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De l'influence de quelques médicaments diurétiques sur l'état anatomique du rein

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Thesis

Reference

De l'influence de quelques médicaments diurétiques sur l'état anatomique du rein

BOGUSLAWSKI, Stéfan

BOGUSLAWSKI, Stéfan. De l'influence de quelques médicaments diurétiques sur l'état anatomique du rein. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1899

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27308

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27308

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li~BO~~lJ!Ol~K lJ!~K~WPKUlJ!IQUK DK GKNKVK

no l'innuonco fin uuolunBs mofiicamonts fiinrotiunos

SUR

L'ÉTAT ANATOMIQUE llU REIN

PAR

M. STÉFAN BOGUSLA WSKI

de Kleczew (Pologne).

DISSERTATION INAUGURALE

présentée à la Faculté de Médecine de Genève pour obtenir le grade de Docteur en· lJ!lédecine.

24 AVRIL.

- - - ' : > 0 < - -

GENÈVE

IMPRIMERIE .T. STUDER, ROND-POINT DE PLAINPALAIS,, 3

!899

(3)

La Faculté de Médecine autorise l'impression de la présente thèse, sans prétendre pa1" là émett1"e d'opinion sur les propositions qui y sont énoncées.

Genève, 24 avril :1899,

Le doyen,

Ad. D'ESPINE.

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PRÉFACE

L'action diurétique de certaines substances a été déjà largem.ent étudiée, et différentes opinions émises à ce sujet. Mais tandis que les auteurs nous présentent des observations physiologiques et cliniques sur l'emploi de ces agents, nous n'avons pu trouver que des travaux peu nom- breux sur les changements microscopiques des reins.

Sur le conseil de M. le professeur Mayor, nous avons entrepris des recherches à ce sujet, avec l'intention d'en faire l'objet de notre thès~ inau- gurale.

Avant d'entrer dans le sujet même de notre travail, qu'il nous soit permis d'exprirner nos re- n1ercimnents à M. le professeur Mayor, pour les excellents conseils dont nous avons largement profité pour nos expériences pendant la prépa- ration de ce petit travail.

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INTRODUCTION

Obtenir l'augmentation de la sécrétion urmmre par Pemploi de médicaments, est une pratique qui fut tentée dès les commencements de la thérapeutique.

Un grand nombre de médicaments, dits diurétiques, étaient employés dans ce but. Beaucoup de ces substances sont aujourd'hui rejetées comme nuisibles, ou délaissées parce qu'elles restent sans effets.

Les diurétiques doivent répondre à deux desiderata principaux : éliminer des produits nuisibles et favoriser la résorption de liquides séreux, accumulés pathologiquement dans les tissus ou les cavités physiologiques.

L'in~ication d'éliminer des produits nuisibles se présente par exemple dans les néphrites (principes normaux de l'urine) ; dans les intoxieations ; dans les fièvres infec- tieuses (toxines, etc.). L'indication de favoriser la résorp- tion de liquides épanchés, se présente entr'autres circons- tances dans le cas de maladies du èœur, etc. Sans vouloir entrer dans l'exposé détaillé des théories successivement émises quant au mécanisme de l'action des diurétiques, qu'il nous soit permis de rappeler que ce mécanisme n'est pas univoque. Nos divers médicaments diurétiques ne pa- raissent pas, pour augmenter l'abondance de l'urine, choisir tous le même procédé ; c'est tantôt en modifiant la circulation, tantôt en influençant le système nerveux, tantôt en fàisant varier la quantité du liquide sanguin, ou bien en exerçant au travail les éléments sécrétoires, qu'ils

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- 7 -

agissent ; et encore, la plupart d'entre eux mettent-ils en jeu à la fois plusieurs de ces actions.

Ceux d'entre les diurétiques qui paraissent devoir nous intéresser le plus, seraient justement ceux dont l'action se fait sentir sur la cellule rénale. Cependant, il est indénia- ble qu'une modification un peu intense dans la circulation d'un organe aussi sensible que le rein, risque d'y amener quelques lésions au moins superficielles. C'est pourquoi, obligés de nous limiter~ nous n'avons pas borné notre observation aux diurétiques que l'on sait manifestement irriter la cellule sécrétoire du rein, et que nous avons pris, pour les étudier, des médicaments qui nous intéressaient soit parce que quelques observations cliniques nous faisaient supposer, qu'en certaines circonstances, ils pouvaient n'être pas absolument innocents ; soit parce que, comme la spàrtéit1e, leur mode d'action nous paraissait mal établi.

C'est ainsi que nous avons été amené à nous occuper du nitrate de potasse, de 'la strophantine, de la spartéine, de la càféine.

Or, rechercher s'il survient quelque lésion rénale par le fait de l'usage prolongé de ces substances, peut donner une idée de l'intensité de leur action sur la cellule sécré- toire du rein. Et des résultats que nous obtiendrons, ùous pourrions peut-être déduire quelques règles de prudence quant à l'emploi des médicaments que nous étudions. Enfin, certaines observations cliniques pourront trouver leur ex- plication dans les phénomènes que va ·raire apparaître devant nous l'expérimentation. Accessoirement, nous avons noté les quantités d'urine émises par nos animaux en expérience, afin de nous rendre compte, en dehors de

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- 8 -

l'état de la maladie, de la valeur diurétique des corps que nous examinions. Car cette valeur, pour quelques-uns d,entre eux au inoins, a donné Heu à discussion.

Pour faire nos recherches nous avons pensé que seule, l'intoxication chronique pouv:üt nous donner des change- ments évidents dans l'aspect de la cellule rénale. Partant de cette idée, nous avons poursuivi nos expériences d~une

manière lente, en employant des doses faibles et progres- sives.

Nous présentons les résultats de nos recherches micros- copiques pour chaque substance successivement, en si- gnalant en même temps, les changements que cet agent a produits sur la sécrétion rénale.

Pour éviter l'influence des aliments sur les résultats de nos recherches, les animaux en expérience ont suivi toujours le même régime. Ils recevaient exclusivement de reau et du son.

Nous ·avons employé les substances à injecter sous forme de caféine pure, de sulfate de spartéine de Merck (à Darmstadt), de strophantine de Merck et de nitrate de potasse en solution à 10

°/

0 • Les trois dernières subs- tances ont été administrées en solutions formulées comme suit :

Rp. cofeini puri . . . natrii benzoici . . aquae destillatae .

1 gr.

0,60 )) 10 cent.

Une seringue d'un cent.

==

0,1 gr.

Rp. sparteini sulfurici. . . 0,2 gr.

aquae destillatae . . . 10 cent.

Une seringue

==

0,02 gr.

(10)

- 9

Rp. strophantini. . . . . 0,002 gr.

aquae destillatae. . . 10 cent.

Une seringue == 0,0002 gr·.

