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ARTICLE DE REVUE
Diagnostic et prise en charge des événements
indésirables survenant au décours des instillations endovésicales de BCG pour le traitement des
tumeurs de vessie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM) : revue du comité de cancérologie de l’Association
franc ¸aise d’urologie
Diagnosis and management of adverse events occuring during BCG therapy for non-muscle invasive bladder cancer (NMIBC): Review of the Cancer Committee of the French Association of Urology
Y. Neuzillet
a,∗, M. Rouprêt
b, H. Wallerand
c, G. Pignot
d, S. Larré
e, J. Irani
f, J.-L. Davin
g,
J.-L. Moreau
h, M. Soulié
i, C. Pfister
j, le comité de cancérologie de l’association franc ¸aise d’urologie
aServiced’urologie,facultédemédecineParis—Île-de-France-Ouest,universitéde Versailles—Saint-Quentin-en-Yvelines,hôpitalFoch,40,rueWorth,92150Suresnes,France
bServiced’urologie,facultédemédecinePierre-et-Marie-Curie,universitéParisVI,hôpital Pitié-Salpêtrière,Assistancepublique—HôpitauxdeParis,75013Paris,France
cServiced’urologie,universitéBordeaux2,hôpitalPellegrin,33000Bordeaux,France
dServiced’urologie,universitéParis-Sud,hôpitalBicêtre,94270LeKremlin-Bicêtre,France
eServiced’urologie,centrehospitalierrégionaluniversitaired’Angers,49000Angers,France
fServiced’urologie,universitédePoitiers,hôpitaldelaMilétrie,86000Poitiers,France
gServiced’urologie,cliniqueRhôneDurance,84000Avignon,France
hCentred’urologie,54000Nancy,France
iServiced’urologie,universitéPaul-Sabatier,hôpitaldeRangueil,31000Toulouse,France
jServiced’urologie,universitédeRouen,hôpitalCharles-Nicolle,76000Rouen,France
Rec¸ule6mars2012;acceptéle1eravril2012
∗Auteurcorrespondant.
Adressese-mail:y.neuzillet@hopital-foch.org,yann.neuzillet@numericable.fr(Y.Neuzillet).
1166-7087/$—seefrontmatter©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2012.04.019
MOTSCLÉS Carcinome urothélial; TVNIM; Complications; Instillations endovésicales; BCGthérapie
Resumé
Introduction.—LaBCGthérapieavectraitementd’entretienestletraitementderéférencedes tumeursdevessien’infiltrantpaslemuscleàhautrisquederécidiveetdeprogression.Dansla pratique,leseffetsindésirables(EI)delaBCGthérapieontpurestreindresaprescriptionpar lesurologues.CetarticleprésenteunerevuedecesEIetleurpriseenchargethérapeutique.
Matérielsetméthodes.—Une recherchebibliographiqueenlanguefranc¸aiseetanglaisepar Medline®etEmbase®enutilisantlesmotsclésBCG,bladder,complication,toxicity,adverse reaction,preventionettreatmentaétéeffectuée.
Résultats.—Les mécanismesdes principauxEI de la BCG thérapie sont infectieux (cystite, fièvre),immuno-allergiques(prostatitegranulomateuse,orchi-épididymite,réactionsgranulo- mateuses)etauto-immuns(arthralgies,rash).LapriseenchargedesEIestfonctiondeleurs mécanismesphysiopathologiques.LaclassificationdesEIdelaBCGthérapiebaséesurlaclinique permetd’adapterleurtraitements.
Conclusion.—L’association d’une polyantibiothérapie dirigée contre le BCG, d’anti- inflammatoires stéroïdien ou non stéroïdien et du traitement symptomatique constitue actuellementlatriadesurlaquellereposelapriseenchargeadaptéedesEIsévères.Laréduction desdosesdeBCGetl’administrationd’ofloxacineaprèsl’instillationdiminuentlafréquenceet lasévéritédesEImineursetmodérés.LesEIinfectieuxsévèresoudurantplusdeseptjours, lesEIimmuno-allergiquesoulesEIauto-immunsdurantplusdeseptjoursimposentunarrêt définitifdelaBCGthérapie.
©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
KEYWORDS
Urothelialcarcinoma;
NMIBC;
Complications;
Bladderinstillation;
BCGimmunotherapy
Summary
Introduction.—IntravesicalBCGimmuno-therapywithmaintenancetherapyisconsideredas thestandardtreatmentfornon-muscleinvasivebladdercancerwithhighriskofrecurrenceand progression.Inpractice,adverseevents(AEs)ofBCGtherapycouldrestrictitsprescriptionby urologists.TheaimofthisarticlewastopresentareviewoftheseAEsandoftheirmanagement.
