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La répartition des groupes sanguins des systèmes ABO et Rhésus en Suisse

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La répartition des groupes sanguins des systèmes ABO et Rhésus en Suisse

KAUFMANN, Hélène

KAUFMANN, Hélène. La répartition des groupes sanguins des systèmes ABO et Rhésus en Suisse. Archives suisses d'anthropologie générale , 1952, vol. 17, no. 1, p. 18-51

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:97030

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Extrait des Archives suisses d'Anthropologie générale.

Tome XVII, No I, 1952.

La répartition des groupes sanguins des systèmes ABO et Rhésus en Suisse

par

Hélène KAUFMANN.

I. Les groupes du système ABO

INTRODUCTION ET PRÉSENTATION DES DOCUMENTS.

En Suisse, comme dans la plupart des pays, c'est par milliers que, depuis une trentaine d'années, les groupes sanguins du système ABO sont déterminés chaque jour. Les analyses sérologiques sont pratiquées princi­

palement à des fins médicales ou judiciaires immédiates, et rares sont les praticiens qui se sont astreints à extraire de leurs registres les renseigne­

ments statistiques pouvant intéresser d'autres disciplines. Il faut être d'autant plus reconnaissant à ceux qui l'ont fait.

Aujourd'hui, grâce à la compréhension de plusieurs médecins sérolo­

gistes, il est possible de présenter une étude préliminaire de la répartition des groupes sanguins ABO en Suisse, sur la base de plus de 90.000 tests.

J'ai rassemblé toutes les données statistiques que j'ai pu obtenir. Les unes proviennent de la recherche bibliographique, les autres, qui m'ont été commuiiiquées directement pendant l'hiver r95r-52, sont inêôites.

Je reprends d'abord les enquêtes publiées, dans l'ordre chronologique.

r924. Etude d'Hedwig Plüss (r2), à la Policlinique médicale uruversi­

taire de Zurich, sur 543 personnes appartenant à 35 familles, pour préciser l'hérédité des groupes sanguins. Un travail génétique de cette nature, englo­

bant un grand nombre de personnes apparentées, fournit des fréquences qui doivent être utilisées avec réserve.

r926. Clairmont et Müller (2), précisant la technique de la transfusion, citent, en passant, les fréquences de A, B, 0 et AB relevées sur 2500 patients de fa Clinique chirurgicale universitaire de Zurich 1.

1 Dans l'article de ces auteurs, la statistique est publiée avec l'indication: u Zurich (Müller)•. C'est, sans doutQ, p. r 1u,o cloul)le erreur que Steffan (31), en 1932, dans son Handbuch, l'attribue à Clainnont seul, erreur r<!J)étt!e en I9l9 par Boyd (21) et, à leur suite, par beaucoup d'autres. Je crois judicieux de citer, pour cette enquête, le nom des deux auteurs de l'article.

1

'

;

(3)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 19 1926. Le Dr Theo Koller (8) publie la répar"tition des groupes sanguins déterminés à la Maternité de Zurich, chez 400 mères et leur nouveau-né.

Dans le même article Koller cite la fréquence des quatre groupes sanguins sur toutes les femmes qui ont défilé à la Maternité de Zurich pendant « les trois années précédentes ». Le nombre de base, qu'il ne cite pas, doit être élevé.

1928. Le Dr Paul Würz (20) a publié la fréquence des groupes sanguins chez 509 pensionnaires de deux asiles d'aliénés, l'un de Bâle-Ville, l'autre de Bâle-Campagne._ Il n'a pas trouvé de différence appréciable entre les 334 schizophrènes et les 175 non-schizophrènes. Il a comparé ces malades à 3017 individus d'une série, dite normale, que lui a communiquée le pro­

fesseur Doerr; cette << série normale >J provient des déterminations prati­

quées lors des analyses Wassermann à l'Institut d'hygiène de Bâle. Comme, d'après les conclusions des Drs Würz, Doerr et d'autres, il n'existe pas de corrélation entre les facteurs ABO et la schizophrénie d'une part, la syphilis d'autre part, ces deux séries pourraient représenter des échantillons valables de la population bâloise.

1928. Juhasz-Schaffer a relevé le groupe sanguin de 321 mères avec leurs 325 enfants, pour en préciser le mode de transmission. Il n'indique ni le lieu de son enquête, ni l'origine des sujets. Nous ne savons pas s'il y a eu un choix préalable. Puisque Boyd (21) fait figurer cette enquête à la fin de sa liste sur la Suisse, je la cite pour mémoire, mais sans l'utiliser.

1931. Le même auteur, poursuivant son étude génétique, analyse la descendance des mères appartenant aux groupes O et AB. En aucune manière les fréquences que l'on pourrait tirer de cet article ne doivent être appliquées à une population. Il y a donc lieu de supprimer l'indication donnée par Boyd, sous «Bern», pour 207 sujets (de plus, d'après sa réfé­

rence bibliographique, je ne sais pas d'où il a tiré ce chiffre de 207 !).

1934. La statistique de Liengme et Goudet (rn), établie d'après l'ana­

lyse sérologique de rnoo personnes de Genève et de ses environs immédiats, examinées par les auteurs pour des transfusions ou des recherches en pater­

nité, peut bien rendre compte de la répartition des groupes sanguins dans ce canton.

En 1940, l'Institut d'Anthropologie de l'Université de Genève a pu saisir l'occasion de l'appel de la Croix-Rouge suisse à des donneurs de sang éventuels pour récolter simultanément Ie groupe sanguin et une dizaine de données anthropologiques chez une partie des sujets. Cela a permis de remplir 2773 fiches à l'aide desquelles nous avons pu (le professeur Marc-R.

Sauter et moi-même) commencer, dès 1945, l'élaboration de corrélations

(4)

20 HÉLÈNE KAUFMANN

séro-anthropologiques. Cette enquête est inutilisable pour rendre compte de la rép.artition des quatre groupes sanguins dans la population genevoise, car les obligations du service de la Croix-Rouge ont amené un nombre exagéré de donneurs universels (5, 6, 7, II, 14, 15, 16, 17). Nous n'en ferons donc pas état dans la récapitulation des données.