Les tableaux qui sont placés en tête de chacune de nos observations, indiquent tout d'abord la date d'injection, ensuite la quantité de la substance injectée, le poids de l'animal ; enfin, la quantité décrite, recueillie dans les 24 heures qui suivent chaque injection. En outre, nous analysons cette urine au point de vue de l'albumine qu'elle pouvait contenir.

Toutes les pièces anatomiques ont été durcies par la liqueur de Müller et l'alcool ; pour quelques-m1es aussi, nous avons examiné .en outre des fragments durcis par l'acide osmique. Les coupes ont été colorées à l'héma- toxyline et au carmin.

---_.:_0:---

AZOTATE D·E POTASSE

L'azotate de potasse~ comme diurétique, est générale- ment admis, et les auteurs sont tous d'accord sur le mé- canisme par lequel cette diurèse se fait.

L'administration de cette substance a pour effet d'aug- menter l'alcalinité du sang et de faciliter les échanges nu~

tritifs. La rapidité de cet échange· organique réveille la des- truction plus rapide des tissus et cause la formation des substances qui excitent l'épithélium rénal.1 Ainsi se produit la diurèse, dit-on. En même temps, le nitrate de potasse fluidifiant le sang_, et d'autre part agissant, comme

:1. Thèse rn éd. de Berlin. Keyl, 1894.

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- 1 0 -

d'ailleurs tous les sels potassiques à petites doses, comme stimulap.t du cœur, élève la pression artérielle, chose qui a aussi une· certaine influence dans la produétion de la diurèse. Le nitrate de potasse, é:tant considéré généra- lement eomme un diurétique exerçant action spéciale sur les reins, nous croyons ètre dispensé de citer les diffé- · rents travaux faits à ce sujet.

Nous passons donc directement aux observations, qui vont nous montrer si les reins p_résentent des lésions, et quelles sont ces lésions.

OBSERVATIONS

Observation I. - Cobaye, poids 273 gr.

Quantité Poids

Date d'inj. · de subst. inj. de l'animal.

Septembre : 7 0,0'1 gr. 273 gr.

)) 8 0,01 ))

)) 9 0,01 ))

)) 10 0,01 ))

)) ' 12 0,02 )) 248 ))

J) 113 0,02 ))

)) H5 0,03 ))

)) 116 0,04. )) 220 ))

)) 17· 0,05 ))

)) 19 0,05 ))

)) 20 0,06 ))

)) 211 0,07 ))

)) 22 0,10 ))

)) 24 0,10 )) 204 ))

Quelques heures après la dernière injection, l'animal est

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11-

mort, ayant reçu en tout 0, 58 gr. de nitrate de p'otasse . en 14 injections et dans l'espace de 18 jours.

L'autopsie est faite le lendemain.

Reins gros, pâles ; sur la coupe couche corticale pâle.

·Les recherches microscopiques n'avaient guère d'impor- tance, puisque Pautopsie ayant été faite le lendemain, nous pouvions nous trouver vis-à-vis d'altérations cadavériques ; aussi ne les rapportons-nous pas ici.

Observation II. - Cobaye, poids 350 gr.

Quantité Date d'inj. de subst. inj.

Février '1 0,01 gr.

)) 2 0,01 ))

)) 3 0~01 ))

)) 5 0,02 ))

)) 6 0,02 ))

)) 7 0,02 ))

)) 8 0,02 ))

)) 9 0,03 ))

)) 10 0,03 ))

)) '13 0,04 ))

)) 14 0,04 ))

)) 15 0!04 ))

)) '16 0,04 ))

)) 18 0,04 ))

)) 20 0,05 ))

)) 21 0,06 ))

)) 22 0,07 ))

)) 23 0,07 ))

)) 24. 0,08 ))

)) 25 0,09 ))

)) 26 0,10 ))

)) 27 0,10 ))

)) 2S 0,10 )) Mars 1 0,18 ))

Poids de l'animal.

350 gr.

360 )) 355 )) 350 )) 375 )) ll,OO » 325 )) 350 ))

300 )) 300 )) 300 )) 300 )~

URINE

~

Quantité. Qualité.

22 cent. normale 30 ))

30 )) 40 )) 60 ))

70 >>

80 >>,

70 ))

70 >> traces d'alb.

80 ))' 40 )) 40 ))

Mi >>

60 )) 30 )) 20 )) 25 ))

15 >> peu d'alb.

20 )) ))

35 >> album.

20 )) )) 30 ))

10 >> album.

40 ))

(13)

- 1 2 -

Quelques heures après, j'ai tué l'animal, qui a reçu 13o gr. de nitrate de potasse en 26 injections et dans l'espace de 29 jours.

Autopsie : Cœur très pâle. Reins pâles ; à la coupe pa- raissent normaux.

Examen histologique.

1. Faible grossissement. - Quand on examine les coupes colorées soit à l'hématoxyline, soit au carmin, on constate les faits suivants:

1 o Le tissu conjonctif intertubulaire ne parait avoir subi aucune modification ;

2° Les vaisseaux du rein ne semblent nullement modi- fiés dans leur calibre, quelle que soitla région qu'on examine_, qu'il s~agisse de la couche corticale ou de la substance mé- dullaire. Il n ~y a pas de traces de congestion notable ; seuls, les glomérules sont parfois remplis de globules d'une façon plus abondante, mais ce n'est pas la règle. Ces glo- mérules congestionnés sont disposés par zones, et entre les régions où cette congestion glomérulaire est très nette, on en observe d'autres où les glomérules sont absolument normaux;

3° Des tubes contournés, certains ont conservé leur aspect physiologique, d'autres au contraire sont remplis de débris épithéliaux ou d'exsudats pathologiques. La dis- tribution de ces tubuli sains et des tubuli malades se fait également par zones distinctes sans qu~il y ait de relations directes et constantes d~une part entre les régions où les glomérules sont congestionnés et celles où les tubuli sont

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- '13-

malades, d'autre part entre les régions où glomérules et tubuli présentent leur aspect normal.

q.o Les anses de Henle paraissent ê~re atteintes d'une façon plus uniforme; la branche ascendante est presque toujours remplie d'exsudats, et d'autre part il arrive par- fois que la branche descendante dans la partie de son trajet où elle se trouve dans la substance intermédiaire, présente de véritables cylindres colloïdes, très distincts des concrétions qu'on trouve souvent dans la région médul,.

laire des rongeurs.

Les. canaux collecteurs paraissent absolument sains.

II. - Fort grossissement.

1 o Les glomérules de Malpighi congestionnés ne pré- sentent pas d'autres lésions apparentes que cette conges- tion elle-même. La capsule de Bowmann n'est distendue par aucun exsudat; les cellules qui la tapissent semblent absolument saines.