Materialsandmethods.—AbibliographicresearchinFrenchandEnglishusingMedline® and Embase®withthekeywords‘‘BCG’’,‘‘bladder’’,‘‘complication’’,‘‘toxicity’’,‘‘adversereac- tion’’,‘‘prevention’’and‘‘treatment’’wasperformed.
Results.—ThemainmechanismofAEsofBCGareinfectious(cystitis,fever),immuno-allergic (granulomatousprostatitis,epididymo-orchitis,andgranulomatousreactions)andauto-immune (arthralgies,rash).ManagementofAEsisbasedontheirpathophysiologicalmechanisms.Clas- sificationsofBCGtherapyAEsbasedonclinicalfeaturesallowtoadapttheirtreatments.
Conclusion.—The combination ofantibiotics directedagainst BCG, steroidornon-steroidal anti-inflammatorymedicationandsymptomatictreatmentiscurrentlythetriadonwhichisset uptheappropriatetreatmentofsevereAEs.ReductionsofBCGdosesandofloxacinmedication afterinstillationdecreasethefrequencyandseverityofminorandmoderateAEs.Severeor morethan7dayslonginfectiousAEs,immuno-allergicAEsorauto-immuneduringmorethan7 daysimposecessationofBCGimmuno-therapy.
©2012ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
La BCGthérapie endovésicaleest actuellement le traite- ment de référencedes tumeurs de vessie n’infiltrantpas le muscle (TVNIM) à haut risque de récidive et de pro- gression (haut grade et carcinome in situ) [1]. Plusieurs méta-analysesontobjectivéuneréductiondurisquederéci- divegrâceàlaBCGthérapie[2].Unediminutiondurisque derécidivede32%encomparaisonautraitementparmito- mycineaétéobtenueavecleprotocoleconsistantàréaliser sixinstillationsde81mgdeBCGdesoucheConnaught,espa- cées d’une semaine suivies de trois instillation séparées d’une semaineà trois,six, 12, 18,24, 30, et36mois. En revanche, sans traitement d’entretien, le risque de réci- diveaétéaugmentéde28%[3].Enpratique,laréalisation duprotocoleoptimalaétélimitéeparlasurvenued’effet
indésirable (EI) [4]. La toxicité de la BCG thérapie a été expliquée par son mécanisme d’action immunologique et parlefaitquelesmycobactériesutiliséessontvivantes[5].
Lapartrespectivedecesdeuxcomposantes,dont laprise encompte estdéterminante pour lagestion optimale des EIdelaBCGthérapie,n’ajamaisétéclairementétablieet demeure méconnue des urologues.Ainsi, le diagnostic et laprise encharge deseffetsindésirableslesplussévères, quipeuventparfoismenacerle pronosticvitaldupatient, s’avèrentparfoisdifficiles.Lagestioninadaptéedeseffets secondairesdesinstillationsintravésicalesdeBCGestl’une dessituationsàrisqueretenuedansleréférentielrisqueuro- logieparl’Associationfranc¸aised’urologie(AFU),organisme agrééd’accréditation.Lebutdecetarticleétaitderevoir l’étatactueldesconnaissancesdesEIdelaBCGthérapieet d’exposerleurpriseenchargethérapeutiquespécifique.La
priseencomptedesévènementsporteursderisquedéclarés parlesurologuesinscritsdansceprogrammed’analyseetde réductiondesrisquesestl’undesélémentsquiaconduitle comitédecancérologiede l’AFU(CCAFU)à réaliser cette revuedelittérature.
Matériels et méthodes
LesdonnéessurlesEIdelaBCGthérapieontétéexplorées dans Medline (http://www.ncbi.nlm.nih.gov) et Embase (http://www.embase.com/)enutilisantlesmotsclésMeSH suivants ou une combinaison de ces mots clés: bladder; BCG;complication;toxicity;adverseevents;prevention; treatment.Lesarticlesobtenusontensuiteétésélection- nésenfonction delacombinaisondes élémentssuivants: méthodologie,languedepublication(anglais/franc¸ais),per- tinenceparrapportausujettraitéetdatedepublication.
Ainsi,328articlesontétérevuset33ontétésélectionnés.
Épidémiologie
L’incidence du cancer de vessie a été estimée par l’Observatoire européen du cancer à 10668nouveau cas, dontenviron 70%étaitdes TVNIMau momentdudiagnos- tic(Source:ECO,Observatoireeuropéenducancer.Centre internationalderecherche surle cancer,Lyon.http://eu- cancer.arc.fr,consultéle04/03/2012).Iln’existepasàce jour de base de données nationale permettant de colli- ger les tumeurs de vessie en fonction de leur groupe de risquederécidiveetdeprogression.Ilestdoncimpossible de déterminer précisément le nombre de patients justi- fiantd’untraitement parBCGenFrance.Enrevanche,le nombre de dosesde BCG vendues au cours des cinq der- nièresannéesaétémesuréentre75000et80000(source: LaboratoireSanofiPasteur,France).Deplus,lesenquêtesde pratiqueprofessionnellemenéesen2000et2008auprèsdes urologuesmembresdel’Associationfranc¸aised’urologieont rapportéuntauxdeprescriptiondutraitementd’entretien parBCGde46%maiségalementunerelativehomogénéité despratiquesavecdestauxdeprescriptionencasdetumeur pT1G2etpT1G3de76%et92%etde46%pourletraitement d’entretien[4,6].