En 1941, le Dr Jean Steinmann (publié par Sauter et Kaufmann, 1949) a trouvé des fréquences très voisines de celles de Liengme et Goudet, par l'examen de 1376 soldats de Genève.

1942. Botsztejn (1) a cherché à établir s'il existe une relation entre l'un ou l'autre des groupes sanguins et les tumeurs malignes. A cet effet il a relevé le groupe de rooo cancéreux de l'Institut Rontgen de l'Université de Zurich et de rooo malades non cancéreux de la Clinique chirurgicale de la même ville. Comme il a conclu à l'absence de toute corrélation, il était permis de considérer ces 2000 sujets comme un échantillon normal de la population zurichoise.

Il faut arriver en 1946 pour trouver le premier et unique essai de répar­

tition des groupes sanguins de la Suisse entière. Schütz (19) a utilisé à cet effet les déterminations pratiquées sur 33.964 membres des Troupes de protection antiaérienne, répartis d'après leur lieu d'origine. L'auteur a disposé successivement, sur quatre cartes de la Suisse, la fréquence des quatre groupes sanguins. Puisque les sujets ont été placés chacun dans son lieu d'origine, nous devrions avoir là ce qu'il y a de plus exact comme distri­

bution, en Suisse, des facteurs A, B, 0 et AB. Mais cette enquête de grande envergure ne fournit pas, ainsi que je l'ai déjà signalé dans une analyse bibliographique (Archives, XII, 1946, p. 180), autant de données utilisable�

que l'on était en droit d'espérer. Schütz aurait dû publier, à côté de ses cartes de répartition, les donriéès statistiques- précises par éanfons ou dis­

tricts, seul moyen de permettre d'utiliser son travail pour des comparaisons.

On ne peut tirer de son enquête que ce qui concerne la Suisse dans son ensemble, les cantons d'Appenzell et du Valais (le Valais est même subdivisé en Bas-et Haut-Valais, la limite coïncidant, ainsi que le montrent les cartes de l'auteur, avec la limite linguistique, dans la région de Sierre). Je me dois d'ajouter que, pour certaines régions, on se demande comment l'auteur a calculé les pourcentages qui lui ont servi pour dresser ses cartes (je ne cite que le canton de Genève, pour lequel le maximum des quatre fréquences donne 87 (!), soit: A, 30-35%; B, 13-15%; 0, 30-35% et AB, 1-2%). Quel crédit peut-on accorder au reste du travail ?

En 1949-50, a paru une intéressante étude locale de Knoll et Arendt­

Knoll (9) sur 665 Walser du Rheinwald et de l'Avers. Nous retiendrons de

=

(5)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 2I

ce travail la répartition sérologique obtenue par ces auteurs, non sans nous étonner de certaines remarques complémentaires qui semblent révéler un oubli total des lois de l'hérédité mendélienne des gènes A, B et O.

Enfin, en 1951, a paru comme thèse de doctorat en médecine une étude dè R. Salber (13) sur les causes des erreurs dans les déterminations des groupes sanguins en grandes séries. L'auteur a analysé les 3645 contrôles effectués en 1950 par le Service de sérologie du Laboratoire central pour la transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse à Berne, sur des Corps des gardes de fortification et des Ecoles de recrues. Cette thèse contient quelques fréquences qui se rapportent à la Suisse.

Les statistiques publiées jusqu'en 1951 étaient rncore très fragmen­

taires, et plusieurs cantons restaient absolument inconnus. Pour combler ces lacunes, je me suis adressée au chef du Service de sérologie du Labora­

toire central pour la transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse, à Berne, le Dr A. Hassig, dont l'empressement à me communiquer les données pro­

venant de son laboratoire et à me procurer celles de plusieurs confrères, m'a été un grand encouragement et m'a permis d'envisager la présente étude.

Je lui adresse ici mes vifs remerciements.

C'est dans le Service de sérologie du Laboratoire central pour la trans­

fusion sanguine de la Croix-Rouge suisse à Berne (directeur: Dr A. Hassig) qu'ont été pratiqués les tests sérologiques pour plusieurs centres régionaux de donneurs et pour le Centre de Berne-Mitelland (directeur: Dr E. Wyss).

De cette manière le Dr Hassig a pu me fournir des données pour seize can­

tons, soit: Argovie, Berne, Grisons, Neuchâtel, Schaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie, Uri, Valais, Vaud et Zoug. De plus, pour quatre cantons, il a pris la peine de récolter les statistiques de quelques collègues, qu'il a ajou­

tées à celles de son laboratoire. C'est ainsi que, pour Bâle, 4618 détermina­

tions proviennent du Centre des donneurs de la Croix-Rouge suisse de Bâle­

Ville (directeur: Dr L. Hollander). Pour Lucerne, il y a des déterminations pratiquées par Mlle C. Arregger, secrétaire de la section de Lucerne de la Croix-Rouge suisse, d'autres par Mlle Studer, laborantine de la Clinique chirurgicale de l'Hôpital cantonal. Pour Saint-Gall, 573 déterminations pro­

viennent du Centre de transfusion (P.D .. Dr E. Wiesmann, directeur de l'Institut bactériologique cantonal). Enfin, pour Zurich, 3355 déterminations ont été faites par les Drs F. David et M. Laszczower, au Centre de transfu­

sion de la Croix-Rouge suisse, section de Zurich (directeur: Dr G. Mousson).

Malgré l'important apport du Dr Hassig et de ses collègues, certains cantons n'étaient pas - ou pas suffisamment - représentés. Pour combler les lacunes, je me suis adressée à quelques médecins. de ces cantons-là,

(6)

22 HÉLÈNE KAUFMANN

auprès desquels j'ai trouvé la même comp1·éhet1sion bienv illa11te, ce qui m' permis de compléter la documentation. Ces médecins, lJU je remercie bien vivement, sont: Mm0 Dr 1. Gueissaz (Neuchâtel), MM. les Drs De.mont (Friùourg), R. Fischer (Genève), Hoffmann-Grobéty (Glaris) et Kaelin ( chwyz).