2° Quand on examine les tubuli contorti malades, on reconnaît que les éléments qui occupent leur lumière, sont de la nature de ces exsudats d'origine cellulaire dé- crits par Cornil, c'est-à-dire qu'ils se présentent sous forme de boules protéiques ; dans certaines régions, ces boules protéiques sont tassées les unes contre les autres et tendent à constituer les premiers linéaments de cylindres colloïdes.

3° Fréquemment les noyaux cellulaires présentent une augmentation de volume manifeste. Tandis que· certaines cellules sécrétoires sont gonflées et montrent dans leur protoplasma des espaces plus clairs qui répondent à la

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- 1 f t -

première période de formation des boules protéiques, cer- taines autres parmi ces cellules, sont comme ouvertes dans nntérieur des tub.es_, et affectent l'aspect caliciforme qui résulte de l'expulsion des boules auxquelles elles ont donné naissance. Ces différentes lésions cellulaires sont, cela va de soi, beaucoup plus faciles à observer dans les préparations durcies à l'acide osmique.

lt0 Elles sont beaucoup plus accentuées, ·comme on pouvait s'y attendre d'après l'examen à faible· grossisse- ment, au niveau des. branches ascendantes des anses de Henle. Enfin, dans les mêmes préparations, on voit plus nettement les cylindres formés dans les branches descen- dantes de Henle et dans certaines branches ascendantes.

Ces cylindres sont parfois même assez volumineux pour aplatir ~es cellules de ces tubes.

- - - - -

Observation III. - Cobaye, poids 410 gr.

Quantité Poids

_

___...__ URINE

Date d'inj. de subst. inj. de l'animal. Quantité. Qualité.

Février 1 0,02 gr. lt10 gr. 30 cent. normale

)) 3 0,02 )) 36 ))

)) 5 0,03 )) 375 )) 50 ))

)) 6 80 » traces d'alb.

)) 7 0,03 )) 400 )) 80 ))

)) 8 90 » peu d'alb.

)) 9 0~04 )) 425 )) 80 ))

)) 13 0,05 )) 4.00 )) 85 >> albumin.

)) 15 0~06. )) 425 ))_ 45 ))

)) 17 0,07 )) 400 )) 40 ))

(16)

Quantité Date d'inj. de subst. inj.

Fév. 19 0,08 gr.

)) 20 0_,10 ))

)) 21 0,12 ))

))• 23 O,H> >>

)) 25 0,18 ))

)) 27 0,20 ))

)) 28 0,20 )) Mars 1 0,20 ))

)) 2

-)) q. 0,20 ))

)) 6

)) 7 0,30 )) 1 ...

D -

Poids de l'animal.

350 gr.

t ...

oo ))

3ii0 )) 400 ))

URINE

~--Quantité. Qualité.

30 cent.

30 )) 25 ))

15 >> albumin.

q.Q )) 60 ))

tO >> albumin.

35 )) 50 ))

35 >> albumin.

Quatre- heures après la dernière injection l-'animal est mort_, ayant reçu 2,0~ gr. de nitrate de potasse en 18 in- jections dans l'espace de 35 jours.

L'autopsie_, faite de suite, donne les résultats sui;vants : Poumons congestionnés. Musculature du cœur pâle. Foie muscade. Reins pâles par place ; sur la coupe leur couche corticale est pâle. Congestion des organes génitaux. Utérus

gr~ vide.

Examen histologique.

1. Faible gmssissement. - A l'examen des coupes co- lorées au carmin et à l'hématoxyline, on constate :

1 o Le tissu conjonctif intertubulaire ne présente point de modifications visibles.

2° Les vaisseaux sont gorgés de sang·. Cette congestion, quoique assez généralisée, est surtout manifeste dans la

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couche corticale, où on trouve par place de petites hémor- rhagies, siégeant spéciale~1ent au voisinage des glomérules.

Du reste, ceux-ci sont en général fortement congestionnés.

La substance médullaire présente aussi une congestion no- table, plus faible pourtant que la couche corticale.

3° Parmi les tubes contournés on en observe qui ont gardé un aspect physiologique, mais la plupart présentent des changements. Les cellules des tubes contournés sont grandes, quelquefois avec des noyaux volumineux et bien colorés, quelquefois au contraire sans noyaux bien appa- rents. D'ailleurs la lumière des tubes contournés est rem- plie par des débris épithéliaux DU par un exsudat patholo- gique. On ne retrouve pas comme dans l'observation pré- cédente, des zones où les lésions soient plus accentuées.

4° Les anses de Heule sont atteintes· d'une façon géné- rale. C'est surtout la branche ascendante qui présente de véritables cylindres. La branche descendante de même que les canaux collecteurs sont normaux.

II. Fort grossissement.

t o Les glomérules de Malpighi présentent une forte con- gestion avec dilatation des anses glomérulaires. La cap- sule de Bowmann ne présente pas. de changements ; on n'observe point d'exsudat et les cellules qui la tapissent sont saines.

2° Les cellules des tubuli contorti sont en général agrandies, comme nous pouvions déjà le constater à un faible grossissement. Très souvent dans ces tubes con- tournés on voit la formation de boules protéiques. La lu- mière est remplie par des débris épithéliaux, comme nous

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- 1 7 -

l'avons constaté à l'examen d'un faible grossissement; on y rencontre même de véritables cylindres granuleux.

3° Cette nécrose épithéliale se propage mème dans les branches ascendantes, de même que la formation des boules protéiques. Mais en outre par place on rencontre dans ces tubes ascendants, des cylindres granulo-épithé- liaux et même granulo-graisseux.

Les branches descendantes présentent assez uniformé- ment des cylindres colloïdes.

RÉSUMÉ

Par l'intoxication chronique avec nitrate de potasse nous avons obtenu une néphrite expérimentale avec prédo- minance des lésions épithéliales. Ces lésions sont bien accentuées, nettes et constantes· dans les deux cas, tandis que l'élément congestif se presente seulement dans la troi- sième observation.

L'amaigrissement de l'animal ne joue pas de rôle impor- tant, comme nous pouvons voir par les tableaux précédents.

C'est dans la première observation que nous avons cons- taté la perte de poids la plus accentuée : peut-être la chaleur insupportable de l'été en était-elle la cause ?

Conclusion : d'abord forte augmentation de la diurèse, puis chute et nouvelles périodes d'augmentation plus ou moins irrégulières. Cet abaissement général de la courbe nous parait devoir être attribué à l'accentuation des lésions rénales lesquelles se. sont manifestées probablement au

:2

(19)

- 1 8 -

moment où pour la première fois l'albumine est apparue dans l'urine.

Quant à la diurèse, on peut la représenter par le gra- phique suivant :

Observation U : _ _ _

Le signe X indiqufl la présence d'alburnine d~ms l'urine.

