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NATIONS UNIES v
IDEP/ET/R/2429
INSTITUT AFRICAIN
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE /
ET DE PLANIFICATION DAKAR
LA CONCURRENCE EN MATIERES D'HYDROCARBURES ENTRE LES GRANDS PAYS AFRICAINS PRODUCTEURS
ET EXPORTATEURS DE PETROLE BRUT ALGERIE, LIBYE, NIGERIA, GABON
par
Mohamed DAHMANI
^Avr±l—V^f2
'
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REMERCIEMENTS
Cette étude qui est faite dans le cadre du programme de
recherches de l'Institut Africain de Développement Economique et
de Planification
(i.D.E.P.)
de DaRar, pour l'année 1971-1972,constitue aussi une partie de ma thèse de 3e cycle.
Grâce à l'aide financière et matérielle de l'I.D.E.P.,
nous avons pu effectuer des travaux de recherches dans les différents pays producteurs et exportateurs de pétrole brut africains, notamment en Libye, au Nigéria et au Gabon.
Ces différentes missions nous ont permis de rencontrer des hauts responsables ministériels, des organismes officiels et des sociétés pétrolières de ces pays respectifs, et qui nous ont aidé dans notre tâche et à qui nous exprimons ici toute notre reconnaissance et nos remerciements.
Nous remercions également tous les membres de la Direction
de l'I.D.E.P., ses professeurs et ses chercheurs pour leurs conseils, suggestions, discussions ... ainsi qu'à l'ensemble du personnel
administratif et à toutes les personnes qui nous ont aidé de près
ou de loin.
Nous espérons que cette collaboration entre l'I.D.E.P.
et les différentes administrations des Gouvernements Africains et aussi des autres organismes de recherches scientifiques, se
développera davantage au profit de leur juste cause qu'ils mènent
contre le sous-développement et pour l'indépendance politico- économique de toute l'Afrique,
Les idées développées dans ce travail n'engagent que 1'auteur.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : La production et les réserves pétrolières et du gaz naturel de l'Algérie, de la Libye, du Nigéria et du Gabon par rapport au reste du Monde.
- Préambule
- Introduction
1 - Les réserves pétrolières mondiales et leur situation géographique.
2 - Les réserves mondiales du gaz naturel et leur situation géographique.
3 - La place de l'Afrique dans la production mondiale de pétrol
brut.
4 - L'évolution de la production de pétrole brut de l'Algérie,
de la Libye, du Nigéria et du Gabon de 1960 à 1970.
5 - L'évolution de l'offre et de la demande mondiales de-pétrol
brut de 1950 à 1970.
6 - La consommation mondiale : Horizon 2.025.
7 - Les prix comparés du Fuel, de l'énergie nucléaire, du gaz naturel et du charbon,
8 - Les capacités de raffinage en Afrique et consommation et
dans le monde.
9 - Comparaison de production, raffinage et consommation par région et en % du total mondial en 1968.
f
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Page 3
La répartition géographique des immobilisations dans l'industrie pétrolière.
Les transports maritimes des Hydrocarbures -dans le monde.
La rentabilité des investissements dans le secteur pétrol
Conclusion.
CHAPITRE II : Les coûts de production du pétrole brut en Algérie.
en Libye, au Nigéria et au Gabon.
- Introduction
1 - Les coûts de production : Algérie, Libye, Nigeria et Gabon
2 - Le coût de production du pétrole brut algérien.-
3 - Le coût de production du gaz naturel algérien.
4 - La répartition des titres miniers en Algérie.
5 - Le coût de production du pétrole brut libyen.
6 - Le coût de production du pétrole brut au Nigéria.
7 - Le coût de production du pétrole brut au Gabon.
8 - Le domaine minier au Gabon,
- Conclusion,
- Annexes.
10 -
11 -
12 -
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Page 4
CHAPITRE III : Le coût des transports par pipelines en Algérie, en
Libye, au Nigéria et au Gabon.
- Introduction
1 - Le coût des transports par pipelines en Algérie.
2 - Le coût des transports par pipelines en Libye.
3 - Le coût des transports par pipelines au Nigeria,
4 - Le coût des transports par pipelines au Gabon.
- Conclusion.
CHAPITRE IV : La qualité, les caractéristiques du pétrole brut, le F.R.G. ët les amortissements pratiqués dans le secteur pétrolier en Algérie, en Libye, au Nigeria et au Gabon.
