• Aucun résultat trouvé

Aménagement du

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Aménagement du "

Copied!
28
0
0

Texte intégral

(1)

REFLETS FRIBOURGEOIS

Janvier 1972

27e année No 288 Fr. 1.80

Pour la protection de l'environnement et contre le gaspillage des équipements

Aménagement du

territoire

FRIBOU RG Pl. Georges Python

■vT*""■ T*®

DANCING

Ouvert de 21 h. à 2 h.

Attractions internationales Grand Restaurant Snack «Express»

Bar

Jeux de quilles

Parking §1HM%

(2)

2

FRIBOURI ILLUSTR REFLETS FRIBOURGEOIS

27e année Janvier 1972 No 288 11 000 tirages Fr. 1.80 Edition, impression, administration:

Imprimerie Fragnière S. A.

Route de la Glane 35

1700 Fribourg Tél. (037) 24 75 75 Rédaction:

Max Jendly Tél. (037) 24 75 75 Régie des annonces:

Annonces Suisses S. A. ASSA Pérolles 8 1700 Fribourg Tél. (037) 23 24 24 Abonnements:

Suisse: Fr. 18.90 par an.

Etranger: Fr. 21.60 par an.

Compte de chèques postaux 17-2851

Photo de couverture:

L'aménagement du territoire, un grand remède de la protection de l'environne¬

ment et du gaspillage d'équipements.

Voir notre reportage en page 4.

Photo Max Jendly-FI

Il n'est pas trop tard pour s'abonner au FRIB0URG-I11USTRÉ Je souscris un abonnement pour les 10 numéros restant de 1972, au prix de Fr. 17.10

montant qui sera payé]

* par remboursement

* par bulletin de versement

* Biffer ce qui ne convient pas Nom:

Prénom:

Profession:

Localité:

Rue et N°:

A découper et à retourner à Imprimerie Fragnière SA, Route de la Glâne 35, 1700 Fribourg

Memento des manifestations FRIBOURG-ILLUSTRE publie chaque mois

avec le gracieux concours de l'UFT et de la Société de Développement, la liste des prin¬

cipales manifestations, annoncées suffisam¬

ment tôt. Les organisateurs sont priés de joindre Fr. 5.— en timbres-poste, pour la

couverture des frais d'administration. Der¬

nier délai pour la remise des manuscrits:

le 1er jour du mois précédant celui au cours duquel FRIBOURG-ILLUSTRE paraît. Les envois sont à adresser à la rédaction du jour¬

nal.

31 janvier 31 janvier 1er février 2 février 3 et 4 février 7 février 8 février 9 février 10 février 13 février 18 février 22 février 23 février 25 février 26 février

Aula de l'Université Théâtre au Stalden Salle du Conservatoire Théâtre Livio

Théâtre au Stalden Aula de l'Université (abt)

Théâtre Livio (abt) Aula de l'Université Aula de l'Université Musée d'art et d'histoire Université, salle B Aula de l'Université Aula de l'Université Aula de l'Université (abt) Aula de l'Université TOUTE L'ANNÉE:

FRIBOURG Musée d'histoire naturelle Dancings

Cinémas

Remise du Mérite sportif 1972. Hommage à Jo Siffert.

Récital de guitare classique «Musique intime pour guitare I et II», par Rudolf Wangler

Récital de cor et piano, par MM. Molnal- Charez (p.)

Fernand Reynaud

«Poivre de Cayenne», de René de Obaldia, par Fabrice et Ballaud

Concert de l'Orchestre de Berne, direction Charles Dutoit

«Nous irons à Valparaiso», de Marcel Achard Orchestre de Budapest

Conférence Connaissances du Monde: «Malaisie- Bornéo», par Vitold de Golish

Conférence de Jacques Levron: «Le maréchal de Richelieu, un libertin fastueux»; org. Les Amis de Versailles.

Conférence et film: «Michel Darbeley, alpi¬

niste»; org. Coop-Loisirs

Concert par l'Orchestre de l'Université de Fribourg

Concert par les Compagnons du Jourdain Concert par Christiane Jaccottet

Musique folklorique sud-américaine par Los Calchakis

ouvert de 9 à 12 h. et de 14 à 17 h. (sauf jeudi et dimanche matin et le samedi toute la journée) FOUJI-YAMA, Pérolles 1

PLAZA, place Georges-Python

CAPITOLE, CORSO, LIVIO, REX, STUDIO, EDEN

BULLE ESTAVAYER GRUYERES

Musée gruérien

Musée historique et folklorique Visite du château

fermé le lundi et le dimanche matin

Extrait du calendrier Vu le succès remporté par cet ensemble, l'an

dernier, les spectateurs et auditeurs fribour- geois auront la chance de retrouver Los Calchakis, à l'aula de l'Université, le 26 février prochain.

Organisé par Disques-Office Fribourg, ce concert groupera les meilleures pièces des

quelque 110 morceaux représentant la disco¬

graphie de l'ensemble indien. Passionnante

mosaïque de sonorités, les interprétations

curieuses, envoûtantes et étranges de Los

Calchakis reproduisent très exactement les

impressions que peut laisser le continent

fascinant qu'est l'Amérique du Sud à travers

sa musique populaire authentique.

(3)

Nous avions proposé à nos lecteurs, il y a quelques mois, un concours photographique ouvert à tous les photogra¬

phes amateurs-c'est-à-dire non- établis professionnellement - sans distinction d'origine ou d'âge, dont le thème imposé était «Fribourg insolite».

De nombreux lecteurs y ont participé en nous envoyant leurs meilleures prises de vues de la ville ou du canton. L'aspect

«insolite» n'a peut-être pas tou¬

jours été bien compris et aurait pu être exploité encore dIus pro¬

fondément. Mais nous avons reçu des photographies très ori¬

ginales, tant par leur sujet que par leur angle de prise de vue.

Un jury de spécialistes apparte¬

nant, pour la plupart, au do¬

maine de la photographie et des arts graphiques en général, a j départagé les meilleurs envois;

| nous pouvons ainsi donner ci-

| dessous la liste des vainqueurs

! de notre concours. Quelques noms sont répétés dans cette liste; en effet, les lecteurs pou¬

vaient nous faire parvenir plu¬

sieurs photographies.

Les meilleures photographies primées dans notre concours paraîtront - la quatrième ci-con¬

tre - dans nos prochaines édi¬

tions.

A tous les participants de ce concours, et principalement aux heureux gagnants, nous adres¬

sons les vives félicitations du jury, de l'éditeur et de la rédac¬

tion de Fribourg-lllustré.

Les gagnants 1er prix: Fr. 500.- en espèces

«Stationnement interdit»

(voir FI 285)

Mme Doris Grauwiller, Place de la Gare 36, à Fribourg 2e et 3e prix (ex-aequo) Fr. 350.— en espèces

«Porte de Bourgillon»

M. Marcel Lauper, Beauregard 28, à Fribourg et «Erasme»

Mlle Eliane Laubscher, Rue d'Or 1, à Fribourg

4e prix: 1 ouvrage numéroté

«Abrivado» et 1 abonnement gratuit de 2 ans à Fribourg- lllustré.

«Le poseur d'affiches»

Mlle Laurence Fontana, Rue Reichlen 3, à Fribourg 5e prix: 1 ouvrage numéroté

«Abrivado» et 1 abonnement gratuit d'un an à Fribourg- lllustré.

« La danse des fusils d'assaut»

Mlle Eliane Laubscher, Rue d'Or 1, à Fribourg

Concours

de photographie FI Fribourg insolite

4e prix: «Le poseur d'affiches»

de Mlle Laurence Fontana à Fribourg

(4)

4

Un métier d'avenir... Coiffeuse

HHH9BHMT]

L'école de coiffure vous propose: H^^HEISIhh j

une façon moderne et rapide d'apprendre un métier;

des cours de perfectionnement;

une formation d'assistante-coiffeuse;

une place d'avenir à la fin de votre cours.

