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L anémie chez le patient âgé de plus de 75 ans : des particularités à connaître pour le biologiste

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Academic year: 2022

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I. - INTRODUCTION

Étant donné le vieillissement de la population, la pré- valence de l’anémie augmente rapidement chez le patient âgé de plus de 75 ans, favorisée par l’institutionnalisation et le faible niveau socio-économique. C’est de loin le pro- blème hématologique le plus fréquent en gériatrie, auquel le biologiste est confronté aussi bien dans la pratique de ville qu’à l’hôpital. L’anémie aiguë, même si le taux d’hé- moglobine (Hb) n’est pas effondré, peut être une urgence vitale chez le patient âgé. L’anémie chronique est souvent multifactorielle, avec différentes étiologies intriquées chez des sujets fréquemment polypathologiques et polymédiqués.

Quelles qu’en soient les causes, l’anémie a un retentisse- ment avéré sur la qualité de vie, et augmente le risque de mortalité et de morbidité (1). C’est un enjeu reconnu de santé publique. Déterminer les causes d’une anémie chez un patient âgé permet dans un grand nombre de cas de proposer une thérapeutique souvent simple et efficace. Si la démarche diagnostique n’est pas fondamentalement différente de celle appliquée au sujet plus jeune, la fréquence des étiologies et les seuils d’alerte diffèrent et doivent être bien connus du biologiste médical.

II. - DÉFINITIONS ET DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES

Un premier message à retenir pourrait être : « l’anémie sénile n’existe pas ». Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’anémie est définie par un taux d’hémoglo- bine < 13 g/dL chez l’homme et < 12 g/dL chez la femme (2). Cette définition reste vraie chez le sujet âgé de plus de 75 ans (3). Néanmoins, étant donné la diminution des hormones stéroïdes mâles chez l’homme âgé, notamment la testostérone impliquée dans la stimulation de l’érythro- poïèse, le seuil de 12 g/dL peut être retenu pour les deux sexes. Plusieurs études longitudinales ont montré que les

GÉRIATRIE Anémie du sujet âgé

L’anémie chez le patient âgé

de plus de 75 ans : des particularités à connaître pour le biologiste

P. LEMAIRE

1

, T. BELLEVILLE

1

, S. ROBINET

1

, E. PAUTAS

2,3

, V. SIGURET

1,3

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

1Service d’Hématologie biologique, Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP), 20-40 rue Leblanc, 75015 Paris.

2Court séjour Gériatrique, GH Pitié-Salpêtrière, site Charles Foix (AP-HP), 7 avenue de la République, 94200 Ivry-sur-Seine.

3INSERM U76, Université Paris Descartes, Faculté des Sciences pharmaceutiques et biologiques, 4 avenue de l’Observatoire, 75006 Paris.

résumé

L’anémie est fréquente chez le sujet âgé de plus de 75 ans. Ses mécanismes sont identiques à ceux du sujet plus jeune et l’enquête étiologique repose sur des arbres diagnostiques communs. Les principaux facteurs de risque sont l’institu- tionnalisation, le faible niveau socio-économique, les comorbidités. Plusieurs points méritent d’être soulignés concernant cette tranche d’âge : i) plus que le taux d’hémoglobine, c’est le retentissement clinique de l’anémie et sa tolérance qui sont à prendre en compte ; ii) l’anémie est souvent multifactorielle ; iii) il existe de nombreuses anémies carentielles (fer, folates et/ou vitamine B12), dont l’origine doit être identifiée ; iv) les syndromes myélodysplasiques (SMD) ont une prévalence probablement très sous-estimée. De l’enquête étiologique découle la prise en charge du patient. Pour les SMD de bas grade, les essais thérapeutiques récents avec différentes érythropoïétines sont très encourageants.

mots-clés:anémie, sujet âgé, étiologie, carence, syndrome myélodysplasique.

