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Prolongement d’un courant positif quasi-plurisurharmonique

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Academic year: 2022

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(1)

BLAISE PASCAL

Noureddine Ghiloufi et Khalifa Dabbek Prolongement d’un courant positif

quasi-plurisurharmonique Volume 16, no2 (2009), p. 287-304.

<http://ambp.cedram.org/item?id=AMBP_2009__16_2_287_0>

© Annales mathématiques Blaise Pascal, 2009, tous droits réservés.

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Publication éditée par le laboratoire de mathématiques de l’université Blaise-Pascal, UMR 6620 du CNRS

Clermont-Ferrand — France

cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

Centre de diffusion des revues académiques de mathématiques

(2)

Prolongement d’un courant positif quasi-plurisurharmonique

Noureddine Ghiloufi Khalifa Dabbek

Résumé

Le but de cet article est de montrer un résultat de prolongement d’un courant positif, défini en dehors d’un obstacle fermé, dont leddcest dominé par un courant positif fermé de masse localement finie. On étudie divers types d’obstacles : soit un ensemble fermé pluripolaire complet, soit l’ensemble des zéros d’une fonction strictement k-convexe positive. Dans la troisième partie, sous des conditions sur la dimension deHausdorffde l’obstacle, on démontre le prolongement d’un tel courant. On termine par une application sur le prolongement d’un tel courant à travers une variété non Levi-plate. On améliore ainsi des résultats de Dabbek, ElkhadhraetEl Mir.

Extension of a positive quasi-plurisuperharmonic current

Abstract

We prove in this article an extension theorem for a positive current defined outside of a closed set ("obstacle"), such that its ddc is dominated by a closed positive current with locally finite mass. We investigate various types of obstacles : closed complete pluripolar sets, zero sets of strictlyk-convex nonnegative functions.

In the third part, under suitable conditions on theHausdorff’s dimension of the obstacle, we prove the existence of an extension for such a current. We finish with an application to prove the extension of a such current across a non Levi-flat variety. In this way, we improve previous results due toDabbek, Elkhadhraand El Mir.

1. Introduction

Étant donné un ensemble ferméAd’un ouvertΩdeCnetT un courant positif de bidimension(p, p)défini surΩrA. Sous quelles conditions sur

Mots-clés :Fonction plurisousharmonique, Ensemble pluripolaire, Courant positif, Pro- longement, Tranchage.

Classification math. :32U05, 32U40, 32V20.

(3)

A etT peut-on prolongerT sur Ω?

En considérant les courants positifs fermés, Skoda [12] a prouvé qu’un courant positif fermé de masse localement finie se prolonge à travers un ensemble analytique en un courant positif fermé. El Mir [6] a ensuite amélioré ce résultat en considérant comme obstacle un fermé pluripolaire complet. Pour le cas d’une sous variété Cauchy-Riemann, El Mir [6]

a généralisé le résultat de Chirka [1] pour un courant positif fermé. En 1986, El Mir [7] a montré qu’un courant positif fermé de bidimension (p, p) défini en dehors de l’ensemble des zéros d’une fonction strictement k−convexe, avec p≥k+ 1, se prolonge en un courant positif.

Dans ce papier on généralise quelques résultats parmi celles de Dabbek- Elkhadhra-El Mir[4] qui ont eux même amélioré certains résultats de ces auteurs.

Définition 1.1. SoitA un ensemble fermé d’un ouvertΩdeCn. Un cou- rant positifTde bidimension(p, p)surΩrAest ditquasi-plurisurharmonique (quasi-prh) s’il existe un courant positif fermé S de bidimension (p 1, p1)et de masse localement finie au voisinage des points deAtel que ddcT ≤S surΩrA.

On s’interesse au problème de prolongement des courants positifs quasi- prh à travers des différents obstacles. On commence par le cas d’un obs- tacle pluripolaire complet, dans ce cas on a besoin du résultat suivant dû à Dinh etSibony

Théorème 1.2. [5] Soit A un fermé pluripolaire complet d’une variété complexe X. Soit T un courant positif quasi-prh de bidimension(p, p) sur XrA. On suppose que T est de masse localement finie au voisinage des points de A. Alors ddcT est de masse localement finie au voisinage des points de A, de plus le courant dd]cT−ddcTe est positif porté par A. Si de plus T est fermé alors Te est aussi fermé.

