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1 Article paru dans E. Dubesset et R. Lucas, La Caraïbe dans la mondialisation : quelles dynamiques régionalistes ?, L’Harmattan, Paris, 2001, p.143-158.

La conservation de la biodiversité comme facteur de coopération pour une Grande Caraïbe ?

Nathalie LAHAYE

Maître de conférences de Sciences économiques

Université Paul Sabatier (PRES Toulouse) IUT de Tarbes, 1 rue Lautréamont, 65000 Tarbes courriel : nathalie.lahaye@iut-tarbes.fr ; nathaly.lahaye@orange.fr

INTRODUCTION

A l’échelle planétaire, la conservation de la biodiversité est un enjeu déterminant, tant pour protéger l’environnement naturel qu’asseoir un développement durable et promouvoir le bien- être des populations. A l’échelle de la Caraïbe, cet enjeu est crucial, à double titre.

Premièrement, la Caraïbe est un espace offrant une biodiversité exceptionnelle - elle est un des trente quatre “hot spots” du monde, avec 50% d’espèces endémiques - mais fortement menacée : pressions anthropiques, lourds impacts du changement climatique, massification des flux touristiques, etc. Deuxièmement, les préoccupations communes en matière de conservation et de développement, selon une perspective de développement durable et viable, forment un potentiel de coopération pour les différents territoires du bassin caribéen, participant de la construction d’une véritable région Caraïbe. Des expériences de coopération intra caribéenne autour de la conservation de la biodiversité ainsi, se multiplient. Ces coopérations, en dehors d’un ordre purement économique ou d’un ordre

« conservasionniste », suscitent un questionnement sur leurs impacts en termes de dynamique d’intégration régionale. Bien que prometteuses, ces expériences de coopération autour de la conservation de la biodiversité sont-elles réellement en mesure de tisser des relations pérennes et intégratrices, entre des territoires par ailleurs en concurrence, au plan économique et politique ?

Cette question fondera la trame de notre article. Sans prétendre ici à l’exhaustivité, nous présenterons dans un premier temps, des cas de coopération intra régionale autour de la conservation de la biodiversité, qui nous permettront, dans un second temps, de qualifier l’état de la coopération, pour enfin, dans un dernier temps, conclure sur la dynamique régionale commune, à partir de l’enjeu de conservation de la biodiversité.

1- DES EXEMPLES DE COOPERATION REGIONALE SUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Nous présentons ici des exemples d’accords de partenariat engagés entre des états de la

Caraïbe, au titre de la conservation de la biodiversité. Une majorité, conduite sous l’égide du

CAR-SPAW, est l’application directe de la convention de Carthagène et du protocole SPAW.

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2 Deux autres accords, structurés autour de la notion de corridor biologique et de celle d’aire protégée transfrontalière, illustrent une coopération émanant directement des états en dehors de cadres juridiques spécifiques.

Les projets de coopération régionale sur la protection des espèces et habitats dans le cadre du SPAW

C’est principalement dans le cadre de la Convention de Carthagène que diverses expériences de coopération sur des questions d’environnement sont aujourd’hui lancées dans la Caraïbe.

La Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes, dite Convention de Carthagène, du 24 mars 1983, est en effet le seul instrument juridique pour la Caraïbe, combinant la coopération régionale et la conservation de la biodiversité. La convention s’applique à la Grande Région Caraïbe

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, définie ici comme « le milieu marin du golfe du Mexique, de la Mer des Caraïbes et des zones de l’Océan Atlantique qui lui sont adjacentes » soit 37 territoires, dont 28 Etats. Elle a pour objet la protection du milieu marin caribéen, par la conclusion d’accords bilatéraux ou multilatéraux, régionaux ou sous-régionaux entre les parties contractantes et plus largement, le développement durable des territoires. Le protocole SPAW

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, en faveur des zones et de la vie sauvage spécialement protégées, conclu en 1990 et annexé à la Convention, renforce cet objectif de protection de l’environnement et de la biodiversité, grâce notamment au développement d’un réseau régional d’aires marines protégées et de plans d’action régionaux. D’un côté, l’application de la convention se traduit par la mise en place d’un Programme pour l’Environnement des Caraïbes (PEC) sous l’égide du PNUE

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. D’un autre côté, un Centre d’Action Régional (CAR) est créé, suite à un accord entre le PNUE et la France, afin de mettre en œuvre le protocole SPAW

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. Placé sous l'autorité de l'Unité de Coordination Régionale du PNUE, aujourd’hui hébergé par le Parc national de la Guadeloupe, et financé pour son fonctionnement par la France, le CAR-SPAW se veut être un outil de coopération régionale à l’échelle de la grande Caraïbe (Anselme et Defrenoux, 2006). Outre ses missions d’appui technique et scientifique, d’aide à la recherche de financements et au montage de projets, il se doit de « favoriser des échanges réguliers entre les acteurs caribéens » et de « contribuer au développement de la coopération régionale autour des objectifs de SPAW ».

