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Déroulement d’une séance de danse thérapie

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Academic year: 2021

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ANNEXES

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ANNEXES 1 :

Au même titre que notre psyché, notre corps possède son propre fonctionnement avec différents chemins internes. C’est-à-dire que le sujet ressent et met en mouvement son corps en faisant état de ses facilités, tensions et blocages. Durant la réalisation des séances, il m’est paru primordial de ne jamais mettre en échec les participants. Ressentir des difficultés est inévitable et même à certains moments elles sont recherchées. Toutefois, une écoute active du corps et une connaissance des différents « chemins internes » permettent de surmonter ces difficultés et d’éviter les échecs. Ce que j’appelle les « chemins internes » font référence à la sphère somatique de Lesage (2006) et notamment à la structure du corps (muscles, os et peau). Ils nous aident à comprendre d’où part le mouvement et comment le sujet organise son corps en mouvement. Néanmoins, en aucun cas cela ne permet d’analyser le ressenti du sujet et les aspects affectifs et symboliques qui y sont associés. Sans rentrer dans des explications anatomiques, il est important d’avoir à l’esprit les fonctions de la structure corporelle et leurs capacités de résonnance psychique.

L’approche théorique de Lesage

Dès nos premières années d’étude en psychologie, nous apprenons que chaque individu possède son fonctionnement propre et de ce fait il est important de rester dans une approche individuelle de la personne. Il en va de même pour l’art-thérapie et plus précisément la danse- thérapie. Au même titre que notre psyché, notre corps possède son propre fonctionnement avec différents « chemins internes » qui font état de la manière dont le sujet ressent et met en mouvement son corps avec ses facilités, ses tensions et ses blocages.

Ainsi, dans le cadre de la danse-thérapie, il est important de connaître les structures du corps afin de mieux appréhender l’expressivité du geste.

1- Les différentes structures du corps selon Lesage A- Conscientiser et éprouver son squelette

Lesage (2014) perçoit le squelette comme la charpente du corps qui relie chacune de ses parties. En général l’os est une zone sans ambiguïté, à l‘inverse de la peau qui est souvent une zone conflictuelle, dont la limite peut être confuse. Travailler avec l’os amène le sujet à

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éprouver son corps par ses articulations et l’invite à élaborer une perception interne et unifier de son corps et de lui-même. Le squelette est utilisé par Lesage sous trois formes : le travail des appuis, la qualité du mouvement et son articulation avec soi-même et les autres.

De par sa solidité, le squelette apparaît comme un système porteur qui supporte le poids du corps autant physiquement que mentalement. Il est intéressant de diriger l’attention des sujets sur leurs points d’appuis qu’ils soient en contact avec le sol ou autrui. Ceci invite le sujet à éprouver le poids et à rentrer dans une dialectique de « soutien/appui » qui peut évoluer vers du

« repousser ». En Binôme cet exercice demande une capacité à accepter le contact et à y répondre, ce qui peut susciter des blocages. C’est là où l’utilisation de la perception du squelette est intéressante. Elle permet d’aborder le rapport au corps et au contact différemment qu’au travers un rapport peau contre peau qui peut être vécu comme trop intime et envahissant pour certaines personnes et ainsi lever quelques-unes de leurs difficultés.

Au niveau de la qualité du mouvement, il est intéressant de voir que lorsque l’on intègre l’os dans le mouvement on peut rentrer dans quelque chose de très mécanique où la personne se centre sur ses différentes articulations. On entre alors dans un travail d’approprioception par le mouvement où le ressenti diffère selon l’intégration progressive de ces « gestes osseux ».

Notons que ce travail sur la qualité du mouvement peut se faire avec d’autres perceptions que le squelette. On peut inviter le sujet à se mouvoir avec une lenteur et une rapidité extrême, ainsi qu’avec légèreté et lourdeur ou encore, à l’inverse du squelette, se percevoir à travers une fluidité continue. Il existe de nombreuses possibilités pour influencer la qualité du mouvement et il est important de garder à l’esprit que le ressenti du corps et l’interprétation du geste vont différer d’un participant à un autre.

Lesage souligne qu’un travail complet du squelette demande une prise de conscience du

« système articulaire » et de son implication dans l’uniformisation du corps. Les articulations lient les différentes parties du corps entre-elles. Par exemple, plier les genoux libère le bassin pouvant engager la colonne vertébrale, le buste, etc. La prise de conscience des articulations rend possible l’intégration du corps comme un tout harmonieux.

Cette prise de conscience permet d’aller au-delà d’un travail d’approprioception et d’appliquer ce « système articulaire » au relationnel.

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B- Les muscles, leur tonus et la conscience d’exister

Lesage met en avant que le muscle est une manifestation active qui est directement liée à l’action et à travers le tonus permet diverses mises sous tension du corps.

Le tonus musculaire comprend trois niveaux toniques : Le tonus basal qui permet de maintenir le corps au repos. La perte de ce tonus rendrait notre corps flasque et inerte. Le tonus de posture qui permet le maintien d’une position (ex : Assis ou debout) et le tonus d’action qui permet le geste. Ainsi, que ce soit au repos ou dans l’action, le corps maintient un état de contraction constant pour assurer l’équilibre.