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sujets « sains » de plus de 70 ans présentaient un taux d’Hb moyen seulement diminué de 0,3 à 0,4 g/dL par rapport aux sujets plus jeunes, notamment pour les sujets de sexe masculin (2, 4-5). Les études publiées chez le sujet de plus de 80 ans sont peu nombreuses (5-8). Dans une étude menée à l’hôpital Charles Foix, nous avons comparé les paramètres de l’hémogramme chez 61 sujets âgés sains d’âge moyen 82,7 ± 5,9 ans à ceux de 63 sujets sains jeunes issus du personnel hospitalier prélevés pendant la même période, et analysés sur le même automate dans un délai inférieur à 3 h. Les résultats obtenus montrent une diffé- rence du taux moyen d’Hb de seulement 0,4 g/dL entre les deux groupes (p 0,03) avec un volume globulaire moyen (VGM) plus élevé chez les sujets âgés (91 contre 88 fL) (Tableau I)(6). Ainsi, l’érythropoïèse à l’état basal reste conservée chez le sujet âgé sain (9-10), avec des pro- géniteurs et précurseurs quantitativement présents dans des proportions seulement légèrement inférieures au sujet plus jeune. L’âge ne doit donc jamais être un facteur limi- tant au diagnostic étiologique d’une anémie, qui ne peut pas être liée au vieillissement lui-même.

En revanche, l’âge avancé s’accompagne d’une diffi- culté d’adaptation de l’érythropoïèse aux stress aigus, en cas d’hémorragie majeure par exemple. Au cours du vieil- lissement médullaire, il existe une altération des méca- nismes de régulation de l’érythropoïèse qui aboutissent à une diminution de la capacité de réplication rapide des cellules souches médullaires (9-11). Ceci se traduit, par exemple en cas d’hémorragie aiguë, par une crise réticu- locytaire retardée de quelques jours comparativement au sujet plus jeune.

L’évaluation de la prévalence de l’anémie dans la population gériatrique est variable selon les études. Cette variabilité peut s’expliquer par l’hétérogénéité des popu- lations étudiées en termes d’âge, de conditions sociales (patients vivant au domicile ou patients hospitalisés), de comorbidités ou d’ethnie. S’ajoute la variabilité liée à la définition même de l’anémie (cf supra) (7, 12). Dans la plus grande étude épidémiologique nord-américaine, 11 % des hommes de plus de 65 ans et 10,2 % des femmes de cette tranche d’âge étaient anémiques (13). Une nette augmentation de la prévalence de l’anémie est notée pour les deux sexes après 85 ans avec, dans la plupart des études, une prévalence 2 à 3 fois plus importante chez les sujets de 85 ans ou plus que chez les sujets plus jeunes.

Cette prévalence atteint pour certaines cohortes des taux supérieurs de l’ordre de 60 % chez les hommes et de 40 % chez les femmes de 85 ans ou plus. Des facteurs de risque sont identifiés : institutionnalisation, faible niveau socio- économique, présence de plusieurs comorbidités (8, 13- 14).

III. - EXPLORER L’ANÉMIE DU SUJET ÂGÉ

A) Anémies aiguës

1) Reconnaître le caractère aigu d’une anémie : quels sont les seuils d’alerte et les pièges ?

La première étape du diagnostic étiologique d’une ané- mie du sujet âgé est d’éliminer son caractère aigu, qui peut nécessiter une prise en charge urgente. Plus que le taux d’Hb, le retentissement clinique d’une anémie doit alors

m ±ds m ± ds

Âge (ans) 82,7 ± 5, 9 35,9 ± 13,0

Hématies (T/L) 4,5 ± 0,4 4,7 ± 0,4 < 0,001

Hb (g/dL) 13,7 ± 1,0 14,1 ± 1,1 0,03

Hématocrite (%) 41 ± 3 41 ± 3 0,06

VGM (fL) 91 ± 3 88 ± 3 < 0,001

TCMH (pg) 30,7 ± 1,2 30,1 ± 1,2 0,002

CCMH c. (g/dL) 33,8 ± 0,7 33,8 ± 1,0 0,73

CCMH m. (g/dL) 33,7 ± 0,9 34,4 ± 0,9 < 0,001

% micro / % hypo 2,2 ± 2,1 3,8 ± 3,0 < 0,001

Réticulocytes (G/L) 75 ± 19 72 ± 20 0,31

CHr (pg) 33,5 ± 1,0 33,3 ± 1,2 0,16

VGM : volume globulaire moyen ; TCMH : teneur corpusculaire moyenne en Hb ; CCMH : concentration corpusculaire moyenne en Hb ; CCMH c. : CCMH calculée ; CCMH m. : CCMH mesurée ; % micro / % hypo : % d’hématies microcytaires / % d’hématies hypochromes ; CHr : contenu en Hb des réticulocytes ; m ± ds : moyenne ± déviation standard.

