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Les lignages de la noblesse d'empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle

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1 | 1998

Partis, pouvoir local...

Les lignages de la noblesse d'Empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle

Natalie Petiteau

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rives/144 DOI : 10.4000/rives.144

ISBN : 978-2-8218-0000-7 ISSN : 2119-4696 Éditeur

TELEMME - UMR 6570 Édition imprimée

Date de publication : 10 juin 1998 Pagination : 53-67

ISSN : 2103-4001

Référence électronique

Natalie Petiteau, « Les lignages de la noblesse d'Empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle », Rives nord-méditerranéennes [En ligne], 1 | 1998, mis en ligne le 22 juillet 2005, consulté le 20 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/rives/144 ; DOI : 10.4000/rives.144

Ce document a été généré automatiquement le 20 avril 2019.

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Les lignages de la noblesse d'Empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle

Natalie Petiteau

1 Temps du règne des notables plus que de la bourgeoisie, le premier XIXe siècle consacre la puissance des élites issues de la Révolution en leur donnant, par un système politique fondé sur des principes censitaires, les moyens d'un monopole sur les pouvoirs tant locaux que nationaux. André-Jean Tudesq a précisément démontré comment la maîtrise même de ces pouvoirs est un critère essentiel de la définition de la notabilité 1. Le renouvellement de l'histoire politique a du reste mis en évidence les rapports que celle-ci entretient avec l'histoire sociale : est ainsi proposée une voie de réflexion tout à fait pertinente pour envisager la portée de l'œuvre de recomposition sociale entreprise par Napoléon Ier. Or la clef de voûte des masses de granit sur lesquelles il ambitionne de fonder la société post-révolutionnaire est la noblesse créée par le statut du 1er mars 1808.

Cette renaissance nobiliaire n'a en réalité rien d'un retour à l'ordre ancien puisque les récipiendaires des titres impériaux ne jouissent d'aucun des privilèges qui distinguaient le ci-devant second ordre tandis qu'ils forment une aristocratie, au sens étymologique du terme, ouverte à tous ceux que leurs mérites rendent dignes d'être désignés à l'admiration de leurs concitoyens. Comprendre ce projet nobiliaire napoléonien, au delà d'une étude sociale du groupe ainsi formé, appelle donc, entre autres, une analyse à la fois statistique et prosopographique du rôle politique assigné à cette nouvelle élite 2. Il appartient en effet à la noblesse impériale d'asseoir sa notabilité sur sa capacité à encadrer les populations et à s'imposer dans le champ politique aussi bien que dans celui du social et du culturel où elle excelle, du moins pour les trois cinquièmes de ses membres, à se mêler très précocement aux noblesses anciennes. Aidée en cela par l'autorité impériale jusqu'en 1815, la chute de Napoléon la place dans l'obligation de préserver les positions acquises tout en s'adaptant au contexte des régimes successifs du XIXe siècle, de la monarchie à la République en repassant par l'Empire et en quittant le suffrage censitaire. De surcroît, le caractère national de la noblesse impériale, dont

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l'ascension s'est faite au prix du déracinement géographique, fait de son insertion dans les réseaux locaux et de sa maîtrise du pouvoir au village une condition de sa reconnaissance par les autres élites. Bref, créés pour former le parti d'une dynastie, les lignages de la noblesse impériale, après avoir laissé 1815 briser l'unité de leur groupe social, s'affirment en tant que noblesse en consolidant leur pouvoir par leur influence sociale sur les populations villageoises. Mais ils forment également une élite moderne en donnant des hommes importants aux grands courants idéologiques qui structurent la vie politique du XIXe siècle.

