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396 CONFERENCE PROCEEDINGS 949

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396 CONFERENCE PROCEEDINGS ‘949

D u D i c o u m a r o l aux Anti-Vitamines K Artificielles PAR P. MEUNIER

Laboratoire de Chimie Biologique de la Facultk des Sciences, 93 Rue Pasteur, Lyon C’est en 1941 que Link et ses collaborateurs aux Etats-Unis nous ont fait connaitre la constitution chimique de l’agent responsable de la curieuse maladie dite du ‘mdlilot gat&’. I1 s’agit d’accidents himorragiques qui surviennent chez le bdtail, les lapins, etc. qui ingerent ce fourrage. Voici la formule ddveloppke du compose toxique appelt dicoumarol par les auteurs amdricains:

OH OH

M6thylhe-3: 3‘-bishydroxy-+: +’-mumarine (Stahmann. Huebner & Link, 1941)

On ne peut manquer de faire un rapprochement entre la structure chimique de ce compose et celle de la methyl-2-naphto-hydroquinone par exemple qui est une vitamine I(:

OH

OH

On etait dtjB

A

l‘dpoque sous l’influence des iddes qui venaient de se faire jour en physiologic microbienne selon lesquelles une modification parfois ltgkre apportde

B

]a molecule d’une vitamine ou d’un facteur de croissance pouvait aboutir

B

un produit d’activite inverse, un antagoniste de la croissance microbienne (Fildes, 1940; Kuhn, Ce fut pour nous l’occasion (avec C. Mentzer) de rechercher si ce qu’on a appeld fort justcment des anti-vitamines Ctait une rdalitC valable aussi pour les animaux superieurs. Le dicoumarol devait-il &re considdrd comme une antivitamine K ? La spCcificite physiologique trks ktroite de ce toxique semblait d6ja plaider en faveur d’une rtponse positive; en effet, son action consiste uniquement en la baisse de la prothrombine du sang, c’est a dire qu’elle est exactement opposde h celle d’une vitamine K, sans qu’aucune autre fonction physiologique soit atteinte.

Quant

A

l’antagonisme entre la vitamine et l’anti-vitamine en qui devait rdsider la cle du problkme, nous l’avions constat6 dks 1942 (Meunier & Mentzer, 1942); mais il a

&ti. longtemps discutt. I1 est assez instructif de rechercher aujourd’hui les raisons des

incertitudes antkrieures. L’une de ces raisons etait Ctablie sur le fait qu’il suffit de trPs peu de vitamine K, des quantitks que le lapin par exemple trouve noimalement dans ses putrkfactions intestinales, pour rdtablir, chez le mammifhre intoxiqud, un taux de

‘942).

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V O l .

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Antivitamins in food 397

prothrombine normale au fur et A mesure que le dicoumarol s’klimine de l’organisme (Fig. I ) . Par contre, de tr&s grosses quantitks de vitamine K sont nkcessaires pour amkliorer des le debut de l’intoxication au dicoumarol le taux de prothrombine de l’animal (Fig. 2).

40

-

30

-

B C

2oo

; ; ; 4- ; ; ; ;I ;

1; 1; 1;

Jours

Fig. I . Effet du dicoumarol et de la methyl-2-naphtoquinone sur la prothrombinkmie des lapins.

A , I mg.;kg. de dicoumarol aux quatre lapins; B , 2.5 mg./kg. ; C , 3.5 mg.;kg. ; D, 7 mg./kg. de methyle-2-naphtoquinone aux trois lapins (d’aprcs Foumel & Bovet, 1043).

L’antagonisme entre le dicoumarol et la vitamine K est aujourd’hui admis par tous et l’on sait qu’il ne peut se manifester qu’aprks des doses relativement faibles de dicoumarol, voir par exemple les excellentes revues de Quick (1944) et de Woolley (1947), et sous l’effet d’au moins sept parties en poids de vitamine K.

Lorsque nous avons rkussi A prkparer, dans la skrie de la naphtoquinone elle-meme, ce que Yon pourrait appeler des anti-vitamines K artificielles, la dimonstration de l’antagonisme avec la vitamine K devint trks facile et indiscutable (Meunier, Mentzer, Buu Hoi & Cagniant, 1943); ce fut le cas notamment avec la mlthylkne-bis-hydroxy- naphtoquinone que nous avons nommle le di-phtiocol.

