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Atmosphères en scène : le théâtre à l ère du tournant atmosphérique

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Academic year: 2022

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Appels à contribution

Atmosphères en scène : le théâtre à l’ère du tournant atmosphérique

Dossier thématique pour la revue Ambiances - Revue internationale sur l'environnement sensible, l'architecture et l'espace urbain

Staging Atmospheres – Theatre and the Atmospheric Turn

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/ambiances/3062 ISSN : 2266-839X

Éditeur :

Direction Générale des Patrimoines - DAPA - MCC, UMR 1563 - Ambiances Architectures Urbanités (AAU)

Ce document a été généré automatiquement le 30 mars 2020.

Ambiances is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.

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Atmosphères en scène : le théâtre à l’ère du tournant atmosphérique

Dossier thématique pour la revue Ambiances - Revue internationale sur l'environnement sensible, l'architecture et l'espace urbain

Staging Atmospheres – Theatre and the Atmospheric Turn

Ce numéro spécial de la revue Ambiances a pour but d’aborder des questions liées à la question de la production et la représentation des atmosphères et des ambiances au théâtre et qui émergent actuellement au sein de la communauté scientifique internationale. D’une part, ce numéro cherche à étudier les raisons selon lesquelles le théâtre semble se présenter comme un exemple flagrant de ce que Thibaud (2015) a nommé la « tonalité affective » de l’expérience esthétique telle qu’éprouvée par une communauté qui ne serait pas autrement concernée par la phénoménologie de la performance en tant que telle. D’autre part, les éditeur.trice.s souhaitent également aborder ce que la pratique et l’étude du théâtre ont, quant à elles, à apprendre du tournant atmosphérique à partir d’un large éventail d’autres disciplines dans lesquelles les éléments du théâtre et le paradigme théâtral ont été régulièrement mobilisés en tant que générateurs esthétiques, spatiaux et/ou sociaux d’atmosphères par des experts en architecture, géographie et philosophie (Böhme 2017, McCormack 2014, Bille et al 2015). L’aspect remarquable de certaines de ces questions, si ce n’est toutes, est le renouvellement de l’esthétique comme un projet intellectuel et éthique. Toutefois, dans les études éco-critiques, la notion de « théâtral » a, jusque maintenant, été évitée de façon notable, et ce, alors que l’atmosphère est une préoccupation clef. Là où le rythme et la logique de l’éco-critique sont ancrés dans la crise et l’urgence, le théâtral a souvent été perçu comme un élément non-urgent, presque comme une distraction indulgente et caractéristiquement « irréelle » qui ne serait d’aucune aide alors qu’il s’agirait d’aborder la catastrophe environnementale qui se produit concrètement (Arons and May 2012, Farrier 2014). Les aspects écologiques sont régulièrement perçus comme appartenant fondamentalement à « l’extérieur », tandis que le théâtral est souvent envisagé comme une activité nécessairement « d’intérieur », présentée sur une scène qui resterait « infondée » dans le sens où elle est n’est pas compatible avec le fait d’être « dans » ou « impliqué dans » l’environnement, au sens large (Ingold 2011).

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Néanmoins, le théâtre contemporain peut être vu comme se présentant progressivement à ses créateurs et ses spectateurs selon des paramètres qui peuvent être compris comme écologiques et atmosphériques. Que pourrait fournir un aperçu plus large sur la production et la réception des conditions atmosphériques théâtrales aux questions qui s’y rapportent en termes analogues et/ou exemplaires ? Comment la mise en scène d’atmosphères au sein du théâtre, et des arts performatifs associés, peut- elle présenter des exemples et des méthodes concrets par rapport à des préoccupations plus larges en ce qui concerne la question des climats socioculturels, politiques et écologiques ? De même, quelles leçons les études du théâtre et de la performance pourraient-elles tirer des efforts considérables du tournant atmosphérique pour aborder les questions des affects, de l’esthétique et des environnements ?