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

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être l’élément principal à considérer. Ainsi, dès lors que le taux d’Hb est inférieur à 10,0 g/dL, a fortiori9 g/dL, un risque vital peut exister chez certains patients, porteurs d’une cardiopathie ischémique par exemple. La tolérance d’une anémie dépend principalement de la rapidité de sa constitution et des pathologies susceptibles de se décom- penser (d’autant plus nombreuses que le sujet est âgé). En conséquence, il n’est pas exceptionnel d’être amené à transfuser un patient âgé ayant plus de 10 g/dl d’Hb, par exemple en cas de pathologie cardio-vasculaire décom- pensée. Dans nos laboratoires, les seuils d’alerte et les seuils critiques de taux d’Hb à communiquer exigés par la norme ISO EN 15189 doivent donc impérativement prendre en compte l’âge du patient, surtout si le patient n’a pas d’antécédents connus d’anémie, ou s’il existe une chute brutale du taux d’Hb (> 2 g/dL).

Quelques pièges cliniques ou biologiques sont suffisam- ment fréquents pour être systématiquement recherchés au moment de l’interprétation d’un taux d’Hb, notam- ment en cas de suspicion du caractère aigu d’une anémie.

– Interpréter le taux d’Hb d’un patient âgé implique de tenir compte de son état d’hydratation, surtout en cas de problème somatique aigu associé. Il est fortement conseillé que la prescription d’un hémogramme soit accompagnée de celle d’un ionogramme sanguin.

L’hémoconcentration d’un patient déshydraté (lors de séjours aux urgences notamment) peut ainsi faussement rassurer du fait d’un taux d’Hb surestimé, parfois de 1,5 g/dL (15).

– Se référer aux antécédents de numération formule san- guine (NFS) est impératif. En l’absence d’antécédents au laboratoire, lors de l’enquête étiologique de l’anémie, demander à l’entourage des résultats de NFS anciennes (même de plusieurs années) car les sujets âgés ont volontiers des bilans biologiques pluri-annuels. Ces informations sont capitales pour renseigner sur l’ancien- neté de l’anémie (ou de toute autre cytopénie) (11).

– La découverte d’une anémie dont on ne connaît pas l’ancienneté doit faire pratiquer une numération réticu- locytaire. Jusqu’à preuve du contraire, une réticulocytose supérieure à 100-120 Giga/L doit être considérée comme le signal d’alarme d’une anémie aiguë chez le sujet âgé. Rappelons que la crise réticulocytaire est volontiers retardée de quelques jours comparativement au sujet jeune, d’où une alerte dès lors que les réticulo- cytes dépassent 100 G/L. En corollaire, l’absence de réticulocytose lors de la découverte de l’anémie n’exclut pas formellement un caractère aigu.

– La classique triade symptomatique d’une anémie est sou- vent prise en défaut : une asthénie peut être très tardive si le patient a une limitation importante de son activité physique ; une pâleur cutanée est fréquente dans le grand âge en dehors de toute anémie ; la tachycardie peut être masquée par un traitement bradycardisant assez fréquent dans l’ordonnance d’un patient âgé.

– À l’inverse, la symptomatologie d’emprunt est très spé- cifiquement gériatrique. Une anémie peut être le facteur décompensant une pathologie cardiovasculaire, mais

aussi neurovasculaire ou neurodégénérative, ce qui explique des circonstances de découverte atypiques telles que malaises et chutes, confusion voire manifestations psychiatriques (16). La NFS doit donc faire partie du bilan de très nombreuses situations pathologiques du sujet âgé.

2) Déterminer l’étiologie d’une anémie aiguë chez le patient âgé

Deux mécanismes peuvent être à l’origine d’une ané- mie aiguë, l’hémorragie et l’hémolyse, comme chez le patient plus jeune.

Quel que soit l’âge du patient, une hémorragie aiguë est le plus souvent évidente quand elle s’extériorise.

