• Aucun résultat trouvé

Note_protection_drosophila-CTIFL

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Note_protection_drosophila-CTIFL"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Mise à jour du 28 Avril 2016

Protection phytosanitaire des Petits Fruits Rouges Contre Drosophila suzukii en 2016

Eléments techniques à prendre en considération

Bilan (toutes cultures) de la situation 2014

• Fortes captures hivernales comparé aux autres hivers et pas suffisamment de froid pour

« casser » le cycle biologique

• Attaques plus précoces en 2014 qu’en 2013 (dès début mai sur cerises précoces en régions septentrionales)

• De « nouvelles » espèces attaquées : abricot, pêche, figue, prune (quetsche et mirabelle), raisin.

• Populations en augmentation régulière depuis 2011.

Bilan (toutes cultures) de la situation 2015

• La période hivernale avec des températures douces a de nouveau été favorable au maintien des populations

• Attaques précoces, dès les premières variétés de cerises (début mai en zones sud)

Conditions climatiques estivales défavorables au développement de Drosophila suzukii

• Réduction des dégâts dès fin juin.

• Situation généralement maîtrisée sur fraise et framboise (avec des mesures de prophylaxie et des traitements). Quelques dégâts sur fraise autour du mois de mai puis sur fraises et framboises remontantes en septembre. Sur framboise, la maitrise de la situation dépend aussi de la fréquence de cueille (récolte tous les deux jours).

• Pas de dégâts commerciaux en 2015 sur abricot, pêche, prune, raisin.

Quelle situation en 2016 ?

Bien que les conditions climatiques de l’été 2015 aient été défavorables au développement de l’insecte, les populations de D. suzukii se sont bien reconstituées en automne en particulier en raison du retour des populations à leur environnement naturel .

L’hiver doux n’a pas permis de faire chuter de façon significative les populations et la pression en ce début de printemps est donc très importante, globalement intermédiaire entre celle de 2014 et celle de 2015. Toutefois, la pression de l’année est impactée par la climatologie tout au long de la saison.

SYNDICAT DES PRODUCTEURS DE MYRTILLE DE FRANCE

S.P.M.F

ASSOCIATION NATIONALE CASSIS GROSEILLE

A.N.C.G

A.D.I.D.A.

(2)

Il faut donc craindre une année difficile en termes de gestion de D. suzukii si les conditions des mois à venir restent favorables à l’insecte. Seules des conditions climatiques chaudes et sèches pourraient limiter le développement de l’insecte.

Focus sur les petits fruits rouges : Ils sont concernés à différents degrés par ce ravageur. De plus, la pression de D. suzukii diffère selon les bassins de production. Ainsi selon les régions, les cultures de framboises et de mûres ont été touchées en même temps que celles de cerises. Celles de myrtilles ont présenté ensuite des dégâts, puis ce sont celles de groseilles, avec des dégâts localisés en 2014.

Aucun dégât n’a été rapporté jusqu’à présent sur cassis, des suivis sont effectués à la récolte.

Le but de la protection est de maintenir les populations de D. suzukii au niveau le plus bas et d’éviter les pullulations à partir de mi-juillet dans les secteurs les plus favorables.

Intérêt de la prophylaxie

Tout doit en effet être fait pour éviter la pullulation de l’insecte dans les cultures. La mise en œuvre des mesures prophylactiques est de première importance dans le maintien des populations de D.

suzukii à un faible niveau. Il est donc recommandé de :

 Sur cassis et groseille, maintenir un enherbement bas et aérer au maximum la culture ;

 Sur framboise et mûre, le maintien de l’enherbement n’est pas forcement recommandé ;

 Récolter les fruits avant la sur maturité ;

 Sortir les écarts de tri de la parcelle et les fruits tombés au sol. Les éliminer de façon rigoureuse pour éviter toute contamination ou développement de la population. Il est par exemple conseillé de mettre les fruits écartés dans des sacs poubelles ou autres contenants fermés hermétiquement ou encore dans une benne couverte d’une bâche de couleur foncée et laisser quelques jours au soleil (solarisation). Privilégier plusieurs petits contenants à un gros, attendre plusieurs jours avant de ré-ouvrir le contenant. Préférer une ouverture en conditions froides afin d’éviter la sortie des adultes ;

 Réfrigérer la récolte le plus rapidement possible avec une température basse compatible avec la commercialisation des fruits. Raccourcir au maximum le délai de stockage.

