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DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

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Academic year: 2021

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(1)

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ MENTOURI

FACULTÉ DES SCIENCES DE LA TERRE - DE LA GÉOGRAPHIE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

MÉMOIRE DE MAGISTER EN HYDROGÉOLOGIE

"""" É ÉTUDE HYDROG É É TUDE HYDROG TUDE HYDROG TUDE HYDROGÉ É É ÉOLOGIQUE DU SYNCLIN OLOGIQUE DU SYNCLIN OLOGIQUE DU SYNCLINAL DE LA OLOGIQUE DU SYNCLIN AL DE LA AL DE LA AL DE LA TAOURA

TAOURA TAOURA

TAOURA :::: FONCTIONNEM FONCTIONNEM FONCTIONNEM FONCTIONNEMENT ET ENT ET ENT ET ENT ET É É ÉVALUATION DES É VALUATION DES VALUATION DES VALUATION DES RESSOURCES EN EAUX S

RESSOURCES EN EAUX S RESSOURCES EN EAUX S

RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES OUTERRAINES OUTERRAINES OUTERRAINES " " " "

Présenté par

Yasmina. BOUROUBI - OUADFEL

Devant le Jury

MR. R. MARMI

Professeur, Université de Constantine Président

MLLEM. DJEBBAR Maître de conférence, Université de Constantine Directeur MR. N. CHABOUR Maître de conférence, Université de Constantine Examinateur MR. A. MEBARKI Maître de conférence, Université de Constantine Examinateur MR. H. ZENATI Directeur de l’ANRH, Direction de Constantine Invité

Janvier- 2009

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Remerciements

Au terme de cette étude, je tiens à remercier chaleureusement mon directeur de thèse, Melle M. DJEBBAR, pour le savoir et l’expérience qu’elle ma apportée dans le domaine du karst. Je tiens également à saluer sa disponibilité durant toute cette année. Je la remercie pour la confiance qu’elle m’a accordée qui était accompagnée d’un soutient.

Je tiens à exprimer toute ma gratitude à Mr R. Taibi, Directeur Général de l’Agence Nationale des Ressources Hydraulique de m’avoir accordé son approbation à ma demande d’inscription en post-graduation.

Je remercie Mr H. Zénati, Directeur de la Direction Régionale Est de l’ANRH, d’avoir rendu possible cette étude et d’avoir accepté de participer à mon Jury.

Je remercie Mr M. Bakalowicz pour sa précieuse contribution scientifique, (documentation et discussion toute une journée sur le système karstique de Taoura).

J’exprime ma gratitude à Mr C. Benabbas de m’avoir fournie des documents très utiles à la synthèse du cadre géologique complexe de la région d’étude.

Au terme de cette étude je tiens à remercier les membres du jury pour l’intérêt qu’ils accordent à mon travail.

Je remercie Mr R. Marmi pour l’honneur qu’il me fait en présidant le jury.

Je remercie Mr N. Chabour de me faire le plaisir d’accepter d’examiner ce mémoire.

Comme je remercie Mr A. Mebarki de me faire le plaisir d’examiner mes travaux.

Je remercie mes collègues de l’ANRH, qui m’ont permis de travailler dans un contexte scientifique et humain. Je remercie A. Bouassida de venir à mon secours pour compléter les lacunes des précipitations, M. Boufelloussa, S. Boukarit, O. Benmossbah, S. Bouchouit et D.

Mékidech , F. Bouchama pour les précieuses données qu’elles m’ont fournies de l’ANRH Alger, ainsi que d’autres collègues.

J’ai gardé à la fin ceux qui me sont les plus chers. Ma petite famille : Nasreddine, Sara- Nadine et Lokman, qui a sacrifié pour me permettre de finaliser cette étude. Ma grande famille : une pieuse pensée pour le plus jeune de mes frères : « Mehdi » disparu à la fleur de l’âge à 24ans, à la mémoire de mon père.

À ma mère qui m’a appris à donner le meilleur de moi-même, à mes sœurs, mes frères, à mes beaux-parents, beaux-frères, belles sœurs, mes neveux et mes nièces.

À mes amies Nouria et Faiza. À mes camarades de promotion de post-graduation.

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Tables des matières

Tables des matières

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Tables des matières

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Tables des matières

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

(8)

INTRODUCTION GÉNÉRALE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le système karstique est un bassin hydrogéologique à potentiel en eau très important, qui met à jour des sources à débits constants et notables.

Le Nord-est Algérien de superficie 42000km2, s'étend depuis Béjaia à la frontière Algéro-Tunisienne jusqu'à 200km au sud. Les formations carbonatées, généralement karstifiées affleurent sur une superficie de 7200 km2, soit un peu plus de 17% de la superficie totale. La plupart des systèmes karstiques sont hydrothermaux, du fait de la structuration des carbonates. Par exemple, la source Ain Hammam Zouaoui (H.

Bouziane-Constantine), Ain N'gaous (Batna), Ain Zergua (Guelma), Ain Dhalaa (OumEl Bouagui) etc.

Notre étude porte sur l’un des plus compliqués des systèmes karstiques de l’Est algérien : le synclinal de Taoura. Ce bassin occupe une superficie d’environ 826 km2, et se trouve aux confins algéro-tunisiens, au Sud-est de Souk Ahras. Le système à lithologie et structuration complexe (terminaison Nord-est de l'avant pays atlasique) comprend plusieurs aquifères qui mettent à jour de nombreuses sources froides et très peu de sources chaudes. Ces données conduisent à l’hypothèse d’un aquifère multicouche à sous-systèmes connéctés par un réseau de failles élargies. Dans cet ordre d’idée, la démarche suivie pour l’étude du bassin hydrogéologique est propre aux systèmes karstiques.

* Délimitation structurale du bassin hydrogéologique. Afin de pouvoir délimiter le système hydrogéologique il est essentiel de procéder à une recherche bibliographique sur la géologie régionale et locale.

* Hydrodynamique des aquifères. Cette partie est approchée en contexte hydrologique superficiel et souterrain. Le milieu karstique étant un milieu hétérogène où les écoulements sont aléatoires, la caractérisation de son fonctionnement est réalisée à partir de l’analyse de la fonction entrée (pluie) et la fonction sortie (débits), d’après la méthode Mangin (1975),

* Hydrogéochimie des aquifères. Les méthodes employées sont largement appuyées sur les travaux de Bakalowics (1979, 1994, 2004). Elles consistent en l’utilisation du transfert de masses à travers les équilibres calco-carboniques évalués du chimisme des prises d’eaux des différentes émergences et des forages. Cette partie constitue donc le plus important volet de ce travail ; elle permet de définir les modalités d’infiltration et d’écoulement du système global.