2. Cas d’un obstacle fermé pluripolaire complet

Le résultat principal de cette partie est une généralisation aux cou- rants positifs d’un résultat connu sur les ensembles analytiques [1]. Le cas d’un courant positif fermé est démontré parEl Mir-Feki[8], le cas d’un courant négatif plurisousharmonique (S = 0) est démontré par Dabbek,

(4)

ElkhadhraetEl Mir[4], alors que le cas d’un courant positif plurisou- sharmonique (psh) où son ddc est supposé de masse localement finie est démontré par Dabbek[2] (en choisissantS =ddcT).

Théorème 2.1. SoientAun fermé pluripolaire complet d’un ouvertde Cn et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur ΩrA tel que la mesure de HausdorffH2p(Supp T∩A) = 0. AlorsTe existe et est positif quasi-prh suret le courant résiduel dd]cT−ddcTe est positif porté par A.

Démonstration. D’après le théorème 1.2, il suffit de montrer queTeexiste.

En fait, il suffit de montrer queTest de masse localement finie au voisinage de chaque point z0 de Supp T ∩A. Pour cela on a besoin de montrer certains résultats préliminaires.

Proposition 2.2. Soit A un fermé pluripolaire complet d’un ouvertde Cn et soit T un courant positif de bidimension (p, p) sur ΩrA. On suppose qu’il existe un courant positif ferméS de bidimension(p−1, p−1) de masse localement finie au voisinage des points de Avérifiant ddcT ≤S sur ΩrA. Soit v une fonction psh de classe C2, v ≥ −1 surtelle que0 = {z Ω; v(z) < 0} soit relativement compact dans Ω. Pour K un compact de0, on pose cK =sup

z∈K

v(z).

Alors pour tout entier 1≤s≤p et pour toute fonctionu psh de classe C2 sur0 satisfaisant −1≤u <0, il existe une constante δ=δ(u)>0 telle qu’on a :

Z

KrA

T∧(ddcu)p ≤c−sK Z

0rA

T (ddcv)s(ddcu)p−s+δ||S||e L L est un compact decontenant0 dans son intérieur.

Démonstration. Il existe une fonction f psh négative sur Ω0 qui est de classe C sur Ω0 rA telle que A∩0 = {z 0; f(z) = −∞}. Pour λ ∈]0, cK[, ν ∈]0, λ[, m N et suffisamment petit, on pose ϕm(z) = µu(z) + f(z)+mm+1 , ϕm,(z) = max(v(z) + 1, ϕm(z)) où max est le pro- duit de convolution de la fonction(x1, x2)7−→max(x1, x2)avec un noyau régularisant positif sur R2 qui dépend uniquement de||(x1, x2)||. La fonc- tionϕm,est psh de classe C2 surΩ0, de plusϕm, =v+ 1sur un voisinage de ∂Ω0 (Ω0 ∩ {f ≤ −m}. En effet, pour z ∂Ω0 on a v(z) = 0 et

(5)

ϕm(z) = µu(z)

| {z }

≤0

+

<0

z }| { f(z) +m

m+ 1

| {z }

<1

< 1 donc max(ϕm(z), v(z) + 1) = v(z) + 1.

Pour z∈0∩ {f ≤ −m}, ϕm(z) =µu(z) +f(z) +m m+ 1

| {z }

≤0

≤µu(z)

| {z }

<0

<1 +v(z)

| {z }

≥0

donc max(ϕm(z), v(z) + 1) =v(z) + 1.

Considérons l’ouvert Ω0m := Ω0∩ {f >−m}alors Z

0m

T (ddcu)p−s(ddcϕm,)s−1∧ddcm,(v+ 1))

= Z

0m

ddcT∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s−1m,(v+ 1))

Z

0m

S∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s−1m,(v+ 1)).

