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Séance 2/10/06

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

7. Groupes de Lie (suite)

7.1. Vari´et´es diff´erentiables (suite). — Pour la commodit´e du lecteur, reprenons les d´efinitions 7.1, 7.5, 7.6 et 7.8 introduites `a la fin du polycopi´e de la s´eance du 26/9. (On renvoie `a ce polycopi´e pour les exemples et remarque 7.2–7.4, 7.7 et 7.9).

En fait, par rapport `a la d´efinition du 26/9, il est plus commode de nepas imposer dans la d´efinition ci-dessous que les ouverts Ui soient connexes.

Définition 7.1. — Unevari´et´e de classe C, de dimension n, est un espace topologique s´epar´e X, muni d’un recouvrement ouvert (Ui)i∈I, et d’hom´eo- morphismes φi de chaque Ui sur un ouvert Vi de Rn, tels que, pour tout i6=j, l’application φj◦φ−1i soit un diff´eomorphisme de classe C de l’ouvert φi(UiUj) deRn sur l’ouvertφj(UjUi) de Rn.

On dit que les (Ui, φi) sont des cartes de d´efinition de X. On dit alors qu’un couple (U, ψ), o`u U est un ouvert de X etψun hom´eomorphisme de U sur un ouvert V de Rn, est une carte de X si, pour tout i∈ I, l’application ψ◦φ−1i est un diff´eomorphisme de classe Cde l’ouvertφi(UiU) deRnsur l’ouvert ψ(U∩Ui) de Rn.

On d´efinit de mˆeme la notion de vari´et´e de classe Ck, pour toutk∈N. Définition 7.5(Produits de variétés). — Soient X et Y deux vari´et´es C, de dimensionnetprespectivement. Alors X×Y est une vari´et´e C, de dimension n+p.

En effet, si (Ui, φi)i∈I, resp. (Vj, ψj)j∈J est un syst`eme de cartes pour X, resp. Y, alors les Ui×Vj forment un recouvrement ouvert de X×Y, et chaque φi×ψj est un hom´emomorphisme de Ui×Vj sur un ouvert deRn+p. Enfin,

(0)version du 23/10/06

(2)

les changements de cartes sont «s´epar´ement C» en les variables de X et celles de Y, et ceci entraˆıne qu’ils sont globalement C, voir par exemple [Ca], premi`ere partie, I.3.7.2.

Définition 7.6(Applications différentiables). — Soient X et Y deux vari´et´es C, de dimension n et p respectivement. Un morphisme de vari´et´es X Y est une application continuef : XY v´erifiant la propri´et´e suivante : soient x X, y = f(x), (V, ψ) une carte au voisinage de y, et (U, φ) une carte au voisinage de x telle que f(U)⊆V ; alors W = φ(U), resp. W0 =ψ(V) est un ouvert de Rn, resp. deRp, et l’on demande que l’application

f◦φ−1: W−→W0

soit C. On laisse au lecteur le soin de v´erifier que cette notion ne d´epend pas du choix des cartes choisies. . .

Définition 7.8. — Un groupe de Lie est une vari´et´e G de classe C, munie d’une structure de groupe telle que l’application

G×G−→G, (x, y)7→xy−1 soit C.

Un cas particulier important de vari´et´es est le suivant.

Définition 7.10(Sous-variétés deRN). — Soit X un sous-ensemble de RN. On dit que X est une «sous-vari´et´e C de RN» de dimension n, si, pour tout x X, il existe des ouverts U et V de RN, avec x U et 0 V, et un diff´eomorphisme C

φ: U−→ V tel que (

φ(x) = 0,

UX =φ−1(V(Rn× {0})).

Proposition 7.11. — Soit X une «sous-vari´et´e C de RN» de dimension n.

AlorsXest une vari´et´eC au sens de la d´efinition7.1, et l’inclusionX,→RN est un morphisme de vari´et´es. Par cons´equent, on peut ´ecrire que X est une sous-vari´et´eC deRN (sans guillemets !).

D´emonstration. — Pour toutx∈X, il existe des ouverts Uxet VxdeRN, avec x U et 0V, et un diff´eomorphisme C φ: Ux −→ Vx tel que φx(x) = 0 et

UxX =φ−1x (Vx(Rn× {0})).