Historique
LapremièreutilisationduvaccinvivantatténuéduBCGa étéréaliséeen1921chezunnourrissondontlamèreétait décédée de la tuberculose pulmonaire. L’effet antitumo- ral lié aux mycobactéries a étéobservé pour la première foisparPearlen1929,lorsdel’analysed’unesérienécrop- sique oùilnotaitque lespatientsatteints detuberculose développaientmoinsdetumeursmalignesquelapopulation générale.En1966,Coeadémontréquelavessiepouvaitêtre le site de réactions d’hypersensibilité retardée au même titrequelapeau. AprèsqueMathéaitutilisépour lapre- mièrefois leBCGenthérapeutiquehumaineantitumorale en 1969, Zbar a démontré, en 1974, l’effet antitumoral du BCG administré localement sur l’hépatocarcinome du cobaye et adéfini lesrègles de l’immunothérapielocale.
En1975,Bloombergadémontrélabonnetolérancedesins- tillationsendovésicalesdeBCGchezlechien.L’ensemblede cesobservationsontconduitMoralespuisMartinez-Pineiroà utiliser,dès1976,duBCGeninstillationslocalesdansletrai- tementprophylactiquedestumeurssuperficiellesdevessie.
LadosedeBCGdélivréeétaitempiriquecarlasoucheuti- lisée(Frappier)était conditionnéeensixflacons,d’oùles sixinstillationsdutraitementd’inductionconsidéréessuffi- santespourprovoqueruneréactionimmunologiqueefficace.
L’autorisationdemisesurlemarchéduBCGdansletraite- mentadjuvantdesTVNIMaétédélivréeen1996enFrance [7].
Mécanismes d’action du BCG
Le BCG, mycobactérie vivante, adhère au mucus vésical puisà l’urothélium.Le BCGactivealorsl’immunité innée etestphagocytépardescellulesprésentatricesd’antigène (macrophage,celluledendritique).LeBCGpeutégalement pénétrerdanslescellulesurothélialesparendocytose.Dans lescellulesurothéliales,leBCGauneffetcytotoxiquevia laproductiondemonoxyded’azote(NO)etlesproduitsde dégradationduBCGsontprésentésparlesystèmeHLAetpar lesystèmeduCD1.L’initiationdelaréponseimmunespé- cifiqueparactivationdeslymphocytesT-helperaucontact descellulesprésentatricesd’antigèneestaccompagnéepar la production de cytokines (IL1, IL2, IL6,IL 8, Interferon gamma, Tumor Necrosis Factor alpha et bêta, Granulo- cyteMacrophageColonyStimulatingFactor).Cescytokines vontorienterla réponse immunitaireversune réponsede Th1,c’est-à-direcentréesurl’amplification,lamigrationet l’activationdecellulescytotoxiques(CD8,lymphocyteNK, LAK,BAKetgamma-delta,macrophages)(Fig.1)[8].
Effets indésirables Physiopathologie
Troismécanismesphysiopathologiquesontétédécritspour expliquerlesEIdelaBCGthérapie.
• infectieux,lié àlaprolifération etladisséminationpar voiehématogèneduBCG.LaprésencedeBCGaétéobjec- tivéedanslesprélèvementssanguinsaprèsinstillationde BCG,ainsiquedanslesprélèvementstissulairesàdistance [7].Laréactionimmunitaireinnée,nonspécifique,contre le BCG a étéresponsable d’une réaction inflammatoire locale [8].Dans la vessie,cette réaction inflammatoire induiteparleBCGn’estpasphysiologiquementdifférente de celle observéedans lesautres cystitesbactériennes [9];
• immuno-allergique,liéàuneréactiond’hypersensibilité de type IV de la classification de Gell et Coombs.
Cette hypersensibilité a été expliquée par la produc- tiond’IL10quiorientela réactionimmunitaire versune réponseTh2[10];
• auto-immun,lié,d’unepart,àdesréactionsimmunitaires croiséesentredesantigènesduBCGetdes«protéinesdu soi», notamment au niveauarticulaire [11], etd’autre part, à une suppression des mécanismes immunitaires
Figure1. Représentationschématiquedesmécanismesd’actionduBCG.
derégulation considérés commeprotecteur vis-à-visde l’auto-immunité[12].