- Introduction
1 - La qualité et les caractéristiques des pétrol&bruts de l'Algérie,
de la Libye, du Nigéria et du Gabon.
2 - Les rendements moyens des pétroles bruts de l'Algérie, de la Libye, du Nigéria et du Gabon.
3 - Le Fonds de reconstitution de gisements
(F.R.G.)
ou"Depletion Allowance".
4 - Les taux d'amortissements pratiqués dans le domaine des hydrocarbures.
- Conclusion.
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Page 5
CHAPITRE V : Les "prix postés" ou "affichés" et les systèmes fiscaux
en vigueur en Algérie, en Lybie, au Nigéria et au Gabon.
- Introduction
1 - Historique des "prix affichés" ou "prix postés".
2 - Le régime classique en matière d'hydrocarbures : en Algérie,
en Libye, au Nigéria et au Gabon.
3 - Les divers élément,.s qui échappent à la fiscalité des pays producteurs et exportateurs de pétrole brut et à leurs circuits économiques nationaux.
4 - Etablissement d'un nouveau système fiscal basé sur la récupération nationale des ressources du sous-sol et conclusion.,
CHAPITRE VI : La place du secteur pétrolier dans l'ensemble de l'économie nationale algérienne.
- Introduction.
1 - L'évolution globale du PIB de l'Algérie : 1962 - 1968.
2 - La part du secteur pétrolier dans le PIB algérien.
3 - La part de l'industrie dans le PIB.
4 - La part de l'agriculture dans le PIB.
5 - La part du secteur pétrolier dans le commerce extérieur de l'Algérie.
6 - La part des recettes pétrolières dans le budget national de 1'Algérie,
7 - La rentabilité des investissements des compagnies pétrolières.
en Algérie.
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'-8 - La nationalisation des sociétés pétrolières en Algérie.
- Conclusion
- Annexes.
CHAPITRE VII : La place du secteur pétrolier dans l'ensemble de l'économie nationale libyenne.
- Introduction.
1 - L'analyse du PIB de la Libye : 1962 - 1969.
2 - Le PIB sans le pétrole.
3 - L'analyse des activités pétrolières en Libye : 1962 - 1969.
4 - La part du pétrole dans le produit intérieur brut de la Libye : 1960 - 1970.
5 - La part de l'agriculture dans le produit intérieur brut de
la Libye : 1960 - 1970.
6 -.La part de l'industrie dans le PIB de la Libye : 1960 - 1970.
7 - La part des revenus du pétrole dans le Budget National libyen :
1955/56
à1968/69.
8 - Emplois et salaires dans l'industrie pétrolière de la
Libye.
9 - La part et la place du pétrole dans _a balance commerciale et
dans la balance des paiements de la Libye.
- Conclusion.
- Annexes.
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CHAPITRE VIII :. La place du secteur pétrolier dans l'ensemble de l'économie du Nigéria.
- Introduction
1 - L'évolution historique de la recherche et.de l'exploitation
des hydrocarbures au Nigéria.
2 - La place du secteur pétrolier dans l'évolution du produit
intérieur brut au Nigéria,
3 - Les revenus pétroliers du Nigéria.
4 - La place des exportations pétrolières dans le commerce extérieur du Nigéria,
5 - Les investissements dans l'industrie pétrolière du Nigéria.
- Conclusion.
CHAPITRE IX : La place du secteur pétrolier dans l'ensemble de l'économie nationale du Gabon.
- Introduction
1 - Présentation de l'économie gabonaise.
2 - L'évolution de la production intérieure brute du Gabon et ses différentes composantes.
3 - Le plan de Développement économique et social du Gabon : 1966 - 1970.
4 - La place du secteur pétrolier dans l'ensemble de l'économie
nationale du Gabon.
5 - Les perspectives de production pétrolière : 1971 - 1975.
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6 - La place du secteur pétrolier dans 1-e commerce extérieur du Gabon.
7 - Emplois et salaires dans l'industrie pétrolière du Gabon,
- Conclusion du chapitre.
- Conclusion des chapitres VI - VII - VIII - IX.
CHAPITRE X : La répercussion de l'inflation mondiale sur les prix du pétrole brut et les revenus des pays producteurs et exportateurs d'Hydrocarbures.
Introduction 1ère partie :
1 - L'"inflation mondiale" et la dépréciation des monnaies internationales dans les transactions pétrolières.