Donc Z

0m

T∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s

Z

0m

T∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s−1∧ddcv +

Z

0m

S∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s−1m,(v+ 1)).

Par récurrence on a Z

0m

T∧(ddcu)p−s(ddcϕm,)s

Z

0m

T (ddcu)p−s(ddcv)s

+ Z

0m

S∧(ddcu)p−sm,(v+ 1))

s

X

j=1

(ddcϕm,)s−j (ddcv)j

Z

0m

T (ddcu)p−s(ddcv)s +

Z

0m

S∧(ddcu)p−sm,(v+ 1))(ddcm,+v))s. (2.1)

(6)

CommeΩ0⊂LLest un compact deΩ, que toutes les fonctions sont C2 et que S est positif fermé alors d’après l’inégalité de Chern-Levine- Nirenberg, il existe une constante δ1 =δ1(||u||∞(L), ||v||∞(L)) telle que

Z

0m

S∧(ddcu)p−sm,(v+ 1))(ddcm,+v))s≤δ1||S||e L. (2.2) Soit R > 0 un réel et KR = {z K; f(z) ≥ −R}; pour m R, on a KR0met pour toutz∈KRon aϕm(z) =µ u(z)

| {z }

≥ −1

+f(z)+mm+1 ≥ −µ+m−Rm+1.

Or m−Rm+1−µ= 1−λ+h(λ−µ)−1+Rm+1iet il existem0 Ntel que pour tout m ≥m0 on a 1+Rm+1 < λ−µ. D’où pourm≥m0, ϕm(z)>1−λ. Puisque v ≤ −cK sur KR, on obtient v+ 11−cK 1−λet donc ϕm, ≡ϕm sur un voisinage de KR. De plus d’après les inégalités (2.1) et (2.2)

Z

KR

T∧(ddcu)p−s(ddcϕm)s Z

0m

T∧(ddcu)p−s(ddcv)s+δ1||S||e L. Remarquons que ddcϕm = µddcu+m+11 ddcf µddcu donc (ddcϕm)s µs(ddcu)s et par suite

µs Z

KR

T∧(ddcu)p Z

0m

T∧(ddcu)p−s(ddcv)s+δ1||S||e L. CommeΩ0m 0rA, alors

µs Z

KR

T∧(ddcu)p Z

0rA

T∧(ddcu)p−s(ddcv)s+δ1||S||e L. Lorsque R→+∞ etµ→cK,

csK Z

KrA

T∧(ddcu)p Z

0rA

T∧(ddcu)p−s(ddcv)s+δ1||S||e L. Dans toute la suite Bk représente la boule unité de Ck.

Proposition 2.3. SoientA un fermé pluripolaire complet de Bk×Bn−k de Cn et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur Bk × Bn−krA. On suppose que pourk≤p < n, on a :

a) Il existe 0≤r <1 pour lequelT est de masse localement finie au voisinage des points de l’ensemble{(z0, z00)Bk×Bn−k; |z00|> r}.

b) T∧(ddc|z0|2)k est de masse localement finie sur Bk×Bn−k.

(7)

Alors Te existe et est positif quasi-prh sur Bk×Bn−k. Démonstration.

Quitte à considérer T∧βp−k On peut supposer que k=p. Pourr < a <

t <1, on pose v(z) =max(|z0|2−t2, 1

t2−a2(|z00|2−t2)). La fonctionv est psh, Cet vérifie −1≤v <0danstBk×tBn−ketv≡ |z0|2−t2 dans {|z00| ≤a}.

Z

(tBk×tBn−k)rA

T∧(ddcv)k = Z

(tBk)×{|z00|<a}rA

T∧(ddc|z0|2)k +

Z

(tBk)×{a≤|z00|<t}rA

T∧(ddcv)k D’après les hypothèses a) et b), les termes à droite de cette égalité sont finis. SoientKun compact detBk×tBn−ketSle courant positif fermé de bidimension(p−1, p−1)de masse localement finie au voisinage des points de AvérifiantddcT ≤S sur Bk×Bn−krA. En appliquant la proposition 2.2 avec T, u = |z|2−t2, v = v et L = t0Bk×t0Bn−kt < t0 < 1 on aura

0 Z

KrA

T ∧βp ≤c−pK Z

tBk×tBn−krA

T∧(ddcv)p+δ||S||e L<+∞.

