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Pouvoir et communication

RAFFESTIN, Claude

Abstract

Dans cet article, l'auteur tente de montrer les rapports qui existent entre pouvoir et communication. Le pouvoir, qui est consubstantiel de toute relation, est présent dans tout processus de communication. Tout rapport de communication médiatisé par une information est aussi un rapport de pouvoir. L'information peut être ou non intégrée par les acteurs de la relation. On constate de plus en plus que l'information «périphérique» et «marginale» n'est pas prise en compte ou mal prise en compte. Ce refus d'information peut déterminer des actions violentes. C'est tout ce problème qui est exposé dans l'article.

RAFFESTIN, Claude. Pouvoir et communication. Médecine & Hygiène , 1981, vol. 39, no.

1445, p. 3936-3941

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4321

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Pouvoir et communication

par CI. Raffestin (Genève)

Dans cet article, l'auteur tente de montrer les rapports qui existent entre pouvoir et communication. Le pouvoir, qui est consubstantiel de toute relation, est présent dans tout processus de communication. Tout rapport de communication médiatisé par une information est aussi un rapport de pouvoir.

L'information peut être ou non intégrée par les acteurs de la relation. On constate de plus en plus que l'information «périphérique» et «marginale» n'est pas prise en compte ou mal prise en compte. Ce refus d'information peut déterminer des actions violentes.

C'est tout ce problème qui est exposé dans l'article.

Evoquer la rencontre de ces deux notions de pouvoir et de communication déclenche, désormais, dans l'esprit de nos contemporains, des images classiques voire stéréotypées: les unes exaltent les progrès futurs et les autres laissent entrevoir de possibles tyrannies. Qu'il s'agisse de juger, dans ce domaine, le rôle de l'Etat ou celui des organisations, les idées qui s'imposent sont celles de l'exercice du pouvoir à travers la communication pour contrôler, organiser et gérer des groupes humains de plus en plus grands. A l'occasion de ce jugement, le dialogue traditionnel qui s'instaure est celui de l'ingénieur et du politicien qui finit toujours par déboucher sur un calcul coût-bénéfice dont la valeur est strictement déterminée par l'effort que font les interlocuteurs respectifs pour procéder d'objectifs clairement explicités et identiques. Tel n'est pas le cas en général et il en résulte ce que l'on appelle communé- ment un dialogue de sourds. Sans doute le problème des objectifs est-il fondamentalement philosophique mais cela, contrairement à ce que beaucoup pensent, n'est pas contradic- toire avec une réflexion technique et a fortiori politique. Le débat nucléaire fournit, à cet égard, de précieux exemples, à tous les points de vue. Je reviendrai sur cette question des objectifs mais d'ores et déjà je voudrais préciser qu'il n'est pas dans mon intention de parler du pouvoir et de la communica- tion dans une quelconque perspective emphatique annoncia- trice de pouvoirs décuplés ou dénonciatrice de dangers à la manière de George Orwell «dans 1984».

Pour se débarrasser tout à la fois de l'utopie optimiste et de celle pessimiste, il convient d'avoir une idée claire de ces notions de pouvoir et de communication. Plus que de la com- munication dont la théorie est faite depuis longtemps c'est du contenu de cette communication dont il sera question, à savoir l'information.

Malgré les efforts de Michel Foucault pour cerner la notion de pouvoir et la penser d'une manière renouvelée, force est de constater que l'on pense davantage au Pouvoir (avec une majuscule), celui qui vient «d'en haut», qu'au pouvoir (avec une minuscule), celui qui vient «d'en bas» et que chacun de nous exerce inévitablement dans toute relation, c'est-à-dire dans tout processus d'échange et/ou de communication auquel il est mêlé.

A la conception du pouvoir transcendant, Foucault substi- tue une conception immanente, et par là même élargie, du pouvoir définie par cinq propositions:

1.Le pouvoir ne s'acquiert pas; il s'exerce à partir de points innombrables.

2. Les relations de pouvoir ne sont pas en position d'extério- rité à l'égard d'autres types de rapports (économiques, sociaux, etc.) mais elles leur sont immanentes.

