SUR LES POINTS SINGULIERS
D’UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE
(suite*)
PAR HENRI DULAC,
Professeur à l’Université de
Lyon.
[19] Exemples
divers. - Afin de bien mettre en évidence les circonstancesqui peuvent
seprésenter lorsque l’exposant
N., relatif à un facteursimple
y + aix est rationnel,je
citeraiquelques exemples.
Soit d’abordl’exemple suivant,
où l’on estassuré que
l’intégrale Lx, t existe,
sans que l’on sache sil’intégrale f x,
y existe.Sup-
posons que
y)
+y)
soit du troisièmedegré
et n’admette que des fac- teurssimples.
Unchangement
convenable d’axespermet
de supposer que ces facteurssimples
sont x, y et x + y. Nousdésignerons par À et les exposants
relatifs à x et à y,l’exposant
relatif à x + y serasupposé égal
à 2014 i. La somme des troisexposants
devant êtreégale
à i, on aNous pouvons supposer que les courbes
intégrales tangentes
aux droites x = c, y = o sontrespectivement
x = o, y=o, et nous pouvons supposerégalement qu’une
des solutions
holomorphes (22) tangentes
à x + y = o se réduit à x + y = o. On voit facilement quel’équation (i)
est alors de la formePi
etRi désignant
despolynomes homogènes
en x et y dedegré
i.(*)
Voir Annales de la Faculté des Sciences de l’Université de Toulouse, année I909, p.329.
(22)
Nous devons nousplacer
dans le cas A où il y a une infinité de ces solutions, si nousvoulons
que f x, y puisse
exister.En
posant
y = lx nous obtenonsl’équation
où
Pi
etRi
sont despolynomes
en t dedegré
i. Si nous cherchons à vérifierl’équation
par une
intégrale
de la forme .où nous posons
L vérifie
l’équation
Nous aurons, en
désignant
parL/
la dérivée deLi
parrapport à t,
A, B,
C étant des constantes. On voit immédiatement quesi IJ.
n’estégal
ni à - 2 nià - i on
peut prendre
a,
b,
c étant des constantes convenables. Nous allons montrer que d’unefaçon géné-
rale on
peut prendre
Yss
étant unpolynome
en t dedegré
2s. Il suffit de montrer que s’il en est ainsi pour s, il en est de même pour s + i. Enégalant
les coefficients de s + 1 dans(79),
nousavons
DS8+1
est unpolynome
en t dedegré
2s + ~. On voit que, sauf pour des valeursde y
entières et
négatives,
onpeut prendre
Q ~S+~
étant unpolynome
en t convenablement choisi.~
,g
L’intégrale Lx, t existe,
mais il neparaît
paspossible
d’avoir dans le cas leplus général
uneintégrale fx, y,
c’est-à-dire de la forme~~i
est de la forme~~~
= + + .... La constante cipeut prendre n’importe
quelle valeur, puisque,
enposant
y = - x + zxl’équation différentielle
en z et xdéduite de
(78)
est uneéquation
àpoint dicritique
x = o, Z === o. Une fois choisi ci, les coefficients suivants sont bien déterminés. La somme des pexposants
doit êtreégale
à - i . Nous devrions avoiren
supposant
toutefois que ne soit pas rationnel. Rien ne nousindique
le nombre pdes facteurs que nous devons
prendre
dans leproduit. Cependant, quelle
que soit lavaleur de p choisie, il
paraît impossible
de vérifier l’identité(80)
au moyen d’une fonctionA(x, y)
convenablement choisie.Nous
disposons de p
constantes, les ci, et de autres constantes en remar-quant
queles Ài
ne sontassujettis
pour le momentqu’à
la seule condition : avoir leur sommeégale
à - i . Si nous posons .où
Ai
est unpolynome
en t dedegré égal
à l’indice et si nouségalons
successivement . les coefficients de x,x2, x3,
... dans les deux membres de(80),
nous aurons deséquations
déterminant successivementAt’ A~, A,,
... Pour que cette détermination soitpossible,
il faudra que les dénominateurs 1 + t,(
+t)~, (1
+t)3 ... disparaissent
dans le second membre de
(80).
