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RECHERCHE «CRITIQUE» EN CONTRÔLE DE GESTION : EXERCER SON DISCERNEMENT

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RECHERCHE « CRITIQUE » EN CONTRÔLE DE GESTION : EXERCER SON DISCERNEMENT

Dominique Bessire

Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit » 2002/2 Tome 8 | pages 5 à 28

ISSN 1262-2788 ISBN 2711734188

DOI 10.3917/cca.082.0005

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://preprod.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2002-2-page-5.htm ---

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Dominique Brsstnr

RECHERCHE. CRITQUE '' EN CONTRÔLE DE GESTION : EXERCER SON DISCERNEMENT

Recherche ( critique ))

en contrôle de gestion :

exeîfcer s 0n d,is cernernent

Dominique

BrssInE-

Résuné

Les

dernières decennies

de

recherche en contrôle

de

gestion

ont

rru l'émergence

dune

multitude de perqpectives qui afichent leur oppo- sition au structuro.fonctionnalisme ou au positi- visme et,

pout

c€tte raison, sont fiÉquemment regroupées sous I'intitulé u courant critique >. lJne série de carts,:homologues

foumit

au chercheur

les outils de

discernement épistémologique susceptibles

delui

permeme

doffrer

ses choix en connaissance de muse, Ta carte qui synthétise les

r6ukats

de I'andysg momre qu€ certaines pers- pectives

de

recherche ,,

critiqtre

D,

tout en

le d&riant, ne font qrc tenforcer le paradigme natu- nliste,

combimisn

de matérialisme et de struc- turalisme. EIle révèle aussi la rareté de la référence au paradigme diamétralement opposé, le para- digme cularraliste, qui croise humanisme et idea- lisme

et qui,

seul, accorde [a primauté à

l'ête

humain etàsa soif de réalisation.

Abstract t Crîtical

rosaarch

în

monagemenl

ggo"gW:!*sût"ls_t_ss-tgisgle:

During tbe |ast dccadet research

in

the

feld of

rnanagement control has bem characterised by the ernergence ofa great uariery ofnends which

chirn

th eir rej ea of structuro-functionnalism or

of

p osi.

tiaiçm and therefore are refrned to as < criti.cal >.

A

series of homological maps prouidzs the schohr

with

toob

wbirh

can he/p

him ts

discriminzæ among tbe diferent approarhes and to deuelop his e?istenological contcibusness,

Tbe map

utbich

sumrnarises the resub of tbe analysàs shows

that

some pmpectiues,

in

sphe

of wbat

they

ckim,

tend

n

rànforce the nnturalistic paradigm which comhines materia/isrn and stnr.cturalism.

It

also reaeals the paucity of the refermce to the

Wrn*

tric paradîgm, cuburalism, uthich

associates

humanivn witlt

idealism and is the only one to

insist orc tlte primacy of the harnan being.

Conespondonce: Dominique BEssnr

laboratoire orlânais de gestion (LOG)

IAE d'Orléans

-

Faculté de droit, d'économie et de gestion Université d Orleans

Rue de Blois BP 6739

-

45067

Orlêns

Cedex 2

E-mail : Dominique.Bessire@univ-orleans.fr

*

I-laureur souhairc exprimer toute gratirude à Genevieve Nifle et à Jeanne Meunier qui, par leur relecnrre critique et sans concession, lui ont permis de progresser de manière décisive dans sa réflexion. Elle remer- cie également ses deux rapponeurs qui, par un avis favorable, accompagné de remarques chaleureuses, ont bien voulu accorder leur soutien à sa démarche.

CoMI'rABrLrÉ

-

CoNrRôI.p - Auprr / Tome 8 - Volume 2 -novembre 2002 (p. 5 à 28)

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Dominique BEssrnE

RECHERCHE " CRITQUE,' EN CONTRÔLE DE GESTON:

EXERCER SON DISCERNEMENT

Le corpus scientifique qui

guide

la

recherche

en contrôle

de gestion

s'inscrit

à

l'origine

dans

un

mouvement qui articule innovations instrumentales (calcul des coûts, contrôle budgétaire, tableau de

bord, etc.) et effort de conceptualisation, illustré de

manière emblématique

par

les

propositions d'Anthony

(1965).

ks

recherches se réfèrent alors

principalement

aux développements de la théorie des organisations (école classique, école des

relations

humaines, approches

contingentes,

théorie contracnrelle, etc.). Au-delà de la diversité des hypothèses

qui

les fondent, une

finalité

commune les anime : donner aux entreprises les moyens d'accroître leur efficacité et

leur

efficience.

Cet

ensemble de recherches forme ce que

l'on

a coutrune d'appeler le n courant orthodoxe >,

qui

est longtemps resté

non

seulement le courant

dominant,

mais aussi le seul à êue considéré comme sciendfique.

À partir

des années soixanteJ.ix, d'autres recherches, nourries par les apporrs de la sociologie et de la philosophie, remeûent en cause cette orientatien. Fjlss constituent progressivement un ensemble de plus en plus

étoft,

mais aussi de plus en plus hétérogène, aux contours assez flous. Ces recherches, en effet, ne se rejoignent guère que dans leur colnmrure opposition au courant n orthodoxe )) et, pour cette raison, s'abritent volontiers sous des

intinrl&

vagues tels que courant n critique ) ou ( construcdvisme >.

Longtemps demeuré minoritaire, ce type de recherches asseoit peu à peu sa légitimité et connaît aujour-

d'hui

un engouement croissant qui nous semble cependant reposer sur des bases mal assurées.

La prolifération

des perspectives de recherche

confronte

en effet le chercheur à

la

quesdon

du choix d'un

cadre théorique

peftinent,

sans qu

il

dispose des

outils qui lui

permettraient de prendre une décision en connaissance de cause. Dans la

jungle

des théories,

il

erre sans boussole et peine à

trouver son chemin. Il arrive ainsi

que

la

sélection

d'une

perspective

théorique

relève

du

hasard (lecrures, rencontres, etc.), voire des efFets de mode. Le chercheur adopte alors une

position

relativiste (toutes les théories se valent), mais sans en avoir nécessairement conscience. D'autres fois, le chercheur

adopte délibérément une

posture n

critique ) et

se

met

en

quête d'un référent théorique qui lui

permette d'accorder ses recherches à ses convictions ; armé de ses seuls bons sentiments, il peut cepen-

dant

se fourvoyer et s'engager, à son insu, dans une voie à l'opposé de celle

qriil

croyait emprunter.

Dans les cas les plus extrêmes, la

théorie

ne semble avoir

d'autre fonction

que

d'habiller,

vaille que vaille, les résultats de la recherche, potrr répondre aux impératifs supposés de la démarche scientifique.