» III:

(20)

- '19-

STROPHANTINE

L'action diurétique de la strophantine a été signalée par Emil Pins:~. de Vienne.

D'après ses observations cliniques chez les brightiques, il la recommande sous forme de teinture de semences comme un diurétique· puissant qui augmente 6 à 8 fois la quantité d'urine. Un de ses malades a de l'anasarque, de la gangrène, du scrotum et de la région sacrée; et une dyspnée intense. Pins administra à ce malade la teinture de strophantus à la dose de 30 gouttes par jour. Après

· deux jours de ce traitement, il observa une augmentation de la quantité d'urine, une diminution des œdèmes et de la dyspnée, et une diminution de 10

°1

0 de l'albumine contenue dans l'urine ; en même temps les cylindres de- vinrent moins abondants et les accidents urémiques dispa- rurent. Pins attribue cette amélioration à' la diurèse, pro- voquée par le strophantus. Il cite d'autres· observations rle néphrites parenchymateuses, soulagées aussi par la tein- ture de strophantus, et conclut que ce médicament est utile comme diurétique en cas de néphrites, mais que la diurèse est produite par le renforcement de l'action du cœur et non par une action spéciale du médicament sur les reins.

La même opinion est souten:ue par Schuschny2 , de Buda-

1. Therap. Monatshefte. 1.887, s. 209, 2H, 261. u. 264..

2. Orvosi Hétilap. 1.887, no 36, 38.

Ther. Monatschef. 1.887, s. MSL

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- 2 0 -

pest, et, d'après lui, le strophantus n'a aucune influence sur les reins et ne produit jamais de diurèse dans un organisme sain.

Combemalle, Grognieri, Mairet (de Montpellier) attri- buent au contraire la diurèse, produite par cette substance, à l'irritation rénale et non à l'augmentation de la pression sanguine; en ajoutant que si celle-ci existe, elle est trop fugace pour expliquer la diurèse par elle-même. D'après Delacroix, ils appuient leur opinion sur ce fait que : (< Si l'on sacrifie par bémorrhagie, pendant l'action du strophan- tus, un animal auquel on a administré une dose théra- peutique de cette plante, les lésions (rénales) sont les mêmes que quand cet animal succombe sous une forte dose de poison. »

A l'autopsie des animaux, Grognier trouve que ((les reins ont leur substance centrale nettement irritée, la teinte s'atténuant progressivement de la substance intermé- diaire au bassinet. Les reins, de couleur rougeâtre, même sous leur capsule, se montrent à la coupe fortement con- gestionnés, surtout dans la zone intermédiaire à la couche corticale et à la couche médullaire. »

Et dans ses conclusions il dit que le strophantus produit la diurèse par une action irritative sur les reins, et que, par suite de son mode d'action, les effets diurétiques sont inconstants et l'emploi de cette substance est même contre- indiqué dans les néphrites, par exemple.

Langgaard 2 en -1888, d'après ses propres observations

l. Thèse méd. de Montpellier. Grognier, 1887-88.

2. Therap. Monatshef. 1888. s. 78-79.

(22)

~- 21

et celles d'autres auteurs, conclut que le strophantus chez les malades agit toujours comme diurétique.

Chez les animaux, les expériences ont donné des ré- sultats différents, la diurèse n'étant pas constante. Si elle existe_, Langgaard admet que le strophantus doit produire une irritation des éléments sécrétoires des reins.

Delacroix 1 dans sa thèse de 1888, en se basant sur les travaux de Combemalle, Lemoine de Lille, Constantin Paul, Huchard, et sur ses .propres observations, conclut que les préparations de strophantus (arbre du Gabon) sont « diu- rétiques et ne déterminent que rarement des phénomènes d'intolérance, qu'elles provoquent la diurèse surtout dans les maladies chroniques, et qu'il est encore impossible de savoir si le strophantus s'accumule dans l'organisme. >>

Enfin Bailly2 de Nancy donne les observations suivantes :

<< Dans l'observation xiv chez le malade (néphrite mixte),

« le strophantus élève un peu les urines, mais il 1_1'agit

a ni sur les œdèmes, ni sur le pouls, ni sur la dyspnée

<< qui restent stationnaires et après la cessation du stro-

« phantus, les urines elles-mêmes retombent à leur quan-

« tité de 600 cent. qu'elles avaient antérieurement. Dans

<< l'observation xvi de ce malade atteint de mal de Bright.

« chronique (néphrite parenchymateuse), le strophantus n'a

<< d'action ni sur la diurèse, ni sur les œdèmes, ni sur la

« dyspnée, car c'était surtout contre cet état d'oppression

<< dont souffrait le plus ce malade que nous avions essayé

<< la médication par la teinture de strophantus. Enfin chez

« notre troisième malade de l'observation xv, le strophan-

L Thèse méd. de Paris, 1887-88.

2. Thèse médie .. de Nancy, :1.887-88.

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- 2 2 -

<( tus rend les urines un peu plus abondantes, le pouls

(( moins vibrant, mais la dyspnée n'est pas amendée. » D'ailleurs, un grand nombre d'auteurs, comme Dujardin- Beaumetz et Bucquoy\ Lépine2, etc., admette.nt l'action diurétique du strophantus chez les malades, mais G. See3 affirme que la strophantine n'est jamais diurétique et que le strophantus ne l'est que par caprice; c'est alors en dé- terminant une véritable néphrite. Depuis cette époque les publications sur le strophantus sont rares, et les auteurs comme A. Rothziegel4·, Delsaux 5 de Liège, se prononcent, contrairement à l'opinion de Grognier et d'autres, en ce sens que la diurèse se ferait par le relè~ement de la force cardiaque et non par irritation des reins.

Nous voyons donc que certains auteurs~ comme Grognier, Bailly, disent que l'action diurétique de la strophantine n'est pas constante, les autres, comme Schuschny soutien- nent

r

opinion que ce médicament ne produit point de la diurèse dans l'organisme sain; mais en résumé presque tous les auteurs, sauf G. See, acceptent l'action diurétique de la strophantine dans l'organisme malade. Quant au mé- canisme par lequel se produit cette diurèse, les opinions émises par les auteurs sur ee sujet, peuvent se elasser en deux catégories :

'1 o La diurèse est due au relèvement de la force car-

L Sem. méd., 1.887.

2. Sem. méd., 1.887.

3. Traité de thérap. Manquat.

4. Wien.~ alleg. med. Ztg. 1.890.

o. Les nouveaux remèdes, 1.890, p. 339.

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- 2 3 -

ùiaque et à l'augmentation de la pression sanguine. (Pins, Rothziegel, Delsaux, etc.).

2° La diurèse se produit par_ l'irritation des reins. (Com- bemalle\ Grognier, Langgaard, etc.)