Les enjeux politiques de la création de la noblesse d'Empire

2 Parmi les fonctions assignées par Napoléon à sa noblesse 3figure celle d'enraciner le régime impérial par la présence, dans chaque province, de titrés impériaux capables d'encadrer les citoyens redevenus, à leur corps défendant, des sujets. Les discussions du Conseil d'État durant la préparation du statut du 1er mars 1808 indiquent que l'une des idées fondamentales qui conduisent à cette renaissance nobiliaire est la nécessité d'établir « une classe intermédiaire […] entre le trône et le peuple » 4. Le prestige de la nouvelle noblesse, qui ne forme en définitive qu'un groupe étroit de quelque 3600 personnes, dont 3224 Français laïcs, doit du reste contribuer à « nourrir au cœur [des Français] une louable émulation » 5. Les titrés impériaux doivent par conséquent être présents dans tous les départements d'autant plus que, unis par un même dévouement à la nation 6, incarnant en quelque sorte la perfection attendue de tout sujet de l'Empire, ils sont distingués comme des hommes exemplaires, talentueux et probes, dignes d'inspirer la conduite de chacun. C'est pourquoi, en 1810, Napoléon songe à utiliser sa noblesse comme cadre politique de la nation : « Avec le temps, il faudra bien aussi donner à ceux qui ont des titres une part quelconque dans l'exercice des droits politiques. On entend par ces mots qu'il y aurait nécessairement dans les corps électoraux, dans les conseils généraux, dans le Conseil législatif, dans le Conseil d'État, dans le Sénat, un nombre déterminé de privilégiés » 7. Outre qu'il souligne l'évolution de l'idée de noblesse au temps de l'Empire, l'emploi du terme « privilégiés » indique que Napoléon, deux ans après la création des titrés impériaux, entend donner à ceux-ci des prérogatives politiques. En effet, si les sénateurs et les conseillers d'État appartiennent tous de droit à la noblesse impériale, en vertu du statut du 1er mars 1808, il n'en est pas de même pour les membres des collèges électoraux ou des conseils généraux. Il n'en reste pas moins que c'est au nom de leurs responsabilités locales que sont anoblis bien des hommes incarnant la France moderne. Leurs armoiries, qui indiquent les raisons officielles des anoblissements, en témoignent : ainsi l'ingénieur Joseph-Pierre-Claude Andréossi est fait baron au nom de son appartenance au collège électoral de l'Aude; le baron Martin Garat, directeur de la Banque de France, est anobli en 1810 en sa qualité de membre du premier collège électoral de Paris 8; ce sont ses fonctions de président du collège électoral des Ardennes qui valent à Jean-Abraham Poupart de Neuflize de devenir baron en 1810 9; il en va de même pour Florentin Seillière, membre du collège électoral de la Meuse, anobli en 1814 10. Même les magistrats de la noblesse impériale peuvent avoir été anoblis en tant que membres d'un collège électoral : c'est le cas pour 19% d'entre eux 11; dans le cas des fonctionnaires, ce pourcentage est de 5,8%12. Au total, l'ensemble des statistiques fondées sur l'Armorial du Premier Empire révèle que 336 anoblis, soit 14% du corpus, ont joué un rôle

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politique local ou national sous l'Empire. Mais ce résultat est en fait bien en-deçà de la réalité car, mentionnées systématiquement pour les propriétaires et les anoblis du Sénat ou du Conseil d'État, ces fonctions sont généralement oubliées par le vicomte Albert Révérend dans le cas de la noblesse d'épée qui représente pourtant 68% du corpus. Or nombreux sont les anoblis militaires à siéger dans ces instances locales. Le général Oudinot, né à Bar-le-Duc, préside le collège électoral de la Meuse et représente son département au Corps législatif dès les débuts du régime impérial 13: son rôle politique dans son département apparaît considérable 14; le général Pajol, natif de Besançon, siège au collège électoral du Doubs à partir de 1806 15; en 1812, le général Heudelet, dijonnais, est membre du collège électoral de la Côte-d'Or 16; le colonel chevalier Gueurel est membre à vie du collège électoral du Morbihan où il s'est établi 17. Même les notices des civils n'avouent pas forcément la présence dans un collège électoral : baron maire de Nantes, Jean-Baptiste-Charles Bertrand-Geslin, originaire du Var, préside le collège électoral de la Loire-Inférieure à partir de 1810. En définitive, la noblesse impériale est fortement présente dans les instances politiques locales et si les barons-maires et les comtes-maires, au nombre de 40, sont identifiés grâce à leurs armoiries, il reste à établir la liste complète des municipalités et des collèges électoraux de l'Empire dont la direction a été confiée à des anoblis.