Dans aucun des cas, la cohérence méthodologique n'est assurée.

la

première

ambidon

de notre étude est donc de

fournir

au chercheur les

outils

de discernement qui

lui font

aujourd'hui défaut et qui seuls lui permettraient d'exercer un choix en toute conscience.

la

première panie de l'article pr&ente en conséquence

un

ensemble d'outils suscepdbles de satisfaire à cet objectif, une c:rrte épistémologique générale et ses dédinaisons, dans le champ des logiques explicatives de I'organisation d'une

part

et dans le

"h*p

des conceptions

du

contrôle de gesdon d'autre

pan

(1.).

l,a

seconde

panie

de

I'article illustre

I'usage

qui peut

être

fait

de ces cartes. Le

choix du

terrain

d'application,

le courant de recherche n

critique

u, est dicté par plusieurs considérations. La première est l'extrême confusion

qui

règne

aujourd'hui,

nous semble-t-il, au sein de ce

courant

; le besoin de repères Êables s'y manifeste avec

d'autant

plus d'acuité. Nous proposons donc au lecteur

un

premier pârcours guidé dans ce champ foisonnant. La deuxième est notre volonté de restaurer le sens du

mot

n

critique

o dans sa

pleine

acception. Ce

qudificatif,

sauf à en

affaiblir

inconsidérément le sens, ne devrait en effet s'appliquer qu à des perspectives de recherche capables d'expliciter leurs fondements,

de manière

à

permettre au

chercheur d'exercer

son

discernement

; le rejet affiché du

paradigme

n

onhodoxe

,> ne peut raisonnablement à

lui

seul

tenir

lieu de

critèrel.

[,a dernière raison réside dans

la finalité ultime

de cette étude. Le repérage épistémologique ne consdnre en effet que la première

CoMpT BIurrE

-

Coll.rRôr-E - Auorr / Tome 8 - Volume 2 -novembre 2O02 (p. 5 à, 28)

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Dominique Brsslnr

RECHERCHE. CRITQUE " EN CONTRÔLE DE GESTON:

EXERCER SON DISCERNEMENT

étape d'une entreprise plus vaste, à savoir

I'identification

de perspectives de recherche

qui

permettent de renouveler notre conception

du

contrôle de gestion en le fondant sur des valeurs explicitées et en le mettant au service de I'accomplissement simultané de la vocation des êtres humains et des organi- sations dans lesquelles

ils

exercent

leur activité. Comme

nous le verrons, c'est au sein

du courant

n

critique

> que ces pistes de recherche alternatives peuvent être identifiées (2.).

ffiffi= Construction d'outils de discernement

3

du concept de sens aux cartes épistémologiques

Notre

recherche s'inscrit dans la perspective tracee par la théorie des cohérences

(Nifle,

1986)2,

qui

réserve une place centrale au concept de sens

(1.1).

Les

multiples

orientations que celui-ci emprunte peuvent être matérialisées sur des cartes susceptibles d'être déclinées, selon un principe d'homologie, en autant de versions qu

il

y a de champs d'étude considérés (1.2). Hopper et Powell (1985)

ont

mis en æuvre une démarche

qui

s'apparente à

la nôtre ; il

nous a

donc

semblé

utile

de comparer nos approches respectives ( 1.3).

I;l';.,".'. Le concept de sens et son opérationnalisation

Le concept de sens apparaît dans les écrits en sciences de gestion depuis

fon

longtemps déjà, mais sous des appellations variées. l-a théorie des cohérences humaines permet de le cerner avec plus de préci- sion et

ofte

les moyens de matérialiser ses orientations possibles sur des séries de c:trtes.

,,:,:,

t,1.1.

r.F.

sENs, uN coNcEpT CENTRAL3

Le sens est, dans la théorie des cohérences humaines, au

principe

de

toute

réalité.

Il peut

être

défini

comme une ceftaine vision du monde qui sous-tend les actions et les représentations, individuelles ou collectives, leur donne une orientation déterminée et en forge la cohérence. Ainsi

défini,

le concept de

.cerc subsume I'ensemble des acceptions usuelles

du mot

sens en français.

Il

englobe aussi, selon nous, un certain nombre de notions déjà utilisées en sciences de gestion telles que les valeurs, les croyances, l'idéologie, la culture, les théories de I'action, les paradigmes, etc.

Il

se rapproche en

particulier étroi-

rement

du

concept de schème d'interprétatior?, notarnment dans la

définition

qu'en donne Bamrnek (1984,

p.

355) lorsqu elle y

voit

un schéma

qui

façonne notre expérience du monde, nous permet à la fois d'en

identifier

er d'en inteqpréter les éléments pertinents et agit comme un ensemble d'hypotheses fondamentales (quoique souvent implicites) sur le

pourquoi

et le comment des choses et des compor- tements humains.

i fli, , LES cARrEs DE sENs

Le sens esr susceptible de se déployer dans de multiples directions qu

il

est possible de matérialiser par une carte, dite carte des sens ou

qtrte

des coltérences, générée par deux axes, un peu à la façon

dont on

ur:lise une rose des vents

pour figurer

la

direction du

zéphyr

ou

de

l'aquilon,

ou une boussole

pour

s'orienter par rapporr aux quatre points cardinaux. Cette carte se décline en autant de versions qu

il y

a de champs d'étude.

la

théorie des cohérences humaines distingue deux sones de canes : des cartes

7

CoupreurrrÉ

-

CoNrRôrr - Auorr I Tome 8 - Volume 2 - novembre 20O2 (p. 5 à 28)

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8

Dominique Bxstnr

RECHERCHE.. CRITQUE

'

EN CONTRÔLE DE GESTON :

EXERCER SON DISCERNEMENT

spécifiques et des cartes générales. Les premières

permettent

d'analyser

un objet particulier :

une entreprise,

un concept

(la

qualité, la culture, etc.), un

processus (l'aménagemenr

du territoire,

la

construction

européenne, etc.). Les secondes se

rangent

en

trois

catégories : carres phénoménolo- giques

qui permettent

de

scruter

des

pratiques,

cartes téléologiques

qui aident

à comprendre les logiques à l'æuvre dans les processus de changement et

enfin

cartes épistémologiques

qui

sont spéci-

fiquement

conçues

pour

analyser des théories et des logiques explicatives. C'est cette dernière carégo- rie de cartes que nous utiliserons

ici.

, l"l.e. IA coNsrRucrroN DEs cARrEs ÉprsrÉnaoloclelrEs

Toutes les canes épistémologiques spécifiques à

un

champ scientifique donné s'obtiennent par décli- naison de la carte épistémologique générale dans ce champ. Les axes

qui

engendrenr cene cane épis- témologique générale opposent verticalement rnatérialisme et idlalisme et horizontalemenr stTactara- lisme et humanismea (figure 1).