Le plan de gestion régional du lamantin, le plan régional d'action pour la conservation des mammifères marins ou encore le programme régional de lutte contre les espèces exotiques envahissantes sont des exemples de ces coopérations régionales, où aussi bien des gouvernements, des ONG que des communautés locales s’impliquent et participent.

Le programme de réintroduction du lamantin, lancé par le Parc national de la Guadeloupe en 2007 (Girou et al., 2009) poursuit une vocation à la fois nationale et régionale. Au niveau de la Guadeloupe, les enjeux sont d’ordre écologique, économique et éducatif. Ecologique, car il

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La Grande région englobe toutes les îles y compris les Bahamas, et l’ensemble du littoral y compris le Mexique, toute l’Amérique centrale, le Panama, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Suriname et la Guyane française.

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SPAW : Specially Protected Areas and Wildlife

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PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement

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Le protocole SPAW est reconnu comme un instrument important pour l’atteinte des objectifs d’accords

mondiaux sur la biodiversité tels que la Convention sur la Diversité Biologique ou la Convention Ramsar.

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3 s’agit d’enrichir la diversité biologique avec ce mammifère marin historiquement emblématique du patrimoine naturel de la Guadeloupe, disparu des eaux des Antilles françaises dans les années 1920 et encore très présent dans la mémoire collective.

Economique, car la réintroduction du lamantin constitue une opportunité d’élargissement de l’offre de tourisme (Breton, 2010) avec un tourisme de nature et l’observation des mammifères marins. Educatif enfin, car le lamantin est le vecteur d’une découverte d’un milieu fragile et unique, la baie du Grand-cul-du-sac-marin, habitat originel du mammifère, où doivent désormais cohabiter la nature et les activités humaines. Au niveau de la Caraïbe, le projet a pour vocation d’asseoir une coopération régionale au travers de partenariats étroits avec les états voisins où les populations de lamantins sont présentes. Cuba figure actuellement au premier rang des pays partenaires. La coopération ainsi envisagée porte non seulement sur un transfert de quelques mammifères de Cuba vers la Guadeloupe, des échanges sur les études et recherches scientifiques menées autour de cette espèce et de son habitat, mais aussi sur une mutualisation des expériences en éducation à l’environnement et en sensibilisation des acteurs intéressés par les mammifères (pêcheurs, professionnels du tourisme, population riveraine).

Ce projet s’inscrit par ailleurs dans le Plan régional d'action pour la Conservation des Mammifères Marins de la région des Caraïbes (UNEP, 2006). Ce plan, qui identifie des actions prioritaires (dont le renforcement de la gestion des échouages, la structuration de la connaissance des mammifères marins et de leurs habitats, l’amélioration des pratiques d’observation des cétacés…) s’appuie avant tout sur une étroite collaboration de tous les états de la région. L’idée est ici de créer un sanctuaire caribéen pour les mammifères marins avec des retombées écologiques et aussi économiques, grâce à des activités écotouristiques.

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont considérées comme l'une des menaces majeures envers les espèces et les habitats naturels terrestres, côtiers et marins autochtones dans la Caraïbe, avec des impacts potentiels sérieux sur la biodiversité

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. L’un des risques majeurs liés aux invasions biologiques pour des espaces insulaires est de voir progressivement se développer une uniformisation des paysages naturels, avec la disparition ou la régression des espèces indigènes au profit d’une flore et d’une faune exotiques, banalisées et cosmopolites (Soubeyran, 2008). A cette perte de diversité locale et à la perturbation du fonctionnement des écosystèmes, il convient d’ajouter des effets directs et indirects sur la pêche, le tourisme (dont les risques sanitaires) ou encore, l’aquaculture. Plusieurs pays de la Caraïbe ont donc débuté des initiatives nationales sur les EEE, ouvrant la voie à des premiers échanges d’expériences et de partage de connaissances entre pays voisins, au travers d’ateliers et conférences. Des projets régionaux du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) relèvent ainsi de cette amorce de coopération régionale. Citons le projet GloBallast

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, qui vise à améliorer la gestion des eaux de ballast à travers le renforcement des capacités et

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Les EEE sont aujourd’hui considérées comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité. D’après la liste rouge de l’UICN, elles sont la deuxième cause d’extinctions documentées d’espèces et la troisième menace à venir pour les espèces en danger d’extinction. On estime qu’elles menacent 30 % des oiseaux, 15 % des plantes, 11 % des amphibiens et 8 % des mammifères inscrits dans les catégories d’espèces menacées de la liste rouge (Soubeyran, 2008).