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3. Le pouvoir vient d'en bas; il n'y a pas une opposition binaire et globale entre dominateur et dominés.

4. Les relations de pouvoir sont à la fois intentionnelles et non subjectives.

5. Là où il y a pouvoir, il y a résistance et pourtant, ou plutôt par là même, celle-ci n'est jamais en position d'extériorité par rapport au pouvoir (1).

Ce changement de perspective, en fait il s'agit d'un renver- sement complet par passage du «haut» au «bas», est très critiqué par les antifoucaldiens qui lui reprochent une insuffi- sance «opératoire ». On voit bien d'où souffle le vent ! Pour les tenants du pouvoir qui vient d'en haut, le pouvoir est celui qu'assument les organes institutionnalisés à cet effet. Le fon- dement de ce pouvoir me paraît incertain car les institutions ne font jamais que ratifier un «état» ancien des structures relationnelles qui, avec le temps, est de plus en plus en discor- dance avec les structures relationnelles réelles. D'autre part et c'est une critique plus grave à l'égard des détracteurs de Fou- cault, c'est considérer que les projets viennent «d'en haut» et jamais «d'en bas». La plus banale observation de la réalité sociale montre évidemment qu'il n'en est rien: ce n'est pas parce que le pouvoir est institutionnellement exercé par les uns qu'il est ipso facto impossible aux autres de l'exercer à travers la résistance (ne serait-ce que par la discussion et la critique). Résistance nourrie par les projets qui émergent et se développent «en bas». Enfin, ce n'est pas nier le pouvoir que de dire qu'il est partout où il y a relation. Au contraire, c'est faire l'hypothèse de fonctions de pouvoir différentes selon les acteurs qui combinent énergie et information pour réaliser leurs projets.

Par ses analyses Foucault révolutionne (le mot n'est pas excessif) la conception du pouvoir. Révolution qui s'inscrit d'abord dans le langage: instituer un nouveau langage c'est aussi promouvoir un nouvel environnement: «..., à la diffé- rence de tout autre vivant le rapport de l'homme au monde est caractérisé par sa liberté à l'égard de l'environnement. Une telle liberté implique la constitution langagière du monde. Les deux choses vont de pair. S'élever au-dessus de la pression de ce qui s'approche de nous venant du monde veut dire avoir un monde et avoir une langue» (2). Dire que la conception de Foucault n'est pas opératoire c'est lui appliquer une manière de voir issue des sciences de la nature qui ne peut s'appliquer sinon en considérant que l'objet des sciences de la nature est comparable à celui des sciences de l'homme. Prieto a fort bien montré qu'il n'en était rien (3). Par le langage, et contraire- ment aux animaux, l'homme adopte une nouvelle position face à l'environnement, c'est-à-dire une conduite libre et à distance dont l'accomplissement est toujours langagier (4).

Cette question fondamentale du langage conduit à celle qui ne l'est pas moins de la communication et bien évidemment à celle de l'information. Je laisserai de côté le processus de communication pour me concentrer sur l'information en tant qu'elle est significative du point de vue sémantique. La com- munication par la langue n'épuise évidemment pas la ques- tion mais elle n'en demeure pas moins essentielle dans nos sociétés. En tant que mémoire collective, la langue est, entre beaucoup d'autres choses, un réservoir d'information. C'est par la langue que les individus, en tant qu'ils appartiennent à un groupe, appréhendent et comprennent les signes et les signaux de l'environnement (5).

Si l'on considère l'environnement physique et humain, je l'appellerai «E», celui-ci émet sous des formes diverses des

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signes et des signaux; autrement dit, il s'agit d'une émission d'informations à comprendre et à interpréter, à saisir et à commenter. Mais pour parvenir à cette interprétation et/ou à ce commentaire, l'individu (ou le groupe) doit disposer de moyens d'interprétation dont la langue, entre autres, est dépo- sitaire. La compréhension de l'environnement signifie qu'il y a intersection entre l'ensemble E (environnement physique et humain) et l'ensemble L (informations contenues dans la lan- gue). C'est ce que Wittgenstein exprime, sous une autre forme, lorsqu'il dit: les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde» (6).

