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DEPIERRE Germaine, Crémation et archéologie : nouvelles alternatives méthodologiques en ostéologie humaine. Dijon, éd. univ. de Dijon, 2014, 654 p. (Coll. Art, Archéologie et Patrimoine).

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Revue archéologique de l’Est 

tome 63 | 2014 n° 186

DEPIERRE Germaine, Crémation et archéologie :

nouvelles alternatives méthodologiques en ostéologie humaine

Dijon, éd. univ. de Dijon, 2014, 654 p. (Coll. Art, Archéologie et Patrimoine).

Valérie Delattre

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rae/8178 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2014 Pagination : 501-502

ISBN : 978-2-915544-28-2 ISSN : 1266-7706 Référence électronique

Valérie Delattre, « DEPIERRE Germaine, Crémation et archéologie : nouvelles alternatives méthodologiques en ostéologie humaine », Revue archéologique de l’Est [En ligne], tome 63 | 2014, mis en ligne le 11 février 2016, consulté le 01 juillet 2020. URL : http://journals.openedition.org/rae/8178

Ce document a été généré automatiquement le 1 juillet 2020.

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DEPIERRE Germaine, Crémation et archéologie : nouvelles alternatives

méthodologiques en ostéologie humaine

Dijon, éd. univ. de Dijon, 2014, 654 p. (Coll. Art, Archéologie et Patrimoine).

Valérie Delattre

1 Si Germaine Depierre est chargée de cours et rattachée à l’UMR 6298 ARTEHIS,elle est surtout, pour l’ensemble des chercheurs en archéologie funéraire et en archéo- anthropologie, une « spécialiste unanimement reconnue de la crémation humaine » (Claude Mordant). Cet ouvrage est donc le fruit revisité d’un doctorat nouveau régime, soutenu en mars 2010 et pour lequel le jury lui a demandé de publier deux manuscrits : le premier, destiné aux spécialistes regrouperait, sous forme de manuel pratique, l’ensemble des données méthodologiques et leurs résultats ; le second serait davantage envisagé comme un travail de vulgarisation en direction du plus grand nombre.

2 C’est de ce manuel à l’usage des professionnels de la crémation humaine dont il est ici question. Ouvrage attendu et ô combien espéré, qui formalise en le structurant, l’enseignement didactique et pragmatique, issu d’un savoir-faire patiemment acquis, et généreusement dispensé par l’auteure au fil de ses cours universitaires, des chantiers de fouille, de sa bibliographie foisonnante et des passionnantes séances de travail de l’atelier « archéo-anthropologie » de l’UMR 6298 ARTEHIS, qu’elle coordonne depuis de nombreuses années. Et tout autant qu’il se veut pratique, utile, outil précieux et référentiel désormais incontournable, cet ouvrage profondément humain est surtout l’histoire d’une vie où le parcours scientifique attaché aux « gens du passé » ne peut se concevoir sans une profonde curiosité envers les « gens du présent » et un attachement indéfectible pour les maillons d’une longue chaîne d’amitiés anciennes et récentes.

Tout en abordant la mort et certains de ses stigmates destructeurs parmi les plus violents (l’action définitive du feu), il témoigne d’une empathie jubilatoire pour l’être humain et d’un redoutable savoir-faire méthodologique ! Il ne faut pas oublier que cette discipline de l’archéo-anthropologie est fondée sur une capacité à reconnaître des

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fragments osseux souvent minuscules, supposant, de fait, une connaissance approfondie de l’ostéologie humaine, qui se joue des pièges liés aux déformations et fragmentations induites par l’action du feu.

3 Cette publication, qui propose une iconographie - en couleurs et en NB - judicieusement ventilée au fil des pages et non regroupée en cahier central ou catalogues annexes, aussi abondante que pédagogique (cornet de glace vs extrémité proximale de l’humérus de la page 481 !), repose sur un postulat ambitieux qui voulait faire se « croiser les données entre populations actuelles et celles du passé » grâce à une étude suivie en crématorium contemporain. Car doit-on rappeler que l’auteure a amorcé ses recherches à une époque, pourtant peu éloignée, où il n’était pas utile, lors de la fouille d’une sépulture, de prélever les os des mains et des pieds, les côtes et les fibulas. Où l’on utilisait la planche anatomique d’un dictionnaire pour nommer les os et les prélever sans trop d’erreur. Et où l’amas d’esquilles incinérées laissait perplexe, voire indifférent, au seul bénéfice de son contenant en céramique ou du mobilier d’accompagnement qu’il pouvait livrer : « …les restes osseux humains crématisés provenant des urnes sépulcrales sont presque toujours dépourvus d’intérêt anthropologique…. Ces os n’ont aucune valeur scientifique et je considère que rien n’est perdu s’ils ne sont ni présentés au Musée ni conservés par celui-ci » (Professeur C. M.