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PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE

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PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE

CHAPITRE 1. PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE

La région d’étude se situe à l’extrême Nord-Est Algérien : aux confins algéro-tunisiens.

Elle se trouve à 140 km au Sud-Est de la ville de Annaba et à 200km à l’Est de Constantine.

Le secteur de Souk Ahras se trouve dans une zone de transition entre l’atlas tellien et l’atlas saharien. La zone de Taoura appartient aux monts méridionaux de Souk Ahras. Elle se trouve entre deux grands Oueds : l’Oued Medjarda au Nord et l’Oued Mellegue au Sud.

(Figure 1).

Le chef-lieu de la ville de Taoura se trouve à 16 km de la wilaya de Souk Ahras, qui longe la frontière algéro-tunisienne sur environ 25 km. La terminaison Nord-Est du synclinal coincide avec la frontière algéro-tunisienne.

36°30' 37°

8°30' 0

35°30' 50km O . M e d j a r d a

O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a O . M e d j a r d a

O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e O . M e l l e g u e

Taoura

7°30' 6°30'

5°30'

Figure 1. Localisation géographique de la région de Souk Ahras; (Atlas ENCARTA, 2007).

1.1. MORPHOLOGIE

L’aire d’étude se présente sous forme d’un vaste synclinal, bordé au Nord et au Sud par

des anticlinaux ; il occupe une superficie d’environ 826 km

2

. La géomorphologie intérieure

est très variée on y distingue trois zones différentes (Figure 2):

(11)

PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE

+ Dépression de Mérahna

La dépression de Mérahna est la zone la plus étendue entre la fermeture du synclinal près de la frontière tunisienne et le col de Taoura, formée par la chaîne des crêtes (aiguës) des Djebels de Ouled Soltane (1075 m) ; Bouramouna ; Ragouba (1125 m) ; El Berda (1022) ; Bourhzine (1043 m).

Le flanc Sud, est plus « courbé », formé par la succession discontinue des Djebels Maïza (1089m), El Alahoum (1125 m), Guenguetta (953 m) et Choucha (891 m).

A l’Ouest, la dépression de Mérahna est limitée par la barrière morphologique transversale du Djebel Boudiss et du col plat de Taoura (850- 900 m). La dépression est fortement ondulée par érosion.

+ Zone de Taoura – Ain Tamtmat

Cette zone correspond au col de Taoura et au rétrécissement brutal du synclinal à quelques kilomètres au Sud-Ouest. Le flanc Nord du synclinal est formé par la chaîne continue des Djebels : Sraïa, Ain El Hallouf (980 m). Le flanc Sud par les Djebels Boustarine (1065 m) et Rhar El Torba.

+ Zone de Dréa

C’est la zone de passage du synclinal à la haute plaine. Le cœur est élevé par rapport au flanc

Nord. Au contraire, au Sud le synclinal est bordé par la Chaîne montagneuse des Djebels Draâ

Snouber (1064 m) ; Boussessou (1087).

(12)

Sak ie t Sidi Y

T U N I S I E

vv vv Dj Choucha (989m)

8°20'

DJ El Alahoum( 1125m)

Dj Bou Akkouz

Kilomètres

Dj Ared el Aktef (1110m)

vv vv v vv v

v vv v v v v v

vv vv v v v v v vv v v vv v v v v v vv vv v vv v v v v v vv vv v v v v v v v v v vv vv vv vv v v v v vv v v vv v vvv v Oued

v v v v vv vv v vv v v v v v vvv v v vv v vv vv vv vvvvvvvvvv

vv vv v vv v vvv v v vv v Oued Mougras

R a m e

n

v v v v v v v v Dj Berda (1047m)

Dj bou Rahmouna Dj Ragouba (1129m)

(1075m) Dj Ouled Soltane Ragoubet Saouda (870m)

Dj Guenguetta (951m)

M'Daourouch

0 5 10

Dj Boussessou Ham

mam

Oued

Dj Boudis (956m)

Dj Baba eDj mbBoareusk (tar10ine82 (1m)065m) Dj Chougga (1109m)

8°

Dj bel Zarouria

Dj harès (1070

m) M e d j e r d a

Taoura

Madaure

Od. Le gridjine Djebel Zellez (1114m)

Dréa 36°10'46''

O u e d

36° 36°16'8''

vvv vv vv v v v v v v v v vvvvv

vvv v v v v v

Dj M'Raou (1050m)

Merahna M e d j e r d a

Dj bel Bourzine (1084m)

O u e d Nom du massif et son altitude

                        

SOUK AHRAS

Dj Ragouba (1129m ) :

Figure 2. Localisation et limite de la région de Taoura.

(13)

PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE

Le bassin de la Taoura, orienté NE-SW, s’étend entre Oued Mougras, Taoura, M’Daourouch (Figure 3):

Figure 3. Situation et limite de la région de Taoura.

(Assemblage de cartes topographiques au 1/50000)

* Oued Mougras N° 78

* Taoura N° 101 * M’Daourouch N°100

1.2. COUVERT VÉGÉTAL

Les cultures céréales sont localisées sur les formations marneuses dans la partie

septentrionale de la région d’étude. Sur les calcaires, les forêts de pins d’Alep dominent. Les

zones caillouteuses et croûtes calcaires sont couverts de diss et de halfa : végétation de type

steppique. Au Nord de la région de M’Daourouch se trouvent des pinèdes, sous-bois et

maquis.

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

CHAPITRE 2. ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE 2.1. INTRODUCTION

La géologie régionale consiste en un ensemble de formations structuré au long de l’orogenèse des chaînes tello-rifaines ou maghrébides, lors de l’édifice alpin. En conséquences, dans la région de Souk Ahras, les formations d’âges Mésozoïque et Cénozoïque ont subi les effets des phases tectoniques en succession.

La région de Souk Ahras, comprend au Nord des terrains allochtones composés d’unités du domaine interne, du domaine des flyschs et du domaine externe ; au Sud et à l’Est, jusqu’aux confins Algéro-Tunisiens, affleure un ensemble intensément plissé et fracturé de l’avant pays atlasique.

