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Un chef d'état animateur de l'anthropologie et de la préhistoire: Kemal Atatürk

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(1)

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Un chef d'état animateur de l'anthropologie et de la préhistoire: Kemal Atatürk

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Un chef d'état animateur de l'anthropologie et de la préhistoire: Kemal Atatürk. Revue anthropologique , 1939, vol. 49, no. 1-3, p. 1-12

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:107482

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1 / 1

(2)

Qu,rnaNre-xruvrÈrrle exxÉe Nor r -3 J,rNvInn-Mens r939

Revue

anthropologique

TOT,IOÉA

PAR

ABEL HOI/ELACQIJE .

PUEUET

PAR

LES PROFESSEURS

DE

UNCOTT D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS

.

ORGANE DE TINSTIÎUT INTERNATIONAL D'ANTHNOPOLOGIE

PARAISSANT TOUS LES TROIS MOIS

D' H. BRIAND, Directeur

BucÈilp PrrrARD

Un chef d'Etat

animateur de I'AnthroPolo$ie et de la Préhistoire:

Kemal Atatiirk

LTBRAIRTE Éutln NoURRY

J.

THIÉBAUD, succ"

62, Run ons Ecoles, PARIS-Vo

(3)

U'N CH EF D'ÉTAT,

,AN'l

M ATE*LJ

Fl ,DE L'A NT,l',IRO.POLOG

I E

ET DE LA PBÉHISTOIRE:

K'EMA,L ATAT,Ù tsK

Par EuoÈnu PITTARD,

Professeur d'Anthropologie à l,Université de Genève.

L'homme dont

je

viens d'écrire le nom

fut

un véritable créateur d'empires. Dans le Panthéon des constructeurs d'Etats

il

ligurera en ibonne place.

Il sullït

de connaître, aussi peu qu.e ce soit, I'histoire .de la Turquie depuis 1911, par exemple, pour comprendre quelle est

la

profondeur, l'étendue, I'eflicaoité des trqnsformations opérées par

,Atatùrk.

Notre Revue n'a pas à s'occuper de politique, qussi m'abs- tiendrai-je de parler.de cette partie de I'activité nationale d'Atatûrk.

Mais

il

est, un ou deux points de cette prodigieuse existence dont

il

est

utile, qu'ici même, on soit informé. J'en considérerqi seulement trois

qui

nous toqchent de près, ou d'assez près

:

1o sa-réforme linguis- tique

;

2o I'intérêt

qu'il

a toujours porté au problème des races et, par voie de conséquences,.aux origines les plus lointaines de la nation turque

et à la

race même à laquelle appartient ses compatriotes I .3o au souci intense qu'il eut, dans ces dernières qnnées surtout, alors que les comportements de politique intérieure

et

extérieure

lui

lais- 'saient quelque répit, de poursuivrc des recherches dans le pessé de

l'Anatolie : dans un passé qui va du Paléolithique jusqu'à nous.

Depuis 1928, moment où

j'ai

commencé mes recherches en Anatolie même, jusqu'au printemps de 1938,

j'ai

eu la bonue fortune, le grand honneur, de rencontrer Atatùrk à plusieurs reprises. J'ai raconté, au lendemai,n de sa mort, quelques-uns de ces souvenirs personnels (1).

Il

m'a été donné de savoir d'assez près quelles étaient les préoccupa- 7. Journal dc Genèue,24 novsmbre 1938.

(4)

tions intellectuelles principales

du

chef de

Ia

nation turque. Mais;

encore une fois, je m'erl tiendrai a,ux réa,lisatioris,_. car elles furent des.

réalisations (et non de simples projets)

-

indiquées ci-dessus.

l.

Lu rélornr,e linguistique.

-

A parLir de 1928 les Turcs orrl, rejeLé, l'alphabet arabe qui, jusqu'alors, était leur moyen d'expression écrite,- pour le remplacer par les signes latins. Ce

fut

une révolution sociale dont, à l'étranger, on n'a pas mesuré I'importance. J'ai eu la chance' d'être sur place au moment oir cette métqmorphose capitale s'est, opé-- rée et j'en ai suivi les effets dqns une grande partie de I'Anatolie. Donc',.

durant l'été de cette année 1928, un peuple de

t4

millions d'âmes a décidé, par la voix du Ghazi

-

le Victorieux

-

ceite trqnsformation- dont la luoidité, dont l'évidence ne peut être envisagée,qu'en se met- tant soi-même dans la situation morale et nationale ori le devoir était.

de s'y soumettre. Admettons un instant qu'un puissant dictateur possédant la Toute Sagesse

-

-

nous oblige à remplacer, d'un coup, dès demain, notre alphabet latin par un alphabet arabe

t... Et

I'on com-, prendra l'étendue de la révolution...

