Berlin, occupée militairement par les troupes des quatre pays vainqueurs depuis 1945 (occupation quadripartite). Berlin-Ouest, tenue par les alliés occidentaux, est située dans la zone d’occupation soviétique et représente un bastion avancé du monde occidental en pleine Europe communiste.

Staline espère s’emparer de la totalité de Berlin en asphyxiant Berlin-Ouest et ses 2,2 millions d’habitants par un blocus à partir du 24 juin 1948. Les Étatsuniens ripostent en organisant un gigantesque pont aérien qui permet de ravitailler la ville. Au bout d’un an, l’URSS cède et rétablit les communications terrestres en mai1949. Cette crise amène la création de deux États en Allemagne : la République fédérale allemande, la RFA alignée sur les États-Unis en mai 1949, et la République démocratique allemande, la RDA, alliée de l’URSS en octobre 1949.

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Photo « La construction du mur de Berlin en 1961 »

Texte « Ich bin ein Berliner, John Kennedy, Berlin-Ouest, juin 1963”

À la fin des années 1950, la crise porte sur le statut de Berlin. Les soviétiques voudraient en faire une ville « libre » démilitarisée. Le refus occidental et le départ massif d’Allemands de l’Est fuyant la RDA en passant par Berlin-Ouest (depuis 1945, 3 millions) conduisent le dirigeant de la RDA Walter Ulbricht, appuyé par Nikita Khrouchtchev, à construire un mur de séparation entre les parties Est et Ouest de la ville en août 1961. En 1963, le président américain John Kennedy se rend à Berlin Ouest et présente le mur comme le signe de l’échec du système communiste. Mais le rideau de fer entre les deux Europe, qui épargnait jusqu’à présent Berlin, est désormais achevé. Ainsi Berlin devient un symbole de la résistance occidentale à l’expansion du communisme.

b) La guerre de Corée (1950-1953) Carte « La Corée en guerre »

La guerre de Corée éclate en juin 1950, lorsque la Corée du Nord communiste envahit la Corée du Sud.

L’absence de l’URSS au conseil de sécurité de l’ONU permet aux États-Unis d’intervenir à la tête d’une coalition de plusieurs pays pour défendre la Corée du Sud contre les soldats nord-coréens. L’armée nord- coréenne recule mais elle est épaulée par 250 000 « volontaires du peuple » chinois envoyés par Mao Zedong, et les forces onusiennes se retirent à leur tour.

L’armistice signé à Panmunjom le 27 juillet 1953 suspend le conflit, et la Corée reste divisée en deux pays aux régimes opposés, de part et d’autre du 38ième parallèle. La guerre, qui aboutit à un statu quo, a fait plus de 3 millions de morts parmi les militaires et civils coréens, et a failli entraîner un bombardement nucléaire de la Chine par les États-Unis.

c) La crise de Cuba (1962) précède la Détente

Dessin « Le bras de fer nucléaire, Daily Mail, 29 octobre 1962 » Point de passage p164-165 « 1962 : la crise des missiles de Cuba »

La coexistence pacifique après 1956 n’empêche pas le déclenchement d’une nouvelle crise à Cuba en octobre 1962. Depuis 1959, Cuba est dirigé par Fidel Castro, qui est devenu un allié de l’URSS. En octobre 1962, les États-Unis découvrent que les soviétiques installent dans l’île des missiles nucléaires qui

menacent le territoire étatsunien. Le président Kennedy décide alors l’interception de tout navire soviétique se dirigeant vers Cuba et met l’île sous blocus. Une guerre entre les deux Grands peut être déclenchée à tout moment. Mais l’URSS finit par accepter de rapatrier ses missiles contre des engagements étatsuniens : la garantie qu’ils n’interviendront pas à Cuba pour renverser Castro et le démantèlement des missiles étatsuniens installés en Turquie.

Après la crise de Cuba, Kennedy et Khrouchtchev comprennent la nécessité de renforcer le dialogue. Ils établissent une ligne téléphonique directe, le téléphone rouge et amorcent une période de relation pacifiée appelée la Détente de 1963 à 1979. Mais celle-ci n’exclut pas les conflits indirects, comme la guerre du Vietnam à partir de 1964, et s’accompagne du renforcement de la compétition entre les deux grands et de l’accélération de la course aux armements nucléaires malgré la signature d’accords de désarmement, SALT 1 en 1972 et SALT 2 en 1979. Toutefois les accords d’Helsinki signés en 1975, négociés par la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, regroupant les États-Unis, le Canada, l’URSS et tous les États européens, portant sur la sécurité en Europe, sur les droits de l’Homme et

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2.1) La décolonisation du tiers-monde

Cartes p156-157 « Décolonisation et émergence du tiers-monde »

a) La décolonisation de l’Asie et de l’Afrique

Les puissances coloniales sortent très affaiblies de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis et l’URSS se montrent favorables à la décolonisation, et l’ONU proclame le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Dans toute l’Asie et l’Afrique, les peuples réclament leur indépendance.

