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Le 89 ème Nestlé Nutrition Institute Workshop. 89 ème DUBAI RECHERCHES RECENTES EN NUTRITION ET CROISSANCE

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Academic year: 2022

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26–29 mars 2017

RECHERCHES RECENTES EN NUTRITION ET CROISSANCE

DUBAI

89 ème

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Il est aujourd’hui bien connu à travers le monde qu’une bonne nutrition joue un rôle majeur dans la santé des individus, à toutes les étapes du développement et de la vie.

Ces dernières années, des recherches cliniques appro- fondies sur les effets de la nutrition sur la croissance a donné matière à une multitude de découvertes per- mettant ainsi de mieux comprendre ce domaine clé du développement, particulièrement durant les 1000 premiers jours de vie. Une nutrition appropriée durant cette période peut avoir des effets bénéfiques sur la santé à long terme de l’organisme. Au contraire, une mauvaise nutrition peut contribuer à l’obésité ou à un retard de crois sance et peut également avoir un effet néfaste sur le développement cérébral et cognitif.

Le 89ème Nestlé Nutrition Institute Workshop, intitulé

« Recherches Récentes en Nutrition et Croissance », s’est tenu du 26 au 29 mars 2017 à Dubaï.

Pour mener le débat, Nestlé a réuni des experts internationaux éminents, sous la présidence : du Pro- fesseur Michelle Lampl (Directrice de « l’Etude pour la Santé Humaine », Université Emory, Atlanta), du Professeur Berthold Koletzko (Professeur en Pédia- trie, Hôpital Pédiatrique Dr. von Hauner, Uni ver sité du Centre Médical de Munich), et du Profes-seur John Colombo (Professeur de Psychologie, Université du Kansas et Directeur de l’Institut « Life Span »).

SESSION 1

La première session, ouverte et présidée par le Professeur Michelle Lampl, a examiné le rôle des différents systèmes biologiques de l’organisme en tant que contributeurs d’une croissance appropriée, en particulier les os, les mus- cles et le tissu adipeux. Les intervenants de cette session ont présenté les résultats de recherches récentes sur la complexité de la croissance cellulaire, et comment celle-ci est influencée par des facteurs génétiques, hormonaux, nutritionnels, environnementaux, pathologiques, ainsi que par le mode de vie.

Les causes et les conséquences de l’obésité ont été ana- lysées, par des discussions sur la croissance et la fonction du tissu adipeux dans l’organisme. Lorsque les besoins nutritionnels ne sont pas satisfaits, ou à contrario dépas- sés, la qualité du système musculo-squelettique, des os et des tissus est compromise. Alors que nous savons que le timing est primordial dans le développement du fœtus, les experts ont conclu qu’il restait encore beaucoup à dé- couvrir en ce qui concerne le timing de la croissance chez l’enfant et comment soutenir au mieux cette croissance sur le plan nutritionnel.

SESSION 2

La deuxième session, présidée par le Professeur Berthold Koletzko, a fait le point sur les dernières recherches por- tant sur les interventions nutritionnelles dans les domaines de la croissance et de la composition corporelle, étudiant à la fois l’obésité et le retard de croissance à travers le monde. Des études récentes ont montré qu’une prise de poids excessive précoce chez le nourrisson peut favoriser la survenue future d’un gain de poids à l’âge adulte, en- trainant obésité et maladies métaboliques. Les nouvelles connaissances sur l’impact de la nutrition sur la régulation métabolique chez le nourrisson ont également été présen- tées, notamment des techniques modernes de recherche qui ouvrent la voie à des interventions visant à améliorer la santé à long terme.

AVANT-PROPOS

DUBAI

89 ème

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Une avancée significative issue de travaux de recherche menés en Allemagne a été discutée. Ces travaux montrent que la qualité ainsi que la quantité de proté- ines fournies aux bébés affectent leurs prises de poids et de taille. L’importance de la période d’introduction de la diversification a également été revue, en soulignant l’importance de cette période, des aliments proposés, et du mode d’alimentation, en termes d’impact à long terme des choix nutritionnels faits par les parents et les proches sur la santé et le bien-être de l’enfant. Le retard de crois- sance est un problème majeur dans de nombreux pays en voie de développement, et la session a permis d’examiner les causes d’une croissance linéaire limitée, ainsi que les interventions nutritionnelles et éducationnelles efficaces à proposer au cours de la grossesse et de la petite enfance.

Cette deuxième session s’est terminée par un examen du rôle des micronutriments sur la croissance infantile, notant que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 2 milliards de personnes dans le monde souffrent de carences en vitamines et minéraux essen- tiels à la croissance et au métabolisme.

SESSION 3

La troisième session avec le Professeur Colombo s’est centrée sur le développement neurocognitif chez le nour- risson et le petit enfant, et sur le rôle des nutriments dans le soutien de la croissance et de la fonction cérébrale. Le débat a mis l’accent sur l’interface entre le développe- ment cognitif et la nutrition, insistant sur la nécessité pour les nutritionnistes et les spécialistes du comportement de travailler étroitement ensemble pour l’obtention des meilleurs résultats possibles.

