HAL Id: tel-00011776
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antiprotoniques
Pascal El-Khoury
To cite this version:
Pascal El-Khoury. Spectroscopie de précision des atomes pioniques et antiprotoniques. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1998. Français. �tel-00011776�
LABORATOIRE
KASTLER BROSSEL
ARIS
Thèse
de doctorat de
l’Université
Paris 6
Spécialité :
Physique Atomique
présentée
parPascal EL-KHOURY
Pour obtenir le
grade
de
DOCTEUR
de
l’UNIVERSITE
PARIS
6
Sujet :
Spectroscopie
de
Précision
des Atomes
Pioniques
et
Antiprotoniques
Soutenue le 3 Avril 1998 devant
le jury composé
de :M. R. McCARROLL Président
M. G. BORCHERT
M.
J.-P.
EGGERRapporteur
M. O. GORCEIX
Rapporteur
et Nucléaire sous la direction de M. Jean-Pierre
Briand,
et en un secondtemps
auLaboratoire Kastler Brossel sous la direction de Mme Michèle Leduc. Je remercie M. Briand
pour l’aide
qu’il
m’aapportée
au début de mathèse,
et Mme Leduc pour m’avoir sigentiment
accueilli dans son laboratoire et pour l’intérêtqu’elle
aporté
à l’avancement de mon travail.Cette thèse a été
effectuée
sous la direction de M. Paul Indelicato. Je le remercie de m’avoir accueilli dans sonéquipe
et de m’avoirpermis
departiciper
àplus
de 160jours
de travail suraccélérateurs. Je remercie
également
MM. Jean-PierreEgger,
OlivierGorceix,
GunterBorchert et Ronald McCarroll d’avoir
accepté
defaire
partie
de mon jury de thèse et d’avoirlu avec attention et
patience
ce mémoire.Je remercie la Communauté
Européenne
(contrat
n°CHRX-CT94-0505)
et l’OTAN(contrat
n°
CRG-960623)
d’avoirpris
encharge les frais
de mission au cours de mesdéplacements
auCERN,
à PSI et à Jülich.Je voudrais remercier tous les membres de la collaboration
européenne,
notamment:Gunter Borchert pour ses
explications
diverses sur lespropriétés
des cristaux deBragg,
sonchaleureux accueil
quand j’allais
àJulich,
sa bonne humeur et sagentillesse,
Detlev Gotta
qui
m’a initiéd’une façon inégalée
au monde desexpériences
sur accélérateurs.Je le remercie pour la
confiance qu’il
m’aaccordée,
pour son enthousiasme àrépondre
à mesquestions,
sesexplications
intéressantes sur lefonctionnement
duspectromètre,
sur laphysique
nucléaire et laphysique
desparticules,
et pour les discussionsfructueuses
que j’ai
eues avec
lui,
etqui
duraientparfois jusqu’à
4 heures du matin(!),
Jean-Pierre
Egger
pour sesexplications indispensables
sur lefonctionnement
desCCD,
pour sasympathie
et sasimplicité malgré
sesqualités
degrand physicien,
Leo Simons de n’avoir
jamais
hésité àrépondre
à mesquestions
sur lefonctionnement
de latrappe
cyclotron,
pour sa bonne humeur lematin,
pour le travail sérieuxqu’il a fait,
Dimitrios
Anagnostopoulos
qui
atoujours
étédisponible
pour m’aider dansl’analyse
desdonnées,
pour mefournir
les valeurs desparamètres qui
memanquaient,
discuter avec moi etm’encourager,
Klaus Kirch pour avoir
toujours
surépondre
à mesquestions
et pour nos discussionsenthousiastes et
intéressantes,
Peter
Hauser,
Didier Chatellard et MichelAugsburger
qui, grâce
à leur humour et à leurRashid pour sa bonne humeur et sa
sympathie
lors desexpériences
auCERN,
et
enfin,
mescollègues
allemands HubertGorke,
Stefan
Lenz
et Thomas Siems pour les bonset les mauvais moments
qu’on
apassés
ensemble.Nombreuses sont les personnes
que j’ai
connues au cours de ma thèse:Stéphane
Boucard avecqui j’ai partagé
le même bureaupendant
presque deux ans, ThomasCoudreau,
AntonioZelaquett-Khoury,
MatthiasVaupel, Pierre-François
Cohadon,
HichemEleuch,
LaurentVernac,
AlbertoBramati,
GaëtanMessin,
Jean-PierreHermier,
ThibautJonckheere,
Catherine
Schwob,
BenoîtGrémaud,
AstridLambrecht,
Agnès
Maître,
François
Nez,
BrunoManil,
Eric-Olivier LeBigot
etbeaucoup
d’autres. Je les remercie pour les motséchangés
qui ont fait
du laboratoire un lieusympathique.
Je voudrais
également
remercier Blandine Moutiers et Karine Gautier pour leur aide dans lesdifférentes
démarches administratives. Je remercie toutparticulièrement
Blandine d’avoir été pour moi nonsimplement
unecollègue,
mais une vraie amie. Avec son humour et sagentillesse,
elle aapporté beaucoup
desympathie
aux momentsqu’on
apassés
ensemble. Jela remercie pour son
aide,
sesencouragements
et son amitié. A ce propos,je
remerciespécialement Pierre-François
dem’avoir fait
lachronique
dutemps
ausecrétariat,
et toutes les personnesqui
se sont intéressées à monemploi
du temps, enespérant
que cela les a aidéesà penser à autre chose que la
physique!
Je n’oublierai pas de remercier Francesca Grassia et Yassine
Hadjar
pour avoirprêté
uneoreille attentive à mes
problèmes.
Je leur en suis reconnaissant.Un
grand
mercicollectif
à toutes les personnes du LPAN: RenaudPras,
GillesBorsoni,
SébastienThuriez,
GianniGiardino,
Vincent LeRoux,
NicolasBéchu,
Serge
Dreuil,
Guillaume
Machicohane,
Lucile deBilly,
MichèleLamoureux,
PierreCharles,
Annie DeCorte et bien d’autres pour leur aide et leur amitié.