Ces ouverts UxX forment un recouvrement de X, et il faut voir que, pour x6=y, les «changements de cartes»sont C. Posons

x =φx(UxUy) et Ωy =φy(UyUx);

(3)

ce sont des ouverts de RN et par hypoth`ese on a un diff´eomorphisme C φy◦φ−1x : Ωx −→y.

De plus, l’inclusionτ : Ωx∩(Rn×{0}),→xet la projectionπ: Ωy Rn×{0}

sont C, et donc l’hom´eomorphisme

x(Rn× {0})−→y(Rn× {0})

induit parφy◦φ−1x est C, ainsi que son inverse (qui est induit parφx◦φ−1y ).

Ceci prouve que X est une vari´et´e, et aussi que l’inclusion X ,→ RN est un morphisme de vari´et´es.

7.2. «Rappels»de calcul diff´erentiel. — Sif : XY est un morphisme de vari´et´es, pour d´efinir la diff´erentielle def en un pointxde X, il faut avoir au pr´ealable d´efini l’espace tangent TxX. Et pour d´efinir l’espace tangent TxX, on a besoin de disposer de la notion de diff´erentielle d’une application C entre deux ouverts Rn. Heureusement, il n’y a pas de cercle vicieux, car l’espace tangent en un point d’un ouvert U deRn est Rn.

On va donc commencer par rappeler les notions d’application diff´erentiable, de d´eriv´ees partielles, d’applications de classe C, etc. Pour les r´esultats don- n´es sans d´emonstration, on renvoie `a [Ca] ou [Laf].

Définition 7.12. — Soit U un ouvert de Rn et soit x0 U. Une application f : U Rp est diff´erentiable en x0 s’il existe une application lin´eaire L :RnRp telle que

f(x0+h) =f(x0) + L(h) +o(h).

(Ceci implique, en particulier, que f est continue en x0.) Dans ce cas, L est unique, on l’appelle la diff´erentielle (ou application lin´eaire tangente) de f en x0, et on la note dx0f ou (df)x0.

On dit que f est diff´erentiable(sous-entendu : sur U) si elle est diff´eren- tiable en tout point de U.

Remarque 7.13. — Sin= 1, on voit quef est diff´erentiable en x0 si et seule- ment si la limite

limt→0

f(x0+t)−f(x0) t

existe ; c’est alors un ´el´ement v0 de Rp. Dans ce cas, f est d´erivable en x0, sa d´eriv´ee f0(x0) est le vecteur v0, et sa diff´erentielle en x0 est l’application lin´eaire

R−→Rp, t7→tv0. Par cons´equent,f0(x0) =dx0f(1).

(4)

Si f est une application diff´erentiable d’un intervalle ouvert I R dans Rp, on dit que f est une courbediff´erentiable, et pour tout t∈I, le vecteur f0(t)Rp est parfois appel´e levecteur vitesse ent (ou«`a l’instant t» ).

Notons (e1, . . . , en) la base canonique deRn.

Proposition 7.14. — Soit U un ouvert de Rn et f : U Rune fonction diff´e- rentiable. Alors, pour tout x∈U et i= 1, . . . , n, la d´eriv´ee partielle

∂f

∂xi(x) = lim

t→0

f(x+tei)−f(x) t

existe : c’estdxf(ei).

Remarque 7.15. — Il est bien connu que la r´eciproque est fausse ; par exemple l’application f :R2R d´efinie par f(0,0) = 0 et

f(x, y) = xy

x2+y2 si (x, y)6= (0,0)

admet des d´eriv´ees partielles en tout point, mais n’est pas continue, donc a fortiori pas diff´erentiable, en (0,0).

Cependant, on a le r´esultat suivant.

Théorème 7.16. — Soient U un ouvert de Rn et f : U R. Si f poss`ede des d´eriv´ees partielles sur U et si elles sont continues en x0 U, alors f est diff´erentiable en x0.

Définition 7.17. — On dit quef : URest de classe C1 si elle poss`ede des d´eriv´ees partielles continues sur U. Ceci entraˆıne que f est diff´erentiable sur U, et que l’application

U−→HomR(Rn,R), x7→dxf

est continue. On peut alors d´efinir, par r´ecurrence sur k, la notion suivante.