2 - La détérioration des termes de l'échange des prix du pétrole brut.,
3 - La flambée des prix du pétrole brut de 1 970 - 1971 . -
2ème partie :
1 - La notion d'échelle mobile et ses divers aspects.
2 - L'application de l'échelle mobile aux prix du pétrole brut.
3 - L'échelle mobile peut-elle remédier à "l'inflation mondiale"
et à la détérioration des termes de l'échange en matière des prix de pétrole brut?
- Conclusion.
- Conclusion finale.
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Table des poids et mesures
(en moyenne)
p.c =
28,317
litrestonne métrique de pétrole brut
baril baril
mètre cube de gaz naturel.
kilomètre
m = 35)31.5 p.Q.
thermie_« 100.000 B.T.U.^(British
ThermalUnit),
D.A.
(dinar algérien)
D.A.
(
" ")..„.,
...£. N
(.Livre nigeriana)
£ L
(Livre libyenne)
... ... .F. CFA
$ U.S
7,2 barils.
0,14 tonne métrique.
159 litres.
10 thermies.
0,621 mille.
0,203 $ U.S.
1,125 F.F.
2,8 S U.S.
2,8 $ U.S.
0,02 F.F.
250 F. CFA
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0-P E P -ou OPEC
- en Français : Organisation des pays producteurs et exportateurs
de pétrole
(OPEP)
.- en Anglais : Organisation, op. Petroleum exporting.countries
(OPEC)
.Cette organisation regroupe.les.onze,principaux.producteurs • et exportateurs de pétrole brut, qui sont les suivants :
ABU-DHABI, ALGERIE, ARABIE-SEOUDITE,
INDONESIE, IRAK, IRAIT, KOWEÏT, LIBYE
NIGERIQUARTAR, VENEZUELA.
Elle a été créée.en. 1 96Q.par.le.VENEZUELA et les principaux producteurs du Moyen-Orient pqur paire Pace à la baisse des "prix- • postés" du pétrole brut des année? .1.959-1 960.
Son siège qui était à Genève .pendant ses
.premières années
d'existence a été transPéré à VIENNE dans.le courant de l'année 1965»
Cette institution est gérée par un Conseil des Gouverneurs
nommés par châcun des pays membres, un secrétariat général, et une
cour de justice.
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INTRODUCTION
Les hydrocarbures constituent la première source mondiale d'énergie,
ils
contribuent pour plus de 60% de la productionmondiale d'énergie durant ces dernières années
(
1 9.69-1$70)
. Lespays industrialisés consomment de plus en plus cette fortne d'énergie
aux dépens de l'électricité hydraulique et du charbon surtout. Ces
derniers dépendent donc, en partie, du pétrole et. gaz naturel, nécessaires à leur développement et à leur expansion industrielle.
Or les pays développés d'Europe Occidentale et le Japon ne produisent
pas grand chose. S'ils consomment 60% de la production mondiale, ils
n'en produisent que quelque 2 ou 3%
^-e consommation.
Au contraire, les pays en voie de développement produisent plus de la moitié
(55%)
de la production mondiale .ne consommentque quelques maigres pourcentages.
Cette "interdépendance" se trouve encore accentuée par la position géographique des réserves connues jusqu'à nos jours. En effet, les pays du Moyen-Orient, à eux .seuls, récèlent
59%
desréserves mondiales, les USA : 17%, l'URSS : 10%, l'Afrique : 10%,
le Vénézuéla : 3%, etc...
Les résolutions prises à Genève en 1964, lors de la réunion
de la CNUCED
(la
Conférence des Nations Unies pour le Commerce etle
Développement),
n'a pas donné toute l'importance voulue au problème des hydrocarbures. Pourtant ces derniers suscitent descourants d'échanges importants.
1
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Plus de la moitié des produits pétroliers consommés dans le monde proviennent des pays en voie de développement. Ces pays sont le Vénézuéla, 11Arabie-Séoudite, le Koweit, la Libye, l'Iran, l'Irak, l'Algérie, l'Indpnésië, le"Nigéria etc... Tous ces pays se sont
regroupés au sein de l'OPEP
(l'Organisation
des pays exportateurs depétrole),
dont le but est de faire ""triompher" et de "sauvegarder"leurs intérêts pétroliers. Parmi les pays africains, l'Algérie, la Libye.et le Nigéria y adhèrent; le Gabon n'en fait pas encore partie.
