Exposition Galerie Jardin 12 mars 7 juillet 2019

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Exposition Galerie Jardin 12 mars — 7 juillet 2019

Bienvenue dans un espace maritime, constellé d’îles, qui couvre presque un tiers de la surface du globe et qui s’affranchit du découpage « Micronésie, Polynésie et Mélanésie », effectué par les Européens au XIX^e siècle. Dans cette Océanie, l’Australie, qui ne sera pas abordée, occupe une place à part.

Plusieurs milliers d’années durant, des peuples venus d’Asie du Sud Est se sont installés dans les archipels de l’océan Pacifique.

Excellents navigateurs, ces peuples ont progressivement atteint toutes les îles, nourrissant ainsi des productions artistiques variées à travers toute l’Océanie.

A partir du XVII^e siècle, la rencontre avec les Européens, conquérante ou commerciale, parfois curieuse, quelquefois violente, donne lieu à maints échanges. A l’issue d’une longue série de voyages et d’interactions, le « contact » avec l’Occident marque durablement la création artistique océanienne.

L’influence de ce contact s’étend jusqu’à aujourd’hui.

Aussi diverse par ses cultures qu’elle l’est dans sa géographie, l’Océanie est multiple. Cent soixante-dix pièces, datant du XIV^e siècle à la période contemporaine, sont réunies dans l’exposition, dont plusieurs œuvres exceptionnelles, peu connues du grand public. Beaucoup sont considérées comme sacrées et actives par les habitants du Pacifique. Elles ont fait l’objet de cérémonies afin de pouvoir vous être présentées, et être observées par tous, dans les meilleures conditions.

Pour vous

accompagner dans cette découverte, nous vous proposons une sélection d’œuvres issues de différentes îles du Pacifique.

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Collier

Wuvulu, Papouasie- Nouvelle-Guinée, Museum Fünf Kontinente, Munich.

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2. Taurapa, poupe de pirogue Nouvelle-Zélande (peuple Maori) Fin XVIII^e ou début du XIX^e siècle ; bois, coquillage.

Musée du quai Branly – Jacques Chirac.

Témoignage de la longue traversée effectuée par les ancêtres, les pirogues sont fondamentales pour

les communautés maories. Elles servaient à la guerre, à la pêche, aux échanges, mais jouaient aussi un rôle funéraire et spirituel.

Cette poupe ancienne, collectée lors du premier voyage de Dumont d’Urville, est typique de celles que l’on trouvait autrefois sur les pirogues de guerre maories. Ses motifs, en plus d’être décoratifs, facilitaient l’équilibrage du vaisseau en réduisant l’impact des vents.

Les spirales ajourées – takarangi – symboliseraient le cosmos, évoquant à la fois l’eau, la navigation et la jeune feuille de fougère. Quant aux deux figures, elles représentent des divinités ou entités mythiques.

1. Charme météorologique de navigateur

Îles Carolines

Fin XIX^e – début XX^e siècle ; aiguillons de raie, fibres végétales, corail.

Avant de partir en mer, des esprits gardiens étaient invoqués par des chants pour pouvoir bénéficier de conditions de voyage favorables. Certains charmes les représentent clairement. Celui-ci, plus abstrait, était aussi emmené sur les pirogues. Intermédiaire entre les esprits et les humains, il améliorait les chances de beau temps. En cas de tempête, il était utilisé dans des sortilèges pour les dissiper, peut-être en dirigeant les pointes vers le ciel pour crever symboliquement les nuages et éloigner les orages. Les aiguillons de raie étaient considérés comme essentiels à son efficacité.

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3. Poteau de maison

Îles Salomon (Makira – San Cristobal) Attribué à Karibwongi Ragerage Fin XIX^e ou début du XX^e siècle ; bois.

Ce poteau se trouvait dans l’une des maisons cérémonielles du village de Funakuma, aux îles Salomon.