La zone à l’étude hydrogéologique se situe dans les monts méridionaux de Souk Ahras, aux confins Est Algéro-Tunisiens. (Figure 4)

2.2. CADRE GÉOLOGIQUE RÉGIONAL

En contexte régional, une synthèse des travaux de différents auteurs, plus particulièrement Wildi (1983) et Vila (1980), permettra de cadrer les effets de la structuration alpine en Algérie Nord orientale; le site d’étude étant à l’extrême Est Algérien.

2.2.1. Définition et organisation structurale des grandes unités 2.2.1.1. Le domaine interne

Le domaine interne comprend le socle et sa couverture sédimentaire, à termes paléozoïques (Ordovicien–Carbonifère), et à niveaux carbonatés mésozoïques et cénozoïques (Trias–Eocène) composant la dorsale kabyle.

Les séries mésozoïques-éocènes ont été désolidarisées de leur substratum plus ou moins métamorphisé et plissées. Les dépôts éocènes supérieurs reposent en discordance sur les premiers chevauchements.

En Algérie orientale, le domaine interne compose les reliefs littoraux bordés par les unités

(discontinues) de la dorsale kabyle ayant subi un mouvement Nord-Sud.

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

Figure 4. Cadre structural africain et ibérique de la chaîne tello-rifaine (d'après W. Wildi, 1983).

2.2.1.2. Le domaine des flyschs

Un vaste sillon à sédimentation turbiditique (Bouillin, 1986), déposée au long du Crétacé inférieur à l’Oligo-Miocène.

- Les flyschs maurétanien et massylien

Les flyschs maurétanien (Gélard, 1979) et massylien (Raoult, 1964) consistent en des turbidites respectivement, proximales et distales déposées du Crétacé inférieur à l’Eocène.

De l’Eocène supérieur à l’Oligocène, un flysch grèso-micacé succède aux flyschs terrigènes de la série maurétanienne.

- Le flyschs numidien

Les séries gréseuses et péletiques du flysch numidien ont été déposées en discordance en

partie sur les flyschs massylien, et plus au Sud. Au cours de la phase compressive du Miocène

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

supérieur et par la suite lors des phases néotectoniques, ces séries, plus ou moins plissées et faillées, se trouvent en position structurale élevée. Les unités numidiennes ont été déplacées soit vers le Nord sur les zones kabyles, soit vers le Sud sur la zone tellienne externe et l’avant pays.

2.2.1.3. Le domaine externe

En Algérie orientale, le domaine externe comprend les séries telliennes, les séries de l’avant pays allochtone ou parautochtone, et les séries de l’avant pays atlasique autochtone.

- Les séries telliennes : « elles ont été découpées par les phases tertiaires en trois grandes entités, dont les limites suivent à peu prés les lignes paléo-géographiques du Crétacé, du Paléocène, et de l’Eocène » (Wildi, 1983).

On distingue du nord au sud (Vila, 1980):

* Les unités ultra–telliennes à composition marno-calcaires claires typiques du Crétacé inférieur;

* Les unités telliennes (au sens strict) à dépôts terrigènes au crétacé inférieur; du Crétacé supérieur à l’Eocène la sédimentation détritique comprend quelques intercalations carbonatées à affinité néritique;

* Les unités péni-telliennes désignent des séries présentant du Lias au Sénonien supérieur des alternances de faciès telliens et de faciès néritiques. Les formations éocènes riches en nummulites, constituant la couverture de ces séries, composent les unités méridionales à Nummulites.

- Les séries de l’avant pays allochtone et parautochtone ont été regroupées en trois grands ensembles : une «organisation sétifienne», une «organisation constantinoise», une « organisation algéro- tunisienne » (Vila, 1980).

* L’organisation constantinoise regroupe les séries néritiques au Nord, et les séries des sellaoua au Sud à sédimentation terrigène. Les séries néritiques, épaisse formation carbonatée mésozoïque (plate–forme), faiblement déplacée, chevauchent les écailles des sellaoua et les unités Sud-sétifiennes. Cet ensemble de formations a été plissé par la phase éocène supérieure.

* L’organisation Sétifienne de plate–forme subsidente, constitue l’ensemble allochtone

sud-sétifien. Les unités sont composées de carbonates mésozoïques à intercalations

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

pélagiques à affinité tellienne. Á l’Est, les séries sud-sétifiennes s’intercalent entre l’unité néritique constantinoise et les écailles atlastiques. Les déformations sont analogues à celles des séries constantinoises.

* L’organisation algéro-tunisienne regroupe les confins algéro–tunisiens et la Tunisie septentrionale. Elle concerne les avants pays à faciès de sillon plissés et écaillés. Les structures plissées sont rapportées à la phase éocène supérieure. Les plis de grande courbure sont parfois injectés de diapirs d’évaporites triasiques qui auraient joué de façon discontinue depuis le Barrémien. Les écaillages et les chevauchements se seraient formés au Tortonien.

- L’avant pays atlastique autochtone comprend « les monts du Hodna et du Belezma, le Nord des Aurès, les hautes plaines d’Oum El Bouaghi et d’Ain Beida , les monts de Souk Ahras et plus au Sud les Djebels Ouasta, Ouenza, Boukhadra, Mesloula » (Vila, 1980) injectés de diapirs. L’avant pays se distingue par des séries mésozoïques très épaisses de plate–forme subsidente, à intercalations gréseuses, cependant, entre le Berriasien et l’Albien (Guiraud, 1973; Busson, 1972; Delfaud, 1974; Vila, 1980).

2.2.2. Synthèse structurale de la chaîne des maghrébides

A la période prétectogénique, au Trias succèdent les phases tectoniques tertiaires au cours des quelles les maghrebides ont été structurées.

- La phase finie luteciènne ou phase atlasique (Priabonienne) marque la fin du cycle sédimentaire. Cette phase a débuté dés le trias supérieur par des manifestations tectoniques locales de faible incidence sur la sédimentation (Obert et Leiken, 1974 in Chadi, 2004). Cette phase à caractère compressif est expliquée par la fermeture de la Téthys occidentale lors de la rotation de l’Afrique autour d’un pôle situé à l’ouest de Tanger, conduisant à la collision entre la partie orientale de l’Alboran et la marge Africaine tellienne.

Cette phase est associée à des accidents verticaux de direction NE-SW.