Pour
finir,
je
voudrais remercier chaleureusement toute mafamille
qui
n’ajamais
cessé de me soutenir et dem’encourager
tout lelong
de meslongues
années d’études. Je dédie cemémoire tout
particulièrement
à monpère
àqui je
dois ma vocation pour laphysique,
etqui
était etqui
reste monprofesseur préféré.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE...5
1. NOTIONS FONDAMENTALES...9
1 1 INTRODUCTION AUX ATOMES EXOTIQUES ... 9
1 1.1.
Définition
et aperçuhistorique
... 91.1.2
Propriétés générales
des atomesexotiques ... 10
1.1 3 Formation des atomes exotiques et cascade atomique ... 10
1.2. MOTIVATION... 12
1 2 1 Mesure de la masse du pion ... 12
1 2 2 Etude du protonium... 14 2. DISPOSITIF
EXPÉRIMENTAL ... 19
2 1. INTRODUCTION ... 19 2 2 LA TRAPPE CYCLOTRON... 21 2 2 1 Introduction... 21 2.2.2 Description ... 22 2 23 Principe de fonctionnement... 23
2.2.4Réglage ...
24 2 3 LE SPECTROMÈTRE DE BRAGG... 252 3.1 Loc de Bragg...25
2 3
2 Acceptante
angulaire
d’un cristal ... 262 3.3 Cristaux de
Bragg
... 28 2 3 4 Géométrie duspectromètre ... 29
2 3 5 Lespectromètre
de Julich ... 32 2 4 LE DÉTECTEUR CCD... 35 2 4.1Description
... 35 2.4 2. Puits depotentiel
... 362.4 3. Lecture d’un CCD
(couplage
des charges)...37244
Bruit thermique
... 392 4.5 Fonctionnement du CCD ... 39
2 4 6
Caractéristiques
des CCD de Neuchâtel... 403. ANALYSE DES
DONNÉES...43
3.1. INTRODUCTION ... 43
3 2 POSITION DU PROBLÈME ...45
3 2.1
Spectres
de calibration ... 453 2 2. Spectres en énergie des atomes exotiques...46
3 3.1
Etude de la diffusion de charges (Charge-splitting)
... 483 3 2 Rejet du bruit de fond ...
513.3 3.
Principe du calcul...
523 3.4 Efficacité de la méthode ...
563 4 SPECTRE EN POSITION ... 56
3 5 CORRECTIONS AUX SPECTRES ... 60
3 5
1 Correction de la courbure du réflexe
... 603 5.2. Détermination du décalage entre les CCD
... 643 5
3 Elimination des pixels défectueux ...66
3 6 DÉTERMINATION DE L’ÉNERGIE DE LA TRANSITION ... 70
3 7 CALCUL DE LA LARGEUR DE LA RAIE ... 72
3 8 CORRECTIONS A L’ÉNERGIE...73
3.8.1. Correction due à
l’alignement
du CCD ... 733.8 2 Correction due à la rotation du cristal...75
3.8
3 Effet
de l’indice de réfraction du cristal - Correction de la loi deBragg
... 784. MESURE DE LA MASSE DU PION...81
4 1 INTRODUCTION ... 81
4 2 PRODUCTION DES PIONS ... 83
4 3 PRÉPARATION DE L’EXPERIENCE... 84
4 3 1 Transitions pioniques ...
844 3 2 Rate de calibration...56
4 3 3 Choix des cristaux ... 87
4 4 MESURES ... 87
4 4 1 Azote pionique ...
894.4 2 Calibration ... 90
4 5
ÉNERGIE
DE LA TRANSITION PIONIQUE ...934 5 1. Calcul de l’angle de calibration 03B8
Cu
... 944 5 2
Positions réelles de l’azote pionique... 95
4 5 2 1 Calcul de 0394X rot ... 95
4 5 2 2 Calcul de 0394X
align
.... 95 4 5 2 3 Défocalisation .. 97 4 5 2 4 Effets géométnques ... 974 5 3 Energie de l’azote pionique
... 984 6 CALCUL D’ERREURS ... 99
4 7 RELATIONS DE DISPERSION ... 101
4 7 1 Evaluation des corrections... 102
4 7 2
Résolution instrumentale et explosion coulombienne
... 1024 8 MASSE DU PION ... 103
4 9. RÉSULTATS ET DISCUSSION... 104
5.
SPECTROSCOPIE
X DU PROTONIUM ...1095 2 PRODUCTION DES ANTIPROTONS ... 110 5 3 PRÉPARATION DE L’EXPÉRIENCE ... 113 5 4 MESURES ... 115 5 4 1 Résolution instrumentale ... 115 5 4 2 Spectre de silicium ... 117 5 4 3
Hydrogène
antiprotonique ... 1185 5 DÉTERMINATION DES PARAMÈTRES DE L’INTERACTION FORTE POUR L’HYDROGENE ANTIPROTONIQUE 121
CONCLUSION...125
générale
Le
développement
des accélérateursmodernes,
fournissant des faisceaux intenses departicules,
apermis
un essorimportant
de laphysique
des atomesexotiques.
Un atomeexotique,
où un des électrons estremplacé
par une autreparticule
decharge négative,
est unsystème simple
d’ungrand
intérêt enphysique.
Eneffet,
suivant la nature de laparticule
et le choix de latransition,
l’étude de l’atomeexotique
peut
fournir desinformations,
soit sur laparticule
elle-même,
soit sur le noyau ou bien encore surl’interaction entre les deux
composantes
dusystème.
On a ainsi étudié la distributionde
charge
de nombreux noyauxatomiques,
en mesurantl’énergie
desrayons-X
émispar des atomes
muoniques;
aussi,
les masses dupion
et du kaon ont été déterminéespar
spectroscopie
des atomesexotiques appropriés.