- - - + - - - " " " " - + - - - -

OBSERVA TI ONS

Observation IV. - Cobaye, p-oids 4-27 gr.

Date d'injection.

Août 30

Septembre 'l

Quantité de subst. inj.

0~0001 gr.

0,0002 ))

Quelques' heures après la dernière injection, se fait l'avortement suivi de mort.

Autopsie : Forte congestion de tous les organes.

Examen histologique.

/. Faible grossissement. - Quand on examine les coupes colorées à l'liématoxyline, on constate que :

1 o Le tissu interstitiel est œdématié aussi bien dans la couche corticale que dans la substance médullaire.

2° Le rein est le siège d'une assez forte hyperhémie et d'extravasations sanguines, moins accentuées dans la couche corticale que dans la substance médullaire.

3° Les glomérules sont généralement normaux ; quelques- uns sont congestionnés,

L Montpellier médical, 1887.

(25)

- 2 4 -

4° Les tubuli contorti ont leur aspect physiologique, ainsi qu'une partie des tubes descendants et ascendants ; néanmoins, les cellules de quelques-uns de ces derniers sont frippées et sont tombées dans l'intérieur des cana- licules.

II. L'examen de ces préparations à un j'ort grossissement confirme ce que fait voir le faible grossissement, mais on constate avec plus d'évidence, la présence dans certaines branches ascendantes dans leur trajet à travers la subs- tance médullaire, d'exsudats qui prennent l'aspect de cylindres granuleux.

Observation V. - Cobaye, poids 4.80 gr.

Date d'injection

Septembre 2

))

Quantité de subst. inj.

0,0001 gr.

0,0001 ))

Quelques heures après la seconde injection ranimai meurt.

L'autopsie, faite le lendemain, démontre la congestion des poumons, des ovaires et des reins.

Examen histologique.

L'examen histologique ne présente pas grande impor- tance. On·~ peut regarder toutes les lésions, comme lésions cadavériques, parce que l'autopsie est faite le lendemain de la mort de l'animal.

Observation VI. - Cobaye, poids 427 gr.

Date d'injection.

Septembre 4

Quantité de subst. inj.

0,001 gr.

(26)

- 2 5 - Quelques heures après l'animal meurt.

L'autopsie, faite le lendemain, démontre une forte con- gestion de tous les organes.

Examen histologique.

L'examen histologique ne présente pas grand intérêt parce que l'autopsie a été faite le lendemain de la mort;

on peut craindre que les lésions apparentes ne soient dues à la putréfaction.

Observation VII. - Cobaye, poids 281 gr~

Date d'injection.

Septembre 7

Quantité de subst. inj.

0,000'1 gr.

Quelques heures après l'injection l'animal est mort.

Autopsie : Poumons ·congestionnés.

Examen histologique.

I. Faible grossissement. - 1 o Congestion et petites hé- morrhagies dans la couche corticale et la substance médul- laire.

2° Glomérules de Malpighi un peu congestionnés.

3° Dans la lumière de certains tubes contournés et de·

certaines branches montantes de Henle, on constate la pré- sence de débris et d'exsudats.

II. A un fort grossissement nous voyons que ces débris sont des cellules déchiquetées, et l'exsudat se présente quelquefois sous forme de cylindres granuleux.

(27)

- 2 6 -

Observation VIII. - Cobaye, poids 389 gr.

Quantité Poids URINE

Date d'lnj. de subs. inj. de l'animal. ---..________..--- Quantité. Qualité.

Février l 0,00001 gr. 389 20 cent. normale.

}). 0,00002 )) 380 H> ))

)) 0,00003 )) 360 6 ))

)) 0,00004 )) 340 6 ))

)) 0,00005 )) 327 5 ))

Deux heures après la cinquième injection, ranimai est mort, ayant reçu 0,00015 gr. de strophantine en 5 in- jections et en 5 jours.

L'autopsie ne montre rien de particulier.

Examen histologique.

1. Faible g1·ossissement. - '1 o Le tissu conjonctif parait intact.

2° Les vaisseaux semblent un peu congestionnés, de _même que les glomérules de Malpighi ; ehez un assez grand nombre d"entre eux, eependant, la congestion n~est

pas aeeentuée. La eapsule de Bowmann est saine.

3° Les tubuli contorti et les tubes aseendants et des- eendants sont fortement et généralement modifiés -dans leur strueture : on y reeonnaît l'existenee, dans leur lu- mière, d'un réticulum, de débris ou d~exsudats.

II. Un fort grossissement nous permet seul de reconnaître

la nature de ees lésions cellulaires. Dans quelques-uns de ces tubuli les cellules sont frippées, néerosées, desqua- mées et leurs débris s'aecurnulent dans nntérieur des tubes, sous forme de eylindres granuleux. Ailleurs, ce que l'on constate, c~est la formation de boules protéiques,

(28)

- - 2 7 -

leur accumulation dans la lumière du tube, ce qui, à la coupe, montre ce dernier occupé par un réticulum plus ou moins serré.

Les anses de Henle présentent les mêmes formations, la même tendance à la constitution de cylindres colloïdes ou granuleux.

Les tubes collecteurs paraissent normaux.

Observation IX. - Lapin, poids 1682 gr.

Quantité Poids URINE

---

~--- Date d'inj. de subst. inj. de l'animal. Quantité. Qualité.-

Février 8 0,00005 gr. 1682 gr. '100 cent. normale.

)) 9 0,00006 )) 1612 )) 50 )) album.

Le lendemain matin l'animal est mort.

Autopsie : Poumons et foie congestionnés. Sur la coupe~

les reins présentent de l'hyperhémie dans la zone intermé- diaire. On a recueilli le dernier jour 75 cent. d'urine albu- mineuse.

Examen histologique.

1. Faible grossissement. - 1 o Le tissu conjonctif semble normal.

2° Les vaisseaux de la couche corticale sont conges- tionnés, ainsi que les anses glomérulaires dans un petit nombre de glomerules. Dans la substance intermédiaire et médullaire, on rencontre par-ci, par-là, entre les tubes urinifères, des diapédèses des globules rouges.

3° La capsule de Bowmann, les tubuli contorti et .les anses de Henle dans leur trajet, soit dans la couche corti-

(29)

- 2 8 -

cale, soit dans la substance médullaire, ont un aspect phy-

siologiqu~.

II. Seul un fort grossù;sement fait reconnaître encore quelquefois, mais rarement, la présence de cylindres dans les tubes urinifères dans leur trajet dans la substance mé- dullaire. Ces cylindres sont formés de débris cellulaires.

Les canaux collecteurs sont normaux.

Observation X. - Cobaye, poids 350 gr.

Quantité Poids URINE

Date d'inj. de subst. inj. de l'animal. ~ Quantité. Qualité.

Février 13 0,00003 gr. 350 gr. 20 cent. normale.