Les présentations ont inclus un examen approfondi des mesures standardisées du développement neurocognitif chez le nourrisson et le petit enfant, qui sont conçues afin d’identifier les enfants à risque élevé de retard de développement ultérieur. La recherche en neuro-imagerie a été identifiée comme étant celle permettant d’offrir à

la science une meilleure compréhension de la structure, de la fonction, et du comportement du cerveau durant la période précoce de développement rapide et hautement sensible de la petite enfance.

Les causes potentielles d’un développement neurologique altéré sont variées et nombreuses, et peuvent inclure facteurs environnementaux, influences génétiques, ainsi que nutrition et carences lors de la petite enfance.

Les intervenants ont également présenté des résultats d’études récentes portant sur les effets de la nutrition sur le développement des fonctions supérieures ou exécu- tives, y compris la démonstration des bénéfices à long terme d’une supplémentation en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (LC-PUFA, Long Chain Poly Unsaturated Fatty Acids) durant la petite enfance, à savoir une amé- lioration de la performance à des tests de contrôle de l’impulsivité et de l’attention.

Nutrition et développement au cours de la petite enfance sont étroitement liés, et cet atelier a utilisé une approche multidisciplinaire, regroupant scientifiques, nutritionnistes et psychologues. Nous avons énormément apprécié la participation de tous nos illustres présidents de session et intervenants qui ont mis en lumière les secteurs clés des recherches récentes, ainsi que les nouveaux domaines potentiels à explorer afin de permettre une santé adé- quate à tous les nourrissons à travers le monde.

Nous avons également particulièrement apprécié la contri- bution de tous les participants dans l’audience aux discus- sions formelles et informelles au cours de cet atelier, ainsi que la participation de milliers d’autres par webcast.

Nous aimerions féliciter tous ceux qui ont été impliqués dans l’organisation de cet atelier aux niveaux mondial et régional.

Dr Natalia Wagemans

Directrice de Nestlé Nutrition Institute Suisse

https://www.nestlenutrition-institute.org/country/fr/

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MICHELLE LAMPL (Université Emory, Atlanta, Géorgie, Etats-Unis) a ouvert l’atelier en expliquant que, alors que la croissance humaine est généralement évaluée par l’examen des variations de poids ou de taille à des moments précis du développement, ces mesures ne permettent pas de comprendre comment les différents systèmes biologiques de l’organisme contribuent de façon dynamique à la crois- sance. La mesure du poids seul fournit des informations sur l’équilibre calorique et/ou l’hydratation, et la mesure de la taille montre comment l’enfant grandit parmi ses pairs. Des travaux récents ont montré que les êtres humains ne se développent pas à un rythme régulier et continu, mais par épisodes distincts, à des moments précis, qui sont plus rapprochés les uns des autres chez le nourrisson, et avec jusqu’à 90 à 100 jours d’intervalle entre les

«poussées de croissance» chez l’enfant de plus de deux ans. Il est important de réévaluer comment et quand la croissance est mesurée dans les études d’intervention, afin de déterminer ce qui contrôle le timing de la croissance. Une meilleure compréhension de la biologie de la croissance pourrait aider à comprendre com- ment la nutrition peut influencer les modèles de croissance indivi- duelle et ainsi favoriser une croissance saine vers l’adolescence et l’âge adulte. Les besoins nutritionnels sont actuellement évalués à partir du modèle de croissance continue – la prochaine étape sera de découvrir si la nature épisodique des périodes de croissance ne serait pas favorisée par des changements épisodiques dans l’apport de certains nutriments spécifiques. Nous savons déjà que le timing est crucial au cours du développement fœtal – il reste encore beaucoup à découvrir en ce qui concerne le timing de la croissance chez l’enfant et comment favoriser au mieux cette croissance via l’apport nutritionnel.

Une meilleure connaissance de la biologie de la croissance pourrait nous aider à comprendre l’effet de la nutrition sur le corps humain à mesure qu’il se développe en une unité fonctionnelle saine.

Michelle Lampl

ERNST B HUNZIKER (Hôpital Universitaire, Berne, Suisse) a fait une présentation détaillée du rôle joué par le cartilage de conjugaison dans l’élongation des os longs à mesure que les nourrissons deviennent adultes. La profession médicale mesure actuellement les variations de taille entre la petite enfance et l’adolescence par examen des schémas d’allongement des os longs. Aussi, comprendre comment et pourquoi ces mesures changent nous aide à mieux comprendre la croissance du corps en général. Les os commencent à se développer immédiatement

après la fécondation et continuent de croître jusqu’à l’âge de 20 ans environ. Le cartilage de conjugaison est un disque de cartilage se trouvant entre les deux parties des os longs dans lesquelles les cellules se développent activement de façon verticale. Le méca- nisme qui gouverne la séquence d’événements hautement coor- donnés qui sous tendent la croissance des os longs est complexe et nécessite une analyse poussée de la performance cellulaire. Il est soumis à l’influence de facteurs génétique, hormonaux, nutri- tionnels, environnementaux et pathologiques.

Les os ne peuvent se former que lorsque plusieurs conditions sont réunies. Une surface mécanique- ment stable est requise, permise par la présence des minéraux et vitamines appropriés, notamment la vitamine E. Les vaisseaux sanguins doivent être entourés de cellules souches saines et des pro- téines sont requises, qui donnent aux cellules le signal pour leur activation.