Figure

1

Carte épistémologique générale

CONSTRUCTIVISME

culturalisme

numantsme structuralisme

naturalisme

POSITIVISME ET RÉALI5ME matérialisme

PARADTGME

#

PARADTGME

__+

INTERPRFTATIF

STRUCTURO-FONCTIONNALISTE Librement âdapté de Nifle (1 986 p. 206)

Lopposition

entre mathialisme et idéalisme concrétise un débat qui parcourt la philosophie depuis ses origines. Dans une perspective matérialiste, les choses sont ce qu elles sont et la

fatalité

règne en maître ; la subjectivité5 est occultée et l'accent est mis sur les n fairs

,.

Lidéalisme, tres présent dans la

philosophie

allemande de la

fin du

XVIII. siècle

(Kant, Fichte,

etc.) jusqu à nos

jours

(Habermas), renvoie en revanche à I'autonomie absolue du sujet et à son libre arbitre comme principes fondateurs.

En

d'autres mots,

tandis

que

le

matérialisme

voit

en

l'homme un

être aliéné

par

des forces

qui

le dépassent (ses instincts, les n lois

,

de la naû.lre, etc.), I'idéalisme souligne sa vocarion à s'émanciper.

l,a

première

orientation

s'accorde à I'hypothese

ontologique

tandis que la seconde renvoie à

I'hypo-

these téléologique (L,e

Moigne,

1995,

p.66-88).

idéalisme

CoMpTABIrxrÉ

-

CoNrnôrs - Auutr / Tome 8 - Volume 2 - novembre 2002 (p. 5 à 28)

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(6)

Dominique BFsstRE

RECHERCHE. CRITQUE '' EN CONTROLE - DE GESÏON :

EXERCER SON DISCERNEMENT

Lopposition

entre structuralisme et ltumnnisme est apparue plus récemment sur la scène épistémo- logique ; elle constitue

aujourd'hui

au sein des sciences humaines une ligne de clivage essendelle (que ['on peut résumer, selon nous, à

I'opposition

entre paradigme structuro-fonctionnaliste et paradigme

interprétatif

ou herméneutique). læ structurdisme réduit toute réalité à un assemblage implacable de strucnrres qui gouverne nos choix individuels et collectifs ; la rationalité est érigée en valeur suprême.

Lhumanisme

voit la

réalité comme

un

monde d'expérience humaine,

dont

la compréhension passe par la subjectivité humaine (Schiller, cité par l^alande, 1997). En d'autres mots, le structuralisme s'ex-

prime

dans la recherche des

lois qui

regissent le monde tandis que I'humanisme considère

la

réalité comme une construction humaine. La première orientation renvoie à l'hypothèse déterministe tandis que

la

seconde

peut

être mise

en relation

avec I'hypothèse phénoménologique (Le

Moigne,

1995,

p.66-88).

Ceme première analyse nous

conduit

à positionner approximativement les épistémologies

positi-

vistes et réalistes en dessous d'une diagonale sud-ouest

/

nord-est et les épistémologies dites construc- tivistes au-dessus de cette diagonale.

Les deux axes génèrenr quarre paradigmes types : rationalisme idéaliste, naturalisme' animalisme et culturalisme.

Le

rationalisme idy'aliste esr,

pour

I'essentiel,

un

héritage de la pensée des Lumières.

S'il fait

de la raison

le principe explicarif du monde

et

la

source de

toute

connaissance,

il la met

au service de l'émancipation de

I'humanité.

C'esr donc en se conformant de plus en plus étroitement à ses lois que se

râlisera I'idâl

de progres assigné à la société humaine.

Le

naturalisme

(ou

rationalisme matérialiste) considère

toute

réalité comme

un

système (méca- nique, biologique, économique, etc.) d'éléments abstraits

(l'homme

étant

un

de ces éléments

parmi

d'autres), régi par des lois universelles, qui imposent à la n réalité

,

leurs diktats et qu

il

s'agit de décou-

vrir pour

s'y adapter au mieux.

Dans le champ

del'anirnalisme,le

maître

mot

est possession. La valeur des hommes et des choses se mesure à I'emprise qu'ils

ont ou

qu ils permettent d'avoir sur d'autres hommes ou d'autres choses.

Il faut

avoir

pour pouvoir

et

pouvoir pour

avoir. La vie est une

lutte

incessante, conditionnée par les

insdncs

et les affecs.

Le culturalisme inscnt I'homme dans

un

processus historique par lequel

il

apprend à se connaître et à maîtriser

la

réalité. La

culture

est

ici

I'achèvement de

la

nature humaine et

non

son reniement.

C'est dans cette dernière perspective que s'inscrit notre réflexion.

Rationalisme idéaliste,

naturalisme,

animalisme, chacun de ces

trois

paradigmes types

met

en valeur une ou plusieurs facenes de la

râlité

et en occulte d'autres : le

rationdisme

idéaliste privilégie le plan des represenrations ; le naturalisme occulte la subjectivité et met l'accent sur le plan des opéra- tions ; l'animalisme se concenrre sur les affects. Seul le culturalisme, de notre

point

de vue, est à même de prendre l'ensemble des dimensions et plans de la réalité.

. .,lll i']..,i Deux déclinaisons de la carte épistémologique dans le champ des sciences de gestion

Chacune des quatre logiques explicatives identifiées cidessus

définit tout

un univers et s'investit dans des questions de nature variée. Les deux cartes suivantes constituent des déclinaisons possibles de la

9

CoMprÂBIulÉ

-

CoNrRôLE - Auorr / Tome 8 - Volume 2 -novembre 2002 (p. 5 à 28)

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10

Dominique Brsstne

RECHERCHE.. CRITQUE " EN CONTRÔLE DE GESTON :

EXERCER SON DISCERNEMENT

carte épistémologique générale dans le champ des sciences de gestion. Elles matérialisent la cohérence

qui unit,

âu sein

d'un

même paradigme, conception de I'organisation et manières d'appréhender le contrôle de gestion.

: ,i.?,i:; . LEs coNcEprloNs DE roRGANIsArroN ET DU Rôr.E DE THOMME EI\ SON SEIN

La présentation de la carte (figure

2) qui

matérialise les logiques explicarives de l'organisation mérite-

rait

sans doute un

long

exposé. Pour ne pas

alourdir

le texte, mais

offiir

cependant à nos lecteurs des repères suffisants, nous avons choisi de réduire le commentaire autant que faire se peut et

d'enrichir

la carte par des métaphores.

Figure

2

Conceptions de l'organisation

un projet

rationalisme; idéaliste :

une architecture une structure fonctionnelle

conflictualisme : une arène

mecantcsme:

une machine une exploitation

Librement adapté de Nifle (1987, p. 28)

Dans une perspective matérialiste,l'entreprise est considérée comme une simple exploitatizn, une entité qui se résume à sa

foncdon

de

producdon

(Desreumaux, 1998,

p.75). Lindividu

est lui-même

réduit

au rôle de facteur de

production

;

il

n'est

qu'un

simple exécuranr, mû par la seule recherche de son intérêt propre.