Ainsi,
laphysique
des atomesexotiques
s’avère être un domainemultidisciplinaire qui
se situe à l’interface de laphysique atomique,
laphysique
nucléaire et laphysique
desparticules
élémentaires. Notreéquipe
s’intéresse surtout aux interactionsfondamentales,
et mène à cet effetune activité de recherche fondamentale tant au niveau
théorique
qu’expérimental.
Aucours de ma
thèse,
j’ai
été concerné par lapartie expérimentale qui
porte
sur laspectroscopie
deprécision
des atomesexotiques.
Plusparticulièrement,
nous nous sommes intéressés à deuxtypes
d’atomesexotiques:
les atomespioniques
et les atomesantiprotoniques.
Laprésente
thèse traite donc de deuxsujets
différentsqui
portent,
l’un sur laphysique
nucléaire,
l’autre sur laphysique
desparticules
élémentaires,
mais commeje
viens de lementionner,
les deuxsujets
tombent dans lemême cadre
expérimental,
celui des atomesexotiques:
le mêmedispositif
expérimental
est utilisé sous différentesconditions,
pour obtenir des résultatsdifférents.
D’une
part,
nous avonsporté
notre attention sur les atomesantiprotoniques, plus
particulièrement
sur les atomeslégers
commel’hydrogène antiprotonique (système
pH
oupp),
appelé
encore« protonium
», et l’héliumantiprotonique
(p
4
He
+
)
ainsique sur leurs
isotopes:
le deutériumantiprotonique
(pD)
et l’hélium 3antiprotonique
(p
3
He
+
paramètres
expérimentaux,
nécessaires audéveloppement
théorique
dupotentiel
d’interaction entre nucléons Net antinucléons
N.
D’autre
part,
nous nous sommes intéressés aux atomespioniques
dans le but demesurer la masse du
pion;
lepion
ou le méson-03C0 étant laparticule d’échange
del’interaction nucléaire forte entre hadrons à basse
énergie.
Le travail s’est déroulé dans le cadre d’une collaboration
européenne qui comprend,
enplus
de notre laboratoire(Laboratoire
KastlerBrossel),
un laboratoire allemand de l’Institut dePhysique
Nucléaire du Centre de RechercheScientifique
de Julich(IKP-KFA
Jülich)
1
,
un laboratoire suisse de l’Université deNeuchâtel
2
,
un deuxièmelaboratoire suisse de l’Institut Paul Scherrer
(PSI)
3
et un laboratoire grec del’Université
d’Ioannina
4
;
le laboratoire allemand étant leresponsable
de cette collaboration. Les différentes tâches du travail sont distribuées entre les différentsmembres de la collaboration.
Ainsi,
la formation des atomesexotiques
est de lacompétence
du groupe du PSI(L.M. Simons),
ladispersion spatiale
desrayons-X
pardes cristaux de
Bragg
est l’0153uvre du groupe de Julich(G. Borchert,
D.Gotta),
tandisque la détection des
rayons-X
relève de laresponsabilité
du groupe CCD de l’Institutde
Physique
de Neuchâtel(J.-P.
Egger).
Notreéquipe participe
auxmontages
etréglages
desexpériences,
à laprise
etl’analyse
desdonnées,
ainsiqu’au
calculthéorique
desénergies
des transitions X dans les atomesexotiques,
ce calcul étantindispensable
au bon déroulement desexpériences.
Les
expériences
se sont déroulées dans les centres de recherchespécialisés, capables
de fournir lesparticules
nécessaires à la formation des atomesexotiques.
Lesexpériences
portant
sur les atomesantiprotoniques
ont été effectuées auCERN
5
sur
l’anneau de
stockage d’antiprotons
de basseénergie
LEAR
6
,
tandis
quel’expérience
sur la masse du
pion
s’est déroulée au PSI où un faisceau intense depions
peut
êtreobtenu.
Ce mémoire
comporte
cinq
chapitres:
Dans le
premier chapitre,
nousrappellerons
des notions fondamentales sur les atomesexotiques,
nousparlerons
donc despropriétés
générales
de ces atomes et de certaines de leursapplications.
Nous ferons aussi le lien entre les atomesexotiques
et les deux1
Institut fur
Kernphysik -
Forschungszentrum Julich, D-52425 Julich,Allemagne
2
Institut de
Physique
de l’Université de Neuchâtel, CH-2000 Neuchâtel, Suisse3
Paul Scherrer Institut, CH-5232
Villigen
PSI, Suisse4
Department
of Physics,
University of Ioannina, GR-45110 Ioannina, Grèce5
Conseil
Européen
pour la Recherche Nucléaire connuaujourd’hui
sous le nom de LaboratoireEuropéen
pourla
Physique
des Particules, CH-1211 Genève 23, Suisse6
sujets
de cetravail,
tout en montrant l’intérêt queprésentent
les mesures que nous avons voulu effectuer.Ensuite,
dans le deuxièmechapitre,
nousprésenterons
ledispositif expérimental
qui secompose
principalement
de troisparties
nécessaires à la formation des atomesexotiques,
à ladispersion spatiale
et à la détection desrayons-X
émis par ces atomes lors de leur désexcitation. Nous discuterons des conditions deproduction
de cesatomes, de la
géométrie
duspectromètre,
et nousprésenterons
lescaractéristiques
desdétecteurs
utilisés,
qui
font d’eux un outilindispensable
à la réussite de nosexpériences.
Puis,
nous aborderons dans le troisièmechapitre,
la méthoded’analyse
des donnéesqui
consiste,
d’unepart,
àrejeter
le bruit de fondexpérimental
afin d’obtenir desspectres
avec un bonrapport
signal
surbruit,
et d’autrepart,
à calculerl’énergie
de la transition àpartir
de laposition
de la raie sur le détecteur et lagéométrie
duspectromètre.
Nousparlerons
aussi des différentes correctionsqu’il
fautapporter
à cesdeux
opérations.
Le
quatrième chapitre
est consacré à la mesure de la masse dupion.
Nous montreronsen détail comment les calculs et les corrections sont faits et nous
présenterons
notrerésultat sur la masse du
pion.
Enfin,
lecinquième
et dernierchapitre parle
del’expérience
despectroscopie
duprotonium.