- Les phases miocènes

Ces phases marquent la fin de l’édifice du tell par une compression généralisée des structures

* La phase burdigalienne

Elle caractérise le début du raccourcissement nord–sud. La partie occidentale de la

plaque d’Alboran continue sa migration vers l’ouest, pour entrer en collision avec la marge

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ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

rifaine de l’Afrique. Cette migration contribue à l’ouverture du bassin nord algérien. Les effets tectoniques étant :

- l’avancée de la nappe numidiènne vers le sud et la formation d’olistrostomes kabyles dans une dépression septentrionale;

- un bombement à l’aplomb du bord kabyle méridional ou s’étaient antérieurement empilées les unités de flyschs sur les nappes telliennes au Priabonien;

- des structurer plissées au Sud du domaine kabyle.

* la phase tortonienne

À la fin Miocène inférieur et au début Miocène moyen, des bras de mer envahissent des golfes de la partie septentrionale des chaînes algérienne. Dans les Babord, les premiers sédiments marins post nappes se déposent. Outre cette transgression, il y eut une phase volcanique calco– alcaline et un plutonisme ayant mis en place les intrusions granitiques en grande kabylie, dans les Babor et en petite Kabylie. Les datations radon métriques y indiquent des âges 12 à 16 MA, correspondant au Langhien-Tortonien basal (Benabbes, 2006).

Au Miocène supérieur basal, la phase tortonienne se poursuit par un vaste raccourcissement nord-sud et l’écrasement des structures par rapprochement des bordures, cette tectonique a eu pour effets des chevauchements vers le sud des unités méridionales, sud-sétifiennes et des écailles des sellaoua, impliquant les formations postérieures au Burdigalien supérieur. En Algérie extrême orientale, cette phase à caractère tangentiel, a provoqué des écaillages et des structures à tête plongeante.

- La période post- tectogénique Plio- Quaternaire

La période post–tectonique s’étend en fait du Miocène supérieur au Plio–Quaternaire et fait l’objet de l’histoire néotectonique référant à échelle globale aux mouvements des plaques (Ibérie, Afrique) et de l’ouverture de la mer d’Alboran.

Dans le cadre de ce travail on se limitera, à échelle ponctuelle, aux effets, tels que les mouvements compressifs et distensifs et le rejeu des grandes structures occasionnant des effondrements.

2.3. ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE DANS LA RÉGION DE SOUK AHRAS

Ainsi qu’il a été présenté en introduction, la région de Souk Ahras est fortement

tectonisée. Cette région qui se situe aux confins Algéro–tunisiens comprend du Nord au Sud

(20)

ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

des unités de flyschs numidiens, des unités telliennes, des unités parautochtones et l’autochtone atlasique injecté de diapirs évaporitiques triasiques. Le bassin Taoura se trouve entre les reliefs des flyschs numidiens, bordé au sud par l’autochtone atlasique.

2.3.1. Description lithostratigraphique des formations allocthones - La nappe numidienne

Elle limite la partie septentrionale du bassin d’étude. Les formations numidiennes comprennent :

+ à l’oligocène supérieur-miocène inférieur des grès quartzeux de patine rousse et argile grise;

+ à l’oligocène inférieur et moyen des argiles verdâtres.

- La nappe tellienne

Elle est très peu présente. Elle se trouve à l’Est de Souk Ahras et au Sud de l’Oued Medjerda. Constituant le Djebl Boukebch.

Elle comprend :

+ à l’éocène inférieur et moyen des marnes argileuses noires à rognons calcaires jaunes ; + l’éocène supérieur est composé de calcaire bitumineux noirs et bruns à globigérines, et des marno-calcaires noirs;

+ le Paléocène à marnes argileuses noires et à marno–calcaires noirs à patine gris claire affleure au Nord de 1’Oued Medjerda.

2.3.2. Description lithostraligraphique des formations par autochtones ou autochtones

Ces formations constituent la majeure partie des terrains de la région d’étude.

(Figures 5 et 6).

2.3.2.1. Le Paléozoïque

Le Permo–Carbonifère à grès micacés versicolores riche en calamites, et argilites

constituent les terrains les plus anciens du secteur Taoura. Son extension est très réduite

(01km

2

), il affleure à 3 km au Sud de la ville de Souk Ahras, aux niveaux de l’Oued Medjerda

et de Koudiet Hammouda (Oued Mougras).

(21)

ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

2.3.2.2. Le Mésozoïque

- Le Trias affleure à la faveur des structures diapiriques de Souk Ahras, de M’Daourouch de Oued Mougras, et de Taoura. La particularité des terrains triasiques, intensément déformés et broyés, est l’hétérogénéité de leur composition. C’est une brèche tectonique, dite « mélange », constituée d’éléments, de blocs calcaires, de grès, de dolomies, le tout cimenté par une matrice gréso-gypso–argileuse contenant de menus fragmentés de ces mêmes roches.

- Le Crétacé inférieur–Cénomanien Composé de marnes, calcaires et de grès; l’Aptien affleure à l’extrémité Nord-Est (au Sud de l’Oued Medjerda) du secteur d’étude. Ces terrains constituent les monts Sidi-Ameur et Ras El Guema.

- Des marnes, des siltstones et des calcaires marneux composent l’Albo–Cénomanien. Cette formation affleure à l’extrême Nord-Est prés de la frontière au niveau de Koudiet El Hemimib, l’épaisseur du Cénomanien est autour de 900m.

- Le Crétacé supérieur (Turonien–Sénonien)

+ Le Turonien à calcaires et marnes constitue Koudiet Henchir El louz, et Koudiet El Msala à Oued Mougras. Ces formations n’affleurent pas à Souk Ahras et à M’Daourouch; au Sud de Taoura elles constituent les monts Sraccif Messaouda, Sahaba et Ouasta (Illustration 1).

+ Le Sénonien est marno-calcaire

. Dans le Nord-Est, aux confins Algéro–Tunisiens le Coniacien est à composition marneuse, marno-calcaire et calcaire-marneux.

. Sous forme de pointements isolés, affleurent les calcaires et marnes du Santonien inférieur.

. Les Djebles El Ogla, Baba Embarek, Zellez, Kef El Louz comprennent les formations Sontonien supérieur et Campanien inférieur caractérisées par des marnes argileuses a intercalations calcaires (Figure 7).

(22)

ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE (Photo Février- 2008)

Illustration 1. Affleurement du Turonien au Sud de Taoura à Sraccif Messouda.