La décolonisation commence en Asie après la guerre. Le Royaume-Uni est prêt à la décolonisation et ses colonies obtiennent leur indépendance à la suite de négociation (l’Inde et le Pakistan en 1947). Mais la France et les Pays-Bas, qui veulent conserver leur empire, sont secoués par des guerres d’indépendance, en Indochine pour les Français de 1946 à 1954 et en Indonésie pour les Néerlandais de 1945 à 1949.

La décolonisation de l’Afrique est plus tardive. La France reconnaît l’indépendance de la Tunisie et du Maroc en 1956 mais considère que « l’Algérie c’est la France » et l’Algérie ne l’obtiendra qu’après huit ans de guerre (1954-1962). La plupart des colonies d’Afrique noire accèdent à l’indépendance de façon

pacifique en 1960 et dans les années qui suivent.

b) L’émergence du tiers-monde

Texte 1 p172 « La conférence de Bandoeng »

Dossier p172-173 « L’affirmation du tiers-monde sur la scène internationale »

Les pays nouvellement indépendants, 29 États d’Asie et d’Afrique, se réunissent à Bandoeng en Indonésie en 1955. Lors de la Conférence, animée par Soekarno (Indonésie), Nehru (Inde), Zou Enlai (Chine) et Nasser (Égypte), ils manifestent leur soutien aux luttes anticoloniales et leur volonté de ne plus être dominés, ni par les anciennes puissances coloniales, ni par les États-Unis ou l’URSS. Ils forment le tiers- monde.

Photo 2 p172 « Les dirigeants des principaux pays non-alignés à New York en 1960 »

La plupart de ces pays, auxquels se joignent la Yougoslavie de Tito et Cuba de Castro, se retrouvent à Belgrade en 1961 pour former le mouvement des non-alignés, qui revendique l’indépendance à l’égard des deux blocs.

Mais ils se soucient surtout de sortir du sous-développement. En 1964, à l’ONU, ils obtiennent la création de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) et constituent le Groupe des 77 pour défendre leurs intérêts économiques communs sur la scène internationale.

2.2) De nouveaux acteurs internationaux a) Les guerres d’Indochine et du Vietnam

Cartes 1 p166 « Deux conflits pour une seule région »

Point de passage p166-167 « Les guerres d’Indochine (1946-1954) et du Vietnam (1964-1973) »

En Indochine, le Vietminh dirigé par le communiste Hô Chi Minh, commence une lutte armée contre la France pour l’indépendance du Vietnam en 1946. À partir de 1950, le conflit s’internationalise. Les États- Unis, qui veulent éviter la naissance d’un nouvel État communiste, aident la France, alors que la Chine et l’URSS soutiennent le Vietminh. Après la défaite française de Diên Biên Phu le 7 mai 1954, les accords de Genève signé le 21 juillet reconnaissent l’indépendance du Cambodge, du Laos et du Vietnam qui est partagé provisoirement en deux zones de part et d’autre du 17ième parallèle : le Nord Vietnam

communiste, dirigé par Ho Chi Minh, et le Sud Vietnam, allié des États-Unis.

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Texte 3 p167 « Les buts de guerre des communistes vietnamiens en 1965 »

À partir de 1955, le gouvernement sud-vietnamien dirigé par Ngô Dinh Diem lutte à la fois contre le Nord- Vietnam et la guérilla communiste du Front National de libération du Sud Vietnam (les Vietcongs). Les États-Unis entrent en guerre pour soutenir le Sud-Vietnam à partir de 1964. Mais la guerre s’enlise, et l’opinion étatsunienne lui est de plus en plus défavorable. À partir de 1969, le président des États-Unis Richard Nixon retire donc peu à peu ses troupes et accepte un cessez le feu en 1973 par les accords de Pari. En 1975, les communistes vietnamiens s’emparent de Saigon et unifient le Vietnam. La même année, le Cambodge et le Laos deviennent communistes.

b) Le nouveau rôle de la Chine populaire

Affiche 2 p174 « La Chine se présente comme le foyer de la révolution mondiale, 1969 » Dossier p175 « La Chine de Mao : un nouvel acteur des relations internationales »

En 1949, la République populaire de Chine (RPC), dirigée par Mao Zedong, s’allie à l’URSS qui lui accorde en contrepartie une aide technique et financière. Mais après l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir, Mao trouve l’Union soviétique trop conciliante (déstalinisation et coexistence pacifique) avec les États-Unis et il rompt avec elle en 1960.