Il est loisible de concevoir au moins quatre cas rendant compte de cette intersection entre E et L (E L). L'intersec-tion entre E et L peut être largement sécante, c'est-à-dire que l'information à disposition pour interpréter et comprendre les signes et les signaux de E est sinon suffisante du moins relati- vement abondante. Dès lors, l'individu et le groupe sont en mesure d'entretenir des relations cohérentes avec l'environne- ment E et surtout d'y déceler des éléments utiles à la réalisa- tion de projets et d'objectifs.

Mais l'intersection peut être faiblement sécante et l'inter- prétation se révèlera difficile voire insuffisante. L'individu et/ou le groupe ne disposent alors que d'une marge d'action faible avec le risque d'agir d'une manière peu cohérente.

Plus grave encore est le cas de l'intersection vide qui révèle la totale impossibilité de trouver une information dans l'en- semble L permettant d'interpréter et de comprendre une quel- conque portion de l'environnement E. L'aléatoire risque de présider à l'action.

On peut imaginer enfin que l'ensemble L est inclus dans l'ensemble E. Ce n'est qu'apparemment une situation satisfai- sante car cela signifie que l'information à disposition est tout entière en provenance de E mais cela n'implique pas, bien au contraire, que tous les signes et signaux de E puissent être compris.

Ces cas ne sont théoriques qu'à première vue et je donnerai plus loin des exemples qui montreront, je l'espère, qu'ils se réalisent tous et qu'il est aisé de les illustrer.

Mais auparavant, j'aimerais montrer qu'il s'agit de situa- tions qui relèvent précisément de l'écologie humaine et qui font intervenir la notion de pouvoir telle que je l'ai définie à partir de Foucault.

Tout interface bio-social, qui caractérise les différents types d'écosystèmes agricoles, urbains, etc., se réalise dans une enveloppe spatio-temporelle en recherchant le maximum d'autonomie compatible avec les ressources à disposition. Les deux éléments significatifs sont, ici, l'autonomie et les ressour- ces. L'autonomie, en tant qu'objectif, et les ressources, en tant que moyens, dépendent de l'information à disposition de l'in- dividu et/ou du groupe. En d'autres termes, l'autonomie sera d'autant plus grande que l'information permettra de repérer et de mettre en valeur des ressources dans l'environnement

« E » dont il a été question plus haut. Cela revient à dire que les ressources d'abord et par conséquent aussi l'autonomie seront fonction de l'information permettant de déchiffrer, de comprendre et finalement d'exploiter l'environnement

Les substances ou matières existant dans l'environnement physique, par exemple, sont de purs «donnés» préexistant à toute action humaine. Leur mise à évidence dépendra, à tra- vers une visée intentionnelle (connaissance et pratique) du rapport que les hommes entretiendront avec eux. L'ensemble connaissance et pratique, c'est-à-dire de l'information, joue le rôle de filtre sélecteur (7). L'exercice du pouvoir a lieu à l'oc- casion des relations qui s'établissent avec l'environnement physique et humain, relations qui sont autant de processus d'échanges et de communication. J'ai parlé des substances ou 3938

matières de l'environnement physique mais je pourrais tout autant parler des événements et opportunités d'origine humaine que le groupe ou la société ne sait pas interpréter, comprendre et par conséquent valoriser.

La rupture de la communication, autrement dit de la rela- tion, détermine une dimension de pouvoir par rapport à l'en- vironnement E et par conséquent une perte d'autonomie dans l'écosystème considéré.

L'actualité fournit, hélas, des exemples en abondance. Je dis « hélas » car la rupture de la communication débouche très généralement sur la violence. En effet, lorsque dans une société, il y a refus de comprendre et d'interpréter les signes et les signaux en provenance d'une partie de cette société, le danger est grand de voir se déclencher la violence qui consti- tue la réponse désespérée des individus dont le message n'est pas reçu.