Ernst Hunziker

MARTA FIOROTTO (Faculté de Médecine Baylor, Texas, Hôpital Pédiatrique, Etats-Unis) a poursuivi par l’examen des effets de la croissance et de la nutrition aux stades précoces sur la masse musculaire squelettique. La crois- sance des muscles squelettiques commence chez l’em- bryon, tout comme la croissance osseuse étudiée lors de la précédente session. Les cellules progénitrices musculaires prolifèrent et fusionnent pour former les myofibrilles multinu- cléées. A partir du milieu de la gestation, la croissance mus- culaire survient par hypertrophie de ces myofibrilles, la phase de croissance la plus rapide ayant lieu au cours de la première année de vie. A aucun autre moment la masse musculaire n’aug- mente autant : la masse musculaire passe de 25% de la masse maigre à la naissance à 45-55% à l’âge adulte. Les nutriments influencent la croissance musculaire à tous les stades du dé- veloppement, en particulier l’insuline plasmatique et les acides aminés. Afin de soutenir la croissance des muscles squeletti- ques, une proportion significative de l’apport global en protéines dans les premières années de vie humaine sera consacrée à ce processus. A mesure que le corps vieillit, les cellules progéni- trices musculaires deviennent moins actives, limitant la crois- sance des muscles au niveau myofibrillaire. C’est pourquoi, les phases de développement précoces constituent des fenêtres critiques pour la croissance musculaire qui, si elles sont inter- rompues par une nutrition sous-optimale, peuvent conduire à un déficit en masse musculaire.

SESSION 1

Une approche systémique de la croissance

Présidente de session : Michelle Lampl

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L’apport en protéines est vital dans la période postnatale pour soutenir la croissance des muscles squelettiques. Lorsque les besoins en protéines ne sont pas satisfaits, la croissance des muscles sque- lettiques faiblit, un phénomène qui pourrait avoir un effet durable, probablement non récupérable.

Marta Fiorotto

PETER ARNER (Institut Karolinska, Stockholm, Suède) a donné un aperçu des recherches et analyses récentes por- tant sur les causes et les conséquences de l’obésité tout en examinant la croissance et la fonction du tissu adipeux dans le corps humain. L’obésité est connue pour causer des complications tels que l’hypertension, résistance à l’insuline, diabète de type 2 et dyslipidémies. Les cellules graisseuses se développent et peuvent finalement être responsables d’une obésité de deux façons – soit en se multipliant en nombre, soit en devenant plus grosses en taille. A partir de la petite enfance, l’être humain accroit sa masse graisseuse principalement par augmentation du nombre de cellules graisseuses. Une fois l’ado- lescence atteinte, et si le poids reste raisonnablement stable, le nombre de cellules graisseuses reste constant. De nouvelles recherches ont montré que chaque année, chez l’adulte, environ 10% des cellules adipeuses meurent et sont remplacées par de nouvelles cellules, mais le nombre total reste le même. Chez les personnes qui sont obèses une fois parvenues à l’âge adulte, le nombre des cellules adipeuses est le double de celui d’un adulte svelte. Quand un adulte essaie de perdre de la graisse, le nombre de cellules adipeuses ne diminue pas, bien que la taille des cellules puisse diminuer. Cependant, lors d’une prise de poids significative chez l’adulte, il a été montré que le nombre de cellules graisseuses augmentait. La moelle osseuse est un contributeur majeur du renouvellement des cellules graisseuses tout au long de la vie, de façon plus importante en cas d’obésité, environ 20% de toutes les cellules graisseuses ayant alors cette origine. Il existe également un turnover rapide des lipides des cellules graisseuses, qui sont renouvelés environ 6 fois au cours de la durée de vie d’une cellule graisseuse. Etre en surpoids est associé à une diminution du turnover des lipides dû à un apport élevé combiné à une faible production de lipides par les cellules graisseuses. Des recherches récentes ont montré que des facteurs génétiques ainsi que le style de vie peuvent influencer la production et la taille des cellules graisseuses, et également contribuer à l’apparition de troubles métaboliques.

Le style de vie et la nutrition contribuent de façon majeure à la propension à l’obésité, débutant dans l’enfance, à un moment où le nombre de cellules graisseuses peut rapidement augmenter. Un turn- over élevé des cellules graisseuses dans la petite enfance peut favoriser la survenue future d’un remodelage du tissu adipeux à l’âge adulte.

Peter Arner

THOMAS CLEMENS (Université Johns Hopkins, Baltimore, Etats-Unis) a donné un aperçu des études récentes portant sur les différentes étapes du développement osseux et ses liens avec le métabolisme. Ceci constitue un secteur d’étude relativement nouveau dans le domaine de l’étude des os, les recherches des 10 dernières années se concentrant sur les types d’énergie utilisés par les cellules osseuses pour créer une ossa- ture solide. Lorsque les hommes et les femmes atteignent l’âge de 20-30 ans, tous les os du corps sont formés. A partir de cette période, la qualité des os commence à se dégrader très lentement jusqu’à la vieillesse, moment à partir duquel les os ont un risque de fracture important. L’importance même de la masse cellulaire osseuse totale nécessite une proportion significative de l’apport énergétique global de l’organisme, et par conséquent, le tissu osseux est en compétition avec d’autres tissus énergivores. Les cellules formatrices du tissu osseux (ostéoblastes) nécessitent un apport constant d’énergie pour la production de la matrice osseuse. Le système musculo-squelettique représente un site de stockage pour les minéraux rares, et ce système coopère avec les réseaux endocriniens afin de coordonner les dépenses énergé- tiques. Lorsque les besoins nutritionnels ne sont pas satisfaits, la qualité des os est compromise. Les nutriments clés incluent acides gras, insuline et citrate, tous nécessaires à la solidité des os. Ces nouvelles études suggèrent l’existence d’un lien entre les cellules osseuses et le métabolisme global, conduisant à l’identi- fication d’interactions hormonales entre le squelette et d’autres tissus. Dans les années à venir, des études supplémentaires dans ce domaine pourraient s’avérer extrêmement utiles pour la mise en place d’aides à une croissance squelettique solide.