Les calculs ne seront pas détailléspuisqu’ils
ressemblent bien à ceuxprésentés
dans leChapitre
4. Lesparamètres
de l’interaction forte du niveau2p
duChapitre
NOTIONS
FONDAMENTALES
Une définition
générale,
ainsi queplusieurs
propriétés
des atomesexotiques,
sontprésentées
dans lepremier paragraphe
de cechapitre.
Nous montrerons ensuite deuxexemples
d’application
aux atomespioniques
etantiprotoniques,
enprésentant
l’intérêt des mesures que nous avons voulu faire.
1.1.
Introduction
auxatomes
exotiques
1.1.1. Définition et aperçu
historique
Dans un atome
"ordinaire",
le noyau decharge positive interagit
avec desélectrons,
pour former des états
atomiques
liés.Lorsqu’un
électron de l’atome estremplacé
parune autre
particule,
différente del’électron,
on obtient ce que l’onappelle
un "atomeexotique".
Laparticule
enquestion
doit êtrechargée négativement
pour former desétats liés dans le
potentiel
coulombien du noyau, et a une masseplus importante
quecelle de l’électron. Le
plus
souvent, cetteparticule
est un muon,
03BC
-
unpion
03C0-, unantiproton
p ,
un kaon K- ou encore un03A3-hypéron
03A3-.Ainsi,
à titred’exemple,
enremplaçant
un électron de l’atome par un muon, unpion
ou unantiproton,
on formerespectivement
un atomemuonique, pionique
ouantiprotonique.
L’existence des atomes
exotiques
a étépostulée
par Wheeler[1] en
1947 ainsi que parFermi et Teller
[2],
juste après
la découverte du méson-03C0. Lespremières espèces
observéesexpérimentalement
via leurs émissions derayons-X
caractéristiques
des transitionsatomiques
ont été les atomespioniques
[3]
en 1952 àRochester,
puis
les atomesmuoniques
[4]
en 1953 à Colombia. Lapremière
observation des atomeskaoniques (K-mésoniques)
[5]
a été faite en 1965 àArgonne,
tandis que la formationdes atomes
03A3-hypéroniques [6]
etantiprotoniques
[7]
date de 1970 au CERN où ces1.1.2.
Propriétés
générales
des atomesexotiques
Les
propriétés
lesplus remarquables
des atomesexotiques
peuvent
être facilementcomprises
dans le cadre du modèleclassique
de Bohr.L’énergie
de liaisonEn
d’un niveauatomique n
est donnée par la formule de Balmer:où 03BC est la masse réduite du
système noyau-particule,
Z est lacharge
du noyau, 03B1 laconstante de structure
fine,
n le nombrequantique
principal
et c la vitesse de lalumière dans le vide.
Le rayon de Bohr
correspondant
rn est donné par:étant la constante de Planck divisée par
203C0,
et e lacharge
de l’électron. Comme lamasse de la
particule
estgrande
parrapport
à celle del’électron,
le rayon de Bohrcorrespondant
estpetit,
et laparticule
se trouve donc bien à l’intérieur ducortège
électronique,
même pour des valeurs de n relativementgrandes.
Dans la mesure où lenoyau
peut
toujours
être considéré commeponctuel,
l’atomeexotique
peut
être traité aupremier
ordred’approximation
comme étant un atomehydrogénoide,
puisquel’écrantage électronique
de lacharge
nucléaire n’intervient pas, ou du moins estnégligeable;
le facteur Z est alors entièrementapplicable.
Suivant la masse de laparticule,
on s’attend donc à desénergies
de transitions allant du keVjusqu’au
MeV. Pour les faibles valeurs de n, le rayon de Bohr de laparticule
estplusieurs
ordres degrandeur plus petit
que celui dans un atomeordinaire,
et le recouvrement des fonctionsd’onde de la
particule
et du noyau devientimportant.
Cette dernièrecaractéristique
faitdes atomes
exotiques
un outil excellent pour étudier la structure du noyau.1.1.3. Formation des atomes
exotiques
et cascadeatomique
En
principe,
la formation des atomesexotiques
est trèssimple.
Il suffit de ralentir laparticule
incidente dans lacible,
jusqu’à
uneénergie
dequelques
eV. A cetteénergie,
laparticule
a une vitessequi
est du même ordre degrandeur
que celle des électronsdans l’atome.
Lorsqu’elle
passe àproximité
d’un noyau, laparticule
est alors attirée par lechamp
coulombien de ce dernier.D’après
des affirmations communément admises sans démonstration[8,9,10],
il estsupposé
que laprobabilité
decapture
estplus grande
pour les états où le recouvrement des fonctions d’onde de laparticule
et dusystème électronique
estimportant.
Ainsi,
laparticule
remplace
dans laplupart
des cas 1 électron de la coucheK,
où la densitéélectronique
estplus grande.
Au moment de sacapture,
laparticule
a donc un rayon deBohr
égal
à celui d’un électron K.D’après l’équation
(1.2),
onpeut
calculer le nombrequantique
principal
nex de laparticule
lors de sacapture,
et on trouve facilement(pour
un électron
K, n
e
=1)
où 03BCex et 03BCe sont les masses réduites des
systèmes particule-noyau
etélectron-noyau
respectivement.
Pour lessystèmes
pp
etpD
on obtientn
ex
(pp)=30
etn
ex
(
pD)
= 35. Pour l’azotepionique
03C0
-14
N ,
la valeur nex ~ 16 est obtenue.On voit donc que la
particule
estcapturée
dans un état degrand
n et doit subir unecascade
atomique
pour atteindre le niveau fondamental. La cascadeatomique
semanifeste en un
premier
temps
par des transitions nonradiatives,
où l’atomeéjecte
sesélectrons par effet
Auger,
et en un secondtemps
par des transitions radiatives où la désexcitation seproduit
par émission dephotons
X.La durée de vie d’un atome
exotique
est limitée par la durée de vie de laparticule,
dans le cas où laparticule
estinstable,
ou par la durée de la cascadeatomique,
letemps
que met la
particule
pour atteindre le noyau. Dans le cas des atomeshadroniques,
laparticule
est alors absorbée par le noyau via l’interaction forte. Dans le cas des atomesmuoniques,
le muon sedésintègre
à la fin de lacascade,
ou bien il estcapturé
par le noyau via l’interaction faible. Letemps
decapture
de laparticule
et de la cascadeatomique
est relativement court parrapport
à la durée de vie de laparticule.