)) 15 0,00005 )) 345 )) 20 ))

)) 17 0,00006 )) 350 )) 18 ))

)) 19 0,00008 )) 16 ))

)) 2'1 0,0001 )) 325 )) 25 ))

)) 23 0,0001 )) 20 ))

)) 25 0,0901 )) 350 )) 15 >> peu d'alb.

)) 27 0~0005 . )) 15 )) album.

Mars 1 0,0002 )) 320 )) 7 ))

))

,

... 0,0002 )) 300 )) 5 ))

Cinq heures après la dernière injection l'animal est mort, ayant reçu 0,00097 gr. de strophantine en 10 injections, dans l'espace de 20 jours.

L'autopsie, faite de suite, démontre la congestion de tous les organes. La musculature du cœur est pâle. Les reins présentent sur la surface des taches pâles, se déco,rticant facilement. Sur la coupe la couche corticale par place est très p~le, la zone intermédiaire hyperhémiée .

. ,.,

(30)

- 2 9 -

Examen histologique.

1. Faible grossù;::;ement.

1 o Les vaisseaux de la région corticale et les groupes vasculaires de la région médullaire sont dilatés, souvent à J'excès; il arrive même qu'on trouve çà et là de petites hémorrbagies interstitielles. Cette congestion dans la région corticale se rencontre surtout au voisinage des glomérules et les glomérules eux-mêmes sont gorgés de globules. En certains points de la substance corticale, on constate qu'il se fait, dans l'intervalle des tubuli, une diapédèse leuco- cytaire ; mais les régions qui présentent cette lésion sont très limitées et rares.

L'épithélium des tubili contorti et des branches ascen- dantes de Henle est modifié dans sa structure. La lumière de ces tubes est quelquefois remplie de débris et d'exsu- dats.

2° Dans la substance médullaire les tubes collecteurs paraissent intacts, il en est de même des branches descen- 'dantes de Henle.

Il. Fort grossissement.

Dans la préparation durcie par l'acide osmique on peut bien étudier les détails des lésions cellulaires.

1 o Ces lésions paraissent nulles quant à l'épithélium de la capsule de Bowmann. Quelquefois cependant on rencon- tre un certain gonflement de ces cellules.

2° Quant aux cellules qui tapissent les tubes contournés, elles sont gonflées et présentent à leur premier degré les lésions décrites par Cornil au cours de l'intoxication can- tharidienne, c'est-à-dire la formation des boules protéiques dans l'intérieur de la cellule, puis l'expulsion de ces bou-

(31)

- 3 0 -

··les dans la lumière des canalicules. Dans un certain nom- bre de canalicules ces boules s,accolent, se tassent et mon- trent le premier stade de la formation des cylindres colloïdes_.

c'est-à-dire qu'au centre du canalicule, coupé transversa- lement, apparaît un bloc de substance homogène qui repré- sente le noyau de formation de ces cylindres. La forme de ce bloc, ainsi que les relations qu,il affecte avec le reticu- lum qui figure la section transversale des boules protéiques accolées, indique nettement qu'il n'est que la résultante du tassement excessif des boules excrétées par les cellules des sections s~1périeures du canalicule.

3° Dans les branches ascendantes on constate que la lésion est plus avancée que dans les tubuli contorti. Le gonflement des cellules est surtout considérable, les vacuoles qui se creusent dans ces cellules sont souvent très volu- mineuses, de telle sorte que les cellules se rencontrent p_ar leur face libre et oblitèrent la lumière des tubes ; ailleurs cette lumière est effacée par l'exsudat.

Observation XI. - Cobaye, poids ,lOO gr.

Quantité Poids URINE

...---...---

Date d'inj. de subst inj. de l'animal. Quantité. Qualité.

Février 24 0,0001 gr. 400 gr. 20 cent. normale.

)) 26 0,0002 )) 350 )) 15 ))

)) 28 0,0002 )) 8 >> album.

Mars 2 0,0002 )) 300 )) 7 ))

)) 4. 0,0002 )) 7 ))

)) 5 0 )) 10 ))

)) 6 0,0002 )) 350 )) 4. >> album.

)) 8 0,0003 )) quelques gouttes.

)) 10 0,0003 )) 400 )) idem.

(32)

-- 31 -

Quelques heures après la dernière injection "l'animal est mort, ayant reçu 0,0017 gr. de strophantine en 8 injec- tions en 15 jours.

Autopsie : Congestion de tous les organes. Bile abon- dante.

Examen histologique.

1. En examinant à ui1. faîble grossissement les coupes colorées soit à l'hématoxyline, soit au' carmin, soit durcies avec l'acide osmique, on constate comme lésion prépondé- rante :

1 o Une forte congestion et dans la couche corticale et dans la substance médullaire, avec forte diapédèse de glo- bules rouges dans ces deux régions, soit entre les tubuli contorti, soit ·entre les tubes urinifères de la substance intermédiaire et médullaire.

2° Les glomérules de Malpighi sont aussi très fortement congestionnés, mais leur épithelium et la capsule de Bowmann semblent intacts.

3° Les tub~li contorti~ et en général les tubes urinifères de la couche corticale ainsi que de la substance médullaire, ont conservé en partie leur aspect physiologique ; dans cer- tains d'eux cependant on retrouve la transformation proto- plasmique des cellules, la formation des boules protéiques, Ja chute de débris cellulaires dans la lumière.

II. Le fort grossissement permet de distinguer plus nette- ment ces lésions.

Canaux collecteurs sains.

En résumé ce qt1i nous frappe surtout à l'examen mi- croscopique des reins chez les animaux traités par la stro-

(33)

40 ..c ~

00 ~ 55

~

~ ~

10 ~ ~ 30

to ... 25

~ <:!:>

~

0 ~ 20

<:!:>

.5 :;... 15

~ ~

Observation VIII . IX:

Y•

- 3 2 -

pbantine, c'est une congestion puissante, généralisée. A cette congestion viennent se joindre des lésions de néphrite parenchymateuse.

Chez certains de nos animaux (observations VIII et X), cette néphrite en est arrivée à cette période où se consti- tuent nettement les cylindres colloïdes.

La diurèse reconnaît la représentation graphique sui- vante :

Le signe X indicme la orésence d'alhuminA

(34)

- ;{3 -;-

Nous devons donc refuser à la strophantine toute influence sur la diurèse ; nou_s pourrions même au contraire affirmer qu'elle diminue considérablement Ja quantité jour- nalière d'urine. Cette absence de diurèse n'est-elle pas due à un effet congestif exagéré? la cantharidine, par exemple, est diurétique ou anurétique ~uivant les cas.