Pour tous'renseignements: WBÉÈs. ^ aBHümSm

INSTITUT DE LA COIFFURE ECOLE DE COIFFURE FRIBOURG

Pérolles 15 Tél. 221054 Hll

A notre «Boutique chinoise et de style»

vous trouverez:

Le tout à des prix

«SUPER DISCOUNT»

meubles tables vases

meubles de styles lustreries de style tapis d'Orient

et d'extrême-Orient tapis laine

dessins Orient sur présentoir spécial

laqués de Chine, entièrement peints à la main, incrustés de nacre, d'ivoire et de pierres précieuses, de toute beauté Louis XV, Louis XVI, meubles anglais en acajou

kriopfP MARLY-CENTRE

pour 1972 ; nous vous souhaitons.

une année

% 'V

• w heureuse...'

r,-, ,

.prospèe.

Jhjdueusa

■ à«

c <•

ANNONCES SUISSES S.A.

■ASSA- SOCIETE SUISSE DE PUBUCITE

Rue de Romont Entrée Rue du Temple (immeuble Société de Banque Suisse)

6e étage - Fribourg Permanentes à froid

Colorations

dès Fr. 25.—

mise en plis comprise

Fr. 16.50 Fr. 18.—

mise en plis comprise Indice 10% en sus OLY COIFFURE

PARURE OUI DURE

(5)

L'aménagement

du

territoire

▼ M. Roger Currat, urbaniste cantonal et chef de l'OCAT

(mj) Le 17 décembre dernier, la presse était conviée à une conférence présidée par le conseiller d'Etat Claude Genoud, directeur du département des Travaux publics. L'objet de cette importante réu¬

nion, la publication des premières études sur l'aménagement du territoire, consti¬

tuait une nouvelle victoire pour le magis¬

trat sortant, après celle de la RN 12. Ces analyses de quelques aspects de la situa¬

tion fribourgeoise forment les deux pre¬

miers volets des «Cahiers de l'aménage¬

ment», réalisé par l'Office cantonal de l'Aménagement du Territoire (OCAT).

La notion d'aménagement du territoi¬

re peut paraître rébarbative au profane, d'autant plus qu'elle est trop souvent confondue avec celle d'urbanisme. Nous avons dès lors rencontré M. Roger Cur¬

rat, urbaniste cantonal et chef de l'OCAT, qui a bien voulu nous éclairer sur le contenu de la première partie des Cahiers de l'aménagement.

▼ M. Currat schématise le déroulement de l'élaboration d'un plan directeur d'aménagement

Eviter un développement anarchique des constructions et un gaspillage en ma¬

tière d'équipements

FI — M. Currat, pouvez-vous tout d'abord nous préciser la différence entre l'urbanisme et l'aménagement du territoire?

RC — Ces 2 notions sont complémentaires:

— l'urbanisme, qui a pris le relais de l'art urbain classique, est une formalisation archi¬

tecturale du domaine biti, qui se réfère généralement à des valeurs esthétiques, affectives et sociales;

— l'aménagement du territoire recherche une vision plus globale; il analyse les condi¬

tions géographiques, économiques juridiques et techniques de l'occupation de l'espace et essaie de mettre en place une structure rationnelle du processus de l'utilisation du sol. Son but: préserver notre environnement naturel, promouvoir un cadre de vie archi¬

tectural et humain.

▼ M. Claude Genoud, conseiller d'Etat sortant et directeur du département des Travaux publics

FI — Quelles sont les bases légales sur les¬

quelles repose l'aménagement du territoire?

RC — Elles sont contenues dans la loi sur les constructions du 15 mai 1962 et son règle¬

ment d'exécution du 15 février 1965; la réali¬

sation de ces tâches incombe, de par cette loi, à l'Inspection cantonale des constructions créée en 1962 et à laquelle il a été adjoint, dès 1966, une Section de l'urbanisme. Celle- ci, par arrêté du Conseil d'Etat du 17 juillet 1971, a été transformée en un Office de l'amé¬

nagement du territoire (OCAT).

FI Dont vous êtes le chef.

RC — Oui, en qualité d'urbaniste cantonal;

l'OCAT dépend directement de la direction des Travaux publics. Mais auparavant, en été 1968, le Conseil d'Etat avait constitué une commission consultative, présidée par M.

André Marro, directeur des EEF, qui devait

(6)

L'aménagement

du

territoire

Y M. André Marro, directeur des EEF et président de la commission consultative de l'aménagement du territoire

lui faire les premières propositions pour l'aménagement général du territoire canto¬

nal, sur la base du programme élaboré par l'urbaniste-conseil de l'Etat.

FI — Comment le problème s'est-il alors pré¬

senté à l'OCAT?

RC — Dès sa création, la Section de l'aména¬

gement du territoire a été appelée à faire un choix fondamental quant à l'orientation de son activité. D'une part, l'absence complète de plans d'aménagement régionaux et quasi- totale de plans d'aménagement locaux postu¬

lait une action immédiate basée sur une ap¬

proche empirique, en corrigeant ultérieure¬

ment cette action en fonction des données réelles. Mais, d'autre part, la rigueur scienti¬

fique et l'existence de statistiques éparses, mais parfois très riches, incitaient à établir un inventaire des données permettant d'avoir la vision d'ensemble la plus objective possi¬

ble, avant d'entreprendre une démarche

▼ M. Gaston Gaudard, professeur à l'Université de Fribourg

impliquant une option concrète d'aména¬

gement.

FI — Lequel des deux termes de l'alternative a-t-il dès lors été retenu?

RC — Nous nous sommes en fait résolus à une solution de compromis. En effet, au ni¬

veau des communes, il était indispensable de faire démarrer immédiatement la phase des plans opérationnels afin d'éviter un déve¬

loppement anarchique des constructions et un gaspillage en matière d'équipe¬

ments. Toutefois, ces plans devaient être suffisamment souples pour ne pas compro¬

mettre la réalisation de plans régionaux.

Mais, au niveau régional et cantonal, il était plus rationnel d'opter, dans un premier temps, pour le second terme de l'alternative en choisissant la voie discrète de la recher¬

che des données de base, avant de dresser des cartes et d'accorder des vocations à cer¬

taines régions.

▼ M. J ean-Luc Piveteau, professeur à l'Université de Fribourg

L'examen des zones prioritaires FI — Cette option prise, comment se sont déroulées les études de base?

RC — Un premier travail a consisté en l'éta¬

blissement d'un inventaire statistique par commune, document de base utilisable pour toute étude et à chaque niveau d'échelle d'invention.

FI — Comment réaliser un tel inventaire?

RC — Une matrice de renseignements a été construite en tenant compte de la multipli¬

cité des sources d'information possible, de façon à réunir systématiquement toutes les données sur une commune.

FI — Où en est, aujourd'hui, cet inventaire?

RC — Il existe, en relevé manuscrit, pour la totalité des communes du canton de Fri¬

bourg.

D'un autre côté, l'analyse du premier rap¬

port de l'Institut ORL de l'E.P.F. de Zurich,

(7)

sur les zones prioritaires, rapport défavorable au canton de Fribourg en raison des critères retenus, incitait la commission consultative à créer un groupe de travail pour l'examen des zones prioritaires et la délimitation régionale; ce groupe de travail devait déter¬

miner les diverses régions du canton, en pre¬

nant en considération autant les efforts de polarisation que d'autres données permanen¬

tes, et préciser, en outre, les priorités qui doivent revenir à chacune de ces régions ou à certaines parties d'entre elles.

FI — Ces études ne constituaient-elles pas une tâche trop importante pour l'OCAT?