Par suiteT est de masse localement finie au voisinage des points deA.

Proposition 2.4. Soient A un ensemble fermé pluripolaire complet de Bk ×Bn−k et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur Bk×Bn−krA. On suppose que pourk≤p < n, on a :

a) Il existe 0≤r <1 pour lequelT est de masse localement finie au voisinage des points de l’ensemble{(z0, z00)Bk×Bn−k, |z00|> r}.

b) Il existe un ouvert O ⊂ Bk tel que T (ddc|z0|2)k soit de masse localement finie sur O ×Bn−k.

Alors Te existe et est positif quasi-prh sur Bk×Bn−k.

Démonstration. Sans perte de généralité, on peut supposer quep=k. Par application de la proposition 2.3 sur l’ouvert O ×Bn−k, T est de masse localement finie sur O ×Bn−k. On fixe deux réels r < a < t < 1 et on considère une fonction psh vde classe C surBk×Bn−ktelle que(ddcv)k soit portée par O et−1≤v <0.

(8)

On pose v(z) =maxv,t2−a1 2(|z00|2−t2))où π est la projection cano- nique de Cn surCk. Puisque−1≤v<0surtBk×tBn−k etv ≡πv sur {|z00|< a} on obtient

Z

(tBk×tBn−k)rA

T (ddcv)p

= Z

(tBk)×{|z00|<a}rA

T∧(ddcv))p+ Z

(tBk)×{a≤|z00|<t}rA

T∧(ddcv)p. Or(ddcv))pest portée parO ×Bn−k etT est de masse localement finie sur O ×Bn−k, donc la première intégrale du membre droit de la dernière égalité est finie. Par la condition a), la deuxième intégrale est aussi finie ; alors par la proposition 2.2, pour K compact de tBk×tBn−k et L un compact de Bk×Bn−k contenanttBk×tBn−k dans son intérieur,

Z

KrA

T ∧βp ≤c−pK Z

(tBk×tBn−k)rA

T∧(ddcv)p+δ||S||e L

S est le courant positif fermé de bidimension (p1, p1) de masse localement finie au voisinage des points de A vérifiant ddcT S sur Bk×Bn−krA. D’où l’existence deTe. Suite de la démonstration du théorème 2.1. On va montrer que T est de masse localement finie au voisinage de chaque point z0 ∈A. Sans perte de généralité, on peut supposer que z0 est l’origine. Puisque H2p(Supp T A) = 0, il existe un système de coordonnées et un ouvert Bp×Bn−p Cp ×Cn−p, tels que (Supp T ∩A)∩(Bp ×∂Bn−p) = ∅. Par conséquent l’application π : (Supp T ∩A)∩(Bp×Bn−p) −→ Bp est propre. Comme π(Supp T ∩A) est un fermé de mesure de Lebesgue nulle dans Bp, on peut trouver un ouvert O ⊂ Bp rπ(Supp T ∩A). Et par suite T est de masse localement finie dans O ×Bn−p. Donc T vérifie les conditions de la proposition 2.4, d’où Te existe et d’après le Théorème 1.2, le courant dd]cT −ddcTe est positif porté par A. On a Se≥dd]cT. Donc ddcTe ≤Se or d’après El Mir[6] Se est fermé, ce qui prouve queTe est quasi-prh.

Comme consequence du théorème 2.1 on démontre le théorème suivant qui généralise des résultats, de Siu [11] pour les courants positifs fermés, de Dabbek-Elkhadhra-El Mir[4] pour les courants négatifs psh et de Dabbek [2] pour un courant positif pshT tel quedd]cT existe.

