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Les femmes politiques dans les tweets du président américain Donald J. Trump

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Texte intégral

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Master

Reference

Les femmes politiques dans les tweets du président américain Donald J. Trump

MERZ, Céline

Abstract

À travers une étude empirique mixte, associant l'analyse de contenu et l'analyse du discours, nous nous intéressons dans cette étude aux femmes politiques, telles qu'elles sont « parlées

» par le président américain Donald Trump sur le réseau socionumérique Twitter. Ainsi, ce travail propose d'analyser le langage du président américain Donald Trump sur Twitter envers les femmes politiques sur une période de deux années à partir de son investiture, en s'appuyant sur les concepts de communication incivile et d'injures sexistes, respectivement développés par Ott (2017) et Oger (2006).

MERZ, Céline. Les femmes politiques dans les tweets du président américain Donald J. Trump. Master : Univ. Genève, 2020

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:139752

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Mémoire de diplôme

Les femmes politiques dans les tweets du président américain Donald J. Trump

Céline MERZ

N°14-508-154 Sous la direction de :

Dr. Sébastien Salerno

Mai 2020

Master en journalisme et communication, orientation médias et

communication digitale

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3

Remerciements

Mes remerciements vont à mon directeur de mémoire, Dr. Sébastien Salerno, sans son soutien indéfectible et ses précieux conseils, ce travail n’aurait pas pu voir le jour.

Je tiens également à remercier mes camarades, avec qui j’ai pu partager mes questionnements, ainsi que ma famille et mes amis, pour leurs encouragements et les moments de détente bienvenues.

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Résumé

À travers une étude empirique mixte, associant l’analyse de contenu et l’analyse du discours, nous nous intéressons dans cette étude aux femmes politiques, telles qu’elles sont « parlées » par le président américain Donald Trump sur le réseau socionumérique Twitter.

Ce présent travail traite alors d’une problématique principale : comment le président Donald J. Trump parle des femmes politiques dans ses tweets ? Un état de l’art a permis de mettre en lumière les différentes études réalisées sur les femmes dans le langage et les femmes dans le domaine de la politique, mais également sur le langage du président américain et l’utilisation de Twitter. Ainsi, nous nous sommes dirigés vers les études sur le sexisme dans la langue, notamment celles de Claire Oger (2003, 2006, 2012) afin de rédiger les hypothèses structurant notre recherche, mais également vers les travaux traitant des injures et de la communication incivile sur Twitter (Ott, 2017).

De ce fait, les concepts de communication incivile et d’injures sexistes présentées et détaillées dans la partie théorique de ce travail apportent les éléments clés afin d’étudier notre objet, défini par les tweets publiés par Donald Trump sur son compte personnel Twitter (@realDonaldTrump) sur une période de deux ans, du 20 janvier 2017 au 20 janvier 2019.

La partie empirique de notre recherche se présente en deux parties. La première partie se concentre sur l’analyse de contenu et, plus particulièrement, la façon de nommer les femmes politiques par Donald Trump. La deuxième partie, centrée sur l’analyse du discours, étudie les tweets du président américain de manière plus approfondie, afin de dégager la façon dont le 45e président des États-Unis parle des femmes politiques.

Mots-clés

Twitter, Donald Trump, femme politique, langage, communication incivile, injure sexiste, analyse de contenu, analyse du discours.

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TABLES DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION 8

2. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES 11

2.1 Problématique 11

2.2 Hypothèses de la recherche 12

3. ÉTAT DE L’ART 14

3.1 La communication présidentielle : historique 14

3.2 Le tweet politique 16

3.3 Le langage de Trump et Twitter 19

3.4 Les femmes : « invisibles » dans le domaine politique ? 21 3.5 Les femmes dans le langage, le sexisme dans la langue 23

3.6 La communication incivile et les injures 25

3.6.1 Le recours à l’ironie 27

3.7 Les injures sexistes 29

3.7.1 La supériorité machiste 30

3.7.2 L’argumentation périphérique : de l’argument ad hominem

à l’argument ad mulierem 32

3.7.3 Les injures sexuelles 33

4. PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE 35

4.1 Indicateurs 35

4.2 Corpus et collecte des données 36

4.2.1 Corpus 36

4.2.2 Collecte des données 37

4.3 Méthodologie 42

4.3.1 L’analyse de contenu 43

4.3.2 L’analyse du discours 44

4.4 Traitement des données 45

4.4.1 Exemples d’analyse 45

4.4.2 Tableaux d’analyse 50

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6

5. RÉSULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 55

5.1 Analyse de contenu, résultats et discussions 55

5.1.1 Résultats par femme politique 55

Hypothèse 1 57

Hypothèse 2 59

Hypothèse 2a 59

Hypothèse 2b 62

Hypothèse 2c 65

5.1.2 Résultats généraux 69

5.2 Analyse du discours, résultats et discussions 71

5.2.1 Résultats par femme politique 72

Hypothèse 1 73

Hypothèse 2 76

Hypothèse 2a 76

Hypothèse 2b 77

Hypothèse 2c 80

5.2.2 Résultats généraux 84

5.3 Considérations additionnelles 85

5.3.1 Le parti politique comme variable 86

Analyse de contenu 86

Analyse du discours 89

5.3.2 Suppression d’une variable : sa « famille » 91

Analyse de contenu 91

Analyse du discours 92

6. CONCLUSION 94

7. BIBLIOGRAPHIE 96

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7

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1:TABLEAU DES INDICATEURS ... 35

TABLEAU 2 :CLASSEMENT DES FEMMES POLITIQUES CITÉES EN FONCTION DU NOMBRE DE MENTIONS ... 37

TABLEAU 3 :CLASSEMENT DES FEMMES POLITIQUES CITÉES EN FONCTION DU NOMBRE DE TWEETS ... 38

TABLEAU 4 :PROFILS DES FEMMES POLITIQUES CITÉES ... 39

TABLEAU 5 :TABLEAU ANALYSE DE CONTENU ... 51

TABLEAU 6 :EXEMPLE ANALYSE DE CONTENU - MENTIONS D'HILLARY CLINTON... 51

TABLEAU 7 :TABLEAU ANALYSE DU DISCOURS PAR FEMME POLITIQUE ... 52

TABLEAU 8 :EXEMPLE ANALYSE DU DISCOURS - TWEETS D'HILLARY CLINTON ... 53

TABLEAU 9 :EXEMPLE ANALYSE DU DISCOURS ... 54

TABLEAU 10 :RÉSULTATS DE LANALYSE DE CONTENU PAR FEMME POLITIQUE ... 55

TABLEAU 11:RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR SOUS-CATÉGORIE... 67

TABLEAU 12 :RÉSULTATS GÉNÉRAUX DE LANALYSE DE CONTENU ... 69

TABLEAU 13 :RÉSULTATS DE LANALYSE DU DISCOURS PAR FEMME POLITIQUE ... 72

TABLEAU 14:RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR INDICATEUR... 74