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Ce projet comprend un projet pilote de 2000 à 2004 entre le FEM, le PNUD et l’organisation maritime

internationale. Une phase II qui s’étend de 2007 à 2012, complète le dispositif. Des gouvernements, des

compagnies maritimes et l’industrie navale ont rejoint les partenaires précédents.

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4 l'amélioration des réglementations, et qui concerne les Bahamas, Trinidad et Tobago, la Colombie, la Jamaïque et le Venezuela ou encore, le projet sur l'atténuation des menaces créées par les espèces exotiques envahissantes dans la Caraïbe insulaire, qui touche les Bahamas, la République dominicaine, Trinidad et Tobago, la Jamaïque et Sainte-Lucie.

Citons aussi le plan d'action régional de lutte contre le poisson-lion, considéré aujourd'hui comme l'une des menaces majeures sur les habitats marins de la Caraïbe, plan en préparation, porté entre autres, par le CAR-SPAW

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(CAR-SPAW-RAC, 2010). L’enjeu principal ici est non seulement de renforcer les mesures nationales de lutte contre les EEE mais aussi de se doter de cadres de coopération régionaux, afin d’élaborer des stratégies globales à l'échelle de toute la Caraïbe. Un premier projet de stratégie régionale pour la gestion des EEE dans la Caraïbe a ainsi été récemment lancé (été 2010). Une première consultation a permis d'adopter le cadre d'un mécanisme régional pour atténuer les menaces liées aux EEE sur le commerce, la biodiversité et les modes de vie, de parvenir à un accord sur une feuille de route pour fixer la stratégie d’adoption et de mise en œuvre par les pays du CARICOM et de fournir un document de référence pour aider les états de la Caraïbe à développer des stratégies nationales EEE qui seront en harmonie avec la stratégie régionale.

Les corridors biologiques et les aires protégées transfrontalières

Les corridors biologiques sont une autre forme de coopération régionale, créés avec la perspective de réduire la perte de biodiversité, de contribuer à un développement durable et de renforcer l’intégration régionale à différentes échelles : environnementale, économique, sociale et politique.

C’est dans cette logique que s’inscrit le Corridor Biologique de la Caraïbe (CBC) institué en 2007, entre Haïti, la République dominicaine et Cuba. Conçu comme un espace géographique délimité, d’une superficie de 1600 kilomètres linéaires

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, regroupant de nombreuses zones sensibles, dont 61 zones protégées (4 en Haïti, 11 en République dominicaine et 46 à Cuba) le corridor doit faciliter les relations entre l’être humain et la nature, et équilibrer les liens entre les paysages, les écosystèmes, l’habitat et la culture. Les trois îles, qui à l’instar des autres pays de la Caraïbe insulaire, doivent faire face au défi majeur de conserver une biodiversité d’importance mondiale, dans un contexte géographique, économique et social de grande complexité, entendent ainsi bénéficier d’une politique environnementale structurée et commune indispensable, compte-tenu de leur proximité qui favorise la diffusion des pollutions et des régressions environnementales associées. Ce couloir de protection devrait également permettre d’anticiper les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes de la région. Le CBC pourrait enfin être à terme une manne financière pour ces îles, avec la création d’emplois directs (agents de protection des milieux, unités de recherche,

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Ce plan est porté par le Mexique, par l'intermédiaire de la CONANP (Commission nationale des aires

naturelles protégées) et du Parc national de Cozumel, avec le soutien de l'ICRI (Initiative internationale pour les récifs coralliens), de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) de REEF et du CAR-SPAW.

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Le CBC couvrira en territoire haïtien le massif de la selle, le lac Azuei, les parcs nationaux Forêt des Pins et La

Visite ainsi que le massif nord central. En République dominicaine, le projet concernera la réserve de biosphère

Jaragua-Bahoruco-Enriquillo et la cordillère centrale jusqu’à la partie limitrophe avec Haïti. A Cuba, l’espace

retenu sera celui formé par les massifs montagneux de l’Est et de l’Ouest avec la Sierra Maestra, Baracoa, Nipe

et Saguà.

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5 police de l’environnement) et indirects (tourisme vert). Le CBC s’avérerait donc être un outil indispensable au développement durable de ces îles. Il apparaît aussi et surtout comme une initiative nouvelle, orientée vers une approche régionale de la problématique de la protection de la biodiversité, s’appuyant sur une coopération de type Sud-Sud.