Lespremiersauteursàavoirrapportédescasderéactions systémiquesauBCGdistinguaientlesréactionsliéesàladis- séminationduBCG,caractérisées parla miseenévidence demycobactériessurlesculturesdesprélèvementsgranu- lomateux, et les réactions «immuno-allergiques» lorsque lescultures restaient stériles [5]. L’avènement de la PCR danslesannées1990apermisdemettreenévidencel’ADN des mycobactéries dans des granulomes dont la culture étaitstérile [13].Àcejour,laprésencedeBCGpeutêtre retenuecommeresponsable desmécanismesinfectieuxet immuno-allergiquesetcomme initiatricedes phénomènes auto-immuns.
Incidence des effets indésirables
Les statistiques officielles des EI de la BCG thérapie en France proviennent des déclarations déposées auprès de l’Afssapsparlescliniciensquiontbienvoulusedonnerla peinedelesrapporter.Ainsi,17EIontétédéclarésen2008, 21en 2009, 17en 2010et 18en 2011alors que le nombre dedosesdeBCGvenduesparanpendantcesannéesaété comprisentre75000et80000doses.Ilestdoncévidentque ces chiffresdepharmaco-vigilancesous-évaluent lasitua- tionréelle[14].Ainsi,lesEI,notammentlesmoinsgraves, n’ont probablement pas été identifiés et/ou déclarés ce qui suggère une incidence plus importante. Environ 70% des156urologuesfranc¸aisinterrogés lorsde l’enquêtede pratiqueréalisée en2008estimaient que la tolérance des instillationsdeBCGs’étaitamélioréeaucoursdesdixder- nièresannées[4].
La fréquence des EI liés à la BCG thérapie a été rap- portéeparLammetal.dansunecohortemulticentriquede 2602patients[15](Tableau1).LesEIlocorégionauxdegrade IetIIontétélesplusfréquents.Unsyndromeirritatifvési- cal(pollakiurieetbrûlures mictionnelles),le plus souvent
Tableau1 Fréquence des effets indésirables des ins- tillations de BCG observés dans la plus large cohorte multicentriqueconnue(n=2602).
Effetsindésirables Fréquence
(n=)
Fièvre>39◦C 2,9%(75)
Hématuriemacroscopique 1%(24)
Prostatitegranulomateuse 0,9%(23) Pneumopathie,hépatitegranulomateuse 0,7% (18)
Arthralgies 0,5%(12)
Épididymite 0,4%(10)
Sepsis 0,4%(10)
Obstructionurétérale 0,3%(8)
Rashcutané 0,3%(8)
Rétractionvésicale 0,2%(6)
Abcèsrénal 0,1%(2)
Cytopénie 0,1%(2)
D’aprèsLammetal.[15].
résolutifenmoinsde48heures,aétérapportédans65%à 80% descas [15,16].Une hématurieaétérapportéedans 60% à 90% descas [15,17]. Lessigneshistologiquesde la prostatite granulomateuse ont étéobjectivés chez40% à 80%despatientstraitésparBCGalorsquelessymptômescli- niquesn’ontétérapportésquedans1à3%descas[15,19].
Les EI généraux ont été plus rares que les effets locoré- gionaux [15—18].Lesplusfréquentsontétéune fièvrede faiblegradeetdesmyalgies,rapportésdans28%à60%des cas[15,18].Lesepsisaeupourfacteurderisquelescathé- térismesvésicauxtraumatiquesetlesinstillationsréalisées moinsdedeuxsemainesaprèslarésectionendoscopiquede vessie[20].
Classification
L’Organisationmondiale delasanté(OMS)adistinguécinq classificationsdeseffetsindésirablesmédicamenteux:selon leurfréquence,leurnature,leurmécanisme desurvenue, leurprévisibilitéouleurgravité.Àpartirdecettedistinc- tion,lesEI dela BCGthérapie ontété classés selon trois critères:letyped’EIassociéàl’instillation,sasévéritéetsa durée.Cetteclassificationaainsidéfiniquatregroupes(I,II, III,IV)etdeuxsous-groupesenfonctionducaractèregéné- ral(A)oulocorégonial(B)del’EIobservé(Tableau2)[21].
Ellea étéréférencéedanslesdernièresrecommandations ducomitéde cancérologiedel’AFU [2]. Son intérêtprin- cipal était d’associer une recommandation de traitement spécifiqueàchaquestade.
Néanmoins, cette classification n’a pas été commu- nément utilisée pour la description systématisée de la toxicité de la BCG thérapie dans les essais cliniques. La Common Terminology Criteriafor Adverse Events (CTCAE) publiée par l’U.S. Department of Health and Human Ser- vices(http://ctep.cancer.gov/reporting/ctc.html)aleplus souventétéutiliséedanslesessaiscliniques.