Les différentes sociétés nationales européennes, pour ne prendre que celles-là, sont actuellement secouées par des explosions de violence qui, très généralement, prennent nais- sance dans les grandes métropoles riches, développées et qui concentrent justement les moyens et l'information les plus puissants. Je veux parler de Berlin, Zurich, Amsterdam, par exemple, mais la liste n'est pas exhaustive. L'exemple de Ber- lin est particulièrement révélateur. Il ne s'agit pas comme cer- tains le pensent ou pourraient le penser d'un surgeon de 1968 qui expliquerait les affrontements entre les jeunes et la police.

II s'agit d'un refus d'une diminution de l'autonomie. Refus vague, sans doute mais dont témoignent les slogans utilisés:

«Aujourd'hui ils t'obligent à écouter, demain, ils t'obligent à marcher » ; « détruis tout ce qui te détruit » (8). De cet environ- nement berlinois sont émis des signaux très clairs qui indi- quent une volonté diffuse de rejeter tout pouvoir de coerci- tion.

Sans aucun doute, le message est clair mais la communica- tion n'en est pas moins rompue dans l'exacte mesure où l'in- formation à disposition dans la société allemande n'est que faiblement sécante, pour ne pas dire pas du tout, avec ces signaux. Les formes d'organisation que propose la société allemande, comme les autres sociétés européennes, à savoir les partis et syndicats classiques n'offrent guère de prise à l'al- ternative qui consiste à refuser la coercition destructive de l'autonomie. Ces formes d'organisation sont incapables, force est de le reconnaître, de trouver des solutions au chômage, à la marginalisation, à la demande pathétique de «différence».

Ceci dit, il est évident que ceux-là même qui dénoncent les tendances coercitives des organisations classiques n'ont que rarement des propositions à faire. Cependant, je ne crois pas que le problème réside dans des propositions qui, compte tenu de nos structures, ne pourraient guère être appliquées comme le souhaiteraient ceux qui les font ou les feraient. Il y a en tout cas deux manières de recevoir ces signaux : l'une qui consiste à leur dénier toute signification voire toute valeur, donc à les négliger purement et simplement; l'autre qui con- siste à les intégrer comme une information régulatrice qui incite à imaginer des solutions nouvelles.

Car, au fond, ce que ces signaux signifient implicitement peut se résumer assez facilement; ils proposent une autre fonction de pouvoir à savoir plus de relations symétriques et moins de puissance. Plus de relations symétriques, c'est-à-dire des rapports sociaux (économiques, politiques, culturels) créa- teurs de moins de coûts pour les individus et les groupes que les rapports actuels. Mais cela veut dire aussi moins de puis- sance pour les organisations et c'est certainement là la chose la plus difficile à intégrer dans le contexte actuel qui privilégie davantage l'avoir que l'être.

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Il s'agit bien d'une crise de communication qui se traduit par une crise de pouvoir. Le pouvoir institutionnalisé, celui de l'Etat, est en crise dans la mesure où la communication est faible ou inexistante avec une fraction plus ou moins impor- tante de l'environnement.

Les derniers événements survenus en Grande-Bretagne sont à cet égard très significatifs. La remarque de MmeThatcher à propos des révoltes est révélatrice de cette rupture de la com- munication et de la crise du pouvoir qui ne peut manquer d'en résulter: «Nous n'avons pas le temps de nous livrer à une étude sur les raisons de la violence. Et tant que l'ordre n'aura pas été rétabli nous ne pourrons pas aborder les aspects éco- nomiques et sociaux de la situation. Le chômage n'est pas le facteur le plus important des désordres» (9). Dans ce cas, il y a simplement refus de reconnaître qu'il y a corrélation entre taux de chômage et troubles sociaux. Refus d'intégrer une information qui obligerait à repenser et à modifier la politique suivie en matière économique, entre autres.

Dès lors que la communication est impossible ou rompue le rapport devient très exactement de force et c'est l'acteur qui dispose de la plus grande puissance qui l'emporte. Finale- ment, il suffit d'y mettre le prix pour que, selon la cynique formule, «l'ordre règne à Varsovie»... En fait, il n'en est rien, dans ce cas. l'ordre se paie par une perte d'autonomie globale et cela n'est jamais une solution à terme. Eliminer d'une manière ou d'une autre un ou plusieurs pôles d'une relation c'est modifier l'écosystème fondamentalement... et c'est se retrouver avec d'autres problèmes.