. Le campanien supérieur est constitué d’un terme inférieur, à calcaires gris clair contenant quelque inter lits de marne d’épaisseur 80 à 100m. Le terme supérieur d’épaisseur 50 à 70m, est composé de marnes intercalées dans des bancs calcaires. Le terme inférieur campanien supérieur constitue les reliefs les plus élevés et les plus étirés; ils affleurent sur les flancs Sud escarpés des Djebels, Boussessou, Ogla, Baba Embarek. Des pointements isolés s’observent le long des Oueds Hammam, Boudrhis, Guelib Hachem, et apparaissent aux Djebels Serou et Cherif.

(Photo Février- 2008)

Illustration 2. Le Campanien du Djebel Guenguita; limite Sud du synclinal de Taoura.

(23)

ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

. Le Maestrichtien affleure en quelques points isolés, constituant conjointement avec le campanien supérieur les parties les plus hautes et les plus étendues des reliefs en cuesta.

Aussi, les sédiments mæstrichtiens constituent la ligne de crête des falaises présentant une pente douce.

Le terme inférieur maestrichtien comprend des calcaires crayeux et des calcaires à rares passées de marnes; la puissance de cet ensemble atteint 200 à 250m. Le terme supérieur, d’épaisseur 100 à 140m, est composé de marnes et de calcaire marneux.

2.3.2.3. Le Cénozoïque

- Le paléocène de puissance 80 à 200m, est marno-calcaire. Il affleure au Sud-Est de M’Daourouch, aux Djebels Sessou, Ain Hallouf, Meharès et Ogla (Figure 7).

- L’Eocène comprend des marnes calcaires et des lumachelles du Priabonien, surmontés de calcaires nummulitiques et de marnes d’âge Yprésien–Lutécien. D'épaisseur modeste (25 à 30m), ces dépôts affleurent essentiellement au Nord-Est de Taoura.

- Le Miocène dans l’ensemble continental, constitue une puissante série atteignant 700 à 1200 m et occupe des surfaces assez importantes.

Le Miocène inférieur et moyen comprend des grès, conglomérats, des marnes et des argilites.

. Le Miocène moyen et supérieur contient des dépôts indifférenciés ou hétérogènes, tels que ; marnes, agriles, grès, gravélites, et grès glauconieux.

- Le Pliocène affleure au nord et au Nord-est de la ville de Taoura. Il est constitué d’argiles rouges, grès, poudingue, marnes et calcaires lacustres. Ces dépôts sont surmontés de marnes argileuses, conglomérats, gravélites.

- Des conglomérats intercalés de grès et de roches argileuses ont été déposés au Plio- quaternaire (Villafranchien).

2.4. LES STRUCTURES DE L’AVANT PAYS ATLASIQUE AUTOCHTONE AUX CONFINS ALGÉRO-TUNISIENS

Du fait de sa situation structurale dans l’édifice tellien, voire bordure méridionale, l’avant pays atlastique autochtone comprend des plis à grande courbure et des structures cassantes d’envergue variable. (Figure 8 et Figure 9).

Les éléments tectoniques régionaux étant : le sillon Aurés-Kef (Tunisie) et l’accident

majeur Batna–Souk Ahras dont un rameau Nord-Est constitue la faille de Medjerda.

(24)

Figure 5. Colonnes stratigraphiques région de Taoura (David, 1957).

Figure 6. Log lithostratigraphique de la région de Taoura, d'après les notices des cartes géologiques de M'Daourouch et Taoura au 1/50000.

(25)

Figure 7. Coupe géologique extraite de la carte de M'Daourouch au 1/50000.

Légende

(26)

ENVIRONNEMENT GÉOLOGIQUE

La série de plis septentrionaux le long de la ligne Ain Beida –Sakiet Sidi Youcef compose l’une des structures de déformation notable.

Localement, dans le secteur Taoura des structure anticlinales NE–SW de l’ensemble Crétacé- Eocène composent les Djebels, Serser, Serou Dekma, Graouet, Boussessou, Guenguita, Chaoucha etc. Ce sont en général des structures étroites, en crêtes, qui forment des chaînes de montagnes. Au cœur des anticlinaux, à allure asymétrique, à axe de courbure, atteignant 8 à 10 km, affleurent les marnes d’âges Santonien supérieur-Campanien inférieur.

Certaines structures plissées consistent en un relai de petits plis dessinant dans l’ensemble un anticlinal, tel qu’entre les monts Barka-Gridjine- Derbouka. Le synclinal Taoura, site d’étude appartient à cet ensemble tectonisé.

Aux différents épisodes de déformations des terrains mésozoïque et cénozoïque, succédés depuis l’Eocène supérieur, sont liés les structures faillées tel que l’accident Batna-Souk Ahras, les familles de failles NW-SE et NE-SW à rejet de l’ordre de plusieurs dizaines de mètres. Les failles verticales ont structuré l’ensemble des terrains en effondrements au cours du Plio-quaternaire.

2.5. CONCLUSION

Dans l’ensemble, les structures de l’avant pays sont assez complexes. Par exemple aux approches de la frontière tunisienne, dans la partie méridionale de la région de Souk Ahras, s’individualisent des reliefs composés de plaines synclinales cloîtrées par les anticlinaux, et compartimentées par les failles et les accidents. Cet ensemble de structures constitue globalement de vastes plis assez singuliers.

A échelle régionale, la région de Souk Ahras qui appartient au domaine des hautes plaines, se situe dans l’avant-fosse de la chaîne tello-rifaine. Les terrains mésozoïques carbonatés à intercalations marneuses, d’épaisseurs variables, ont été fortement fracturés et profondément plissées. Les synclinaux constituent ainsi de vastes dépressions remplies de sédiments tertiaires hétérogènes essentiellement de type continental.

Le cadre géologique indique, en contexte hydrogéologique, que le synclinal de la Taoura

constituerait une unité hydrogéologique, à aquifères développés dans les carbonates

mésozoïques fissurés et dans les formations continentales cénozoïques. Du fait de l’intensité

de la fracturation, d’envergures variables, cet ensemble aquifère pourrait présenter un

fonctionnement systémique.

(27)

Figure 8. Schéma structural de la zone d'étude

Figure 9. Coupe géologique extraite de la carte de Souk Ahras au 1/20000.