Selon la culture, la prophylaxie est plus ou moins complexe à mettre en œuvre par rapport aux écarts de tri. En effet, les cadences de cueille habituelles (2 à 3 jours) en framboise permettent une élimination régulière des fruits suspects. En revanche, la prophylaxie encourage à renforcer les cadences de cueille en myrtille et en mûre (habituellement hebdomadaires).

Enfin, pour le cassis et la groseille, la mécanisation de la récolte ne permet pas de mettre en place une prophylaxie efficace puisque la récolte est terminée lors du pic de présence de l’insecte.

Anticiper les stratégies de protection

Prendre le temps avant la saison de réfléchir aux stratégies possibles à mettre en place sur chacune des parcelles de l’exploitation en fonction :

- De la connaissance biologique de D. suzukii, - Des dates de récoltes potentielles,

- Des possibilités de mise en œuvre de la prophylaxie sur l’exploitation,

- Du mode d’action, des niveaux d’efficacités et des Délais Avant Récolte (DAR) des spécialités homologuées,

- Des méthodes complémentaires existantes.

Rappel sur la biologie de Drosophila suzukii

D. suzukii est une espèce invasive de drosophile capable de pondre sur des fruits sains avant leur maturité. Elle est présente toute l’année dans les zones de production où elle a été identifiée. Elle vit potentiellement sur tout le territoire français en métropole dans la mesure où elle peut faire son cycle complet sur des espèces sauvages comme le sureau, la ronce ou l’arbousier (liste non exhaustive). Elle peut pondre dans les fruits dès la véraison.

(3)

Du fait de la présence de l’insecte sur l’ensemble du territoire, l e potentiel de développement de D.

suzukii en 2016 est important. Il convient de mettre en œuvre tous les moyens de connaissance de l’évolution des populations dès le début de saison. Cela passe par un suivi, si possible, à l’échelle de la parcelle pour détecter la présence et appréhender la pression de l’insecte. Voir « protocole pour le piégeage de D. suzukii » disponible sur le site ctifl.fr, « le Point Sur » n°6, juin 2014, Drosophila suzukii (http://www.ctifl.fr/Pages/Kiosque.aspx?idTypePublication=9).

Les réseaux d’épidémio-surveillance locaux complètent via les Bulletins de Santé du Végétal les données de vol. Consultez-les régulièrement sur le site de votre DRAAF.

Une surveillance des dégâts à la récolte avec mise en élevage est nécessaire en cas de doute. Les émergences d’insectes sont surveillées et les adultes sont identifiés.

La stratégie Drosophila suzukii

La protection contre D. suzukii doit être envisagée si la présence de l’insecte est avérée (identification dans la parcelle ou sur une parcelle voisine). Selon les zones de production, toutes les variétés sont susceptibles d’être attaquées, avec un risque accru pour les variétés de framboises remontantes ou tardives (cueille à partir d’août selon la zone géographique ainsi que le mode de conduite). La stratégie mise en place doit pouvoir répondre à toutes les situations.

Attention au respect des DAR !

Le choix de la stratégie de lutte se fera donc en fonction des caractéristiques de la parcelle (conditions environnementales), de la présence ou non de Drosophila suzukii, et des caractéristiques (efficacité, DAR…) des produits utilisés.

La sensibilité de la parcelle est liée aux conditions environnementales et à la présence d’autres Rubus attractifs à proximité.

Rappel sur le mode d’action et les conditions d’application des différentes substances actives contre Drosophila suzukii

Les cultures sur lesquelles les produits peuvent être utilisés sont listées dans le tableau page suivante. Les substances actives disponibles sur cerise sont indiquées dans la note spécifique à cette culture.

Lambda-cyhalothrine : agit sur les adultes de D. suzukii. L’efficacité contre Drosophila suzukii est encore à l’étude mais celle de la lambda-cyhalothrine semble supérieure à l’efficacité des autres produits adulticides. L’emploi de cette substance active peut entraîner des pullulations d’acariens jaunes (Tetranychus urticae). DAR : 7 jours ou 14 jours selon la spécialité commerciale.