(9)

Théorème 2.5. Soient A un ensemble analytique irréductible de dimen- sion complexe p d’un ouvertde Cn et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur ΩrA tel que T soit de masse localement finie au voisinage d’un point z0 ∈A. AlorsTe existe et est positif et le courant résiduel dd]cT−ddcTe est positif porté parA.

Démonstration. Notons Ae = {z Reg(A); T est de masse localement finie au voisinage du point z}. Il est clair queAeest un ouvert non vide de Reg(A). De plus,Aeest fermé. En effet, soit(aj)j∈Nune suite de points de Aequi converge vers un pointa∈Reg(A)(on suppose quea= 0). Il existe un système de coordonnées (z1, ..., zn) et un ouvert rBp×rBn−p tels que Reg(A)∩(rBp×rBn−p) = {zp+1 =.. =zn = 0}. Comme aj −→ a = 0 il existe j0 tel que aj0 ∈rBp×rBn−p. OrT est de masse localement finie au voisinage deaj0, doncT satisfait aux hypothèses de la proposition 2.4.

D’où T est de masse localement finie au voisinage des points de rBp × rBn−p, c’est à dire que a Ae et par suite Ae est un fermé de Reg(A).

CommeReg(A)est connexe, on a Ae=Reg(A). De plus H2p−1(Supp T Sing(A)) = 0, le théorème 2.1 implique queT est de masse localement finie au voisinage des points de Sing(A), donc Te existe et le courant résiduel

dd]cT−ddcTe est positif porté parA.

Si on note parSle courant positif fermé de la définition qui domineddcT alors Se n’est pas nécessairement fermé, donc Te peut être non quasi-prh.

3. Cas des zéros d’une fonction strictement k−convexe Définition 3.1. Soituune fonction continue à valeurs réelles définie dans un ouvertΩdeCn. On dit queuest strictementk-convexe surΩs’il existe une (1,1)-forme ω continue sur Ω et admettant en chaque point (n−k) valeurs propres strictement positives telle que le courant ddcu−ω soit positif dans Ω.

Lemme 3.2. [7] Soient u une fonction strictement k-convexe dans un ouvertdeCnet γ une(1,1)−forme positive à coefficients continus dans Ω. Alors pour tout z Ω, il existe un voisinage Vz de z danset une fonction f strictement psh de classeCdansVz telle queddcu∧(ddcf)k γk+1 soit positif dansVz.

(10)

La démonstration du résultat principal de cette section (Théorème 3.5) est basée sur la proposition suivante

Proposition 3.3. Soit u une fonction strictement k-convexe sur un ou- vertde Cn. Pour c R, on posec = {z Ω; u(z) c}. Soit T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur ΩrΩc.

Si p≥k+ 1 alors T se prolonge en un courant de masse localement finie au voisinage des points dec.

On retrouve le résultat d’El Mir[7] (pour les courants positifs fermés).

Démonstration. Il suffit de prolonger T au voisinage des points de ∂Ωc. Soitz0Ωtel queu(z0) =c. Montrons qu’il existeW un voisinage ouvert de z0 tel que l’intégrale

Z

Wr

c+ 2s

T∧βp soit bornée indépendamment de s. Par hypothèse, il existe un système de coordonnées, un voisinage ouvert V de z0 etλ >0tels que

ddcu+ λ 2

k

X

j=1

idzj∧dzj2

n

X

j=k+1

idzj∧dzj

soit un courant positif sur V. Soit r > 0 tel que B(z0, r) V et χ une fonction de classe C sur Ω telle que χ = 0 sur B(z0,r2) et χ = −1 sur ΩrB(z0,23r). Pour δ > 0 suffisamment petit, on pose v = u+δχ.

Choisissonsεssuffisamment petit tel que la suite régularisantevs=v∗ρεs

vérifie 0≤v−vs 1 s et ddcvs+λ

k

X

j=1

idzj ∧dzj

n

X

j=k+1

idzj∧dzj

soit une forme positive pour tout s. D’après le lemme précédent ddcvs αk−βk+1 0, avec α = ddcf. Or f est strictement psh, donc il existe une constante τ >0telle queτ αp−(k+1)≥βp−(k+1). Quitte à remplacer f par c.f on a ddcvs∧αp−1−βp 0, donc T ∧βp ≤T∧ddcvs∧αp−1 sur V rΩc.