Plus vaste et plus ancien que le CBC, le Corridor Biologique Mésoaméricain (CBM) est conçu comme un système de planification territoriale, constitué d'aires naturelles protégées avec des régimes d’administration variés (zones centrales, tampon, polyvalentes et aires de connexion). L’idée est d’une part, de fournir à la société centraméricaine et à la communauté internationale, un ensemble de biens et de produits environnementaux et d’autre part, de promouvoir des investissements dans la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles (Godoy Herrera, 2003). Le corridor regroupe les huit pays centraméricains possédant une façade maritime sur la mer des Caraïbes, qui fait lien : le Guatemala, Belize, l’Honduras, El Salvador, le Nicaragua, le Costa Rica, le Panama et les cinq états du sud du Mexique (Campeche, Chiapas, Quintana Roo, Yucatan et Tabasco) soit une région de 768 000 km

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de terres et de paysages, considérée comme l’une des plus riches en biodiversité de la planète

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– environ 10% de toute la diversité biologique mondiale – et habitée par plus de 40 millions de personnes. La coopération régionale est actuellement organisée autour du développement de plusieurs projets de coopération réunissant deux ou trois pays signataires de l’accord

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et met en relation non seulement les gouvernements mais aussi les acteurs du secteur privé et la société civile (dont les populations indigènes). La participation citoyenne fait partie des objectifs qui accompagnent la coopération régionale, tout comme la mise en place de corridors biologiques transfrontaliers. En s’attaquant au problème de la fragmentation des écosystèmes, le CBM participe de l’effort d’intégration régionale sur les plans géographique, économique, politique et social.

Le CBM, comme le CBC, est construit autour de l’idée d’aire protégée transfrontalière (APT).

Les APT sont un outil important de la conservation, car elles permettent la coordination des unités et corridors écologiques à des échelles supranationales. Elles jouent un rôle majeur également dans la promotion de la coopération et le renforcement de la confiance entre les états des régions, souvent en proie à des conflits tant environnementaux que politiques ou économiques, d’envergure (Brunner, 2002 ; Lopez et Jiménez, 2007). L’inscription d’une APT dans un réseau de sites internationaux permet de favoriser les contacts institutionnels entre les responsables de zones situées de chaque côté de la frontière ; elle fournit aussi un cadre juridique et politique à la coopération qui peut déboucher sur des initiatives plus générales (Bonnin, 2008). Par exemple, dans le cas du CBM, la coopération régionale en vue d’atteindre l’objectif environnemental de conserver la biodiversité a généré d’autres initiatives de coopération régionale dans le domaine de l’énergie et du tourisme.

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Point de rencontre du biote néo-arctique et du biote néo-tropical, l’isthme forme un entonnoir où convergent les mouvements migratoires de toutes sortes d’espèces, d’individus biologiques et de gènes.

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Par exemple, le Projet Selva Maya entre le Mexique, Belize et le Guatemala ou encore, le projet Golfo de

Fonseca entre le Salvador, l’Honduras et le Nicaragua (Lopez et Jimenez, 2007).

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6 2- L’ESPACE DE COOPERATION REGIONALE AUTOUR DE LA BIODIVERSITE:

UN PUZZLE INCOMPLET

Dans cette deuxième partie, nous tentons de qualifier l’état et la nature de la coopération régionale dans la Caraïbe, à partir de cet enjeu d’envergure que représente la conservation de la biodiversité. Quels sont les résultats tangibles? Qui pilotent ces coopérations ? Qui sont les acteurs clés ?

Des plans d’actions régionaux à l’état embryonnaire

Un premier constat peut être fait autour du nombre de pays adhérents au protocole SPAW.

Actuellement, 14 pays

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ont ratifié le protocole, soit la moitié des états éligibles. Des efforts restent à faire pour convaincre l’ensemble des états caribéens de suivre les recommandations et entreprendre les mesures nécessaires de conservation et aussi de valorisation, de la biodiversité. Un second constat montre que, dix ans après la ratification du protocole, les plans d’actions régionaux en sont encore à un état embryonnaire. Cinq réunions des parties contractantes se sont tenues depuis 2000, avec des objectifs de coopération clairement affichés, comme par exemple le plan régional d’action pour la conservation des mammifères marins dans la région des Caraïbes. Toutefois, si les pays partagent une même communauté de vues en termes de conservation de la biodiversité et de gestion durable des ressources et des espaces naturels, celle-ci se traduit peu en projets opérationnels. L’ampleur des projets peut en partie expliquer ce lent processus de gestation. Mais d’autres causes substantielles sont à avancer.

Une première cause est les différences de développement entre les pays et territoires caribéens et donc, de ressources humaines et financières pouvant être affectées aux projets de coopération. Les actions de coopération sont mises en œuvre par rapport aux priorités nationales des Etats, et des ressources humaines et financières disponibles dans le cadre de leur réalisation. Or, la conservation de la biodiversité passe après la lutte contre la pauvreté, la stabilité politique ou le développement du tourisme (rarement durable). Par ailleurs, les personnels locaux manquent de formation pour mettre en œuvre des projets souvent complexes. En particulier, les sources de financement et les types de négociation requis pour obtenir des ressources financières aux fins de la conservation ne sont pas toujours connus.