RC — Le groupe de travail s'est élargi, par la collaboration de deux éminents professeurs de l'Université, MM. Gaston Gaudard et Jean- Luc Piveteau, et de leurs étudiants, qui nous ont permis de réaliser rapidement cette pre¬

mière série d'études. L'Institut des Sciences économiques et sociales s'est chargé, tout d'abord, de la détermination des régions du canton selon les données démographiques, d'une part, et les données de l'emploi, d'au¬

tre part; ces deux études ont été menées à bien par M. Joseph Deiss, sous le contrôle de M. le professeur G. Gaudard.

L'Institut de géographie a fourni une étude sur les données naturelles, dont l'auteur est M. J. Eschmann, et sur les structures urbai¬

nes, par M. J.-L. Piveteau.

De plus, l'Union fribourgeoise du touris¬

me a élaboré une classification des communes à vocation touristique et l'Office cantonal de statistique une étude sur les autorisations de construire. L'OCAT a entrepris directement deux autres études, sur les mouvements pen¬

dulaires et sur l'effectif des véhicules à mo¬

teur. Il faut signaler enfin certains travaux déjà réalisés dans un autre cadre (étude de planification du réseau routier, par exemple), qui serviront également aux buts énoncés plus haut.

Toutes ces études sont accompagnées d'un certain nombre de cartes — 180 au total — qui ont toutes été confectionnées à l'OCAT.

FI — Dans quelle mesure est-il possible à ceux qui en éprouveraient la nécessité (techniciens ou autorités), voire à la popula¬

tion en général, de se référer à ces études et à leurs conclusions?

RC — Le Conseil d'Etat et la commission con¬

sultative y ont pensé; en effet, si elles doivent servir d'outil de travail pour l'administration, elles peuvent et devraient être publiées et largement diffusées. C'est ainsi qu'a pris for¬

me l'idée de la publication des «Cahiers de l'aménagement», qui contiennent une syn¬

thèse de chacune des études réalisées et une reproduction des cartes principales.

FI — Comment est-il possible de se procurer cet ouvrage?

RC — Les 9 cahiers, dont la parution s'éche¬

lonnera jusqu'à la fin juin 1972, seront en vente à l'office cantonal de l'aménagement du territoire, au prix de souscription de fr. 50.—

FI — Vous nous avez parlé, jusqu'ici, du pro¬

gramme cantonal de l'aménagement du terri¬

toire. La Confédération reste-t-elle étrangère à ces réalisations régionales?

RC — Non. Les cantons sont tenus de déter¬

miner les principes du développement futur de l'utilisation et de l'urbanisation de leur territoire sous la forme de plans directeurs généraux; mais ces derniers sont basés sur des analyses qui sont conduites par la Confé¬

dération, en collaboration avec les cantons, selon les termes prévus dans le projet de loi fédérale sur l'aménagement du territoire.

Ainsi, les études entreprises jusqu'à ce jour dans le canton de Fribourg constituent en fait la première partie, consacrée aux inventaires et analyses, de ce plan directeur cantonal. Au moment de l'entrée en vigueur de la loi, le canton de Fribourg sera alors prêt à répondre aux exigences de celle-ci.

F| — Quelle sera, à ce moment, la position du canton par rapport à la Confédération?

RC — Notre canton — et c'est là l'un des nombreux avantages d'un plan d'aména¬

gement bien conçu — sera en mesure de dialoguer véritablement avec la Confé¬

dération pour faire admettre un plan directeur qui corresponde à nos aptitu¬

des potentielles et qui exprime la volon¬

té de nos autorités de les développer.

L'aménagement

du

territoire

Photos Pierre F. Bossy, Fribourg Texte Max Jendly-FI

▼ L'une des 180 cartes établies par les soins du Bureau cantonal d'aménage¬

ment du territoire

TBAVAUI PUêllCt OH CAHT0W 01 MilOUfC - «UfMACf Ml Ht DU UMIIOIM *AtlOI*fflllHOtSfAMrO»!tt»lf*V*fl tA*l)ftHAH<

(8)

La soirée

du personnel de la

Brasserie du Cardinal

au Restaurant du Gambrinus,

le 3 décembre 1971

La Brasserie du Cardinal a, une fois de plus, organisé sa tradi¬

tionnelle soirée du personnel, le 3 décembre dernier au restau¬

rant du Gambrinus. Parmi les 270 participants, on notait la présence de nombreux collabo¬

rateurs retraités.

M. Bernard Blancpain, prési¬

dent du conseil d'administra¬

tion, après avoir souhaité la plus cordiale bienvenue à toutes les personnes présentes, souligna l'importance de la conclusion, entre le syndicat FCTA et l'As¬

sociation suisse des brasseries, d'un contrat collectif d'un type nouveau, dont le but est de maintenir la paix sociale, d'asso¬

cier les salariés à la vie de l'en¬

treprise, de promouvoir leur standing social et de poursuivre une collaboration qui a débuté au siècle dernier déjà. M.

Blancpain exprima aussi sa con¬

viction qu'un regroupement des brasseries s'imposait, de même qu'une diversification des pro¬

duits.

M. Jean Sunier, directeur gé¬

néral, conclut son allocution en formant les vœux les meilleurs pour l'avenir de la Brasserie du Cardinal et en remerciant cha¬

leureusement tout le personnel pour l'excellent travail accom¬

pli au cours de l'année. En effet, la vente de bière du Cardinal en Suisse a atteint 387 000 hl, soit une augmentation de 2,7%,

Les tables étaient bien gar¬

nies...

MM. Raphaël Déforel, J.-CI.

Baechler, Jean Galley, Ro¬

bert Gloor, Gabriel Guerra, Emile Brohy, Norbert Gre- maud, Henri Clément, Gil¬

bert Odin.

... et les aînés nous ont hono¬

rés de leur présence:

MM. Henri Limât, Philippe Marchon, Henri Poffet, Do¬

minique Buntschu, Philippe Volery, Robert Rossier, Fir¬

min Conus

On a échangé des propos...

M. Bernard Blancpain, M.

Jean Sunier, Mlle Madeleine Pasche, MM. Ernest Hel- bling, Charles Zumwald, Gil¬

bert Tinguely, Roger Mudry

... agréables à entendre.

Mme Hulda Riedo, MM.

Batum Mehmet, Pierre Ber- set, Mmes Joséphine Eg¬

gertswyler, Giovanna Cer-

chiai, MM. Roberto Cerchiai,

Carmelo Di Modica.

(9)

alors que l'ensemble des brasse¬

ries suisses a enregistré une di¬

minution de 0,6%. Quant à la vente des produits sans alcool, elle a continué dans sa forte progression.

Pareilles conclusions ne pou¬

vaient que donner un élan sans égal à cette soirée, et le person¬

nel de notre brasserie fribou r- geoise n'est sans doute pas près d'oublier ces quelques heures d'amitié, en cette fin d'année 1971.

9

On a ri de bon cœur...

Mmes Hedwige Aebischer, Erna Burau, Denise Haymoz, Berthe Théraulaz, Maria Bottinelli

Texte et photos Cardinal

... en entendant de bonnes histoires.

MM. Marcel Curty, Gilbert Chammartin, Mlle M. Claude Jan, M. J. Erwin Beyeler, Mlle Judith Leposa, Mlle Liliane Cotting, M. Michel Pharisa

< i 9 l V

« f

« * « i c «

« * * « - •y « i t

««£«&<

» >

1(11 ;■ <

< ( ^ < il

La Banque

de l'Etat de Fribourg couvre

tout le canton avec ses

14 agences

et 110

correspondants d'épargne

Banque de l'Etat de

Fribourg

Toutes

vos opérations de banque traitées aux meilleures conditions par

|y°

tre

banque

Banque

Populaire

Suisse

Fribourg

(10)

10

Emouvant

«In Memoriam»

^ Vue d'ensemble de la manifestation In Memoriam

A Le monument aux morts de Fribourg L'Union des sociétés militaires a organisé la traditionnelle manifestation en l'honneur des soldats morts pour la patrie. Les partici¬

pants se rassemblèrent à Pérolles, puis le cortège, composé des autorités, de la troupe et des sociétés militaires, patriotiques et civiles, et conduit par le corps de musique de Landwehr, descendit l'avenue de la Gare, la rue de Romont et la rue de Lausanne, pour s'arrêter à la place de l'Hôtel de Ville. Une couronne fut déposée au monument élevé à la mémoire des soldats morts au service du pays. M. Georges Duccotterd, conseiller d'Etat sortant et directeur militaire du can¬

ton de Fribourg, prononça ensuite l'allocu¬

tion de circonstance. Après la messe commé- morative à la cathédrale, avec un sermon du cap. aum. Louis Koerber, aumônier du Con¬

tingent des Grenadiers, on assista à la remise des drapeaux au Département cantonal des affaires militaires. Une foule émue participa à cette commémoration, prouvant ainsi la reconnaissance des civils fribourgeois envers ses soldats disparus.