Depuis longtemps les Turcs se renda,ient compte

de

I'obstacle;.

presque infranchissable pour l'instruction populaire, qu'était, poun eux, I'obligation d'apprendre I'qlphabet arabe. Sans doute, l'écriture:

arabe est très élégante, très artistique. Elle est un élément déco1atif,.

maintes fois utilisé par les sculpteurs ou les peintres, mais elle est très di{Iicile à apprendre. Elle ne représente que très incomplètement les, voyelles. Elle n'a que trois caractères pour notei les

huit

voyelles du turc. Elle est malaisée à tracer, di{ficile à déchilTrer. Aveo la cursive turque les confusions de lettres sont, paraît-il, fréquentes. Une même lettre peut correspondre à plusieurs sons turcs. On me disait, à Istan-

bul, qu'il fallait,

aux imprimeurs, 612 oasiers typographiques pour oontenir les lettres arabes. En utilisant I'alphabet latin,

il

n'en fallait que 28 (70 en

y

comprenant les majuscules et les chiffres). Avant Ia réforme de {928, les Grecs, les Juifs, les Arméniens, habitant la

Tur*

quie, citoyens turcs, écrivaient le

turc

avec leurs propres caraotères.

Quelques esprits d'avant-garde, à plusieurs reprises, avaient pro-.

posé des transformations en vue d'adapter la langue arabe aux besoins.

modernes

;

mais oes projets n'avaient pas dépassé

le

vestibule des.

séances académiques. Et l'on aurait continué à discuter longtemps, si

la

puissante volonté

du

Ghazi

-

alors Mustapha Kémal Pacha

-

'n'avait

ordonné la réforme.

Il

en

fit, tout

d'abord,commeil se doit, comprendre les raisong profond,es,

le

retentissement qu'elle devait qvoir sur I'avenir intellectuel, social, économique, politique, du pays-

(5)

--3-

Puis il I'im.posa. Dans un discours préliminaire à cette imposition, Mus- tapha Kémai a

dit

: < Notre langue harmonieuse et riche s'affirmera avec les nouveaux caractères turcs. Vous devez bien saisir que vous êtes tenus d,e vous débaruasser des signes incompréhensibles qui encer-

claient depuis d,es siècles notrye cerveau dans un cerceau de

fer'..

Je

fais appel à I'activité de tous les citoyens pour atteindre ce but'. Dan's une ou deux années, toute la société turque devra apprendre les nou- veaux caractères. Notre nation montrera, par son écriture, par sa cul- ture, qu'elle est au niveau de celles du mon.de civilisé. ))

Alors, grâce à cette transformation, les sciences

et

les arts seront mis à la portée d.e tous ; < ainsi, ajoutait-on, se fera le redressement de notre existence sociale >. Le Ministre de I'Instruction publique annonce d.e son côté

:

< Ecrire notre langue a,vec les nouveaux caractères;

apprend,re les caractères, est un devoir patriotique impérieux que nous nà d...roo* pas oublier un seul instant. > Et d'autres surenchérissaient :

< I'arabe

et le

persan,

qui

formaient comme une sorte de tatouage indélébile sur notre làngue, qui étaient pour nous comme une marque de servitude asiatique, nous devons nou$ en libérer. I Très vite après la décision du Président de la République, on se mit à l'æuvre. Je n'ou- blierai jamais I'accord unanim.e dont

j'ai

été le témoin

'

à Ankara, à Brousse,

à

Eskichéir,

à

Smyrne, à, Kutaya,

à

Afium-Karahissar, à Césarée, en beaucoup d'autres lieux.

A

Diarbékir,

j'ai,

moi-même, appris les lettres à un jeune jardinier qui marcha,it deux heures pour

aniver

au rendez-vous. Le pays

tout

entier s'était mis courageuse- .ment à I'ouvrage.

Atatûrk

lui-même donna des leçons à ses propres m.inistres, aux.députés, aux {onctionnaires, aux hommes de la rue' A

Siwas il avqit fait dresser un ta,bleau noir'sur la, place publique, et c'est lui qui était devenu I'instituteur de tous.

mouoement, imprimé au pays

tout

entier, le

fut

dans un ordre Iogique. L'étud.e des nouveaux caraotères

fut

tout' d'abord imposée

aux-inspecteurs d.e I'enseignement,

aux

institut'eurs,

au

personnel ad.ministratif des ministères. Les inspecteurs, une fois instruits, par- taient en mission dans les districts. Partout les n foyers turcs >

-

les

turkodjaks

-

d.evenaient des écoles complémentaires.