On peut ajouter que la présence d'albumine coïncide avec la chute exagérée de la quantité d'urine,___; c'est wmt- être là le commencement des lésions rénales. Quant à l'ac- tion cumulative du strophantus nous trouvons des indica- tions chez Rothziegel; il dit que 'la diurèse ne survient qu'après l'emploi assez prolongé du médicament et persiste après sa cessation. Nous avons aussi des renseignements sur ce sujet dans la thèse dè Delacroix. Il nous rapporte que Lemoine de Lille a observé que le strophantus s'accu- mule dans l'économie, et ·voici l'expérience qu'U a faite et qui motive son opinion : <<Une injection de deux gouttes

<< faites à un cobaye qui depuis quelques jours prenait

<< journellement une demi-goutte amena la mort de l'ani-

<< mal, tandis qu'il faut quatre à cinq gouttes pour déter-

<< miner la mort d'un cobaye qui n'a pas encore pris de

<< strophantus. »

Au cours de nos expériences sur la- strophantine, nous avons constaté la même chose que ces deux auteurs quant à l'accumu1ation de ce médicament; si nous injections la substance chaque jour, l'animal ne pouvait supporter tout au plus que 0,00015 gr. du médicament (obs. VIII).

Au contraire, en laissant un intervalle d'un ou deux jours entre les injections pour faciliter l'élimination du poison, nous avons pu donner jusqu'à 0,0017 gr. en huit injec-

:I

(35)

1 3 4 - .

tions, en l'espace de quinze jours ( obs. Xl), avant que la mort survint. Nous concluons donc que :

1 o La strophantine n'est pas diurétique dans Forganisme sain, mais qu'au contraire elle diminue la diurèse;

2° Même les petites doses et un court emploi amènent ·des lésions des reins, connues en. anatomie pathologique sous le nom de néphrite parenchymateuse avec congestion ;

3° La strophantine s'accumule dans l'organisme.

·sPARTÉINE

La spartéine que Sten bouse, en ~J 8tH, a retiré du genêt, avait frappé Fick 1 par son actioi1 sur les centres nerveux d'une part, sur le cœur d'autre part.

Fronmüller2 essaya le premier la spartéine en clinique . en 1878. Il se servit d'une teinture alcoolique de genêt.

En administrant 30 à 72 gouttes, il observa la diurèse, répétée plusieurs fois.

En 1885, Germain See3 fait une publication dans la- quelle ·il recommande la spartéine comme un médicament cardiaque. Il signale encore ce fait, qu'en administrant cette substance, il n'a point obtenu d'effets diurétiques.

Griffe 4 dans sa thèse inaugurale dit :

L Ueber die Wirkung des Spartein auf den tierischen Organismus.

Archiv für exper. pathologie und pharm. 1.873. Bd 1, s. 397.

2. Ref. l\ied. lahresbericht für :1878. Bd. 1, s. 437.

3. Soc. de méd., :188:1. Traité de th er. Manquat. p. 81.

4,. Thèse. méd. de Nancy, :188l'S-8l'S.

(36)

- 3 5 -

(( Quant à la sécrétion urinaire :

(( La spartéine n'augmentant· ni la pression sanguine~.

(( ni l'énergie contractile du cœur, ne pouvait agir sur la (( sécrétion urinaire qu'en tant qu'excitant directement la (( glande. Chez Phomme, on attribue l'action diurétique de (( la fleur du genêt, non pas à la spartéine, mais au gly- (( coside qui l'accompagne, à la s_coparine.

(( Deux lapins ont été mis ~n expérience et leurs urines (( recueillies exactement pendant dix jours avant le corn- (( mencement des injections, le régime étant maintenu (( absolument le même pendant tout le temps. La moyenne (( quotidienne des quantités ,d'urine recueillies pendant ces (( dix jours a été pour le n° t-' de 252 gr.' et pour le n° 2, . (( de 262,5 gr.

(( On donna alors quotidiennement au no 1, 0,05. au (( no 2, 0,025 gr. de sulfate de spartéine en injection hy- (( podermique. Les urines recueillies dans une série de (( dix jours pendant lesquels les lapins avaient eu de (( l'alcaloïde, nous donnent les moyennes suivantes : no 1, (( 187,5 gr. par jour; n° 2, 162 gr.

<( Ainsi donc la spartéine n'agit pas comme diurétique~

(( nous devrions peut-ètre même conclure à une diminu- (( tion de la quantité d'urine, mais il intervient ici d'autres (( conditions dont nous devons tenir compte, à savoir que (( dès qu'on commença les injections, les lapins ont laissé (( une notable partie de leur nourriture; de plus, l'accélé- (( ration de la respiration qui est produite par les doses (( toxiques, doit augmenter sensiblement Pévaporation à la (( surface pulmonaire et retentir sur la quantité des (( urines. »

(37)

- 3 6 -

Legris i rapporte à propos de l'action de la spartéine sur les reins : (( Jamais nous n'avons 'observé d'effets de (( cumul et quoique son action persiste pendant plusieurs

cc jours, la spartéine s'élimine rapidement par les urines,

cc même dans les néphrites chroniques. La quantité jour-

« nalière d'urine n'est pas sensiblement accrue d'ordinaire

cc sous l'influence de ce médicament employé seul. Nous

cc n'avons noté que dans trois ou quatre cas une véritable

cc diurèse après son administration. Mais si généralement

cc il n'a pas d'action diurétique, il continue cette action

cc une ·fois qu'elle a été déterminée par un agent quel-

cc conque : lait, caféine, infusion de fleurs de genêt, etc. » . En ~1887, nous avons à signaler plusieurs publications sur la spartéine. Et les auteurs de ces publications sont, au contraire, presque tous d'accord sur l'action diurétique de cette substance.

H. Leo 1 dans son travail sur la spartéine refuse à celle- cl une influence quelconque sur la pression artérielle, de même que sur la rapidité du pouls, mais par contre il lui attribue la diurèse qu'il rapporte à l'influenee directe de la spartéine sur Pépithélium rénal.

Le professeur Leech2, de Manchester, en obtient aussi de bons résultats dans la néphrite chronique et lui refuse toute action sur le cœur et le cerveau.

Voigt3 regarde la spartéine comme diurétique, mais si-

:1.. Thèse méd. de Paris, 188o-86.

i. Zeitschrift f. Klin. Med. Bd. XII, Heft :1. u. 2.

2. Iahresversammlung der Britisch Medical Association in Dublin.

Sitzung von 2. bis 5. August :1.887.

Ther. Monatsheft 1887. s. 400.

:3. Wiener med. Blatter, 1886. N" 21>, 26 u. 27.

(38)

- 3 7 -

gnale en même temps que son effet est plus faible que celui de la caféine.