TABLEAU 15:RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR INDICATEUR ... 78

TABLEAU 16:RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR SOUS-CATÉGORIE... 83

TABLEAU 17 :RÉSULTATS GÉNÉRAUX DE LANALYSE DU DISCOURS ... 84

TABLEAU 18 :RÉSULTATS DE LANALYSE DE CONTENU SELON LE PARTI POLITIQUE ... 87

TABLEAU 19 :RÉSULTATS DE LANALYSE DU DISCOURS SELON LE PARTI POLITIQUE ... 89

TABLEAU 20 :RÉSULTATS DE LANALYSE DE CONTENU SANS LA VARIABLE « FAMILLE » ... 91

TABLEAU 21 :RÉSULTATS DE LANALYSE DU DISCOURS SANS LA VARIABLE « FAMILLE »... 92

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION DE COMMUNICATION INCIVILE (ANALYSE DE CONTENU) ... 45

FIGURE 2:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION DE COMMUNICATION INCIVILE (ANALYSE DU DISCOURS) ... 46

FIGURE 3:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION DE SUPÉRIORITÉ MACHISTE (ANALYSE DE CONTENU) ... 47

FIGURE 4:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION D'ARGUMENT AD MULIEREM (ANALYSE DE CONTENU) ... 48

FIGURE 5:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION D'ARGUMENT AD MULIEREM (ANALYSE DU DISCOURS)... 49

FIGURE 6:CAPTURE D'ÉCRAN -ILLUSTRATION D'INJURE SEXUELLE (ANALYSE DU DISCOURS) ... 50

FIGURE 7:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - SUPÉRIORITÉ MACHISTE / ANALYSE DE CONTENU ... 61

FIGURE 8:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - ARGUMENT AD MULIEREM / ANALYSE DE CONTENU ... 64

FIGURE 9:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - INJURES SEXISTES / ANALYSE DE CONTENU ... 68

FIGURE 10 :RÉSULTATS GÉNÉRAUX DE L'ANALYSE DE CONTENU ... 70

FIGURE 11:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - COMMUNICATION INCIVILE / ANALYSE DU DISCOURS .. 75

FIGURE 12:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - ARGUMENT AD MULIEREM / ANALYSE DU DISCOURS ... 79

FIGURE 13:RÉPARTITION SELON LE PARTI POLITIQUE - INJURES SEXISTES / ANALYSE DU DISCOURS ... 83

FIGURE 14 :RÉSULTATS GÉNÉRAUX DE LANALYSE DU DISCOURS ... 85

FIGURE 15 :RÉPARTITION DES MENTIONS SELON LE PARTI POLITIQUE... 86

FIGURE 16 :COMPARAISON DES RÉSULTATS DE LANALYSE DE CONTENU ENTRE LE PARTI DÉMOCRATE ET LE PARTI RÉPUBLICAIN ... 87

FIGURE 17 :RÉPARTITION DES TWEETS SELON LE PARTI POLITIQUE ... 89

FIGURE 18 :COMPARAISON DES RÉSULTATS DE LANALYSE DU DISCOURS ENTRE LE PARTI DÉMOCRATE ET LE PARTI RÉPUBLICAIN ... 90

FIGURE 19 :RÉSULTATS DE LANALYSE DE CONTENU SANS LA VARIABLE « FAMILLE » ... 92

FIGURE 20 :RÉSULTATS DE LANALYSE DU DISCOURS SANS LA VARIABLE « FAMILLE » ... 93

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1. INTRODUCTION

Depuis son élection le 8 novembre 2016, nous serions tentés de nommer l’actuel président des États-Unis le « président Twitter », à l’instar de son prédécesseur Barack Obama, surnommé le « président Facebook ». Le Républicain recourra vivement au réseau social Twitter lors de sa campagne électorale afin de diffuser ses messages, comme ce fut le cas avec Facebook pour Obama précédemment. Selon Heinderyckx (2011 : 135), c’est l’élection de Barack Obama en 2008 qui « semble constituer l’avènement, en communication politique, des technologies de l’information et de la communication, et tout particulièrement des médias sociaux ». En effet, le premier président afro-américain des États-Unis avait, lors de sa campagne, exploité intensivement les réseaux sociaux et le Web, si bien qu’on le surnomma « le président Facebook ». Ainsi, l’utilisation accrue du réseau social Twitter par Donald Trump a engendré plusieurs écrits scientifiques, arborant notamment l’analogie de l’élection du Républicain Donald J. Trump avec la naissance d’un nouveau langage politique.

La venue de ce nouveau langage politique suscité, entre autres, par l’utilisation du réseau social Twitter par Donald Trump, est abordée dans l’ouvrage de Oborne et Roberts (2017) « How Trump Thinks. His Tweets and the Birth of a New Political Language ». Les auteurs explicitent alors le langage employé par Donald J. Trump dans ses tweets1, en affirmant que ce dernier a su redonner vie à la politique2. Donald Trump serait alors adepte des points d’exclamations et des majuscules, mais se montrerait également comique, comme ce fût le cas, par exemple, lorsqu’il publia sur son compte personnel Twitter le 3 août 2011 (2017 : 32) : « Wake Up America – China is eating our lunch. ». D’après Oborne et Roberts (Ibid.), en utilisant Twitter comme une « arme politique », Donald Trump changea non seulement l’Amérique, mais aussi le monde. C’est pourquoi, selon les auteurs (Ibid.), les tweets de Trump méritent d’être étudiés.

Or, comme nous le verrons dans la première partie de ce travail (p.19), ce nouveau langage fût sévèrement critiqué par plusieurs auteurs et linguistes, notamment par Viennot (2019) et Ott (2017). En effet, selon Viennot (2019) ce nouveau langage politique ne s’avèrerait pas digne d’un président car ce dernier doit respecter certaines règles, également au niveau langagier. Un président se veut alors « d’être courtois et de respecter les codes de la vie en société (…) cela se traduit par une attitude lisse et un registre de langue à l’avenant » (2019 : 25). Le langage de Donald Trump se révèle être impoli, dégradant3 et relève de la « vulgarité4 » (2019 : 43). Plus précisément, le Républicain ferait preuve d’un langage insultant, notamment envers la gente féminine,

1 Court message posté sur le réseau social Twitter, limité à 280 caractères aujourd’hui. Il peut également contenir des liens, des photos ou des vidéos.

2 Selon Oborne et Roberts (2017), Trump a compris que Twitter pouvait donner la parole à la majorité

silencieuse, et qu’il pouvait ainsi toucher chaque individu, donnant à ce dernier le vaste sentiment de faire partie d’une communauté.

