NOTE
COMPARAISON DE DIVERS CRITÈRES
POUR ÉVALUER LA VALEUR DES PROTÉINES
DU RÉGIME DES PONDEUSES
J.
GUILLAUME C. CALETStation de Recherches avicoles Centre de Recherches de
Tours,
I. N. R.A.,
Nouzilly, B. P. 1,
3i380 MonnaieOn admet
classiquement
que la valeur des différents critèresqui
caractérisent laproduction
d’une
poule
n’est pas affectée de la mêmefaçon lorsque
lacomposition
azotée durégime change.
Les critères lesplus
souvent étudiés sont le nombre des oeufspondus
et lepoids
de l’oeuf.Plus
récemment,
MORENO etal.,
1970 ont faitappel
à lalongueur
des séries tandis queL
ARBIER
,
BLUM,GUILLAUME,
1972 y ontajouté
lepoids
du vitellus et de l’albumen. Ce sont autant deparamètres qui
concernent directement laponte.
Nous avonsjugé opportun d’y ajouter
deux nouveaux
critères,
la durée et lafréquence
des pausesqui
caractérisent laponte,
de manièreindirecte,
àpartir
desjours
où lapoule
nepond
pas.Quels
que soient cescritères,
onignore
ceuxqui
sontcapables
de caractériser au mieux(sensi-
bilité et
spécificité)
un facteur nutritionnel donné. Dans ce but nous avonscomparé
17paramètres
différents en
portant
une attentionparticulière
sur leur variabilité. Lesrégimes
alimentaires diffèrent par leur teneur en acidesaminés,
mais leurcomposition
est voisine en vued’éprouver
la sensibilité des critères étudiés.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Nous
disposons
de 3 lotshomogènes
de 24poules
àperformances
élevées(croisement
detype
Rhode IslandRed, Warven-Studlev) réparties
dans les cages d’une salle conditionnée où sont maintenues constantes latempérature ( 15° c :1: i)
etl’hygrométrie ( 70
p. 100 :1:5 ). L’éclairage
est
également
constant( 15
h parjour). L’âge
despoules
est de 23 semaines au début del’essai, époque
où le taux deponte
atteint 25 p. 100environ. L’essai dure 140jours
et estdécomposé
en 5
périodes
successives de 28jours.
Trois
régimes
sontconstitués ;
leurscaractéristiques
sont peu différentes etportent
sur lacomposition
en acides aminés. Lerégime
témoin(T)
estcomplet
etéquilibré ( 1 6,8
p. 100de pro- téines et 0,31 p. 100 deméthionine).
Le second(MP)
estlégèrement
carencé enprotéines
( 14 ,
9
p.100 ).
Sa déficience concerne l’ensemble des acidesaminés ;
enparticulier
sa teneuren méthionine est de 0,26 p. 100. Le troisième
(M)
a le même tauxprotidique
que le témoin mais il est carencé en méthionine seulement( 0 , 2 6
p. 100 comme dans lerégime MP).
Les
caractéristiques
des trois aliments sont rassemblées dans le tableau t.Les
poules
et lesquantités
d’alimentqu’elles
consomment sontpesées
à la fin despériodes.
Tous les oeufs sont collectés et
pesés
individuellement. Pendant une semaine dechaque mois,
les oeufs sontcassés,
le vitellus et lacoquille
sontpesés ;
lepoids
de l’albumen est obtenu par différence. Onapprécie
lavitellogenèse
etl’albuminogenèse
dechaque poule par les quantités
de
jaune
et de blancexportées
dans l’ocuf au cours dechaque période.
Onmultiplie pour
celale nombre des oeufs de la
période
par lespoids
moyensrespectifs
du vitellus et de l’albumen établispendant
la semaine où ils ont été mesurés.Les critères étudiés
comprennent : mortalité, consommation, gain
depoids
desanimaux,
intensité deponte, poids
moyen del’oeuf,
indice deconsommation,
ainsi quepoids
moyen etproduction quotidienne
d’albumen et de vitellus. Nous y avonsajouté
lalongueur
des séries pro-posées
par HARMSetWnL D xouP, 1963
et d’autres critères peu ou pas étudiés tels que lafréquence
des
séries,
la durée et lafréquence
des pauses durant de 2à 4 jours.
On soumet à
l’analyse
de variance d’unepart
les moyennes individuelles pour l’ensemble del’essai,
et d’autrepart,
les moyennes individuelles pourchaque période
àl’exception
de lapremière pendant laquelle
laponte
était encore faible. N’entrent pas dans cette dernièreanalyse
les critères relatifs aux
séries, qui
n’ont designification
que pour l’essai entier. L’indice de consom- mation n’a pas été soumis àl’analyse statistique
étant données les faibles différences observées d’unepart
et la difficulté de comparer desrapports
de variables aléatoires d’autrepart.
RÉSULTATS ET DISCUSSION
L’ensemble des résultats est rassemblé dans le tableau 2.
Comme nous l’avions
souhaité,
aucunrégime
ne s’avère franchement déficientpuisque
letaux de
ponte
est élevé dans les trois lots. Notons que laproduction
du lot MP estlégèrement plus
faible que celle des deux autres, mais la différence n’est passignificative.