Photos Eliane Laubscher

Corserey:

Remise de deux médailles «Bene Merenti»

Chantres et paroissiens de Corserey atten¬

daient depuis longtemps le grand jour où deux d'entre eux allaient se voir décerner la médaille «Bene Merenti». On avait choisi pour cela la fête de l'Immaculée Conception.

Les heureux jubilaires, MM. Jean et Victor Chatagny, avaient pris place dans le chœur de l'église. M. le curé, Madaschi célébra la messe; M. le doyen Delamadeleine prononça le sermon de circonstance. Il fit l'éloge des deux chantres émérites en énumérant la somme d'efforts, de sacrifices, de dévoue¬

ment que réclame un demi-siècle au service du chant religieux, puis il remit solennelle¬

ment les médailles. A la tribune, sous la direction experte de M. Jean-Claude Christe, le chœur-mixte interpréta le Kyrie et le Gloria de la messe Gounod, le sanctus et l'agnus de Pasquier ainsi que des cantiques appropriés. Ajoutons que pour la circons¬

tance, l'orgue fut tenu par son ancien titu¬

laire, M. H. Baeriswyl.

Le Café du Chataîgnier, par les soins de M. et Mme Macherel tenanciers, avait pré¬

paré un repas de fête. Là de nombreux

orateurs soulignèrent les mérites des deux médaillés.

MM. Jean et Victor Chatagny se sont in¬

lassablement consacrés au Chœur-mixte pa¬

roissial en y apportant leur cœur et leur âme pendant une cinquantaine d'années. C'est là un bel exemple de dévouement et de fidélité, exemple pour la jeunesse de notre petite paroisse qui parfois a beaucoup de peine à s'intéresser à la cause du chant sacré, exemple pour nous tous, choristes ou fidèles, qui ne saisissent pas toujours la valeur du chant comme moyen efficace de créer une unité d'esprit pendant l'office divin.

Nous félicitons chaleureusement nos deux jubilaires et nous leur souhaitons qu'ils restent encore longtemps les piliers de notre Chœur-mixte.

Relevons enfin le brillant travail de M. H.

Baeriswyl qui conduisit la partie oratoire avec beaucoup de tact et d'humour. Notons que différents chants vinrent égayer cet agréable après-midi.

J. B.

Photo Juriens - Payerne

(11)

11 Les adieux

de

Roch de Diesbach

Le 9 décembre dernier, le Conseil d'Etat recevait en visite officielle le colonel com¬

mandant de corps Roch de Diesbach, qui quittait le commandement du corps d'armée de campagne 1, ainsi que les colonels briga¬

diers Marcel Bays et Joerg Zumstein et le colonel André Dessibourg, nommés récem¬

ment respectivement colonel divisionnaire et colonel brigadier par le Conseil fédéral. Ces officiers généraux furent ensuite retenus à déjeuner et le contingent des grenadiers fribourgeois effectua une prise d'armes en leur honneur. Nous reviendrons, le mois prochain, sur cette importante manifestation.

A Les officiers généraux accompagnant le col cdt de corps Roch de Diesbach passent en revue le contingent des gre¬

nadiers fribourgeois.

^ Prises d'armes du contingent des grenadiers en l'honneur des officiers généraux reçus par le Conseil d'Etat.

Photos Max Jendly - FI

Noces d'or

à Bonnefontaine

C'est dans une atmosphère très gaie que M. et Mme Louis Schornoz ont célébré leurs noces d'or. La fête a commencé par une messe dite par le neveu des jubilaires, M.

l'abbé Schornoz. De cette union naquirent

9 enfants, 23 petits-enfants et trois arrière-

petits-enfants. Fribourg-lllustré présente aux

heureux époux ses sincères félicitations et

ses meilleurs voeux pour les longues années

à venir.

(12)

12

Hommage au nouveau colonel-brigadier et commandant de la zone territoriale 1

André

Dessibourg

Photo B. Rast, Fribourg A Passage du bat 14, à Sion, devant le

commandant de régiment Dessibourg

(mj) Le 1er janvier 1972, le colonel briga¬

dier André Dessibourg quittait son poste de chef de la section du service de renseigne¬

ments à la troupe, à Berne, pour endosser la lourde responsabilité de la grande unité d'armée qu'est la zone territoriale 1. Fri- bourg-lllustré se doit de présenter à ses lec¬

teurs l'importante carrière de cet homme combattif, dont l'appel à des tâches supé¬

rieures rejaillit sur notre canton.

Une brillante carrière

Né le 17 juillet 1915 à Fribourg, André Dessibourg y a fait toutes ses études. Après l'obtention de son baccalauréat latin-sciences au Collège St-Michel, il suit les cours de la faculté des sciences de l'Université, où il acquiert le grade de licencié es sciences natu¬

relles; son examen de licence, porte sur les mathématiques, la physique, la minéralogie- pétrographie, et la géographie.

C'est en 1940 qu'il débute dans sa carrière militaire, en qualité d'instructeur d'infante¬

rie. Dès 1949, il est officier d'état-major général breveté. Il commande ensuite les écoles et cours pour officiers de renseigne¬

ments, de 1959 à 1966, et assume, en paral¬

lèle, lafonction de chef du bureau central pour le service de renseignements à la troupe, à l'EM du groupement de l'instruction. Ce bureau est transféré, en 1966, à l'EM du groupement de l'EMG, pour devenir la section du service de renseignements à la troupe, dont le colonel brigadier Dessibourg a été le chef jusqu'au 31 décembre 1971.

De plus, dès 1964, il a été chargé de l'ensei¬

gnement du service de renseignements à la troupe, à la section des sciences militaires de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Sa formation militaire a été complétée par un stage de 13 mois, en 1957-1958, à l'Infantry

School de Fort Benning, aux Etats-Unis, où il a obtenu des brevets fort remarqués à l'In¬

fantry Officer Advanced Course et à l'Infantry Communication Course.

En qualité d'officier de troupe, André Dessibourg a commandé la cp fus mont 11/15, de 1943 à 1948, le bat fus mont 16, de 1953 à 1956, le rgt inf88,de 1961 à 1964, et enfin le rgt inf mont 7, de 1965 à 1969. En tant qu'officier d'Etat-major général, il a servi à l'EM 1. div, de 1949 à 1952, à l'EM br mont 10, de 1958 à 1959, à l'EM br fort 10, en 1960, et à l'EMA, comme chef de section, depuis 1966, paral¬

lèlement à soncommandement de régiment.

Sa nomination, dès le 1er janvier 1972, est la consécration d'une longue et fructueuse carrière. Aujourd'hui le brigadier André Dessibourg est le seul Fribourgeois à com¬

mander une unité d'armée.

(13)

13 De nombreuses activités «hors ser¬

vice»

La carrière militaire, pourtant fort absor¬

bante, du colonel brigadier André Dessi- bourg ne l'a pas empêché de vouer une gran¬

de partie de ses moments de loisirs à des activités militaires «hors service».