LesétudesrétrospectivesontleplussouventdécritlesEI selonlaclassificationnosologiquerapportéeparLammetal.
en1989[15](Tableau3).
Au total, les classifications des EI de la BCG thérapie actuellement proposées sont basées sur les données cli- niques et ne prennent pas directement en considération leursmécanismesphysiopathologiques.
Prise en charge thérapeutique
Principesgénéraux
Compte tenu des mécanismes physiopathologiques des EI décrits plus haut, le traitement des EI a pour principaux objectifsdefaireensorteque:
• les symptômes disparaissent. Les traitements antal- giques,antispasmodiquesetantipyrétiquespeuventêtre utilisésdemanièrenonspécifiquelorsqu’ils’agitdetrai- terunEIliéauBCG;
• un effet bactéricide contre le BC soit mis en place, afindecontrôlerlesmécanismesinfectieuxsous-jacents aux EI. La sensibilité du BCG aux différents antibio- tiques a été testée in vitro: le BCG était résistant au pyrazinamide,àlacyclosérine,auxbêta-lactamines,aux macrolides (à l’exception de la clarithromycine), aux aminoglycosides (à l’exception de la gentamicine),aux nitrofuranes etau triméthoprime. Enrevanche, le BCG était sensible aux autres antituberculeux (isoniazide, rifampicineetéthambutol),àl’ofloxacine etàlacipro- floxacine, qui était bactéricide dès deux heures après l’administration aux dosages habituels chez l’homme (400mg/jour)[22].Récemment,descasdefaibleniveau de résistance à l’isoniazide ont été rapportés avec nécessité d’adjoindre unefluoroquinolone àla thérapie antituberculeuse[23,24](Encadré1);
• l’immunodépression soit majorée, afin d’antagoniser la réaction inflammatoire,qu’elle soitd’origineallergique ou d’origine auto-immune. Les glucocorticoïdes ont un effet anti-inflammatoire par le biais de leurs liaisons
Encadré1 Recommandationdeprescriptiond’un traitementantituberculeux.
Le traitement antituberculeux préconisé pour le traitement des EI de la BCG thérapie associe l’isoniazide (5mg/kg par jour; dose maximale 300mg/j), la rifampicine (10mg/kg par jour; dose maximale 600mg/j) et l’éthambutol (20mg/kg par jour; dose maximale 2g/j) en respectant les règles suivantes:
• administrationperos,enunepriseunique,lematin àjeun;
• dosage préthérapeutique des transaminases hépatiques et numération formule sanguine et plaquettaire,répété à j7, j15, j30etj60enraison de la toxicité hématologique et hépatique de l’isoniazide. Toxicité hépatique potentialisée par l’administration conjointe de rifampicine.
Interruption du traitement en cas d’élévation des transaminases hépatiques inférieures à six fois la normale;
• surveillanceophtalmologique avecchampvisuelet examen de la vision des couleurs en début de traitement puis à j90en raison de la toxicité de l’éthambutolavecpossibilitéd’une névriteoptique rétrobulbaireretardée;
• surveillance des interactions médicamenteuses, notammentaveclestraitementsantivitamineK;
• le dosage préthérapeutique de l’uricémie n’est justifié qu’en cas deprescription de pyrizinamide.
Cet antituberculeux n’est pas utilisé pour le traitementdesEIdelaBCGthérapie;
• coloration orangée des urines et des selles par la rifampicinepermettantdecontrôlerl’observancedu traitement;
• durée du traitement: trithérapie (isoniazide, rifampicineetéthambutol)pendanttroismoispuis bithérapie (isoniazide et rifampicine) pendant six mois.
au récepteur au glucocorticoïde quiactive l’expression degènesanti-inflammatoires,principalementceluidela lipocortine,etréprimecelledegènespro-inflammatoires dontceluidel’IL2etdel’interférongamma.Ilsinhibent laproliférationdeslymphocytesTpardeuxmécanismes: l’inhibition de NFkB, facteur de transcription impliqué dansl’homéostasiedeslymphocytesT,etl’inductionde l’apoptosedeslymphocytesTimmatures[25](Encadré2).
Lesanti-inflammatoiresnon stéroïdiens (AINS)inhibent la cyclo-oxygénase2 (enzymeinduiteparl’IL2etleTNF) qui métabolisel’acidearachidoniqueenprostaglandine,messa- gercentraldel’inflammationdanslaréponseimmuneinnée contrele BCG[8].Cesdeux classesmédicamenteusesont étéutiliséesavecsuccèspourletraitementdesEIliésàla BCGthérapie[26,27].
Lesétudes cliniquesconcernantl’efficacitédecesthé- rapiespourletraitementdeEIdelaBCGthérapiesontd’un niveaudepreuvelimité:
Tableau2 Classificationdeseffetsindésirables.