Thiaclopride : ce produit présente une faible efficacité sur D. suzukii et n’est donc pas prioritairement utilisé contre ce ravageur. DAR : 3 jours.

Spinosad (Autorisation de mise sur le marché provisoire - au titre dérogatoire en application de l’article 53 du règlement CE 1107/2009 – (AMM 120j) du 14 avril 2016 au 14 août 2016) : agit sur les adultes de D. suzukii mais le niveau d’efficacité est à confirmer.

Utilisable en AB. A positionner en complément des autres traitements, peu de temps avant la récolte si présence de Drosophila suzukii. DAR de 7 jours.

Spinetoram (Autorisation de mise sur le marché provisoire - au titre dérogatoire en application de l’article 53 du règlement CE 1107/2009 – (AMM 120j) du 25 avril 2016 au 25 août 2016) : agit sur les adultes de D. suzukii mais le niveau d’efficacité est à confirmer. A positionner en complément des autres traitements, peu de temps avant la récolte si présence de Drosophila suzukii. DAR de 3 jours.

En cas de pression de D. suzukii (détection des premiers dégâts dans la parcelle ou les parcelles proches), il est indispensable d’appliquer un produit adulticide entre les cueillettes dans le respect des DAR. En effet, seul un produit avec un DAR de 3 jours pourra être utilisé dans le cas de cueillettes rapprochées (voir page suivante pour les produits commerciaux avec un DAR de 3 jours).

(4)

Caractéristiques des produits pour la lutte

Drosophila suzukii.

Attention : des essais visant à évaluer l’efficacité des produits mentionnés ci -dessous sont toujours en cours. Il s’agit d’une appréciation donnée sur la base de résultats parfois partiels (nombre d’essais limités).

Matière active Spécialités commerciales DAR

Nombre maximum d’applications

Cultures concernées Spectre prioritaire

Lambda cyhalothrine** CAZEON, CORANO, KARAIBE PRO, KARATE AVEC TECHNOLOGIE ZEON, KARATE ZEON, KARATE XFLOW, KUSTI, REALCHEMIE LAMBDA- CYHALOTHRIN 100 CS, SCIMITAR, SENTINEL (PRO), TRAFO, ZELAMBDA,

7 jours 2 Cassis, groseille, myrtille, airelle, sureau noir, mûre (mornus sp.) cynhorodon, azerolier

Adultes

AGROTECH-LAMBDA-CYHALOTHRINE 100 CS, HALLMARK AVEC ZEON, KARATE XPRESS, NINJA (PRO), POOL

14 jours 4

Thiaclopride ALANTO, CALYPSO, CAZOLIPO, COUSTO, ZYPSO

3 jours 2 Cassis, groseille, myrtille, airelle, sureau noir, cynhorodon, azerolier, framboise, mûre (mornus sp.) et autres rubus hybrides.

Œufs Jeunes larves

Spinetoram**

Autorisation de mise sur le marché provisoire - au titre dérogatoire en application de l’article 53 du règlement CE 1107/2009 – (AMM 120j) du 25 avril 2016 jusqu’au 25 août 2016

GF-1640 3 jours 2 Framboise et myrtille. Adultes

Spinosad**

Autorisation de mise sur le marché provisoire - au titre dérogatoire en application de l’article 53 du règlement CE 1107/2009 – (AMM 120j) du 14 avril 2016 jusqu’au 14 août 2016

Success 4, Musdo 4 7 jours 2 Framboise, myrtille et

groseille.

Autorisé en AB

Adultes

**Efficacité bonne à moyenne pour ces trois molécules d’après les références bibliographiques mais efficacité à confirmer dans des essais complémentaires en parcelle.

(5)

Recherche d’autres méthodes de protection contre les pullulations de Drosophila suzukii

Point sur les connaissances actuelles :

Conjointement à la mobilisation pour disposer immédiatement de solutions efficaces permettant une protection des fruits contre D. suzukii, des travaux sont entrepris pour identifier d’autres méthodes de protection qui pourraient à terme compléter les solutions utilisables.

Parmi ces méthodes on peut noter notamment les travaux entrepris sur :

Protection par filets anti-insectes

Fraise

• Synthèse de 4 années d’essais : Bonne diminution des dégâts D. suzukii sur fruits.