En effet, il a pris une part active à la vie de la Société fribourgeoise des officiers, qu'il a présidée durant 6 ans, de 1962 à 1967; ses réalisations au sein de cette société et sa col¬

laboration avec les autres sociétés militaires lui ont valu d'être nommé membre d'hon¬

neur de la Société fribourgeoise des officiers, de la Société cantonale fribourgeoise des sous-officiers, de la Société cantonale fribour¬

geoise des sergents-majors, de la Société cantonale fribourgeoise de l'ARTM, et de l'Association suisse des officiers de rensei¬

gnements. Enfin, il a été le promoteur de la création de l'Union des sociétés militaires du canton de Fribourg, dont il est le président depuis la fondation en 1969.

S'il est un commandant ferme et actif, le colonel brigadier André Dessibourg n'en ou¬

blie pas pourautant sa famille, à laquelle il con¬

sacre le maximum de son temps libre. Avec son épouse, il a élevé un fils, Claude, actuelle¬

ment aux Etats-Unis par le truchement de l'American Field Service; auparavant, celui-ci avait passé brillamment la première série d'épreuves du baccalauréat littéraire au Col¬

lège St-Michel.

De langue maternelle française, André Dessibourg parle couramment l'allemand et l'anglais, et a des connaissances des langues italienne et russe. Calme, efficace, d'une exi¬

gence constante et réfléchie pour ses colla¬

borateurs comme pour lui-même, il a égale¬

ment su s'imposer par ses qualités humaines quiattirent la confiance, l'estimeet le respect.

Ces aptitudes ne pouvaient que le conduire aux tâches supérieures, auxquelles il vient d'être appelé.

Fribourg-lllustré, et avec lui ses lecteurs et tous les fribourgeois, partagent aujourd'hui la fierté légitime provoquée par cette nomi¬

nation; l'éditeur et la rédaction prient le nou¬

veau commandant de la zone territoriale 1 de trouver, par ce reportage, l'expression de leur profonde admiration.

y Le col Dessibourg suit un exercice hivernal

A En manœuvre, le colonel Dessibourg inspecte l'instruction alpine du rgt 7

▼ Le colonel brigadier Dessibourg en

famille TexteMaxJendly - FI

(14)

u

ß.

Inauguration de la nouvelle halle à meubles à la route de Berne à Fribourg

Il y a près de 50 ans, M. Ber¬

nard Böschung, un Oberlandais plein d'initiative, osa franchir le pas vers l'indépendance. Il ou¬

vrit un commerce de vitres à la route des Alpes, auquel a été bientôt adjoint un marché de meubles d'occasion. En son épouse M. Böschung ne trouva pas seulement la chère com¬

pagne de la vie, mais aussi une associée consciencieuse. Ainsi le commerce prit de l'essor. Même si cela était parfois pénible, c'est avec plaisir qu'ils virent leurs efforts couronnés. En 1935, le commerce a été transféré de la route des Alpes à la place du Tilleul (aux Arcades). Peu de temps avant la guerre, l'activité de la maison s'est étendue au commerce de meubles neufs.

Durant les années de guerre, les deux fils aînés, Bernard et

ualLE A

Texte et maquette:

Agence de publicité Alpi, Fribourg

Charly, terminaient leurs études et par la suite ils apportèrent leur collaboration au commerce des parents. Depuis longtemps, l'intérêt pour la progression du commerce s'était manifesté en eux. Dans une certaine mesure, n'étaient-ils pas déjà habitués à mettre la main à la pâte? Sans parler des capacités nécessaires, une activité commerciale qui se veut pleine de succès demande également une connaissance adé¬

quate de la branche, pour laquelle les deux fils ont suivi avec succès différents cours.

La construction de la nouvelle halle de Grandfey en 1950 était certainement une première preuve concrète des initiatives de l'entreprise familiales. L'ad¬

jonction d'une sellerie et d'un atelier de réparation, ainsi que l'achat de véhicules utilitaires

pour le transport accrurent con¬

sidérablement la productivité.

Mais 10 ans plus tard les locaux existants étaient déjà trop petits et la halle de Grandfey fut agrandie. Simultanément, on inaugurait à la place Notre- Dame une halle d'exposition qui a été finalement fermée lors de l'inauguration de la halle actuelle.

1960 a été l'année de la fon¬

dation de la S.A. qui était com¬

posée de M. Böschung et des deux fils travaillant dans l'entre¬

prise. Après le décès de M.

Böschung en 1967, c'est Mme Böschung (qui elle aussi a beau¬

coup contribué au succès de l'entreprise) qui a pris la prési¬

dence qu'elle assure encore actuellement.

L'importante construction de la nouvelle halle à la route de Berne représente le couronne¬

ment d'une activité d'environ 50 ans. Plus de 250 mobiliers sont exposés sur 4 étages et offrent à la clientèle la plus exigeante un choix riche et varié pour tous les goûts. Une orientation sérieuse et expéri¬

mentée et de bons services à la clientèle ont certainement con¬

tribué pour une bonne part au succès de la maison Böschung.

La tradition se poursuit dans les meilleures conditions, car aujourd'hui deux petits enfants du fondateur collaborent effica¬

cement au commerce. Sans compter les membres de la famille, il y a encore 12 autres employés dans l'entreprise.

Nous présentons nos sincères félicitations à la maison Bös¬

chung SA et lui souhaitons beau¬

coup de succès pour l'avenir.

Alpi/espi

Maîtres d'état Baeriswyl Jules,

Bourguillon Transports Bourgknecht F. & Fils, Fribourg Peinture Brugger Marius, Fribourg Brûleur à mazout

Brulhart Armand, Fribourg Carreleur

Bulliard Jean-Ls, Fribourg Vitrerie & béton translucide Clerc Franz & Fils, Guin Maçonnerie

Cotting J. & Fils, Senèdes Terrassements

Eltschinger Paul, Fribourg Terrassements

Gumy Georges, Fribourg Paysagiste

Helfer Alfred, Fribourg Produits ciment

Humbert Marcel, Granges- Paccot Goudronnage Jointex SA, Fribourg Etanchéité - Isolation

Kessler Radio SA, Fribourg Haut-parleurs

Menetrey SA, Romont Ascenseurs

Néon-Electric SA, Lausanne Réclame lumineuse

Nydegger & Raemy, Fribourg Stores Piller Rodolphe SA, Planfayon

Installations sanitaires Ramuz Marius, Fribourg Installations électriques Riedo Arnold, Guin Chauffage central

Rupli René, Heitenried Sols industriels

Schmid Paul, Überstorf Gypserie

Schneuwly Isidore, Neyruz Aménagement intérieur Schoenenweid Paul SA, Fribourg

Installations électriques

Tecnoservice SA, FriDourg

Etudes techniques

(15)

15

Marly

Ci-dessous:

L'équipe de Marly BBC Photos Max Jendly-FI

possède aussi son équipe

de basket

Ci-dessous, à droite:

L'entraîneur, Bernard Chassot, donne à ses joueurs les ultimes conseils, avant la rencontre contre Isotop

Le basket fribourgeois ne cesse de prospé¬

rer et c'est un heureux événement chaque fois qu'un club se fonde. Le championnat de 1re ligue vient d'accueillir deux nouvelles équi¬

pes, dont Marly, lieu toujours fertile pour le sport.

Une idée géniale

Une équipe de jeunes a voulu réaliser un rêve qui mijotait depuis longtemps dans son esprit: créer un club de basket. Mais les dif¬

ficultés étaient grandes. Or Marly, qui fait beaucoup pour le sport, pouvait servir de cadre. La générosité des propriétaires de la halle des sports déclencha le compte à re¬

bours. C'est à ce moment-là qu'un entraîneur disponible, bien connu dans les milieux de la compétition, donna son accord pour entre¬

prendre une nouvelle carrière. L'idée géniale de ces jeunes devenait une réalité.

