• Aucun résultat trouvé

Se réapproprierle devenirde notre discipline

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Se réapproprierle devenirde notre discipline"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

ET DES PRATIQUES N A T I O N A L O B S E R V A T O I R E

DES PROGRAMMES

Se réapproprier le devenir

de notre discipline

L’actualité de cette rentrée est marquée par une dégradation sensible des conditions d’enseignement : retour à des niveaux d’effectifs que l’on n’avait pas connus depuis des années, augmentation des taux d’heures supplémentaires et, corrélativement, raréfaction des vacataires et contractuels dont une grande partie n’est pas réemployée : c’est particulièrement le cas en philosophie.

Comment dans ces conditions, ne pas s’indigner devant la fermeture brutale du Capes interne, celle, programmée, du concours réservé (dont c’est la dernière session), ainsi que devant la diminution, une fois encore, du volume des postes offerts aux autres concours (– 7 pour l’ensemble des postes, essentiellement en raison de la baisse des postes à l’agrégation interne). La situation devient intenable, et l’on ne peut s’empêcher de la mettre en parallèle avec le déclin progressif, étalé dans le temps mais régulier, des classes de terminale littéraire. Il nous faut travailler à la redéfinition d’une série littéraire plus attractive.

Nous devons collectivement nous réapproprier le devenir de notre discipline dans toutes les séries, en participant activement au débat sur la refonte des programmes de terminale STG en faisant un bilan de leur application et en donnant des pistes de changement, en signant l’appel « philo en danger » que nous adressons à tous les collègues.

Gisèle Jean

SUPPRESSION DU RECRUTEMENT PAR CAPES INTERNE POUR L’ANNÉE 2005 CONCOURS RÉSERVÉ, EXAMEN PROFESSIONNEL : la peau de chagrin

Aucun poste au concours du Capes interne ; suppression pure et simple de ce Capes pour cette session ! En 2004, prés de 263 candidats s’y sont pourtant présentés...

Trois postes seulement au concours réservé (– 2) en 2005, dont c’est normalement la dernière session dans le cadre de la loi « Sapin » de résorption de la précarité, 26 collègues s’y étaient présentés, 1 seul a été reçu.

Ce sont les voies diversifiées de la promotion et de l’intégration dans la fonction publique qui se ferment complète- ment, notamment pour les non-titulaires corvéables à merci et qu’on a pourtant sollicités depuis des années, y com- pris par petites annonces dans certaines académies, pour enseigner dans des classes d’examen. A cela s’ajoute le taux scandaleusement bas des réussites à l’examen professionnel ouverts aux MA, qui font des jurys en philosophie les plus malthusiens de la profession.

Voudrait-on accréditer l’idée qu’il n’existe qu’une voie « royale », celle des concours externes – elle aussi fortement ponctionnée – pour accéder à l’enseignement ?

Ne nous y trompons pas, cette opération vise prioritairement à empêcher la création d’emplois statutaires et donne crédit à la théorie des surnombres. Qu’en pensons-nous face à nos classes surchargées et aux remplacements non assurés ? Cette opération prépare la suppression effective d’emplois, notamment pour le remplacement, par l’af- fectation autoritaire des TZR sur postes fixes ou sur zone mais dans des conditions de plus en plus difficiles (plu- sieurs établissements ; HS), masquant la réalité des besoins.

Cette pénurie organisée interdit tout progrès : dédoublements ou augmentation des horaires en TS, TSTT. Que devien- dront les projets d’une démocratisation de l’enseignement philosophique ?

C’est totalement inadmissible, une mobilisation d’ampleur est nécessaire pour exiger la réouverture du Capes interne et des créations de postes significatives aux différents concours, en particulier le concours réservé et l’examen pro- fessionnel. D’autres disciplines sont touchées, comme l’allemand ou encore les STI. Le SNES intervient auprès du ministère, et met tout en oeuvre pour créer les conditions d’une initiative d’ampleur en direction de l’opinion et des pouvoirs publics.

Ont participé à l’élaboration de ce 8 pages :

Julien Cueille et Jean-Noël Gramling

Florence Dursapt

Sommaire

2.Enquête sur les programmes des séries technologiques.

3.Journée nationale de réflexion.

Le problème des remplacements.

4-5.Élaboration du programme des séries technologiques : position du SNES.

6.Reconquérir les heures-professeur dans toutes les Terminales S et technologiques.

7.Le formation continue : tirer la sonnette d’alarme.

Le question de l’évaluation : il nous faut avancer.

8.Opération « philo en danger ».