Une deuxième cause de la faiblesse des relations entre les partenaires potentiels est la faible connaissance respective des systèmes politiques, administratifs, juridiques et économiques.

Par exemple, les cadres institutionnels comme celui de la coopération décentralisée à l’échelle des Départements français d’Amérique, ne correspondent pas systématiquement à la réalité géopolitique des autres collectivités locales insulaires de la Caraïbe (Largange, 1999). La question du niveau d'intervention notamment se pose. Des institutions comme le Conseil Régional ou le Conseil Général peuvent sans doute trouver des partenaires équivalents dans les Grandes Antilles (Départements, communautés urbaines ou leurs équivalents de Cuba, d'Haïti, de République Dominicaine ou de Jamaïque) mais ceci est plus difficile pour ce qui

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Barbade, Belize, Colombie, Cuba, République Dominicaine, France, Guyane, Pays-Bas, Panama, Sainte-Lucie,

Saint-Vincent et les Grenadines, Trinidad et Tobago, Etats-Unis, Venezuela.

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7 est de leur environnement immédiat constitué de micro-états. La dispersion, au niveau des pays, des compétences en matière de coopération régionale, avec une multiplication des organisations en charge de la coopération (pour ne citer que le cas français : les collectivités locales, des acteurs étatiques comme le ministère des affaires étrangères et les représentations diplomatiques locales, les représentants locaux de l’Etat, dont le préfet de région, etc.) ajoute une difficulté supplémentaire.

Une troisième cause est l’absence de cadres juridiques adaptés, soit au titre des conventions passées, comme c’est le cas pour le projet du Corridor Biologique de la Caraïbe où une convention trilatérale République d’Haïti/République dominicaine/Cuba fait défaut, soit au titre des lois nationales encore insuffisantes et de la non ratification des traités internationaux dans le domaine de la conservation de la biodiversité. L’adhésion de tous les pays et territoires caribéens aux conventions internationales est une condition nécessaire de la coopération régionale.

Enfin, une quatrième cause, et non des moindres, est la pluralité des langues parlées dans la Caraïbe avec les trois langues d’origine européenne que sont l’anglais, le français et l’espagnol, auxquelles il faut ajouter le créole, le néerlandais, le tamoul. Ce pluralisme linguistique, marqueur de la richesse historique et culturelle de la région, constitue souvent un obstacle important pour les échanges régionaux, lorsque la maîtrise de ces langues fait défaut à l’une ou l’autre des parties en présence. Aussi, l’accentuation de la coopération entre états de la Caraïbe est en partie conditionnée par la maîtrise et l’utilisation de ces différentes langues

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.

Des initiatives nationales partagées, sous l’égide des grandes organisations intergouvernementales

L’enjeu de la conservation de la biodiversité façonne deux types de partenariat.

Le premier est celui d’initiatives nationales partagées, placées sous l’égide du CAR-SPAW et sous l’autorité des grands programmes internationaux de biodiversité. Les coopérations engagées consistent principalement d’une part, en un partage d’expériences, une mutualisation des expertises locales dans le cadre d’ateliers de travail et d’échange régionaux et des plans de formation ; d’autre part, en l’amorce d’une mise en réseau régionale et surtout, internationale, de type Nord-Sud. La coopération qui se met en place à l’échelle de la région est en général impulsée et pilotée par des organisations intergouvernementales (PNUE, UICN, FAO…) notamment dans les états les plus avancés. Le cas du projet de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) est assez représentatif de l’organisation en vigueur.

Impulsé par le PNUE, ce projet est coordonné par le CABI

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et met en réseau différentes organisations nationales chargées de son exécution : le Département de Ressources marines aux Bahamas, le Secrétariat d’Etat de l’Environnement et des Ressources naturelles en

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C’est là un objectif affiché par l’AEC depuis 1998, qui reconnaît l'apprentissage des langues comme un domaine institutionnel, relevant d'une compétence régionale et communautaire et devant favoriser l'expansion du plurilinguisme.

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CAB (ancien bureau de l'agriculture du Commonwealth) International est aujourd’hui une association à but

non lucratif en charge de fournir des informations et une expertise scientifique pour traiter de problèmes dans

les domaines de l’agriculture et de l’environnement.