N

(28)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

(29)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

CHAPITRE III : CADRE HYDROGÉOLOGIQUE DU SYSTEME KARSTIQUE DE LA TAOURA

3.1. INTRODUCTION

Dans la zone méridionale de Souk Ahras à formations subsidentes, largement plissées et fracturées, le synclinal de la Taoura est composé de carbonates mésozoïques intercalés de marnes, sous-jacents aux sédiments tertiaires de couverture de type continental. Les caractéristiques des matériaux et la structure des terrains déterminent la localisation des aquifères dans les formations détritiques et fissurées du Mio-plio-quaternaire, et dans les carbonates fracturés du Mésozoïque. Les carbonates fracturés ont développé des aquifères karstiques ; les formations cénozoïques contiennent des aquifères d’extension limitée.

Avant de décrire les différents aquifères du système karstique du synclinal de la Taoura, il est intéressant et nécessaire de présenter les caractéristiques hydrogéologiques propres aux systèmes karstiques.

3.2. GÉNÉRALITÉS SUR LE KARST

Le karst est un paysage qui résulte de processus particuliers d’érosion, voire la karstification. Ces processus sont gouvernés par la mise en solution des roches carbonatées par l’infiltration de l’eau des pluies chargée en CO

2

gazeux atmosphérique et biologique (Figure10). En surface les carbonates karstifiés offrent différentes formes telles que les dolines, les poljés. Les paysages souterrains tels que les grottes et les gouffres, sont sculptés par les écoulements d’eau souterraine. Dans les carbonates karstifiés circulent les eaux et émergent des exutoires avec un débit assez important.

Figure 10. Représentation schématique d'un aquifère karstique.

(Les flèches montrent les directions en fonction des conditions hydrauliques Mangin, 1975).

(30)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

La genèse et la structure originale du karst sont connues au travers de différents travaux.

Dans le cadre de ce chapitre, parmi les nombreuses recherches sur le karst, nous référons ici aux travaux essentiels, anciens et récents, sur le fonctionnement du système karstique, notamment, Drogue (1969, 1971) ; Mangin (1975, 1978, 1985) ; Bakalowicz (1979, 1980, 1996, 2002) ; Marsaud (1996).

3.2.1. Potentiel de karstification

Les mécanismes responsables de la constitution d’un karst (Mangin, 1978; Bakalowics, 1979 ; 1996) relèvent deux ensembles de processus (Figure 11):

- les processus chimiques de dissolution de la roche (l’eau solvant)

- le moteur fournissant l’énergie nécessaire au transport et à l’évacuation du soluté (l’eau agent de transport)

Ces deux ensembles de processus constituent le potentiel de karstification d’un massif carbonaté (Mangin, 1978). Le solvant est l’eau contenant du CO

2

pédologique dissous et le moteur est la gravité (charge Hydraulique).

Figure 11. Dissolution de la roche carbonatée

(31)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Lorsque le CO

2

est d’origine minérale, la karstification des carbonates est très développée à la base de la formation (Bakalowicz, 1993). L’eau qui y circule, élevée à très haute température, est drainée vers l’aquifère sus-jacent où s’opère un mélange d’eaux ; il s’agit là d’un karst hydrothermal. La décharge de ce type de karst s’effectue sous forme d’émergences à la faveur de conduits (Djebbar, 1992, 2006).

3.2.2. Notion de niveau de base

La karstification est un processus qui conduit à la mise en place d’une morphologie souterraine, ou structure de drainage, et éventuellement de surface. La structure de drainage du karst ainsi que son fonctionnement dépend totalement de la position du niveau de base qui fixe le point bas de sortie dans le paysage.

Un abaissement du niveau de base provoque la formation d’un réseau de drainage à une cote inférieure et, donc, l’incorporation de l’ancienne organisation de la zone noyée dans la zone d’infiltration. Inversement, un relèvement du niveau de base transforme la structure fonctionnelle en un réservoir mal drainé, car déconnecté du nouveau drainage ; il se peut même qu’une ancienne structure de drainage asséchée soit réactivée.

3.2.3. Fonctionnement et structure d’un système karstique

Le système karstique est défini par Mangin (1974) comme « l’ensemble au niveau du quel les écoulements de type karstique s’organisent pour constituer une unité de drainage ».

Le système karstique correspond donc au bassin hydrogéologique d’alimentation d’une source karstique ou d’un groupe de sources karstiques liées les unes aux autres.

Le système karstique peut être constitué uniquement de formations carbonatées karstifiées : il s’agit alors d’un système karstique unaire. Lorsque le système karstique comprend aussi des formations non karstiques, soumises à des écoulements de surface drainés par des pertes, il est dit binaire (Mangin, 1978).

Lorsqu’une rivière traverse des terrains calcaires et subit à leur contact des pertes partielles aboutissants à une résurgence, le système karstique, défini à partir de cette dernière, ne comprend pas le bassin versant de la rivière en amont des pertes ; ces pertes sont considérées comme des entrées dans le système (Figure 12).

(32)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Le système karstique est très particulier et complexe. Sa particularité vient essentiellement de son comportement non linéaire. L’écoulement souterrain suit certains cheminements liés à la direction et à la nature des fractures.

Figure 12. Les deux types de système karstiques (ERMCC, 1999).

Le milieu karstique étant un milieu hétérogène et discontinu, les conductivités hydrauliques sont forcément très différentes d’un point à l’autre de l’aquifère et pas forcément selon la direction des fractures (Figure 13) ; aussi, il est également déterminé par le gradient hydraulique (Bakalowicz et Mangin, 1980).

Figure 13. Organisation du drainage en système vauclusien et jurassien.

(Adapté d’après Marsaud, 1996, in ERMCC, 1999).

(33)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Mangin (1975) a élaboré un schéma fonctionnel et structural du système karstique, ce système est divisé en deux zones principales : la zone d’infiltration (zone non saturée) et la zone noyée (zone saturée). Par la suite, en se basant sur le transfert de masses à partir des équilibres calco-carboniques et sur les différents types de karsts étudiés, Bakalowicz (1979, 2004), y a apporté quelques modifications (Figure 14).

3.2.3.1. La zone d’infiltration (zone sous-saturée)

Cette zone constitue la partie non saturée du système karstique. L’écoulement des eaux vers la zone saturée est assuré par des conduits plus ou moins ouverts (infiltration rapide) et par des microfissures au sein des blocs (infiltration lente).

Figure 14. Représentation schématique d'un système karstique.

(Mangin, 1975, modifié par Bakalowicz, 1979, 2004).

Dans la partie supérieure de la zone sous-saturée de l’aquifère, les écoulements peuvent

également avoir une composante horizontale ; un réservoir temporaire perché peut prendre

place liée au fait d’une diminution de la karstification en profondeur, ainsi que de la

fracturation liée à la mise en place des terrains carbonatés. C’est ce qui a été défini par

Mangin comme étant l’épikarst (Figure 15).