Une applicationf : URestde classe Ck si elle poss`ede sur U des d´eriv´ees partielles qui sont de classe Ck−1. Enfin, on dit que f est (de classe) C si elle est de classe Ck pour tout k > 1. Ceci ´equivaut `a dire que les d´eriv´ees partielles de tout ordre :

kf

∂xik· · ·∂xi1 existent et sont continues.

Revenant au cas d’une application f : URp, tout ce qui pr´ec`ede s’´etend comme suit. Notonsf1, . . . , fp les composantes def. Alors, on a le r´esultat et la d´efinition qui suivent.

(5)

Théorème 7.18. — f est diff´erentiable, resp. de classeC1, surUsi et seulement si chaquefi l’est.

On dit que f est de classe C si chaquefi l’est.

Théorème 7.19(Différentielle d’une composée). — Soient U Rn et V Rp des ouverts et soient f : U V et g : V Rq des applications C. Alors g◦f : URq estC et l’on a

dx(g◦f) =df(x)g◦dxf, ∀x∈U.

D’autre part, la diff´erentielle de idU est, en tout point, l’application identique de Rn.

Définition 7.20. — Soient U Rn et V Rp des ouverts et soit f : U V une application C. On dit que f est un diff´eomorphisme (de classe C) si f est bijectif et si l’application r´eciproquef−1 : VU est de classe C.

Dans ce cas, le th´eor`eme pr´ec´edent nous dit que les applications lin´eaires dxf :Rn−→Rp et df(x)f−1:Rp −→Rn

sont inverses l’une de l’autre. Ceci implique, en particulier, quen=p.

Remarque 7.21. — Une bijection C n’est pas n´ecessairement un diff´eomor- phisme, par exemple, l’applicationx7→ x3, deR dansR, est C et bijective, mais son inverse y7→ 3

y n’est pas d´erivable en 0.

Théorème 7.22(Théorème d’inversion locale). — Soient U un ouvert de Rn et f : URn une application C, et soitx0 U tel que dx0f soit inversible.

Alors il existe un voisinage ouvertV de x0 dansU tel quef(V) soit ouvert et f induise un diff´eomorphisme de V sur f(V).

D´emonstration. — Voir [Ca, 1`ere partie, Chap. I, sec. 4], ou [Le, Chap. I,

§4.A ].

Définition 7.23. — Soient U un ouvert de Rn et f : U Rn une application C. On dit que f est un diff´eomorphisme local sidxf est inversible, pour toutx∈U.

Dans ce cas, tout x∈ U poss`ede un voisinage ouvert assez petit V tel que f(V) soit ouvert etf induise un diff´eomorphisme de V sur f(V).

Exemples 7.24. — 1) L’application exponentielle exp : C C est un diff´eo- morphisme local. (Et, ´evidemment, exp est un diff´eomorphisme R−→ R+.)

2) Pour toutk∈N, l’applicationC C,z7→zkest un diff´eomorphisme local.

(6)

Remarque 7.25. — Les deux exemples pr´ec´edents sont reli´es, en ce sens que l’on a le diagramme commutatif ci-dessous :

C −−−−→x7→kx C

exp

 y

 yexp

C −−−−→z7→zk C.

Remarque 7.26. — G´en´eralisant l’exemple 1) pr´ec´edent, on verra plus loin que, pourK=RouCetn>1 l’application exponentielle exp : Mn(K)GLn(K) est un diff´eomorphisme local.

7.3. Espace tangent en un point `a une sous-vari´et´e de RN. — Soient X une sous-vari´et´e deRN, de dimensionn, etx0 X. Il y a plusieurs mani`eres de d´efinir l’espace tangent `a X en x0. La plus intuitive est peut-ˆetre de dire que c’est l’ensemble des vecteurs vitesse en x0 des courbes passant par x0. Définition 7.27. — On note Tx0X le sous-ensemble deRN form´e des vecteurs

f0(0) = lim

t→0

f(t)−x0

t ,

o`u f une application C: ]−ε, ε[→X telle que f(0) =x0.

Remarque 7.28. — Si n = N et si X = U est un ouvert de Rn, la d´efinition pr´ec´edente donne bien, pour tout x0 U,

Tx0U =Rn.

En effet, soit (e1, . . . , en) la base standard de Rn. Comme U est ouvert, il existeε >0 tel quex0+tei U pour |t|< ε, et alorsf(t) =x0+tei est une application C: ]−ε, ε[→X telle quef(0) =x0 et f0(0) =ei.

