Autres vues d’Italie. Lectures géographiques d’un territoire

Géographie et cultures 

53 | 2005

Les cinémas multiplexes

Autres vues d’Italie

Lectures géographiques d’un territoire

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/11807 DOI : 10.4000/gc.11807

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 mars 2005 Pagination : 139-140

ISBN : 2-7475-8824-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Dominique Rivière, « Autres vues d’Italie », Géographie et cultures [En ligne], 53 | 2005, mis en ligne le 10 avril 2020, consulté le 04 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/11807 ; DOI : https://

doi.org/10.4000/gc.11807

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Autres vues d’Italie

Lectures géographiques d’un territoire

RÉFÉRENCE

Colette Vallat, 2004, Autres vues d’Italie. Lectures géographiques d’un territoire, Paris, L’Harmattan, 417 p.

1 Colette Vallat a réuni pour cet ouvrage sur l’Italie une douzaine de jeunes chercheurs français et italiens, pour « Une somme de points de vues appuyés sur des recherches particulières », issues pour l’essentiel de thèses en cours ou récemment soutenues. Il ne s’agit donc pas de viser l’exhaustivité, l’intérêt de l’ouvrage est plutôt de chercher à lire la péninsule sous l’angle de multiples problématiques, pour la plupart transversales à d’autres pays, avec une dimension comparative- présente à des degrés divers selon les articles.

2 Ces divers coups de projeteurs portés sur la péninsule reviennent alors sur des questions classiques comme l’insularité, la requalification des centres-villes, l’habitat populaire, les districts, ou encore le rôle de la famille dans la société italienne, questions qui se trouvent « revisitées » aujourd’hui par la crise aiguë de la fécondité que connaît l’Italie ou encore par la restructuration des identités territoriales, issue de la construction européenne et de la reprise du localisme. D’autres contributions portent sur des problématiques a priori plus « nouvelles » comme l’immigration, le développement durable, la gestion des risques... D’autres enfin portent sur des thèmes certes anciens pour les sciences humaines mais qui ont longtemps été laissés de côté par la géographie : c’est en particulier la question des « territoires parallèles » du pouvoir mafieux, abordés par Fabrizio Maccaglia.

3 Si ces approches se veulent « autres », c’est aussi dans le sens où elles n’abordent qu’incidemment les « grandes articulations » de l’Italie (rôle des métropoles dans l’organisation du territoire, validité ou non des schémas d’analyse Nord-Sud ou des

« Trois Italie » par exemple) tout en cherchant à explorer de nouvelles hypothèses sur

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ces sujets. Au bout du compte, les mutations récentes de la société et du système productif italiens sont à l’honneur dans cet ouvrage, qui apporte des données à jour sur de nombreux points pour lesquels l’Italie fait figure de laboratoire (comme le développement durable ou l’immigration « post-fordiste »). Globalement, l’ouvrage défend la thèse d’une remise en cause voire d’un « éclatement » des grands schémas territoriaux : par exemple, Camille Schmoll et Serge Weber penchent pour l’inexistence d’un modèle migratoire qui serait valable pour toute la péninsule.

4 Enfin, les points de vue ont certes fait l’objet d’un dialogue, mais ils n’ont pas été lissés, et de ce fait l’ouvrage restitue la vigueur de certains débats en cours. Ainsi, à propos du développement durable, on retiendra le contraste entre les vues de trois italiennes : Enza Zabbini qui attend beaucoup de la mise en œuvre du « calendrier Agenda 21 », Luca Bonardi qui stigmatise au contraire Jlincurie des pouvoirs publics italiens, du Nord comme du Sud et leur culture de l’urgence, ou Chiara Pirovano, perplexe face au double processus de labellisation-privatisation des parcs naturels que connaît la péninsule à la suite d’une loi de 1991.

5 Le constat qui se dégage, pour l’ensemble de ces jeunes chercheurs, c’est celui d’une Italie à un carrefour entre blocages et mutations (pour Thomas Pfirsch, l’Italie « ne pourra faire l’économie d’une mutation profonde de ses structures familiales ») voire une certaine inquiétude quant aux orientations de diverses politiques récentes.

AUTEUR

DOMINIQUE RIVIÈRE Université Paris 13

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