Outre leur appel à des contributions en lien direct avec les pratiques théâtrales et leurs modes de production et de réception, les éditeur.trice.s encouragent également une discussion plus large. D’un côté, on pourra prendre en considération les moyens selon lesquels les idées ou les exemples théâtraux peuvent fournir une compréhension plus large en termes de production et de réception des atmosphères sur les plans affectifs, esthétiques et socio-politiques. De l’autre côté, on pourra également interroger plus avant la portée et la validité des tropes théâtraux et performatifs au cœur du tournant atmosphérique. Les sujets listés ci-dessous servent de suggestions plutôt que de prescriptions, et les éditeur.trice.s encouragent les contributions innovantes et originales émanant d’une large variété de disciplines, au-delà des études du théâtre et de la performance.

Les sujets abordés pourront comprendre :

Les publics

Bien qu’il peut être tentant de configurer les ambiances théâtrales autour des relations entre la mise en scène et les spectateurs en première instance, l’importance des conditions intrinsèques au public en termes de comportement, d’affect et de conception ne doit pas être ignorée. Quels rôles jouent la distraction, l’inconfort, la climatisation, les gigotements, l’étiquette, la proximité, le rafraichissement ou la lumière dans la formation et l’expérience des atmosphères qui ne suivent pas directement les événements ou l’activité sur scène ? Comment les situations culturelles et géographiques des théâtres en tant qu’institutions, sites architecturaux et urbains, leur prix, prestige et histoire jouent-ils un rôle dans l’établissement des conditions pour la production et la réception atmosphériques ? Quelles méthodes pourraient être étudiées et abordées grâce à la réception collective d’affects et d’ambiances exemplifiée par l’attention du public ?

Au-delà de ces points, les éditeurs s’interrogent : comment un modèle de public théâtralement éclairé peut-il s’appliquer aux conditions atmosphériques que l’on rencontre en dehors du théâtre ? Comment les conditions du public au-delà des bâtiments théâtraux peuvent-elles être identifiées et décrites ? À quel point un modèle théâtral de public peut-il être traduit au-delà des pratiques et des conceptions fondées sur l’espace de l’auditorium ? Quels défis ou pressions en lien avec l’attention du public et à ses conceptions du théâtre sont mises à jour dans l’étude d’une production performative ou scénographique d’atmosphères dans d’autres contextes environnementaux ou sociaux ?

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Théâtralisation et événement

Comme Davis et Postlethwaite le suggèrent, la théâtralisation peut signifier « non seulement ce qui est typiquement le théâtre, mais aussi le théâtre compris dans le monde entier » (2004, p. 1). Quels sont les repères et les méthodes selon lesquels les atmosphères théâtrales pourraient être jugées dans le « monde réel », au-delà des institutions ou des situations qui les annoncent comme « théâtrales » (Read 2003) ? De même, alors que le théâtre a depuis longtemps cherché à représenter ou invoquer des conditions climatiques, et à contenir ou amplifier leur impact sensoriel et affectif (Welton 2012), dans quelle mesure les perturbations atmosphériques même peuvent- elles être comprises comme des événements théâtraux ? De plus, étant donné que le théâtre est désormais à la fois mis en scène et développé à partir des contextes au-delà de ses édifices, quel rôle est joué par le climat, la météo et d’autres « conditions existantes » dans la détermination et la médiation de son expérience ? Inversement, qu’en est-il des contextes dans lesquels la météo, ou tout autre condition atmosphérique, est elle-même comprise comme pouvant accomplir ou former un événement théâtral ?

Le matériel immatériel

Les conditions physiques du théâtre en termes de mise en scène, de gestuelle et de discours, etc. offrent des points de départ évidents pour considérer comment ses événements génèrent des atmosphères. Toutefois, le pouvoir et la présence grandissants du son et de la lumière dans les événements théâtraux donnent de l’importance à ces conditions immatérielles en termes à la fois de production et de réception. Le son et la lumière prennent peu à peu une place centrale, pour « créer et manipuler les conditions selon lesquelles le sens est généré », comme l’explique Katherine Graham (2018, p. 198), et non simplement comme une amélioration lumineuse ou auditive qui ne concernerait que l’action narrative ou scénique. Bien qu’il y ait des champs de connaissances significatifs sur la conception du son et de la lumière pour la scène, la littérature cherchant à étudier la phénoménologie de leur expérience reste rare. Comment les intensités spécifiques à l’expérience de la présence matérielle du médium théâtrale immatériel peuvent-elles offrir des exemples de leur occurrence dans d’autres contextes ?