Cependant, un hématome profond, notamment rétro- péritonéal, est un diagnostic souvent difficile car pauci- symptomatique chez un patient âgé. Il est important de connaître un éventuel traitement antithrombotique qui majore le risque de sa survenue : traitement héparinique, par antivitamine K, nouveaux anticoagulants (dabigatran etexilate Pradaxa®, rivaroxaban Xarelto®, apixaban Eli- quis®), antiplaquettaire (aspirine, clopidogrel Plavix®, ticagrelor Brilique®, prasugrel Efient®). Un hématome après une chute peut être assez volumineux pour entraî- ner une spoliation sanguine significative (> 2 g/dL), et il peut facilement être sous-estimé par un examen clinique rapide. Enfin, un ralentissement du transit intestinal, situation fréquente en gériatrie, peut retarder l’apparition d’un méléna qui doit être systématiquement recherché par toucher rectal et par surveillance des selles pendant plusieurs jours. L’hospitalisation doit être facilement pro- posée en cas de suspicion d’anémie aiguë par un saigne- ment actif qui ne serait pas d’emblée évident.

Un taux d’haptoglobine plasmatique effondré, des taux de LDH (lactate déshydrogénase) et de bilirubine libre augmentés orientent vers une anémie hémolytique. Une lecture attentive des paramètres et cytogrammes érythro- cytaires et réticulocytaires, ainsi que l’observation minutieuse du frottis sanguin par le biologiste, associées aux données cliniques, peuvent permettre d’orienter le diagnostic. Ainsi, la présence de schizocytes peut être le signe d’une hémolyse sur obstacle mécanique, alors qu’une morphologie atypique des lymphocytes associée à la présence d’une splénomégalie ou d’adénopathies orien- teront vers une hémopathie. Pour compléter le diagnostic d’hémolyse, un test direct à l’antiglobuline (TDA) (test de Coombs direct) doit alors être réalisé.

Un TDA positiforientera vers une anémie hémolytique auto-immune, cause la plus fréquente des anémies hémo- lytiques du sujet âgé. Un mécanisme auto-immun d’origine médicamenteuse est la première hypothèse à évoquer.

D’autres cause peuvent être citées : hémopathie lymphoïde et en premier lieu une leucémie lymphoïde chronique, maladie des agglutinines froides (apparentée aux prolifé- rations lymphoïdes monoclonales), infection à mycoplasme, infection virale (virus zona-varicelle, hépatite virale). Dans environ 50 % des cas, l’anémie hémolytique autoimmune reste « idiopathique ».

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

Anémie du sujet âgé

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Un TDA négatiforientera plutôt vers une anomalie cor- pusculaire, y compris congénitale qui peut être de décou- verte très tardive (sphérocytose, elliptocytose). Pourront aussi être évoquées une coagulation intra-vasculaire dissé- minée, une microangiopathie thrombotique, une hémolyse mécanique sur obstacle (prothèse valvulaire cardiaque, valvulopathie très calcifiée), ou encore une origine infec- tieuse (y compris accès palustre en cas de notion de voyage).

B) Anémies non régénératives

Une anémie est non régénérative si la numération réti- culocytaire est inférieure à 80 Giga/L. Les causes d’anémie non régénérative sont classiquement abordées en fonction de leur caractère micro-, normo-, ou macrocytaire. Cette classification est reprise pour les arbres diagnostiques pro- posés sur les figures 1 et 2.

1) Les anémies normo-microcytaires a) L’anémie ferriprive

L’anémie par carence martiale est le plus souvent microcytaire hypochrome, et est parfois associée à une hyperplaquettose. Classiquement, le marqueur biologique le plus précoce est une diminution de la ferritinémie, qui s’associe ensuite à une diminution du coefficient de satu- ration de la transferrine. Le dosage de la ferritine sérique, reflétant les stocks en fer de l’organisme, permet donc d’identifier une carence en fer. Une ferritine abaissée affirme le diagnostic et dans ce cas, il est inutile de doser d’autres marqueurs du fer (17).

La carence en fer est très majoritairement due à un sai- gnement chronique, principalement d’origine digestive chez le sujet âgé : gastrite érosive ou ulcère gastro-duodé- nal, œsophagite sur reflux, angiodysplasies, polypes ou cancer coliques... Les endoscopies digestives sont donc la clé de voûte du diagnostic étiologique, même s’il n’est pas rare que fibroscopie œso-gastro-duodénale et coloscopie soient non contributives ou de réalisation plus difficiles chez les patients âgés. Une origine gynécologique, liée à une tumeur bénigne ou maligne de l’utérus, reste possible chez la femme âgée, qui ne signale pas toujours spontané- ment des pertes sanguines, a fortiorien cas de troubles cognitifs.