Les exportations pétrolières couvrent 90 à 99% des recettes
d'exportations des pays du Moyen-Orient et de la
Libye; 75% des exportations
algériennes, 60% des exportations du Nigéria et 30% pour le Gabon.
Les sociétés étrangères
(en
général des monopoles d'exploita¬tion)
constituent parfois à l'intérieur des économies des paysproducteurs et exportateurs de pétrole brut, de véritables "enclaves", prolongements directs des économies des pays industrialisés du CENTRE, échappant ainsi aux dispositions législatives qui régissent le
fonctionnement de l'économie locale. Nous assistons alors au dévelop¬
pement et à la coexistence dé deux secteurs non contemporains,pour reprendre une expression du sociologue argentin Gino GEFMANI.
Les échanges pétroliers représentent, en volume comme en valeur, 50% environ des échanges extérieurs des pays du Tiers-Monde.
Comme nous essaierons de le montrer dans cette étude, le taux de croissance du secteur pétrolier est limité par la progression de
la demande mondiale. Il n'a aucun effet d'entraînement sur les autres activités économiques nationales qui pourraient éventuellement servir
de base pour le décollage à ces pays.
/
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Or, jusqu'à présent, comme l'écrit A.K. CAIRNCROSS, "exporter
le pétrole, c'est se défaire du "patrimoine national. Les mines et les plantations qui alimentent les marchés étrangers n'ont que trop de
chances d'etre administrées par des directeurs étrangers et exploitées par les ouvriers immigrés pour le compte d'actionnaires étrangers
et à l'aide d'équipements et matières d'origine étrangère, si bien qu'elles constituent une intrusion de la part d'une autre économie plutôt qu'une partie intégrante du système économique du pays
sous-développè. Les gains peuvent s'écouler vers l'extérieur ..."
(1)
Toutes les activités en aval de ce secteur sont situées dans les pays du CENTRE, Dans la. PERIPHERIE, les sociétés pétrolières
internationales ne s'intéressent qu'à la recherche, à l'exploitation
et à l'exploration. Elles investissent très peu dans le domaine du raffinage et de la pétrochimie dans ces derniers pays. Cette indus¬
trie, qui exige beaucoup de. capitaux au départ, a un très faible
coefficient d'emplois. Elle exige une main-d'oeuvre très qualifiée
et spécialisée. Généralement, cette dernière est formée' essentiellement d'expatriés. Les nationaux sont employés comme employés de bureau
ou manoeuvres. Leur nombre ne dépasse pas une dizaine de milliers.
Le coefficient de capital de ce secteur est inférieur à 1, alors qu'il est en moyenne de 4 pour l'ensemble de l'économie nationale.
Si les accords de Caracas
(Décembre 1970),
de Téhéran(février 1971)
et de Tripoli(avril 1971),
ont résolu unepartie
des problèmes des pays membres de l'OPEP, d'autres se posent encore
avec une grande acuité : la participation des pays hôtes au capital des
sociétés concessionnaires, la récupération des richesses nationales,
etc...
(ï)
A.K.CAIRNCROSS
: "Les ressorts du développement économique".Tendances actuelles - Londres, 1969, p. 91.
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En Algérie, les intérêts des sociétés pétrolières françaises
ont été nationalisés le 24 février 1971. Ce qui a entraîné une chute
dé la production de moins de 22% par rapport à l'année précédente.
Au Nigéria, une guerre civile qui a duré près de trois années
(1967-1969)
a gravement perturbé l'appareil de production durant cette période. Les activités ont très bien repris depuis l'année 1970.En Libye, depuis le renversement de la monarchie en septembre 1969, le nouveau régime entend définir de nouveaux rapports écono¬
miques avec les sociétés pétrolières ayant des activités en Libye,
en nationalisant les intérêts de la B.P. en décembre 1971 et les circuits de distribution des produits pétroliers raffinés en 1970.
Au Gabon, toutes les activités pétrolières sont sous le contrôle direct des sociétés étrangères.
Hormis l'Algérie, aucun des pays cités ci-dessus ne planifie
les investissements, les activités d'exploration et d'exploitation
des compagnies pétrolières. Ce sont elles
(les
sociétéspétrolières)
qui élaborent et exécutent leurs propres plans. Les planificationsnationales n'englobent pas le secteur pétrolier.