Dans une vision idy'aliste,l'organisation e$ conçue comme un projet qur se réêre à une Ênalité supé- rieure. Les individus s'engagent au service

d'un

intérêt supérieur qui transcende les intérêa particuliers.

Lhomme

est pris en compte dans sa volonté d'achèvement personnel et sa capacité à s'émanciper.

Dans une perspective stntcturaliste,l'organisation est vue comme une entité abstraite, vne structure fonctionnelle

dont

l'archétype est la forme bureaucratique décrite par'W'eber.

Lindividu

(du dirigeant

au simple salarié)

doit

se plier aux normes impersonnelles

qui lui

sont imposées.

Dans

une

vision

humaniste,

I'entreprise

est considérée

comme

une colnmanauté

humaine qui

rassemble les salaries, les clients, les fournisseurs, les représentants de la collectivité au niveau local

ou

national, en bref une organisation sociale (Desreumaux, 1998,

p.75),

dans laquelle chacun est acreur et a à

tenir

un rôle

qui lui

est propre.

CoTVIPTABIûTÉ

-

Covrnôrs - Âuorr / Tome 8 - Volume 2 - nwembre 2002 (p. 5

\

28)

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(8)

Dominique Brsslnr

RECHERCHE " CRITQUE " EN CONTRÔLE DE GESTON:

EXERCER SON DISCERNEMENT

Ces axes dessinent quatre quadran$, correspondant à autant de logiques explicatives de

l'organi-

sation.

Dans le quadrant nord-est (rationalisme id.éaliste),la

firme

est vue comme une architecnrre hiérar- chisée de fonctions et de compétences, conçue en vue

d'un

but supérieur qui constitue sa raison d'êûe, mais

lui

reste extérieur.

Lhomme

n est considéré que par

rappon

à la

fonction

qu

il

occupe au service de I'entreprise

qui,

elle-même, est évaluée sur la qualité de son organisation . Le leitmotiu est

rationali-

sation. Ceme vision s'exprime notamment dans un certain nombre d'écrim fondateurs des sciences de gestion, de Fayol à l'école du dzsign; en France, elle a fortement influencé le management des grandes entreprises publiques.

Dans le quadrant sud-est (mécanicisme), l'entreprise est considérée comme une machine alimentée par des

flux

de

toute

nature, matériels, financiers, humains, etc.,

qui doit

s'adapter à son environne-

ment pour

survivre.

Lindividu

n est qu

un

rouage impersonnel,

un

opérateur anonyme (devant sa

machine, sur les marchés financiers, etc.), recevant et

transmeftant

des

impulsions

par le biais de systèmes

d'information de plus en plus sophistiqués. Les maîtres mots sont

adaptation,

optimisation.

Cette vision,

initiée

ou

tout

au moins promue par le taylorisme, s'est par la suite expri- mée dans les versions les plus caricaturales des approches contingentes et est au fondement aujour-

d'hui

de courants scientiÊques tels que

la théorie contraduelle

des organisations

ou

l'écologie des populations.

Alors que, dans le quadrant sud-est, l'organisation est le jeu de forces impersonnelles (la technolo- gie, les lois

du

marché, etc.), dans le quadrant sud-ouest (conflictualisme), elle est considérée comme

une

arène oùr

s'affrontent des individus ou des groupes d'individus aux objectifs

divergents (Desreumaux, 1998,

p.75). [a

Êrme et

I'individu

en son sein ne valent que par I'emprise qu'ils exer- cent sur les choses et les êtres. Le

pouvoir

détenu, recherché, par les

individus

joue

un

rôle central.

Cette vision trouve une de ses expressions possibles dans les travaux de Cyert et

March

(1963). C'est aussi cette

logique, nous semble-t-il, qui inspire

les discours,

mais

aussi les

comportements,

de certaines firmes à tendance monopolistique6.

Dans le quadranr

nord-ouest

(concourance) apparaît I'entreprise

par

excellence, c'est-à-dire une communauté

humaine

engagée dans

un

proJet

qui

transcende les intérêts particuliers, mais permet aussi à chacun

d'accomplir

sa vocation propre. Le maître

mot

est service.

Mis

à

pan

les travaux de

R Nifle,

encore peu diffirsés, cette conception a rarement été théorisée dans un ensemble cohérent7.

Les

propositions

de

\foot (1968),

contenues dans

son

ouvrage

Pour

une d.octrine de I'enneprise, représentent une des tentatives les plus achevées en ce sens ; elles sont malheureusement

aujourd'hui

méconnues.

Il

convient de souligner que ces quatre quadrants ne

font

que décrire des idéaux types : les visions de

l'organisarion

se

déploient

dans une

infinité

de

directions et

certaines approches ne

sont

pas exemptes de contradictions. Néanmoins,

il

e$ presque toujours possible de repérer un rezr

dominant.

, ,l,t\I, , LES CONCETTTIONS DU CONTRÔLE DE GESTION

La carte suivante

(figure 3) permet

de

relier position

épistémologique,

vision

de

I'organisation

et conception du contrôle de gestion.

1l

CoMI'[ABrr-rrÉ

-

CorgrRôLE - Auorr / Tome 8 - Volume 2 -nwembre 2002 (p. 5

\

28\

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(9)

12

Dominique Bxstnr

RECHERCHE. CRITIQUE, EN CONTRÔLE DE GESTION :

EXERCER SON DISCERNEMENT

Figure

3

Conceptions du contrôle de gestion

contrôle de

contrôle d'opportunité

o"

JiJli,"iinn

À

l'entreprise conceptualisée comme une

strucnre

fonctionnelle correspond un contrôle dz confor- mité

-

conformité à

un

modèle, à une norme, à une procedure, à un plan, etc.

-

(ou de hgalite). Ce

type de contrôle constitue

l'application,

dans le champ du contrôle de gestion, du modèle bureaucra-

tique

décrit par'Weber

; il

en presente les

trois principatrx atributs

: rationalité,

autorité

centrale et

impersonnalité (Maître,

1984,

p.245).

C'est

le point

de

vue qui

prévaut encore

aujourd'hui

dans nombre d'administrations publiques.

À

la firme considéree cornme une corrununauté humaine est associé un contrôle dbpportunité; l'enjeu n est plus la conformité des acdons à des normes erftemes, mais leur cohérence par rapport aux buts que se

fixent les individus. Lopposition entre conuôle de conformité et contrôle d oppomrnité nous semble recou-

wir

en parrie la distinction opéree par Lorino

(199,

entre paradigme du contrôle et paradigme du pilotage.

Dans la ûrme perçue conune une simple enploitation, I'accent est mis sur le contrôle de productiaité;

la préoccupation majeure est le contrôle des débits ; le rôle du contrôleur s'y apparente à celui d'un

comp

table spécialisé qui doit enregistrer les

quantit6 t

input et d'oatput et surveiller les ratios entre ces éléments.