3 Quoi qu'il en soit, cette insertion des titrés impériaux dans les cadres de la vie locale est bien l'indice de la volonté de Napoléon de forger également une élite vouée à le soutenir politiquement. La noblesse d'Empire est en effet conçue comme une aristocratie de vassaux dévoués à leur maître. La législation de 1808 le prouve en imposant aux titrés de prêter un serment auquel échappent les autres citoyens. L'article 37 du deuxième statut du 1er mars 1808 en précise le contenu : « Je jure d'être fidèle à l'empereur et à sa dynastie, d'obéir aux constitutions, lois et règlements de l'Empire; de servir Sa Majesté en bon et fidèle sujet; d'élever mes enfants dans les mêmes sentiments de fidélité et d'obéissance, et de marcher à la défense de la Patrie toutes les fois que le territoire sera menacé ou que Sa Majesté irait à l'armée » 18. Toutes les conditions sont de ce fait réunies pour forger une élite formée de familles dans lesquelles le zèle à soutenir l'Empire doit devenir une tradition. La correspondance de Napoléon avec Réal, en 1807, montre sa volonté d'obtenir la fidélité des descendants : « Je vois avec beaucoup de plaisir le mariage que vous voulez faire de Mademoiselle Réal avec le neveu de Monsieur Lacuée. Je ne doute point que les enfants n'héritent des sentiments de leur père pour moi » 19. La noblesse d'Empire se voit donc chargée, pour la génération présente comme pour les générations futures, de soutenir la quatrième dynastie, et la constitution de réseaux familiaux doit y aider. Napoléon l'affirme lorsqu'il attribue le premier titre de duc à Lefebvre : « Que ce titre porté par les descendants leur retrace les vertus de leur père et qu'eux-mêmes ils s'en reconnaissent indignes s'ils préféraient un lâche repos et l'oisiveté de la grande ville aux périls et à la noble poussière des camps, si jamais leurs premiers sentiments cessaient d'être pour la patrie et pour nous; qu'aucun d'eux ne termine sa carrière sans avoir versé son sang pour la gloire et l'honneur de notre belle France; que dans le nom qu'ils portent ils ne voient jamais un privilège, mais des devoirs envers nos peuples et envers nous. À ces conditions, notre protection et celle de nos successeurs les distinguera dans tous les temps » 20. Plaidoyer pour une noblesse respectueuse de l'égalité, ce discours rappelle les réciprocités des relations féodo-vassaliques au sein desquelles le suzerain ne protégeait que les vassaux fidèles et dévoués. En accordant aux descendants des anoblis le droit de porter à leur tour un titre impérial, Napoléon espère

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fonder des lignages qui se sentiront à jamais chargés de veiller au salut de l'Empire et d'assurer la défense de ses héritiers : il définit ainsi un trait essentiel de l'identité de sa noblesse. Pourtant, en 1821, son jugement ultime est sévère : « Ma noblesse ne sera d'aucun appui pour mon fils; il me fallait plus d'une génération pour qu'elle prît ma couleur, pour qu'elle conservât par tradition le dépôt sacré de toutes mes conquêtes morales. Dès 1815, tous les grands allaient franchement contre moi. Je ne comptais ni sur mes maréchaux ni sur ma noblesse » 21. Au soir de sa vie, Napoléon estime que son aristocratie n'a pas su remplir la mission de défendre sa dynastie. De fait, dès 1814, elle est mise à rude épreuve par l'ampleur des bouleversements politiques.

De la vie politique nationale à l'enracinement local

4 Née pour être bonapartiste, la noblesse impériale n'a finalement compris qu'une poignée de lignages fidèles à leur vocation initiale 22. Bien au contraire, le souci de conserver les avantages acquis et de confirmer leur appartenance nobiliaire a conduit bien des familles de l'Empire à soutenir la Restauration par un engagement dans les groupes politiques qui existent au grand jour et qui préfigurent les partis véritables. Ainsi, dès 1814 et 1815, certains lignages ont laissé libre cours à leur sensibilité royaliste apparue aux premières heures de la Révolution : c'est la cas, en Arles, des Meiffren-Laugier de Chartrouse, il en est de même des Roullet de la Bouillerie 23, d'ailleurs aux portes de la noblesse à la veille de 1789. Mais la force des convictions royalistes n'est pas propre aux familles qui ne se sont ralliées à l'Empire qu'à contrecœur : elle caractérise également des lignages qui ont été fondés par de fervents soutiens de Napoléon. Ainsi, le maréchal Oudinot refuse de trahir Louis XVIII durant la Seconde Restauration et ses héritiers demeurent fidèles à la monarchie tout au long du XIXe siècle. En 1872, Charles-Louis-Victor Oudinot est même connu pour être l'un des principaux chefs du parti légitimiste 24. Quant aux orléanistes, ils recueillent le soutien de bien des noms célèbres de l'Empire : le rôle du maréchal Soult dans les gouvernements de Louis-Philippe en est un symbole. À l'inverse, Lazare Carnot, républicain de la première heure, anobli des Cent Jours, en refusant tout engagement sous la monarchie constitutionnelle, confirme une identité politique qui caractérise son lignage jusque sous la Troisième République. Enfin, dès les Cent Jours s'affirment des fidélités libérales comme celle des comtes Rampon : en 1815, le ralliement du sénateur, compagnon d'Égypte de Napoléon, est enthousiaste et en 1830, sa protestation de Pair contre les ordonnances du ministère Polignac est sans équivoque; en 1851, son fils refuse son soutien à Louis-Napoléon et dès 1871 il appartient à un centre gauche converti à la République. Néanmoins, les familles de la noblesse d'Empire au sein desquelles l'identité politique est transmise de génération en génération semblent minoritaires : forgée dans une société marquée par l'individualisme post-révolutionnaire, la noblesse impériale se caractérise souvent par un opportunisme qui interdit tout classement définitif de tel ou tel lignage. Celui des Bourgeois de Jessaint, notamment, dont le fondateur détient le record de la longévité préfectorale, ne porte pas de couleur politique spécifique.