Cela nous donne une infinité de conditions succes-sives,
alors que nous nedisposons
que d’un nombre fini d’arbitraires. Il neparaît
pas
vraisemblable,
siPt, Pg,
...Rt’ R$, Ra
... sontpris
auhasard,
que ces conditionsen nombre infini soient la
conséquence
d’un nombre fini d’entre elles. Ilpourrait-ne
pas en être de même si les
polynomes Pi
etRi
n’étaient pasquelconques,
enparti-
culier si les coefficients de dx et de
dy
dans(78),
au lieu d’être desdéveloppements
.
illimités,
se réduisent à despolynômes.
Dans cet ordre
d’idées,
donnons unexemple
où l’existence del’intégrale
Lx, tentraîne l’existence d’une
intégrale fx, y.
Prenonsl’équation
Pi
etQ~
étant despolynomes homogènes
dedegré
i. Enposant y = tx
etsupposant
que l’on ait
nous devrons avoir
et
l’équation (80)
devientest un
polynome
en t, dedegré
auplus égal
à n + 1d’après
l’identité(82).
Enintégrant,
nous avonsC étant une constante arbitraire.
Or,
sil’équation (81)
admet uneintégrale Lx, t,
ilest
évident,
en élevant à lapuissance
n, que cetteintégrale peut
se mettre sous la formeli, 1 , 1
étant des fractions rationnelles en t. La fonction 1 vérifiel’équation
On vérifie sans
peine
que l’on aet que l’on a ensuite
Puisque §
est une fraction rationnelle, lacomparaison
des formules(84)
et(85)
nous montre que
l’équation (83)
admet une solutionparticulière
donnée par 1 + o.La
fraction
est de la formeao, at, ... sont des constantes, s est un entier
positif,
r est un entierpositif
ou nul.S’il est
positif,
nous supposons que a n’est pas nul. Nous allons déterminer lesentiers inconnus r et s, ainsi que les coefficients du
polynôme
P enexprimant
quel’équation (83)
admet la solution xn = -tr
P. Nous obtenons ainsi :Le terme de
plus
hautdegré
dans lepremier
membre de cette identitéest
(r
+ n - Donc si l’on a r + n -s =/=
o, on devra avoir s ~ 2 = n + ~ ~ r, c’est-à-dire Si l’on a n + r - s = o, les termes dedegré
maximumdans les deux membres de
(86)
sont encore de mêmedegré.
Nous pouvons donc tou-,jours
supposer que l’onprend
s = n + r, toutefois nous pouvonsaccepter
pour asune valeur nulle. Si nous considérons maintenant les termes de
degré
minimum dans les deux membres de(86),
nous voyons que si l’on a r > o, on doit avoir n = ~r.Si n est
pair (n = 2m),
nous aurons s = 3m et r = m. En identifiant les deux mem-bres de
(86),
nous aurons 3m + 1équations
pour déterminer les 3m + 1 coefficients inconnus. La discussion de ceséquations
linéaires estintéressante ;
on vérifie sanstrop
de difficultés que ceséquations
sontcompatibles
et admettent un seulsystème
de
solutions,
sauf pour des valeurs de v, en nombre fini, pourlesquelles
un des deuxnombres nî, ou est un entier
positif.
On voit du reste que, dans ce cas,l’intégrale qui figure
dansl’expression (85) de ln présente
unpoint critique logarithmique
si
Rn+t
n’est pas choisi d’unefaçon particulière.
Les coefficients de P étant ainsi déter-minés,
on voitqu’en remplaçant t
par y : x la formule(84)
fournitl’intégrale géné-
rale de
l’équation (83)
sous la formeSi n est
impair,
on devraavoir, d’après
les conditionstrouvées,
r = o et s = n.Nous aurons n + 2
équations
linéaires pour déterminer les n + coefficients de P. On vérifie facilement que ceséquations
sont engénéral incompatibles.
Si une conditionest
vérifiée,
ceséquations
sontcompatibles
et on obtientl’intégrale générale
de(83)
sous la forme
Nous voyons que, soit dans le cas de n
pair,
soit dans le cas de nimpair,
dès quel’équation (83)
admet uneintégrale
elle admet uneintégrale fx, y..Le
cas den
pair
montre deplus
que le nombre des facteurs(y +
que l’on faitfigurer
dansl’intégrale f x, y
del’équation (83)
n’est pastoujours égal
à3, puisque
dans(87) figu-
rent m + 2 facteurs
(y
+L’équation
que nous venons de citerappartient
à une classequi
fournirait denombreux
exemples
des diverses circonstancesqui peuvent
seprésenter.