CLASSEI CLASSEII CLASSEIII CLASSEIV
CLASSEIA CLASSEIIA CLASSEIIIA
Signesgénéraux Signesgénéraux Signesgénéraux Collapsuscardiovasculaire Syndromegrippal Syndromegrippal Syndromegrippal Détresserespiratoireaiguë
>2het<48h ≥48het<7jours ≥7jours CIVD
T◦C T◦C T◦C Hépatite
≥38◦Cet<38,5◦C ≥38,5◦Cet<48h ≥38,5◦Cet>48h Grade1:transaminases 1,2—2,5×Normale Douleursmusculaires ≥39,5◦Cet<12h ≥39,5◦Cet>12h Grade2:transaminases
2,6—5×Normale
<Grade3 Réactionsallergiques Grade3:transaminases
5—10×Normale
Asthénie Douleursmusculaires Grade1:œdème Grade4:
Transaminases>10×Normale
<Grade3 =Grade3(nécessitantdes antalgiquesintraveineux)
Grade2:bronchospasme régressifsoustraitementper os
Septicémie
Asthénie Grade3:bronchospasme
régressifsoustraitement parentéral
Miliaire
=Grade3(affectantles activitésdelavie quotidienne)
Grade4:choc anaphylactique
Infectionvasculaire
Arthralgie Rashcutané Infectiondeprothèse
<Grade3(nécessitant desantalgiquesintraveineux)
Grade1:érythème Grade2:desquamation sèchepruritouvésicule
Grade3:desquamation suintanteouulcération
Grade4:dermite exfoliatriceavecnécrose cutanée
Arthrites
Uvéiteiridocyclite
CLASSEIB CLASSEIIB CLASSEIIIB
Signeslocaux Signeslocaux Signeslocaux
>2het<48h ≥48het<7jours ≥7jours
Cystite Cystite Cystite
Pollakiurienocturne Pollakiurienocturne
>2et<5mictions/nuit ≥5mictions/nuit Pollakiuriediurne ≥48het<7jours
>6et<20mictions/jour Cystite
Impériositésmictionnelles Pollakiurienocturne
<Grade3 ≥5mictions/nuit
Hématurie Pollakiuriediurne
<Grade3 ≥20mictions/jour
Brûluresmictionnelles Impériositésmictionnelles
<Grade3 =Grade3(nécessitantdesnarcotiques) Fuitesfindemiction Hématurie
<Grade3 =Grade3(nécessitantunetransfusion/chirurgie)
Dysurie Brûluresmictionnelles
<Grade3 =Grade3(nécessitantdesantalgiques intraveineux)
Fuitesfindemiction
Tableau2(Suite)
CLASSEIB CLASSEIIB CLASSEIIIB
=Grade3(affectantlaviequotidiennemalgréle portdeprotections)
Dysurie
=Grade3(nécessitantdesantalgiques intraveineux/cathétérisme)
Signesrégionaux Signesrégionaux Signesrégionaux
Douleurssus-pubiennesisolées Douleurssus-pubiennes Prostatite
<Grade3 =Grade3(nécessitantdesantalgiques intraveineux)
Épididymite
Douleursrénalesisolées Douleursrénalesisolées Orchite
<Grade3 =Grade3(nécessitantdesantalgiques intraveineux)
Abcèsrénal
Douleurspéri-anales Douleurspéri-anales Sténoseurétrale
<Grade3 =Grade3(nécessitantdesantalgiques intraveineux)
Constipation Constipation
<Grade3 =Grade3(fécalomenécessitantuneévacuation manuelle)
SelonSaintetal.[21].
Tableau3 Principaux articlesayant étudiélaréduction desdoses dansles instillationsdeBCG pourtraitement des tumeursdevessien’infiltrantpaslemuscle(TVNIM).
Auteurs,journaux Nombredepatients
SouchedeBCG Dosescomparées
Résultats
PaganoF, EurUrol1995
183patients
Effetsindésirables
Pasteur Efficacitéidentique
150mgvs75mg LosaA,
JUrol2000
70patients 18%récidive;11%progression
Pasteur Pasd’arrêtpourtoxicité
75mg MackD,
JUrol2001
44patients Mêmeefficacitédosepleine
Connaught Toxicitémodérée
30mg Martinez-PineiroJA,
BJUInt2002;JUrol2005
499patients;155patients Récidive/progressionsimilaire
Connaught T1G3/Cis;effetsindésirables
81mgvs27mg AgrawalMS,
Urology2007
120patients Efficacitéidentiqueaux3
Danish1331 Effetsindésirables80et40
120mgvs80mgvs40mg OjeaA,
EuroUrol2007
430patiens 1/3(27mg)minimumefficace
Connaught TVNIMrisqueintermédiaire1/6(13,5mg) moinsefficace
27mgvs13,5mg
Encadré2 Recommandationdeprescription d’unecorticothérapiedecourtedurée.