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8 République dominicaine, l’Agence nationale de gestion environnementale à la Jamaïque, le Ministère de l’agriculture, de la forêt et de la pêche à Sante Lucie, le ministère de l’agriculture et des ressources marines à Trinidad et Tobago. Chaque pays suit un projet pilote qui forme, chacun, une base pour élaborer la stratégie régionale de lutte contre les EEE. Les échanges d’informations et d’expertises entre les différents partenaires doivent faciliter l’atteinte des objectifs tant nationaux que régionaux. Le Fonds pour l’environnement mondial aide aux financements des projets. Par son intermédiaire et le PNUE, des liens à l’échelle internationale s’établissent, comme avec l’Equateur, les îles Galápagos ou encore le continent africain qui tous, partagent la même lutte contre les EEE. Enfin, le CAR-SPAW prend part aux consultations et aux décisions d’orientation de la stratégie régionale.

Le second type de partenariat régional qui tente d’émerger, relève d’une coopération de type Sud-Sud. Elle est généralement initiée par les gouvernements des états en dehors des cadres juridiques et institutionnels internationaux de référence. Quelques pays du bassin caribéen se donnent un objectif commun de lutte contre la perte de biodiversité, et se dotent de moyens communs pour y parvenir, dont des fonds internationaux conséquents. C’est le cas des corridors biologiques. Ce type de partenariat est toutefois encore peu développé. Pourtant, il tente de mettre en avant un modèle de coopération de type Sud-Sud. Par ailleurs, les résultats sont parfois limités, voire controversés. Le projet de Corridor biologique de la Caraïbe demeure aujourd’hui encore dans une phase d’élaboration. Le Corridor biologique mésoaméricain, plus ancien, a quant à lui, permis des avancées en matière de conservation et de développement durable, avec un renforcement des aires protégées, des modes de production plus respectueux de l’environnement et une plus grande implication des populations locales dans la gestion des ressources naturelles et la conduite de projets de développement écotouristique. Décrit par ses défenseurs comme un laboratoire, un « concept biologique qui a croisé le calendrier politique régional, engageant un processus d’intégration », il est perçu par ses détracteurs comme un instrument au service du Nord, une

« forme moderne d’ingérence et de colonialisme, un néocolonialisme écologique pétri de bons sentiments » (Matagne, 2005, p.191)

La prééminence des réseaux de coopération Nord-Sud tient entre autres, à un fort déterminisme historique et aux réalités géopolitiques. L’enjeu est ici de mettre en place une coopération structurée, qui réduit le risque de procédures lourdes découlant de l’existence de nombreux projets de petite envergure et d’un manque de cohérence et de complémentarité.

Les ressources mobilisables en termes de réseaux avec les anciennes colonies et/ou les

partenaires économiques, d'expertises et de financements constituent des atouts déterminants,

qui profitent aux partenaires caribéens. Par exemple, du côté des financements, le Fonds

européen de développement et le Fonds pour l’environnement mondial sont fortement

mobilisés pour accompagner les stratégies régionales et nationales. Du côté des partenaires,

les Etats-Unis et l’Europe se placent au premier rang, y compris sur cet enjeu de conservation

de la biodiversité. Partagé entre une logique de souveraineté sur leurs anciennes colonies et

une logique de coopération contractualisée avec des états souverains, chacun entend jouer un

rôle structurant dans la coopération régionale à l’échelle de la Caraïbe.

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9 Le rôle fédérateur du CAR-SPAW Guadeloupe

Si, aujourd’hui, on assiste à une augmentation du nombre de projets pilotes nationaux en matière de biodiversité, la création d’outils et de méthodologies partagés, ainsi que des structures communes, apparaît essentielle à la coopération régionale. La création récente du CAR-SPAW Guadeloupe va dans ce sens.

Le CAR-SPAW se présente comme l’outil de la coopération régionale, au titre de la conservation de la biodiversité. Véritable soutien technique des états et territoires de la Caraïbe, il contribue à assurer la durabilité du développement au niveau national et au niveau régional. Le CAR-SPAW joue un rôle fédérateur dans la mise en réseau des états, en instituant des relations entre divers partenaires institutionnels comme des parcs nationaux, des associations de protection des espèces et de lutte contre la perte de biodiversité (d’obédience internationale pour la grande majorité) des experts internationaux (universitaires, sociétés privées) des bailleurs de fonds internationaux, des organisations intergouvernementales (PNUE, RAMSAR, CBD, MAB, etc.). Actuellement, le CAR-SPAW initie et porte surtout des coopérations bilatérales, avec généralement la Guadeloupe comme partenaire (à l’instar du programme de réintroduction du lamantin en Guadeloupe). Son rattachement au Parc national de la Guadeloupe n’est surement pas étranger à cette prééminence de la France et donc, de l’Europe.