Considéronsune
équation
Supposons
que cetteéquation
admette pour courbesintégrales (23)
les n -{- i droitesPosons y = tx, nous avons
n+4
le coefficient de dx devra contenir en facteur
TT (t
+ai), c’est-à-dire tYn(I, t)
+Xn( l, t),
i=t on aura donc
P~
étant unpolynome
en t dedegré
i. On adonc en
divisant,
comme onpeut toujours
lefaire,
les deux membres del’équation (88)
co
par i
+ 03A3 Pi(x, y), l’équation (89)
aura la formeL’équation (88)
sera par suite de la forme(23)
On peuttoujours
supposerqu’il
en estainsi,
en faisant unchangement
de variable con-venable,
si endésignant
parn + 1 solutions
holomorphes
et nulles pour x = o, il existe entre troisquelconques
de ces solu-tions une relation linéaire à coefficients constants, de telle
façon
que l’onait,
parexemple :
les termes de
degré
minimum deA(x, y)
étant au moins dedegré
n. Commeexemple simple
de ce genre, nous pouvons citerl’équation
En
posant y=tx
on obtient uneéquation
dontl’intégrale générale peut
s’écrireen
désignant
par C une constantearbitraire,
para, b, c, d
des constantesdéterminées
et en
supposant
que ~ n’estégal
à aucun des nombres o, 1, 2, 3. En revenant à la variable y, on al’intégrale
Ce
qui
est uneintégrale
de la forme y aveccinq
facteurs nuls pour x=o, y==oau lieu du nombre normal de trois.
a l’une des valeurs o, 1 , 2,
3,
iln’y
a engénéral
niintégrale Lx, t,
ni inté-grale mais,
si une condition estvérifiée,
on a une infinité de formes d’inté-grales Lx:t
et deformes fx, y.
Parexemple, si [J.
estégal à 1,
on al’intégrale
où
a, b,
c sont des constantes déterminées et C une constante arbitraire. Si C estquelconque,
on a une formed’intégrale
oùfigurent quatre
facteurs nuls pour x = o, y = o au lieu du nombre normal de trois. Si l’on donne à C la valeurparticu-
lière C = b + c - a, on reconnaît sans
peine
que laquantité
entreparenthèse
estdivisible par
(y + X)2
et l’on a la formesimple d’intégrale
[20’
Etude du cassignalé
~ 18. - Nous allons exposer(en
nous bornant toutefois àindiquer
certainsraisonnements) quelques
considérationspermettant
d’éclaircirun peu les circonstances
qui
seprésentent lorsque,
uneintégrale Lx,
texistant,
onest dans l’un des cas où nous n’avons pu
démontrer qu’il
existe uneintégrale fx, y.
Ces considérations nous
permettront d’indiquer
une méthode pour déterminer les facteurs(y
+~i)~~ qui figurent
dansf x, y, lorsque
le nombre de ces facteurs estdonné.
Si le
polynome yYn(x, y)
+xXn(x, y)
n’admet pas de facteurmultiple
et si dansl’identité
aucun des nombres ~,~, y.~, ...
(~.o =,
T - ;y - ~1,~ - ... n’a aucune valeur rationnelle etnégative,
nous dirons que lespremiers coefficients
del’équation
ne sontp,des coef ficients exceptionnels.
Conditions ordinaires d’existence de
Lx, t. -
Considérons uneéquation (1)
dontles
premiers
coefficients ne sont pasexceptionnels
et dont les autres coefficients sont des coefficients littéraux indéterminés pour le moment. Cherchons les conditions pourqu’il
existe uneintégrale
c’est-à-dire de la formeles
Li
étant des fractions rationnelles en tqui
sont fournies par deséquations
diffé-rentielles linéaires
[voir équation (101)].