Pour Lesage le tonus du corps (ou d’un groupe) met en avant la notion de dedans et de dehors.

Dans cette relation s’établit une dynamique d’échanges actifs où l’environnement produit un stimulus et le corps répond. C’est dans cette dynamique que le tonus amène le sujet à se ressentir, à se différencier de l’extérieur, à prendre conscience de soi et de son existence. « Le tonus est le signe et le moyen d’une construction, d’une conscience d’exister » (Lesage, 2003).

La danse-thérapie joue sur les divers tonus du corps dans le but d’une recherche et d’une prise de conscience de cette existence. Ce travail du corps peut se faire dans un mouvement en continu (le flux) qui amène le participant à porter son attention sur l’effort d’un geste et d’éprouver les différentes nuances de tonus pouvant engager le corps et l’être : Je peux, je me manifeste, je résiste, je m’exprime.

C- La peau, sa fonction d’enveloppe

La peau est une « zone frontière entre le moi et le non-moi et joue un rôle fondamental dans la perception que nous avons de notre corps » (Apferdorfer, 1993, p66). Elle représente la limite de notre corps et par ce fait, elle fait état d’un dedans et d’un dehors qui marque une distinction visible entre soi et l’autre.

Le travail de cette zone demande une vigilance de la part du thérapeute et une nécessité d’instaurer un cadre précis et ritualisé (Lesage, 2014). En effet, la peau est une zone sensible qui dès lors que l’on travaille sur son ressenti peut amener à de la sensualité et de l’érotisme.

Ainsi, il est important de garder à l’esprit qu’elle peut être porteuse de conflits relationnels et identitaires. Lesage souligne que la peau a une fonction de défense, d’échange et d’enveloppement de l’être. C’est un lieu où s’inscrit l’émotion et où elle se manifeste physiquement.

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Son travail peut se faire à différents niveaux ; par exemple un travail du schéma corporel avec l’exploration de ses propres contours ou encore un travail basé sur les diverses sensations du corps lorsque l’on travaille la surface de la peau (envelopper, développer, frôlement, etc.). C’est par sa complexité qu’elle devient une zone riche d’informations qui doit être travaillée avec vigilance.

2) Les valeurs expressives du mouvement à travers le Laban Movement Analysis Durant la création d’une œuvre lors de séance d’art-thérapie, le thérapeute doit faire attention de ne pas produire d’interprétation seule. Nous devons garder à l’esprit que la création, qu’elle soit matérielle ou éphémère, n’est pas une représentation de l’être mais le résultat d’une expression de son état à un moment T de la vie du sujet. Lesage (2014) souligne que durant les séances de danse-thérapie on trouve une « expressivité fondamentale du corps […] qui ne sert pas au sujet à signifier ses émotions ou désirs, mais d’abord à les vivre, à les authentifier » (Lesage, 2014, p67).

Ainsi, il est utile de développer une lecture psycho-dynamique, afin de favoriser l’expression du sujet et s’il en ressent le besoin, de l’aider à analyser l’expressivité de son geste dans un travail associatif.

Laban créait en 1928 ce que l’on appelle aujourd’hui la « Laban Movement Analysis » (LMA) qui regroupe la Cinétographie ; un système d’écriture du mouvement dansé à travers des outils scientifiques, puis la Choreutique qui regroupe ses réflexions sur l’harmonie du corps actif dans l’espace et l’Eukinétique qui est une étude des dynamiques du mouvement.

Aujourd’hui, les auteurs tendent à s’accorder sur six catégories du mouvement dans « Laban Movement Analysis » : le Corps, l’Espace, l’Effort, la Forme, le Rythme, l’Interrelation. Au cours de cette annexes, nous allons nous arrêter à l’Effort qui retient quatre facteurs ; Le flux, le poids, l’espace et le temps.

A- Le Flux

Le flux défini par Lesage (2014, p73) est un « écoulement du mouvement ». Il traverse le corps et mobilise un à un les muscles et articulations dans un tout harmonieux. Il souligne que le flux demande une certaine coordination des muscles et de point d’appui.

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La LMA met en avant deux principaux flux qui sont le flux contrôlé et le flux libre. Le flux contrôlé peut se rapporter à une mise sous tension du corps avec une qualité du mouvement plus centripète, par exemple lorsque l’on transporte un verre plein d’eau. Le flux libre, à son inverse, tend vers des mouvements plus centrifuges qui s’éloignent du centre du corps. Le mouvement est continu et ne s’arrête pas aux extrémités du corps.

Le travail du flux en danse-thérapie permet au sujet de se recentrer sur son corps et prendre conscience de son contrôle sur le mouvement. Lorsque l’on travaille en binôme, notamment avec l’exercice des bambous, cela permet d’amener le sujet à produire et ressentir de nouveaux mouvements et postures. La relation à l’autre se met également en place à travers un contrôle de soi et une adaptation du flux de l’autre.