Dans l’ensemble, si des projets de coopération autour de la conservation de la biodiversité (et autres domaines comme la gestion de l’eau, la gestion côtière, la valorisation des paysages, l’écotourisme… tous allant dans le sens d’un développement durable des territoires de la Caraïbe) voient le jour, il faut souligner que la grande majorité de ces projets reste l’apanage des états et territoires les plus avancés, qui ont ratifié les traités internationaux, dont la convention de Carthagène, et qui sont déjà insérés dans des réseaux de coopération à l’échelle internationale sur des questions élargies de la gestion durable des ressources naturelles. En conséquence, si des morceaux du puzzle commencent à s’assembler, celui-ci est loin d’être achevé.

Une question s’ensuit : la coopération en marche peut-elle conduire à la création d’une région

« Grande Caraïbe » de la biodiversité et plus largement du développement durable, dotant l’ensemble des états caribéens, d’une communauté de destin et d’une solidarité régionale ?

3- UNE REGION « GRANDE CARAÏBE » DE LA BIODIVERSITE?

Dans cette dernière partie, nous proposons de tirer quelques enseignements sur la dynamique régionale, impulsée par la coopération autour de l’enjeu de conservation de la biodiversité.

Un modèle de coopération et de conservation gouverné par le global...

Avec l’enjeu de la conservation de la biodiversité, il existe là des opportunités de

collaboration réelle de type Nord-Sud et aussi de type Sud-Sud, susceptibles de s’appliquer au

contexte et aux besoins de la Caraïbe, par une définition de stratégies et une identification de

projets concrets. Il s’agit essentiellement d’optimiser les travaux déjà en cours dans chacun

des états, de renforcer la visibilité des pays au sein de la région et celle de la région par

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10 rapport au reste du monde, d’intégrer la problématique insulaire, de renforcer tout ce qui est réseau, d’adopter une approche régionale et globale, en partenariat entre secteur privé, société civile et Etats. La question qui se pose toutefois est de savoir si cette opportunité de coopération sert dans les faits la constitution d’une région « Grande Caraïbe » de la biodiversité.

Des coopérations ou projets de coopération voient le jour sur des thèmes précis : protection d’une espèce, renforcement des aires protégées, lutte contre les espèces envahissantes, etc.

concourant toutes à la lutte contre la perte de biodiversité. Ces prémices de coopération sont certes à replacer parmi les autres actions déjà entreprises dans le domaine environnemental et celui plus large du développement durable. A titre d’exemples, citons le projet de valorisation du potentiel géothermique de la Dominique, visant à alimenter en électricité la Guadeloupe et la Martinique, celui de la création de la zone de tourisme durable de la Caraïbe en partenariat avec l’AEC ou encore le projet de planification régionale des Caraïbes en vue de l’adaptation aux changements climatiques, qui implique une combinaison d’activités nationales pilotes et d’activités de formation et de transfert technologique au niveau régional. Ceci participe donc de la création d’un large réseau d’échanges à l’échelle de la Caraïbe, dont la gestion durable des ressources et des espaces naturels est le thème de référence, participant au renforcement et à la structuration d’une Grande Région Caraïbe.

Cependant, on peut souligner l’effet d’empilement des actions du point de vue de la conservation et craindre parfois une dispersion des moyens. On peut aussi constater qu’une démarche globale de coopération à l’échelle de la région fait défaut. Des liens de partenariat manquent entre les pays et les territoires insulaires, entre les pays et les territoires continentaux, entre les pays insulaires et les pays continentaux. Les cas de création de corridors biologiques attestent par exemple, du besoin de faire du lien à la fois au titre de la conservation de la biodiversité et de la coopération régionale, en dépassant les frontières et en adoptant des politiques communes de développement durable. Pourtant là aussi, des espaces sont exclus des mesures de conservation ; des populations (souvent autochtones) sont oubliées des mesures de développement. Autrement dit, il n’existe pas encore, une « grande région caribéenne » de la conservation de la biodiversité.

Par ailleurs, le modèle d’échanges qui tend à s’imposer est celui d’une vision globale, homogénéisée, où les normes internationales de la biodiversité ont pénétré les sphères nationales et régionales et où les réseaux de coopération qui entourent les projets de conservation sont pilotés par les institutions internationales. Le global définit ici le régional.

Néanmoins, malgré leurs faiblesses, les coopérations régionales constituent des espaces de

discussion, des forums, qui permettent d’affirmer sur la scène internationale une communauté

de destin et une certaine forme de solidarité régionale. Les atouts économiques d’une plus

grande coopération ont depuis longtemps été soulignés : rendements d’échelle, concurrence

accrue, meilleure allocation des ressources… Les états de la région Caraïbe augmenteraient

aussi leur capacité institutionnelle et leur poids diplomatique. En matière de préservation

durable des espaces et des ressources naturelles terrestres et plus encore maritimes, l’enjeu est

donc de favoriser d’une part, la coordination entre les instances d’expertises existantes à

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11 l’échelle de la Caraïbe et d’autre part, l’émergence de réseaux d’acteurs régionaux plus fortement intégrés.