Nous aurons àexprimer
d’abord quel’équa-
tion
qui
donneLi
admet pour solution une fraction rationnelle. On connaîtra faci-lement, d’après
la forme del’équation, quel
est l’ordre de chacun despôles t
= - aiqui
sont les seuls quepuisse
admettre cette fraction. On saitégalement (§ 18)
que, lespremiers
coefficients del’équation (I)
n’étant pasexceptionnels
pasrationnel), ’
le
point
sera unpôle
d’ordre i de Connaissant le dénominateur deL1,
ainsi que le
degré
dunumérateur,
on déterminera ce dernier par la méthode des coefficients indéterminés. Ces coefficients seront obtenus par deséquations
linéairesoù les coefficients des inconnues seront les coefficients de
Xll(x, y)
ety),
tandisque les termes connus seront linéaires par
rapport
aux coefficients deXn+i
etYU+f..
Le nombre des inconnues sera, si l’on a n = i -t-
n’,
inférieur de n’au nombre deséquations.
Il y aura par suite n’ relations de condition pour queL1
existe. Onprocé-
dera de la même
façon
pourexprimer
queL~, Lg,
... sont des fractions rationnelles.On aura ainsi une série de conditions nécessaires et suffisantes pour que
LW
existe.Les conditions que nous formons ainsi sont ce que nous
appellerons
les conditionsordinaires d’existence de
L x-:t
.Si les
premiers coefficients
del’équation (~)
sontexceptionnels,
on pourra avoir des conditions toutes différentes pour l’existence deLx,
t, ce seraient les conditionsexceptionnelles.
En effet,lorsque
N., parexemple
est un nombre rationnelnégatif,
l’ordre du
pôle t = - a, [voir
§ 1 g,équation ( ~8)] peut
être différent de l’ordre quepossède
cepôle lorsque 1
n’est pas rationnel. Demême,
si tJ.o est rationnel etnégatif, peut
être unpôle
d’ordresupérieur
à i deLi.
Deplus, si,
dans leséquations qui
fournissent les coefficients des termes du numérateur deLi,
les coefficients des inconnues ont des valeursexceptionnelles,
les conditions pour que ceséquations
soient
compatibles peuvent changer
de forme.Nous voyons que, dans
l’exemple
cité[équation (78)],
les coefficients despoly-
nomes
Pi et Ri
n’ont besoin de vérifier aucune condition pour que Lx texiste,
tandis que si lespremiers
coefficients de(78)
n’avaient pas des valeursparticulières,
il fau-drait
qu’une
infinité de conditions soient vérifiées : nous avons undéveloppement Lx, t qui
existe dans des conditionsexceptionnelles.
Si les
premiers coefficients
del’équation ( 1 )
ne sont pasexceptionnels
et si les con-ditions ordinaires d’existence de
Lx:t
sontvérifiées,
,l’équation ( 1 )
admet une inté-grale fx, y.
.Pour chercher dans
quels
cas uneéquation ( 1 ),
dont lespremiers coefficients
sontexceptionnels, possède
uneintégrale fx,
y,lorsqu’il
existe uneintégrale Lx:t,
nousallons considérer différents cas suivant le nombre de facteurs
(y
+qui figurent
dans Nous supposerons
qu’on
ait fait en sorte(§ 3)
que x = o ne soit pas une courbeintégrale
de(I)
et que parconséquent
on ait ~,o=o.Si une
équation ( i ) possède
uneintégrale fx, y
oùfigurent n
+ i facteurs(y +
il existe une
équation (voir
§3, 1 °)
U~~ ~x~ y)
+y)
+...] dy
+[Bn(x, y)
+y)
+...] dx = o
jouissant
despropriétés
suivantes : 1° Les coefficients des divers termes deAi
etBi
sont des
polynomes dépendant
d’unparamètre
oc et se réduisent aux coefficientscorrespondants
del’équation (i) lorsqu’on
fait x=o. ~° Lespremiers coefficients
del’équation (go)
ne sont pasexceptionnels
pour toutes les valeurs de ce voisines de o.3° Cette
équation (gl)
admet uneintégralefx, y.