La Chine populaire mène une politique extérieure ambitieuse. Elle envoie ses soldats soutenir les Coréens du Nord durant la guerre de Corée (1950-1953) et aide les communistes du Vietnam durant les guerres d’Indochine et du Vietnam. Elle se présente aussi comme un leader du tiers-monde et étend son influence.

Enfin, pour renforcer son indépendance, elle se dote de l’arme nucléaire en 1964.

Au début des années 1970, la Chine populaire se rapproche des États-Unis. Cela lui permet d’avoir leur accord pour entrer à l’ONU et au Conseil de sécurité à la place de Taiwan en 1971. La visite du président étatsunien Richard Nixon en Chine en 1972 normalise les relations diplomatiques entre les deux États.

c) États et conflits au Proche-Orient

Dessin 2 p174 « Nasser nationalise le canal de Suez » Dossier p174 « 1956 : la crise de Suez »

En 1956, le dirigeant égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez qui appartenait à une compagnie franco-britannique. Les armées française, britannique et Israélienne lancent une expédition pour reprendre le contrôle du canal mais elles doivent se retirer sous la pression de l’ONU, de l’URSS, et des États-Unis. La « crise de Suez » fait de Nasser un leader du tiers-monde et du monde arabe

(panarabisme et lutte contre Israël).

Les relations entre Israël et les États arabes voisins restent tendues. En 1967, se sentant menacé par les pays arabes, Israël mène une guerre préventive contre l’Égypte, la Syrie et la Jordanie : la guerre des Six Jours. Israël l’emporte et occupe plusieurs territoires arabes (le Sinaï, la Cisjordanie, Gaza et le Golan). En octobre 1973, par la guerre du Kippour, l’Égypte et la Syrie cherchent à reprendre les régions qu’ils ont perdu sans y parvenir.

En 1968, après l’échec de la guerre des Six Jours, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dirigée par Yasser Arafat se lance dans la lutte armée contre Israël, avec pour objectif de le remplacer par un État

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2.3) 1968 : une année de contestation mondiale

Photo 3 p176 « Manifestation étudiante à Rome en avril 1968 » Point de passage p176-177 « L’année 1968 dans le monde »

a) Dans le monde occidental

Au Vietnam, l’offensive du Têt de janvier à mars 1968, montre la détermination des communistes vietnamiens et retourne l’opinion étatsunienne contre la guerre du Vietnam. La contestation se diffuse à la jeunesse étudiante, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, et en France en mai 1968. Les manifestations sont dirigées contre « l’impérialisme américain » sous toutes ses formes. Très mobilisés, les étudiants japonais remettent en cause l’alliance du Japon avec les États-Unis.

Aux États-Unis, Martin Luther King, le militant pour les droits civiques des Noirs, est assassiné le 4 avril 1968 et sa mort embrasse les ghettos noirs étatsuniens.

b) Dans le bloc soviétique

Photo 4 p177 « L’intervention de l’URSS pour réprimer le printemps de Prague, août 1968 »

En Tchécoslovaquie, Alexandre Dubcek, le premier secrétaire du parti communiste, entreprend des réformes pour édifier un « socialisme à visage humain », avec le soutien des intellectuels et de la jeunesse. C’est le « printemps de Prague ». Mais l’URSS qui redoute l’effondrement du bloc de l’Est, ordonne aux troupes du pacte de Varsovie de rétablir l’ordre le 20 août 1968. Les libertés sont annulées, Dubcek et ses proches écartés, et le dirigeant soviétique Léonid Brejnev impose sa « doctrine de

souveraineté limitée ».

Cette politique de force fissure le bloc soviétique : des démocraties populaires et des partis communistes critiquent l’URSS, alors que l’Albanie quitte le pacte de Varsovie est s’allie à la Chine.

Conclusion

De 1949 au début des années 1970, le monde est marqué par deux phénomènes majeurs, obéissant à des logiques différentes : la guerre froide, confrontation globale entre l’Est et l’Ouest, et la décolonisation, qui révèle les fractures entre le Nord et le Sud.

La guerre froide entre les États-Unis et l’URSS engendre une forte bipolarisation. Deux blocs, unis militairement et politiquement, s’organisent autour des deux superpuissances. Celles-ci évitent

l’affrontement direct, synonyme d’apocalypse nucléaire, et s’opposent dans des conflits indirects, par alliés interposés.

En même temps, la décolonisation permet l’indépendance de nombreux États africains et asiatiques. C’est ainsi qu’émerge le tiers-monde, regroupant les pays en voie de développement en dehors de la logique des deux blocs. Cela favorise l’affirmation de nouveaux acteurs et complique l’ordre international.

Révisions p178-179 Sujets p180-183

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