3 Ott (2017 : 62) décrit le langage sur Twitter ainsi : « Twitter breeds dark, degrading, and dehumanizing discourse ; it breeds vitriol and violence ; in short, it breeds Donald Trump. »

4 Viennot (2019 : 39) donne un exemple de la violence verbale et de la vulgarité de Donald Trump :

« (en parlant de l’État islamique pendant sa campagne) : « I would bomb the shit out of them. I would just bomb those suckers ». »

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9

« comme lorsqu’il parle des femmes en insinuant qu’il faut les « traiter comme de la merde ». » (2019 : 39). En ce sens, Dulaurans (2017 : 5) mentionne la « rhétorique de l’humiliation sexiste »5, en affirmant que Donald Trump émet des insultes envers les femmes dans ses discours, en témoignent les nombreux scandales véhiculés par les médias6. Ainsi, la relation tempétueuse entre Donald J. Trump et les médias a notamment été abordée par plusieurs auteurs, entres autres journalistes, dans une série de courts essais regroupés dans l’ouvrage « Trump and the Media », né de deux idées distinctes mais connectées : la victoire de Donald Trump est, dans une certaine mesure, extraordinaire dans le contexte du système politique américain et les médias jouent un rôle important dans cet extraordinaire événement (Boczkowski et Papacharissi, 2018).

La question des conséquences d’un tel langage de la part d’un candidat à la présidentielle sur son image, et par la suite, son élection, a été amplement évoquée, notamment en raison de la portée médiatique7 considérable de Donald J. Trump durant sa campagne électorale. Pour beaucoup, un langage inapproprié sur les réseaux sociaux aurait signé la perte du candidat républicain8. En effet, le développement de la communication politique, dont Donald Trump ait fait preuve notamment sur Twitter, est à l’opposé des principes de la communication démocratique, à savoir la raison, les faits et surtout la civilité (Waisbord, Tucker et Lichtenheld, 2018). Turner (2018 : 149) ajoute « in the mass media area, few presidential candidates would have spoken in such a casual, petulant idiom at least not in public. To do so would have been to diminish their power. » Pourtant, même si les scientifiques affirment que l’utilisation de Twitter n’a pas été la clé de sa victoire, elle n’a pas non plus été un frein, au contraire.

Cowls et Schroeder (2018 : 155) nous rappellent « again, Trump’s success cannot be explained by reference to Twitter alone. Trump did not directly speak to his audience via Twitter – too few Americans are on Twitter for this to have been an effective tactic.

But he could rely on traditional media to broadcast his new media messages. » L’élément clé dans l’élection de Donald Trump a été son langage fortement populiste, associé à l’utilisation de Twitter et la reprise médiatique, lui permettant ainsi de devenir le 45e président des États-Unis (Ibid.). Toutefois, pour Hampton (2018 : 160) les contextes social et économique furent primordiaux : « It was economic inequality and unfavourable attitudes toward immigrants - both concentrated in the white working- class - than created the context for the election of Donald Trump, not the use of social media. »

5 Nous développons ce point un peu plus loin (p. 30).

6 Par exemple, les tweets insultants (aujourd’hui effacés du compte Twitter personnel de Donald Trump)

envers l’ancienne actrice pornographique Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison, la surnommant « Horseface ». Ou encore la divulgation d’une vidéo lors des campagnes présidentielles, datant de 2005, où l’on peut entendre le futur président des États-Unis tenir des propos obscènes (« Grab them by the pussy ») envers les femmes. New York Times, « Transcript: Donald Trump’s Taped Comments About Women », 8 octobre 2016. Accès en ligne : https://www.nytimes.com/2016/10/08/us/donald-trump-tape-transcript.html (consulté le 29 novembre 2019).

7 Comme nous l’explicitons (p.15), Trump a profité d’une plus grande visibilité médiatique que tous les

autres candidats réunis.

8 Les sondages réalisés par les médias désignaient Trump perdant, particulièrement à cause de son inexpérience mais aussi sa personnalité excentrique et ses dérapages. (Dulaurans, 2017).

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10 Cependant, selon Delli Carpini (2018), Trump a démontré qu’une personnalité publique peut émettre des déclarations ouvertement fausses via son compte personnel Twitter et ne subir aucune conséquence pour cela. L’auteur (Ibid.) explique que cela est possible grâce à notre environnement d’information actuel, demeurant

« multiaxial » et « hyperréel ». La « mutiaxialité » de notre environnement fait que nous sommes toujours à un clic de souris de contredire ce que nous venons d’apprendre, de ce fait les citoyens restent plus facilement sur leurs convictions, malgré les faits. Tandis que notre environnement « hyperréel » créé des conditions dans lesquelles le mélange des récits contradictoires et des opinions devient la base des discours publics (Ibid.).

De plus, Trump était capable d’utiliser Twitter afin de garder les médias concentrés sur lui durant l’élection, même si les publications n’étaient pas positives (Waisbord, Tucker et Lichtenheld, 2018). En ce sens, ses déclarations scandaleuses sur le réseau social n’auraient été qu’un appât pour les médias. Quoiqu’il en soit, nous ne nous intéresserons pas, dans ce travail, à la manière dont Donald J. Trump utilisa le réseau socionumérique Twitter lors des présidentielles 2016 afin de se faire élire, car plusieurs écrits, regroupés notamment dans l’ouvrage « Trump and the Media » (Boczkowski et Papacharissi, 2018) traitent déjà du sujet. Nous retenons ainsi l’idée que Twitter seul ne peut être l’élément phare de la victoire du Républicain, mais qu’il est nécessaire de lier l’utilisation du réseau social et la reprise des tweets par les médias de masse, offrant ainsi une couverture médiatique étendue comparé à celle des autres candidats.

(Cowls et Schroeder, 2018). Toutefois, nous nous intéressons à Twitter comme moyen d’étudier le langage du Républicain et, plus particulièrement, nous centrons notre attention sur la manière dont le 45e président des États-Unis « parle » des femmes politiques.

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2. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES

2.1 Problématique

Ce travail de mémoire est centré sur la question du langage du président américain Donald J. Trump sur le réseau social Twitter, et plus particulièrement, des femmes politiques dans les tweets de Donald Trump. À travers cette recherche, nous souhaitons étudier le langage du président américain sur le réseau social Twitter envers les femmes politiques, et essayer de comprendre par quels mécanismes linguistiques le Républicain « parle » des femmes. Notre recherche s’avère originale, car aucune étude, à notre connaissance, n’a été réalisée sur le langage de Trump en tant que président des États-Unis au sujet des femmes politiques. Nous souhaitons alors mettre en avant d’un côté les études réalisées sur les femmes – politiques – dans le langage9 et de l’autre côté, les études réalisées sur le langage de Donald J.

Trump10 afin de proposer une étude innovante. Nous avons choisi d’analyser le langage du président des États-Unis sur le réseau socionumérique Twitter, car ce dernier « fournit un excellent moyen d’observer la façon de parler de Donald Trump » (Viennot, 2019 : 61). De ce fait, la problématique de ce présent travail se formule ainsi : Comment le président américain Donald J. Trump parle des femmes politiques

sur le réseau social Twitter ?