À

la firme vue comme un

projet

correspond le contrôle de légitimité (ou contrôle

politique

au sens le plus noble du terme),

qui

se

réêre

à un idéal et à un qystème de valeurs.

Ces deux axes

délimitent

quatre champs.

L,a logique de

rationalité

idéaliste s'incarne dans le modèle

du

contrôle

rationnel:

le déploiement

spatial et temporel

des

objectifs de l'organisation constitue la préoccupation majeure. Le

cadre conceptuel élaboré par

Anthony

(1965) constitue I'expression exemplaire de ce type de contrôle. Le découpage en centres de responsabilité est supposé garantir la cohérence spatiale tandis que la segmen-

tarion

en

trois

niveaux

(planification

stratfuique, contrôle de gestion et contrôle opérationnel)

doit

garantir la cohérence entre le

long

terme et le

couft

terme.

Le

contrôle optimisateur

(ou

mécanique) met I'accent

sur la

recherche de

I'efficience

maximale

(Porter,

1996). Son développement

peut

être associé avec I'essor de

la comptabilité

de gestion, et notamment avec la mise en æuvre des coûts standards. Ce rype de conmôle a profondément imprégné

CoMprABlLrrÉ - CoNrRôLE - Auprr I Tome 8 - Volume 2 - nwemb re 2OO2 (p. 5 à 28)

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(10)

Dominique Besstnt

RECHERCHE. CRITQUE N EN CONTRÔLE DE GESTION:

EXERCER SON DISCERNEMENT

ranr la pratique que la théorie. Période après période,

il

renaît sous une su{prenante variété de formes :

la reconfiguration des processus, le benchmarking,l'actiuity based costing, dans leurs versions les plus caricaturales, les plus mécaniques

(Bouquin,

1997,

p.65),

en sont des expressions modernes.

La logique de conflirs se matérialise dans des formes de contrôle manipuhteur, au service des

inté-

rêts de la coalition dominante. Les rares recherches conduites dans cette perspective, regroupées sous le vocable

pluralism (Hopper et Powell,

1985,

pp. 443-445) s'inspirent

des travaux de

Lindblom

(1959), Cyert et

March

(1963) et

Allison

(1969).

Dans la logique de concour*nce,le contrôle de gesdon est au service des autres fonctions de I'entreprise ;

il

constitue un pole d'er<pertise en évaluation, une &aluation

qui

ne se limiterait pas à la seule dimension objective, mais inclurait fualement les autres dimensions de la

râlité,

sa dimension rationnelle @nune sa

dimension subjætive. Ses actions se réêrent expressément à la mission de l'enueprise et à ses valeurs. Elles contribuent à l'achèvement des buts de I'organisation aussi bien qu à la râlisation personnelle des individus.

.=- . --

Comparaison arrec la démarche proposée par Hopper et Powell

Plusieurs auteurs

ont,

dans leurs travaux, proposé une analyse comparative et

critique

des différentes perspectives de recherche n

critique ,

(Chua, 1986

et

1988 ; Cooper, 1983 ; Hopper et Powell, 1985,

pour

citer les principales). Létude menée par Hopper et Powell (1985) mérite

ici

une attention

parri-

culière, car elle est plus spécifiquement centrée corrune la nôtre sur la qualiûcadon épistémologique

(n fundnmental theoraical and philosophical assumptions >) des

diftrentes

tendances de recherche. Les deux auteurs ûansposent à cet effet dans le

domaine du contrôle

de gestion

la

carte élaborée par

Burrell

et

Morgan

(1979)

pour

analyser les paradigmes sociologiques (figure 4).

Figure 4

Accounting schools and sociological paradigms

Radical change

RADICALHUMANISM RADICAL STRUCTURALISM

Subjectivism Objectivism

INTERPRETIVE FUNCTIONALISM

Pluralism

Social systems theory Objectivism Regulation

Source : Hopper eT Powell (1985, p. 432), adapté de Burrell et Morgan (1979, pp. 29-30)

r3

Radical

1

CouprarnrrÉ

-

CoNrRôLE - Auorr / Tome 8 - Volume 2 -nwembre 2OOZ (p.5 à,28)

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(11)

t4

Dominique Brsstnr

RECHERCHE " CRITQI,JE, EN CONTRÔLE DE GESTON:

EXERCER SON DISCERNEMENT

Il convient

d'abord de noter que lorsque nous avons conçu notre

m&hodologie,

nous ignorions I'existence de

la

carte conçue

par Burrell

et

Morgan (1979) pour

analyser les paradigmes sociolo- giques, et

afortioril'usage

que

Hopper

et Powell en avaient

fait

dans le champ du contrôle de gestion.

Cette convergence non préméditée nous semble être de nature à conforter la validité de la méthode de

travail

adoptée

: un même objectif - identifier

les

fondements

épistémologiques des

diffërents

courants de recherche en contrôle de gestion

-

nous a conduits à adopter une démarche comparable.

Cependant,

notre

analyse se

distingue

de la

contribution d'Hopper et

Powell sur plusieurs

points, notamment

sur la nature des dimensions retenues, le rype de carte utilisée et la

finalité

ultimes.

Sur l'axe

horizontal, Burrell

et Morgan opposent subjectivisme et objectivisme ; sur I'axe vertical,

ils confrontent

statu quo (regulztion)

et

changement radical. Ce

choix

nous paraît contestable.

Tout

d'abord les dimensions subjective et objective de la

rédité

ne sont pas dans une relation

d'opposition,

mais de complémentarité ; leur conjonction donne naissance à la dimension rationnelle (Bessire, 1999 ou 2001,

voir

aussi le schéma en annexe).

Il

est exact cependant que cenaines études

(principdement

les études

d'inspiration

inteqprétative) meûent davantage l'accent sur la dimension subjecrive et que d'autres se concentrent sur Ia dimension objective.

En second lieu les deux axes n appartiennent pas, nous semble-t-il, au même univers. Pour prendre une comparaison,

iest

un peu comme si on fournissait les coordonnées d'un lieu en

indiquant

sa

lati-

tude et son

altitude

(au

lieu

de sa

longitude)

;

il

est possible qu'en certaines zones

il y ait

des concor- dances, mais elles ne sont pas suffisamment systématiques

pour pouvoir

s'orienter à coup sûr grâce à une

telle indication. Notre

analyse est corroborée par I'examen de

la

carte de

Hopper

et Powell :

l'objectivisme et l'interprétativisme apparaissent chacun deux fois à detrx endroits

diftrents.