• Privilégier un filet à maille très fine : si possible inférieure ou égale à 0.8x0.8mm.

• Plus le filet est mis en place tard, moins il y a d’impact sur la régulation naturelle des autres ravageurs

• Pas d’impact significatif sur la température et l’hygrométrie

• Baisse du rendement commercial dans certaines situations, variable en fonction des variétés et pas compensé par l’efficacité sur D. suzukii.

• Si dégâts sous les filets, bonne rémanence des traitements complémentaires sous filet.

Framboise :

 Utilisation depuis 6 ans

 Si la situation est saine lors de l’installation, bonne efficacité contre D.suzukii.

 Pas de perte de rendement remarquée.

 La pollinisation doit être gérée différemment.

Piégeage massif

- Des systèmes de piégeage massif de D. suzukii sont commercialisés pour la protection des cultures de petits fruits rouges. Ces systèmes n’ont pas prouvé leur efficacité à ce jour dans les essais réalisés sur cerise. Le volume des arbres de cerisier constitue un frein au développement de cette méthode qui pourrait être intéressante sur petits fruits rouges. En 2015, un essai de piégeage massif sur framboise a été mené par l’ADIDA. L’essai ne permet pas de différencier les parcelles avec ou sans piégeage massif.

- En revanche, le piégeage massif en complément de mesures prophylactiques est utilisé depuis 2013 par SICOLY et donne des résultats satisfaisants. La pose anticipée des pièges en bordure de parcelle (tous les deux mètres) a lieu dès les premières prises dans le piège de suivi. L’objectif est de diminuer les niveaux de population. Ce but est atteint chez des producteurs du Sud-est.

- Il est possible de fabriquer soi-même ces pièges, la composition du liquide est la même que celle des pièges destinés au suivi du ravageur : vinaigre de cidre, eau et vin rouge en proportions égales. Il est aussi possible de fabriquer des pièges à levure. Ces derniers sont composés de 16g de levure de boulanger, 180g de sucre, 1L d’eau et quelques gouttes de produit vaisselle. En revanche, ce type de piège nécessite des températures suffisamment douces.

Produits alternatifs

- Une protection des cultures par des produits répulsifs pourrait être envisagée. A ce jour les extraits d’ail utilisés dans certaines cultures comme répulsifs n’ont pas montré d’efficacité dans des essais conduits sur fraise et autres petits fruits.

- D’autres produits alternatifs sont à l’étude (Bacillus thuringiensis, lait de chaux, champignons entomopathogènes, argiles, nématodes, etc.)

(6)

Protection biologique à l’aide de macro-organismes

- Des travaux portent actuellement sur la recherche de macro-organismes indigènes et exotiques.

- Des études sont en cours en cultures de fraise et de framboise pour évaluer l’efficacité de parasitoïdes indigènes de pupes de D. suzukii.

Cette liste n’est pas exhaustive et d’autres pistes sont ou peuvent être envisagées.

Références

Documents relatifs

Ensuite, le 6 Janvier, l’Épiphanie, en Allemagne, c est un jour férié (point allemand) mais dans trois Länder uniquement (le point disparaît), bon, allez, un demi-point

Le fermier rassemble les mottes de paille.!. Leur travail

la grille, un nouveau coup de vent le fait rouler plus loin, il dégringole dans l’escalier de pierre, les bruits m’assiègent, je ne vois pas la cour mais suis dans ce nouvel espace

Comme l’a souligné l’avis de l’Anses de janvier 2013 34 , il existe donc un réel besoin d’alternatives aux insecticides pour la protection contre les piqûres de

L’étude a consisté à comparer la croissance d’Aspergillus Flavus dans quatre milieux de culture (Czapeck, manioc, patate douce et plantain) et d’évaluer

L’étude a consisté à comparer la croissance d’Aspergillus Flavus dans quatre milieux de culture (Czapeck, manioc, patate douce et plantain) et d’évaluer

- Tout d’abord il vous faut écosser vos petits pois (note 1) soigneusement en les « effilant » comme s’il s’agissait de haricots verts : vous garderez les cosses soigneusement

Les conduits et gaines électriques sont utilisés dans les installations et permettent de protéger les câbles électriques et de renforcer la sécurité de l’installation. Tube IRO