Sur une durée brève, de dix à 15jours suivant les références, il est possible d’instaurer et d’arrêter une corticothérapie avec un risque modéré d’effets secondaires. Les règles suivantes doivent néanmoins êtrerespectées:
• àlamiseenroute,examencliniqueetinterrogatoire, maispasdebilanbiologique;
• pasdetraitementadjuvant;
• duréedetraitementdedixà15joursmaximum;
• glucocorticoïdes de demi-vie brève: prednisone, prednisoloneouméthylprednisolone;
• enunepriseuniquelematin;
• 0,5à1mg/kgdupremieraudernierjour.
• pourletraitementdesréactionssystémiquesetlesréac- tions d’hypersensibilité liées au BCG, denombreux cas cliniquesontrapportél’efficacitédelacorticothérapieà 0,5—1mg/kgparjourencomplémentdel’antibiothérapie [20](niveaudepreuve4);
• pour la prévention des EI de classe II et III, Colombel etal.ontdémontréla supérioritédel’ofloxacine admi- nistréesixheureset18heuresaprèslapremièremiction suivantl’instillationparrapportauplacebo[28](niveau depreuve2).
Lasurvenued’EIapujustifieruneadaptationouunarrêt dutraitementparBCGfondéssurlesrationnelssuivants:
• lacorrélationentrelafréquencedesEIetladosedeBCG instillée:plusieurs études ontmontré que laréduction dedosedeBCGétaitcorréléeàunediminutiondelafré- quencedesEIlocorégionauxlesplusfréquents(dysurie, pollakiurie, hématurie et fièvre) (niveau de preuve 2) (Tableau3).Enrevanche,aucuneréductiondel’incidence desEI générauxsévèresn’aétéobjectivée.Un manque depuissancestatistiqueapuexpliquercerésultatétant donnélerapport entrelafréquence deces EIgénéraux sévères(≤0,5%d’aprèsLammetal.[15])etlatailledes échantillonsdepopulationsdecesétudes[20,29];
• la corrélation entrela fréquence des EI etla duréede l’instillation:Andiusetal.ontrapportéunediminutionde ladysuriechezlespatientsexposés30minutesauBCGpar rapportàceuxexposéspendantdeuxheures[30](niveau depreuve3).
En revanche, la fréquence des effets secondaires n’a pasaétéaugmentéeencasdetraitementsd’entretien.La méta-analysedeBöhleetal.amontréquelafréquencedes syndromesirritatifsvésicauxn’étaitpasdifférenteselonque lespatientsrec¸oiventoupasuntraitementd’entretien[31]
(niveaudepreuve1).DansuneétudedephaseIIIcomparant deuxgroupesde320et319patientstraitésrespectivement sansetavectraitementd’entretien,VanderMeijdenetal.
ontobjectivéquelamajoritédesEIlocorégionauxetgéné- rauxsurvenaientdurantletraitementd’inductionparBCG et n’étaient pas corrélés au nombre d’instillations réali- séesdansle cadredutraitement d’entretien[32] (niveau depreuve1).
Surlabase desélémentsprécédemment décrits,diffé- rentesrecommandationsthérapeutiquesontétéproposées [2,8,29]:
• encasdecystite:
◦ les 48premières heures suivant l’instillation: traite- ment symptomatique de la pollakiurie par phloro- glucinol 80mg×6/j, oxybutinine 5mg×3/j, phéna- zopyridine 100mg×3/j, bromure de propanthéline 15mg×4/j ouanti-inflammatoirenon stéroïdien.Pas d’interruptiondelaBCGthérapie,
◦ en cas de persistance au-delà de 48heures: véri- fication de l’absence d’infection urinaire pouvant justifier un traitement antibiotique spécifique per os par ofloxacine 200mg×2/j. Traitement sympto- matique par anti-inflammatoire non stéroïdien. Une réductiondesprochainesdosesdeBCGpeutêtrepro- posée,
◦ en cas de persistance au-delà de sept jours: cor- ticothérapie intraveineuse à 0,5—1mg/kg par jour associée à la poursuite de l’oflocaxine ou à un trai- tement antituberculeux par isoniazide 300mg/j et rifampicine 600mg/j jusqu’à résolution des symp- tômes.L’hospitalisation pouvantalorsêtrenécessaire enl’absenced’amélioration.ArrêtdéfinitifdelaBCG thérapie,
◦ prévention:200mgd’ofloxacineadministréesixheures et 18heures après la première miction suivant l’instillation;
• encasd’hématuriemacroscopique:
◦ enl’absenced’anémieouderétentionaiguëd’urine: vérificationdel’absenced’infectionurinaire,augmen- tationdeladiurèseetreportdelaprochaineinstillation jusqu’àrésolutiondel’hématurie,
◦ une fibroscopie vésicale peut être réalisée en cas d’hématuriepersistanteàlarecherched’unerécidive tumorale,
◦ lafréquencedes transfusionset/oududrainage vési- calaétéestiméeautourde1%;
• encasdeprostatitegranulomateuse:
◦ laprésencedelésionshistologiquesspécifiquesrepré- sentéesparungranulomeépithélioïdegigantocellulaire associéounonàunenécrosecaséeuseobservéedans 40%à80%[15,19]descasatémoigné d’uneréaction d’hypersensibilitédetypeIVdelaclassificationdeGell etCoombs[10],
◦ enprésence de symptômesinfectieux, pouvantselon leur gravité justifier une hospitalisation, traitement antituberculeuxparisoniazide300mg/jetrifampicine 600mg/jpendanttroismoisassociéàunecorticothéra- pieà0,5—1mg/kgparjourpendant15joursmaximum.