L’importance grandissante des médias ces dernières années oblige un leader politique à devenir également un leader médiatique. (Kondrashova, 2017). En ce sens, les acteurs politiques se sont approprié des réseaux socionumériques tels que Twitter, notamment afin de favoriser un regain de mobilisation de la part des citoyens. (Mercier, 2015). Or, « afin de l’intégrer, une figure politique serait amenée à utiliser le code et le cadre d’énonciation (Benveniste ; 1972) propre à l’espace discursif Twitter. » (Kondrashova, 2017 : 15). Le langage décontracté est caractéristique du réseau Twitter, et semble aller à l’encontre du discours politique conventionnel11 : « les réseaux socionumériques sont perçus et vécus comme des technologies d’affirmation de soi, permettant de laisser libre cours à l’exposition de son intimité, de ses goûts, de sa personnalité, sans censure, au risque même de l’impudeur. » (Mercier, 2015 : 148).

Cette « expressivité de soi ouvre la voie à un relâchement du contrôle social dans l’interaction avec autrui et ouvre un espace d’expression substitutif, qui autorise de nombreux débordements polémiques, où l’injure tient une place de choix. » (2015 : 167).

9 Notamment les études d’Oger sur les insultes sexistes (2003, 2006), la contribution de Rennes (2013) et celle d’Houdebine-Gravaud (1995) et l’ouvrage sur le langage des femmes et les femmes dans le langage de Yaguello (1978).

10 Plusieurs études ont été réalisées sur le langage de Donald Trump. Nous retiendrons celles de Viennot (2019), Oborne et Roberts (2017), Boczkowski et Papacharissi (2017) et Dulaurans (2017).

11 « La politique étant basée sur la distinction public/privé (Wolton ; 1995), la mise en avant de l’intime par un homme (une femme) politique sur Twitter peut être un élément légitime pour un membre de cette communauté mais délégitimant pour un personnage public. » (Kondrashova, 2017 : 16).

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12 Cette problématique centrale, noyau de notre étude, découle sur deux questions de départ nous amenant par la suite à formuler nos hypothèses de recherche.

Questions de départ

1. Comment le président Donald J. Trump mentionne-t-il les femmes politiques dans ses tweets ?

Cette première question de départ se réfère à la manière dont Donald Trump mentionne les femmes politiques sur Twitter, c’est-à-dire la manière dont il les nomme, afin de parler d’elles ou de les interpeller. Comme nous l’explicitons dans la partie Méthodologie (p.42), nous pouvons répondre à cette première question grâce à une analyse de contenu.

2. De quelle nature sont les propos tenus par le président Donald J. Trump envers les femmes politiques dans ses tweets ?

Cette deuxième question de départ met en évidence les mécanismes linguistiques utilisés par le 45e président des États-Unis afin de « parler » des femmes politique. Il s’agit de définir le langage employé par Donald J. Trump dans ses tweets envers les femmes politiques et d’établir les procédés discursifs sous-jacents. Cette deuxième question vient ainsi parfaire la première et nous permet d’aller plus loin dans l’analyse, en soulignant non plus seulement la manière dont le président américain nomme les femmes politiques, mais la manière dont il « parle » d’elles dans son entièreté. Afin de répondre à cette deuxième question, nous adoptons l’analyse du discours.

Nous allons à présent exposer les cinq réponses hypothétiques à nos deux questions, dont deux principales et trois sous-hypothèses, formulées sur la base de notre problématique et de notre cadre théorique.

2.2 Hypothèses de la recherche

Hypothèse 1 (H1) : Le président américain Donald J. Trump fait majoritairement preuve d’une communication incivile envers les femmes politiques dans ses tweets.

Cette première hypothèse vise à prouver que le président américain Donald Trump fait preuve d’un langage incivil envers les femmes politiques sur le réseau socionumérique Twitter, dans la manière de les nommer et/ou de parler d’elles. La communication incivile, concept que nous détaillons dans la partie réservée (p. 25), découle des caractéristiques de Twitter selon Ott (2017) et se distingue par des propos méprisants voir injurieux, définis par Guilhaumou (2009 :140) comme « toute expression outrageante, terme de mépris, ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait ».

Hypothèse 2 (H2) : Le président américain Donald J. Trump emploie majoritairement des injures sexistes envers les femmes politiques dans ses tweets.

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13 Cette deuxième hypothèse vise à prouver que le président américain Donald Trump fait preuve de propos relevant des injures sexistes envers les femmes politiques sur le réseau socionumérique Twitter, dans la manière de les nommer et/ou de parler d’elles.

Ainsi, Oger (2006) développa trois types d’injures sexistes dans son article

« Dialectique de la parole et du silence » : la supériorité machiste, l’argument ad mulierem et les injures sexuelles. Selon l’auteure (Ibid.), la violence verbale sexiste contre les femmes politiques se manifeste la plupart du temps lorsqu’elles accèdent à la parole. L’injure sexiste est donc dirigée vers les femmes atteignant le pouvoir (en politique, le pouvoir « masculin »). Nous développons également le concept des injures sexistes dans la partie réservée (p. 29). Ainsi, cette deuxième hypothèse découle sur trois sous-hypothèses :

Hypothèse 2a (H2a) : Le président américain Donald J. Trump a recours majoritairement à la supériorité machiste envers les femmes politiques dans ses tweets.

Hypothèse 2b (H2b) : Le président américain Donald J. Trump a recours majoritairement à l’argument ad mulierem envers les femmes politiques dans ses tweets.

Hypothèse 2c (H2c) : Le président américain Donald J. Trump a recours majoritairement aux injures sexuelles envers les femmes politiques dans ses tweets.

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3. ÉTAT DE L’ART

3.1 La communication présidentielle : historique

En matière de communication, c’est Théodore Roosevelt (1901-1909) qui devrait être considéré comme le premier président moderne selon Cullinane (2014). En effet, T.

Roosevelt cherchait à impliquer le public, tout en se consacrant à la création d’une image personnelle et développa une « chaire d’intimidation » de la Maison Blanche :

« Bully Pulpit12 ». Il personnalisa son bureau et soigna ses conversations au sujet de sa famille avec les journalistes jusqu’à créer un personnage destiné à la consommation de masse (Ibid.). Cullinane (Ibid.) explique que T. Roosevelt s’est consacré au perfectionnement de la perception publique de son identité, en s’efforçant de donner une image inspirante. Ainsi, la masculinité a été au centre de son image, car il pensait que le public assimilait la force d’un président à sa virilité. Il donna alors aux citoyens une image d’un « cow-boy » féru de chasse et celle d’un ancien soldat assistant régulièrement aux matchs de football, bien que le sport favori de Théodore Roosevelt fût le tennis (Ibid.).