Le seul canton pour lequel je ne possède aucun renseignement est celui d'Unterwald, où le Service de transfusion est juste en train de s'organiser:

ELABORATION DES DONNÉES.

Je me borne à rappeler brièvement, à l'intention des non-spécialistes, quelques notions élémentaires sur les groupes sanguins du système ABO.

Du point de vue génétique, les quatre groupes: A, B, 0 et AB résultent de la combinaison de trois caractères mendéliens héréditaires: A, B et 0, allèles multiples situés dans un seul locus. A et B sont dominants, 0 est rée sif. Par cons quent, les individus d11 groupe (phénotype) peuv nt

a,

oir pour gé.notype, les uns AA, les autres O; ceux du groupe B, BB ou BO ; ceux du groupe AB sont tous AB et ceux du groupe O tous 00.

Il résulte de l'existence du gène O récessif que, dans une population, la proportion des hétérozygotes AO et BO est fonction de la quantité des gènes O présents. L'analyse sérologique n'a pas, pour le moment, le moyen de distinguer ici les hétérozygotes des homozygotes. Mais, lorsqu'on con­

naît la fréquence des quatre groupes sanguins d'une population donnée, il est facile de calculer la fréquence des gènes 1 .

Les paramètres p, q, r, désignent les fréquences théoriques des g1>ncs B, 0 respectivement. Une premi r estimation de ces paramètres est onnée par les trois formules:

p' =

1- v'o + B

q' =

I - v'o + A ;

r' =

vo

où A, B, 0 sont les fréquences des groupes A, B, 0 dans l'échantillon exa­

miné. Si la population étudiée est homogène, et l'échantillon bien représen­

tatif, la somme p'

+

q'

+

r' = I. En pratique, cette somme diffère alors, en général, de l'unité. Posons:

D = I - p'

-

q' -r'

1 Pour l'ôlnoornlfon ,L�!uliquc de c travnil j'ai �ônru:lcl& dos conooils du profl'SSmir A. Lindor, directeur du Lobomtotro de Stnti;jllqllu llll1LMmotlqu<> nppllqu/:c de l'Univcndti, du (;;c,,�vc. Je lul en 11xprimc mn vivo rcccnnnlssauoc, J li ns 11 t�(ll.-,;aier égatomenl M. J,·P, lmhof, étullianl du pm!cssaur Llndor, qul m'n procur<, 1o mlso nn n t des formules ull!M,s et s'est ctuugé do fo bC$0gno ·lnqnto des calculs statistiques.

;;::

(7)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 23 Nous avons utilisé, dans ce travail, les estimations améliorées proposées par Bernstein, à sa voir:

P l .

.

' q

= (

I

+ � D)

. q' ;

d'où nous avons tiré r par soustraction: r

=

r - P -q.

Un test de x.2 a été appliqué à chacun des échantillons à l'aide de la formule (33) :

:.x.

2

=

[0 -r2J2

+

[A - (f>2

+

2 pr)l2

+

[B - (qil-l- 2 qr)J2

+

[AB-2pq]2

N r2 p2

+

2pr <J.2 .4-2 qr . 2f>q

où N est le nombre d'individus dans l'échantillon. Ce test permet de pré­

ciser si l'échantillon est en accord avec les hypothèses faites.

Toutes ces formules sont reproduites par Race et Sanger (29).

Connaissant x.2, la probabilité (P), pour un degré de liberté, a été cher­

chée pour chaque enquête. Chaque fois que P est inférieur à 5%, nous avons considéré qu'une semblable répartition des groupes sanguins pourrait bien être le fait du hasard; nous devons donc accorder un moindre crédit à la répartition fournie pour ces enquêtes-là, et, éventuellement, en recher­

cher la raison. Pour cela, nous les avons imprimées en italique.

Enfin, nous donnons encore, dans le tableau I, les fréquences théoriques déduites des nombres théoriques calculés à l'aide des formules suivantes (32):

Phénotype 0

B A AB

Nombre théorique Nr2

Np (P

+

2r)

Nq (q + 2r) 2Npq

où N est le nombre d'individus dans chaque échantillon.

Pour analyser les variations de fréquence des groupes sanguins en Suisse, comme pour dresser les cartes de répartition, nous utiliserons, non les fréquences observées, mais les fréquences théoriques. En effet, ces der­

nières, obtenues à l'aide des fréquences des gènes p, q et r calculées, réta­

blissent, au sein de chaque enquête, les proportions réciproques normales de A, B, 0 et AB, en accord avec la théorie génétique du système ABO.

Nous avons renoncé, d'emblée, à calculer un certain nombre d'indices proposés par divers auteurs, pour rendre compte des variations des groupes sanguins les uns par rapport aux autres. Ainsi nous avons laissé de côté

(8)

24 HÉLÈNE KAUFMANN

même l'indice biochimique de Hirszfeld - l'un des plus connus - qui établit le rapport entre tous les A et tous les B. (Nous l'indiquons pour la cc Suisse » seulement) . Les fluctuations de ce rapport n'ont d'intérêt que dans la comparaison entre des populations géographiquement éloignées, chez lesquelles les variations simultanées des groupes A et B sont importantes, ce qui n'est pas le cas en Suisse.

CRITIQUE DE LA DOCUMENTATION.

Avant d'entreprendre l'examen comparatif des données du tableau l et des cartes de répartition, il est indispensable de faire, à leur propos, quelques remarques critiques générales.