De cefait,
la durée de vie de l’atome
exotique
se trouve limitée par la durée de la cascadeatomique qui
est de l’ordre de10
-15
s.~ Pour
conclure,
notonsqu’il
y a en gros deuxrégimes
différents dans un atomeexotique.
Il est utile de se référer à la taille moyenne du noyauR
N
et le rayon moyen del’orbite de la
particule
<r
x
>
pour décrire ces deuxrégimes:
(i)
Régime hydrogénoïde:
R
N
<r
x
>
(ii)
Régime
nucléaire:R
N
~
<r
x
>
Le
régime hydrogénoïde
permet
la détermination de certainsparamètres
de laparticule,
comme la masse ou le momentmagnétique.
En outre, si on considère que lespropriétés
de laparticule,
ainsi que les niveauxd’énergie (calculés
parl’investigation
despropriétés
du noyauatomique,
ou de l’interaction de laparticule
avec le noyau.1.2.
Motivation
1.2.1. Mesure de la masse du
pion
La
question
de savoir si les neutrinos ont une masse non nulle est d’unegrande
importance
encosmologie.
Enfait,
les neutrinos sont de bons candidats pour lamatière cachée de l’Univers. Une masse non nulle des
neutrinos,
influencera la valeur de la densité del’Univers,
etpermettra
une meilleuredescription
de sonexpansion.
Une méthode utilisée au PSI pour mesurer la masse du neutrino
muonique
repose surla
désintégration
d’unpion
au repos[11,12].
Unpion
positif
(03C0
+
)
sedésintègre
pourdonner un muon
positif
(03BC
+
)
et un neutrinomuonique
(03BD
03BC
):
En écrivant le 4-vecteur
impulsion-énergie
del’équation
(1.4),
pour unpion
sedésintégrant
au repos, on remonte facilement à la masse du neutrinomuonique
aucarré
(m
2
v03BC
),
qui s’exprime
en fonction de la masse dupion
(m
03C0
+
),
la masse du muon(m
03BC
+)
etl’impulsion
du muon lors de cettedésintégration
dupion
au repos(p
03BC
+
):
Pour calculer la masse du neutrino
muonique,
il suffit de connaître les troisquantités
physiques figurant
au second membre del’équation
(1.5). L’expérience
effectuée auPSI pour mesurer la masse du neutrino
muonique
consiste à mesurerl’impulsion
du muon. La méthode utilisée a atteint uneprécision
telle que l’incertitude sur la massedu
pion
(±
2.5ppm)
donne laplus grande
contribution à l’erreur finale sur la masse duneutrino
muonique
(cf. § 4.9).
Afin de fournir une meilleure détermination de la massedu
neutrino,
une mesureplus
précise
de la masse du pion est souhaitable.D’autre
part,
la valeur laplus
précise
de la masse du pion, déterminée lors d’uneexpérience
au PSI par Jeckelmann et al.[13,14],
où les pions sont arrêtés dans dumagnésium
à l’état solide(
24
Mg),
présente
uneambiguïté
provenant
del’hypothèse
surle nombre d’électrons K
recapturés
de la cible. LaFigure
1-1 montre lespectre
mesuré de la transition4f ~
3d dumagnésium
pionique.
L’asymétrie
de la raie estreproduite
en majeure
partie
par deuxpics.
Lepic
principal
est attribué à laprésence
de 1 électron dans la couche K lors de la transitionpionique
4f ~
3d,
le second à zéro électron dansconfiguration possible
consiste à attribuer 2 électrons-K à lacomposante
principale,
et 1 électron-K à la seconde(solution B) [15]:
m
03C0
-
(A)
= 139.56782 ± 0.00037 MeV(1.6)
m
03C0
-
(B)
= 139.56995 ± 0.00035 MeV(1.7)
Figure
1-1Spectre
en énergie de la transition4f ~
3d dumagnésium
pionique, enregistré avec unspectromètre à cristaux de quartz de type DuMond [13] L’axe des x est en unités optiques La
fonction
d’ajustement
est la somme de 3 pics attribués à zéro, un et deux électrons présents dans la couche K durant la transition du pion.Le
changement
entre ces deux solutions a unimpact
important
sur la masse du neutrinomuonique
au carré. La solution A mène à une valeurnégative
à 6.2 déviationsstandards
(équation
(1.8)),
alors que la solution B donne une valeurcompatible
aveczéro
(équation
(1.9)) [16]:
Vue
l’importance
desimplications,
une mesureindépendante
de la masse dupion
étaitproblèmes
derecapture
électronique
de la ciblesolide,
l’utilisation d’un milieu gazeux estindispensable.
Ainsi,
l’écrantage
électronique
n’intervient pas etl’ambiguïté
de la détermination de la masse dupion
n’existe pas. Cela estpossible grâce
à l’utilisation d’unetrappe
cyclotron.
L’énergie
de la transition est mesurée à l’aide d’unspectromètre
deBragg
de haute résolution.1.2.2. Etude du
protonium
Lorsqu’un
antiproton
est arrêté dans del’hydrogène,
un atomed’hydrogène
antiprotonique,
appelé
plus
couramment «protonium
» et notépp ,
pourrait
se former suivant la réactionL’électron de l’atome
d’hydrogène
estéjecté
par effetAuger.
L’atomeexotique
pp
setrouvant dans un état très excité
(état
degrand
n),
se désexcitera par effetschimiques
ou coulombiens(menant
à la dissociation ou à une excitation rotationnelle etvibrationnelle de la molécule
d’hydrogène
H
2
),
par effetAuger
externe(impliquant
l’ionisation des molécules
d’hydrogène
voisines),
ou par émission derayons-X.