(2)

PHILOSOPHIE

Les programmes des séries technologiques ont été soumis au groupe d’experts présidé par Michel Fichant, qui doit remettre sa copie à la DESCO en octobre 2004, pour une application à la rentrée 2005 : les collègues seront consultés dans les établissements à partir du mois de décembre. Avant toute rencontre avec le groupe d’experts, et dans l’attente de la publication des résultats des travaux du GE, le groupe philo du SNES souhaite, pour sa part, consulter ses adhérents.

Personne ne peut croire qu’un changement de programme suffise à tout résoudre. Toutefois il importe de savoir ce qui doit et ce qui peut être raisonnablement enseigné dans ces classes. Aussi proposons-nous que chacun fasse connaître son point de vue, soit par courriel sur philo@snes.edu, soit par courrier à l’adresse suivante : groupe philosophie, secteur contenus, SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07.

Voici quelques questions pour guider vos interrogations et ordonner vos suggestions ; il n’est pas indispensable de renseigner tous les items, nous préférons une réponse incomplète à une absence de réponse !

Enquête sur les programmes des séries technologiques

4. Initiation à la lecture des textes philosophiques

• Faut-il modifier les instructions actuelles ? ...

• Dans quel sens (par exemple faut-il exiger une étude suivie d’œuvre, ou d’une partie d’œuvre, comme dans les séries générales ?)? ...

...

• Faut-il proposer une liste d’auteurs élargie, à l’image de celle qui figure dans le programme des séries générales ? ...

3. Les repères

• Faut-il aussi introduire une liste de distinctions conceptuelles dans le programme des séries technologiques ? ...

• Laquelle ? ...

• Doit-elle être plus réduite ? ...

2. Les éléments du programme

• Problèmes ou notions ? ...

Combien ? ...

Dans le cas de notions, faut-il en coupler certaines ? ...

Les accompagner de déterminants ? ...

• Faut-il moduler la liste des notions ou des problèmes selon les filières (SMS, STL, STI, STT)?...

• Faut-il les regrouper en champs et lesquels ? ...

• Quelles notions apparaissent fondamentales dans celles qui figurent déjà au programme ? Dans celles qui n’y figurent pas ? ...

...

• Quelles notions apparaissent les plus pertinentes eu égard aux inté- rêts et aux compétences des élèves ?...

...

1. Bilan

• Y a-t-il une ou des spécificités de l’enseignement philosophique dans les séries technologiques ? ...

• Quels sont pour vous les objectifs de cet enseignement ? ...

• Quelle perception pensez-vous que vos élèves ont de l’enseigne- ment philosophique ?...

...

• Quel bilan proposeriez-vous du programme actuel et de sa mise en œuvre dans les classes ? ...

...

Les questions suivantes portent sur des points sur lesquels le groupe d’experts n’est pas missionné :

3. Horaires et coefficients dans ces séries

• Que demander ? ...

• Faut-il faire des différences selon les séries ? ...

• Faut-il fixer un seuil de dédoublement pour les heures de Travaux Dirigés ?...

Lequel ?...

6. Épreuves du baccalauréat

Épreuves écrites :

Bien que le groupe d’experts ne soit pas mandaté pour formuler des recommandations quant au caractère ou au nombre des épreuves que les élèves doivent subir au baccalauréat, quels avis peut-on émettre sur la nature de ces sujets, leur nombre et un éventuel nou- veau type de sujet ?...

...

Quelles qualités devrait-on évaluer ?...

...

Évalue-t-on réellement ? ...

Épreuves orales :

Faut-il expliciter les exigences de l’épreuve orale ? ...

Faut-il imaginer une épreuve orale au premier groupe ? ...

5. Recommandations sur les exercices effectués en cours d’année et l’apprentissage de la réflexion philosophique

• Faut-il en faire dans le cadre du programme ? ...

• Doit-on aller jusqu’à des recommandations précises concernant les travaux autres que les exercices type bac qui peuvent être effec- tués au cours de l’année ? ...

...

• Faut-il donner des recommandations sur les formes d’enseignement qui ne relèvent pas de la leçon ? ...

• Faut-il réclamer une formation spécifique pour les professeurs qui enseignent dans ces classes ? ...

• Conviendrait-il de favoriser la mise en commun de données issues de l’expérience de ces derniers ? ...

...