Le nombre de sujets examinés est très variable d'un canton à l'autre (de II6 à 26.166). Or, les auteurs s'accordent pour réclamer un minimum de

500 sujets pour fournir des fréquences acceptables (27). Pourtant, connais­

sant pour chaque enquête la valeur de x2, la probabilité, pour un degré de liberté, ne donne que huit fois P

<

5%, ce qui indique que, dans ces huit enquêtes seulement, l'arrangement des groupes sanguins serait, vraisem­

blablement, le simple fait du hasard. (Ces huit enquêtes sont imprimées en italique dans le tableau r.)

Il ne faut pas négliger, non plus, les erreurs de techniques ou de trans­

criptions qui ont pu, dans certains cas, fausser plus ou moins certaines statistiques. L'enquête de Salber (13) montre la réalité d'une telle restric­

tion.

Ouvrons ici une parenthèse pour donner un aperçu du travail de Salber sur les erreurs commises lors de. déterminations des groupes sanguins en grandes séries (dans l'armée, en Suisse et dans d'autres pays). Ces erreurs sont, les unes techniques (analyses sérologiques effectuées par un personnel plus ou mo�s spécialisé, ce qui entraîne des erreurs dans l'interprétation des tests sérologiques ; emploi de sérums défectueux; méthodes d'analyses plus ou moins adéquates; manque de contrôles, etc.), les autres administra­

tives (inscriptions ou transcriptions erronées).

Résultats d'une enquête de contrôle.

Le Service de sérologie du Laboratoire central pour la transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse, à Berne, a entrepris, en 1950, de vérifier des déterminations effectuées dans l'Armée suisse, sur des membres des Corps de gardes de fortification {GF) et des Ecoles de recrues de 1950 (ER). Ce contrôle a atteint 3645 sujets.

:

(9)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 25

Résumons les résultats les plus importants. Sur 1698 contrôles effectués sur les GF on a trouvé 35 erreurs, soit 2. 1 % ; sur les 1947 contrôles des ER, 19, soit 1 % ; enfin, sur l'ensemble de ces 3645 analyses effectuées au Laboratoire central de Berne, une erreur, soit 0.05 % .

Salber a recherché les causes des erreurs de détermination. Voici ses remarques principales. -La diminution des erreùrS, lorsqu'on passe de l'une à l'autre des trois enquêtes citées ci-dessus, semble due aux progrès réalisés, au cours de ces dernières années, dans la pratique des déterminations sérologiqùes. Les hommes des GF avaient été testés entre 1938 et 1949 par plus de cent examinateurs différents, sans doute pas tous entraînés à ce travail; les ER étaient celles de 1950; enfin, les examens de contrôle effectués au Laboratoire central dé la Croix-Rouge, à Berne, l'ont été avec toutes les exigences nécessaires, par des professionnels qui ont pratiqué une double détermination (méthodes de Beth-Vincent et de Simon in) . Ces observations permettent de prévoir que les enquêtes récentes, pratiquées par des spécialistes (emploi du sérum 0, contrôle par un second observateur) contiennent, à priori, le moins d'erreurs.

Une partie des fausses déterminations sont imputables à l'examinateur (jusqu'à 27% d'erreurs !). Ces erreurs de détermination ne se rapportent pas indifféremment aux quatre groupes sanguins : la majorité concerne le groupe AB {dans les enquêtes citées, jusqu'à 13.8%), bien plus rarement B (maximum 2.2%), A (maximum 2.1 %) et 0 (maximum 1 % ) . Ces erreurs de lecture des tests semblent souvent dues à la présence d'une agglutination faible chez certains A (A2), ce qui fait classer des AB comme B et aussi des A comme O.

Il est possible de dégager de la thèse de Salber les vœux principaux suivants - valables aussi ailleurs que dans l' Armée suisse - pour tenter de réduire au minimum les confusions de groupes sanguins qui proviennent soit d'erreurs de déterminations, soit d'erreurs de notation : réserver ce travail à des spécialistes - disjoindre la récolte du sang de l'examen sérologique - utiliser des sérums irréprochables - faire faire, si possible, toutes les lectures par deux observateurs - recourir à une organisation aussi simple que possible, c'est-à.-dl:re éviter l'utilisation de listes intermédiaires entre la détermination et son inscription définitive (carte de donneur ou livret de service) .

Salber cite, pour la Suisse, la fréquence des groupes sanguins obtenue par cinq enquêtes différentes. Il est intéressant de les reproduire.

Donneurs Suisse Suisse Suisse GF + ER suisse C.-R. Moullec Schütz Jeanneney

(1950) (1950) (r949) 1 (1945) (1940) 2

Sujets 3 762 8 425 7 715 33 964

A 48.2 45.5 46.6 44 43-46

B 8.3 8.2 9.6 I I IO-I2

0 40.1 42.7 40.6 42 4o-44

AB 3.4 3. 6 3.2 3 1-4

1 On ne snit vos qncllcs onquètes Moullec a utilisé (,18, p. �o).

2 Sall,cr n donne p.ss lu l"li!C--rtnc hl�llo,rnpltiqn pour J�anueney. Ces mêmes fréquences avaient été reproduites l"lr SclrOLz qui indiquait, drln5 sa biUioirnphîe: JRAN:<RNY.Y et RrnGENllACH. Traité de la transfusion sangtiitte, Masson & cre, Paris, 194-0. Nous avons parcouru attentivement tout ce volume sans retrouver ces chiffres !

(10)

26 HÉLÈNE KAUFMANN

Voici, en traduction, le commentaire de l'auteur : cc En examinant la répartition des groupes sanguins, on est frappé par l'augmentation nette de la fréquence de A et de AB et la diminution de B et de O dans les enquêtes récentes. Ce résultat doit être dû, pour une faible part, à une meilleure détermination, actuellement, du facteur A faible (pour notre enquête, les fréquences non corrigées donnent les chiffres sui.vants : A, 48.0 (au_lieu de 48.2) . B, 8.6 (au lieu de 8.3), 0, 40.4% (au lieu de 40.1) et AB, 3.0%

(au lieu de 3.4) . Toutefois, les différences entre les enquêtes actuelles et les plus anciennes sont si importantes qu'il doit y avoir d'autres causes, également - peut-être des brassages de populations. »

A propos de cette dernière remarque, notre présente étude aura montré à Salber qu'il n'est peut-être pas nécessaire d'évoquer des « brassages de populations » pour expliquer ces variations des pourcentages d'une enquête à l'autre. Mais, vu les fluctuations dans la répartition des groupes sanguins en Suisse, il est facile d'imaginer que les échantillons de population, pris au hasard, inclus dans chacune de ces enquêtes, ne sont pas identiques.