Une équipe jeune

Tout de suite on fit de nombreux appels et chacun attira un camarade, voire un ancien adversaire. Au fil des semaines, le club s'agrandissait, et l'on arriva au début septem¬

bre 1971 avec un contingent assez important

pour la première ligue. La moyenne d'âge de 21 ans laissait transparaître beaucoup d'am¬

bition, une bonne camaraderie, mais aussi un manque de maturité.

Des anciens aussi

On tenta de pallier à des erreurs de jeunes¬

se en engageant quelques joueurs expérimen¬

tés et non des moindres, puisqu'ils ont évo¬

lué dans les rangs de Fribourg Olympic.

Leur expérience apportera beaucoup au contingent de l'équipe, surtout lors des échéances les plus importantes.

Le comité

Mais les joueurs ne suffisent pas dans une société sportive. Il faut encore des hommes capables de s'occuper des problèmes adminis¬

tratifs. Le comité aussi est jeune et tente aujourd'hui un coup de poker. Mais son président, M. Paul Eigenmann, est confiant et soutient ses joueurs en assistant aux rencon¬

tres. C'est un acte qui ne doit laisser person¬

ne indifférent. M. Jacques Déglise, vice-prési¬

dent, assure la responsabilité du matériel, en collaboration avec M. Mauron, fournisseur du club. Finances et secrétariat sont placés sous

le contrôle de M. Pierre-Alain Aeby. Pour parfaire l'ensemble l'entraîneur assiste aux débats.

L'entraîneur

Après avoir été l'entraîneur de l'équipe nationale juniors, des formations de L.N.B Rapid et Stade-Rapid Fribourg, M. Bernard Chassot a accepté de s'occuper du club de 1re ligue et des débutants. Ce poste réclame de nombreuses qualités; l'expérience et les capacités de Bernard Chassot lui permettent de présenter une équipe homogène.

Un but légitime

Vu le contingent assez important et bien rôdé que possède Marly BBC, il est en droit d'avoir une ambition de jeunesse, légitime cependant. En effet, ce team vise le titre de champion fribourgeois pour pouvoir accéder au tour final de promotion en L.N.B. Cer¬

tains joueurs s'y croient déjà, mais restons tout de même lucides. Le championnat n'est pas terminé: la rencontre face à Isotop l'a prouvé.

La relève

Le comité a pensé à ce problème qui tou¬

che chaque dub. A Marly la relève paraît assurée, puisque de nombreux jeunes de la localité s'intéressent au basket. La formation d'une équipe de juniors n'est plus qu'une question de temps. De ce fait, la commune n'est pas délaissée au profit de joueurs de la ville de Fribourg.

Un championnat difficile

La première année est difficile à digérer.

Marly BBC, qui se trouve en tête de groupe, s'est bien adapté et pourtant tout n'est pas parfait. Lors du choc contre Isotop, le cham¬

pion en titre, il eut de la peine à faire valoir ses talents. Mais rien n'est perdu. Le deuxiè¬

me tour laissera apparaître des surprises et qui sait... une promotion pour une forma¬

tion jeune et sympathique.

Souhaitons bonne route à ces jeunes qui ont à cœur de porter haut les couleurs de Marly, aussi bien au-dehors que dans le cadre de leur magnifique halle.

Marius Berset

(16)

16

Une nouvelle rubrique mensuelle

Le dialogue rédaction-lecteur est une nécessité vitale dans la vie d'un journal.

Malheureusement, la liberté de cet échange s'avère généralement unilaté¬

rale; rares sont, en effet, les lecteurs qui profitent de l'occasion ainsi trouvée d'exprimer leurs opinions.

«Entre l'église et 3 décis», voilà une situation dans laquelle maints Fribour¬

geois aiment à se retrouver pour donner librement, semi-publiquement, leur avis tout personnel. C'est pourquoi nous avons tenu à baptiser ainsi cette nouvelle rubrique qui ne manquera pas d'obtenir l'approbation de nos lecteurs.

Entre l'église...

...et trois décis

Au petit bonheur...

Après la saison des amours, des pommes de terre et des vacances, solennellement, irréductiblement, et joyeusement, par-dessus le marché, nous entrons dans la saison des lotos.

C'est incontestablement la plus longue des saisons. Qe$t incontestablement,, la. plus vieille des saisons. Un très ancien monsieur, le loto... Ma grand-mère se souvient... Il a traversé les âges sans prendre de rides. Il fait partie des rares choses qui sont im¬

muables. Oh, bien sûr, il s'adapte, il devient super, géant, ultra-rapide... mais il reste Loto.

C'est un «personnage», ce vieux frère de nos dimanches soirs...

Il a des qualités: celle que je lui accorde, en premier lieu, c'est de pouvoir faire taire en même temps, la concierge du coin, les trois gamines de l'instituteur, et la Munici¬

palité in corpore.

Faut le faire.

A tous les bouts de la semaine, et pendant 9 mois sur 12, il vous impose un de ces silences qui feraient pâlir les grands prê¬

cheurs de retraites «fermées».

Notre ami a encore une autre qualité:

il cultive l'espérance.

Tant que le dernier lot de saucisse au foie n'est pas attribué, il est presque à moi, il m'appartient en puissance, ça vaut la peine d'y croire...

Et si par malchance, je rentrais bredouille, ce dimanche soir, je sais que dimanche pro¬

chain, je gagnerai...

La dernière qualité — parce qu'il faut bien en finir — c'est sans doute de permettre aux organisateurs et aux participants, de gagner de l'argent sans se fatiguer les méninges.

Et s'il vous venait à l'esprit de me contre¬

dire, je vous enverrai, en couleurs, un échan¬

tillon des plus belles citations:

«pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple».

«les moyens n'importent pas, c'est la fin qui compte».

«faudrait être fou pour se tuer à chercher une nouvelle formule, quand celle-ci rapporte si bien!»

Je sais, ami loto, que ton règne n'a pas besoin de mes suffrages.

J'en suis content pour nous deux.

François Duc

En exclusivité

pour Fribourg-Illustré Une nouvelle

de Peter Bichsel

Il n'y a pas

(Réd.) Un jeune fribourgeois, Pierre Donzé, a réalisé dernièrement pour les éditions Gallimard Paris une traduction fort réussie d'une nouvelle de l'auteur suisse Peter Bichsel: «Il n'y a pas d'Amérique». Il a tenu à en faire béné¬

ficier un organe de presse fribourgeois, en exclusivité, avec l'autorisation de Gallimard. La confiance placée en Fri- bourg-lllustré par Pierre Donzé en nous cédant cette primeur nous honore, et nous l'en remercions. Nul doute que nos lecteurs sauront l'apprécier à son juste titre.

Je sais cette histoire d'un homme qui raconte des histoires. Je lui ai souvent dit que je ne croyais pas à son histoire.

«Vous êtes un menteur, lui ai-je dit un jour, vous faites des boniments, vous diva¬

guez, vous vous fichez du monde!»

Cela ne l'impressionna guère. Il continua calmement son boniment et quand je lui criai: «Espèce de menteur, bonimenteur, blagueur, imposteur!», il me toisa longue¬

ment, hocha la tête, sourit tristement et dit, d'une voix si basse que j'en eus presque honte: «Il n'y a pas d'Amérique!»

Pour le consoler je lui promis que j'écri¬

rais son histoire:

Elle commence il y a cinq cents ans, à la cour d'un roi, le roi d'Espagne. Un palais, des soieries et des velours, de l'or, de l'argent, des barbes, des couronnes, des chandelles, des laquais et des servantes; à l'aube des courtisans croisent le fer, se blessent au ventre, car le soir d'avant ils ont jeté le gant aux pieds de leur adversaire.

Sur la tour des guetteurs claironnant.

Enfin des messagers qui sautent de cheval, d'autres qui se mettent brusquement en selle, des amis du roi et de faux amis, des femmes, belles et dangereuses, du vin; tout autour du palais des gens qui payaient tout cela sans trop se poser de questions.