0 0 0

II

Phtiocol, vitamine K di-phtiocol, anti-vitamine K

Ce nouveau venu, il est vrai, est beaucoup moins actif que le dicoumarol lui-mtme, mais il est trks intkressant de rapprocher son action chez l’animal de celle du poison

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hemorragique du melilot gate. On sait qu’on peut obtenir avec ce dernier des pro- thrombinemies abaissees a moins de

~ ” / b

de la normale, chez le lapin; mais il faut

4

jours pour obtenir ce rCsultat, aprks

24

hr. la prothrombinemie etant encore a 20%

environ (cf. Quick, 1944). De plus, au-dessus d’une certaine dose critique de dkou- marol, les augmentations mCme considkrables de posologie n’accklkrent pas la chute de

loo 3 mg. de dicoumarol

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I U X deux lapins

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0 1 2 3 4 5 6 . 7

Jours

Fig. 2. Effet de la vitamine K sur la prothrornbinhie du lapin au cows de l’intoxication au dicournarol.

la prothrombine (Quick, 1944). L’existence d’une dose limite, nous l’avons bien mise en kvidence aussi dans le cas du di-phtiocol. Nous l’avons retrouvke Cgalement avec une autre anti-vitamine K appartenant B une skrie chimique tout i fait diffirente

(Meunier, Mentzer & Molho,

1947),

la phCnyle-indanedione, 0

Bien qu’il y ait parfois de grandes diffkrences d’un animal i l’autre, il semble que ni le di-phtiocol, ni la phknyle-indanedione ne puissent abaisser au-dessous de 20

%

le taux de prothrombine, quelle que soit la dose utilisde, et cet effet est obtenu en

24-48

hr.

Et si l’on compare de faqon plus prkcise les courbes d’action sur la prothrombine du lapin par exemple des diffkrents produits prkcCdemment cites, on constate que la vitesse de chute de la prothrombine varie peu avec la nature du produit utilisk; mais

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VOl.

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Antivitamins in food 399

cette chute s’arrCte beaucoup plus vite dans le cas de nos anti-vitamines K artificielles moins actives (Fig. 3). Ceci nous amene

A

dire que l’dlimination du produit toxique commande tout le phdnomkne. Tout se passe comme si l’anti-vitamine K se bornait A empecher pendant plus ou moins longtemps, selon les conditions de son elimination

Jours

Fig. 3. Effet des anti-vitamines K artificielles sur la prothrornbinCrnie du lapin.

par l’organisme, la formation de la prothrombine. Comme l’a dit trks justement Quick

(1944)

A propos du dicoumarol ‘la chute de la prothrombine observCe represente rkellement la consommation de prothrombine ou sa destruction par l’organisme animal

’ .

I1 est vrai que les cliniciens ne se sont pas content& de la simple hypo-prothrom- binemie pour rendre compte de Vemploi favorable du dicoumarol contre les throm- boses. Selon les observations de Bingham, Meyer & Pohle (1941), le diamktre des capillaires se dilate par des doses massives de dicoumarol. Dale & Jaques (1942) ont attire l’attention sur la perturbation apportde par le dicoumarol B l’agglutination des plaquettes sanguines. Enfin, on a observd une action de certain- anti-vitamines K sur la fragilitd capillaire. La phknyle-indanedione abaisse notablement cette fragilitk selon Gley & Delor

(1948).

Pour s’en tenir au point de vue purement biochimique, on peut dire que les anti- vitamines K sont des substances qui interrompent la synthkse par l’organisme de la prothrombine, et cela pendant plus ou moins longtemps. L’hypo-prothrombinemie qui en rdsulte est alors plus ou moins accentude. Si des hypothbes comme celle de Lyons

(1945)

se vkrifiaient, le probleme pourrait Ctre un peu dCplacC: on pourrait

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penser un effet direct de l’anti-vitamine sur les groupements SH du fibrinoghne. Dans tous les cas, c’est du progrits de nos connaissances sur des protkines sptcifiques, la prothrombine ou le fibrinoghne, que viendra l’explication du mtcanisme intime de l’action des anti-vitamines K chez l’animal.

Mais aujourd’hui la notion d’anti-vitamine K dkborde singulikrement le cadre de la physiologie animale. De nombreux anti-biotiques, fungicides etc. ont 6th prtparts, qui sont plus ou moins apparentis par leur structure

A

la mkthyle-2-naphtoquinone et dont l’action est inhibte par cette dernikre. Citons notamment l’iodinine (McIlwain, 1943)’ la dichloro-2 : 3-naphtoquinone (Woolley, 1945) et les ddrivds monochlorks de la naphtoquinone et de l’hydroxy-2-naphtoquinone ktudits dans notre laboratoire (Guerillot-Vinet, 1948).

I1 faut remarquer d’ailleurs qu’il n’y a pas de parallelisme entre I’activitC hypo- prothrombinemiante et l’activitd anti-bactkrienne de ces corps. Ainsi le dicoumarol lui-meme, le plus actif de tous chez l’animal, est relativement peu actif comme anti- bacterien (Maghski, Copley & Couch, 1947).

I1 est vrai que la dernikre venue dans la liste des anti-vitamines K, une substance d’origine naturelle, la mCthoxy-2-naphtoquinone (Little, Sproston & Foote, 1948), est la fois un anti-biotique puissant vis-a-vis par exemple d’un grand nombre de cham- pignons parasitaires des vCgttaux et un abaisseur de prothrombine chez l’animal (Molho, Moraux & Meunier, 1948).

Ce dernier exemple nous r a m h e a des prdoccupations de nutritionistes. I1 nous indique que la question des anti-vitamines K dans la nutrition animale n’est certaine- ment pas close avec la connaissance du dicoumarol.

BIBLIOGRAPHIE

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