Seul Masius1 dans ses expériences sur les animaux n'a jamais pu obtenir une augmentation d'urine, et en l'admi- nistrant aux malades n'a observé qu~une seule fois la diu- rèse. Les résultats négatifs que lui donnent ses expériences sur la pression sanguine et les battements du cœur, le poussent à admettre que la spartéine dans les maladies du cœur et des reins est sans utilité, et qu~elle n'a aucun effet salutaire sur l'état général du malade.

Pawlow2 dans sa thèse en 1888 écrit, que la spaetéine, comme diurétique, est un moyen inconstant: et ne donne que de petites variations, parfois difficiles à observer.

Les auteurs qui, dans ces dernières années, se sont oc- cupés de la spartéine, passent sous silence la question de la diurèse qu~elle produit. Ils s~occupent surtout de l~action

de cet agent sur le cœur.

Lang'! ois et Maurange 3, par exemple, publient un article dans la Presse médicale, où ils démontrent les bons -effets que donne l'injection sous-cutanée de spartéine, associée à la morphine et employée avant l'administration du chloro- forme.

*

L Acad. royale de méd. (Belgique t887).

2. Wrâtsch. 1888, no 26.

3. La Presse médicale, 1894, no 28.

(39)

- : 3 8 -

0 B SERV.A TI 0 N S

Observation XII. - Cobaye~ poids 434 gr.

Quantité Poids

Date d'inj. de subst. inj. de l'animal.

Septembre 1 0,003 gr. 434 gr.

)) 3 0,003 ))

)) 5 0,005 ))

)) 6 0,006 ))

)) 7 0,008 ))

)) 8 0,006 ))

)) 9 0,007' )) 355 ))

)) 'lÜ 0~008 ))

)) 1~ -0,010 ))

)) t3 0,010 )) 346 ))

. )) 15 0,010 ))

)) 16 0,010 ))

)) 17 0,015 ))

)) 119 0,0-15 )) 320 ))

)) 20 0~015 ))

)) 21 0,015 ))

)) 22 0~015 )) 302 ))

)) 24 0,015 -)) 300 ))

L'animal reçut en tout 0,177 gr. de sulfate de spartéine en 18 injections dans 24 jours et meurt une heuce après la dernière injection.

Autopsie : tous les organes semblent être congestionnés.

(40)

- 3 9 -

Examen histologique.

1. - A un fœible grossissement on constate que : '1 o Le tissu conjonctif est normal.

2° Les vaisseaux sont dilatés et gorgés de sang. On trouve dans la couche corticale entre les tubuli contorti, et dans la substance médullaire entre les tubes droits, des hémorrhagies abondantes. Mais les glomérules de Malpighi sont peu congestionnés. Les capsules de Bo,vmann sont intactes.

3° Les tubuli en assez grand nombre sont modifiés;.

leur lumière parait remplie par des boules protoplasmiques.

Il en est de même de la lumière des branches montantes de Henle. Les tubes collecteurs sont normaux.

Il. - A un fort grossisserne_nt on voit très distincte- ment que la lumière de la majeure partie des branches montantes et des tubuli surtout est remplie par de grandes boules claires accolées, ce qui à la coupe donne l'aspect d'un réticulum, enserré par les parois des tubuli. C'est la lésion la plus évidente.

Observation XIII. - Lapin, poids 2067 gr.

Quantité Poids URINE

-~--- Date d'inj. de subst. inj. de l'animal. Quantité. Qualité.

Janvier t8 O,Ot gr. 2067 gr. 70 cent. normale.

)) 19 0,02 )) ~060 )) 75 ))

)) 20 0,02 )) 2040 )) 60 ))

)) 21 0,02 )) 2025 )) 75 ))

)) 23 0,03 )) '1967 )) 70 ))

(41)

4 0 -

Quantité Poids URINE

Date d'inj. de subs. inject. de l'anima,. ~ Quantité. Qualité.

Janv. 24. 0,03 gr. 1950 gr. 85 cent.

)) 25 0,03 )) 1930 )) 110 )) album.

)) 26 0,03 )) '1912 )) 135 )) album.

)) 27 0,03 )) 1912 )) 90 ))

)) 28 0,03 )) ·1910 )) 4.0 )) album.

, ) ) 30 0,04 )) 1900 )) 60 ))

)) 31 0,04. )) 1821 )) 10 )) album.

Février 1 0,04 )) '1719 )) 100 ))

)) 2 0,04 )) 1624· )) 120 ))

)) 3 0,04. )) 1564 )) 90 ))

)) 4 0,04 )) 14.67 )) 100 ))

)) 5 '90 )) album.

Le lendemain matin, l'animal est mort, ayant reçu en tout 0,4.9 gr. de spartéine, en '16 inje.ctions pendant 17 jours.

Autopsie : Reins normaux ; ·sur la coupe congestion de la zone intermédiaire.

Examen histologique.

1. - A un faible gro:ssissernenl :

.1 o Le tissu conjonctif parait normal ; ça et là on ren- contre une certaine tendance à l'œdème.

2° Les vaisseaux ne semblent nullement modifiés.

3° Dans la couche corticale, de même que dans la sub- stance médullaire on trouve de· petites hémorrhagies dissé- minées. Dans les régions de la couche corticale, où se trouvent ces petites hémorrhagies, on constate la congestion glomérulaire, mais on ne voit point de lésions de l'épithé- lium glomérulaire, ni de la capsule de Bowmann.

(42)

- 4.'[-

4.o Quant aux tubuli, surtout dans les zones conges- tionnées, un certain nombre d'entre eux sont malades, mais le plus· grand nombre semble avoir conservé un aspect tout à fait physiologique. La lumière de ceux des tubuli contorti qui semblent malades, est remplie de boules pro- téiques.

5° Dans les branches ascendantes des anses de Henle, cette formation des boules est nettement visible~ surtout dans les préparations durcies avee l'aeide osmique. Ces éléments exsudés sont assez nombreux pour encombter la lumière des canalicules et à un faible grossissement ils se dessinent sous forme de lignes bleuâtres.

Il. - A un tort grossissement, on voit que :

1 o Les glomérules de Malpighi des régions congestion- nées sont gorgés de sang.

2° Les tubuli ont, en grande partie, un aspect normal;

seulement dans les préparations durcies avec acide os- mique les tubes contournés qui sont malades se recon- naissent plus nettement, et nous constatons à côté d'une dégénérescence granuleuse des cellules, la formation dans leur protoplasma de boules protéiques et même la dégéné- rescence graisseuse. Mais comme nous l'avons constaté à un faible grossissement, ces modifications .sont plus éten- dues encore et plus distinctes dans. les branches aséen- dantes de l'anse de Henle, aussi bien. dans son trajet à travers la couehe corticale que dans la substance médul- laire.

3° Dans les· branches ascendantes on rencontre des cy- lindres granulo-épithéliaux ou même quelquefois colloïdes.

4° Les tubes collecteurs semblent être intacts.

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