A

I'aide de

hauts parleurs, lluniversité de constantinople

fit

donner des confé- rences publiques sur la place de Bayazid (la plece qui est devant les

bâtiments universitaires).

Et,

comme,

au

début, cette université s'était, par quelques-uns de ses professeurs, montrée peu enthousiaste de la réiormô, ee

fut

dans cette ville même d'Istanbul, que Mustapha Kémal

lit

proclamer la tra,nsformation !

Evidemment, pour une telle innovation, on ne pouvait, devant la

(6)

4

complexité organique du pays; trop brusquer les choseÀ.

Il

était impos- sible d'espérer des changements si profonds du

jour

au lendemain.

Avec une

trls

grande habileté, les institutions olficielles et les jourqaux quotidiens, dosèrent la réforme.

A la

Chambre de Commerce on dé- oida .----.petit oommencemeût, mais commencementtout de même que toutes les signatures, dorénavant, devaient être en caractères

-,

latins. Les journaux, eux, débutèrent, par imprimer quelques titres, quelquet lignes, puis, un paragraphe, et, jour après jour, les colonnes en ca,ractères latins s'allongèrent au détriment des caractères arabes.

Le Comité de I'Association de la Presse décida de créer un cours à I'in- tentrion des journalistes, avec trois leçons par semaine. Durant tout le mois d'ao.ût 1928, ce

fut,

dans une elTerve,scence extra,ordina,ire, une émulation de tous les habitants. J'ai vu, dans les divers < foyers turcs >,

à Brousse, comme à Malatia, à

El

Azis, comme à Césarée, des élèves d,e tous les âges, écciuter, Avec une attention lidèle, les leçons que don- naipnt des inqtituteurs, réels ou bénévoles, Des femmes

à

cheveux gris, côte à côte avec des jeunes filles, inscrivaient avec application,

slr

leqrs cahiers, les lettres nouvelles. Dans les cafés, les tables de

r[ârbre étaient couvertes d'essais de transcription.

A la lin du mois d'août, Ies noms des bateaux sont repeints avec les caractères nouyeaux.

La

Municipalité d'Istanbul

fait

changer les plAques indiquant les noms des rués, dont les lettres sont en arabe, paq des plaques oir les noms sont en caractères latins. T,e reoteur de

l'Uqiversité écrit : < L-a révolution alphqbétique aura une répercussion heureuge, non pa,s seulement sur

la

littérature, mais sur toutss le$

branches des $ciences

i

]es termes techniques augmenteront de jour en jour. Plus de combinaisons de mots arabes ou persans, tous les vo- cables scientilïques internationaux

poqrront être lus

d.ans notre langue,. Or, jusqu'à présent, les hommes de science éprouvaient d'im-

men$es dillicultés, poqr t_rouver, en arabq ou en per$an, des équivalento

aux

expressions seientifiques. Déjà oette annéo, I'enseignement à

I'Univergité sera

fait

aveq les nouveaux caractènes. > L'Imprimerie nationale trevaille

jour et nuit

pour fabriquer des abécédaires, des manu,els d'écriture, i: pour débuter, 400:000.nouveaux alphabets et 250.000,Iivre$ de leoture. On mqdifie les machinos à écriro. Une Com- missiolr d.e professe.uns esi chargée d'élablir I'orthographe des mots ocientiliques.

Eu bref, je puis donner ce témoignaga que, partout, où

i'ai

passé,

d'Istanbul à Diarbélrir, et de Siwas à Koniah,

j'ai

vu I'qction magni- fique d'un peuple tout entier so portant vets une tâche qu'on lui aflir.

maiti necessaire pour liavenir du,pay+.

Ei

le trer déoornbre 19,28 --.- date

(7)

-5-

mémorable dans I'histoire de

la Turquie,*

tous les journaux de la République, paraissant en langue

turque,

s'imprimaient avec des caractères latins.

Il

est bien certain que beaucoup d'hommes, parmi les lettrés, furent profondément bouleversés par cette révolution linguistique. Un poète que

j'ai

connu passait subitement dans le rang des analphabètes.

Il y

eut, naturellement, quelques résistances ; aujourd'hui on en a perdu le souvenir. Cette transformation de J'alphabet

fut

certainem.ent une des

plus grandes révolutions de I'histoire. L'Ecole d'Anthropologie de Paris qui, dans I'ensemble de son enseignement, possède une chaire d'7Anthropologie linguistique a été sans doute, à l'époque oîr elle se

déroula, très intéressée par une telle aventure (1).