Une carence d’apport ne doit être envisagée qu’après cette recherche d’un saignement chronique. Elle peut être due à des apports alimentaires insuffisants, qui rentrent alors dans un tableau de dénutrition sévère, ou à une atrophie de la muqueuse digestive responsable de dysabsorption du fer.

La correction d’une carence en fer doit être suffisante en terme de dose (100 à 200 mg/j de sels ferreux per os) et de durée (au moins 3 mois). Son efficacité doit être contrôlée par NFS et bilan martial à l’issue du traitement, pour détecter un arrêt prématuré, la poursuite du saigne- ment causal, ou une malabsorption du fer.

b) L’anémie inflammatoire

Les mécanismes physiopathologiques en cause ne sont encore, à l’heure actuelle, que partiellement élucidés.

Schématiquement, l’anémie peut s’expliquer par la com- Fig. 1 - Démarche diagnostique chez un sujet âgé présentant une anémie non régénérative normo/microcytaire.

* b-thalassémie mineure, trait a-thalassémique. ** Ou microcytose isolée.

CSii CS normal oui

+

Syndrome inflammatoire

Bilan martial normal

Contexte clinique Étude Hb

Contexte clinique Plombémie

Anémie

inflammatoire Thalassémies* Saturnisme

Anémie par carence martiale

Ferritinémie i si anémie ferriprive pure

Ferritinémie

normale ou h Anémie modérée

très microcytaire**

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

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binaison de phénomènes résultant d’une sécrétion d’in- terleukine 1, de TNF (tumor necrosis factor)et d’interféron (18), s’accompagnant d’une inhibition de la sécrétion d’érythropoïétine (EPO) et d’une résistance à l’EPO res- ponsables d’une érythropoïèse anormale, des anomalies du métabolisme du fer avec séquestration macrophagique notamment. L’anémie qui en résulte est classiquement modérée, initialement normocytaire normochrome, puis modérément microcytaire hypochrome, avec un parallé- lisme entre taux d’Hb et intensité ou durée du syndrome inflammatoire. Une augmentation des marqueurs de l’inflammation est observée (Figure 1); il est préférable d’associer le dosage de la CRP (C-reactive protein), marqueur d’inflammation aiguë, et celui du fibrinogène, témoin d’une inflammation plus ancienne. Le traitement causal de l’inflammation constitue la seule thérapeutique, une administration inadaptée de fer restant inefficace (11).

c) L’anémie « mixte » ferriprive et inflammatoire

Un problème diagnostique fréquent en gériatrie, prin- cipalement en milieu hospitalier et chez un patient poly- pathologique, est l’association possible d’une carence ferrique et d’un élément inflammatoire biologique (19, 20) : néoplasie digestive responsable des deux mécanismes, ulcère de stress secondaire à une pathologie aiguë respon- sable de l’inflammation…

Les anomalies des marqueurs biologiques sont alors d’interprétation difficile car « mixtes » ce qui est fréquent en gériatrie (Figure 1): la ferritinémie peut être normale voire élevée en raison d’un syndrome inflammatoire, mas- quant ainsi une carence martiale avérée avec des réserves en fer basses. Le coefficient de saturation de la transfer- rine, plutôt diminué dans ce cas (entre 10 et 20 %) a alors

tout son intérêt. Ainsi il est recommandé, dans les contextes inflammatoires, de doser le couple fer sérique et transfer- rine permettant le calcul du coefficient de saturation de la transferrine (17). La conduite à tenir la plus pragma- tique est de traiter la cause de l’inflammation quand c’est possible et de contrôler le bilan martial à distance. Le dosage du récepteur soluble de la transferrine, marqueur spécifique qui n’augmente qu’en cas de carence martiale, n’est pas utilisé en routine car il n’a pas fait l’objet d’études validant son intérêt chez le sujet très âgé.

2) Les anémies normocytaires ou macrocytaires L’arbre diagnostique est illustré sur la figure 2.

a) Carence vitaminique B9

Une carence alimentaire en acide folique (vitamine B9) peut se constituer rapidement, en association avec une dénutrition protido-calorique, chez un patient âgé atteint d’une pathologie aiguë. En effet, les réserves de l’orga- nisme ne sont constituées que pour quelques semaines.