Pourtant, les pourcentages des trois premiè�es colonnes se tiennent d'assez près. Ils diffèrent sensiblement des résultats obtenus par Schütz; Schütz a-t-il disposé de sujets répartis également sur tout le territoire de notre pays ? Son article trop succinct n'en dit rien. De plus, il a utilisé des données fournies par l'Armée, obtenues par la méthode de Beth-Vincent, où il faut compter - nous venons de le voir - avec des erreurs moyennes de l'ordre de 2% au moins. Enfin, les données globales attribuées à Jeanneney, anté­

rieures à 1940, d'où proviennent-elles ?

Nous pensons que l'enquête de Salber sera d'une grande utilité, en pre­

mier lieu pour la réforme de la détermination des groupes sanguins dans l'Armée suisse, mais également pour tous ceux qui auront à organiser des enquêtes sérologiques importantes.

Reprenons l'examen des remarques critiques.

Les données que nous publions ont été, la plupart, recueillies dans les villes - centres de transfusion, hôpitaux, cliniques universitaires surtout.

Dans ces conditions il est inévitable que les citadins soient proportionnelle­

ment davantage représentés que les ruraux. Or cette prédominance des citadins présente en tout cas deux inconvénients non négligeables : on sait que la population des villes est généralement plus instable que celle des campagnes et qu'elle contient une proportion plus forte d'étrangers.

Les sujets examinés ont été classés, non d'après leur lieu d'origine - ce qui aurait été préférable - mais d'après leur domicile (sauf dans le tra­

vail de Schütz).

=

(11)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 27 Pour ces diverses raisons il est peut-être osé de présenter toutes ces donné s (sauf celles de Knoll et Arendt-Knoll) à l'échelle du canton. Il y a lieu, en tout cas, de ne pas perdre d vu· que, pour les cantons de grande étendue surtout - Berne, Grisons, Vaud - il faut être sur la rés rv en examinant les cartes de répartition qui ignorent les nuances régionales.

Les critiques ci-dessus devaient-elles faire abandonner le projet de tenter, avec ces données, une répartition, même provisoire, des groupes sanguins en Suisse? St •ffan éctivait, en 1932, dans son Handbuch der Blut­

gr,vppen!mndo ; 1c Pour l'éi.l1de d l'homme vivanl on ne ponrra jamais réunir un malérîel qui, statisliquem nl, sera idéal et hors de critique. >>

Po11r cette raison, il vaut la pein , croyons-nous, de prés nt r cette répar­

tition cantonale des groupes sa:nguius, en précisant bien son caractère pro­

visoire. Du reste, les facilités d· déplacem ·nt de la vie actuelle ne vont­

elles pas contribuer à uniformiser de plus en plus les populations ?

COMMENTAIRES.

Les données qui forment la base de la documentation sérologique sur la Suisse sont réunies dans le tableau I. Elles sont exposées par cantons.

Une seule enquête locale, celle de Knoll et Arendt-Knoll sur les Walser du Rheinwald et de l'Avers supérieur (Grisons) sera examinée pour elle-même.

En parcourant la liste des fréquences cantonales pour chaque groupe sanguin et pour les gènes p, q et r, on s'aperçoit que la dispersion est grande.

Les fréquences théoriques s'échelonnent : pour A, de 39.3 à 51.9%;

pour 0, de 37 à 47.

% ;

pour B, de 4.2 à 10.8% et pour AB, de 2 à 4.6%.

Ce sont donc les groupes A et O qui, en Suisse - comme dans toute l'Europ occidentale et centrale -, jouent le rôle principal.

Nous avons essayé d'ordonner les vingt et un cantons d'après la valeur croissante de la fréquence théorique des groupes A, 0 et B, pour les répartir ensuite en trois classes (chaque classe a une amplitude égale au tiers de l'amplitude totale des variations). Nous obtenons les résultats suivants:

Fréquences théoriques croissantes de A

Faibles (39.3-43.5%) Grisons, Schwyz, Argovie, Appenzell, Saint-Gall.

Moyennes (43.6-47.7%) Schaffhouse, Vaud, Zurich, Neuchâtel, Thurgovie, Lu­

cerne, Valais, Soleure, Bâle, Zoug, Berne, Genève.

Fortes (47.8-51.9%) Tessin, Fribourg, Glaris, Uri.

(12)

TABLEAU l

Répartition des groupes sanguins du système ABO en S1ûsse.

Fréquences observées Gènes Fréquences théoriqt.es

Noa Régions, auteurs N. tot. A B 0 AB p q r A B 0 AB

-- -- -- -- -- -- -

N \

0/ ,o i,;

l

% N

l

% N

1

% % % % % % % %

'

l Appenzell (Schütz 1946) ï98 324 40.6 72 9.0 369 46.2 33 4. 1 25.6 6.8 67.6 41.2 9.6 45.7 3.5 2 Argovie (Hassig 1951)

*

323 127 39.3 24 7.4 158 48.9 I4 4.4 24.8 6.o 69.l 40.5 8.7 47.8 3.0 3 Bâle (Hassig 1951)

*

5 343 2 401 44.9 471 8.8 2 241 42.0 230 4.3 28.7 6.8 64.5 45.3 9.2 41.6 3.9 4 Bâle (Doerr cité Würz 1928) 3 OI7 ! 475 48.9 224 7.4 I 255 4r.6 63 2.I 30.I 4.9 65.0 48.2 6.6 42.3 2.9