Dans un gaz, où les collisions entre les molécules voisines
d’hydrogène
sont trèsréduites,
la cascadeatomique
de l’atomepp
estplus régulière
et la désexcitation de l’atome par émission derayons-X
estprédominante.
A la fin de lacascade,
lorsque
l’antiproton
atteint un état depetit
momentangulaire,
il s’annihile avec leproton
par l’intermédiaire de l’interaction forte. L’interaction forte entre leproton
etl’antiproton
induit undécalage
del’énergie
desplus
bas niveauxatomiques
parrapport
à leursvaleurs
purement
électromagnétiques,
alors que l’annihilation réduit la durée de vie duniveau,
et les transitions X de ce dernier se trouvent doncélargies.
Des mesures
précises
dudécalage
enénergie
et del’élargissement
des niveauxatomiques,
livrent deprécieuses
indications sur la nature et la forme de l’interactionforte
agissant
entre nucléons N et antinucléonsN
àénergie
nulle.Dans le cadre de la théorie des
collisions,
l’amplitude
dediffusion,
qui
contient toute laphysique
de l’interactionprojectile-cible,
peut
êtredéveloppée
dans une base depolynômes
deLegendre,
pour être alorsquantifiée
selon le nombrequantique
relatif aumoment
cinétique
l.Ainsi,
on faitapparaître séparément
la contribution des ondes dediffusion
partielles
S(pour
l =0),
P(pour
l =1),
etc...(voir
par
exemple
[ 17]
ou[18]).
Le
problème
revient dans ce cas à déterminer lesamplitudes
de diffusionspartielles f
l
,
quantifiées
selon l.A
énergie
nulle,
les valeurs limitesdes f
l
sontappelées
les «longueurs
de diffusion » alcorrespondant
aux ondes de diffusion définies par l.Ainsi,
l’amplitude
totale dediffusion à
énergie
nulle, peut
êtreexprimée
en fonction deslongueurs
de diffusion al. Leslongueurs
de diffusions constituent donc lesparamètres importants
pour l’étude de l’interaction forte aux faiblesénergies.
Dans uneexpérience
dediffusion,
leslongueurs
de diffusion sont obtenues parextrapolation
desamplitudes
de diffusion àénergie
nulle.A ce
stade,
remarquonsqu’il
existe uneanalogie
entre la diffusion à basseénergie,
extrapolée
àénergie
nulle,
et la mesure directe de l’effet de l’interaction forte dans lesatomes
exotiques,
soit ledécalage
etl’élargissement
hadroniques
des niveauxatomiques.
Eneffet,
ledécalage
etl’élargissement
d’un niveau(n,l)
sont reliésdirectement à la
longueur
de diffusion de l’ondel,
par la relation connue sous le nomde formule de Deser
[19],
etqui
s’écrit enpremière approximation
sous la formegénérale
suivante:où 03B5had :
décalage
et0393
had
:
élargissement
hadroniques
du niveau(n,l)
de l’atomepp ;
a
pp
:
longueur
de diffusioncomplexe
duproton
et del’antiproton.
En mesurant les
paramètres
de l’interaction forte dans un atomeexotique,
nousaccédons alors directement aux
longueurs
de diffusions.Les atomes
hadroniques
forment un outilexceptionnel
pour l’étude de l’interactionforte aux faibles
énergies.
Ce domained’énergie, important
pour lacompréhension
dessymétries
de l’interaction forte et de leurs mécanismes debrisure,
restecependant
malcompris,
tant au niveauexpérimental
quethéorique.
Eneffet,
aux faiblesénergies
(grandes
distances),
la force entre lesquarks
augmente
avec la distance et l’utilisationd’une théorie
perturbative,
valable seulementquand
les forces d’interaction sontfaibles,
devientimpossible
cequi
implique
descomplications
énormes dans lescalculs. D’autre
part,
l’extrapolation
des résultats desexpériences
de diffusion àénergie
nulle restetrop
imprécise.
L’évaluation des
paramètres
de l’interaction forte dans les atomeshadroniques
permet
une mesure directe des
longueurs
dediffusion,
évitant ainsi lesproblèmes
d’extrapolation
àénergie
nulle rencontrés avec uneexpérience
de diffusion. D’autrepart,
on a une distinctionparfaite
entre les ondes de diffusion(S,
P,
...),
aussi bienqu’une
distinction entre les contributions de diffusionélastique
(décrite
par03B5
had
)
etPour une
description plus quantitative, plusieurs
modèles ont étédéveloppés
pour étudier l’interaction nucléons-antinucléons(NN)
dans les atomeshadroniques.
Cesmodèles décrivent les états liés de
l’antiproton
avec le noyau etpermettent
deprédire
ledécalage
etl’élargissement hadroniques
des niveaux. Une méthode habituelle pourdécrire l’interaction
NN
se base sur unpotentiel optique (complexe)
dont lapartie
réelle dérive du
potentiel
deParis,
parapplication
de la transformation deG-parité,
alors que lapartie
imaginaire,
décrivantl’annihilation,
estajoutée
d’unefaçon
phénoménologique
[20].
Dans le Tableau 1-1 nous montrons les
prédictions
de différents modèles pour les deuxpremiers
niveauxatomiques
duprotonium.
La structurehyperfine
de ces deux niveauxest notée
(1
1
S
0
,
)
1
S
3
1
et
(2
3
P
2
,
1
,
2
P
3
2
1
P
1
,
2
3
P
0
),
car dans l’atome duprotonium,
la structurehyperfine
est du même ordre degrandeur
que la structure fine. Onrecouple
alors lesspins
duproton
et del’antiproton
pour donner le label final. Les calculsthéoriques
pour ces niveaux ne sontcependant
pas trèsconsistants,
cequi
montrequ’un
travail au niveauthéorique
reste à faire.Tableau 1-1:
Décalages
03B5had etélargissements
0393hadhadroniques
des premiers niveauxhyperfins
duprotonium (notation: n 2S+1LF, où S est le spin total du proton et de
l’antiproton),
calculés avecdifférents
modèlesVM(03B5 had
) valeurs moyennes du
décalage hadronique
03B5haddu groupe des trois transitions(2
3
P
2
,
2
3
P
1
,
2
1
P
1
)
calculées pour chacun desdifférents
modèles en tenant compte despoids
statistiques
Du côté
expérimental,
seuls lesparamètres
du niveau 1s ont été mesurés directement(Tableau 1-2).