Quand les besoins nutritionnels ne sont pas satis- faits, la qualité et la solidité des os sont compromis- es. En étudiant plus précisément les phénomènes se produisant au niveau de l’ostéoblaste et ceux concernant l’utilisation énergétique globale, nous devrions être capable de faire progresser notre connaissance des maladies métaboliques et au final améliorer la prise en charge des patients souffrant de diabète et d’ostéoporose.

Thomas Clemens

https://www.nestlenutrition-institute.org/country/fr/

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KIM MICHAELSEN (Université de Copenhague, Danemark) a ouvert la deuxième session de l’atelier par une description des modèles de croissance des nourrissons allaités compa- rés à ceux nourris avec des préparations pour nourrissons, et des effets de l’allaitement sur les modèles précoces de composition corporelle et sur le risque d’obésité à long- terme. Il est connu que l’allaitement a un effet marqué sur la croissance initiale et dans l’enfance. Cependant, la plupart des études sont observationnelles, et comme les effets résiduels de confusion sont susceptibles de jouer un rôle important, il est diffi- cile de déterminer l’effet exact de l’allaitement. Il a été montré que le lieu de naissance de l’enfant allaité et la situation économique de sa famille influencent également sa croissance, avec différentes tendances apparaissant entre les pays à faibles revenus et ceux à revenus moyens. Un autre intérêt de l’allaitement est l’effet de celui-ci sur les hormones impliquées dans la croissance, tels que le facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF-1), la leptine et l’insuline, ainsi que sur l’indice de masse corporelle (IMC) dans la première année de vie. Une durée plus longue de l’allaitement exclusif a récemment été associée à un pic plus précoce de l’IMC.

Des données de plus en plus nombreuses apparaissent concernant la composition corporelle, et il est probable que celle-ci fasse l’objet de nombreuses études dans le futur. Des preuves de plus en plus solides suggèrent qu’une prise de poids précoce excessive chez le nourrisson peut conduire à une tendance à un gain de poids à l’âge adulte, conduisant à l’obésité et à de nombreuses maladies. Des travaux sont actuellement en cours au Danemark pour chercher à mieux comprendre la régulation précoce de l’appétit et sa relation avec la croissance chez les nourrissons exclusivement allaités.

L’allaitement protège-t-il vraiment de l’obésité ? Je pense qu’il existe une protection modeste dans une société ayant une forte tendance à l’obésité, en particulier au-delà de 6 à 9 mois.

Kim Michaelsen

BERTHOLD KOLETZKO (Hôpital Pédiatrique Dr. Von Hau- ner, Université du Centre Médical de Munich, Munich, Allemagne) a poursuivi la discussion sur la façon dont la nutrition affecte la croissance infantile, en examinant la régulation métabolique. Un apport élevé en protéines dans la petite enfance peut entrainer une prise de poids précoce excessive et favoriser une propension à l’obésité dans le futur. De nouvelles recherches récentes ont commencé à examiner le profilage méta- bolomique ciblé de petites molécules dans les échantillons biolo- giques, fournissant des informations sur les mécanismes qui sous-

tendent le métabolisme des protéines. Il est maintenant possible de quantifier précisément plusieurs centaines de molécules dans des petits volumes de sang. Ces études ont montré que les apports protéiques élevés fournis par les préparations pour nourrissons classiques augmentaient considérablement les concentrations plas- matiques du nourrisson en acides aminés essentiels, en particulier en acides aminés à chaine ramifiée (AACR), qui peuvent induire synthèses protéique et lipidique et une croissance excessive. Des apports protéiques élevés entrainent également des concentra- tions élevées en tyrosine, qui prédisent une résistance à l’insuline chez les enfants obèses. Des apports importants en protéines augmentent la sécrétion de deux facteurs de croissance majeurs – l’insuline et l’IGF-1. L’analyse montre une réponse insulinique plus forte aux acides aminés, et des effets très différents pour chaque acide aminé. Une avancée de recherches conduites en Allemagne montre que la qualité ainsi que la quantité de protéines fournies affectent l’efficacité énergétique des préparations pour nourrissons en termes de gain de poids et de taille. Il reste encore beaucoup à étudier dans ce domaine, mais il apparait qu’une meilleure compré- hension des facteurs métaboliques précoces, avant et après la nais- sance, pourrait conduire à des interventions nutritionnelles utiles.

De nouvelles recherches montrent qu’une améliora- tion à la fois de la quantité et de la qualité des apports en protéines pourrait jouer un rôle considérable dans l’obtention d’une croissance infantile optimale.