5 Bâle (Würz 1928) 509 261 5r.3 29 5.7 199 39.1 20 3.9 33.0 4.9 62.1 5r.8 6.3 38.6 3.2 6 Bâle (N°• 3

+

4

+

5) 8 869 4 137 46.6 724 8.2 3 695 4r.7 313 3.5 29.4 6.o 64.6 46.6 8.1 41.7 3.5 7 Berne (Hassig 1951) * . 4 870 2 301 47•2 421 8,6 l 938 39.9 210 4.3 30.4 6.7 62.9 47.5 8.9 39.6 4.1 8 Fribourg (Demont 1952) * . 343 172 50. 1 29 8.4 134 39. 1 8 2.3 31.2 5.6 63.2 49.2 7.3 40.0 3.5 9 Genève (Liengme et Goudet 1934) . I 000 489 48.9 79 7.9 402 40.2 30 3.0 30. 7 5 . 6 63.7 48.5 7.5 40.6 3.4 10 Genève (Steinmann 1941, cité Sauter

et Kaufmann 1949) l 376 6811 49.5 1051 7.6 5601 40.7 301 2.2 30.6 5.0 64.4 48.7 6.7 41.4 3.1

I I Genève (Fischer 1951) 23 790 I I 303 47·2 l 95I 8.2 9 686 41.0 850 3.6 30.1 6.l 63.9 47.4 8.1 40.8 3.7

12 Genève (N°• 9

+

10

+

I l) 26 166 12 473 47.7 2 13.5 8.2 10 648 40.7 910 3 . .5 30.2 6.o 63.8 47.7 8.o 4o.7 3.6 13 Glaris (Hoffmann-Grobéty 195r) * . 607 313 .5r.6 63 10-4 216 35.6 15 :2.5 32.4 6.7 6o.9 50.0 8.6 37.0 4.3 14 Grisons (Hassig 1951) * 586 228 39.0 61 10.4 273 46.6 24 4.0 24.5 7.5 68.o 39.3 I0.8 46.3 3.7 15 Grisons (Walser) (Knoll et Arendt-

Knoll 1949-.50) 665 221 33.2 62 9.3 37° 55.6 12 r.8 19.4 5.7 74.8 32.9 8.9 56.0 2.2

16 Lucerne (Ha.ssig 1951) * . 863 393 45.5 61 7.1 387 44.8 22 2.6 28.0 4.9 67.1 45.4 6.9 45.0 2.8 17 Neuchâtel (Ha.ssig 1951) * . 68 30 44.1 4 6.o 33 48.5 l I .4 26.3 3.7 70.0 43.7 5-4 49.0 2.0 18 Neuchâtel (Gueissaz 1952) * 602 274 45 .5 52 8.6 257 42.7 19 3.2 28.3 6.l 65.6 45.3 8.4 42.9 3.5 19 Neuchâtel (N°• 1 7

+

18) . 1570 304 45.4 56 8.4 290 43.3 20 2.9 28.2 5.8 66.o 45. 1 8 . 1 43.5 3.3 20 Saint-Gall (Ha.ssig 1951) * 637 267 42.0 58 9.l 276 43.3 j 36 5.6 27.4 7.6 64.9 43.2 10.5 42.2 4.2

(13)

- ---- -

21 Schaffhouse (Hassig 1951) * 579 252 43.5 48 8.3 260 44.9 19 3.3 27.1 6.o 67.0 43.6 8.3 44.9 3.2 22 Schwyz (Kaelin 1952) "' II6 47 40.5 12 ro.3 54 46.6 3 2.6 24.6 6.7 68.7 39.9 9.6 47.2 3.3 23 Soleure (Ha.ssig 1951) * 483 224 46.4 40 8.3 203 42.0 16 3.3 29.1 6.o 64.9 46.2 8.1 42.2 3.5 24 Tessin (Ha.ssig 1951) * 184 89 48.4 18 9.8 69 37.5 8 4.3 31 .2 7.3 61.4 48.2 9.6 37.7 4,6 25 Thurgovie (Ha.ssig 1951) * 827 377 45.6 66 8.o 363 43.9 21 2.5 28.0 5.4 66.6 45.2 7.5 44.3 3.0 26 Uri (Hassig 1951) * 287 148 51.6 I I 3.8 121 42.2 7 2.4 32.1 3.2 64.7 51.9 4.2 41.8 2.0 27 Valais (Ha.ssig 1951) * . 347 156 45.0 25 7.2 153 44.1 13 3.7 28.3 5.6 66.l 45.4 7.7 43.6 3.2 28 Haut-Valais (Schütz 1946) 393 171 43.5 21 5.3 186 47.7 15 3.8 27.3 4.7 68.o 44.6 6.6 46.2 2.5 29 Bas-Valais (Schütz 1946) 609 282 46.4 37 6.1 277 45.5 13 2.l 28.2 4.2 67.6 46.1 5.9 45.7 2.4 30 Valais (N°s 28 + 29) l 002 453 45.2 58 5.8 463 46.2 28 2.8 27.9 4.4 67.8 45.5 6.1 45.9 2.4 31 Valais (Nos 27 + 30) l 349 609 45.1 83 6.1 616 45.7 41 3.0 28.0 4.7 67.3 45.5 6.6 45.3 2.6 32 Vaud (Hassig 1951) * 788 345 43.8 58 7.3 364 46.2 21 2.7 26.8 5.1 68.o 43.7 7.3 46.3 2.8 33 Zoug (Hassig 1951) * 455 208 45.7 22 4.8 205 45.1 20 4.4 29.2 4.7 66.l 47.1 6.4 43.7 2.7 34 Zurich (Hassig 1951) "' 3 977 l 736 43.5 331 8.3 l 787 45.0 123 3.1 27.0 5.9 67.1 43.6 8.2 45.0 3.2 35 Zurich (Clairmont et Müller 1926) . 2 500 I I451 45.8 (308)1 .2 I2.3 9551 38.2 (92)1,2 3.7 29.I 8.4 62.6 44.8 II.2 39.I 4.9 36 Zurich (Plüss 1924) 543 2341 43.1 481 8.8 2311 42.6 301 5.5 28.2 7.4 64.4 44·2 10.I 41.5 4.2 37 Zurich (Koller 1926) . 400s 1961 49.01 431 10.75 1531 38.25 31 2.0 30.2 6.6 63. 1 47.3 8.8 39.8 4.0 38 Zurich (Koller 1926) . 4004 I841 46.0 421 I0.5 I701 42.5 41 I.O 27.4 6.o 66.6 44.0 8.3 44.3 3.3 39 Zurich (N°s 37 + 38) 800 3801 47.51 851 ro.61 3231 40.41 121 1 .5 1 28.8 6.3 64.9 45.7 8.6 42.1 3.6 40 Zurich (Koller 1926) . > 800 ? 46.65 ? 10.15 ? 40.95 ? 2.25 28.7 6.4 64.9