Laprécision
obtenue n’a paspermis
la résolution de la structurehyperfine.
Ce niveau est d’ailleurs trèslarge (800
eV)
à cause de l’annihilation duproton
avecl’antiproton.
Aucune mesure dudécalage
du niveau2p
n’a été faite.L’élargissement hadronique
de ce niveau a été déduit indirectement durapport
d’intensité de toutes les transitions L alimentant le niveau2p,
et la transition K03B1Figure
I-2:Séparation
des niveaux2p hyperfins
(en haut) et cascade atomique 3d ~2p
~ 1s (en bas)dans le protonium. Les calculs
électromagnétiques
0394B
QED
sont pris de [28], ledécalage
Tableau 1-2: Mesures
expérimentales
dudécalage
03B5had et del’élargissement
0393hadhadroniques
des niveaux1s et
2p
duprotonium.
Notonsqu’aucune
mesure n’aété faite
pour ledécalage
du niveau2p,
alors que
l’élargissement
de ce niveau a été mesuré indirectement.Une mesure directe des
paramètres
de l’interaction forte du niveau2p
peut
être réalisée à l’aide d’unspectromètre
deBragg
de haute résolution[33].
LaFigure
1-2 montre laséparation
des niveauxhyperfins
2p
obtenue avec le modèle Dover-Richardincluant les effets de l’interaction forte
[27,34].
Ledécalage
etl’élargissement
hadroniques
étantplus importants
pour le niveauhyperfin
2
3
P
0
que pour les autres, onpeut
diviser ces niveaux en deux sous-groupes:(2
3
P
2
,
,
1
P
3
2
2
1
P
1
)
et(2
3
P
0
).
Avec laprécision prévue
de ~ 0.3 eV de notrespectromètre,
nous nous attendons àpouvoir
mesurer ledécalage
etl’élargissement
du niveau2
3
P
0
ainsi que ledécalage
etl’élargissement
moyens du sous-groupe(2
3
P
2
,
,
1
P
3
2
2
1
P
1
).
Notons que les mesuresantécédentes
opéraient
avec uneprécision
de - 160 eV.Les
techniques
expérimentales
utilisées pour la réalisation de cette mesure et celle de la masse dupion
fontl’objet
duchapitre
suivant.Chapitre
DISPOSITIF
EXPERIMENTAL
2.1.
Introduction
L’appareillage expérimental
se composeprincipalement
de troisparties :
1)
latrappe
cyclotron,
2)
lespectromètre
deBragg,
3)
le détecteur CCD.A cela
s’ajoute
bienentendu,
les accélérateurs departicules
des centres de recherchespécialisés
oùl’expérience
doit se dérouler.La
trappe
cyclotron
se connecte à laligne
du faisceau pour décélérer etcapturer
lesparticules
incidentes afin de former les atomesexotiques
à étudier. Lespectromètre
seconnecte à la
trappe
pour recevoir lesrayons-X
émis par ces atomes lors de leursdésexcitations,
et les diffracte à l’aide de cristaux deBragg
sur le détecteur CCDmonté sur le bras du
spectromètre.
Les différentesparties
sont interconnectées enrespect
de lagéométrie
de diffraction derayons-X
par les cristaux deBragg.
Le tout est maintenu sous vide pour éviter l’atténuation desrayons-X
due àl’absorption
dansl’air. La
Figure
2-1 illustrel’image globale
souslaquelle
seprésente
ledispositif
expérimental.
Dans les
paragraphes
qui
suivent,
on trouve unedescription
détaillée des différentesparties
citées ci-dessus. Nous commencerons par uneexplication rapide
dufonctionnement de la
trappe
dont le rôle se limite à la formation des atomesexotiques
dans les meilleures conditionsenvisageables.
Lespectromètre
deBragg
recevra uneattention
particulière
vue sonimportance majeure
dans la détermination desénergies
des transitions radiatives.
Enfin,
on donnera unedescription
détaillée du CCDpuisqu’elle
estindispensable
à lacompréhension
de la formation desspectres.
Cettedernière
opération
nécessiteplusieurs
étapes
définies par la structure même duCCD,
Figure
2-1 Vueglobale
dudispositif expérimental.
Lesparticules
sont arrêtées à l’aide du champmagnétique
dans la cible gazeuse au centre de la trappe cyclotron. Lesrayons-X
des atomesainsi
formés,
sontdispersés
selon leursénergies,
parréflexion
sur les cristaux En utilisant desdétecteurs CCD, on peut déterminer
précisément l’angle
dediffraction
des rayons-X, et obtenirainsi une mesure
précise
del’énergie
L’utilisation de deux bras duspectromètre
permet2.2. La
trappe
cyclotron
Figure 2-2: La trappe
cyclotron
lors de son installation dans la zoneexpérimentale
03C0E5 au PSI, pourl’expénence
sur la mesure de la masse du pion.2.2.1. Introduction
Les
premières expériences
visant le domaine de laphysique
des atomesexotiques,
ontutilisé des milieux modérateurs solides ou
liquides
dans le but d’arrêter lesparticules
incidentes. De tels milieux ne conviennent pas pour effectuer nos
expériences
sur lesatomes
antiprotoniques
ou les atomespioniques.