(3)

séries technologiques le vendredi 19 novembre à 9 h 30 au SNES, 1, rue de Courty, Métro Assemblée Nationale. Pour s’y inscrire, renvoyer sans tarder un courriel à pedago@snes.edu ou un courrier au SNES. Il est nécessaire de déposer une demande d’autorisation d’absence au recteur sous couvert du chef d’établissement un mois auparavant, soit avant le 19 octobre, selon le modèle ci-joint :

MODÈLE DE DEMANDE INDIVIDUELLE D’AUTORISATION D’ABSENCE CONGÉ POUR FORMATION SYNDICALE

À adapter selon la situation.

À déposer auprès du chef d’établissement au moins trente jours avant le début du stage.

Nom - Prénom :...

Grade et fonction :...

Établissement :...

À Monsieur le Recteur Sous couvert de M. (1) [date]

Conformément aux dispositions (2)

• de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 (article 34, alinéa 7) portant statut général des fonctionnaires,

• de la loi n° 82-997 du 23 novembre 1982 relative à l’at- tribution aux agents non titulaires de l’État du congé pour la formation syndicale,

et du décret 84-474 du 15 juin 1984, définissant l’attribution des congés pour la formation syndicale, avec maintien intégral du traitement, j’ai l’honneur de solliciter un congé du... au ...(3) pour participer à un stage de formation syndicale.

Ce stage se déroulera à ...

Il est organisé par la section [académique / départementale / nationale] du SNES (FSU) sous l’égide de l’IRHSES (Institut de Recherches Historiques sur le Syndicalisme dans les enseignements de Second degré - SNES), organisme agréé, figurant sur la liste des centres dont les stages ou ses- sions ouvrent droit au congé pour formation syndicale (arrêté du 29 décembre 1999 publié au JO RF du 6 janvier 2000).

A...Le...

Signature

(1) Nom et qualité du chef d’établissement ; cette demande doit être transmise par la voie hiérarchique.

(2) Indiquer les références du seul texte correspondant à votre situation (titu- laire loi 84-16 ; non-titulaire loi 82-997).

(3) Lorsque le stage dure plusieurs jours, ne faire figurer que les dates don- nant lieu à demande d’autorisation d’absence.

des remplacements

La philosophie n’est pas la discipline qui connaît le plus grand nombre de précaires (pas de vacataires en 2003-2004 à Reims, à Limoges, à Poitiers ; à Rouen, en 2003-2004, il n’y a eu qu’un seul remplacement de quinze jours à effectuer : pas de chance pour les vacataires ou contractuels anciennement employés par le rectorat, qui peut faire appel à d’autres personnes).

Néanmoins, la situation dans certaines académies est préoccupante : notamment à Nancy-Metz ou Versailles où les rectorats ont fait appel... à l’ANPE pour recruter des vacataires ! À Bordeaux, après le dispositif « évolu- tion de carrière » visant la résorption des TZR en sur- nombre, le rectorat s’est retrouvé... en déficit de titu- laires remplaçants, obligé de recruter un vacataire au premier départ en retraite !

Il arrive curieusement, mais fréquemment, que l’inflation d’heures supplémentaires attribuées aux titulaires, par- ticulièrement aux TZR, soit préférée à la précarité, comme c’est le cas à Clermont. Dans ce cas, les rectorats font le choix d’une surcharge de service, obtenue bien souvent par des pressions au niveau local, pour éviter d’avoir à renouveler le contrat des précaires. A Paris, des TZR se retrouvent avec des services à 23 heures à cer- taines périodes de l’année. Un premier pas vers l’an- nualisation, conforme aux évolutions suggérées par le rap- port Thélot ?

La situation de bien des TZR n’est pas enviable. Les rem- placements hors-zone sont monnaie courante, parfois à plus de 100 km de l’établissement de rattachement comme à Orléans-Tours ! Ailleurs, ce sont des affectations hors-discipline : dans la Vienne, un collègue TZR avait été contraint d’enseigner le français en collège en 2002- 2003 (l’affaire a été portée devant le tribunal adminis- tratif). La faute à la diminution des effectifs ? Ou aux inégalités d’offre sur le territoire ? Rappelons que mal- heureusement il existe bien des établissements où l’ho- raire légal n’est pas respecté, les chefs d’établissement exerçant parfois une pression sur les enseignants pour qu’ils renoncent par exemple à la 4eheure en TS ou au dédoublement dans certaines classes (séries techno), sous peine de se voir imposer un horaire pléthorique ou un emploi du temps dégradé.

Rien n’est inéluctable, et le rapport de force créé par l’ac- tion collective, appuyée par le SNES, permet dans bien des cas de débloquer la situation. Souvent la stratégie des autorités académiques et des chefs d’établissement vise à isoler les collègues ; là où l’on fait cause commune, il est possible d’obtenir gain de cause. Ne restons pas seuls face à une difficulté : le seul recours en cas de problème est l’action syndicale. Contactez au plus tôt le responsable SNES de votre établissement ou la section académique ou départementale.