La communication présidentielle aux États-Unis a beaucoup évolué depuis le début du 20e siècle. Ce sont les avancées technologiques dans la communication et les changements dans les institutions qui ont contribué à l’enjeu de devenir médiatisé pour les présidents américains (Eshbaugh-Soha, 2016). Eshbaugh-Soha (Ibid.) énonce l’utilisation habile des conférences de presse télévisées par John F. Kennedy (1961- 1963) comme première13 et principale stratégie de ce qu’il appelle « going public14 », devenue aujourd’hui une stratégie indispensable pour un président afin d’atteindre ses objectifs15. Il s’agit d’une tactique dont le but est « to personalize the presidency by bringing the president directly into the homes of the American people » (2016 : 3).

Initialement développée par Samuel Kernell (1997), dans son ouvrage « Going Public.

New strategies of presidential leadership », Eshbaugh-Soha (2016) énonce alors trois types de « public leadership » : la stratégie d’attention ciblé, le « going to local » et la stratégie d’attention soutenue. La première met l’accent sur les adresses télévisées régionales, tandis que la deuxième caractérise le fait de produire des discours en- dehors de Washington, dans les villes et villages, au plus près des électeurs. La dernière stratégie combine toutes les activités publiques.

12 « Bully » vient de l’expression favorite de Théodore Roosevelt, signifiant à l’époque « merveilleux » (contrairement à sa signification contemporaine, que l’on pourrait traduire par « brute ») et « Bully Pulpit », expression créée par Roosevelt et traduite par « chair d’intimidation », signifie s’adresser directement aux électeurs, et non au Congrès, en adoptant une stratégie de Leadership. La Maison Blanche était une plateforme formidable selon Roosevelt afin de plaider pour un programme, « Bully Pulpit » lança dès lors la tendance pour les présidents américains. En effet, ses successeurs l’ont suivi en développant par exemple le New Dean (F.D. Roosevelt) ou encore le Fair Deal (H. S. Truman) (Cullinane, 2014).

13 Bien que Ronald Reagan (1981-1989) ait également utilisé d’une façon agile la télévision nationale (Estbaugh-Sofia, 2016).

14 Pour Estbaugh-Sofia (2016), les présidents se sont tournés vers le public. C’est-à-dire qu’ils ont commencé à passer outre les têtes du Congrès pour engager l’opinion publique en tant que force permettant de sortir de l’impasse du Congrès et d’accroître leur succès législatif.

15 Nommée également « acte discursif » par Fauquert (2016), cette stratégie est, selon l’auteure (2016 : 109), « au cœur des stratégies de gouvernement de la présidence américaine moderne. »

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15 Ainsi, Fauquert (2016) revient sur les trois ères qui ont marqué la communication présidentielle des États-Unis du 20e siècle. La première (1940-1975), mettait en avant la communication afin de convaincre les législateurs, principalement les détenteurs de commissions. La deuxième (1975-1985) est l’ère du « going public », stratégie vue précédemment et dont J.F. Kennedy était le précurseur, visant à parler directement aux américains via un média - principalement la télévision. La troisième et dernière ère, celle des années 1980 à aujourd’hui, est caractérisée par une utilisation simultanée de plusieurs sources d’informations différentes afin de communiquer avec les citoyens.

De ce fait, les médias d’informations ont toujours été primordiaux pour les présidents américains afin de communiquer directement avec les citoyens : « Si Roosevelt a été le président porté par la radio, Kennedy par la télévision, Obama par Facebook, Trump s’est assurément appuyé sur plusieurs réseaux sociaux pour assurer la promotion de sa campagne. » (Dulaurans, 2017 : 6). Les politiciens ont ainsi soigné leur image et leur identité publique, ainsi que leur relation avec les journalistes. Cependant, la campagne présidentielle de Donald J. Trump ainsi que son élection semblent avoir bousculé cette relation amicale entre les politiciens, les journalistes et les grands médias d’informations américains16. En effet, Trump n’a pas hésité à professer des

« propos d’une violence inédite à l’encontre des journalistes des grands médias d’information et, ce faisant, met à mal ce qui était censé constituer une entente fondée sur la conscience d’intérêts mutuels bien compris.17» (Mort, 2018 : 73). Mais selon Delli Carpini (2018 : 18), « ʺTrumpismʺ is a culmination of trends that have been occurring for several decades. ». En effet, les changements dans la relation entre les politiciens, les médias et les citoyens se produisent depuis des décennies, conséquences de ruptures dans les techniques de campagne présidentielle, qui débuta, selon l’auteur (Ibid.), dès les années 1980 avec Reagan et son utilisation de la technologie satellite. Cette affirmation est soutenue par Michelot (2018 : 12) : « Les contraintes institutionnelles d’un système truffé de freins et contrepouvoirs font que les institutions américaines ne changent que lors de crises profondes, jamais dans un tweet, aussi impérieux fût-il. »

Cependant, les attaques incessantes envers les journalistes et les propos scandaleux via les réseaux sociaux n’ont pas eu de conséquences négatives sur la médiatisation du Républicain. Au contraire, selon Mort (2018 : 72), « Trump est celui des candidats qui, tous partis confondus, a bénéficié de la couverture médiatique la plus large18. » Michelot (2018 : 13) rejoint cette affirmation : « aucun président avant lui n’est parvenu à totalement dominer la scène médiatique comme il peut le faire depuis son inauguration, mettant à mal le rôle de « frein » ou de « contre-pouvoir » que l’on assigne traditionnellement aux médias. » En effet, comme nous l’explicitons dans le sous-chapitre Le langage de Trump et Twitter (p.19), les attaques et les propos déplacés voir scandaleux de Donald Trump, principalement sur Twitter, se sont avérés

16 Naves (2020 : 85) précise que « depuis qu’il est élu, Trump n’a assisté à aucun des dîners annuels des correspondants de presse à Washington, rompant ainsi avec une longue tradition qui donnait à voir les bonnes relations entre la présidence et les journalistes. »

17 Pour Trump, les médias sont les « ennemis du peuple américain ». (Mort, 2018 : 73).

18 « D’après le Financial Times, Donald Trump a cependant reçu, tous médias confondus, 50% de couverture de plus qu’Hillary Clinton pendant la campagne de 2015-2016. » (Naves, 2020 : 77).

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16 être des dispositifs réfléchis afin d’attirer les médias et, de ce fait, dominer la scène médiatique.Pour les auteurs Waisbord, Tucker et Lichtenheld (2018 : 25), « The victory of Donald Trump in the 2016 presidential election reflects a troubling combination of rising trends in political communication in the United States, namely, the mainstreaming of conspiracy theories and incivility in public discourse, and the commercial priorities of the news media. » Ainsi, selon Michelot (2018 : 15), la communication présidentielle du 45e président des États-Unis se caractérise par « une communication totalement atypique et un rapport aux médias qui n’a aucun précédent, Richard Nixon compris. »

3.2 Le tweet politique

Nous avons assisté à un changement fondamental du mode de communication présidentielle avec l’arrivée de l’ère de Twitter (Ott, 2017). En effet, « whereas television produced public discourse that was silly, ridiculous, and impotent, Twitter promotes public discourse that simple, impetuous and frequently denigrating and dehumanizing.19 » (2017 : 60). Pour l’auteur (Ibid.), le réseau social infecte le discours comme un « cancer social » et détruit le dialogue et les délibérations, en favorisant le fanatisme et en contribuant à la dureté et au mépris. Twitter entraine les individus à se dévaluer les uns les autres, cultivant ainsi un discours malsain et malveillant (Ibid.). Si bien que pour Turner (2018), Twitter devient, durant la campagne de Donald Trump, un moteur de l’autoritarisme20. En effet, « slowly but surely, Trump succeeded in doing what every fledgling totalitarian must. He made the world look chaotic and dangerous.