Notre

démarche se distingue encore sgr

un

autre

point

: nous ne nous sommes pas

content&

de proposer une cztrte épistémologique unique, nous I'avons déclinée dans plusieurs champs des sciences de gestion et en

particulier

dans

le

domaine

du contrôle

de gestion ; I'existence de ce

jeu

de cartes accroît à notre avis le caractère opérationnel de la démarche,

lui

évite de rester à

un

niveau

d'absrac- tion trop

élevé et facilite sa réutilisation eventuelle par d'autres chercheurs, dans le champ du contrôle de gestion comme dans d'autres champs (marketing, ressources humaines, etc.).

Enfin,

Hopper et Powell

ont pour

préoccupation principale la recherche d'une plus grande cohé- rence méthodologique et adoptent

implicitement

une

position

relativiste

-

critiquée de façon argu- mentée par Chua (1986)

-

qui n'est pas la nôtre. La ûnalité de notre travail dépasse la seule construc-

tion d'une

typologie ; elle vise, comme nous l'avons déjà écrit en

introduction,

à permettre

l'identifi-

cation de pistes de recherches alternatives, plaçant l'être

humain

au centre des préoccupations.

ffi Application à I'exploratio'du courant de recherche < critique > : entre relativismes et radicalismes

l,a seconde panie de notre ardcle illustre I'usage

qui

peut être fait de ces

diftrentes

c:rrres en les

appli- quant

à

I'exploration du

courant de recherche n

critique ,. Leur

construçdon repose sur le postulat d'une correspondance entre position

épistémologq.r.,

logique explicative de I'organisation et concep-

tion du

contrôle de gestion.

Afin

de

metre

en évidence cette cohérence, nous adoptons donc succes- sivement,

pour

explorer chacune des perspectives de recherche sélectionnées,

chacun

de ces

trois

angles

d'aftaque,

après une brève présentation des concepts clés de I'approche

théorique

étudiée.

CouprerlurÉ

-

CoNrRôI-E - Auurr / Tome 8 - Volme 2 - novembre 2002 (p. 5

\

28)

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(12)

Dominique Brsslnr

RECHERCHE. CRITIQUE, EN CONTRÔLE DE GESTON:

EXERCER SON DISCERNEMENT

Plusieurs tendances peuvent coexister au sein

d'un

même courant de recherche ; nous nous sommes aûachés à repérer la tendance dominante, au risque

d'un

cenain schématisme.

Nous n avons pas, par ailleurs, pour

ambition

de

fournir

une revue exhaustive des recherches dans le champ

du

contrôle de gestion, frrt-elle restreinte au courant u

critique

n9.

Nore

démarche se veut en effet surtout pédagogique : elle montre oir et comment rassembler les indices nécessaires à I'analyse

d'une

perspecrive théorique quelconque

et

à la

déterminadon

de son

positionnement

épistémolo- gique. C'est

pourquoi

elle réutilise de manière qFstématique les

informations

apportées par d'autres aureurs. Précisons

ici

qu

il

ne s'agit pas d'analyser les théories philosophiques ou sociologiques

pour

elles-mêmes, mais

pour

l'usage qu en

font

les chercheurs en contrôle de gestion.

Enfin,

comme nous I'avons indiqué plus haut, notre propre

option

épistémologique

rompt

avec

toute

forme de relativisme. Dans cette seconde partie, nous proposons donc au lecteur

un

parcours orienté : après avoir passé en revue des perspectives de recherche qui, peu ou prou, adoptent une posi-

tion

relativiste

(2.1),

nous examinons celles

qui

affichent des positions radicales

(2.2).

C-ette seconde parde ne livre donc pas seulement des points de repère à notre éventuel lecteur, elle

I'invite

à exercer son discernement et à prendre position. Pour le guider dans ce travail, nous présentons cidessous la cane (figure 5)

qui

résume nos analyses.

Figure

5

Typologie

des

courants de recherche

a

critique

u

contrôle de légitimité humanisme

ndical

L5

CULTURALISME

approches

interprétatives

ANIMALISME

RATIONALISME IDÉALISTE

contrôle de productivité

!'l;-,'. Deux figures du relativisme

Deux couranrs sonr

ici

analysés : le courant

interprétatif qui

se

définit

principalement par opposition au strucnrralisme ; le courant structurationniste

qui

tente de relier humanisme et strucnrralisme.

Ni I'un ni

I'aurre ne prennent nettement

position

par

rapport

à I'axe vefticâI, ôest-à-dire Par raPPoft à

I'opposition

entre matérialisme et idéalisme.

CoMPTÂBfLrrÉ

-

CoNrRôt-t - Auprr / Tome 8 - Volume 2 -novembre 2OO2 (p.5 à28)

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(13)

r6

Dominique Bxstnr

RECHERCHE " CRITIQUE " EN CONTRÔLE DE GESTON :

EXERCER SON DISCERNEMENT

..

2;I.I;..'.. (IN REIAITYISME TEMPERE :

LES PERSPECTIVES

INTERPRÉf,{ITVES'O

Conc4tts clés

Lapproche interprétative

a

donné

naissance à une grande variété de perspectives telles que la phénoménologie existentielle,

I'interactionnisme, l'ethnométhodologie,

la sociologie cognitive, etc.

(Chua,

1988,

p. 60) ; ici

l'accent est mis sur les seuls

points

communs. C'est chez W'eber

quil faut

chercher

I'origine

de ces divers courants.

Il fut

le premier à

affirmer

que n la sociologie, en

tant

que science sociale authentique,

doit

mettre en æuvre une méthodologie

[...]

significativement différente de celle utilisée par les sciences de la nature D, et à se faire ainsi n I'apôtre d'une compréhension

inter-

prétative des signiûcations, actions,

intentions,

etc. des

individus qui contribuent

à

l'ordre

social o (Roslender, 1995,

p.

66-67).

Les approches

interprétatives mettent par

conséquent I'accent

sur ( la nature

essendellement subjective

du

monde

socid

et s'efforcent de le comprendre en partanr

du

cadre de réftrence de ceux

qui

sont I'objet de

l'étude. [...] Ella

se focalisent sur les significations individuelles et les perceptions des gens,

[...]

elles suggèrent [qu

ils]

créent de manière continue leur

râlité

sociale en interaction avec les autres. Le

but d'une

approche inteqprétative est d'analyser ces réalités sociales et

la

manière

dont

elles sont socialement construites et négociées

, (Hopper

et Powell, 1985,

p.

446).

Po

sitî

o

n

êp ist&no Ia gQ ue

Ces approches

prennent donc

en compte

explicitement

I'hypothèse phénoménologique (sur la gauche de l'axe horizontal des

diftrentes

caftes), mais ne prennent pas position quant à la dimension

téléologique

(axe

venical).

C'est

pourquoi,

sur

la

carte épistémologique, nous les situons sur l'axe

horizontd,

avec une nette

orientation

ltumaniste (au sens que nous avons donné à ce terme dans la première partie). Ce

point

de vue est conforté par les analyses de Chua (1986) et de Roslender (1995).