Dans cette étude, nous étudierons aussi les éléments cons¬
titutifs des coûts de production, les coûts de transport par
pipelines, l'évolution des prix affichés et du système fiscal de chaque pays que nous avons retenu pour notre travail et l'impact
du secteur pétrolier sur l'ensemble de l'économie nationale. En dernière analyse, nous nous pencherons sur la répercussion de
1'-inflation mondiale sur les prix du pétrole brut et les revenus des pays producteurs et exportateurs des hydrocarbures.
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Le
pétrole
estle
"produit clefdu XXe siècle, il est l'enjeu de
la lutte des grandes compagnies capitalistes et des Etats."
François Perroux. L'Anglo-Iranian Company et les effets de domination
Economies et Sociétés - Tome II -
N° 9. Sept . 1968, p.,1733.
♦
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CHAPITRE I
La place des activités pétrolières de l'Algérie, de la Libye, du Nigeria et du Gabon par rapport à l'ensemble du continent africain
et du reste du monde.
- Préambule
- Introduction
1 - Les réserves pétrolières mondiales et leur situation géo¬
graphique.
2 - Les réserves mondiales de gaz naturel et leur situation géographique.
3 - La place de l'Afrique dans la production mondiale de pétrole
brut.
4 - L'évolution de la production de pétrole brut de l'Algérie,
de la Libye, du Nigéria et du Gabon de 1960 à 1970.
5 - L'évolution de l'offre et de la demande mondiale du pétrole
brut de 1950 à 1970.
6 - La consommation mondiale : Horizon 2.025.
7 - Les prix comparés du Fuel, de l'énergie nucléaire, du gaz naturel et du charbon.
8 - Les capacités de raffinage en Afrique et dans le Monde.
9 - Comparaison des productions, raffinage et consommation par
région et en f du total mondial en 1968.
10 - La répartition géographique des immobilisations dans l'industrie pétrolière.
11 - Les transports maritimes des hydrocarbures dans le monde.
12 - La rentabilité des investissements dans le secteur pétrolier.
- Conclusion.
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Page 17
P R E à -Ii -B U L E ' -
Des quatre phases principales de l'industrie pétrolière, qui sont les suivantes :
1/
La recherche, le forage et la production ;2/
le transport des pays producteurs et exportateurs jusqu'aux pays consommateurs ;3/
Le raffinage et la transformation ;4/
Le stockage et la commercialisation ;Nous nous intéresserons dans ce premier travail uniquement à la première phase, c'est-à-dire à la recherche, au forage et à la
production dans les pays producteurs et exportateurs de cette
matière première qui est contrôlée à 100/Í par les sociétés pétrolières internationales. Les revenus, les amortissements et les fonds de
reconstitution de gisements tirés par ces dernières vont s'investir
de plus en plus dans les pays de l'hémisphère Nord, dans le dévelop¬
pement de l'énergie atomique, dans la pétrochimie et dans d'autres
secteurs économiques des pays du CENTRE.
Les trois autres activités feront l'objet de recherche
de la deuxième partie.
*
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INTRODUCTION
Dans le domaine des hydrocarbures, il n'existe pas de
marché mondial unique et intégré.
J. J --sir.;'>.!lr.X- 'i .C - ■
Réellement, il existe trois grands ensembles :
1, Le Marché
Américain,
qui produit plus de 550 millions de tonnespar an et qui consomme 750
millions
de tonnes en moyenneannuelle,
est retranché sur lui-même depuis les années 1930, derrière les contingentements des importations et la
protection de
sesréserves
stratégiques. Ce marché est
contrôlé
par desGrandes Sociétés
Internationales.
2, Le Marché Soviétique'
ei:
Spécialiste, qui estentièrement nationa¬
lisé et contrôlé par des organismes étatiques et
nationaux'et qui
produit quelque 400 millions de tonnes par an.3, Le Marché dit "Libre", qui englobe l'Europe Occidentale et le
reste des pays producteurs d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine,
et qui représente plus de 60% du commerce mondial, demeure large¬
ment soumis au contrôle et à l'arbitrage des grandes compagnies pétrolières internationales. C'est dans cette troisième zone que l'on retrouve les pays africains producteurs et exportateurs de pétrole brut.
Dans cette première partie, nous essayerons d'étudier
successivement :
1. Les réserves pétrolières mondiales et leur situation géographique.
2. Les réserves mondiales de Gaz Natural et leur situatinn géographique,
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Page 19
3. La place dé l'Afrique
dans la
production mondiale de pétrole "brut.4. L'évolution de la production de pétrole brut et de gaz
naturel
de l'Algérie, de la Libye, du Nigéria et du Gabon.