' Il

est hors de doute que Mustapha Kém.al a voulu, en opérqnt cette formidable transformation sociale, faire une æuvre généreuse à l'égard de son peuple. Les Sultans imaginaient leur autorité liée au manque d'instruction des masses. Atatûrk,

lui,

a conçu I'instruction de tous, comme le plus grand bienfait qu'il pouvait donner à ceux qui I'avaient pris pour cond,ucteur. Cet autocrate a toujours été anim.é d'un grand soullle démocratique.

2,

Les origines préhistoriques et historiques de la K ra'ce ', turque.

-

Atatùrk, au cours de toute sa camière de Président de la République, s'est intéressé au plus haut point aux origines de la population turque, à I'histoire

tout

entière de sa civilisation. Je ne I'ai pas vu une seule

fois, sans, qu'immédiatement,

l+

conversation ne s'orientât vers de

telles préoccupations. Je savais, par des amis' pat'd'anciens élèves, que mon

livre

les Races etl'Histoire I'avait intérersé et qu'aussitôt

il

avait été au delà de ce que j'avais pu écrire dans certains chapitres'

En

1928, au cours d'un voyage de recherches dans le centre-sud de

I'Anatolie, i'avais découvert

la

civilisation paléolithique, considérée jusqu'alors comme n'ayênt pas touché le

territoire

anatolien

(J.

de Morgan lui-même, pensait qu'on ne pourrait

y

rencontrer que les dé- monstrations d'une civilisation néolithique). Les trouvailles que nous fimes, à Adi-Yaman, intéressèrent intensément Atatûrk.

A

plusieurs

reprises j'eus le grand honneur de le compter parmi mes auditeurs' lors 1. J'aioute qu'auioul'd'hui encole, l'éctiture arabe est enseignée, cômme ou pcut'euseig',t".,ïont uile Ecole spécinle, l'écriture chinoise oujaporlaise.

I)aris l'Ecole Tes'Beaux-Arts d'Istanbul, jl y a un Professeul d'écrilure arabe, dont le talent est magnifique' Il a des êlèves et j'ai vu leuts-travaux.

Plusieuls sont dignes de leur maître. L'écritule arabe tte sera donc pas Iotalement oubliée en Tulquie.

(8)

6

des conférences que je lis à I'Université, ou à la N{aison du Peuple, à Ankara.

Il

fut le créateur et

il

était resté le principal animateur de la Société d'histoire turque, dont une de ses filles adoptives, 1{tte

{fs{

est la vice- présidente. Et je prie de croire que cet intérêt n'était pas platonique.

Je revois encore le Président, de la République, en a,utorqne 1937, lors du 2" Congrès de la Société d'Histoire turque, tenu à Istanbul, auquel avqient été conviés un certair\ nombre de professeurs étrangers.

Il fut

présent, non seulement

à la

séance solennelle d'ouverture, mais à toutes les séances.

A

cette occa,sion,

il

inaugura,, da,ns le Palais même

de

Dolmabahcé, une exposition,

dont

une

partie

pri4cipale était

a{Tectée aussj bien aqx découvertes de préhistoire, qu'à celles de toutes les périod.es qui se sont suocédé depuis lors et qui reconstituent I'his- toire entière de la Turquie. Les fouilles dans les sites de I'ancien empire

hittite

n'eurent pas de plus grands enthousiastes qu'Atatùrh. C'est grâce à lui, aux ordres qu'il donna, que plusieurs sites fureqt explorés en Anatolie, et que de très importantos découvertes furent e{Tectuées.

A

Alaca Hôyûk, par exemple. Dans ces dernières années, les Musées

turcs se sont enrichis de toutes les trouvailles relatives à cette civili- sa,tion que les Turcs estiment

-

avec raison

-

être à la, base de leur

propre civi]isation. Ces Musées seront un lieu de pèlerinage obligatoire pour les savants qui s'occupent de I'Antiquité (t).

On se ra,ppelle que Boghaz-Kôy, ce magnifique centre

hittite,

était devenu un lieu d'études pour les savants étrangers.

Il

était plus que

légitime que les $avants turcs, puisque aussi bien, désormais,

ils y

étaient activement poussés par le chef de la République, possédassent à leur tour des champs de recherches,. qui soient leurs biens propres.