En
fait,
leproblème primordial
dans laspectroscopie
des atomesantiprotoniques
atoujours
été la faiblestatistique
dans lesraies,
même avec les intensités des faisceauxde
particules
modernesqui
peuvent
atteindrequelques
5 10
8
p/heure
auCERN-LEAR. L’atome
pp
étant relativementpetit
etélectriquement
neutrepeut
traverser les atomes voisins. Il estsoumis,
lors des collisions avec les moléculesH
2
du milieumodérateur,
à unchamp électrique
intense et fluctuant. L’effet Stark lève alors ladégénérescence
du momentangulaire,
et les étatsatomiques
semélangent,
cequi
perturbe
la cascade del’antiproton
vers l’état fondamental. Ceci mène à uneprincipal).
Parconséquence,
le taux des transitions X entre étatsatomiques
de faible nse trouve considérablement réduit
[35].
Comme cet effetdépend
de laprobabilité
decollision avec les atomes
voisins,
il estprépondérant
dans les milieuxdenses,
c’est àdire les milieux solides et
liquides.
En ce
qui
concerne les atomespioniques,
leproblème
vient de larecapture
d’électrons du milieu modérateur. Commeexpliqué
au§
1.2.1,
une ionisation totale de l’atomepionique
est nécessaire pour une bonneinterprétation
du résultatexpérimental.
Or,
pour les atomes
plus légers
que lemagnésium,
l’ionisation totale est atteinte par effetAuger
lors de la cascadeatomique
dupion. Cependant,
dans un solide ou unliquide,
larecapture
électronique
est inévitable vu le nombre d’électronsprésents
auvoisinage
del’ion
pionique.
On se retrouve en fin decompte
avecquelques
électrons dans lecortège atomique.
On
peut
s’affranchir desproblèmes
cités ci-dessus en utilisant un milieu gazeux pourarrêter les
particules.
Eneffet,
lesprobabilités
de collisions et derecapture
électronique
deviennent très faibles dans un gaz. L’utilisation d’un milieu gazeuxnécessite une nouvelle
technique
de décélération. Ici intervient latrappe
cyclotron
(Figure
2-2).
2.2.2.
Description
La
trappe
cyclotron
est undispositif
destiné à ralentir lesparticules
incidentesjusqu’à
leur arrêt en son centre, où se trouve le gaz
cible,
afin de former les atomesexotiques
[36].
Elle est constituéeprincipalement
de deux bobinessupraconductrices
refroidies à l’héliumliquide, qui
engendrent
unchamp magnétique
de 2.8 Teslas au centre del’appareil (Figure
2-3).
2.2.3.
Principe
de fonctionnementLe processus de décélération diffère selon
qu’on
opère
avec desparticules
stablescomme les
antiprotons,
ou instables comme lespions.
Dans le cas des
antiprotons,
le centre de latrappe
estrempli
de gaz. Le gaz est isolé duspectromètre
et de laligne
dufaisceau par des fenêtres en
Kapton~
1
.
Al’entrée de la
trappe,
lesantiprotons
sontpris
par lechamp magnétique engendré
par les
bobines,
et décrivent alors unetrajectoire
circulaire à cause de la forcede Lorentz. Suite aux collisions
successives
qu’ils
subissent dans le gaz,les
antiprotons perdent progressivement
de leurénergie cinétique,
et orbitent avecun rayon de
plus
enplus petit, jusqu’à
atteindre le centre de la
trappe
où ils sontarrêtés
après
avoir effectué une centaine de révolutions(Figure
2-4).
Figure
2-4: Suite aux collisionsqu’elles
subissent dans le gaz, et sous l’action du
champ
magnétique,
lesparticules
décrivent unespirale
qui les amènent au centre de la cible gazeuse où elles sont stoppées
Les
pions
étant desparticules
instables(durée
de vie = 26ns),
il faut les arrêter très vite avantqu’ils
ne sedésintègrent.
Les collisions des
pions
avec le gaz nesont pas suffisantes pour les ralentir
rapidement.
Enplus,
à cause desconditions de
production
(cf. § 4.2),
le faisceau a une extensionspatiale
assezgrande
(diamètre ~
10cm)
et unetrajectoire régulière
amenant lespions
au centre du gaz comme dans le cas des
antiprotons
n’est pasenvisageable.
Dans ce cas, des modérateurs
larges
etfins en
polyéthylène,
et unepetite
ciblegazeuse
cylindrique
sont utilisés. Lesmodérateurs sont
placés
sur le parcoursdu faisceau de pions, alors que la cible gazeuse est installée au centre de la
trappe
(Figure
2-5).
Lespions
perdent
pratiquement
toute leurénergie cinétique
dans lesmodérateurs et sont arrêtés dans le gaz de la chambre
cible,
qui
forme ainsi la sourceFigure
2-5 Plusieurs modérateurs sontutilisés pour ralentir les pions
rapidement
et les arrêter dans la cible gazeuseplacée
au centre dede
rayons-X.
Larépartition
despions
dans la cible estuniforme,
cequi
assurel’homogénéité
desrayons-X
émis.La cible gazeuse est constituée d’un
cylindre
enKapton~
de 50 03BCmd’épaisseur,
de 6cm de diamètre et de 10 cm de
longueur.
Ellepeut
êtredéplacée
horizontalement enavant et en arrière de
façon
à libérer le centre de latrappe
cyclotron
pour y introduireune cible
solide,
comme celle utilisée pour la calibration(cible
en cuivre parexemple).
2.2.4.
Réglage
Le résultat
dépend
étroitement des conditions initiales et donc del’injection
desparticules
dans latrappe.
Leréglage
del’injection
est uneopération
délicatequi
s’effectue à l’aide de
plusieurs dégradeurs
fins et d’un scintillateur. Lesdégradeurs
sont desimples
feuilles minces enplastique
et sont utilisés pour éviter que le faisceaune sorte de la
trappe.
Placé à l’entrée de latrappe,
le scintillateur a pour rôle dedélivrer un
signal optique
lors de la traversée du faisceau. Cesignal,
capté
par unphotomultiplicateur,
est transformé en unsignal
électrique
qui
nous donne une mesuredu flux des
particules
qui
sontinjectées
dans latrappe,
et aussi sur lafaçon
dont ellessont
injectées.
Des détecteurs enSi(Li)
ou en Ge sont utilisés pour contrôlerl’injection
en mesurant le taux de