La prévalence de cette carence est de 10 à 20 % chez le vieillard au domicile, plus fréquente en institution, et elle est notée chez plus de 50 % des patients âgés hospitalisés (20). D’autres étiologies peuvent expliquer cette carence vitaminique : une dysabsorption, l’alcoolisme chronique, une origine iatrogène (anticancéreux, anticonvulsivants...) ou encore une consommation excessive de folates notam- ment lors d’hémopathie.

Pour le diagnostic d’anémie par carence en vitamine B9, le dosage des folates intra-érythrocytaires doit être uti- lisé car il reflète davantage l’état des réserves que le dosage sérique. Un dosage de folates sériques bas de façon isolée ne permet pas de rapporter une anémie normo-macro-

Anémie normocytaire

Protéines de l’inflammation h

Anémie inflammatoire

Clairance créatinine < 40-50 ml/min TSH

IRC, dénutrition, alcoolisme Dysthyroïdie Insuffisance antéhypophysaire

Carence en vitamines B12 et/ou B9

Si non

Myélogramme (SMD) Dosage vitamines B12

et/ou B9 Anémie

macrocytaire

Fig. 2 - Démarche diagnostique chez un sujet âgé présentant une anémie non régénérative normo/macrocytaire.

* CRP, fibrinogène, a2-globulines.

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

Anémie du sujet âgé

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écarter à tort une carence en folates.

L’administration quotidienne de 5 mg d’acide folique pendant 1 mois est suffisante pour reconstituer les réserves, mais peut être prolongée si la cause de la carence persiste.

b) Carence vitaminique B12

Une carence en vitamine B12 du sujet âgé a des étiolo- gies différentes de celles du sujet jeune. Une maladie de Biermer, de loin la première cause chez le sujet jeune, est possible chez le sujet âgé, mais elle explique moins de 20 % des carences en vitamine B12 dans la population gé- riatrique (21). Une carence en vitamine B12 est très rare- ment due à une carence d’apport, les réserves tissulaires étant suffisantes pour couvrir les besoins durant plusieurs mois, mais cette éventualité peut exister chez des patients âgés avec dénutrition profonde et prolongée (22). La gas- trite atrophique « non biermerienne », pathologie dont la prévalence augmente avec l’âge (jusqu’à 40 % des sujets de plus de 80 ans), s’accompagne d’une diminution de l’absorption de vitamine B12 et semble la cause la plus fré- quente de carence. Plus généralement, l’étiologie princi- pale de carence en vitamine B12 chez le sujet âgé, est une

« maldigestion des cobalamines », entité nouvellement dé- crite, liée à une dysabsorption par non dissociation de la vitamine B12 de ses protéines porteuses (protéines alimen- taires dans le tractus digestif haut, puis haptocorrine après l’estomac) (22, 23). Les causes peuvent être multiples : in- suffisance de sécrétion salivaire ou de sécrétion exocrine pancréatique liée à l’âge, augmentation du pH gastrique favorisée par la prise d’inhibiteurs de pompes à protons.

Les autres étiologies classiques de carence en B12 sont rares : gastrectomie totale, malabsorption par atteinte du grêle distal.

L’anémie est macrocytaire voire mégalocytaire souvent associée à une hypersegmentation des polynucléaires ainsi qu’à une thrombo- et/ou une neutropénie. Le bilan étio- logique, outre un dosage sérique de vitamine B12, com-

gastrite atrophique.

Le traitement diffère peu en fonction de la cause. On a généralement recours à une supplémentation à vie, par voie orale le plus souvent avec des doses quotidiennes fortes (1 mg), car un faible pourcentage de vitamine B12 est ab- sorbé par diffusion passive (24). Lors du traitement initial de la maladie de Biermer, le traitement pourra être débuté par voie parentérale. Les besoins sont imprévisibles dans les cas de maldigestion et doivent dans ce cas être adaptés à des contrôles réguliers du dosage sérique de vitamine B12 et de la NFS à distance de la supplémentation (24).

c) Anémies des maladies chroniques Syndrome inflammatoire

Initialement normocytaire (cf plus haut), l’anémie devient microcytaire si le syndrome inflammatoire se prolonge.