Lieux sacrés exclusivement réservés aux hommes, les maisons cérémonielles abritaient tous les objets spécifiquement masculins dont les figures reliquaires et les grandes pirogues de guerre, utilisées aussi pour la pêche à la bonite.

De nombreux rituels collectifs étaient également pratiqués dans ces maisons.

Ce poteau représente l’étreinte amoureuse d’un homme et d’un esprit malveillant du nom de Matorua, qui séduit ses victimes en prenant l’apparence de l’être désiré(e).

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ARCHIPEL BISMARCK WUVULU ÎLES DE L’AMIRAUTÉ

MANUS

MER SAIBAI NAGIR

KAIRIRU

ÎLES DIBIRI MOUNT HAGEN

FLEUVE SEPIK LAC SENTANI

BUKA

TAHITI MO’OREA AITUTAKI

RAROTONGA

RA‘IVAVAE RURUTU

MOALA MATUKU

UPOLU

MANGAREVA GRANDE TERRE

HOUAÏLOU MALAKULA

AMBAE

MER DE CORAL ARCHIPEL DES LOUISIADES ÎLES TROBRIAND ÎLES KRANKET NOUVELLE-

BRETAGNE BOUGAINVILLE NOUVELLE- IRELANDE

NOUVELLE-GÉORGIE GUADALCANAL

MAKIRA (SAN CRISTOBAL) SANTA ISABEL SIMBO

UKI

SANTA CRUZ ÎLES REEF

BOTANY BAY SYDNEY

TASMANIE

MER DE TASMAN

WELLINGTON ÎLE DU NORD

CAPE TER AWHITI NUKUORO

YAP

POVERTY BAY KAITAIA

ÎLE DU SUD

DUSKY SOUND

HONOLULU BAIE DE KEALAKEKUA

KAILUA-KONA

ÎLES DE PÂQUES / RAPA NUI ARCHIPEL DE LA SOCIÉTÉ

ÎLES MARQUISES KIRIBATI

ÎLES COOK

ÎLES AUSTRALES

ÎLES TUAMOTU

ÎLES PITCAIRN TONGA

TUVALU

NIUE FIDJI

SAMOA

ÎLES GAMBIER

OCÉAN PACIFIQUE

ÎLES DE LA LIGNE ÎLES MARIANNES

PAPOUASIE OCCIDENTALE

PALAOS

GUAM

ÉQUATEUR ÎLES CAROLINES

DÉTROIT DE TORRÈS

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

NOUVELLE CALEDONIE VANUATU

ÎLES SALOMON

AUSTRALIE

ÎLES MARSHALL

ÎLES HAWAII OCÉAN PACIFIQUE NORD

NOUVELLE ZÉLANDE / AOTEAROA OCÉAN

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MEXIQUE ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE CANADA

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4. Tiki akau Îles Marquises

Fin XVIII^e ou début du XIX^e siècle ; bois.

Cette statue représente un tiki, figure mythique d’ancêtre divinisé. Son visage est caractéristique de l’art marquisien avec ses yeux en amande s’étirant vers les oreilles, son nez aplati aux narines marquées en aplat et sa large bouche.

La tête, considérée comme le siège du savoir, du sacré, du pouvoir et de l’identité, voit ses proportions volontairement exagérées.

Cette statue était sans doute un poteau de soutien d’une construction religieuse érigée sur un me’ae ou marae (enceinte sacrée) dans laquelle on rendait hommage aux ancêtres et gardait des objets rituels. De nombreux rites y prenaient place et d’importantes décisions sociales y étaient prises.

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6. Monnaie

Nouvelle Calédonie (Houaïlou ? – peuple Kanak)

Début du XX^e siècle ; poils de chauve- souris, os de lézard, coquillages, nacre, fibres végétales.

Cette monnaie est un artefact finement élaboré grâce à l’accumulation de matériaux précieux. La « tête » représente un ancêtre. En-dessous, un chapelet de perles de coquillages détermine sa valeur. L’acquisition de ces coquillages demandait beaucoup de patience et de dextérité, tout comme leur façonnage en perles qui occasionnait beaucoup de pertes.