41 Zurich (Botsztejn 1942) 1 ooo• 456 45.6 92 9.2 430 43.0 22 2.2 27.9 5.9 66.2 44.7 8.2 43.9 3.3 42 Zurich (Botsztejn 1942) r ooo" 480 48.0 92 9.2 402 40.2 26 2.6 29.8 6.l 64. 1 47.1 8.2 41.0 3.6 43 Zurich (N°s 41 + 42) 2 000 9361 46.81 I841 9.21 8321 4I.6 1 481 2.41 28.8 6.o 65.2 45.9 8.2 42.5 3.5 44 Z1trich (N°s 34 + 35 + 36 + 39 + 43) 9 820 4 43I 45.I 956 9.7 4 I28 42.0 305 3.I 28.I 6.7 65.2 44.6 9.I 42 .5 3.7 45 Suisse (Ha.ssig 1951 * : N°s 2 + 3 + 7

+ 14 + 16 + 17 + 20 + 21 + 23 + 24

+ 25 + 26 + 27 + 32 + 33 + 34) 120 6171 9 282 1 45.0

1 l 719 1 8.3 1 8 831

1 42.9 1 785

1 3.8 , 28.4

, 6.3

, 65.3, 45.21 8.5

142.6

1 3,6

46 1 Suisse (Schütz 1946) . . . . 33 964 r4 944 44.0 3 736 II.O I4 265 42.0 r OI9 3.0 27.3 7.3 65.4 43.2 IO.O 42.8 4.0 47 Suisse (N°s 4 + 5 + 8 + 12 + 13 + 18

+ 22 + 35 + 36 + 39 + 43 +45 + 46) 9I 784 l4r 936 I 45.7 18 624 1 9.4 138 200 1 4r.6 13 024 1 3.3

l

28.6 1 6.6 1 64.8

I

45-3

I

9.01 42.01 3.8

48 1 Sitisse (Mêmes Nos que pour

N° 47, sauf N° rr) 67 994 ,30 633 , 44.9 16 673 1

9.8 128 5I4 1 4r.9 12 I74 1 3,2 1 28.I 1 6.7 1 65,I 1 44.5 1 9.2 1 42.4 I 3.8

• Inédit. 1 Calculé par nous. 2 Ou 307 et 93. 3 Mères. 4 Nouveau-nés. 5 Malades cancéreux. 6 Malades non cancéreux.

(14)

30 HÉLÈNE KAUFMANN

La Suisse dans son ensemble se situe, pour Schütz, dans les faibles fré­

quences, dans les moyennes pour Hassig et les enquêtes combinées.

En remplaçant les fréquences théoriques par les fréquences observées, il y aurait quelques inversions de cantons, mais ceux-ci resteraient dans les mêmes catégories, sauf Genève qui passerait dans les fortes fréquences.

Plaçons les cantons, de la même manière, d'après la fréquence théorique de 0 :

Fréquences théoriques croissantes de 0 Faibles (37-40.6%)

Moyennes (40.7-44.2%) Fortes (44.3-47.8)

Glaris, Tessin, Berne, Fribourg.

Genève, Bâle, Uri, Soleure = Saint-Gall, Zurich, Neu­

châtel, Zoug.

Thurgovie, Schaffhouse, Lucerne, Valais, Appenzell, Vaud = Grisons, Schwyz, Argovie.

La Suisse dans son ensemble figure dans les fréquences moyennes.

Les fréquences observées situeraient les cantons dans les mêmes caté­

gories, avec une interversion de Thurgovie avec Zoug.

Les cantons à forte fréquence de O sont souvent, mais pas toujours, on le voit, ceux qui présentent la plus faible fréquence de A.

Voici, pour B, la répartition des fréquences:

Fréquences théoriques croissantes de B Faibles (4.2-6.4%)

Moyennes (6.5-8.6%}

Fortes (8.7-10.8%)

Uri, Zoug.

Valais, Lucerne, Vaud = Fribourg, Thurgovie, Genève, Soleure = Ne11châtel = Bâle, Schaffhouse, Glaris.

Argovie, Berne, Zurich, Tessin, Schwyz, Appenzell, Saint-Gall, Grisons.

La Suisse a, pour Hassig, une fréquence moyenne de B, pour les autres enquêtes, une forte fréquence. Les variations de fréquence de AB sont si faibles, vu le peu d'importance de ce groupe sanguin, qu'il est inutile de les analyser en détail.

Si, au lieu du groupe sanguin, nous choisissons les gènes p, q et r pour les ordonner, de la même manière, selon la valeur croissante de leurs fré­

quences, nous obtenons des listes à peu de chose près semblables à celles de A, 0 et B.

Les fréquences théoriques de A, B et 0, placées sur une carte de Suisse, par canton (fig. r b, c, d), selon leur classification en fréquences faibles, moyennes et fortes, montrent une distribution chaotique des groupes A

(15)

S U I S S E Can�ons

i

4.z. - 6.4 % 6.s - 6.6 8.1 - 1 0,8

B

i

39.3 - 43.s o/, 43".6 - 4i'.1- H.& - 51.9

A

§

31.o -40.6 "

40.1 -44.z.