Soit (hs)s une suite de fonctions convexes, croissantes et positives telle que

0sup(t−c,0)−hs(t) 1s ∀s∈N, ∀t∈R

h0s(t) = 1 pour t≥c+1s.

(11)

Posons us =hs◦vs.

Alorsddcus∧αp−1= (h0s◦vs)ddcvs∧αp−1+2(h00s◦vs)i∂vs∧∂vs∧αp−1. Pour a∈B(z0,r2)rΩc+2

s, vs(a)≥v(a)−1s =u(a)− 1s ≥c+2s 1s =c+1s. Donc sur B(z0,r2)rΩc+2

s

, on a h0s◦vs = 1 et h00s ◦vs = 0 ce qui donne ddcus∧αp−1 = ddcvs∧αp−1 ≥βp. De plus us s’annule sur un voisinage Us de Ωc qui dépend des.

Soitgune fonction de classeC, à support compact dansΩrΩc telle que Us∩Suppg6=∅avec0≤g≤1,g≡1sur un voisinage de∂B(z0, r)∩Suppg et s’annulant surB(z0,23r)∩Supp g. PosonsTε=T∗ρε,Br =B(z0, r) et W =Br

2, alors Z

Wr

c+ 2s

T∧βp lim

ε→0

Z

Br

Tε∧ddcus∧αp−1

D’autre part, on a Z

Br

Tε∧ddcus∧αp−1= Z

Br

Tε∧ddc(gus+ (1−g)us)∧αp−1

= Z

Br

Tε∧ddc(gus)∧αp−1 +

Z

Br

(1−g)usddcTε∧αp−1

Z

Br

Tε∧ddc(gus)∧αp−1 +

Z

Br

(1−g)usSε∧αp−1 La suite (gus)s converge uniformément versg(v−c).

Il en résulte que Z

Br

Tε∧ddc(gus) ∧αp−1 est finie ; car g est nulle au voisinage de l’obstacle. De plus

Z

Br

(1−g)usSε∧αp−1 est bornée car Se existe. Donc

Z

Br

Tε∧ddcus∧αp−1 est bornée indépendamment de εet de s. D’où T est de masse localement finie sur W rΩc. Corollaire 3.4. Soitu une fonction strictement psh positive de classe C2 sur un ouvertde Cn. Pour a R, on note Ba ={z Ω; u(z) < a}.

Soient 0≤s < r et 0< δ < r−s tels que Br+δ ={z∈Ω; u(z)< r+δ}

soit relativement compact danset T un courant positif de bidimension

(12)

(p, p) sur ΩrBs. On suppose qu’il existe un courant positif fermé S de bidimension (p1, p1) et de masse localement finie au voisinage des points de A vérifiant ddcT ≤S sur ΩrBs. Alors il existe c1 >0, c2 >0 tels que

Z

BrrBs

T∧(ddcu)p ≤c1

Z

C(r−δ,r+δ)

T∧(ddcu)p+c2||u||p∞(L)||S||e L C(r−δ, r+δ) ={z∈Ω; r−δ < u(z)< r+δ}, L=Br+δ. En particulier, si u(z) =|z|2 alors

||T||BrrBs ≤c1||T||C(r−δ,r+δ)+c2||u||p∞(L)||S||e L.

Ce corollaire sera utile pour la preuve du théorème 5.2. Notons que ce résultat est démontré dans [4] pour un courant négatif psh.

Démonstration. Posonsu1

m(z) = max(u(z)m1 −s,0)etΨm=u1

m∗ρεm. Pourεmsuffisamment petit on addcΨm dd2cu sur{z∈Ω; u(z)> m2 +s}

donc 1 2 Z

C(2

m+s,r)

T∧(ddcu)p lim

ε→0

Z

Br

Tε∧ddcΨm(ddcu)p−1.