Il n’est pas imm´ediatement ´evident, d’apr`es la d´efinition 7.27, que Tx0X est un sous-espace vectoriel deRN. Ceci r´esulte de la proposition suivante.

Proposition 7.29. — Soient X une sous-vari´et´e de RN de dimension n, et x∈ X. Alors TxX est un sous-espace vectoriel de dimension nde RN

D´emonstration. — Par hypoth`ese, il existe des ouverts Ux et Vx deRN, avec x∈U et 0V, et un diff´eomorphisme C

(∗) φ: U−→ V tel que (

φ(x) = 0,

UX =φ−1(V(Rn× {0})). Soit v∈Rn, et soitε >0 tel que

|t|< ε⇒tv∈VxT

(Rn× {0}).

(7)

Alors la courbe f : ]−ε, ε[→X,t7→φ−1(tv) est C et l’on a : f(0) =x et f0(0) =dxφ−1(v).

Ceci montre que dxφ−1(Rn)TxX.

R´eciproquement, siv∈TxX, il existe un intervalle I = ]−ε, ε[ et une courbe C f : I X telle que f(0) = x et v =f0(0) ; alors φ◦f : I Rn est une courbe C telle que

◦f)(0) = 0 et dxφ(v) =dx◦f)(0)Rn. Ceci montre que dxφ(TxX)Rn. Il en r´esulte qu’on a l’´egalit´e

TxX =dxφ−1(Rn× {0}),

ce qui montre que TxX est un sous-espace vectoriel de RN, de dimension n.

De plus, l’´egalit´e ci-dessus a lieu pour toutφv´erifiant (∗).

La d´efinition pr´ec´edente n’est en g´en´eral pas pratique pour calculer TxX.

Mais on a la seconde approche suivante.

Soit X une sous-vari´et´e deRNde dimensionn, soitx∈X, et soitφ: U−→ V v´erifiant la condition (∗) pr´ec´edente. Soient φ1, . . . , φN les composantes de φ.

Alors,φn+1, . . . , φNsont identiquement nulles sur le voisinage XU dexdans X, tandis que (φ1, . . . , φn) induit un diff´eomorphisme de X∩U sur un voisinage de 0 dans Rn. On dit que (φ1, . . . , φn) forme un syst`eme de coordonn´ees locales sur X au voisinage dex.

Proposition 7.30. — TxX =TN

i=n+1Kerdxφi.

D´emonstration. — Par hypoth`ese,φest un diff´eomorphisme entre des ouverts U,V de RN, tels que x U et φ(x) = 0 V. Alors, la diff´erentielle dxφ est inversible ; c’est l’application lin´eaire

RN−→RN

dont les composantes sont les formes lin´eaires dxφi, pour i = 1, . . . ,N. C.-`a- d., si on ´ecrit la matrice de dxφ dans la base standard de RN, alors la i-`eme ligne de la matrice correspond `a la forme lin´eairedxφi. Comme la matrice est inversible, les formes lin´eairesdxφ1, . . . , dxφNsont lin´eairement ind´ependantes, et il en r´esulte que

dimR TN

i=n+1

Kerdxφi = N(N−n) =n.

D’autre part, soit f : IX une courbe C telle que f(0) =x. Pour |t|assez petit, on af(t)XU d’o`u, pour i=n+ 1, . . . ,N, φi(f(t)) = 0, et donc

0 = (φi◦f)0(0) =dxφi(f0(0)).

(8)

Ceci montre que TxX = TN

i=n+1Kerdxφi, et comme ils sont tous deux de dimensionn, on a l’´egalit´e. La proposition est d´emontr´ee.

Exemple 7.31. — Soit S2 = {(x, y, z) R3 | x2+y2 +z2 = 1} et soit p0 le point (0,0,1). Alors, au voisinage dep0 l’application

φ: (x, y, z)7→(x, y, x2+y2+z21)

est un diff´eomorphisme d’un voisinage ouvert U dep0 dansR3 (explicitement, le demi-espace z > 0) sur un voisinage de 0 dans R3; le diff´eomorphisme inverse ´etant

ψ: (x, y, z0)7→(x, y,p

z0+ 1−x2−y2).