And through Twitter, he put himself at the center of the storm. » (2018 : 143). Cette « tempête Trump » sur Twitter est, pour beaucoup, signe de son authenticité en tant que personne (Ibid.)21. Turner (Ibid.) explique que montrer cette authenticité, via des tweets explosifs et attaquants, est un moyen de se revendiquer en tant que personne et ainsi d’avoir le soutien politique. Sur Twitter, Donald Trump est alors devenu un

« leader autoritaire charismatique » (Ibid.).

Ott (2017) définit l’utilisation du réseau social Twitter à l’aide de trois caractéristiques principales : la simplicité, l’impulsivité et l’incivilité. Le caractère simple du réseau social découle de ses limitations en termes de caractères. Ainsi, un tweet ne peut pas être détaillé ou sophistiqué, mais peut tout de même être intelligent. De plus, émettre un tweet est un geste impulsif, car cela ne nécessite que peu d’efforts et peut être effectué à tout moment et de n’importe quel lieu. Enfin, Twitter favoriserait une communication incivile, c’est-à-dire un discours impoli, cause de son informalité et de la dépersonnalisation des interactions (Ibid.). Ces caractéristiques émanent de ce que Ott (2017 : 60) nomme l’écologie des médias (Media ecology), « perspective that suggests every communication technologie (i.e. medium) has key physical, psychological, and social features that are relatively distinct and fixed, and that these features shape how users of that medium process information and make sense of the

19 Cependant, Ott (2017) ajoute que le contenu de Twitter est relativement inoffensif.

20 Alors que Twitter semble être un média fondamentalement démocratique, en favorisant l’expression individualisée et en créant des réseaux sociaux. (Turner, 2018).

21 Comme le souligne Viennot (2019 :47), le langage de Donald Trump expliquerait « sa popularité auprès de la frange de la population américaine qui a l’impression d’être menée en bateau par une élite politique qu’elle ne comprend pas ».

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17 world ». Cependant, Kondrashova (2017 : 15) ajoute que le ton ludique est caractéristique du réseau social, puisque le « divertissement étant une fonction de Twitter par excellence ! » En ce sens, Twitter « introduit des cadres d’énonciation qui sont susceptibles d’être incompatible avec une image d’un acteur politique » (2017 : 16).

Dans son Essai de caractérisation du tweet politique, Longhi (2013 : 1) propose une définition de Twitter :

« Twitter est un service de microblogage, permettant aux utilisateurs de bloguer grâce à des messages courts (…). La principale différence entre Twitter et un blog traditionnel réside dans le fait que Twitter n’invite pas les lecteurs à commenter les messages postés. Le slogan d’origine de Twitter, What are you doing ? Le définissait comme un service permettant de raconter ce qu’on fait au moment où on le fait. Prenant acte de l’utilisation du service pour s’échanger des informations et des liens, Twitter le remplace par What’s happening ? »

Cette définition met ainsi en avant les caractères simple et impulsif de l’utilisation de Twitter déterminés par Ott (2017). En effet, le but initial du réseau social était de partager en temps réel son activité ou ses pensées à ses abonnés, à l’aide de messages courts car limités. Finalement, cette fonction de Twitter permet, selon Ott (Ibid.), d’attirer ou d’attiser les individus narcissiques, car les messages postés ne se rapportent qu’à ce qu’ils font et pensent, en d’autres termes ils ne se rapportent qu’à eux. Dulaurans (2017) expose ainsi le biais d’auto-complaisance, utilisé couramment par Donald Trump dans ses tweets lorsqu’il s’auto-complimente.

Ott (2017) explicite également la fonctionnalité de Twitter en tant que plate-forme de microblogging, où les entrées sont composées de phrases, de commentaires rapides, d’images, de vidéos ou de liens hypertextes. Ces entrées sont appelées tweets et ne doivent pas dépasser 280 caractères (espaces compris) depuis novembre 2017 (contre 140 précédemment).

Ainsi, Longhi (2013 : 1) avance l’idée du tweet politique s’apparentant à « un genre de discours à part entière ». Cependant, les caractéristiques du tweet « condui[sent] à un certain nombre d’ajustements habituellement absents du discours politique » (2013 : 1). En ce sens, la limitation du nombre de caractères à 280 aujourd’hui est propice à ce que l’auteur nomme la production de « petites phrases » (Ibid.). Les « petites phrases » avaient été définies en 1988 par le Trésor de la langue française comme des « propos bref d’un homme politique, qui sert à frapper l’opinion » (Krieg-Planque, 2011 : 25). Krieg-Planque (2011 : 26) propose une nouvelle définition : « « petite phrase » est un syntagme dénominatif métalinguistique non-savant (et plus précisément : relevant du discours autre approprié), qui désigne un énoncé que certains acteurs sociaux rendent remarquable et qui est présenté comme destiné à la reprise et à la circulation ». Cette définition est, d’une certaine manière, générale mais se focalise également sur un aspect important de la « petite phrase » en communication politique : la circulation. En effet, Benoit (2007 : 77) énonce également une définition de la « petite phrase », en se focalisant uniquement sur la communication présidentielle : « résumer une posture, « sloganiser » l’action, centrer

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18 la reprise médiatique pour bénéficier à plein de l’effet additionné de tous les médias ».

Nous pouvons affirmer que le tweet politique, en tant que « petite phrase », peut s’apparenter à un slogan et est voué à ce que l’on nomme le « buzz22 », c’est-à-dire littéralement « faire du bruit ». À titre d’exemple, le célèbre « Make America Great Again » tweeté 522 fois par Donald Trump depuis le 3 janvier 2012 à aujourd’hui23. Ainsi, le tweet politique a pour vocation d’être repris et véhiculé par les grands médias d’information. C’est exactement cette fonction qui fût exploitée par Donald Trump, selon Cowls et Schroeder (2018). En ce sens, les tweets controversés publiés par le Républicain lui ont valu beaucoup plus d’attention dans la presse et à la télévision que tous ses rivaux réunis (Ibid.). Contrairement aux autres candidats et même aux précédentes élections présidentielles, où les comptes personnels des candidats étaient surveillés de près et gérés par des experts de la communication, Donald Trump gère lui-même son compte et publie les messages qu’il veut et quand il veut, sans filtrage ni contrôle préalable. Cette liberté est ainsi propice aux tweets controversés de Trump, qualifiés d’actualité et repris par les médias d’information24 (Ibid.).