44.3-41,e

0

FIG. I. -a. Suisse, cantons. -b. Fréquence de A. -c. Fréquence de B. -d. Fr(·qucncc de O.

t-<

tT1 (fJ 0

0 d '"é tT1 (fJ (fJ >

z

0 d H

z (fJ tT1 z

(fJ

s

(fJ (fJ tT1

U,) H

(16)

32 HÉLÈNE KAUFMANN

et O. Pour B, par contre, les fortes fréquences forment deux blocs: l'un comprend toute la Suisse orientale (sauf Thurgovie), l'autre le canton de Berne. On peut saisir là, semble-t-il, sur le territoire suisse, le phénomène signalé pour l'ensemble de l'Europe, à savoir une augmentation du nombre de sujets B d'ouest en est.

Les cartes de répa�tition des gènes p, q et r donnent une image presque identique à celle obtenue avec les fréquences théoriques.

Dans l'ensemble du pays, la fréquence de A dépasse légèrement celle de O. Sur les vingt et un cantons examinés, la fréquence de A dépasse celle de O dans plus de la moitié (12 cantons) ; dans deux elle est pratique­

ment égale, dans sept, inférièure. Cette prédominance de A sur O se marque, quoique faiblement, dans les quatre statistiques que nous présentons pour hl Suisse dans son ensemble. à la fin du tableau r.

La statistique N° 45 (Hassig) est la seule des quatre pour laquelle P est plus grand que 5%, Pour le No 46 (Schütz) P < 0.1% ; pour les deux dernières P < 1%.

Laquelle de ces quatre statistiques faut-il choisir pour caractériser la Suisse dans son ensemble, pour la répartition des groupes du système ABO ? Il est préférable de laisser de côté les données des N°8 46 et 47. L'enquête de Schütz est basée sur les tests de l'Armée dans lesquels, nous l'avons vu, de nombreuses erreurs se sont glissées. Quant à la statistique N° 47, englo­

bant tout ce que l'on connaît sur la Suisse, elle est déséquilibrée par la présence de 23.790 sujets de Genève (enquête Fischer) sur un total de 91.784 sujets.

Il reste à considérer les deux autres statistiques. La dernière (N° 48) peut paraître, du point de vue anthropologique, la mieux représentative de l'ensemble du pays puisqu'elle renferme des sujets de vingt et un cantons sur vingt-deux. Selon cette statistique, la Suisse peut être caractérisée, provisoirement, par les fréquences théoriques suivantes (il faut rappeler que P < r%) :

A, 44.5%; B, 9.2% ; 0, 42.4% et AB, 3.8°/o.

L'indice biochimique de Hirszfeld, A + AB / B + AB vaut 3.7.

Ces données correspondent, pour la fréquence des gènes, à:

p, 28.1% ; q, 6.7% et r, 65.1%,

Il est nécessaire de prêter également attention aux résultats de l'enquête de Hassig (N° 45), car, s'ils ne se rapportent qu'à seize cantons, par contre

;:

(17)

LES GROUPES SANGUINS EN SUISSE 33 l'enquête est plus valable du point de vue statistique (P

>

5%). Elle donne, pour la fréq�ence théorique des groupes sanguins:

A, 45.2% ; B, 8.5% ; 0, 42.6% et AB, 3.6%.

L'indice biochimique vaut 4.

Et, pour les gènes, nous avons:

P, 28.4%; q, 6.3% et r, 65.3%.

On voit que les différences entre ces deux dernières enquêtes ne sont pas bien importantes.

Est-il possible, par une analyse de détail, de trouver des causes à la répartition des facteurs sanguins en Suisse, telle qu'elle se révèle ici ?

Le relief, qui établit en Suisse les trois zones bien distinctes du Jura, du plateau et des· Alpes, orientées sensiblement SW-NE, paraît indifférent à la répartition des groupes sanguins, de même que les facteurs démogra­

phiques, linguistiques ou confessionnels que l'on pourrait invoquer.

Il est impossible, avec la documentation dont nous disposons, de saisir des variations qui existent, certainement, d'une vallée à l'autre, ni de sur­

prendre des zones de pénétration éventuelles, faits rarement délimités par des frontières cantonales. Pour cela, il serait nécessaire de pratiquer des enquêtes locales nombreuses, du genre de celle de Knoll et Arendt-Knoll, sur les Walser, que nous résumons ci-après:

Résultats d'une enquête locale sur les Walser (Grisons) .

Au risque de donner à ce chapitre une ampleur disproportionnée, nous pensons nécessaire de présenter ici l'enquête entreprise par le Dr Knoll et Mme Arendt-Knoll (9), en 1949, chez les Walser du Rheinwald et de l'Avers supérieur, ·enquête qui leur avait été suggérée par le travail de Schütz (19) . La carte dressée par ce dernier, pour le groupe 0, indique 50-60% de O dans le Rheinwald, les vallées de Safien, Vals, Lugnez de même que dans le Val Calenca. Schütz pensait que la richesse en groupe O pourrait être due à la présence des Walser.

Rappelons sommairement ce que l'on sait des Walser : originaires du Haut-Valais (vallée de _Conches), parlant une langue germanique, ils auraient émigré, par les cols, depuis le xnr• siècle, dans tous les cantons voisins (surtout Berne, Uri, Grisons, Tessin) , allant parfois fort loin de leur base (Davos, Appenzell) . Ils s'installèrent de préférence au-dessus des zones cultivées et pratiquèrent principalement l'élevage du bétail. Ces colonies de Walser sont connues pour leur particularisme linguistique, ethnique et juridique, qui eut pour conséquence une endogamie prononcée.

Knoll et Arendt-Knoll. ont pu examiner 665 Walser de la région susdite, c'est-à­

dire, pratiquement, toute la population au-dessus d'un an. Ils se sont trouvés, comme

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