(4)

PHILOSOPHIE

Le SNES a toujours été attaché à la place toute particulière de la voie technologique dans le proces- sus de démocratisation. La voie technologique, qui accueille un can- didat au bac sur trois, offre l’origi- nalité d’une formation à la fois généraliste et ouverte sur un champ ou un ensemble de champs pro- fessionnels. Les séries technolo- giques permettent aux élèves de construire simultanément une cul- ture technologique axée sur une pratique de type plutôt « inductif » et interactif, fondée sur une démarche de projet, et des élé- ments d’ouverture sur un certain nombre de champs disciplinaires proposant une approche plus théo- rique(1); c’est cette complémentarité qui nous semble de nature à favo- riser l’émergence d’une authen- tique « culture commune » suscep- tible de donner aux contenus technologiques tout leur sens. Ces séries offrent, rappelons-le, des perspectives bien réelles de pour- suites d’études (qui concernent 85 % des bacheliers technolo- giques), même si celles-ci doivent être encore développées et repen- sées, notamment au niveau bac + 3.

En ce qui concerne l’enseignement de la philosophie, rappelons que le SNES a pesé en son temps pour qu’il soit étendu à toutes les séries technologiques, notamment indus-

trielles, extension qui n’a abouti qu’en 1983, soit 14 ans après la création des « baccalauréats de technicien » (qui avaient pris eux- mêmes la place des anciens « bre- vets de technicien »). Outre l’op- portunité stratégique évidente qu’offrait cette extension pour le développement de la profession (elle a permis la création de cen- taines de postes de professeurs de philosophie), c’est bien le principe même de la pertinence de l’ensei- gnement de la philosophie dans les séries technologiques que le SNES a défendu et continue de revendi- quer. Il s’agit bel et bien de contri- buer, par l’exercice de la pensée organisée et le travail sur le dis- cours et ses logiques (en particu- lier le retour réflexif sur les énoncés produits spontanément et sur les notions communes), ainsi que par la position et l’élaboration de pro- blèmes, à la formation du juge- ment ; les capacités d’analyser, de confronter des thèses et des argu- ments, et de percevoir leurs pré- supposés, voire de se réapproprier de manière critique un certain nombre de savoirs, ou de dimen- sions de l’existence, jusque-là vécus comme étrangers, ne sont pas don- nées d’avance, et la philosophie peut contribuer à les développer.

L’enseignement philosophique conduit par là à la formation du citoyen, selon sa finalité première qui est « l’apprentissage de la liberté par l’exercice de la réflexion ».

L’expérience montre que les élèves de ces séries, bien loin de se mon- trer nécessairement rétifs à la phi- losophie, témoignent souvent, non seulement d’un intérêt réel pour cette discipline, mais également de véritables qualités – notamment en termes de capacités de probléma- tisation –, et parfois même d’un

Positions du SNES lors de la rencont chargé de l’élaboration du programme

désir de philosopher plus vif que dans d’autres séries. Là où le bât blesse, c’est lorsqu’il s’agit de tirer parti à l’écrit du matériau des inter- ventions orales, un certain nombre d’élèves ayant intériorisé une image parfois dégradée de leur capacité à produire des textes écrits – au moins selon les normes scolaires.

Pour autant, nous ne croyons pas qu’il faille renoncer à l’ambition d’amener le plus grand nombre possible de ces élèves à s’appro- prier les techniques – le mot est précieux – et l’esprit de la disserta- tion et de l’étude de texte, même si l’horaire qui nous est dévolu pour cela apparaît nettement insuffisant.

Il serait hautement souhaitable de pouvoir offrir à tous les élèves de ces séries un horaire d’au moins trois heures hebdomadaires, compte non tenu des dédoublements éventuels qui seraient à porter au crédit de l’horaire-professeur.