5. L'évolution de l'offre et de la demande
mondiales du pétrole
brut de 1950 à 1970.
6. La consommation mondiale : horizon 2 .000 et ,2,.025... . . .
7. Les capacités de raffinage en
Afrique'en'1970
8. Comparaison des productions,
raffinages
etconsommations
par région et en % du total mondial en1968.
9. La répartition géographique des
immobilisation^ dans l'industrie
pétrolière,
(1)
Les réserves pétrolières mondialeset leur situjufcion
géographique
En 1970, les réserves mondiales sont évaluées
à
plusde 100 milliards de tonnes.
Les réserves africaines représentent
10%
des réservesmondiales,
Le Moyen-Orient à lui-seul, renferme
50%
de ces dernières.Au rythme de la production
(1970-1971),
dans 25 ans,les réserves mises à jour jusqu'à cette date seront
totalement épuisées en Afrique.
Géographiquement, les réserves mondiales se répartissent
ainsi
:IDEP/ET/R/2429
' Page 20Tableau N° 1
Les réserves pétrolières mondiales
Pays óu Région en %
Algérie 1,3
Libye 4,5
Egypte 0,5
Gabon-Congo 0,8
Moyen-Orient 49,1
U.R.S.S 11,0
Indonésie. 1,7
Australie 0,2
Mer du Nord 0,4
Amérique Latine 6, 8
U.S.A 17,1
Reste du monde 6,6
TOTAL 100 %
Selon plusieurs sources et recoupements.
Nous remarquons que les pays dits
"sous-développés"
ronferm-ent70% des réserves mondiales.
Au niveau mondial, le Rapport des Réserves mises à jour jusqu'en 1964 sur la production, en années de production, s'établit
de la façon suivante :
>
*
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Page 21
Tableau N° 2
Réserves mondiales et production
Monde U.S.A. Venezuela Moyen- Orient
Afrique
1. Réserve 1964 :
En milliards de tonnes... 72 5,2 2,0 44,5 7,3
En % du total mondial .... 100 7,2 2,8 61,8 10, 1
2. Production :
En millions de tonnes.... 2 134 510 187 634 231
En % du total mondial.,.. 100 24 8 30 11
3. Rapport 1/2 en Années : de -.reduction.
[ - —
34 10 11 70 32
i—
Source : ETIENNE DALEMONT : "Le PETROLE". P.U.F., col. Que sais-je?
ed. 1971, p. 122.
Pour le monde entier, le rapport RESERVES sur PRODUCTION
en Années de production n'est plus que de 34.
Le Moyen-Orient, dont le Rapport est plus élevé : 70, n'a
pas encore dit son dernier mot. Les dé ouvertes sont très encou¬
rageantes et ses réserves ne font qu'augmenter d'année en année.
Ce sont les réserves des U.S.A.
(sans l'Alaska)
et du Vénézuéla qui sont alarmantes. Leur durée de vie, au rythme de la production actuelle, n'est plus que de 10 à 13 années de production.s/.- • page
22
PBOBBOTIOH ,HOIÎDIALE BB FSZ^QLX
à®
1859 à 1968
les hesbryes
fus 1968
H torm«!3
(1)
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(2)
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î "Revue
Rresçaiftâ de l*SM*gt
IDEP/ET/R/2429
Page 23
Les Réserves en pétrole de la Libye sont de 4.500 millions de tonnes, de 1 .000 millions de _tonne$..pour. l'Algérie,, de. 600 ..millions de tonnes pour le Nigéria et seulement 50 millions de tonnes pour le Gabon.
Le rapport de la production sur les réserves en 1970, de ces quatre pays s'établit ainsi :
Tableau N° 3
Réserves, Production et nombre d'années d'exploitation
PAYS Réserves en
10^
tonnesProduction
10^ tonnes
Années Nbre
d'exploitation ' Algérie
Libye
1 .000 4.500
5.0 160
20 28
Nigéria 600 50 12
Gabon 50 5 10
Selon diverses sources.