Insuffisance rénale chronique

Le rôle étiologique d’une insuffisance rénale chronique (IRC) du sujet âgé dans une anémie arégénérative, classi- quement normocytaire ou modérément macrocytaire, est une situation clinique fréquente et sous-estimée (25). Une clairance de la créatinine < 30 mL/min est habituellement retenue pour considérer l’IRC comme responsable mais une clairance de l’ordre de 40 mL/min peut déjà s’accom- pagner d’une anémie, la profondeur de l’anémie étant globalement corrélée à la profondeur de l’insuffisance rénale (12). Le mécanisme physiopathologique principal est une diminution de la production rénale d’EPO respon- sable d’une hypoplasie de la lignée rouge (26).

Le traitement par EPO, simple et bien codifié, a radica- lement changé la prise en charge des insuffisants rénaux chroniques et il n’y a aucune raison de priver les patients âgés de cette avancée thérapeutique (27). La mise en route de ce traitement nécessite la supplémentation d’éven- tuelles carences, une carence martiale notamment.

Dysérythropoïèse Dysgranulopoïèse Dysmégacaryopoïèse

Macrocytose et hypochromie Anisocytose

Poïkilocytose Polychromatophilie Corps de Jolly

Ponctuations basophiles Érythroblastes

Double population

Anomalies nucléaires : – hyposegmentation – pseudo Pelger-Huet – hypersegmentation Anomalies cytoplasmiques : – dégranulation

– hypergranulation – vacuoles

– corps de Döhle

– persistance de basophilie

Anisocytose Macro-plaquettes Défauts de granulation Tableau II - Principales anomalies qualitatives sanguines retrouvées dans les syndromes myélodysplasiques.

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

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Pathologies endocriniennes

Certaines pathologies endocriniennes sont, rarement, responsables d’anémies normocytaires ou modérément macrocytaires (11). Les dysthyroïdies, principalement hypothyroïdie, doivent être recherchées par un simple dosage de la TSH (thyroid-stimulating hormone). Chez l’homme, un hypogonadisme secondaire à une castration chirurgicale ou chimique pour cancer de la prostate peut être responsable d’une anémie normocytaire arégénéra- tive chronique. Enfin, l’anémie fait partie du tableau clas- sique d’insuffisance anté-hypophysaire, dont le diagnostic clinique peut être difficile chez les patients âgés.

d) Syndromes myélodysplasiques

Les syndromes myélodysplasiques (SMD) constituent un groupe hétérogène de pathologies clonales de la cellule souche pluripotente myéloïde, qui ont en commun une moelle riche avec des signes de dysmyélopoïèse, une ou plusieurs cytopénies périphériques, et un risque de transformation en leucémie aiguë myéloblastique. Ils concernent essentiellement le sujet âgé de plus de 60 ans et plus particulièrement les sujets de plus de 70 ans avec une incidence annuelle de 70 pour 100 000 sujets dans la tranche d’âge 70-80 ans, et représentent donc une des hémopathies les plus fréquentes en gériatrie (28). À l’heure actuelle, les SMD expliqueraient 10 % des anémies inexpliquées du sujet âgé, chiffre sans doute encore sous- estimé (8).

Une anémie est présente dans 90 % des cas de SMD, associée à une autre cytopénie périphérique dans 50 % des cas (29). Plus rarement, ce diagnostic peut être évoqué devant une thrombopénie ou une neutropénie isolée.

L’anémie est le plus souvent macrocytaire voire normocy- taire. La réalisation d’un frottis sanguin permet une orien- tation diagnostique avec l’observation d’anomalies morphologiques (Tableau II) (Figures 3 et 4). C’est la réalisation du myélogramme associé à un caryotype mé- dullaire qui va permettre de poser le diagnostic de SMD et donner des indications pronostiques. Les anomalies morphologiques devront être recherchées attentivement, notamment celles touchant la lignée mégacaryocytaire (Tableau III). Une biopsie ostéo-médullaire ne sera réali- sée qu’en cas de moelle pauvre ou de myélofibrose.

L’OMS a proposé en 2008 une nouvelle classification des SMD incluant non seulement des critères morphologiques mais également cytogénétiques (Tableau IV) (30). Cette classification prend en compte le pourcentage de blastes dans le sang et dans la moelle, le pourcentage de sidéro- blastes médullaires (coloration de Perls), le nombre de lignées touchées, ainsi que la présence ou non d’une délétion 5q-.