Le SNES a toujours défendu l’idée que les programmes des disciplines générales des séries technologiques ne doivent pas être des dérivés affa- dis des programmes des séries générales. Il en va de même pour les programmes de philosophie, dans lesquels il importe de prendre en considération la spécificité de chacune des séries. L’enseignement de la philosophie, quelle que soit sa singularité, ne peut se penser en

(5)

rupture totale avec les contenus des autres disciplines, qu’elles soient générales ou technologiques(2). La possibilité pour le professeur de philosophie de prendre appui sur des acquis (en termes de savoirs comme aussi bien en termes de méthodes), qui auront été déve- loppés par ailleurs, rendrait sa tâche à la fois plus aisée, plus cohérente, peut-être plus motivante pour l’élève ; aussi pourrait-on souhai- ter que le programme s’en fasse l’écho. Au-delà du programme, c’est toute la question du travail en commun avec les collègues des autres disciplines qui se trouve ainsi posée, et celle de l’articulation de la conceptualisation philosophique aux différents objets susceptibles d’être soumis à son analyse. Ainsi, pour les séries technologiques industrielles (les STI), ne faudrait- il pas tenir compte des dominantes, c’est-à-dire l’étude des construc- tions et l’étude des systèmes tech- niques industriels, enfin du bloc physique et physique appliquée ? Toutes ces disciplines technolo- giques font intervenir une réflexion expérimentale mettant en œuvre des concepts et des outils mathé- matiques (que les élèves ont parfois du mal à maîtriser). Ils travaillent en permanence avec des pré- notions comme celle de causalité,

des séries technologiques

(octobre 2001)

exige d’eux de savoir interroger les normes et les valeurs, entendre la polyphonie des discours sociaux et s‘inscrire dans les échanges, par- tager et goûter les productions de cultures multiples, remettre en question leurs propres pratiques et celles de leurs semblables, conqué- rir une autonomie dans leurs choix professionnels et existentiels, être en capacité enfin de bénéficier plei- nement d’une formation tout au long de la vie dont on sait qu’elle profite principalement à ceux qui ont pu construire des acquis solides en formation initiale. C’est en ce sens que nous appelons de nos vœux, au-delà de la nécessaire refonte du programme, une véri- table réappropriation, par la pro- fession tout entière, de la place significative et du statut qui revien- nent de droit à l’enseignement de la philosophie dans ces séries.

(1) Contrairement à l’apprentissage, plébiscité par les milieux entrepreneuriaux et les pou- voirs publics actuels, qui n’offre trop souvent qu’une formation au rabais, – et par différence avec la voie professionnelle, qui articule la for- mation à un projet professionnel plus précis et à des périodes en entreprise.

(2) Par exemple, la question du droit en STT, mais aussi, dans toutes les séries, l’examen de la notion de technique, offre des occasions d’échange avec les disciplines connexes.

de preuve (ou « vérification » expé- rimentale) et de vérité (scientifique), que les élèves auraient besoin de travailler philosophiquement, afin, nous disent les professeurs ensei- gnant les disciplines technolo- giques, de comprendre que la science n’est pas un dogme, qu’elle a une historicité qui la constitue comme telle, qu’elle a des impli- cations sociales, éthiques, etc.

Le pari que nous voudrions faire, c’est celui d’une voie technologique qui serait une voie de réussite – c’est déjà le cas, puisqu’elle per- met à bon nombre de jeunes, sou- vent issus de couches sociales peu favorisées, d’obtenir un baccalau- réat et de poursuivre des études dans l’enseignement supérieur (l’âge moyen de fin d’études est de 23 ans pour les titulaires d’un bacca- lauréat technologique, contre 25 ans pour les bacheliers généraux). Elle est un réel atout dans la lutte pour l’élévation du niveau de qualifica- tion, la diversification et la démocra- tisation du système éducatif. Dans cette perspective, le professeur de philosophie a un rôle important à jouer, dès lors que son objectif consiste à offrir à ces élèves des clés pour mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, un monde qui, plus encore qu’autrefois,

(6)

D

u fait de décisions réglemen- taires successives, la situation des horaires de philo en Terminale S est devenue floue ces dernières années, et la politique actuelle de réduction des postes et des crédits la rend dangereuse. Aussi devons-nous mener une véritable bataille pour la préservation de la 4e heure-profes- seur en Terminale scientifique. En effet, il semble que l’administration prétexte souvent de l’existence de classes à moins de 25 élèves (seuil de dédoublement des Travaux Dirigés dans certaines disciplines scienti- fiques) pour supprimer le dédouble- ment et imposer des horaires de 3 heures-professeur dans certaines classes.

Or le programme des S est d’un ordre de grandeur quasiment équi- valent à celui des ES, et rien ne justifie pour un programme comparable des horaires de 3 ou 4 heures selon les classes, surtout d’une même série. Il est donc stratégique pour notre ensei- gnement de se fixer comme objectif la récupération de cette 4eheure-prof, obtenue sous Bayrou et qui aurait été perdue sous Allègre, si le SNES n’avait réussi à la maintenir en faisant admettre le principe du dédouble- ment pour cette série. Il faut donc que chaque professeur soit maître, pour ces 3eet 4eheures de son emploi du temps, de prendre sa classe entière ou d’opérer un dédoublement quel que soit l’effectif de la classe. Tout le monde doit s’y mettre, ou s’y remettre, chacun doit faire appel dans son établissement, si le problème se pose, à l’intervention du SNES.