Et

c'est I'honneur de la Société d'Histoire turque d'avoir entrepris et réussi

-

-

cette magnifique aventure. Mais depuis qu'Alaca, Hôyùk a été mis au jour

-

en partie, car

il

reste des fouilles considérables à poursuivre

-

d'autres sites archéologiques

ont

été reconnus. Ainsi

Paza,rli, oîr le directeur des recherches,le Dr Hamit Kosay,directeur

1. Les fouilles exécgtées à Alaca Hôyiik ont étc< I'objet d'une belle publi- cation, r'ichement illustr'ée deplancires en noir, et en couleur'5 : (Zes fouilles

d' Alaca HAyi;k, entreltrises pnr Ia Sociëté, d'histoire turque. Rapport préli - minaire sur les travaux en 1935, par Remzi Oguz Arik, Ankara 1937). Cet ouvraéle, en français, a été horror'é d'uue préface éclite pal feu Halil Edhcm, alors directeur des Musées d'Istanhul. il contient la descliption des obiets re[rouvés et les commentaires dont ils doivent étt'e accompagnés. Les recherches antérieures sont rappelêes. Palmi leurs auteurs il convient de rairpeler deux Français G. Perrot et Ernest Chantre,

(9)

-7

des Musées d'Ankara, a bien voulu nous conduire

et

nous

initier

à

l'état actuel des découvertes.

Et

d'autres sites encore,

Il

n'est nullement dans mes intentions de dire ici toutes les explora- tions entreprises et tous les espoirs mis en elles, caressés par les mem- bres de la SociéLé d'Histoire turque. J'ai simplernent voulu souligner lq part directe, la part énrinente, prise, dans cet élan vers une meilleure connaissance de l'histoire primitive de I'Anatolier pêr le Président de

la République. Chaque fois qu'une trouvaille importante ét4it ré4lisée,

Atatùrk

se faisait donner un rapport à son sujet.

Et

chacune de ces 'découvertes, enregistrées avec joie, ajoutait à ses propres méditations

au sujet des origines de son peuple.

Il

avait de celui-ci, de ses hautes qualités, une estime particulière.

Il

en avait usé pendant la guerue de I'i4dépendance. Venu, lui-même, d'un milieu de petite bourgeoisie,il connaissait les réserves d'énergie et d'intelligence possédées par la population de. sa patrie, fut-elle de très petite extraction sociale, comme les paysqns anatoliens. Les grandeurs du passé .--.-

Hittite,

Seldjouk, Ottoman

-

(ce qu'elles contenaient de tonique)

-

étaient pour lui la garantie de I'avenir brillant qu'on pou-

vqit

espérer pour la Turquie nouvelle.

Et

s'il avait donné, comme je

I'ai dit,

une attention particulière aux Hittites, c'est parce

qu'il

esti- mait, avec ra,ison, que les ancêtres de ces hommes avqient, pu être les

initiateurs de la grande civilisation néolithique, celle qui a si complète- ment bouleversé le moude préhistorique de I'Eurasie et, plus ta,rd, du rnonde entier. Cette révolution sociale, à nulle autre pareille, qui trans- forme la vie des chasseurs nomades en la vie ,sédentaire des oultiva- teurs et des pasteurs, s'est vraisemblablement accomplie quelque part sur les plateaux anatoliens, ou dans les environs immédiats, par des hommcs qui ont su découvrir les oéréalcs. Lcurs noms hélqs ! nc nous ,ont pas été conservés. Leurs descendants, les Hittites, sont'les plus .anciens civilisés dont nous connaissons le nom de nation. Des Hittites du 4e millénaire aux Turcs d'aujourd'hui, la

liliation

peut s'établir, quoiqu'aujourd'hui encore?

il

y ait, entre les générations, des <trous >

importants.

Il

s'agira, pour les archéologues turcs, de les combler. A plusieurs reprises, je me suis entretenu, avec Atatùrk, de ces profondes transformations sociales, et de leur retentissement sur I'histoire de la civilisation européenne primitive.

Il

est très probable que ce sont des groupes de ces Anatoliens néolithiques qui oqt apporté en Europe cette nouvelle civi lisation.

3. La

grande eruquête anthropologi(llte.

- Le

souci aigu qu'avait Atatùrk de connaître, le mieux possible; les origines de la population

(10)

--8-

turque, conduisit', très vite, le Chef de la nation, à s'intéresser aux pro- blèmes ethniques, aux problèmes raciaux. A la suite d.e mes enquêtes.

dans la Péninsule des Ba,lkans, j,avais

p'blié

une ou d,eux étud.es sur les cara,ctères anthropologiques des Turcs. ces résultats préliminaires.

nlavAient pas été indillérents au Président de lq R6pu61ique. En 1g2g, peûdant mon séjour en Anatolie, j'avais, en surplus de mes anciennes dnquêtes, mesuré plus de 200 Turcs, aid,é, en ruiu, pu, les ofliciers d.es.

troupes alors cantonnées à Ankara..

f)epuis les découvertes, faites à Adi-Yaman,du plus antique outil- lage préhistorique alors connu, Ia recherche d.es origines prenait ainsi une double voie.