Alorsφ3 =x2+y2+z21, d’o`u dp0φ3 = 2dz. On retrouve ainsi que l’espace tangent `a S2 en p0 ´egale Kerdz = le plan horizontal passant parp0.

Dans l’exemple ci-dessus, on a montr´e explicitement que l’´equation de la sph`ere F =x2+y2+z21 faisait partie d’un syst`eme de coordonn´ees locales au voisinage de p0, afin de pouvoir appliquer la proposition pr´ec´edente. Il ne serait pas commode de faire de mˆeme dans le cas g´en´eral d’une sous-vari´et´e X de RN d´efinie par des ´equations f1, . . . , fp, par exemple pour montrer que le groupe orthogonal

O(n) ={A∈Mn(R)|tAA = In}

est une sous-vari´et´e et d´eterminer son espace tangent en l’identit´e. Heureuse- ment, on dispose des r´esultats g´en´eraux suivants.

7.4. Sous-vari´et´es d´efinies par des ´equations de rang constant. — Soit Ω un ouvert de Rn et soient f1, . . . , fp des applications Ω R de classe C. On va montrer que, sous certaines hypoth`eses, l’ensemble

X ={x∈|fi(x) = 0, ∀i= 1, . . . , p}

est une sous-vari´et´e deRn. Introduisons l’application C f : Ω−→Rp, x7→(f1(x), . . . , fp(x)).

Alors, X ={x∈|f(x) = 0}.

Remarque 7.32. — Il est parfois plus commode de travailler avec l’application f : ΩRpqu’avec ses composantes (f1, . . . , fp). Par exemple, prenant l’ouvert GLk(R) de Mk(R) et l’application C

f : GLk(R)−→Mk(R), A7→tAAIk

on obtiendra plus bas que le groupe orthogonal O(k) est un sous-groupe de Lie ferm´e de GLn(R), de dimensionk(k−1)/2.

(9)

Revenons au cas g´en´eral. La diff´erentielledf a pour composantesdf1, . . . , dfp et, dans les bases standard de Rn et Rp, chaque dxf est repr´esent´e par la matrice

dxf =



∂f1

∂x1 · · · ∂x∂fn1 ... . .. ...

∂fp

∂x1 · · · ∂x∂fpn

(x).

Définition 7.33. — Le rang r(x) de cette matrice est le rang de dxf; on l’ap- pelle aussi le rang de (df1, . . . , dfp) en x. C’est la dimension du sous-espace de (Rn) engendr´e par les formes lin´eaires dxf1, . . . , dxfp. Par cons´equent, on a

dimR Tp

i=1

Kerdxfi =n−r(x).

Définition 7.34. — On dit que f est de rang constant sur Ω si r(x) est constant sur Ω.

Pour touty∈f(Ω), on pose Xy =f−1(y).

Théorème 7.35(Théorème du rang constant). — Soientun ouvert de Rn et f : Ω Rp une application C de rang constant r. Alors, Xy est une sous- vari´et´e de Rn de dimension n−r, pour tout y f(Ω). De plus, pour tout x∈Xy, on a

TxXy = Kerdxf = Tp

i=1

Kerdxfi.

D´emonstration. — Voir [Le, Chap. I,§4.A] ou [Laf, Chap. I, Ex. 10].

Exemple 7.36. — La sph`ere S2 est d´efinie par l’´equation 0 =f(x, y, z) =x2+y2+z21.

Alorsdf = 2(xdx+ydy+zdz) est de rang maximum 1 en tout point deR3autre que (0,0,0) et le th´eor`eme permet de retrouver que S2 est une sous-vari´et´e de R3 et que son espace tangent en tout pointp est Kerdpf.

Remarque 7.37. — Un cas particulier du th´eor`eme du rang constant (qui est parfois appel´e «th´eor`eme de la subimmersion», cf. [Le]), est le «th´eor`eme de l’immersion», voir [Laf, I.21] ou [Le, Chap. I, 4.A.I]. Une cons´equence du th´eor`eme de l’immersion dont nous aurons besoin est la suivante (voir [Laf, I.22] ou [Le, p. 76, Prop. 4]).

Proposition 7.38. — Soient X et Y des sous-vari´et´es de Rm et Rn et soit f : X Rn une application C telle que f(X)Y. Alors f est une application C de X versY.