D'ailleurs le roi lui-même vivait comme cela, sans se poser de questions; de toute façon, que l'on vive dans la joie, l'euphorie ou bien dans la misère, à Madrid, Barcelone ou bien n'importe où, finalement c'est tou¬

jours la même chose et l'on s'ennuie. Ainsi les gens qui habitent ailleurs s'imaginent Barcelone splendide; les Barcelonais, quant à eux, préféreraient aller ailleurs.

Les pauvres idéalisent la vie du roi; ils

(17)

17 souffrent à l'idée que pour lui la pauvreté

n'est que justice.

Au matin le roi se lève, le soir il se couche;

le jour durant il s'ennuie parmi ses soucis, ses valets, son or, son argent, ses velours, ses soieries; quel ennui en dépit de ses chandelles!... Son lit est somptueux: mais qu'y peut-on faire d'autre que dormir?

Le matin les domestiques lui font de gran¬

des courbettes, tous les matins aussi pro¬

fondes; le roi y est habitué, il ne regarde même pas. Celui-ci lui passe sa fourchette, celui-là son couteau, un troisième repousse son siège, les gens l'appellent «Majesté», sans compter de très beaux mots, sans rien derrière...

Personne ne lui dit jamais: «Crétin, cornichon!»; les mots d'aujourd'hui sont ceux d'hier.

C'est ainsi la vie d'un roi.

C'est pourquoi les rois ont des bouffons.

Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, dire ce qu'ils ont envie de dire pour dérider le roi;

s'ils ne le font plus rire, ils les suppriment ou bien s'en débarassent n'importe comment.

Ainsi notre roi eut un jour un bouffon qui déformait les mots. Il disait: «Jamesté»

pour «Majesté», «Lapais» au lieu de «Pa¬

lais», et «Jombour» pour «Bonjour».

Je trouve cela idiot, le roi trouvait cela drôle. Et cela une demi-année entière jusqu'au sept juillet... Mais le huit, lorsque le roi se leva, son fou vint à lui en disant:

«Jombour, Jamesté»; à ces mots le roi ordonna: «Débarrassez-moi de lui!»

Un autre fou, un petit-gros — il s'appelait Pépé — plut au roi seul; il l'amusait en étalant du miel sur le siège des dames et des seigneurs, des princes, des ducs, des barons et autres chevaliers. Le quatrième jour il en étala sur le siège du roi qui rit jaune; du coup Pépé fut congédié.

Alors le roi s'offrit le fou le plus horrible du monde. Il était affreux, mince et gros à la fois, grand et petit ensemble; sa jambe gauche avait la forme d'un O. On ignorait s'il savait parler. Et ne parlait pas à dessein ou bien s'il était muet... Son regard était méchant, son visage fermé; seul son nom était aimable: il s'appelait Petitjean.

Le plus atroce était son rire.

Il commençait, infime, cristallin, tout au fond du ventre; il se changeait alors en un profond gloussement, remontait lentement en un rot, faisait rougir le visage de Petitjean, l'étouffait presque, jusqu'au point où ce rire éclatait, explosait, grondait, hurlait;

cependant le monstre trépignait, dansait, riait; cela réjouissait le roi seul; les autres devenaient blêmes, se mettaient à trembler autour du château, lorsque les gens enten¬

daient le rire, ils fermaient portes et fenêtres, tiraient les volets, mettaient leurs enfants au lit et se bouchaient les oreilles avec de la cire.

Le rire de Petitjean était la chose la plus horrible qui fût.

Le roi pouvait dire ce qu'il voulait, Petit¬

jean riait.

Le roi disait des mots dont nul n'osait rire, Petitjean, lui, riait.

Un jour le roi déclara: «Petitjean, je vais te faire pendre! »

▼ Pierre Donzé, le traducteur fribour- geois de la nouvelle de Peter Bichsel

Et ce dernier de rire, d'éclater librement, de rire comme jamais.

Sur ce le roi décida que Petitjean serait pendu à l'aube. Il fit construire une potence.

Sa décision était sérieuse; il voulait entendre le rire de son fou à la vue d'une pendaison.

Il ordonna alors à chacun d'assister à ce méchant spectacle. Mais les gens se cachèrent, barricadèrent leurs portes; le lendemain le roi se retrouva seul avec le bourreau, les domestiques et l'éternel rieur.

Il cria alors à ses laquais: «Qu'on m'amène mes sujets!» Les valets battirent la ville et ne trouvèrent personne; le roi se mit en colère; Petitjean, lui, riait. A la fin ils décou¬

vrirent un enfant qu'ils traînèrent aux pieds du roi. Il était petit, pâle et timide; le roi lui indiqua le gibet et lui ordonna de regarder.

Ce qu'il fit, sourit, battit des mains, s'étonna et dit: «Vous devez être un bon roi pour construire un perchoir-à-colombes; voyez, deux d'entre elles s'y sont déjà installées».

«Tu es un crétin, dit le roi, comment t'appelles-tu?»

«Je suis un crétin, Monsieur le Roi, je m'appelle Colombo; ma mère m'appelle Colombin ».

«Espèce de crétin, fit le roi, tu vois bien qu'on va pendre quelqu'un».

«Et quel nom a-t-il ? », demanda Colombin;

lorsqu'il l'apprit, il remarqua: «Un bien joli nom. Ainsi, il s'appelle Petitjean. Comment peut-on être pendu quand on s'appelle Petit¬

jean?»

«Il rit d'une façon tellement atroce»

rétorqua le roi; puis il ordonna à Petitjean de rire, ce que ce dernier fit deux fois plus horriblement que la veille.

Colombin s'étonna, puis dit: «Sire trou¬

vez-vous cela horrible» le roi tut surpris, ne sut que dire. Colombin continua: «A moi son rire ne me plaît pas spécialement, mais les colombes sont encore sur la potence; il ne les a pas effrayées, ni même épouvantées.

Or les colombes ont l'ouïe fine. Il faut libérer Petitjean. Le roi réfléchit et dit: «Petitjean, va-t'en au diable!»

Alors, pour la première fois Petitjean dit un mot. «Merci!» dit-il à Colombin; puis il fit un beau sourire humain et s'en alla.

Ainsi le roi n'avait à nouveau plus de bouffon.

«Viens avec moi», dit-il à Colombin.

Les valets et les servantes du roi, les comtes et tous les autres crurent alors que Colombin était le nouveau fou.

Or ce dernier n'était pas un gai lurron du tout. Il était là; l'air étonné, il parlait à peine, ne riait guère; tout juste s'il souriait.

En tout cas, il ne faisait rire personne.

«Ce n'est pas un fou, mais un crétin!

disait-on; à cela il répondait: «Je ne suis pas un fou, je suis un crétin, là, là, là!..». Et les gens de se moquer davantage.

Si le roi l'avait su, il en aurait été fâché;

mais Colombin se gardait d'en rien dire, si peu lui importait d'être plaisanté. A la cour les gens étaient forts et sages. Le roi était le roi, les femmes belles, les hommes coura¬

geux, le chapelain pieux, la fille de cuisine zélée; seul Colombin, Colombin, n'était rien.

Si quelqu'un lui disait: «Viens, Colombin, battons-nous», il répondait: «Je suis moins fort que toi».

Si quelqu'autre lui demandait: «Combien font deux fois sept?», il répliquait: «Je suis plus bête que toi ».

Qu'un troisième lui propose: «Auras-tu le courage de franchir le ruisseau en sau¬

tant?», il rétorquait: «Non, je n'ose pas».

Si le roi lui demandait: «Colombin que veux-tu devenir!», il disait: «Je ne veux rien devenir, je suis déjà quelque chose, je suis Colombin».

Un jour cependant le roi ajouta: «Mais tu dois devenir quelque chose.» Colombin demanda: «Que peut-on devenir?»