Il fallait

tenter d'associer les caractères morpholo- giques des anciens occupants du sol auatolien aux élém.ents d.es civi- lisations retrouvées. Malheureusement,

jusqu'à

présent,

les

plus.

antiques documents squelettiques sont ceux des Hittites et ils ne sont pas nombreux.

Ils

proviennent des fouilles américaines d,Alishar et des fogilles turques d'Alaca Hôyuk. Nous devons considérer ces m.até- riaux comme des documents provisoires.

Il

faud.ra les comparer un jour, qua,nd ils seront plus abondants, aux documeqts morphologiques.

fournis par les enquêtes sur la population viva,nte. Or,celle-ci nous est encore très peu connue, disons, par rapport à un si grand pays,presque inconnue. Par exem.ple, les enquêtes de Chantre, d.e von Luschan,.et les miennes, ne représentent que quelques touches données sur une.

toile ou doit se développer un tableau inmen'se.

Il fallait

donc envi-.

$ager un inventaire humain détaillé, étendu à Ia totalité de I'Anatolie.

Or, par les ordres d'Atatùrk, cet inventaire vient d'être établi. Une des filles adoptives du Président de

Ia

République, Mlte

Afet,

avait été envoyée à Genève pour y poursuivre des études générales, et pour se familiariser avec les recherches et, les techniques anthropologiques..

On comprend, dès lors, la filière qui conduisit aux investigations dont.

je

vais parler

et qïi

feront

-

bientôt, j'espère

_-

de la Turquie, Ie pays le mieux connu, qnthropologiquement parlant.

Sous I'im.pulsion du Chef suprême, une vaste enquête anthropolo- gique s'organisa. La besogne

fut

répartie selon les subdivisions admi- nistratives de I'Anatolie. Je pense pouvoir indiquer, ailleurs, des dé-

tails plus nombreux au sujet de cette considérable organisation et je m'en tiendrai,

ici,

à I'essentiel. Qu'on sache cependant que plus d.e

62.000 individus, hommes et femmes, ont été examinés, mesurés .et, beaucoup d'entre eux, photographiés. Après avoir fixé le nombre des mesure$ considérées com.me les plus indispensables, on créa, principale- ment dqns le corps des jeunes médecins, des équipes qui furent, durant.

un certain temps, initiées, par Ie professeur Chefket Aziz Kansu,

aul

(11)

-9-

méthodes anthropologiques.

Et

ce sont ces nombreuses équipes qui,

,d,ans les divers. départements de la Turquie rl'Europe of de'la Turquie d'Asie, recueillirent les documents.

Màis cette récolte, toute magni{ïque qu'elle soit, ne peut être, bion ,entendu, que la première partie du travail. La bosogne lormidable qui consiste à établir les moyennes, à ca,lculer les indices, à confeotionner 'les tablea,ux

et

les graphiques,

allait

nécessiter, obligatoirement' la création d'autres équipes, chargées, celles-ci, du dépouillement, puis

'd.es calculs, de la masse énorme de chiffres, ainsi que de la mise en ordre 'dos renseignements descriptifs. Lq quantité de ces docu'rnents dépasse, 'eertainemen[ _- et de loin, je crois

--

le million. Cettetâche fut con,{iée .au Bureau de statistique o{ficiel d'Ankara. Grâce à l'amabilité du direc- teur de cette Institution,

j'ai

pu, de visa, me rendre compte du prodi- 'gieux travail entrepris, de I'ordre et, de la consciencedans lequel il était ,accompli.

'Et

c'est après un apprentissage de quelque temps,- que les ,équipes créées se m.irent à la besogne. Ello a duré de longs mois. Je ne ,sais pas, exactement, à I'heure oir j'écris, ou en est ce gigantesque

tra'

vail. Je suppose même qu'il est terminé ou qu'il n'est pas.loin de l'être.

A.lors pourront cornmencer les interprétations. Celles-ci ont.été con- 'Îées à Mue Afet, et I'on peut penser que d'ici à un certain nombre de mois,nous verrons paraître les résultatsdes premières constatations

(l).