En l’état actuel des textes, on sait qu’il n’est pas possible d’exiger quatre heures en classe entière en S ; c’est laissé à l’appréciation du chef d’éta- blissement (circulaire de rentrée

2002). Ce dernier doit cependant consulter le conseil d’enseignement pour connaître ses préférences.

Certains établissements, en géné- ral dans les lycées cotés de centre- ville, réussissent à obtenir les quatre heures... Mais l’horaire ne saurait être en tout cas inférieur à 4 heures- professeur : lorsque les élèves n’ont que trois heures hebdomadaires, il faut donc que la classe soit dédou- blée, et ce quel que soit l’effectif, puisqu’il n’existe pas de « seuils définis nationalement » (circulaire de rentrée 2003, publiée au BO n° 14 du 3 avril 2003). La situation est la même dans les séries techno- logiques dont l’horaire officiel est bien de trois heures-professeur pour deux heures-élève. En cas de diffi- culté, là encore une entrevue avec le chef d’établissement suffit bien souvent à régler le problème ; il est important de faire cause commune avec les collègues, y compris d’autres disciplines (notamment langues) qui connaissent les mêmes problèmes. Contre la stratégie de

PHILOSOPHIE

certains chefs d’établissement qui s’efforcent d’isoler les collègues, il faut « jouer collectif » et ne pas hési- ter à se faire accompagner par un représentant de la section d’éta- blissement, voire au besoin de la section départementale ou acadé- mique du SNES (coordonnées dans l’USde rentrée et sur le site Internet www.snes.edu).

Contrairement aux séries scientifiques pour lesquelles la question des dédou- blements avait fait l’objet d’une men- tion spéciale dans la circulaire de rentrée 2003, les séries technolo- giques ne bénéficient pas d’une atten- tion particulière en ce qui concerne le respect de la grille horaire. Rappelons que l’horaire officiel est bien de deux heures-élève et trois heures-profes- seur ; aucun seuil n’a été fixé pour le dédoublement de la deuxième heure- élève. Il convient cependant de rester particulièrement vigilant, certains chefs d’établissement prenant par- fois l’initiative de ne pas dédoubler une classe, en particulier lorsque l’ef- fectif est inférieur à 25. ■

Reconquérir la 4

e

heure-professeur dans toutes les Terminales S

et la 3

e

heure-professeur

dans toutes les Terminales technologiques

(7)

Partout le volume de la formation continue connaît, dans la période récente, des réductions importantes, pouvant aller jusqu’à une diminution de moitié par rapport à l’année pré- cédente, comme à Montpellier en 2003-2004. L’offre de for- mation se mesure en journées-professeur : par exemple 30 jour- nées-professeur représentent un stage d’une journée pour trente participants ou deux stages d’une journée pour 15 par- ticipants. Mais il faut rapporter l’offre à la taille des académies : 250 journées-professeur dans l’académie de Lille en 2003- 2004, cela peut paraître beaucoup, c’est en fait moins d’une journée par collègue enseignant dans l’académie... La disparité est grande entre des académies plutôt bien dotées pour leur taille, comme l’académie de Rouen, et d’autres où la formation se réduit à sa plus simple expression comme Poitiers, Rennes (environ 30 journées-professeur en 2003-2004), Grenoble (qui n’offre que la préparation au concours interne en 2004-2005), Orléans-Tours (un seul module disciplinaire) ou encore Nantes (un seul stage de 12 heures sur l’usage des textes philoso- phiques en 2004-2005).

Bien souvent la préparation aux concours internes représente l’essentiel de l’offre ; les réunions interacadémiques à public désigné sur les nouveaux programmes, parfois il est vrai doublées d’une journée académique ici ou là, sont censées tenir lieu de formation continue. La formation à contenu disciplinaire, qui, lorsqu’elle existe, se concentre fréquemment sur un public restreint, est souvent déléguée à l’Université, tandis que les stages sur les échanges de pratiques, même si l’on en rencontre parfois (Reims, Amiens, autrefois Grenoble, Nancy-Metz...), malheureusement le plus souvent là encore sur public désigné, sont laissés dans la majorité des cas aux associations ou au SNES. Dans plus d’une académie, les

tirer la sonnette d’alarme

rectorats, conformément au principe du « apprend à penser par toi-même » se défaussent de leur rôle en laissant les collègues se former par eux-mêmes : les « observatoires des programmes et des pratiques » sont parfois le seul lieu qui permette une mise en commun de l’expérience professionnelle et une mutualisation des pratiques.