La prise en charge est avant tout symptomatique chez les patients âgés (31). Elle consiste classiquement en des transfusions de culots globulaires à un rythme adapté à chaque patient, en fonction de la tolérance de l’anémie, elle-même fonction des pathologies associées. Récemment

développée, l’utilisation de facteurs de croissance, princi- palement l’EPO, semble permettre une indépendance transfusionnelle dans environ 60 % des cas chez les patients âgés.

Fig. 3 - Anomalies des polynucléaires neutrophiles (A, B et C) et éo- sinophile (D) chez un patient atteint de SMD (frottis sanguin coloré au MGG, objectif X100) : dégranulation ou hypogranulation, ano- malies de condensation chromatinienne, noyau en bissac, vacuoles.

La non granulation du pseudopode du polynuclaire en B est, quant à elle, physiologique (flèche).

Fig. 4 - Anomalies des plaquettes chez un patient atteint de SMD (frottis sanguin coloré au MGG, objectif X100) : dégranulation ou hypogranulation (A, B, C et D), macroplaquettes (A, B, D), plaquette géante (C), anisocytose plaquettaire (B et D).

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

Anémie du sujet âgé

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IV. - CONCLUSION

Le diagnostic étiologique d’une anémie est souvent complexe chez un patient âgé, car celle-ci est volontiers multifactorielle (8). Environ 30 % des anémies du sujet âgé restent inexpliquées, surtout si leur investigation est incomplète (notamment en l’absence de réalisation d’un myélogramme) (8, 13). Loin de rendre caduque la classi- fication habituelle déclinée sous forme d’arbres diagnos- tiques, cette situation oblige au contraire à respecter une démarche diagnostique rigoureuse, guidée par quelques spécificités cliniques et biologiques sur lesquelles nous

avons insisté. La phase initiale de cette démarche peut et doit être réalisée en ambulatoire, hormis dans les situa- tions d’urgence qu’il faut savoir dépister. Les situations complexes par l’intrication des causes, ou les situations nécessitant des examens complémentaires ou des théra- peutiques moins « accessibles », peuvent d’emblée justifier un avis spécialisé. La démarche diagnostique étiologique est d’autant plus importante qu’elle permet de limiter le risque de traitement probabiliste inutile et de viser une correction du chiffre d’Hb qui est source d’une améliora- tion prouvée de qualité de vie chez le sujet âgé.

Asynchronismes de maturation nucléo-cytoplasmiques Mitoses nombreuses Double population Anomalies nucléaires : – multinucléarité – fragments

Anomalies cytoplasmiques : – feuilleté

– vacuolé

– ponctuations basophiles Sidéroblastes (Perls)

Asynchronismes de maturation nucléo-cytoplasmiques Anomalies nucléaires et cytoplasmiques (cf sang)

Mégacaryocytes en amas, micromégacaryocytes, micromégacaryoblastes Anomalies nucléaires : – hypolobulation – monolobulation – noyaux séparés

Tableau IV - Classification OMS 2008 simplifiée des syndromes myélodysplasiques.

SANG MOELLE

Blastes (%) Monocytes (G/L) Sidéroblastes

en couronnes* (%) AR, NR, TR

CRMD

AREB – 1 / 2

< 1

< 1

< 5 / < 20

< 1

< 1

< 1

Blastes < 5 % Dysplasie unilignée exclusive

Blastes < 5 %

Dysplasie sur au moins 2 lignées Blastes 5–9 % / 10–20 %

< 15

Variable

Variable

ARS, ARS-T < 1 < 1 Blastes < 5 % ≥ 15

Syndrome 5q- < 5

< 1 avec ou sans thrombocytose

Blastes < 5 % Dysmégacaryocytopoïèse

Délétion isolée du 5q

Variable

Inclassable ≤ 1 Blastes < 20 % Moelle pauvre

Hypoplasie ou fibrose

* Coloration de Perls.

AR : anémie réfractaire ; NR : neutropénie réfractaire ; TR : thrombopénie réfractaire ; CRMD : cytopénie réfractaire avec dysplasie multilignée ; ARS : anémie réfractaire sidéroblastique ; ARS-T : anémie réfractaire sidéroblastique + thrombocytose (> 450 G/L) ; AREB : anémie réfractaire avec excès de blastes.

GÉRIATRIEAnémie du sujet âgé

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Janvier 2008.

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