(10)

Théorème 7.39(Groupe orthogonalO(n)). — Le groupe orthogonal O(n) ={A∈GLn(R)|tAA = In}

est une sous-vari´et´e de GLn(R), et donc un groupe de Lie. Sa dimension est n(n−1)/2; plus pr´ecis´ement, pour tout g∈O(n), on a

TgO(n) ={gX|XASn(R)},

o`u ASn(R) d´esigne le sous-espace des matrices antisym´etriques.

D´emonstration. — Comme l’application

Mn(R)×Mn(R)−→Mn(R), (A,B)7→tAB

est bilin´eaire, sa diff´erentielle en tout point (A,B) est l’application lin´eaire Mn(R)×Mn(R)−→Mn(R), (X,Y)7→tXB + AY.

On en d´eduit que l’applicationf : A7→tAAIn a pour diff´erentielle, en tout point A0 GLn(R), l’application lin´eaire

Mn(R)−→Mn(R), X7→tXA0+tA0X, d’o`u

KerdA0f ={tA−10 X|XASn(R)}.

Donc, f est de rang constant sur GLn(R) et, bien sˆur, f(In) = 0. Alors, il r´esulte du th´eor`eme du rang constant que O(n) =f−1(0) est une sous-vari´et´e ferm´ee de GLn(R), de dimensionn(n−1)/2 et que, pour toutg∈O(n), on a

TgO(n) = Kerdgf =gASn(R).

Enfin, posant G = O(n), l’application

G×G−→GLn(R), (A,B)7→AB−1

est Cet applique G×G dans G. Donc, d’apr`es la proposition 7.38, G = O(n) est un groupe de Lie.

(11)

S´eance du 18/9 . . . 1

1. Groupes topologiques . . . 1

2. Interlude sur les repr´esentations de groupes finis . . . 3

3. Mesure de Haar sur un groupe compact . . . 5

3.1. Repr´esentations r´eguli`eres gauche et droite . . . 5

3.2. Int´egration invariante . . . 6

3.3. Th´eor`eme du point fixe de Kakutani . . . 6

S´eance du 19/9 . . . 9

3. Mesure de Haar sur un groupe compact (suite) . . . 9

3.4. Mesures de Radon . . . 11

3.5. Mesure de Haar sur un groupe compact . . . 12

4. Repr´esentations unitaires et th´eor`eme de Peter-Weyl . . . 16

4.1. Repr´esentations continues . . . 16

4.2. Repr´esentations unitaires . . . 17

4.3. Op´erateurs compacts . . . 18

4.4. Op´erateurs `a noyaux . . . 19

S´eance du 25/9 . . . 21

5. L’alg`ebre des «fonctions repr´esentatives» . . . 21

5.1. Coefficients matriciels . . . 21

5.2. Fonctions repr´esentatives . . . 23

5.3. Cas des groupes compacts . . . 24

5.4. Schur, Burnside et produits tensoriels . . . 25

5.5. R´esultats sur les modules semi-simples . . . 26

5.6. Appendice : preuve du th´eor`eme de Burnside . . . 28

4. Th´eor`eme de Peter-Weyl (suite) . . . 29

4.4. Op´erateurs `a noyaux . . . 29

(12)

S´eance du 26/9 . . . 35

4.5. Une cons´equence du th´eor`eme de Peter-Weyl . . . 35

6. Sous-groupes ferm´es de GLn(R) . . . 36

6.1. Alg`ebres de Lie . . . 36

6.2. Propri´et´es de l’exponentielle . . . 36

6.3. L’alg`ebre de Lie d’un sous-groupe ferm´e de GLn(R) . . . 39

6.4. Composante connexe d’un groupe topologique . . . 40

7. Groupes de Lie . . . 42

7.1. Vari´et´es diff´erentiables . . . 42

S´eance du 2 octobre . . . 45

7. Groupes de Lie (suite) . . . 45

7.1. Vari´et´es diff´erentiables (suite) . . . 45

7.2. «Rappels»de calcul diff´erentiel . . . 47

7.3. Espace tangent en un point `a une sous-vari´et´e deRN . . . 50

7.4. Sous-vari´et´es d´efinies par des ´equations de rang constant . . . 52

Bibliographie . . . i

(13)

Bibliographie

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