L’Inspection générale, que nous avons saisie de cette situation alarmante, se contente de la déplorer et avoue son impuissance ; la faute en reviendrait pour une part aux enseignants qui ne manifesteraient pas toujours leur demande de formation, notamment en ne s’inscrivant pas suffisamment aux stages proposés. Ce n’est pourtant pas la seule explication.

Ainsi, dans l’académie de Lille, sur les six stages prévus en 2003-2004, deux ont été annulés pour raisons financières (réductions budgétaires en cours d’exercice). La philosophie semble plus touchée que d’autres disciplines.

Il est du droit de chaque enseignant de bénéficier d’une formation hors temps de cours qui lui permette de mettre à jour ses connaissances et de réfléchir collectivement sur ses pratiques d’enseignement. La demande en ce sens est bien réelle et la consultation des syndiqués effectuée en juin 2002 fait apparaître clairement que nous souhaitons une amélioration de l’offre existante, déjà en net recul depuis plusieurs années. Une réaction s’impose si l’on ne veut pas que la dégradation s’accentue encore ; c’est pourquoi nous suggérons qu’ à l’occasion de la rentrée 2004, chacun s’adresse à son IPR afin d’exiger une formation continue substantielle et éventuellement de préciser ses besoins ou propositions.

L’évaluation des copies de philosophie se pratique généra- lement dans la solitude, excepté au moment du bac où la confrontation des notations est la règle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation varie d’une académie à l’autre : les copies-tests n’existent pas encore partout ; ici ou là l’entente et l’harmonisation se déroulent sur une demi-journée ou sur une journée complète ; la présence des collègues à ces réunions ne semble pas toujours systématique.

Difficile dans ces conditions de dresser un tableau homogène des pratiques d’évaluation. Il semble pourtant que l’on puisse avancer que, d’une manière générale, les réunions d’entente et d’harmonisation se déroulent de façon plus sereine et plus constructive que par le passé ; les tensions liées aux écarts de notation semblent moins fréquents. Par ailleurs, un certain décalage de la notation vers le haut s’est produit.

Certaines académies proposaient jadis (Créteil, Rennes...), et proposent parfois encore (Rouen, Amiens...), des dispositifs

d’échanges de copies en cours d’année, hors du contexte du bac. Il s’agit généralement de stages à public désigné, à l’ini- tiative de l’IPR. Ces réunions peuvent théoriquement per- mettre, sans l’urgence et la fatigue de l’examen, de mieux mesurer la pertinence de nos habitudes d’évaluation à l’aune de la discussion avec d’autres correcteurs. Mais, pour autant, n’y a-t-il pas des progrès à faire dans la concertation et l’échange ?

Le SNES pour sa part, avec ses « observatoires des pro- grammes et des pratiques » s’efforce de multiplier les espaces de mise en commun des ressources, en particulier sur cette question de l’évaluation, dans un contexte non insti- tutionnel qui facilite la liberté de parole et la sérénité. Il s’agit de favoriser la prise en charge par les enseignants eux-mêmes de l’exercice de leur métier, indépendamment des pressions, notamment sur le niveau de la notation.

La question de l’évaluation :

il nous faut avancer

(8)

PHILOSOPHIE

l’USno607 du 16 octobre 2004, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07. Directeur de la publication: Gérard Anthéaume - Compogravure: CAG, Paris - Imprimerie: SIPE, Paris - NoCP0108 S06386 – ISSN no0751-5839 Date de naissance sexe : masc. fém.

NOM PRÉNOM

Résidence, bâtiment, escalier ____________ N° et voie ___________________________________________________________________

Commune si différente du bureau distributeur____________________________________________________________________________

Code postal__________________ Bureau distributeur ____________________________________________________________________

Nom de jeune fille ____________________________ Téléphone ___________________________________________________________

Établissement d’affectation : code

Nom et adresse : _________________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________________________

Demande d’adhésion

à remettre au trésorier du SNES de votre établissement (ou à votre section académique pour les isolés)

Le groupe philo du SNES a besoin d’éléments précis concer- nant la situation des TL dans les académies.

En effet, les effectifs de bacheliers L continuent à diminuer, ce qui ne peut qu’entraîner d’importantes diminutions de postes : rappelons que la fermeture d’une classe de L correspond qua- siment à la disparition d’un demi-poste de certifié !