(34)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Figure 15. Représentation schématique de l'épikarst.

La zone d’infiltration joue un rôle complexe dans le transfert de l’eau vers la zone noyée ; diffus et lent à travers des fractures et fissures et rapide au travers de conduits verticaux bien connectés au réseau karstique de drainage de la zone saturée. Les écoulements rapides peuvent être retardés s’ils transitent par l’épikarst qui joue le rôle d’un tampon.

3.2.3.2. Le karst noyé (Zone saturée)

Le karst noyé est la partie la plus importante de l’aquifère karstique du point de vue de son exploitation, bien que l’épikarst puisse également faire l’objet d’exploitation par captage des sources ou par forages.

La zone noyée contient les réseaux de drainage et ses systèmes annexes (cavités ou blocs

fissurés connectés au réseau de drainage) ; ces derniers sont le siège principal du stockage de

l’eau. Le plus souvent, la zone noyée ne s’étend pas à l’ensemble du système karstique et ne

correspond pas parfaitement à la zone d’infiltration (Crochet et Marsaud, 1997). Le karst noyé

est constitué d’un réseau karstique de drainage plus ou moins hiérarchisés et développés en

fonction des conditions de la mise en place de la karstification, et des systèmes annexes au

drainage (Mangin, 1975; Bakalowicz et Mangin, 1980).

(35)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

3.3. LE SYSTÈME AQUIFÈRE DE LA TAOURA

Le bassin de la Taoura comprend des terrains géologiques crétacés et cénozoïques. Cet ensemble de formations est susceptible de développer différents types d’aquifères en fonction de la nature des roches et de leurs perméabilités.

Tableau 1. Caractéristiques hydrogéologiques du synclinal de la Taoura.

Formation Lithologie Epaisseur (m) Caractéristiques

hydrogéologiques Quaternaire

Alluvions fluviales, galets et blocs- éboulis. Conglomérats, sable. , argiles, calcaires lacustres, travertins.

?

Perméable

Plio-Quaternaire Villafranchien

Grès, conglomérats, argiles, marnes.

50m Semi-perméable

Pliocène Conglomérats, gravélites, grès, argiles et marnes.

Semi-perméable

Miocène - supérieur

- moyen - inférieur

- Dépôts indifférenciés, marnes, argiles, grès, gravélites, grès glauconieux.

- Grès, conglomérats, marnes, argilites.

- Grès, marnes, argilites.

700 à 1200m au niveau

de Merahna Aquifère

Imperméable

Eocène - Priabonien - Yprésien-Lutétien

Marnes calcaires, lumachelles

calcaire nummulitiques, marnes.

25 à 30m

Semi-perméable, Calcaires fissurés,

karstifiés ?

Paléocène Marnes-calcaires.

80 à 200m Imperméable à semi-

perméable

Crétacé supérieur - Maestrichtien supérieur

- Marnes, calcaires-marneux.

100 à 140m Semi-perméable

- Maestrichtien inférieur

- Calcaires blancs crayeux, calcaires

à rares passées de marnes.

200 à 250m

Aquifère karstique

- Campanien sup + terme supérieur + terme inférieur

- Marnes à bancs calcaires - Calcaires gris claire, à quelques inter-lits de

marne.

50 à 70m 80 à 100m

Semi-perméable Aquifère karstique

Santonien supérieur- Campanien inférieur

Marnes, calcaires.

Dépasse 250m Semi-perméable

Santonien inférieur Calcaires, marnes. ?

Semi-perméable

- Coniacien Marnes, marno-calcaires et Calcaires- marneux.

?

Semi-perméable

- Turonien Calcaires, marnes.

100 à 150m Aquifère karstique

Crétacé inférieur

Terme supérieur Terme inférieur

- Marnes, siltstones et calcaires -marneux - Marnes, calcaires, grès

900 m

? Aquifère karstique thermal

(36)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Ainsi, les formations susceptibles de contenir des aquifères sont les calcaires du Crétacé supérieur fissurés et karstifiés (Maestrichtien, Campanien et Turonien), et les grès fracturés du Mio-pliocène. L’aquifère miocène est localement important ; les calcaires pliocènes pourraient également contenir un aquifère à potentiel non négligeable.

Par ailleurs, au niveau de la terminaison NE du synclinal, les calcaires éocènes pourraient également contenir un aquifère à ressource non négligeable.

Du fait des épaisseurs des formations et de la profondeur des calcaires crétacés inférieur, cette dernière formation a développé un aquifère thermal qui décharge une partie de ses eaux au travers des terrains de couverture, par exemple Ain Hammam Tassa. Les observations sur terrains ont permis de noter les indices d’un karst hydrothermal, avérés par les travertins à proximité de Hammam Tassa et Ain Guelib (anciennes émergences thermales).

Dans l’ensemble, l’unité hydrogéologique du synclinal de la Taoura constitue donc un système karstique multicouche (Tableau 1).

L’identification de ces aquifères a nécessité une prospection géophysique et par forages.

Ainsi, le synclinal de la Taoura a fait l’objet de plusieurs forages de reconnaissance dans les secteurs, de Dréa, de Taoura et d’Oued Mougras. Certains d’entre eux ont été convertis en forages d’exploitation depuis les années 1980 (Tableaux en annexes 5 et 6).

Du fait de la considérable épaisseur des formations au cœur du synclinal de la Taoura, il n’a pas été possible d’atteindre l’aquifère thermal. D’après la température des sources à l’émergence, l’aquifère thermale semble situé dans les niveaux des calcaires crétacés inférieurs.

3.3.1. Apport de la géophysique

Les objectifs principaux des investigations géo-électriques réalisés en 1977 par

STROJEXPORT-PRAGUE

dans la région de Taoura- Borj M’raou

,

visaient à identifier les caractéristiques des calcaires du Maestrichtien:

- leur structure, degré de fissuration, compaction et forme du synclinal (lors de la prospection électrique, il n’existait pas encore de cartes géologiques au 1/50000);

- leur profondeur et épaisseur ;

- les zones favorables à l’implantation de forages.

(37)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Il a été réalisé 102 sondages électriques de AB 600m, implantés pour la plus part sur les affleurements du crétacé, 475 sondages électriques de AB 2000m et 40 sondages électriques de AB 6000m.