De plus, une fois l’attention des médias portée sur lui, les auteurs (2018 : 152) affirment que « Trump used Twitter as a megaphone for his message : the most common phrase in his tweets was ʺMake America Great Againʺ (…) and in second place, announcements of campaign events and media interviews. » L’utilisation de Twitter par Donald J. Trump a aussi amplifié les messages de ce dernier en transformant ses adeptes25 en producteurs de discours politiques (Delli Carpini, 2018). Cowls et Schroeder (2018) rejoignent cette idée en mettant en avant le fait que Twitter a amplifié les messages de Donald Trump, car au moment des élections, outre le fait que son compte personnel ait gagné treize millions d’abonnés depuis l’annonce de sa campagne, ses tweets furent retweetés26 cinq fois plus. Nous pouvons ainsi imaginer l’étendue de la portée médiatique sans précédent qu’un simple tweet peut provoquer.

Le réseau socionumérique serait également propice aux polémiques, surtout dans le domaine de la politique. En effet, « l’outil Twitter se prête très bien à un usage polémique, parce qu’il est à la fois une technologie de l’affirmation de soi et de mobilisation sociale. » (Mercier, 2015 : 146). De ce fait, selon Mercier (2015 : 147), Twitter est « approprié comme moyen d’attaquer personnellement des adversaires politiques », en usant notamment d’attaques ad hominem27. Cowls et Schroeder (2018) mettent également en évidence l’utilisation de Twitter en trois étapes par Donald J. Trump, afin d’attaquer ses ennemis. Premièrement, il s’en est servi afin de

22 Pour Mercier (2015), les « buzz » sur Twitter en milieu politique sont déclenchés par des polémiques.

23 En date du 20 avril 2020. Cependant, le célèbre slogan est tweeté de manière plus récurrente à partir de 2016.

24 « Tomaski (2016) quotes the television executive Les Moonves who said during the primaries that the Trump phenomenon ʺmay not be good for America, but it’s damn good for CBS.ʺ » (Cowls et Schroeder, 2018 : 154).

25 En 2006, le Time Magazine déclara « You » comme personnalité de l’année, en référence au rôle de chaque individu dans le développement d’Internet et des réseaux sociaux, montrant ainsi que le développement des communautés en ligne ont su défier le journalisme élitiste. (Caplan et Boyd, 2018).

26 C’est-à-dire publier un tweet d’un compte auquel l’utilisateur est abonné sur son propre compte et ainsi faire suivre le message à ses propres abonnés.

27 Nous développons l’argument ad hominem plus loin, dans la sous-partie L’argumentation périphérique : de l’argument ad hominem à l’argument ad mulierem (p. 32).

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19 viser ses adversaires politiques, dès le début de la campagne. Une fois en lice, il l’employa contre son unique adversaire, la candidate démocrate Hillary Clinton. Puis, en dernier lieu, Donald Trump recourra à Twitter afin d’attaquer son dernier et grand adversaire, les médias. Ainsi, dans son article « Twitter, espace politique, espace polémique. L’exemple des tweets-campagnes municipales en France (janvier-mars 2014) », Mercier (2015) aborde les propos des hommes politiques, surpris par leurs paroles imprégnées d’incivilité.

3.3 Le langage de Trump et Twitter

Le langage de Donald J. Trump a suscité la curiosité de nombreux scientifiques et linguistes. En effet, dans son livre La langue de Trump, Viennot (2019) souligne que l’élection du Républicain l’a contrainte à revoir sa manière de travailler. Le langage du président américain « s’est révélé appartenir à un univers à part, à la fois cause et effet de l’avènement d’une nouvelle Amérique. » (2019 : 13). Cet « univers à part », elle le décrit tout au long de son livre dédié au langage du président américain, comme un

« univers linguistique d’une dimension inconnue » (2019 : 30). L’auteure déclare alors que Donald Trump fait preuve d’un vocabulaire d’une « rare brutalité » (2019 : 38) et ses paroles se caractérisent par une « forme hachée » et des « apparentes crises d’élucubrations » (2019 : 32), mais également par un « vocabulaire simplissime (…) et [une] répétition sans fin des mêmes mots » (2019 : 33). Dulaurans (2017) énonce alors une « stratégie de dénaturation », utilisée par Trump comme procédé principal de sa campagne. Cette stratégie consiste en un récit simplifié, se reposant également sur les biais cognitifs dont l’illusion de contrôle, en rassurant la population sur sa capacité à la protéger par exemple, l’illusion de savoir, en se basant sur ses croyances erronées pour appréhender la réalité et l’illusion de corrélation, en reliant deux événements sans correspondance28.

Ce que l’on retient aussi du langage de Trump, ce sont les « réflexions binaires dignes d’une logique enfantine » (Viennot, 2019 : 35). Ces réflexions binaires résultent des caractéristiques mêmes de Twitter selon Oborne et Roberts (2017), telles que la limitation des caractères permettant de dépeindre un monde en noir et blanc. Viennot (2019 : 65) confirme que « Twitter, par sa concision et sa portée, favorise un type de pensée binaire, un monde de gentils et de méchants. » Cette vision binaire du monde se retrouve ainsi dans la relation de Trump avec les médias : « il estime soit qu’ils vont dans son sens, soit qu’ils sont contre lui. » (Naves, 2020 : 81).

Cependant, l’élément phare du livre de Viennot (2019) réside dans la difficulté à traduire le langage de Trump. Non pas qu’il utilise un vocabulaire riche et varié et qu’il possède une syntaxe farfelue, mais au contraire, son utilisation de mots basiques et sa syntaxe sommaire rend la traduction, définit par l’auteure (2019 : 16) comme le fait de « faire passer un message », d’autant plus épineuse. En effet, pour traduire un texte, il ne suffit pas seulement de traduire mot à mot, mais de prendre en compte le contexte. Toujours selon Viennot (Ibid.), il faut alors bien comprendre, lorsque l’on traduit une langue en général ou lorsque l’on souhaite traduire les tweets du président

28 Benoit à la Guillaume (2019 : 4) ajoute : « les analystes ont remarqué la simplicité de son langage, son caractère décousu, son usage de l’implicite, du mensonge et sa propension à détourner l’attention du public et à s’adresser directement aux publics ciblés en contournant les médias traditionnels. »

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20 américain, qu’un mot en anglais n’exprimera pas forcément les mêmes réalités en français29. Ceci est également vrai pour le langage de Trump sur le réseau social Twitter, caractérisé comme on l’a vu précédemment par l’emploi de mots simplistes et, aux premiers abords, dénués de toutes ambiguïtés30.