Logique

organis

ationne lle

En

mettant

I'accent exclusivement sur la dimension humaine de I'entreprise, les approches

inter-

prétatives

peinent

à proposer une vue

explicite

de

I'organisation,

autrement que sous

forme d'un

ensemble de relations

interindividuelles.

Conception

du connôle

de

gestion

Les propos de

Morgan

(1988,

p.

484) résument les

implications

d'une perspective interprétative pour I'analyse du contrôle de gestion. o Le comptable donne de situations complexes telles que la

vita- lité

économique

d'une

entreprise,

I'impact d'un projet

d'investissement ou I'efficience

d'un

qntème de

producdon,

des représentations réductrices etvolontiers paniales. Mais ces représentations alimen- tent à leur tour la construcdon du système qui permet de rendre "compre" des situations, de les

main- tenir ou

de les changer. Iæs comptables

interprètent

la réalité, mais leurs inteqprétations consdtuent autant de ressources

pour

la construction et la reconstruction permanentes de la réalité, dans la mesure oir leurs rappofts sont utilisés

pour

façonner ou radonaliser les décisions futures.

,

Au

contraire du courant

traditionnel qui

se focalise sur le

pourquoi

des choses et se concentre sur la découverte de relations de causalité, les approches interprétatives s'interrogent sur le comment.

n

Comment

les

individus,

placés dans des contextes organisationnels

diftrents,

perçoivent-ils et orga- nisent-ils un système de contrôle de gestion ? Quelles significations ce système génère-t-il ? Les règles et processus de comptabilisation

font-ils

partie

du

dispositif de production de sens utilisé par les

indi-

CoMPTABIUTÉ

-

CoNrRôLE -AuDn /Tome 8 -Volme 2 -novembre 2@2 (p. 5 à 28)

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Dominique Brsstrc

RECHERCHE " CRITQIJE,, EN CONTRÔLE DE GESTTON :

EXERCER SON DISCERNEMENT

vidus au sein des organisations de travail et, si

oui,

comment les

individus

les utilisent-ils

pour

voir, décrire et expliquer I'ordre des choses ?

, (Chua,

1988,

p.73)

En

mettant

l'accenr sur les perceptions des

individus

et leurs inteqprétations et en s'interrogeant sur le commenr des choses, le contrôle de gestion

tend

à se présenter

ici

essentiellement comme un contrô/z dbpportunité, une

option

cohérente avec I'humanisme

qui

sous-tend la sociologie d'inspira-

tion

interprétative.

,-:41â,:,,.,,. t N RELATTVISME ÉTENDU

: LES

AppRocHEs sE RIIFERANT À ra. rgÉORIE DE I-A STRUCTURAilONI1

ConcE*

clés

l,a théorie de la

strucnuation

est issue de l'æuvre du sociologue britannique Giddens (1987). Elle s'intéresse, selon

Macintosh

(1996,

p.

179), o aux interactions entre la strucrure et

I'individu

dans la

production,

la

reproduction, la

régulation et le changement de I'ordre social. l,a strucnrre s'impose aux

individus

lorsqu

ils

agissent et interagissent dans des arrangements spatiaux et temporels spéci- fiques, mais résulte elle-même de ces actions et interacrions

,.

Ce processus, connu sous le terme struc-

rurarion,

témoigne de la dualité de la strucnrre et se déploie selon trois dimensions inextricablement imbriquées : signification,

domination

et

légitimation.

Les strucrures de signification comprennent les règles sémantiques imposées

pour

produire

du

sens ; les structures de

domination

correspondent aux ressources utilisées

pour produire du pouvoir

; les strucrures de

légitimation

sont constituées par les normes et les valeurs impliquées dans la

production

d'une moralité.

IJopposition

entre

routine

et

situation

de crise est également

un

élément clé de

la

théorie de la strucruradon. Dans des situations de

routine,

les activités entreprises se répètent

jour

après jour, sans que les

individus

aient besoin d'en prendre conscience. Des situations de crise se produisent lorsque les routines établies de la vie sociale quotidienne sont secouées ou sapées de façon drastique. Dans de telles situations,

I'individu

passe au premier plan et fréquemment remodèle I'ordre social existant.

Po sôtion,êpistêm o Io

gi

que

La théorie de la strucn-rration se présente comme une tentative

pour

relier

detx

positions épisté- mologiques antagonistes, celle des sttwcturalistes

qui

considèrent la vie sociale comme le

produit

de srrucrures sociales impersonnelles et objectives et celle des humanistes herméneutiques et interacdon- nistes

qui

la

voient

comme

le

résultat

d'une activité

subjective et intersubjective.

Nonobstant

cette prise de position, la théorie, comme

l'indique

le choix des concepts centraux

(strucure,

dualité de la structure), concentre ses effons sur

I'explication du

strucnrrel. Par ailleurs, elle ne prend

position ni

par rapport au matérialisme,

ni

par rappoft à

I'idâlisme.

Giddens lui-même a souligné l'extrême plas-

ticité

de la théorie qu

il

a

forçe.

C'est

pourquoi

nous la positionnons au centre de la carte épistémob- gique, à

mi-chemin

entre structuralisme et humanisme et enffe matérialisme et idéalisme.

Lo gQ ue

m

ganàs ationne IIe

Les organisations sont étudiées par certains auteurs comme des systèmes

d'interaction,

dotés de propriétés

strucnuelles, qui impliquent I'activité

située d'agents

humains,

reproduites à travers le temps et l'espace, par d'autres comme des communautés discursives selon detrx modalités : la conver-

sation qui constitue

n

I'organisation-en-train-de-se-faire

>) et le texte

qui institutionnalise I'action

collective et

contraint,

mais aussi rend possible

la

conversation.

Ici

aussi, nous retrouvons le même

17

CoMpraBII^nÉ

-

CoNIRôLE - Auorr / Tome 8 - Volume 2 -novembre 2002 (p. 5 à 28)

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18

Dominique Brssrnr RECHERCHE

" CRITQUE " EN CONTRÔLE DE GESTION : EXERCER SON DISCERNEMENT

balancement, nous

semble-t-il,

entre I'entreprise structure

fonctionnelle

et l'enffeprise communauté hurnaine, sans qu

il

soit fait explicitement réftrence à sa

fonction

de

producdon

ou au possible

projet qui

l'a

fait

naître.

Conceptôon

du con*ôle

de gestion

Roberts et Scapens (1985)

ont

été apparemment les premiers auteurs à faire un usage systématique de la théorie de la

strucnuarion pour

une recherche en contrôle de gestion.

Macintosh

(1996)

conti-

nue cette

tradition

et analyse les systèmes de

contrôle

de gestion comme des modalités étroitement imbriquées de la strucnrration dans les organisations.