La géophysique a permis de détecter des zones fracturées en dessous de différentes sources avec un toit élevé des calcaires maestrichtiens au niveau du fossé de Taoura.

Les zones favorables à l’implantation d’ouvrages techniques ont été mises en évidence à partir d’une trentaine de coupes géo- électriques.

Bien que la superficie prospectée (425km

2

) ne couvrait que la moitié de l’aire d’étude, les objectifs fixés avaient donc été atteints, voire, la profondeur notable à laquelle se trouvent les calcaires maestrichtiens et une géométrie asymétrique du synclinal de la Taoura.

3.3.2. Prospection par forages

Quarante sept sondages ont été forés dans la région d’étude atteignant différentes profondeurs et différents aquifères (Tableaux des forages en annexes 5 et 6).

- Six forages ne captent que les formations du miocène au niveau de Mérahna.

- Onze ouvrages sont des forages «bis» de remplacement, situés à quelques mètres des premiers.

- Cinq forages ne dépassent pas les formations du paléocène et du maestrichtien supérieur.

- Dix-sept forages atteignent les calcaires aquifères du maestrichtien.

- Six forages captent l’aquifère du campanien supérieur, et par conséquents, ils traversent tout l’aquifère du maestrichtien inférieur.

Les plus productifs sont ceux qui captent les calcaires maestrichtiens et campaniens.

3.3.3. Comparaison des données de la géophysique avec les forages

La plupart des forages réalisés dans la région de Toura ont été proposés par la prospection géo-électrique menée par

STROJEXPORT-PRAGUE

en 1977.

a- Coupe géo-électrique n° 1

La coupe géo-électrique signale que le toit des calcaires se trouve à une profondeur de

200 m (Figure 16), alors que le forage réalisé en ce même point a atteint les calcaires à

94m. Par contre, la résistivité de la formation aquifère de 120 Ohm.m est concordante avec les

données du forage (D4) qui a initialement débité 110l/s.

(38)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Figure 16. Comparaison des données de la géophysique avec le forage D4.

b- Coupe géo-électrique n° 2

Le sondage électrique six signale le toit des calcaires à une profondeur de 170m (Figure 17) ; l’ouvrage de captage T1 implanté aux mêmes coordonnées que le SE6 a atteint les calcaires à 103.9 m. En revanche, la résistivité 120 Ohm.m de la formation aquifère est bien concordante avec les données du forage T1 qui a initialement débité 100l/s.

Figure 17. Comparaison des données de la géophysique avec le forage T1.

c- Coupe géo-électrique n° 3

Exceptionnellement, pour cette région située à 2.5km au Sud-est de la ville de Taoura, la

résistivité de la formation captée est de 52 Ohm.m, les forages ont atteint le toit des calcaires

à une profondeur de 150m (Figure 18).

(39)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Figure 18. Comparaison des données de la géophysique avec le forage TT1.

Cette coupe montre aussi des zones de fractures et succession de deux petites cuvettes synclinales au NW au niveau de Oued El Merhzel et Oued Sfisfa (Voir plus en avant l’affaissement de terrain à Fedj Graïdia, paragraphe 3.6.2).

d- Coupe géo-électrique n° 4

Ce profil effectué à quatre kilomètres à l’Ouest de la ville de Taoura, montre le comblement du synclinal par les dépôts mio-plio-quaternaires (Figure 19).

Nous remarquons que la gamme des calcaires crétacés (Maestrichtiens et Campaniens) dans le secteur d’étude varie entre 80 et 650 Ohm.m.

Les calcaires dont la résistivité dépasse 400 Ohm.m sont très compacts, aucun forage n’a

été fait dans ces formations.

(40)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Figure 19. Coupe géo-électrique montrant la structure synclinale de la région de Taoura.

Légende des coupes géo-électriques Echelle horizontale 1cm : 500m

(41)

CADRE HYDROGÉOLOGIQUE

Les figures 20 à 22 montrent la localisation des forages et des piézomètres du système sur fonds géologiques des cartes de M’Daourouch, Taoura et Oued Mougras au 1/50000

e

.

N.B : Comme déjà mentionné dans le premier chapitre, l’aquifère de Taoura s’étend sur quatre cartes géologiques au 1/50000

e

, pour l’inventaire il n’a été représenté que trois cartes car le plus grand nombre de forages se trouvent sur les cartes de M’Daourouch, Taoura et Oued Mougras.

En 1986, l’ANRH avait réalisé cinq piézomètres dont l’objectif est le suivi du niveau piézomètrique du système. En 2004, deux autres piézomètres furent réalisés. (Tableau 2).

Les ouvrages de faible profondeur, sont peu nombreux dans la région de Taoura et ont un débit insignifiant, pour cette raison, on n’a pas tenu compte de l’inventaire des puits.

(Le M2 est un forage abandonné qui sert comme piézomètre).

Les tableaux de l’inventaire des forages sont en annexe 5 et 6.

Tableau 2. Inventaire des piézomètres du système karstique de Taoura.

Nom du

piézomètre Commune X (m) Y (m) Z (m) Prof (m)

Toit des calcaires

Date de

réalisation Destination Carte

PZ/D3

Dréa 966402 324976 812,21 84 46 1986 Suivi M'Daourouch

PZ/T1

Taoura 978810 330212 858 108 103 1986 Bouché M'Daourouch

PZ/T7

Taoura 975939 330549 875,99 208 164 1986 Suivi M'Daourouch

PZVSA

Taoura 977557 330236 871 73

Non

atteint 2004 Suivi

M'Daourouch

PZ/TT1bis

Taoura 982591 329710 850,64 87 87 1986 Suivi Taoura

PZ /SSY

Heddada

100650

0 340750 102 100 1986 Suivi Taoura

M2 Heddada

100198

0 337740 794 180

Non

atteint ? Suivi O Mougras

PZ2/ SSY

Heddada

100655

0 3380000 80 2004 Suivi O Mougras

(42)

979km 319

 

 

                     

328 338km

Madaure

g Piézomètre

M'Daourouch

Forage abandonné

967

Forage exploité

960

Légende :

948

 

 

 g

3 g g

4

Kilomètres

0

D6

D4

D2 D3

A1 D9

D1

T1

T4 T2

D2bis

D9bis D4bis D3bis

D8

D5 D7

D1 bis

T6 T5

T1bis T7

T8

PZ/D3

PZ/VSA PZ/T1

PZ/T7 0

Figure 20. Localisation des forages et piézomètres (Carte géologique de M'Daourouch au 1/50000).

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