Berthold Koletzko

VEIT GROTE (Hôpital Pédiatrique Dr. Von Hauner, Munich, Allemagne) a présenté l’étape suivante de la nutrition infan- tile – la diversification alimentaire – en examinant le timing, les aliments proposés et le mode d’alimentation. Il s’agit d’un domaine complexe, n’ayant pas encore été complètement exploré afin d’acquérir une meilleure compréhension de l’impact à long- terme des choix nutritionnels faits par les parents sur la santé et le bien-être du nourrisson. La période de diversification alimentaire est courte, faisant passer le nourrisson d’une alimentation au sein et/ou aux préparations pour nourrissons au partage des repas familiaux habituels. Alors que les recommandations de l’OMS stipulent que la diversification ne devrait pas débuter avant l’âge de 6 mois, beau- coup de facteurs à travers le monde semblent influencer le moment de l’introduction de la diversification, selon l’ethnicité, le pays de résidence, le statut socio-économique et les tendances séculaires.

L’étude majeure CHOP (CHildhood Obesity Project), qui a collec- té de nombreuses données sur plusieurs milliers de protocoles de nutrition utilisés dans cinq pays européens, a montré que les

SESSION 2

Modulation de la croissance

et de la composition corporelle par l’alimentation

Présidente de session : Berthold Koletzko

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bébés nourris avec des préparations pour nourrissons débutaient la diversification environ 2 semaines plus tôt que les bébés allaités, et que près de 40% de ce groupe commençaient à, ou avant, l’âge de 4 mois. Pendant la période de transition, l’apport en lipides diminue alors que les apports en protéines et en glucides augmentent. Il a souvent été montré que les apports en protéines excèdent les recommandations Européennes à partir de l’âge de 9 mois, et que les bébés chez lesquels l’introduction de la diversification a été faite précocement ont des apports énergétiques plus élevés au cours de la première année de vie. Que l’introduction de la diversification ait lieu avant ou après l’âge de 6 mois ne semble pas avoir d’impact sur la croissance et le risque d’obésité dans le futur. Cependant, de nouvelles recherches ont montré que l’introduction de la diversifica- tion avant l’âge de 4 mois augmente réellement le risque d’obésité à long-terme. Il semblerait aussi que trop de protéines provenant de produits laitiers durant la période de diversification pourraient conduire à un risque plus élevé d’obésité à mesure que l’enfant grandit. Les résultats ne sont pas concluants et de nombreuses études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’im- pact de la diversification sur la croissance à court terme et le risque d’obésité futur.

Alors que l’introduction de la diversification entre l’âge de 4 à 6 mois ou après l’âge de 6 mois ne semble pas avoir d’impact sur la croissance et le risque d’obésité dans le futur, il semblerait que l’introduction des solides avant l’âge de 4 mois augmente réellement le risque d’obésité.

Veit Grote

ROBERT BLACK (Ecole de Santé Publique Bloomberg, Univer- sité Johns Hopkins, Baltimore, Etats-Unis) a abordé l’autre versant de la croissance infantile – le retard de croissance. Il a évoqué les causes d’une croissance linéaire limitée, ainsi que les interventions nutritionnelles et éducatives efficaces au cours de la grossesse et de la petite enfance. Le retard de croissance est un problème hautement prévalent parmi les enfants des pays à revenus faibles et moyens, résultant de l’exposition fœtale à des ca- rences nutritionnelles et à des maladies infectieuses. Par exemple, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, près de la moitié des naissances sont impactées tandis qu’environ 10% des femmes en âge de procréer en Afrique sont malnutries. La sous-nutrition maternelle conduit à un retard de croissance fœtale, alors que les maladies infectieuses durant la grossesse peuvent conduire à un ac- couchement prématuré. Après la naissance, un ralentissement de la croissance peut débuter à 3-5 mois de vie, devenant plus évident à 6-18 mois. Une exposition fréquente durant cette période à des ma- ladies infectieuses, telles que diarrhée et autres maladies gastro-in- testinales, peut conduire à un retard de croissance. De nouvelles recherches ont commencé à examiner les effets à long-terme du retard de croissance ; une diminution des capacités cognitives à l’âge de la scolarité apparaissant maintenant comme une consé- quence claire, de même que le décès prématuré. Les aliments reçus durant la diversification, entre 6 mois et 2 ans, apportent souvent nutriments et énergie de façon inadéquate, affectant négativement la croissance. La recherche a montré que les «1000 premiers jours» de vie (de la conception aux 2 ans de l’enfant) est une période critique affectant la croissance. Pendant cette période,

un contrôle des infections et une intervention nutritionnelle sous forme de suppléments pour les femmes enceintes ou allaitantes sous-alimentées et leurs bébés peuvent favoriser une croissance saine des nouveau-nés, avec un effet profond et durable.

Des réductions rapides de la prévalence des retards de croissance dans certains pays à faibles revenus ces dernières années montrent que des améliorations substantielles sont possibles grâce au contrôle des infections et aux interventions nutritionnelles.

Robert Black

ZULFIQAR BHUTTA (Centre SickKids pour la Santé Mondiale des Enfants, Toronto, Canada) a clôturé la deuxième session par un examen du rôle des micronutriments dans la crois- sance infantile. Les vitamines et les minéraux sont essentiels à la croissance et au métabolisme humain, mais l’OMS estime que plus de 2 milliards de personnes dans le monde souffrent de carences.