En premier

lieu,

ces systèmes peuvent être

considér6

comme une modalité majeure de la

signifi- câtion

: les managers les

utilisent pour interpréter

les résultats passés, prendre des décisions et élabo- rer des plans. La

structure

de

signification

dans ce cas correspond aux règles, concepts et théories

partaçs qui

sont requis

pour produire du

sens dans les activités organisarionnelles et

qui

compren-

nent

diverses

notions empruntées aux

sciences

économiques et de gestion,

aussi

bien que

des concepts comptables centrar.D( tels que les revenus, les actifs, les coûts et les resultats. Cependant, les systèmes de contrôle de gestion ne constituent pas seulement

un

moyen neutre et

objectif

de trans-

meûre

aux décideurs des

significations

économiques.

Ils donnent

aussi

légitimité

aux acrions et interactions des managers au sein d'une organisation en

mettant

en avant certaines valeurs et certains idéatrx quant à ce

qui

devrait être compté, ce

qui

devrait arriver, ce

qui

est considéré comme juste et équitable et ce

qui

semble

important.

Ils

justifient

les

droits

de certains à demander des comptes à d'autres ;

ils

rendent légitime le recours à des sanctions et à des récompenses. EnÊn, les systèmes de contrôle de gestion constituent une ressource

d'autorité

cruciale dans les mains des responsables, en leur

donnant

à tous les niveaux le moyen de coordonner et de contrôler d'autres

individus

; ils

iouent

par conséquent

un

rôle

vital

dans la structure de

domination.

Cependant, les propriétés structurelles

du contrôle

de

gestion

ne

sont jamais ni entièrement

explicitées,

ni complètement

figées

;

elles Peuvent évoluer dans la mesure précisément oir ce sont les acteurs organisationnels

qui

les imposent et les reproduisent.

Sur ce socle

commun,

le recours à

la théorie

de la

structuration

dans

le

champ

du contrôle

de gestion a donné naissance à des interprétations divergentes qu illusrre de manière enemplaire le débat entre Macintosh et Scapens (1990 ; Scapens et

Macintosh,7996)

d'une part et Boland (1993 er 1996) d'autre

paft,

les premiers semblant mettre au premier plan la dimension strxtcture,les seconds parais- sant

privilégier

la

dimension

agency

(Northcott,

1998). C'est

pourquoi

nous situons les recherches issues de ce courant Au centre de Ia carte dans la mesure oùr elles peuvent finalement s'accommoder de

difftrentes

conceptions

du

contrôle de gestion. Là réside sans doute une des raisons de la

popularité

de la théorie forgée par Giddens.

lrlj=.;,, Thois figures du radicalisme

D'aumes perspectives de recherche adoptent des positions tranchées et sont, à juste

titre,

qualifiées de radicales.

Ici

s'affrontent

un

anti-humanisme radical

qui

nous semble inspirer aussi bien les perspec- tives de recherche alimentées par le structuralisme radical que celles qui se réclamenr

du

post-moder- nisme, et

un

humanisme

tout

aussi radical théorisé norammenr par Habermas.

CoMpTABTLnÉ

-

CoNrRôrB - AuDrr / Tome 8 - Volume 2 - novembre 2002 (p. 5 à 28)

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Dominique Bxstnr

RECHERCHE. CRITQUE, EN CONTRÔLE DE GESTION :

EXERCER SON DISCERNEMENT

'2,L1,

IÆ,

STRUCTLIRALISME RADICAL: LrN SUJETAIIÉNÉI2 ConcE*

clés

Le strucnrralisme radical se réêre aux écrits les plus tardifs de

Marx,

généralement rassemblés sous le vocable

(

matérialistes o. Les

diftrentes

approches issues de ce courant

meûent .tt

6'''ridç1çe n les

conflits

fondamentaux

qui

simultanément sont générés par, et se reflètent dans, les stmcrures indus- trielles et les relations économiques, comme

I'appropriation du

surplus, les relations de classes et la strucrure de contrôle

, (Chua,

1986, p.

619).

Elles soulignent à quel

point

les potentialités des êtres humains sont bridées par le système de

domination

prévalant qui les aliène et les empêche de se reali- ser

(ibid.).

Po

sition

êp istên o Ia

gi4uc

Le structuralisme radical,

au

moins

dans ses approches les

plus traditionnellesl3,

considère le monde comme étant composé d'objets et de relations externes indépendantes de

l'individu

; I'homme est aliéné par des forces impersonnelles

qui

échappent à son atteinte. Sur la carte épistémologique, ce courant nous semble correspondre à une

vision

natuïaliste du monde.

L" g q*

or ganis atia nne

IIe

Les conditions sociologiques jouent le premier rôle dans la

détnition

des n règles du jeu

,

(prix de marché du capital et du navail, type et degré de concurrence, etc.)

(Tinker

et

Neimark,

1988,

pp.57-

58). Les organisations ne sont que les instruments des forces sociales intéressées au maintien de la

divi-

sion du travail et de la

distribution

du

pouvoir

et des richesses dans la société (Cooper, 1983,

p.277).

Cette manière de

voir

l'organisation renvoie à une logique mécaniciste (quadrant sud-est de la carte), une perspective cohérente avec la position épistémologique naturaliste.

Conceptîan

du connôle

dc gestion

Le contrôle de gestion dans cette perspective n n est plus considéré comme une activité de service

techniquement rationnelle qui

serait dissociée de relations sociétales plus larges.

Au contraire,

la démarche comptable, en

tant

que discours véhiculant

un

mode spécifique de rationalité calculatoire, est considérée comme

constitutive

de

-

et constituée par

-

les

macro-conflits

entre les différentes classes o (Chua, 1986,

p.

623). Les techniques de comptabilité de gestion sont donc vues comme des dispositifs conçns

pour

garantir la reproduction des intérêts

du

capital et de ses agents managériaux, et comme

un

moyen de

discipliner

et de contrôler la force de

ravail.

Par conséquent ces techniques

jouent

(ou sont susceptibles de jouer)

un

rôle crucial dans la redistribudon des richesses.

Dans la mesure où le contrôle de gestion est présenté dans cette approche comme le simple

produit

de forces capitalistes,

il

semble logique de le considérer comme ressoftant

du

modèle mécanique. Ce

point

de vue est paftagé par Preston et

dl.

(1992,

p.562)

lorsqu'ils mettent en évidence,

audelà

d'ap- parentes divergences, les

points communs

entre les analyses

(

conventionnelles

,,

proposées par exemple

par Chandler et Daems (1979), Kaplan (1984) ou Johnson et Kaplan (1987), et

des approches plus

critiques

telles que celles offertes

par Neimark

et

Tinker (1986) ouHopper

et al.

(1936) : < Ces études, en dépit d'approches théoriques différentes, considèrent la démarche comptable comme la réponse à des impératifs économiques, recherche

du profit

dans

un

cas,

appropriation du

surplus dans I'autre. u

t9

CoupranurrÉ

-

CoNrRôLE - Aupn / Tome 8 - Volume 2 - novembre 2002 (p. 5 à 28)

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