Par une démonstration analogue à celle de la proposition 3.3, en choisissant g∈D(C(r−δ, r+δ)), 0≤g≤1,g= 1sur un voisinage deC(rδ2, r+2δ), la suite (gΨm)m converge vers g(u−s)pour la topologie C2.

Z

Br

Tε∧ddcm)(ddcu)p−1

= Z

Br

Tε∧ddc(gΨm+ (1−g)Ψm)(ddcu)p−1

= Z

Br

Tε∧ddc(gΨm)(ddcu)p−1+ Z

Br

(1−g)ΨmddcTε(ddcu)p−1

Z

Br

Tε∧ddc(gΨm)(ddcu)p−1+ Z

Br

(1−g)ΨmSε(ddcu)p−1.

Comme g est nulle sur un voisinage de Bs alors Z

Br

Tε ∧ddc(gΨm) (ddcu)p−1 est bornée. Par l’inégalité de Chern-Levin-Nirenberg, il existec1>0, c2 >0 indépendantes dem et de ε, telles que

Z

Br

Tε∧ddcΨm(ddcu)p−1≤c1

Z

Supp g

T∧(ddcu)p+c2||u||p∞(L)||S||e L.

(13)

En tendant mvers l’infinie, il suit que Z

BrrBs

T∧(ddcu)p≤C Z

Supp g

T∧

(ddcu)p+c2||u||p∞(L)||S||e L. Théorème 3.5. Soientu une fonction positive strictement k-convexe sur un ouvertde Cn, A = u−1({0}) et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur ΩrA.

Si p≥k+ 1 alors Te existe.

Si p≥k+ 2 et u est de classe C2, alors ddcTe=dd]cT.

Remarque 3.6. Si de plusp≥k+ 3alors d’aprèsEl Mir [7],Se est fermé et donc Te est quasi-prh.

Démonstration. Sip≥k+ 1alors d’après la proposition 3.3,Te existe. On suppose que p≥k+ 2 etu est de classeC2 surΩ. Comme S−ddcT 0 est fermé de dimension p−1 sur ΩrA et p−1 k+ 1 alors d’après le premier cas, S^−ddcT existe, c’est à dire que dd]cT existe. D’après [4,

theorem 4], on a ddcTe=dd]cT.

Corollaire 3.7. Soientun ouvert de Cn et A une variété Cauchy- Riemann de classe C1 danstelle que dimCRA =k. Soit T un courant positif quasi-psh de bidimension (p, p) sur ΩrA.

Si p≥k+ 1 alors Te existe et est positif sur Ω.

Si de plus p k+ 2 alors ddcTe = dd]cT et il existe une suite (%s)s de classe C, nulle sur un voisinage deA, et qui converge uniformément sur tout compact de ΩrA vers1lrA telle que dTe= lim

s→+∞%sdT. On retrouve le résultat de [4] pour un courant négatif psh.

Démonstration. Localement, il existe une fonction positive u, strictement k-convexe de classeC2 telle que A =u−1({0}). Il suffit donc d’appliquer le théorème 3.5 pour avoir le résultat. L’existence de la suite (%s)s a été prouvé dans la demonstration de [4, theorem 4].

Corollaire 3.8. SoientK un compact pluripolaire complet d’un ouvertde Cn et T un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p) sur ΩrK.

Si p≥1 alors Te existe et est positif.

Si p≥2alorsTe est quasi-prh et le courant résidueldd]cT−ddcTe est positif porté par K.

(14)

Ce corollaire nous permet, dans le cas d’un obstacle compact pluripo- laire complet, de s’affranchir de l’hypothèse sur la dimension de Haus- dorff de l’obstacle (qui est essentiel) dans le théorème 2.1. En fait, El Mir dans [6], a donné un exemple d’un compact pluripolaire complet de dimension de Hausdorff assez grande.

Démonstration. D’après El Mir[6], il existe un ensemble Ω0 strictement pseudoconvexe de Cn tel que K 0 ⊂⊂ Ω, et une fonctionu négative, psh sur Ω0 telle que eu soit continue et K = {z 0; u(z) = −∞}.