Les plus vulnérables à ces carences sont les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les jeunes enfants, principalement dans les populations à faibles revenus. Des carences en fer, zinc, cal- cium, acide folique et des carences multiples en micronutriments prévalent dans les populations en sous-poids et sont associées à des effets néfastes sur la grossesse, y compris une altération de la croissance à la fois de la mère et de l’enfant. Il a été montré qu’une supplémentation durant la grossesse améliorait les résultats en termes de santé de la mère et du nouveau-né dans les populations à risque. Alors que la supplémentation postnatale en micronutri- ments et les études d’enrichissement durant l’enfance n’ont pas encore montré de façon constante d’effets sur la croissance, mise à part la supplémentation en zinc sur la taille, des données récentes concernant la supplémentation en multiples micronutriments via des poudres de micronutriments commencent à montrer une diminution du retard de croissance. L’administration de petites quantités de suppléments lipidiques lors de la diversification entre 6 à 23 mois apparait également comme prometteuse en termes de résultats sur la santé, la nutrition et le développement, bien que la recherche n’en soit qu’à ses débuts et que des travaux supplémen- taires s’avèrent nécessaires.

Les carences en micronutriments peuvent être corrigées grâce à des stratégies de supplémen- tation et d’enrichissement, conduisant à une diminution des retards de croissance chez le nour- risson. De nombreuses études supplémentaires sont nécessaires dans les domaines de la nutrition lors de la préconception et chez l’adolescent, afin d’obtenir une image complète de la croissance tout au long du cycle de vie humaine, et des effets de cette nutrition sur la croissance et le développement de la génération suivante.

Zulfiqar Bhutta

https://www.nestlenutrition-institute.org/country/fr/

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SESSION 3

Nutrition, fonction cérébrale et développement cognitif

Présidente de session : John Colombo

SUSAN CARLSON (Institut «Life Span», Université du Kansas, Etats-Unis) a planté le décor pour la dernière session de l’atelier en présentant son point de vue sur l’interface entre le développement cognitif et la nutrition, soulignant la nécessité pour les nutritionnistes et les spé- cialistes en sciences du comportement de travailler étroi- tement ensemble afin d’améliorer les résultats de leurs recherches. Tandis que la nutrition est reconnue comme un élément clé d’un développement humain optimal, des essais contrôlés randomisés portant sur des nutriments spécifiques et mesurant leurs effets sur le développement cognitif n’ont été réalisés que relativement récemment. Les nutritionnistes n’étudient pas en routine le timing du développement cérébral ou les évaluations cognitives appropriées à des périodes spéci- fiques du développement. Les évaluations comportementales utilisées en recherche sont variables et donc difficilement éva- luables par méta-analyse. Les spécialistes en sciences du com- portement comprennent l’importance des évaluations ciblées effectuées à un âge approprié du développement, examinant des aspects précis tels que l’audition, la vision, l’attention, la mémoire, l’inhibition, la flexibilité cognitive (switching / shif- ting, c’est-à-dire le déplacement de l’attention inconscient ou conscient, respectivement) et l’apprentissage des règles. L’in- tervenant a souligné l’importance d’établir d’abord la preuve qu’une carence nutritionnelle existe dans une population ou un groupe, puis d’établir un lien plausible entre cette carence et l’altération des fonctions cognitives ou le développement co- gnitif. Idéalement, la preuve d’une carence en nutriment dans la population devrait être identifiée par un biomarqueur qui réponde également à une supplémentation en ce nutriment. Il n’est pas possible de déterminer si des nourrissons autres que ceux des populations dans lesquelles une étude ayant donné des résultats positifs a été conduite nécessitent ces nutri- ments pour un développement cognitif optimal.

Les études nutritionnelles menées sur le ter - rain, souvent dans des pays en voie de dével- oppement, utilisent actuellement rarement des évaluations comportementales complexes.

De ce fait, il est possible que nous ignorions les groupes les plus carencés.

Susan Carlson

JOHN COLOMBO (Institut «Life Span», Université du Kansas, Etats-Unis) a poursuivi la discussion en donnant un aperçu détaillé des mesures standardisées du déve- loppement cognitif chez le nourrisson et le jeune enfant – une connaissance pratique de ces tests peut aider les nutritionnistes à choisir et à interpréter les évaluations appropriées pour leur domaine. Les tests standardisés ne sont pas toujours entièrement compris par les nutritionnistes et ne sont pas toujours utilisés de manière appropriée dans les études cliniques en nutrition. Les tests neurocognitifs standardisés, certains remontant aux années 50s et basés sur la recherche du début du 20ème siècle, incluent l’échelle de développement du nourrisson de Bayley, les échelles d’ap- prentissage précoce de Mullen, et les échelles de Griffiths et Gesell. Ceux-ci sont de bons tests pour identifier les enfants à risque élevé de développer un retard de croissance ultérieur, mais les données issues de ces tests donnent généralement un seul score : ils n’ont donc pas la sensibilité pour mesurer les effets spécifiques produits par les nutriments. Les résultats montrent souvent un «effet nul», le mauvais test ayant été choisi pour l’étude. Ces dernières décennies, la recherche en nutrition clinique a essentiellement consisté en l’évaluation des effets des macronutriments et des micronutriments sur le développement de fonctions cognitives telles que le QI et l’aptitude au langage. L’évaluation et l’interprétation des effets de la nutrition sur le développement cérébral sont fortement tributaires d’une bonne perception conceptuelle du développe- ment cognitif humain : le cerveau est un organe extrêmement complexe, dans lequel différentes aptitudes se développent à différents moments. C’est pourquoi, l’utilisation d’une mesure appropriée et valide pour déterminer les effets de nutriments spécifiques sur les capacités cognitives est nécessaire.