…avec des réseaux régionaux au service de la conservation

Une coopération réussie se mesure à l’importance des réseaux qui se forment et perdurent, développant de nouveaux projets de partenariat, ce qui participe à la fois du renforcement de la coopération et de la conservation.

Si on regarde du côté des réseaux qui se sont formés et des associations qui, très souvent en découlent, au sein de la Caraïbe, on peut affirmer que la conservation de la biodiversité joue un rôle positif dans la formation d’une « Grande Caraïbe ».

Au rang de ces réseaux, on peut par exemple, citer le Caribbean Marine Protected Area Management Network and Forum (CaMPAM) qui regroupe à l’échelle de la région Caraïbe, à la fois les gestionnaires d’aires marines protégées, des scientifiques, des formateurs, relevant d’organismes gouvernementaux ou non et du secteur privé. L’idée est d’échanger, de partager les informations et connaissances et aussi, de se former, sur les aires marines protégées. Le CaMPAM héberge actuellement la plus importante base de données régionale d'aires marines protégées. Citons aussi la Society for the Conservation and Study of Caribbean Birds

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(SCSCB) qui est devenu le principal réseau régional de conservation fondée sur la science des espèces. Les membres de la SCSCB ont entrepris des activités scientifiques, éducatives et de terrain, liées à la conservation des oiseaux dans leur propre pays et territoire, avec des avantages plus larges pour la biodiversité. Au titre d’une conservation interculturelle et interrégionale, le projet de la Société sur le dendrocygne des Antilles a permis d’instruire et de sensibiliser des milliers d’étudiants et d’enseignants de la région, à la conservation des zones humides. Le Réseau de conservation des tortues marines dans la région des Caraïbes est un réseau régional similaire, promouvant la science, l’éducation environnementale et la gestion de ces espèces. Citons enfin, l’Institut Panos Caraïbes qui est une organisation régionale finançant la formation de journalistes, des expositions et des rapports pour intensifier la couverture médiatique sur les questions de développement durable dans la région. Avec ces réseaux qui s’inscrivent dans la durée, l’idée de coopération est renforcée et diffusée.

Une coopération régionale sur la biodiversité pour aller au-delà des conflits

L’engagement massif des états caribéens vers davantage d’intégration se heurte aux nombreux litiges de souveraineté encore très prégnants. Les frontières héritées des anciens traités internationaux et de la colonisation donnent lieu à des désaccords récurrents, en particulier lorsque l’accès aux ressources minières ou aux zones de pêche est concerné. Les revendications territoriales sont porteuses de risques sous forme de tensions politiques et de fragmentation de l’espace Caraïbe (Hecquet, 2005). Une coopération soutenue autour de l’enjeu de conservation de la biodiversité, pourrait permettre de dépasser certains de ces conflits, à condition toutefois que l’enjeu soit perçu comme une condition nécessaire au développement durable des territoires. Dans ce contexte, les aires protégées transfrontalières

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Société pour la conservation et l'étude des oiseaux de la Caraïbe

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12 représentent un outil de coopération intéressant, combinant ces trois défis pour une intégration régionale porteuse d’un développement durable que sont la conservation et la valorisation de la biodiversité, la coopération régionale et la paix communautaire.

CONCLUSION

Au travers des expériences de coopération régionale en matière de conservation de la biodiversité présentées, nous pouvons conclure, en premier lieu, que la conservation de la biodiversité sert la coopération régionale au sens où elle crée un apprentissage de la collaboration et participe à la constitution de réseaux d’échanges qui sont susceptibles d’être mobilisés à des fins de coopération économique et/ou politique élargies. L’enjeu de la conservation de la biodiversité n’est-il d’ailleurs pas un premier pas vers des actions plus globales de développement durable, dont les effets sont perceptibles dans divers secteurs de l’activité économique régionale (agriculture, tourisme, pêche, etc.).

En second lieu, une autre conclusion apparaît. La coopération régionale, confortée et élargie à l’enjeu plus vaste du développement durable, participe en retour du renforcement de la préservation de l’environnement et de la conservation de la biodiversité en autorisant des expériences de développement plus respectueuses des écosystèmes (écotourisme, agroécotourisme…) en facilitant la mise en place de programme de lutte contre la pauvreté, en éduquant et formant la population à l’environnement. Les deux enjeux de conservation et de coopération sont ainsi étroitement imbriqués. Pour autant, leur dynamique combinatoire et intégratrice est complexe, tant les enjeux politiques et économiques dominent les échanges, à l’échelle de la Caraïbe, comme dans le reste du monde, faisant oublier parfois l’intérêt social et économique de la conservation et faisant ressurgir le spectre de la concurrence interrégionale.

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