.En effet, si
l’équation (1)
admet uneintégrale
nous aurons
Remplaçons
dans le second membre de cette relation~~
par~t
+ la sommeml
+ Tnt
+ ...+ mn
+ étantnulle,
soitA(x, y)dy
+B(x, y)dx,
ce que devient lepremier
membre de cette relation. Enégalant
cetteexpression
àzéro,
on obtientl’équation (91) qui jouit
bien des troispropriétés
énoncéesplus
haut. Enparticulier,
son
intégrale générale
estNous pouvons énoncer ce résultat en disant que si
l’équation (i)
admet une inté-grale fx, y
avec n + ~facteurs (y
+ elle est la limite d’uneéquation (91) qui
admet une
intégrale
de mêmeforme,
mais dont lespremiers coefficients
ne sont pas descoefficients exceptionnels.
Les coefficients de
l’équation (gi)
vérifient les conditions ordinaires d’existence deLx, t, puisque
lespremiers coefficients
ne sont pasexceptionnels
etpuisqu’il
existeune
intégralefx, y (R.
C. M. P., p.348).
Les valeurs limites de cescoefficients,
pour a. == 0, c’est-à-dire les coeflicients del’équation (1),
vérifient donc les conditions ordi- naires d’existence deLx, t.
Lescoefficients
de touteéquation (I) qui
admet une inté-grale fx, y
avec n + Ifacteurs (y
+vérifient
les conditions ordinaires d’existence deLx, t.
.Réciproquement,
s’il en estainsi l’équation (1),
bien que sesprem.iers coefficients
soient
exceptionnels,
admet uneintégrale fx, y. Modifions,
en effet, un ouplusieurs
des
premiers
coefficients del’équation ( 1 )
en leurajoutant
parexemple
unpolynôme
en x, de telle
façon
que ces coefficients n’aientplus
des valeursexceptionnelles
pour toutes les valeurs de ce. Modifions ensuite les coefficients de et deYn+t
en leurajoutant
des fonctions de xconvenables,
de telle manière que les nouveaux coeffi- cients, comme lesanciens,
vérifient les conditions ordinaires d’existence deLx,
t.Nous pouvons faire en sorte que pour ce = o les nouveaux coefficients se réduisent
aux anciens. Il est à peu
près
évident que la modification que nousindiquons peut
se faire d’une infinité demanières,
car,quels
que soient les coefficients deXn
etY,~ ,
ilexiste une infinité
d’équations (1) ayant
uneintégrale fx, y;
il y a parconséquent
une infinité de
façons
de choisir les coefficients de etY?t+i (quel
que soiti),
demanière à vérifier les conditions ordinaires d’existence de
Lx:t.
Nous modifierons successivement pour les diverses valeurs de les coefficients deXn+i
et de tellemanière que, pour x = o, ils se réduisent aux anciens coefficients et que pour ce
quel-
conque ils vérifient les conditions ordinaires d’existence de Lx, t Nous
désignerons
parl’équation
que nous obtenons enremplaçant
les coefficients deX(x, y)
etY(x, y)
par les coefficients modifiés. Cetteéquation (gi’)
admet uneintégrale
et, parsuite,
une
intégrale fx, y, puisque
sespremiers
coefficients ne sont pasexceptionnels.
Pour x = o, cette
intégrale
se réduira à uneintégrale f x,
y relative à(i).
Les diversfacteurs
(y
+ del’intégrale
relative à(gl’)
se réduiront pour x = o à des fac-teurs
(x
+ del’intégrale
relative à(1).
Nous avons ainsi un moyen dedéterminer,
même dans le cas où il y a une infinité de solutionsholomorphes,
celles de ces solu-tions
qu’il
faut fairefigurer
dansl’intégrale fx, y
de(i).
Insistons un peu surl’appli-
cation de la méthode
qui
résulte de cequi précède.
Moyen
de reconnaître sil’équation (1) vérifie
les conditions ordinaires d’existence de Lx, t. . - Prenons deuxpolynomes homogènes
dedegré
n,An(x, y)
etBn(x, y),
detelle
façon
quel’équation
admette pour
intégrale générale
les Ci et
les vi
restant indéterminés pour le moment. Nous supposerons que les và ne sont pas rationnels etnégatifs.
Considéronsl’équation
où nous laissons indéterminés pour le moment les coefficients de
Ai
etBi
pouri ~ n ~
i. . F’ormons les conditions ordinaires d’existence deLx:t.