Si la situation, des. réserves, pétrolières, en Afrique est relativement alarmante, comme, l.e. montre..le. tableau N° 3, il ne faut pas oublier que la prospection, e.t la. production, ne. font que commencer
au niveau du continent. Il faut, s.'attendre, .encore, à. une augmentation rapide des réserves africaines, dans. les. années, à. venir, si les capitaux
ne quittent pas l'Afrique pour aller s'investir aux U.S.A., en Mer du Ford, en Europe Occidentale et en Alaska où les coûts de production
sont très élevés.
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Page 24
(2)
Les réserves mondiales de gaz naturel et leur situation géographique :Jusqu'en 1969, les réserves de gaz mondiales mises à jour
sont évaluées à quelque 42.000 milliards de m-,3
O
Elles se répartissent de la façon suivante :
(en
m)
1. Europe de l'Est 1 6.000 Milliards
dont U,-R.S.S ^ 12.000
2. Amérique du Nord 9.800
dont les U.S.A.... 8.000
le Canada 1 .300
3. Le Moyen-Orient • 6.700
dont l'Iran 2.900
4. Afrique 4.500
dont l'Algérie 3.900
5. Europe Occidentale 4.100
dont Pays-Bas 2,3.00
Grande-Bretagne 1 .000
R.F.A 300
France 280
Italie 200
Le marché mondial du gaz naturel n'est pas encore structuré
et organisé. Par rapport aux transactions pétrolières, le marché
international des transactions en matière de gaz naturel n'en est
qu'\ ses débuts.
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Les réserves de gaz, pour l'ensemble de l'Afrique, sont évaluées en '1 970 à T91 .51 6'milliards* de p.c.
(1),
soit 12 à13%
des réserves mondiales qui s'élèvent à 1.588.390 milliards de
p.c.(l)
Tableau W° 4
Réserves en gaz naturel des pays africains
Pays Réserves en 109 de p.c.
Algérie 141 .000
Libye 30.000
Nigéria 6.000
Gabon 7.000
Tunisie 1 .000
Maroc 16
Selon plusieurs sources.
Les quatre pays qui font l'objet de notre travail ici
renferment à eux seuls 99% des réserves africaines.
Au niveau du continent, la consommation de gaz naturel
est pratiquement nulle.
L'Algérie, qui est le premier.producteur.africain de cette énergie, a produit en 1970 quelque 3 milliards dé m3.
Plus de 75% de la production a été'éxportée vers la France
et la Grande-Bretagne.
(1)
1 p.c. =0,0283
m3idep/bt/h/2429
page 2o
(3)
La place de l'Afrique dans la production mondiale de pétrole brut :En 1970, l'ensemble des pays africains ont produit quelque 272 millions dé tonnes, soit 11,7% de la
•
-production,
mondiale,La^production ne cesse de progresser depuis"1950. En effet, le taux de croissance annuelle moyen pour les deux dernières décennies, 1950-196Ô"ei' 1 960--1970, a été respectivement' 'dé 16, 7% 'et'de 34,-5% -contre une moyenne mondiale de 7, 2% 'et 'de•7,:9% pour •les mêmes
périodes. • :
Pour l'année passée,.la production.mondiale s'établissait
ainsi : . . . , . . . .
Tableau N° s ■■■■■■" - La croissance de la production pétrolière mondiale
I
Production Taux deRégion mondiale 0H-.m 0//o croissance
(1 970) 70/69
(en
millionsde
tonnes)'
Amérique 871 , 37,3 3,9%
Moyen-Orient 712 30,5 12,3 %
Afrique 272 11.7 17,7 %
Pays socialistes 393 16,8 -
Europe Occidentale 16 0,7 - 5 %
Extrême-Orient 100 3,0 -
TOTAL
.
2.64 100
Selon plusieurs sources.
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pago 27
Tableau N° 6
La part de production des pays de 1'OPEP : de 1961 à 1970
Production en % Production en millions
de tonnes
1961 1970 1961
!
1970
Algérie
(
1)
1 , 34 2, 02i
15,63
j
47,25Libye
(1 )
0,7 6, 81 0,9 159,2Nigéria
(1 )
0,19 2, 28 2,29 53,42O.P.E.P 39,52 49,40 451,90 1 .154,97
Monde 60,48 50,60 I
j
1 .166,00 2.336,66J
Selon plusieurs sources.
Nous remarquons qu'en 1961, alors que
l'Algérie,
la Libye et le Nigéria ne faisaient pas encorepartie de l'OPEP, leur
production n'était que de2,23%
contre37,29%
pourl'OPEP
et60,48% pour le reste du monde, elle est
passée
en1970 à 11,11%
contre 49,40 pour l'ensemble de l'OPEP et
50,60%
pourle
restedu
monde.