Soit ϕune fonction continue, strictement psh exhaustive sur Ω0. On pose c= sup

z∈K

ϕ(z) et on considère la suite : us= supϕ−c−1

s, e1su+|z|2 1 s, 0

Posons Ks = {z 0; us(z) = 0}. Comme dans la démonstration de la proposition 3.3, on montre qu’il existe une constante c > 0 telle que

||T||0rKs < cpour tout entiers, doncTeexiste. D’après le théorème 3.5, le courant résidueldd]cT−ddcTeest positif et porté parK. OrSeest fermé (K est fermé pluripolaire complet, on applique [6]) doncTe est quasi-prh.

4. Cas d’un obstacle fermé

Dans cette section on considère le cas général, un obstacle fermé, et sous des hypothèses sur sa dimension de Hausdorff on arrive à prolonger un courant positif quasi-prh.

Théorème 4.1. SoientAun fermé d’un ouvertdeCn etT un courant positif quasi-prh de bidimension (p, p)sur ΩrA tels queH2p−2(Supp T A)soit localement finie. AlorsTe existe suret le courant résidueldd]cT− ddcTe est positif porté par A. En outre, si H2p−2(Supp T ∩A) = 0 alors dd]cT =ddcTe.

On retrouve le résultat de Dabbek-Elkhadhra-ElMir (courant né- gatif psh).

Démonstration. Le problème est local au voisinage des points deSupp T∩ A, donc on suppose que l’origine 0∈Supp T ∩A. On a H2p−1(Supp T A) = 0, d’après Shiffman [10], il existe un système de coordonnées tel que pour toute projection πI : Cn Cp−1, πI(z) = (zi1, ..., zip−1), où

(15)

I = (i1, .., ip−1) est un multi-indice strictement croissant, on a πI−1({0} ∩ (Supp T A)) = {0} et si Bp−1 × Bn−p+1 Cp−1 × Cn−p+1, alors (Bp−1×∂Bn−p+1)(Supp T ∩A) =∅.

Soit δ > 0 tel que {Bp−1 ×Bn−p+1(1−δ,1 +δ)} ∩(A∩Supp T) = ∅.

Pour z0 ∈Bp−1, on note Az0 = (Supp T ∩A)∩({z0} ×Bn−p+1). Comme H2p−2(Supp T ∩A) est localement finie, d’après Shiffman [10], Az0 est un ensemble discret pour presque toutz0. Sans perte de généralité on peut supposer queAz0 ={(z0,0)}.T estC−normal surΩrAdonc il estC−plat sur ΩrA.

La tranche T, πI, z0 existe et est un courant positif quasi-prh de bidi- mension(1,1)surΩrAz0 porté par{z0} ×Bn−p+1. SoitK un compact de Bp−1×Bn−p+1. Montrons que

Z

KrA

T∧πIβ0p−1∧βest finie. En appliquant le corollaire 3.4 avec T, πI, z0 , il existec1, c2 >0 telles que

Z

Bn−p+1((z0,0),1)rAz0

T, πI, z0 ∧β

≤c1

Z

Bn−p+1(1−δ,1+δ)

T, πI, z0 ∧β+c2khS, πI, z0 ikL

L= (1 +δ)Bn−p+1. Par application de la formule de tranchage, Z

KrA

T ∧πIβ0p−1∧β

≤B Z

z0

Z

Bn−p+1((z0,0),1)rAz0

D T, πI, z0 E∧ββ0p−1

≤c01 Z

z0

Z

Bn−p+1(1−δ,1+δ)

D T, πI, z0 E∧ββ0p−1

+c02 Z

z0

Z

L

D S, πI, z0 Eβ0p−1

≤b1

Z

Bp−1×(1−δ,1+δ)Bn−p+1T∧πIβ0p−1∧β +b2

Z

Bp−1×L

S∧πIβ0p−1<+∞

Il nous reste à montrer que le courant dd]cT existe, pour cela on montre que ddcTe est d’ordre zéro. Pour presque tout z0, le courant h T, πI, z0 i est positif quasi-prh en dehors de Az0, qui est fermé pluripolaire complet

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