Nous cherchons ensuite si l’onpeut
déterminer les nombres c,et vi
de tellefaçon
que les conditions suivantes soient vérifiées : i on aAn(x, y) = Yn(x, y)
ety) = X?t(x, y)
; ~° si onremplace
les coefficients de
Ai
etB~
pouri> n
+ 1 par les coefficientscorrespondants
deXi
et
Yl,
lesconditions
ordinaires d’existence deLx:t
sont vérifiées. S’il en estainsi, l’équation (1)
admet uneintégrale fx, y
avec n + ~ facteurs(y
et nous avonsindiqué plus
haut uneméthode, pénible
sansdoute,
maisapplicable
pour trouver cetteintégrale.
Il n’est pas douteux que toutes les
équations (i) qui
admettent uneintégrale L x-:t
ne rentrent pas dans le cas que nous venons de considérer : certaines n’admettent pas
d’intégrales fx, y
avec n + 1 facteurs(y
+ Les considérations que nous venons dedévelopper
le démontrent et ces raisonnements sont confirmés parl’exemple
deséqua-
tions
( ~8), (81)
et(go).
Nous avons, enparticulier,
à considérer le cas oùl’équation (1)
admet une
intégrale fx. y
avecplus
de n + 1 facteurs(y
+Considérons une
équation (1)
admettant uneintégrale fx, y
avec n + i + s fac-teurs
(y +
c’est-à-dire de la formeSi dans le
premier
membre de la relation(92)
nousremplaçons 03BBi par Ài
+ce
premier
membreégalé
à o fournit uneéquation
de la formequi
pour ce = o se réduit àCette
équation (93) jouit
despropriétés
suivantes : I Les coefficients des différents termes en x et y sont despolynomes
en ce et, pour « = o, lepremier
membre de cetteéquation
se réduit auproduit
dupremier
membre del’équation (i)
par un fac- teurM(x, y) holomorphe
et nul pour x = o, y = o. 2° Lespremiers coe f ficients
decette
équation (93)
ne sont pas descoef ficients exceptionnels.
3° Cetteéquation
admetune
intégrale fx. y.
Plusbrièvement,
nous pouvons énoncer ceci en disant : si uneéquation ( 1 ) admet
uneintégrale fx, y
avec n ~ 1 + sfacteurs (y
+ leproduit
dupremier
membre de cetteéquation
par un certainfacteur M(x, y)
dont les termes dedegré
minimum sont dedegré
s, est la lim,ite d’uneéquation (93) qui
admet une inté-grale fx, y
et dont lespremiers coef ficients
ne sont pas descoef ficients exceptionnels.
Il en résulte que les coefficients de
l’équation
obtenue enmultipliant
pary)
les deux membres de
( i )
vérifient les conditions ordinaires d’existence d’une inté-grale Lx, t,
pour uneéquation (93)
où les termes dedegré
minimum sont dedegré
n + s.
Réciproquement,
s’il en estainsi, l’équation (~)
admet uneintégrale fx, y
avecn + s
facteurs (y
+ Pour ledémontrer,
nous raisonnerons comme dans le casoù
l’équation (1)
vérifiait les conditions ordinaires d’existence de Lx, t pour uneéquation (g3),
de manière à obtenir uneéquation
de la forme(93)
dont les coefficientsdépendent
d’unparamètre «
et dont lespremiers
coefficients ne sont pas excep- tionnels. Pour ce = o,l’intégrale fx, y
quepossède
cetteéquation (93)
se réduit à uneintégrale fx,
y del’équation (i)
avec n + s ~ 1 facteurs(y
+ Nous avons, commedans le
premier
castraité,
le moyen dedéterminer,
par le passage à la limite obtenue pour x = o, les facteurs(y +
Pour reconnaître si nous sommes dans le cas
indiqué,
où l’on a uneintégralefx, y
avec n + s + I facteurs
(y
+ nousprocéderons
aussi comme dans le casparti-
culier
déjà
traité où l’on a s = o. Nous prenons deuxpolynomes homogènes
dedegré n
+ s,y)
ety),
de tellefaçon
quel’intégrale générale
deles c, et
les
étantindéterminés,
les c, n’étant paségaux
entre eux,les vi
n’étant pas rationnels etnégatifs.
Nous considéronsl’équation
et nous formons les conditions ordinaires d’existence de Lx, t.
Nous cherchons ensuite si l’on
peut
déterminer les nombres ciet vs
et les coeffi-cients de ’
de telle
façon
que les conditions suivantes soient vérifiées(24).