Le roi dit alors: «Cet homme barbu que tu vois là-bas, ce vieillard au visage brun, tanné, c'est un marin. Il voulait devenir matelot, il navigue et découvre des terres pour son roi».

«Si tu veux, mon Roi, je serai matelot».

Alors toute la cour s'esclaffa.

Colombin partit en courant, quitta la salle;

il criait: «Je découvrirai un pays! je décou¬

vrirai une terre pour mon Roi!»

Les gens se regardèrent, hochèrent la tête;

Colombin quitta le château à la course, traversa ville et champs; aux paysans qui étaient sur leurs champs et le suivaient des yeux, il criait: «Je découvrirai un pays!

Je découvrirai une terre pour mon Roi!»

Il pénétra dans la forêt, se cacha des se¬

maines entières on n'entendit rien de lui;

le roi était chagrin, se faisait des reproches;

les courtisans avaient honte de s'être mo¬

qués de Colombin.

Ils furent heureux, lorsque, après des semaines d'attente, le guetteur sonna du clairon; Colombin était revenu; il avait tra¬

versé les champs et la ville; il s'approcha du roi et dit: «Sire, Colombin a découvert une terre!» Et comme les courtisans ne vou¬

laient plus se moquer de lui, ils prirent un air grave et demandèrent: «Comment s'ap- pelle-t-elle donc? Où est-elle?»

«Ce pays n'a pas encore de nom puisque je l'ai découvert en premier, il se trouve loin, en pleine mer», dit Colombin.

C'est alors que le marin barbu se leva et dit: «Bien Colombin; moi, Amerigo Ves¬

pucci, je vais partir à la recherche de cette terre. Dis-moi où elle se trouve».

«Vous prenez la mer, vous naviguez tou¬

jours droit devant vous... ainsi jusqu'au pays recherché; surtout ne désespérez jamais», dit Colombin. Il avait terriblement peur, ce petit menteur, il savait en effet que ce pays n'existait pas; il finit par en perdre le som¬

meil.

Amerigo Vespucci cependant se mit en route.

Personne ne sait où il est allé.

Peut-être s'est-il lui aussi caché dans la forêt.

Puis un jour les clairons éclatèrent: Amé- rigo était revenu.

Colombin rougit, n'osa soutenir le regard du marin. Vespucci se plaça devant le roi, fit un clin d'œil et déclara, haut et clair, afin que tous puissent l'entendre: «Majesté», dit-il, ce pays existe...»

Colombin fut si content que Vespucci ne l'eût pas trahi qu'il courrut à lui, l'étreignit et s'écria: «Amerigo, mon cher Amerigo!»

Et l'on crut que c'était: le nom du pays;

cette terre qui n'existe pas, on l'appela dès lors: «Amérique».

«Maintenant te voilà un homme, dit le roi à Colombin; désormais tu t'appelleras Co¬

lomb. Il devint célèbre; tous le regardèrent avec admiration en murmurant: «Il a décou¬

vert l'Amérique!»

Et tous croyaient que l'Amérique existe;

seul Colombin, Colombin n'en était pas sûr;

toute sa vie il en douta et n'osa jamais deman¬

der la vérité au marin.

Mais bientôt d'autres s'y rendirent, une grande quantité même; ceux qui en revenè- rentdisaient: «L'Amérique existe!»

«Moi, dit l'homme de qui je tiens l'histoire, je ne suis jamais allé en Amérique. Je ne sais si elle existe. En disant l'avoir vue peut-être les gens ne veulent-ils pas détromper Colom¬

bin...Aujourd'hui encore quand deux per¬

sonnes se racontent leurs souvenirs d'Amé¬

rique, elles se font un clin d'œil complice;

elles se disent presque jamais «L'Amérique»

mais plutôt quelque mot vague, quelque formule comme les «States», «Outre-mer»

ou je ne sais quoi encore.

Il se peut que l'on raconte à ceux qui veulent s'y rendre l'histoire de Colombin;

quand ils reviennent, plus tard, ils parlent de cow-boys, des chutes du Niagara, du Mississipi, de New York et de San Francisco.

En tout cas ils racontent tous la même chose, les mêmes histoires que sans doute ils savaient déjà avant leur voyage; cela semble bien suspect, non?

Mais un point n'a jamais été éclairci, si discuté qu'il ait été: «Qui était Colomb, Christophe Colomb?»

«Moi, je le sais.»

Notice sur l'auteur

Peter Bichsel est né à Lucerne en 1935.

Instituteur de 1965 à 1968, il vit aujourd'hui à Bellach (Soleure). Il a écrit notamment «Le Laitier», «Les Saisons», qui lui valurent le prix du

«Groupe 47». Le récit traduit ici est tiré d'un recueil de nouvelles « Kinder¬

geschichten» (Ed. Otto F. Walter, Allemagne fédérale, juillet 1969), re¬

cueil traduit par Claude Maillard et

Marc Schweyer chez Gallimard sous

le titre «Histoires enfantines» (Dépôt

légal: 2e trimestre 1971).

(18)

18

INEDIT

>t? r"

r

M ni- H m t il 1. JT M .I -fcJ -WA

^ '" vs^MA'

7

jj, c*A ^V\_ ifr^CA

j-r i" i n ^ ^ _M ü.J^ .Mi

»I, *M**k

(

**<t-Ki)Jt

l

-w-^ f}û*t.-MMit iiißJLfi.M'

(

/yi^vfc-^- 1 ■owrfAty I (Ô'juA '(kàwrid jM Iiytf u If'inJnÀA i-,.(*$*■ t fL^i"/ H/ ■ .

r

_

J. -VKMÏ J 9(s(A C^L-^W^ to«A-iA<jy>^ "M- 4t^>o^cw

(

-~^x

,(. I

s

- N H I I f ^ , K f I -( I" =*=^=

t '■-• lu* tr ^ f?

pp

-(» (S*< y^ÀX $0L jjJbê ~tyt X' (Ut "bUxA^i^SC mJL^

7j . >v^Ai. ^ ^ Û<A jvfvAa ô

/

£^4. tfbo - & - Jb olL^l M2/rtC

S f- ^ ■'■ ' "t f h iNJf

EE

££

¥

^, ^vVt£, | <

/

iL-

J

SA, I "wJb* C&AMÙ "Ç^^bck,

t

ffAlfc (Û&+A>2

cL-^ €~<afc -wJd -^JiSuxj^

$

J

É

a j- f ^

^ -Vt | C^<x»^(ß^' •«-vC^A^, •\f-<^^c^QC CO$4£. ~C&** >n^ / -M

\ "ßlCxW»^£, - t^vvtC^

Références

Documents relatifs

Obligations : pour les salles dont l’activité est réservée à l’enseignement de la danse, il convient de respecter les règles applicables à l’ensemble des bruits de voisinage

Objectif : prendre conscience de toutes les parties de son corps par le toucher. Compétences : s’exprimer sur un rythme musical : danser en concordance avec la musique et le

En 1990, l’École des Hautes Études de l’Industrie Chimique de Strasbourg, alors dirigée par Jean- Claude Bernier, lui a donné de nou- velles ouvertures, et il a pu créer sa

Qui m'aurait dit qu'un jour sans l'avoir provoqué Le destin tout à coup nous mettrait face à face Je croyais que tout meurt avec le temps qui passe Non je n'ai rien oublié. Je ne

Qui m'aurait dit qu'un jour sans l'avoir provoqué Le destin tout à coup nous mettrait face à face Je croyais que tout meurt avec le temps qui passe Non je n'ai rien oublié. Je ne

v.1162 Guilencus et Cono son fils, de Cortiun, sont parmi les temoins d'une approbation de donation en faveur du cou- vent d'Hauterive par Rodolphe comte de Gruyere, approba-#.

[r]

Petite miniature ovale sur ivoire du temps de.. Miniature carrée