Sans doute,

il

existe, de par

le

rnonde; des enquêtes anthropolo' giques qui ont porté sur un plus grand nombre d'individus.. Je pense,

par

exemple, à

l4

grande statistique a,méricaine de Gould. Mais, ce

qui

difrérencie I'enquête anthropologique anatolienne, c'est qu'en même temps qu'elle s'adressait à plus de 60.000 individus, elle a porté rsur un nombre imposant de caractères. Et, surtout. et il y faut insister, ,cette enquête ayant rq,ssemblé un très graud nombre de femmes, elle ,deviendra comparative entre les sexes. C'es!, si je ne m'abuse, la pre- mière fois, dans I'histoire de I'anthropolog-ie, que Rou$ auronss.ous les

yeux d'aussi abondants doeuments à met'tre en rogard de chaque sexe' Les résultats d,e cette statistique anthropologique ne doivent donc pas être considérés seulement du point de vue ethnologique ; ils nous apporteront, à n'er1 pas douten; uno richesse doeumeûtaire o.onsidé- rable pour nos études do morphologie humaine générale selon le sexe,

la

raee et le milieu,, et dans laquelle

il

sera possible,de puiser des, élé"

ments, précieux pour toutes sortes de oompara,isons. Que les Turcs

qui

ont

fait

un pareil effort en soient persuadés :: daus tous les temps 1. Mlle Afet a publié, derniêrement, une iutêressante étude morpholo- gique qui a portê

iur

200 femmoc anatoliennet, Istaurbul,, 1937'..

(12)

. _10_

qui viendront, et dans tous Ies pays, cette enquête sera invoquée. Nous pourrons

y

prendre,

à

pleines mains, les renseignements

qui

nou,1

manquent. Je sais,

par

expérience? combien nous sommes pauvre$

dans ce domaine, et combien les conclusions quet dans certarns cas, rlous formulons,.ne peuYent, à oause de eette carence' être consi{érées que comme fugitives. Désormais elles seront étayées sur urt terrain autrement plus solide.

Il

est bien certain que si

Atatùrk

n'avait pas, lui-mêmg, ordonné.

cette magnifique investigation' anthropologique, nous n'aurions pu.

obtenir les renseignements désirables concernant les populations ana- toliennes, que par bribes et par morceaux, et au cours de très nom*

breuses années.

'

D'a,illeurs, n'en est-il pas ainsi; partout, au moins dans tous les, pays européens où bien rarement

I'Etat

prend, de lui.même, une

ini-

tiative scientilique quelconque ? Ne sommes-nous pas obligés, les uns

et

les autres, d'gccomplir toutes ces sortes de recherches avec nos, seules forces P Or, celles-ci, obligatoirement, hélas ! sont limitées.

Et

c'est parce

qu'il

en est ainsi, parce que nous sommes livrés à nous- mêmes, que nous avançons si lentement vers une meilleure connais-' sance des Hommes et de I'Histoire, dans le'temps et dans I'espace.

Il

faut donc espérer que d'autres Etats suivront I'exemple donné par la Turquie. Le nom d'Atatùrk ser,a, dans la sqite des générations, indé- fecl,iblement attaché à cette enquête.

.

Je m.e suis louvent demandé, en faisant url tour d'horizon, s'il existe,.

quelque part, dans le mQnde, un Chef d'Etat, ayapt eu, à côté de ses' très graves soucis politiques de chaque jour, un souci scientifique aussi ardent, aussi dynapique, qu'Atatùrk. Si

je

pose une

telle

question,.

c'est que.je me rappelle ce que

fut

I'histoire de la Turquie, depuis la grande guerre. Je me rappelle oe qu'était Ankara en 1928,

il y

a dix ans,il y a seulement dix ansl....Et ce,qu'elle est devenue aujourd'hui.

ile récapitule .tous les progrès, toutes les transformatiorls, toutes les.

oréations, aocomplies dans llordre de la vie matérielle et de la vie intel- lectuelle. Jiai vu se oonstruire,.presque sous rne$ yeux, les MuséBs, les.

lnstituts, les Hautes Ecoles, les,,Hôpitaux, les Banques, les Qsines, les Boulevards,. le grand barrage.du Chibouk Solr, naitre les forêts... Je me souviens aussi du rôle politique

_.

rôle toujours pacifique

-'

joué,.

pendant ce temps-là, pêr la Turquie, dans le domaine interpational.

Et je

me dis que nou$ sommes devant une chose admirable

:

Un

(13)

_LL-

homme, qui, alors

qu'il

a

tant

d.e tracas d,ivers, int'ernes et' externes, réussit, néanmoins, à promouvoir, dans son pays) la Science, en mon-

trant,

lui-même, I'exemple de

la

méditation

et

du travail

I

Atatùrk m'a d,it un

jour qu'il avait

étudié pendant

trois

ans les problèmes de

lq

linguistique. Les mots actuels de

la

langue turque,

et

aussi

d.'autres langues européennes,

il

en avait cherché les origines dans les

vieux d.ialectes turcs, d.ans

la

la,ngue ouigour, partout où

il

pouvait retrouver les traces de leurs plus anciens passés.