~° Si on
remplace
dans les conditions ordinaires d’existence deLx, t,
pour uneéquation (g4),
les coefficients de cetteéquation (g4)
par les coefficientscorrespondants
de
ces conditions ordinaires d’existence sont vérifiées.
S’il en est
ainsi
,l’équation ( 1 )
admet uneintégrale fx, y
avec n + s + 1facteurs (y
+facteurs
que nous saurons déterminer.Nous pouvons considérer d’une
façon analogue
le cas oùl’équation (1)
admet uneintégrale f x,
y avec n + I - s facteurs(y
+~~t)~~~ . L’équation ( 1 )
est alors la limitepour « = o d’une
équation
qui jouit
despropriétés
mentionnées pourl’équation
Les
polynômes Ai(x, y)
etB/x, y)
s’annulentdonc,
pour x = o, si l’on ai [ n,
et les coefficients del’équation (1)
vérifient les conditions ordinaires d’existence deLx, t
pour une
équation (g4’).
Nous pourrons par suite reconnaître sil’équation (i)
admetune
intégrale f x, y
avec n + 1- sfacteurs,
et dans l’affirmative déterminer cesfacteurs.
Nous voyons que les diverses
équations (i)
pourlesquelles
il existe uneintégrale Lx, t
se classent en diversescatégories, suivant
le nombre n + s + 1 des facteurs(y
+qui figurent
dansl’intégrale f x,
y. . ~ chacune de cescatégories correspond
un
système
de conditionspermettant
de reconnaître si uneéquation (1) appartient
àcette
catégorie.
Ilpeut
enfin y avoir deséquations (1)
admettant uneintégrale
et
n’appartenant
à aucune de cescatégories.
Ceséquations (i)
n’admettent pas d’inté-’grale IX0, quel
que soit le nombre des facteurs(y
+ que l’on y faitfigurer.
(24) Puisque
nous pouvonsévidemment
sans rienchanger
aux résultats,multiplier M(.r, y)
par un facteur
D(x, y) holomorphe
pour x = y = o, mais tel queD(o, o)
ne soit pas nul, nous pouvons supposer queM(x, y)
se réduit auproduit
de sfacteurs y
+ c’est-à-dire est de la formeF1
(x)
étantholomorphe
et différent de o, engénéral,
pour x = o.Nous devons remarquer que si
l’équation (i)
estquelconque,
il faudrait unnombre infini
d’opérations
pour savoir si cetteéquation (i)
admet uneintégrale
avec un nombre donné de facteurs. Il faut a
fortiori
un nombre infinid’opérations
pour reconnaître si
l’équation ( i)
admet uneintégrale fx, y.
. Ce n’est que dans descas où
l’équation (I)
a une formesimple,
parexemple
siX(x, y)
etY(x, y)
sont despolynômes, qu’on pourrait reconnaître,
à l’aide d’un nombre finid’opérations,
sil’équation (1)
admet desintégrales
de la formeindiquée (cf.
B. D., p.231).
Rien dans ce
qui précède
ne nouspermet
de déterminer le nombre des facteurs(y
+qui
doiventfigurer
dansfx,
y. Nous retrouvons la conclusion du para-’
graphe
13.[21] Nouvelle fomne
de(4).
-Supposons
quel’équation (1)
admetteune
intégrale f x,
y où la somme~o
+B
+B
+ ...~ a,q
desexposants
ne soit pasnulle et
puisse
par suite êtresupposée égale
à 1. Si nous posons chacun des facteurs(y
+qui figurent
dans cetteintégrale prend
la formex^L (t
+bi
+~.~1)ai . L’expression ~~i
est une fonction de xholomorphe
et nulle pour x = o. L’ensemble desnombres bi
estidentique
à l’ensemble desnombres ai
sans que l’on ait nécessai- rementbl.
Si nous posonsl’intégrale f x,
y[équation (3)] peut
s’écrireCette
intégrale (95)
est, ainsi que nous avons convenu del’appeler,
uneintégrale Rx-,t régulière
pour toutes les valeurs de t.Réciproquement,
uneintégrale
de cetteforme
(95)
se met immédiatement sous la forme d’uneintégrale f x, y
. Nous savonsdonc
qu’il
existe uneintégrale
Rx-,trégulière
pour toutes les valeursde t,
dans tousles cas où nous avons pu démontrer que l’existence de Lx, t entraîne l’existence de
fx, y.