(ï)
En1961, l'Algérie, la Libye et le Nigéria
nefaisaient pas partie
de l'OPEP.
í
issf/EP/H/ 2429
iiPISÍS»
28
Fig. 2 OIL CONCESSIONS IN NIGERIA 31st March1965
OrtMinmg Lease(OMU
I | SheH-BP PetroleumDevelopmentCooiNigeria OilF'"Specting Licence (OPL)
miiiiTIi SAPRAP (Nige/taJ Hd
t: a SheN-BP Petrotvm Oevetcpment Co of Nigeria
L~-'-~~j Nigerian Gull 0»i Company
02 1enr.esseeNigeriatrie f^^ef4aVlAGIP Oil Company Ltd
{Í" MoOrfLlotoiat<o«iNigeria lr»c
fj|*j; AmericanOverseasPetioleum Ltd OilExplorationLicence(OEL)
[TTTTl SAFRM>(N.95<,alU0
'nlernahonal Boundaries;
Regional Boundaries
lught LSchai/l 1968-Cartography G Koch
l. Annual Report of thePetroleum Division fortheyear ended 31 March 1963, foc. cit.
AnnualReport ofthePetroleumDivision 1964/65, loc.cit,p. 13.
i
idsp/et/r/2429
Page 29
t
(4)
L'Evolution de la production de pétrole brut de l'Algérie, de-, laLibye.,
duNigéria
et du Gabon de; 1 960 à 1971 . . < • ... -,r.
: Tableau 11°' 7
Production pétrolière de l'Algérie, de la Libye, du Nigéria et du Gabon : 1 960—7"I
ANNEE .
ALGERIE^ I ' _*
LIBYE '... ' NIGERIA-
GABON
i960 ' 8,5 0,8 . 0,8
1961 ' 15,'d
;
' - 0,7 2,3- ,;. 0,81 962
"
20', 5 ■ ' 8,4 3,3, 0,8
1963 23, 6 ■' 22,0 3,7 0, 9
1964 26, 2 41 ,6 5,9 1,0
1965' ' ?6,0 ' '■'■5838 13, 3"" - - ■ 1 » 3
1966
"
23, r 72,5 20,5 ' 1,51967
'
'' 538,4°
; 83,8 - 15,5 3,5i'96o ' : ' 42, 2 124,5 '6,3 4,6
1969 44,0 • 150,0 26,6 5,°
1970 47, 0 159,0 50,0 . 5,5
1971 36,4 130, 0 • 74,0 ■ 5,8
Selon nós regroupements.
1)
La Libye, qui n'a pas connu, jusqu'en septembre 1970,de crise avec les compagnies pétrolières, a vu sa
production passer de 0,*7 million dë' tonnes en 1961
à 159 millions de tonnes en 1970.
%
9
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Page 3#
2)
L'Algérie a traversé plusieurs crises politiques,1962 : indépendance de l'Algérie; 1965 : longues négo¬
ciations avec les compagnies françaises; 1969-1971 :
crise pétrolière franco-algérienne. Ce qui empêche sa
production de croître très rapidement, ou du moins régulièrement.
3)
Le Nigéria, qui a traversé une longue crise politique interne, a vu sa production croître normalement de1960 jusqu'en 1966, puis décroître très rapidement lors de la guerre civile jusqu'à 6,3 millions de tonnes en
1968, pour remonter jusqu'à 50 millions de tonnes en 1970, et 74 millions en 1971.
4)
Le Gabon dont les réserves pétrolières sont encore très faibles, a une production très marginale par rapport aux autres pays. De 1960 à 1966, sa production est restée stagnante ; elle est passée respectivement de 0,8 millionde tonnes à 1,5 million de tonnes.
C'est pendant la guerre civile du Nigéria que sa pro¬
duction a commencé à croître sensiblement. Elle est
passée de 3,5 millions de tonnes en 1967 à 5,5 millions
de tonnes en 1970, pour atteindre 5,8 millions en 1971.
En matière de gaz naturel, la production mondiale n'a
été que de 1.400 millions de TEC'
(tonne
équivalentcharbon)
en 1970.•ïtoNWPX
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PRODUCTION PETROLIERE DE L.A LlBV£\
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