C'est en

avril

1938, que, pour la dernière fois, j'eus I'honneur d'a,p- procher

Atatùrk. Il

était déjà souffrant. Son état de santé dé{icient ue I'empêcha pas de profiter de ma présence au Palais, pour amorcer une discussion au sujet du lieu d'origine des hqbitants du Turkestan,

et

du chemin qu'ils parcoururent pour s'établir dans I'Anatolie ac- tuelle. Je garde de cette dernière entrevue un souvenir ému.

Dans son testament,

Atatùrk

a laissé une partie de sa fortune à Iq Société d'Histoire turque, marquant ainsi les d.ésirs, qui avaient été ceux des dernières années de sa vie, de développer toujours davantage les études, d.ont cette Société, très active d'a,illeurs, a

la

mission. A plusieurs reprises,

la

Nation avait

fait,

à Atatûrk, des dons oonsidé- rables, en propriétés foncières. Ces apanages ont fait, même avant sa mort, retour au Pays.

Et

c'est avec sa fortune persounelle qutil a doté la Société d,'Histoire, à ohqrge, par elle, de poursuivre les fouilles, ou les recherches d'Archives.

Si le nom d'Atatûrk ne peut, figurer dans Ia liste des hommes qui,

par

leurs investigations personnelles

et

leurs publications,

ont

fait avancer

la

Connaissance, ce ûom

-

immortel en Turquie

-

devra

être inscrit parmi ceux des Chefs d'Etat à qui la Science,par plusieurs de ses disciplines, en I'espèce I'anthropologie et la préhistoire

-

sur-

tout

-

doit vouer une éternelle gratitude.

Lorsqu'au cours du Congrès international d'Anthropologie tenu à Bucarest,

il fut

question de I'endroit oùr aurait lieu la prochaine ses- sion, Atatùrk

lit

offrir I'hospitalité de la Turquie' Cette proposition

fut

acceptée d'enthousiasme.

Au

moment où, à Ankara, le Comité turc

fut

institué, le Président de

la

République voulut bien en accepter le haut patronage. Or, pour un homme comme Atatùrk, un tel patronage.

{<

*

*

*

{<

{<

(14)

-*1"2_

nq pou-Mgit êtrp Lqnsidéré Bomrne un uimple

titre. Il

enlendeit bien s'inJéress.er êgtiyernent eu eongrès.

Il

avait donné uqn ap,prohation gux ppemièqes dérqqrche q,et aux premièlec d éçisipn-s. ForsoûrlqJlerqent,,

ll

attgndait b.paucpup des apports ooientitquer e[ dc leurs dlscussiqnç,

dont

il

voglait êtrg !g térrloin journalier.

.

Au jour de sa rnort, quelques person+es ont pensp que le Congrès

international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistoiigue do lé3g,

à

Istanbul, était sérieusement compromis. i,espère,

je

ci,ois,

ie

suis

presque sûr,

qu'il

n'en serq rien. Le successeur d'Atatûrk à la prési- dence de

la

République, Ismet Inônû, compagnon fidèle du disparu, a vécu à ses côtés Fendant plus de 20 ans I son esplit est semblable à celui de son prédécesseur.

Lui

aussi qui, dans

la

guerre

et

d.ans Ia paix, n'a cessé de travailler pour sa p-atrie,'de voutoir s,a grandeur matérielle

et

spirituelle, s'intéresse intensément,

à

I'histoire

de

la Turquie, à toute son histoire.

Il

I'a montré dans les combats pour I'indépendance

{il

est Ie vainqueur de

la

bataille d,Inônii, d'otr- son nom).

Il

I'a montré

lors

du Traité de l,ausanne, puis, dès ce jour, sals aucune halte, comme Président de la Grande Assemblée.

llain-

ûenant,.{levé à la plus haute dignité

du

pays,

il

est devenu le sou- tien naturel le plus puissant de toutes les qctivités scientiliques de

la Turquie.

Il

sera up continuateur fidèle.

Il

prendra sans doute la place'd'Atatùrk

à

la

tête du

Congrès. Nous

en

a,urons

bientôt

la certitude.

l,e

jour

de I'ouverture solennelle dp cette Réqnion, qui groupera, certainement, une très grande quantité d'ad,hérents, une ombre illqstre planera sur l',A.ssemblée. Tous les CongreËsistÊs, se rappelant

ule

ma- gnilique garrière, un élqq sgns parei! pouf oos ssiences, donneront un souvenir ému et reconnais$ant à la mémoire d'Atatùrk.

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