Comme il y a de nombreux cas où nous n’avons pu démontrerqu’il
en estainsi,
nous allons établir une formed’intégrale
intermédiaire entreLx-:t
et l’inté-grale (g5).
C’est une formed’intégrale
dont nous aurons par la suite à faire usage dans certaines démonstrations.Si nous supposons
qu’il
existe uneintégrale
nous avons
(§ 18) :
Les
entiers ri désignent
les ordres demultiplicité
des divers facteurs t + a, .Supposons
maintenantqu’il
existe uneintégrale Rx, t régulière
pourt = - a,,
t = - a$, ..., , t = -
ap,,
c’est-à-dire de la formeoù
Ri, R~, R3,
... sont des fractions rationnelles en tqui
nepeuvent
admettre commepôles
que lespoints i =- ap~+i, t =- a~ ~Q
... ,, t =- a~
Les nombresbq,
...,br~’
isont
supposés égaux
à ai. Demême,
les autres nombres6
se divisent en groupes tels que tous les nombres d’un même groupe soientégaux
à l’un des nombres ai. Les facteurs(t
+6
+ , pourlesquels
les nombres6
sontégaux à ai
seront ditsappartenir
au même groupe. La somme desexposants
des facteurs d’un même groupe seraégale
aunombre i correspondant;
en effet, la relation(98) peut
s’écrireoù
LI, Lt’ Lg,
... sont des fractions rationnelles en l. Nous retrouvons donc la formed’intégrale
Lx, t, cequi
démontre que la somme desexposants
pourlesquels
on a6
= a~ estégale
àPosons maintenant t +
l’intégrale (98)
s’écrira :L’équation
différentielle en x et y~ déduite de(1)
admettra donc uneintégrale
dela forme
f x,
y1. Pourqu’il
existe uneintégrale
Rx, trégulière
pour t = - a, il est donc nécessaire quel’équation
obtenue enposant
yi = t + ai admette uneintégrale
de laforme f x,
yl . S’il en estainsi,
nous dirons que la condition( f )
est vérifiée pour lefacteur t + ai.
Pourqu’il
existe uneintégrale Rx, t régulière
pourt=-a,l,
... ,
, t=-ap,,
il faut que la conditionCf)
soit vérifiée pour les divers facteurs t + a1, t + + a3, ..., t + Nous remarquerons que si un facteur t + ai, parexemple
t + ai, est un facteur
simple (~== i)
detYn( 1, t),
et si (1’i n’est pas nul et n’est pas l’inverse d’un entiernégatif,
la condition( f )
sera vérifiée d’elle-même pour le facteur t + ai. Onsait,
en effet, que dans ce casl’équation
en x ety.
admet uneintégrale
de la forme(99)
avecni’
= i etA
= (1’t .Si le
nombre ;~.~
relatif à un facteursimple
l+ ai
est nul ounégatif
etrationnel,
si le
nombre i
relatif à un facteurmultiple 1)
est nul ou rationnel(positif
ounégatif),
nous dirons que cenombre i
a une valeurexceptionnelle.
Nous venons de trouver des conditions nécessaires pour l’existence d’une inté-
grale Rx, t régulière
pour t = -ai, t
= - a, ... , t= -- a~~,
ces conditions sont les suivantes :i ° Il existe une
intégrale
.2° Les conditions
( f )
sont vérifiées pour les facteurs t + a,, t + a,, ..., t + . Ces conditions ne nous suffiront pas pour démontrer l’existence de l’inté-grale RT
enquestion;
nousdevons,
pour les besoins de ladémonstration, ajouter
une troisième condition
qui
n’est nullement nécessaire et que nous énoncerons endisant : aucun des nombres N.~, ~.~, ..., upr n’a une valeur
exceptionnelle.
Pour établirla démonstration que nous avons en vue, il nous sera nécessaire de former
l’équation
que vérifie la fonction
Si on pose, pour
abréger,
et si l’on écrit
l’équation (y5)
sous la formela fonction R des deux variables x et vérifie
l’équation
Si