Ott (2017) rejoint l’idée d’une corrélation entre le langage de Donald Trump sur Twitter et les caractéristiques du réseau social. Selon l’auteur (Ibid.), le langage sur Twitter est comparable aux signaux de fumée : un tweet ne peut pas être complexe. Pour l’auteur, le langage naturel de Donald J. Trump et les caractéristiques31 de l’écriture sur Twitter sont homologues. En ce sens, le lexique employé par Trump demeure simple et répétitif et il recourt fréquemment aux points d’exclamations et majuscules, ce qui laisse transparaître une certaine impulsivité32. De plus, ses tweets transmettent une connotation négative dont la majorité est des insultes (Ibid.). Les insultes peuvent ainsi s’apparenter à la « langue du mépris », qualifiée par Yaguello (1978 : 187) comme un droit de nommer, un domaine lexical large appartenant à un oppresseur et servant à dénigrer un opprimé. Cette « langue du mépris » s’avère, selon l’auteure (Ibid.), représentative du sexe masculin en tant qu’oppresseur, dénigrant le sexe opposé.

Pour les auteurs Waisbord, Tucker et Lichtenheld (2018 : 29), « while the Internet has created spaces for distant communities to connect, it has also created spaces where people anonymously harass one another and political discussions devolve into name- calling. The architecture of social media platforms like Twitter allows incivility to flourish. » Ils rejoignent Ott en affirmant que Twitter, étant donné ses caractéristiques, favorise une communication incivile33. Cependant, le discours incivil et public de Donald Trump sur Twitter aurait un but précis, celui de garder l’attention des médias sur lui. En effet, « (…) Trump’s antidemocratic discourse and the commercial goals of media companies are perfectly compatible. » (2018 : 30). Ainsi, les propos injurieux de Donald Trump sur Twitter auraient été des appâts pour les compagnies médiatiques préoccupées principalement par le profit34. Trump le confirme lui-même, dans son propre livre Great Again : How to Fix our Crippled America (2016) : « J’utilise les médias de la façon dont les médias m’utilisent – pour attirer l’attention. (…) Si vous

29 « Traduire, c’est vouloir susciter dans sa langue (car le bon traducteur travaille vers sa langue maternelle) les sensations intellectuelles et affectives que le lecteur d’origine a éprouvées. Les deux cultures, celle de la langue de départ et celle de la langue d’arrivée, sont forcément différentes. » (Viennot, 2019 : 17).

30 À titre d’exemple, Viennot (2019 : 18) évoque la remarque du président américain envers Brigitte Macron, lors de sa visite à Paris le 14 juillet 2017 : « You’re in such good shape ! » que l’on traduit littéralement par « vous êtes en super forme ! ». Néanmoins, ces paroles mises dans le contexte, se traduiraient, toujours selon l’auteure (Ibid.) par « vous êtes bien conservée ! ».

31 C’est-à-dire les trois principales caractéristiques exposées précédemment : la simplicité, l’impulsivité et l’incivilité.

32 Pour Naves (2020 : 80), la communication de Donald Trump n’est pas que « spontanée ou impulsive.

Son registre lexical et le ton employé (les points d’exclamations et les mots en lettres capitales dans ses tweets, par exemple) participent de l’image qu’il veut donner de lui-même : fort, tranchant, radical, autoritaire. »

33 L’indignation serait la forme d’incivilité privilégiée par Trump, provoquant une réponse émotionnelle du public. (Waisbord, Tucker et Lichtenheld, 2018).

34 « Selon le Pew Research Center, l’audience des trois principales chaînes de télévision, CNN, Fox News et MSNBC, s’est accrue de 55% en prime time en 2016, générant près de 20% de revenus supplémentaires en un an. » (Naves, 2020 : 77).

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21 faites les choses un peu différemment, si vous tenez des propos scandaleux et rendez les coups, ils vous adorent. Donc, des fois, je fais des commentaires outranciers et leur donne ce qu’ils veulent – des téléspectateurs et des lecteurs – de façon à exprimer mon idée. » (Donald Trump, cité par Mort (2018 : 71)). Benoit (2007) rejoint l’idée d’une provocation intentionnelle, déjà lors des campagnes présidentielles françaises de 2007. En effet, selon l’auteur (Ibid.), la provocation serait un outil usuel de la communication politique, et s’appuie notamment sur les « petites phrases ». La petite phrase, vue précédemment et comparable à un slogan politique, « est avant tout un moyen efficace pour que les médias différents, au même moment, diffusent les mêmes propos, afin que l’effet de répétition ainsi obtenu accroisse la force de la proposition et la perception de la présence de son auteur. » (2007 : 77).

Dans son article « Donald Trump et les médias », Naves (2020) aborde brièvement l’attention médiatique importante dont a bénéficié Donald Trump, notamment durant la campagne présidentielle. Naves (Ibid.) rejoint alors Benoit en déclarant que cette attention médiatique prédominante est le résultat d’une « double tactique qui consiste à définir en permanence l’agenda et à répondre aux critiques, voir à les provoquer, [est] grandement facilitée par sa stratégie rhétorique (« petites phrases », insultes, grossièretés…) et par l’usage quotidien et très personnel que le président fait de Twitter. » (2020 : 78). Cette technique de provocation35 offre, selon Benoit (2007), l’opportunité de saturer l’espace médiatique et de focaliser l’attention sur l’émetteur.

Enjeu primordial aujourd’hui dans un paysage médiatique très fragmenté.

3.4 Les femmes : « invisibles » dans le domaine politique ?

La politique est un univers majoritairement masculin36. En effet, le domaine de la politique s’avère être un monde extrêmement viril, autant dans la langue, lorsque le champ sémantique de la guerre domine les discours, que dans les faits37, aux vues de la sous-représentation féminine en politique. Gauthier (1995) parle alors de « guerre » politique, voire de « champs de bataille » où « s’affrontent » les adversaires. Les qualités de masculinité, de force physique et de virilité sont ainsi de mises. Achin et Dorlin (2007) attestent alors que les femmes sont « appelées en politique au nom de leur extériorité et de leur pureté supposée, censées « réenchanter » le métier politique. » Il s’agit alors de mobiliser des « qualités réputées féminines, comme le

35 Benoit (2007) rappelle que les petites phrases, pour être provocantes, doivent être indignes. Ces propos, alors scandaleux, offrent trois avantages à l’auteur : premièrement, comme nous l’avons mentionné, cela permet à la personnalité politique d’être médiatisée et d’avoir les médias focalisés sur elle. Dans un deuxième temps, on assiste à une victimisation de l’auteur, lui permettant de jouer la carte du bouc-émissaire. Ce statut de victime lui confère deux options : maintenir ses paroles ou les

« amodier, tout en faisant la leçon à ses détracteurs, stigmatisés dans leur attitude passive et leur incapacité avérée à s’intéresser aux vrais problèmes de la société. » (2007 : 78).

36 Selon les Nations Unis, « Only 24.3 per cent of all national parliamentarians were women as of February 2019, a slow increase from 11.3 per cent in 1995 ». Repéré à : https://www.unwomen.org/en/what-we-do/leadership-and-political-participation/facts-and-figures#notes

37 Si Hillary Clinton avait été élue, elle aurait été la première femme présidente des États-Unis.

Rappelons également que Barack Obama fût le premier président afro-américain.

Références

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