Le défi qui est lancé à nos sociétés est celui de leur capacité à enrichir leur information pour maximiser leurs relations avec l'environnement physique et humain de manière à opti- maliser leur autonomie en tant que totalité et celle de leurs membres en tant qu'unités constituant cette totalité. Dans cette perspective, les relations, en fait les rapports de pouvoir, ne doivent pas être vus ni non plus vécus comme des confron- tations dont l'enjeu est l'objectif unique mais doivent être vus et vécus comme des processus d'échange et de communication à l'occasion desquels la partie majoritaire et prédominante acquiert de l'information pour la compréhension et l'interpré- tation de l'environnement global.

Le refus d'intégrer l'information qui «dérange» dénote une rigidité sociale qui s'appelle ou est appelée aujourd'hui «le reflux». Ce fameux reflux se traduit très précisément par une rupture de communication et par une augmentation corréla- tive de pouvoir coercitif. Un ministre de M. Reagan, David Stockman a déclaré dernièrement: «Les sciences sociales ne produisent rien ou pratiquement rien d'utile et les résultats de ces études servent souvent à soutenir les idées libérales et pro- gressistes». Ce refus d'intégration ou tout au moins de prise en considération de l'information touche ici tout un secteur des sciences. C'est ainsi que l'on peut parvenir à une intersec- tion vide entre l'ensemble E et l'ensemble L.

On pourrait poser comme hypothèse à vérifier que la non prise en compte de l'information conduit au recours à la vio- lence tant de la part de ceux qui devraient écouter que de la part de ceux qui devraient être entendus. Qu'on ne me com- prenne pas mal, être entendu ne signifie pas être exaucé, cela signifie purement et simplement ne pas être rejeté en tant qu'émetteur, en un mot ne pas être nié.

L'information en provenance des « zones » périphériques ou marginales ne peut être indéfiniment «oubliée» dans les pays démocratiques car les citoyens ont finalement appris à voter (des exemples récents le démontrent) et alors s'ouvre une phase d'expérimentation sociale qui remet en cause ce qu'on croyait être l'ordre mais qui, en réalité, était la pire forme de désordre par refus d'intégrer des demandes politiques, écono- miques et culturelles cohérentes. Dans les pays non démocra- tiques, les structures accumulent des forces destructrices énor- mes qui finissent par se résoudre en révoltes ou en révolutions.

Dans les deux cas, c'est le pouvoir «d'en-bas» qui se mani- feste et impose son système ou tout au moins certains choix.

Il convient de ne pas oublier que la crise de communication, qui se double souvent d'une crise du pouvoir, entraîne des coûts énormes. Même ceux qui se réclament d'un capitalisme libéral renouvelé devraient comprendre la signification de ces coûts...

Bibliographie

1. Foucault M.: Histoire de la sexualité. I. La volonté de savoir, p. 121, Gallimard, Paris, 1976.

2. Gadamer H, G. : Vérité et Méthode. Les grandes lignes d'une herméneutique philosophique, p. 296, Seuil, Paris, 1976.

3. Prieto L: Pertinence et Pratique. Editions de Minuit, Paris, 1975.

4. Gadamer H. G: Vérité et Méthode. Les grandes lignes d'une herméneutique philosophique, p. 297, Seuil, Paris, 1976.

5. Prieto L.: Messages et Signaux, PUF, Paris, 1966.

6. Wittgenstein L.: Tractatus logico-philosopnicus, p. 141, Galli- mard, Paris, 1961.

7. Raffestin CI. : Pour une géographie du pouvoir, p. 249, Litec, Paris, 1980.

8. Corriere della Sera, 5 août 1981.

9. Nouvel Observateur, 18-24 juillet 1981.

Adresse de l'auteur: Professeur Cl. Raffestin, Centre universi- taire d'écologie humaine et des sciences de l'environnement, Université de Genève, 1211 Genève 4.

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