ArrêtdéfinitifdelaBCGthérapie;
• en cas d’orchi-épididymite: en cas de survenue dans les48premièresheuresaprèsl’instillation,lesbactéries responsables ont été le plus fréquemment des bacilles Gram négatif alors que le BCG a été objectivé en cas de symptômes plus tardifs [33]. Un traitement par ofloxacineouciprofloxacine,puis,lorsquelessymptômes persistentaprès48heuresdetraitement,unecorticothé- rapieà0,5—1mg/kgparjourpendant15joursmaximum.
L’orchidectomiepeutêtreproposéeencasd’abcédation secondaire.ArrêtdéfinitifdelaBCGthérapie;
• en casd’obstructionurétérale:l’obstruction dela voie excrétricesupérieureaétéleplus fréquemmentsecon- daire à la résection endoscopique. Sa survenue doit en priorité faire rechercher une récidive vésicale ou localisationtumoraleurétérale.Exceptionnellement,des cas d’obstruction transitoire spontanément résolutive ont été rapportés et la dérivation des urines par une endoprothèse ouunenéphrostomie aétéparfois néces- saire. Aucun traitement médical spécifique n’a été décrit;
• encasderéactionsystémiqueauBCG:
◦ cette dénomination regroupe les hépatites granulo- mateuses, pneumopathies±compliquées de détresse respiratoire,etlessepsis±compliquésdecoagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et ou de collapsus cardiovasculaire,
◦ l’hospitalisation est généralement indiquée en rai- son de l’altération de l’état général importante associée au sepsis et au risque vital potentiel en cas de progression. Le traitement symptoma- tique (antipyrétique) avec réalisation d’examens complémentaires bactériologiques (ECBU et hémo- cultures, qui n’ont qu’exceptionnellement permis d’objectiver le BCG), biologique (transaminases) et radiologique(clichésthoraciques).Antibiothérapiepar isoniazide300mg/jetrifampicine600mg/jetétham- butol 1200mg/j associée à une corticothérapie à 0,5—1mg/kg par jour, intraveineuse puis per os.
La durée recommandée du traitement antitubercu- leux est de six mois. Arrêt définitif de la BCG thérapie;
• encasd’arthralgieet/ouderashcutané:
◦ l’étiologielaplusprobabledesarthralgiesetdesrash cutanés,aseptiques,estuneréactionimmunitairecroi- séeentreleBCGetdesantigènesdusoi,notamment leHLAB27,
◦ enpremièreintention:suspensiondelaBCGthérapie ettraitementanti-inflammatoire(AINS)etantihistami- nique,
◦ en cas de persistance des symptômes au-delà d’une semaineoudesyndromeinflammatoireclinique,cor- ticothérapieà0,5—1mg/kgparjourpendant 15jours maximumassociéeàuntraitementantituberculeuxpar isoniazide300mg/jetrifampicine600mg/j.Arrêtdéfi- nitifdelaBCGthérapie.
Conclusions
La prise encharge des EIde la BCG thérapiea été amé- liorée par la prévention des effets secondaires les plus fréquentsenproposantlaprescription d’ofloxacineetpar la réduction des doses de BCG. Le traitement des EI sévères et rares n’a été l’objet que de peu de publica- tion dont le niveau de preuve reste faible. Néanmoins, à ce jour, l’association d’une polyantibiothérapie dirigée contreleBCG,d’anti-inflammatoiresstéroïdienounonsté- roïdienetdutraitementsymptomatiqueconstituelatriade sur laquelle repose la prise en charge adaptée des EI sévères.
Déclaration d’intérêts
Y.Neuzillet,M.Rouprêt,H.Wallerand,S.Larre,J.Irani,J.- LDavin,J.-LMoreauetC.Pfisterparticipent àungroupe de travail avec le soutien financier du laboratoire Sanofi Pasteur.
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