Jusqu’à présent, la plupart des études nutritionnelles n’ont pas choisi une mesure du développement cognitif qui aurait été guidée par une théorie particulière de mesure ou par l’effet supposé du nutriment. Les choix ont plutôt été basés sur le côté pratique de la mesure (la mesure qui est disponible ou peut-être sa facilité d’utilisation) ou la familiarité avec une mesure particulière. Cette pratique est potentiellement désa- vantageuse pour l’interprétation des études, la mesure choisie pouvant obscurcir les effets spécifiques d’un nutriment ou méconnaitre complètement certains effets particuliers parce que le domaine approprié n’a pas été examiné. Les mesures et les domaines évalués doivent être choisis en fonction de l’âge pour des conditions optimales d’évaluation.

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Les tests cliniques pour les évaluations neurocog- nitives pourraient être plus sensibles aux effets de nutriments spécifiques. Réaliser des tests à différents âges permet un suivi des résultats en matière de développement.

John Colombo

SEAN DEONI (Center for Healthy Infant Learning & De- velopment, Université du Colorado, Etats-Unis) a expli- qué comment la recherche en neuro-imagerie offre à la science une meilleure compréhension de la structure, de la fonction et du comportement du cerveau pendant la période de développement rapide et hautement sensible qu’est la petite enfance. La période qui s’étend de la concep- tion à l’âge de 10 ans comprend la période de croissance cérébrale la plus importante, étant la période d’apparition de presque toutes les capacités cognitives et comportementales fondamentales. Par conséquent, cette période couvre égale- ment potentiellement l’apparition des troubles développemen- taux, intellectuels et psychiatriques. Au cours des 40 dernières années, la technique de l’IRM nous a permis d’observer de près le développement anatomique de façon non invasive et en toute sécurité, nous permettant ainsi de voir comment le cerveau évolue au fur et à mesure de son développement, donnant ainsi une mesure plus objective du développement cognitif. Le processus de myélinisation est un processus clé du développement cérébral, car il agit pour faciliter la transmission rapide des impulsions électriques dans le cerveau - ce proces- sus est fondamental pour une transmission de l’information et une connectivité cérébrale normales. Un lien étroit existe entre le degré de myélinisation et l’apparition de nouvelles compé- tences et aptitudes cognitives. Il est de plus en plus admis que des altérations précoces dans la croissance du cerveau résultant en une structure, une fonction ou une connectivi- té cérébrale irrégulière peuvent affecter négativement les performances en termes de cognition et de comportement.

Les causes potentielles d’un développement neurologique altéré sont nombreuses et variées, et peuvent inclure facteurs environnementaux, influences génétiques, ainsi que nutrition et carences dans la petite enfance. Les recherches récentes ont commencé à examiner si des nutriments spécifiques étaient impliqués dans la myélinisation et le développement des différentes régions du cerveau, utilisant l’IRM au côté de méthodes de recherche plus traditionnelles. Le dévelop- pement et la maintenance cérébrale, y compris la mise en place du processus de myélinisation, nécessite la distribution orchestrée de nutriments clés, incluant lipides, minéraux et vitamines. Les études sur le développement cérébral se sont penchées sur l’allaitement exclusif, mais aussi sur différents types de préparations pour nourrissons ; elles ont également examiné l’impact de la nutrition sur le développement cérébral plus tard dans l’enfance. Alors que la recherche actuelle s’est concentrée sur le développement postnatal, la prochaine étape sera de s’intéresser au profil nutritionnel de la mère pendant la grossesse et l’effet que celui-ci pourrait avoir sur le développe- ment ultérieur de l’enfant.

Nous commençons juste à comprendre les liens entre nutrition, développement cérébral et cog- nition ; la technique de l’IRM nous aide à obtenir des données quantitatives, de façon détaillée et non invasive.

Sean Deoni

PETER WILLATTS (Ecole des Sciences Sociales, Univer- sité de Dundee, Angleterre) a poursuivi la discussion en soulignant les effets de la nutrition sur le développement des fonctions cognitives supérieures. Egalement connus sous le terme de «fonctions exécutives», les fonctions supé- rieures sont impliquées dans le contrôle du comportement orienté vers un objectif : planification, inhibition, contrôle de l’attention et mémoire opérationnelle. D’autres compétences cognitives complexes sont incluses, tels que le raisonnement, le langage et la communication, les mathématiques et la lec- ture. Les fonctions exécutives sont contrôlées principalement par le cortex préfrontal du cerveau. Les nutriments clés impli- qués dans le développement des fonctions exécutives sont les acides gras polyinsaturés à longue chaine (LC-PUFAs), l’acide docosahexanoïque (DHA) et l’acide arachidonique (ARA) – ceux-ci sont présents à des taux élevés dans le cerveau et jouent un rôle clé dans la croissance cérébrale et le fonctionne- ment des neurotransmetteurs, de la fin de la grossesse jusqu’à l’âge de 20 ans environ. Les nourrissons supplémentés en DHA montrent des capacités de langage et de communication améliorées. Des résultats similaires ont été montrés chez des nourrissons dont les mères étaient supplémentées en DHA du- rant la grossesse et l’allaitement. Les bénéfices à long-terme d’une supplémentation en LC-PUFA dans la petite enfance ont été rapportés chez des enfants âgés de 3 à 6 ans. Des études de suivi de nourrissons nourris avec des préparations infantiles enrichies en DHA/ARA versus groupe contrôle ont montré une meilleure performance à des tests portant sur le contrôle de l’impulsivité et de l’attention chez les enfants supplémentés, avec indication d’une certaine relation dose-effet pour le DHA.