Il importe de prendre conscience de la gravité de la crise que traverse d’ores et déjà la philosophie. Chaque syndiqué est invité à faire remonter le maximum de données à sa disposi- tion en vue de dresser un état des lieux aussi complet que pos- sible :

Combien de TLet de 1reL dans mon établissement ? Avec quel effec- tif? Quelle évolution par rapport aux années antérieures ?

Quelles sont les proportions des élèves ayant choisi les différents enseignements obligatoires au choix (maths, LV, langues anciennes, enseignements artistiques) ?

Quelles sont les conditions d’enseignement? (Plages horaires de 2 ou 3 heures ? Possibilité d’organiser un soutien aux élèves en dif- ficulté ? Utilisation philosophique des TPE, voire de l’ECJS ?)

Motivation des élèves ?Quelles sont les perspectives d’orientation post-bac ? Leur rapport à la philosophie, dans l’optique de leur pour- suite d’études ? Leur perception de la philosophie en tant que telle ? Ce questionnaire n’a pas pour but un simple diagnostic sta- tistique. Il s’agit bien de prendre la température de notre enseignement en TL et d’engager une réflexion collective sur le fond afin de dégager des solutions.

Notre précédente enquête de juin 2002 avait permis de déga- ger un certain nombre de pistes : celles-ci sont toujours d’ac- tualité et peuvent servir de base à la réflexion.

• le travail sur l’orientation semble la piste principale : d’abord renforcer le travail collectif d’aide à l’orientation de l’équipe éducative, mais aussi, plus profondément, redé-

finir ce qui fait la cohérence de la série et sa « lisibilité », voire envisager de nouvelles spécialités ou options ; travailler sur les poursuites d’études ;

• installation d’une dose plus importante d’enseignement des sciencesou de culture scientifique, susceptible d’aider à construire une véritable culture commune (rappelons que pour les mathématiques, l’enseignement obligatoire au choix de Première et l’enseignement de spécialité de Terminale ont été réintroduits, suite aux demandes du SNES, à la rentrée 2002, avec de nouveaux programmes qui devraient rentrer en vigueur à partir de 2005) ; faut-il ajouter en Terminale une science de la nature et laquelle ?

• introduction de quelques heures de philosophie en Première L, sous des modalités qui resteraient à préciser ;

• réflexion sur l’évaluation, notamment en philosophie.

À ces pistes, on peut également ajouter l’éventualité de la création de nouvelles options obligatoires ou spécialités (par exemple histoire-géographie, communication et culture, droit...). Ces hypothèses restent entièrement ouvertes et appel- lent le débat.

Au-delà de ces propositions, l’avenir des TL ne se conçoit évi- demment pas sans la prise en considération des autres disci- plines qui y sont enseignées : ce qui doit être soumis à examen, ce n’est pas seulement l’enseignement de la philosophie en L, mais l’architecture d’ensemble de la série. Les philosophes ont tout à gagner, de par leur place importante dans la Terminale littéraire, à se mettre autour d’une table avec leurs collègues des autres disciplines pour envisager notre avenir commun. C’est dans cet esprit que le secteur lycées du SNES propose un stage sur la série L ouvert aux militants départementaux et aca- démiques, et aux responsables disciplinaires, le jeudi 25 novembre à Paris.

Série L :

opération « philo en danger »

Références

Documents relatifs

Dans les autres provinces, cette absence de délégués à l'étranger semble s'expliquer par le fait qu'une société d'État du gouvernement du Canada, en l'occurrence Ports Canada,

La formation des personnels enseignants joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de toutes les politiques pédagogiques. Elle peut être académique ou continue. La formation

La future politique en soins de santé, plus particulièrement en ce qui concerne les soins infirmiers doit faire en sorte que la profession soit attractive de façon à

C’est le cas, par exemple, en Centre-Val de Loire, où l’activité croît de 2,4 % lorsque, dans le même temps, celle des adhérents centrais baisse de 2,6. % par rapport

Cette diminution est due principalement au choix des jeunes architectes, qui exercent de plus en plus comme associés dans des sociétés d’architecture — les libéraux

Ainsi, les architectes dont l’entreprise ne collabore pas avec des professionnels en dehors de la maîtrise d’œuvre sont 20 % à partager leur lieu de travail avec des

C’est notamment la mission de la fondation pour la mémoire de l’esclavage, dont la création nous réunit aujourd’hui.. Le 10 mai 2018, pour la journée nationale des mémoires

Je voudrais, sur ce point, indiquer que la première série d’échanges bilatéraux que nous avons conduite m’a permis de constater chez l’ensemble des responsables