Parmi les critèresétudiés,
certains comme legain
depoids
despoules,
l’intensité deponte,
lalongueur
de lasérie,
lafréquence
des séries ne diffèrent passignificativement.
Ils ont d’ailleurs une variabilité consi- dérable
qui
les rend inutilisables sur depetits
effectifs et vraisemblablement peuprécis
sur deslots
plus importants.
Enrevanche,
deux critèresjusqu’alors ignorés
devraient retenir l’attention : ce sont la duréedes pauses
et lafréquence
des pauses de 2à 4 jours.
L’une et l’autrepermettent
de déceler la déficience en
protéine
durégime
sans que l’onpuisse
affirmer que ces mesures sont très utilisables. En effet, lepetit
nombre desujets
étudiés n’a paspermis
dejuger
de la normalité de la distribution de toutes les variables aléatoires citéesplus
haut.Des différences
apparaissent
encoreplus
nettementquand
on s’adresse auxcaractéristiques
de
l’oeuf ;
elles ont trait à la fois aux valeurs moyennes de ces dernières et à leur variabilité. Pour l’essaientier,
lepoids
moyen de l’oeuf et de sesconstituants, exception
faite de lacoquille, permet
de mettre mieux en évidence des différences entre lesrégimes
que lesproductions journalières d’oeuf,
de vitellus et d’albumenexprimées
en grammepar jour.
Lespremières
sonttoujours
moinsvariables que les secondes
respectivement.
Lepoids
moyen de l’oeuf et celui de l’albumen sont réduitssignificativement
sous l’effet d’une déficience enméthionine, qu’elle
soit ou nonassociée à un manque de
protéine.
Cescritères,
peuvariables,
sont très sensibles. Onpeut
se deman-der néanmoins s’ils sont
spécifiques
de la méthionine ou s’ils concernentégalement
d’autresacides aminés. Le
poids
moyen du vitellus révèle en revanche une déficience enprotéines
totalesEnfin,
pour révéler les déficiences azotées durégime
de lapondeuse,
les différents critères n’ont pas la mêmesignification
selonl’époque
et la durée du test. Ondistingue :
- Les critères tels que ceux relatifs aux pauses
qui
ne sont valables que pour l’essai entier.- Les critères
qui
ont autant de valeur pour l’essai entier que pour unepériode
de 28jours (poids
moyen de l’oeuf et de sesconstituants).
- Les critères
qui
nepeuvent
êtreemployés
quependant les 4 semaines qui
suivent lepic
de
ponte :
c’est le cas dupoids
du vitellus formé parjour.
Cet essai confirme l’action distincte des
protides
totaux et de la méthionine sur les constituants de l’OEllf(MO RA N, Ig69 ;
FISCHER,1969, LECLERCQ,
1970 ;LARBIER, BLUM, GUILLAUME, 1972).
Plus
originale
est la mise en évidence dudegré
de variabilité des critères étudiés : lespoids
moyens del’ceuf,
du vitellus et de l’albumen sont très peu variables d’unsujet
àl’autre ;
ils révèlent remar-quablement
les effets des divers facteurs nutritionnels. La variabilitéaugmente cependant
en fin d’essai et la
période privilégiée correspond
aupic
deponte
oujuste après.
Enfin deux cri- tères nouveaux -longueur
moyenne des pauses etfréquences
des pauses - se sont révélés inté- ressants et méritent de susciter des études à venir. Notonscependant
que ces résultats ne sont valables que pour une souche donnéepuisque plusieurs
auteurs dontK RAUTMAN ,
1971 et AIT-KEN et
al.,
1972 viennent desouligner
lesréponses imprévues
et souventopposées
de souchesdiverses nourries d’un même aliment.
Reçu pour publication
en mai1973.
SUMMARY
COMPARISON OF VARIOUS CRITERIA FOR ESTIMATING THE DIETARY PROTEIN VALUE IN LAYING HENS
In order to determine the
sensitivity
of 17 different criteriaaccounting
forlaying
hen pro-duction,
anexperiment
was carried out on 3 groups of 24 hens each. Theanimals,
of thetype
Rhode IslandRed,
werekept
in houses with controlled environment for 14odays, period during
which the
laying performances
were thehighest.
The two
experimental diets,
ascompared
to the balanced controldiet,
wereslightly
deficientin methionine
only
or in methionine and totalprotein.
The
deficiency
in methionineonly
effected the meanweights
of the egg and of the albumen, which are very sensitive criteria. Totalprotein deficiency
did notspecifically
result in achange
either in the number of eggs
layed
or in thelength
of clutches. On the otherhand,
it resulted ina
lowering
of the meanweight
of the vitellus. Thelength
of the nonlaying periods
and thefrequency
of the 2 to 4days
nonlaying periods represented original criteria,
which seemed to be valuable to detect total crudeprotein deficiency
of the diet.The
variability
of the amounts of eggs, albumen and vitellusproduced
perday
increasedas the
laying
seasonprogressed.
It wasalways higher
than that of the meanweights
of the egg and of its constituents which remained constantduring
the whole trial.Thus,
thespecificity
andsensitivity
of the different criteria used to estimate the value of thedietary protein
were not thesame
during
eachperiod
of theexperiment.
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