Une supplémentation en oméga-3 chez des enfants atteints de trouble de déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) a permis d’obtenir une réduction modeste des symptômes, et des progrès ont également été constatés chez des enfants ayant obtenu un score bas à des tests d’aptitude à la lecture après une supplémentation en DHA.

Nous voyons ici une occasion unique et claire : si du DHA est fourni durant la grossesse et au cours des 6 premières semaines de vie, il existe un impact prouvé sur le développement des fonc- tions supérieures.

Peter Willatts

https://www.nestlenutrition-institute.org/country/fr/

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du Maryland, Baltimore, Etats-Unis) a clôturé la dernière session de l’atelier en examinant comment la nutrition et le développement au cours de la petite enfance sont étroitement intégrés. Etudier la croissance précoce à la fois de l’organisme et du cerveau et l’impact de la nutrition sur ce processus, implique une approche multidisciplinaire entre scientifiques, nutritionnistes, psychologues, et même écono- mistes. De nombreux aspects doivent être pris en compte par les études visant à comprendre les circonstances optimales pour une croissance appropriée mais, jusqu’à présent, peu de projets de recherche ont adopté une approche globale. Il a été prouvé que les enfants bénéficiant d’une nutrition adéquate et d’opportunités pour un apprentissage précoce, associés à des soins attentionnés, avaient les meilleures chances d’épa- nouissement. De nombreuses études font des ajustements sur le statut socio-économique mais, soit ignorent, soit font des ajustements sur la qualité de l’environnement familial et des interactions avec les proches. Les études qui ne considèrent pas le contexte ou n’ajustent pas selon le contexte pourraient passer à côté de l’effet des interventions nutritionnelles.

Une approche intégrant nutrition et soins attentionnés peut certainement débuter tôt dans la vie, à la préconception, puis se poursuivre par l’allaitement et la diversification, des visites à domicile, les conseils et le soutien des professionnels de santé et la formation des parents, individuellement ou en groupe.

Parmi les 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies pour transformer notre monde, une grande attention est portée à la fois à la santé et au bien-être, ainsi qu’à un apprentissage et une éducation précoces : ces éléments sont nécessaire pour une crois- sance optimale des nourrissons à travers le monde.

Peter Willatts

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ment physique et cognitif précoce chez le nourrisson et les jeunes individus. Une meilleure compréhension de la biologie de la crois- sance aide les scientifiques à découvrir comment la nutrition peut moduler les modèles individuels de croissance et ainsi guider les efforts visant à soutenir une croissance saine à l’adolescence et la vie adulte. Etudier la croissance précoce à la fois de l’organisme et du cerveau, et l’impact qu’a la nutrition sur ce processus de croissance, implique une approche multidisciplinaire entre scienti- fiques, nutritionnistes, psychologues et même économistes.

La croissance du corps et cerveau est influencée par des facteurs génétiques, hormonaux, nutritionnels, environnementaux et patho- logiques. Ces influences débutent au stade de la préconception, et se poursuivent durant la grossesse, la petite enfance et l’en- fance. Les nouvelles recherches révèlent un plus grand nombre de liens entre la nutrition et la composition corporelle, le risque d’obésité ou de retard de croissance à long terme. Les phases de développements précoces constituent des fenêtres critiques pour la croissance musculaire, cérébrale, osseuse et d’autres systèmes de l’organisme, qui, si elles sont interrompues par une nutrition sous-optimale, peuvent conduire à des déficiences. Le retard de croissance est un problème hautement prévalent parmi les enfants des pays à revenus faibles et moyens, résultant de l’ex- position fœtale à des carences nutritionnelles et à des maladies infectieuses. Au cours des 1000 premiers jours de vie, un contrôle des infections et une intervention nutritionnelle sous forme de suppléments pour les femmes enceintes ou allaitantes sous-

entre le développement cognitif et la science de la nutrition est clé – les nutritionnistes et les spécialistes du comportement travaillent maintenant ensemble de façon étroite pour obtenir les meilleurs résultats de recherche. Parmi les 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies pour transformer notre monde, une grande attention est portée à la fois à la santé et au bien-être, ainsi qu’à un apprentissage et une éducation précoces : ces objectifs réunissent plusieurs aspects de la nutrition et de la croissance saines du nourrisson et influencent une bonne partie des nou- velles recherches sur l’impact de la nutrition à travers le monde.

DUBAI 89 ème

Références

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