B- Le Poids

Le poids ici fait référence à un éprouvé du corps, par exemple mettre son poids sur sa jambe gauche permet de rester en équilibre sur celle-ci pendant que la droite se lève. Pour Lesage (2014, p73) « exister c’est peser et […] accepter son poids, c’est aussi assumer son existence ». Il met en avant que le poids interpelle sur la qualité d’ancrage du sujet, qui peut faire écho sur son vécu relationnel avec la présence de soutien ou non, durant son développement. Par ce fait, notons que le travail du poids demande une certaine confiance en soi et un lâcher prise qui ne peut se faire qu’après une mise en confiance du cadre, du thérapeute, mais aussi des autres participants.

Durant un travail de groupe, il est intéressant de percevoir le poids dans une relation de soutien, d’appui et de réponse à l’autre, afin d’amener le sujet à se placer en tant qu’être actif dans l’échange.

Laban parle également « d’intention du geste » à travers une qualité du mouvement passive ou ferme. La passivité fait état d’un mouvement suiveur, sans réelle intension, où le sujet se laisse traverser par le flux sans essayer de le contrôler. Le mouvement ferme se caractérise par une tension musculaire où le sujet devient actif ; ses mouvements sont plus assurés et il est bien ancré dans ses appuis.

Durant des séances de danse-thérapie, il est intéressant d’inviter le participant à se mouvoir en s’appuyant sur des états émotionnels comme la joie, la délivrance, l’insouciance ou au contraire le désespoir ou l’emprisonnement (Lesage, 2014). A travers cet exercice, on peut orienter

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l’attention du participant sur le lien entre le ressenti de son corps, son expression (geste ferme/passif) et le poids.

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ANNEXES 2

Déroulement d’une séance de danse thérapie

Précision avant chaque cours :

-! Règle de groupe : Respect de chacun, écoute de l’autre au tant dans le verbal que le non- verbal, attitude non-jugeante et confidentialité

-! Rappeler que l’atelier constitue un temps pour être à l’écoute de soi et de son corps. Si le sujet perçoit une limite au niveau physique et/ou psychique, il est libre de diminuer l’intensité de l’exercice ou de s’en retirer pour s’asseoir sur le côté.

Séance 1 : Conscience de soi dans la relation à l’autre 1-! Échauffement

Mise en route physique

Balle de tennis pour les auto-massages*

Technique de relaxation de Jacobson*

Objectif :

-! Activation rapide du corps

Travail de proprioception qui aborde les sensations corporelles à travers la différentiation des parties du corps

-! Travail sur la prise de conscience de soi et développement des compétences d’auto- soin.

Permet :

-! Mise en route du corps : Echauffement des muscles pour plus de disponibilité -! Stimule la connaissance de soi avec ses limites et ses forces

-! Peu de place à l’imaginaire, mais permet de structurer et mobiliser rapidement l’expression motrice.

Mise en route psychologique : Marche simple dans l’espace* : 3 temps

! 1er temps : Prendre conscience de son ancrage dans le sol, ainsi que des diverses tensions musculaires et psychiques qui peuvent les traverser.

! 2ème temps : Prendre contact avec chacun à travers le regard.

*Exercice pouvant changer

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Cela nous permet

!! D’amorcer l’esprit de groupe

!! Entrer dans une dimension transpersonnelle où des relations interpersonnelles peuvent se jouer.

! 3ème temps : En fermant les yeux

Attention portée sur les tensions du corps et l’appréhension de marcher dans le noir.

Permet :

!! Se centrer sur ses émotions + Perception du corps par des sensations que l’on contrôle (Peut ouvrir les yeux quand il le souhaite).

2-! Exercice en binôme : Exercice des bambous** : 2 temps

! 1er temps : Yeux ouvert

! 2ème temps : Yeux fermé

Permet :

!! Développer d’autre perception de soi

!! Différenciation de son corps et celui de l’autre

!! Localiser différemment son corps dans l’espace

!! Différenciation des espaces

!! Travail des différentes forces motrices : Ancrage au sol, pressions exercées sur les bambous durant l’interaction

** Exercice répété

Propriété de Capovilla Chloé, dans le cadre d’un mémoire universitaire de psychologie, avec l’accord des danseuses du conservatoire de Colomiers

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3-! Exercice en groupe : Exercice en miroir**

Ce travail, à forte valence empathique, possède une dimension transpersonnelle qui joue sur l’imitation et l’amplification des mouvements par les participants.

Permet :

!! Travail du flux avec les mouvements en continue

!! Développer la conscience du « moi corporel1 »

!! Enrichir la dimension narcissique

!! Créer ou consolider la relation à autrui

!! Permet une évolution de l’intention du geste.

4-! Temps de parole

Débriefing avec le groupe sur la séance. La prise de parole est libre sans obligation de participation.

1#Moi corporel : Utilisé par Lesage (2006) pour définir l’identité de la personne à travers ses mouvements (tonus, flux et posture), ses sensations corporelles et sa mémoire corporelle.

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