En outre, comment pourrions-nous aborder les conditions atmosphériques de la « présence » qui est souvent mentionnée dans les récits d’expérience qui rapportent les expériences de spectateur.trice.s comme d’acteur.trice.s? Que cela ait à voir avec une relation ressentie entre le caractère ou la célébrité des acteurs ou avec le « direct » de la répétition nocturne de personnages fictifs et d’événements imaginés, comment la présence théâtrale peut-elle offrir un modèle de vitalité affective pour l’étude de l’atmosphère ? Comment s’articule-t-elle ou informe-t-elle les études sur le charisme et la célébrité de façon plus large en tant que pratiques d’infection, d’enchantement, ou d’intoxication atmosphériques (Goodall 2008) ?

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La narration

À un niveau dramaturgique et scénique, les événements théâtraux sont régulièrement marqués par le trope de l’absence et peuvent produire des atmosphères tangibles à la place. Qu’elles soient dramatiques ou « post-dramatiques », les narrations théâtrales font souvent appel à l’imagination d’un état des choses, dans les circonstances immédiates de la scène et de l’événement du théâtre (Lehmann 1999). D’un côté, les pouvoirs itératif et affectif du discours et de la gestuelle permettent d’invoquer des alternatives atmosphériques aux circonstances actuelles. D’un autre côté, l’attention portée au récit permet également de faire du récit une expérience psychologiquement immersive. Comment la narration peut-elle être ressentie comme une forme d’atmosphère dans le/au théâtre, et comment les modes particuliers d’exécution théâtrale peuvent-ils être producteurs de situations sociales qui peuvent aller au-delà de la seule expérience théâtrale, dans les secteurs de l’éducation, de la santé ou du monde de l’entreprise, par exemple ?

L’affect

Au théâtre, l’affect est souvent abordé comme un vecteur d’émotions grâce auquel le public est censé être capable de « ressentir les sentiments » des personnages fictifs selon les degrés d’intensité d’abord éprouvés par les acteurs qui les incarnent (Konijn 2000). Au-delà de ces fictions, comment une attention accordée plus directement à ce que font les acteurs et ce que le public « fait » en termes d’activités physiques, telles que parler, faire des mouvements ou être présent, peut-elle dialoguer avec la transmission atmosphérique des affects comme la conséquence d’une activité réelle ? Par exemple, comment l’utilisation expressive de la gestuelle par un acteur peut-elle mobiliser les qualités énergiques du rythme, de l’amplitude etc. pour produire une présence ou une atmosphère affective se dépliant au-delà des signifiants immédiats ou des codes de personnages que l’acteur manipule ? Le travail affectif et la production atmosphérique deviennent peu à peu des préoccupations de la soi-disante « économie de l’expérience », au-delà même du théâtre (Carnera 2012). À la lumière de ces éléments, existe-t-il des applications et/ou des implications plus larges pour comprendre les atmosphères à partir de l’expressivité sensori-motrice, par exemple ?

Éditeurs invités du dossier thématique

Chloé Déchery, Maîtresse de conférences en études théâtrales, Université de Paris 8.

Martin Welton, Reader in Theatre and Performance, Queen Mary University of London

Informations

Articles en anglais ou français, 30.000 à 50.000 signes (espaces compris) Date de réception : 24 avril 2020

Premier retour aux auteurs : 8 mai 2020 Publication : Décembre 2020

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Suivez les notes aux auteurs pour la mise en forme : https://journals.openedition.org/

ambiances/163

Envoyez vos articles à : journal@ambiances.net

Références

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