Furst, anthropologue et anatomiste suédois, dans GEJVALL, 1963, p. 379).

4 Effectuer des observations dans un crématorium n’a pas été une décision évidente pour l’auteure pour qui il était surtout indispensable d’affirmer que ce type d’approche ne relevait pas d’une curiosité malsaine dissimulée sous un pseudo besoin scientifique. Il lui aura fallu deux ans de réflexion et de tergiversations éthiques pour lever ses derniers blocages, grâce notamment à la probité du conducteur de four. Les observations rigoureuses in situ ont été complétées par des expérimentations menées par elle-même en brûlant des os secs retrouvés hors de tout contexte en tentant ainsi de répondre à l’épineuse interrogation « brûlés secs ou brûlés frais ?» et par de très nombreuses références ethnologiques et ethnographiques, proposant un panel de cercueils et d’urnes, de foyers et de bûchers. Car au fil de la lecture, si tant est que le travail repose pour partie sur une épique (et parfois fastidieuse !) identification anatomique de fragments osseux broyés, déformés et altérés, qu’il faut ensuite peser et analyser, il n’est jamais oublié que le sujet de l’étude est le cadavre, le défunt, en veillant, comme l’écrit Germaine Depierre, à « rester honnête à cette discipline qu’est l’archéothanathologie, respectueuse de l’autre » dont on fouille la sépulture.

5 La présentation de l’ouvrage est agréable et pratique, rythmée par des encadrés qui mettent en relief tel point précis à retenir ou se proposent comme de précieux « en guise de conclusion ». Et si de nombreux clichés allègent la lecture parfois ardue car essentiellement méthodologique et statistique, le regroupement en fin de chapitre de certaines annexes (notamment les graphiques et des tableaux d’analyse pondérale) apparaît pertinent.

6 L’ouvrage se divise en quatre grands chapitres :

1. Les moyens existants : la thèse de Germaine Depierre prend la suite de différents travaux universitaires récemment parus, abordant la crémation et ses pratiques, aussi bien dans l’Antiquité que dans la Protohistoire. Ce premier chapitre, assez long mais nécessaire, fait un point précis et volontairement critique, sur la bibliographie disponible, essentiellement anglo-saxonne, et recense les méthodes disponibles, pour partie dédiées à la médecine légale et souvent inadaptées aux questionnements

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archéologiques.

2. De nouvelles sources d’informations, un crematorium contemporain : cette partie, très technique, est un exposé factuel des travaux conduits pendant 7 ans dans un crématorium dijonnais (253 crémations rigoureusement étudiées depuis l’introduction du cercueil dans le four jusqu’au broyage des restes osseux) dont les observations ont permis l’élaboration du référentiel pondéral.

3. De nouvelles sources d’informations, à l’extérieur du crématorium : ce chapitre se présente comme une validation, née de la nécessaire comparaison des résultats obtenus, avec de nombreuses collections ostéologiques par ailleurs connues (séries nord-américaines, asiatiques,…), et notamment avec une population de squelettes de référence, non crématisés, proches géographiquement et chronologiquement des individus du crématorium contemporain : il s’agit des squelettes de la « collection Gemmerich » (Université de Genève), composée de sujets des deux sexes décédés entre le milieu du

XIXe et le milieu du XXe s.

4. Discussions : cette dernière partie, très ouverte et raisonnée (qui s’achève, en fait, par une bibliographie très détaillée), est dédiée à l’échange critique de la méthode ainsi proposée, n’omettant toutefois aucun écueil ni difficulté de mise en application, qu’il soit d’ordre éthique, légal, géographique ou relatif à la pertinence de l’échantillon représentatif sur lequel repose l’élaboration méthodologique.

7 Bien sûr, certaines lacunes de ce référentiel ont pu être soulignées par Henri Duday dans sa préface, comme l’existence de l’inévitable biais statistique lié à l’âge élevé des défunts dans le corpus contemporain ou au déficit de sujets immatures, inhérents aux réticences sociétales encore très fortes au regard de l’incinération. Mais en tout état de cause, seul ce passionnant et désormais incontournable éclairage des pratiques contemporaines pouvait définir la grille de lecture des comportements crématistes du passé.

8 Et pour conclure en citant à nouveau Henri Duday,« dans le champ qui est le nôtre, cet ouvrage est à ranger parmi les traités fondamentaux pour tout chercheur travaillant sur l’archéologie de la Mort »… et de la vie !

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