Les Kanaks utilisaient ces monnaies à l’occasion d’évènements importants de la vie sociale comme les naissances, les mariages ou les décès. Le prestige d’un groupe se mesurait à ses alliances et à la masse de biens qu’il pouvait, grâce à elles, redistribuer. Conservées dans un panier sacré, ces monnaies circulaient entre les clans, garantes des serments échangés de génération en génération.

5. Statue du dieu Lono Îles Hawaï

Fin du XVIII^e siècle ; bois.

Vous voici en présence de Lono, dieu de la fertilité, de la pluie, de l’agriculture et de la paix. Par son iconographie, cette figure rappelle aussi l’importance des principes de généalogie

et de connexion, essentiels à la paix.

Pour les évoquer, Lono est représenté ici avec un cimier en arc qui prolonge l’épine dorsale pour venir protéger la tête. Hérissé de protubérances, il pourrait évoquer la succession des générations.

Cette sculpture était peut-être présentée dans un temple à ciel ouvert qui lui était dédié.

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7. Reliquaire

Papouasie-Nouvelle-Guinée (Porapora – Sepik)

Milieu du XX^e siècle ; Fibres végétales, coquillages, dents de chien, plumes.

Enveloppe composite, cette œuvre assemble une extraordinaire variété de matériaux, synonyme de richesse pour le village dont elle est originaire, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Relique, elle est une sorte de mémoire de la vie de la communauté.

Par sa structure en vannerie, elle évoque l’ancêtre fondateur, le crocodile, dont la gueule est ornée de dents de chien et la colonne vertébrale composée de la massue d’un ancêtre mythique.

Des reliques de toutes sortes étaient gardées dans les grandes maisons des hommes. Certaines étaient exposées au public là où d’autres restaient cachées, comme celle-ci, et uniquement accessibles aux hommes initiés lors d’occasions spéciales.

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The Presence of Sunlight Falling Nouvelle-Zélande

Photographies par Fiona Pardington 2010 ; impressions photographiques sur papier Hahnemühle,

Starkwhite Galleries, Auckland En 2007, l’artiste néo-zélandaise Fiona Pardington découvre au Musée de l’Homme (Paris) l’existence d’une série de portraits moulés sur le vif d’habitants des îles du Pacifique.

C’est un véritable choc. Tout était mélangé, se souvient-elle : enfants, criminels, fous, malades, etc.

Y trouver ses ancêtres (tipuna), Piuraki et Takatahara, fut l’un des moments les plus intenses de sa vie ; et le point de départ de ce projet photographique qui redonne une individualité à chacune de ces personnes rendues presque abstraites/anonymes par une science aujourd’hui discréditée.

*La phrénologie repose sur la théorie selon laquelle la forme du crâne permettrait de mesurer les facultés des individus et, par extension, de populations entières.

Ces objets à vocation scientifique ont été réalisés entre 1837 et 1840 par le phrénologue* Pierre-Marie Dumoutier, qui accompagnait Dumont d’Urville lors de son second voyage dans le Pacifique.

Production coloniale ambivalente, entre portraiture et anthropologie clinique, ces moulages ont été réalisés avec l’accord de leurs modèles.

Crédits : Couverture : Nguzunguzu, figure fixée sur la proue d’une pirogue © MKB, Derek Li Wan Po. Collier © Munich, Museum Fünf Kontinente, photo Nicolai Kästner. 1, 3, 5, 6 : musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain ; 2, 4, 7 : musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Patrick Gries, Bruno Descoings.

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musée du quai Branly – Jacques Chirac 37, quai Branly / 218, rue de l’Université 75 007 Paris

Exposition organisée par la Royal Academy of Arts de Londres, en collaboration avec le musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris et avec la participation du Musée d’Archéologie et d’Anthropologie de Cambridge, Royaume-Uni.

Avec le soutien de

La mise en accessibilité de l’exposition a été réalisée grâce au soutien de