5 Toutefois, lorsqu'un anobli s'est engagé dans le bonapartisme dès les lendemains de Waterloo, son lignage a longtemps respecté cette fidélité à l'identité initiale. Si le soutien à la quatrième dynastie n'a été le fait que d'une poignée d'anoblis, ces derniers ont su fonder le noyau autour duquel s'est d'ailleurs structurée, par les réseaux d'amitié et d'alliances matrimoniales, la part de la noblesse de Napoléon qui a su échapper au déclassement social. Pour ces lignages bonapartistes, l'intériorisation d'une identité noble

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est passée par une fidélité quasi chevaleresque à la dynastie qui les a promus au sommet de la hiérarchie sociale. Ainsi, après que le comte Claude-Pierre Pajol ait été impliqué dans les complots bonapartistes des années 1820, son fils cadet Louis-Eugène-Léonce respecte la tradition en soutenant activement Louis-Napoléon : il est aux côtés du prince le jour de son entrée à l'Élysée puis fait continuellement partie de sa suite, y compris durant l'exil de Chislehurst 25tout en étant actif au sein du parti bonapartiste renaissant 26 . Le lignage Gourgaud fait preuve d'une fidélité identique : après avoir été l'un des compagnons d'exil de l'empereur, du moins jusqu'en 1818, le général baron Gaspard Gourgaud tente d'entrer en relation avec Marie-Louise afin d'obtenir que les conditions de captivité du proscrit de Sainte-Hélène soient adoucies 27. En juillet 1830, il est le seul anobli à tenter de défendre la cause de Napoléon II face à celle du duc d'Orléans 28. En mai 1849, il est élu député sur présentation du comité central napoléonien; son fils unique prend ensuite le relais tandis que ses héritiers figurent jusque dans l'entre-deux-guerres parmi les chefs de file du parti bonapartiste. Les barons Petit de Beauverger, finalement alliés aux Clary, se font eux aussi les défenseurs de l'Empire. Un semblable attachement à la dynastie napoléonienne apparaît dans la famille Eschassériaux de Saintes qui fait des Charentes l'un des principaux fiefs du bonapartisme rural. Les Cornudet, pour leur part, défendent la cause des Bonaparte dans la Creuse, berceau du premier comte de l'Empire, offrant ainsi un exemple d'un lignage d'Empire demeuré enraciné dans la terre natale du premier porteur du nom tout en étant très présent à Paris.

6 Car la noblesse impériale incarne une élite française particulièrement moderne du fait de la multiplicité de ses enracinements géographiques et, par là-même, de son envergure nationale. Pourtant, si leur ascension s'est jouée avant tout dans la capitale qui a pérennisé leur réussite sociale 29, nombreux sont les anoblis qui conservent des liens avec la province. En tant que groupe préoccupé de soutenir son prestige au siècle des notables, la noblesse impériale ne peut négliger la reconnaissance que confère l'exercice d'un mandat. D'autant moins que l'ancienne noblesse elle-même trouve dans la vie politique une voie de renouvellement de son rôle de patronage 30. Ainsi 160 anoblis ont été députés au cours de la Restauration puis sous la Monarchie de Juillet, 12% des représentants sont issus de la noblesse impériale 31. Ils sont généralement les porte-parole d'un département dans lequel ils ont des racines tout en tirant profit de leurs appartenances géographiques multiples mais aussi du prestige que leur confère leur résidence parisienne : le baron Meiffren-Laugier de Chartrouse puis son fils aîné, régulièrement présents à leur domicile parisien, sont mandatés par les électeurs de l'arrondissement d'Arles où ils détiennent de vastes propriétés 32; de 1827 à 1858, avec une interruption sous la Seconde République, le baron Jacques Mercier, actif manufacturier d'Alençon, défend les intérêts de l'Orne tandis que son fils, devenu industriel en Mayenne, est député de ce département sous le Second Empire 33. Installé à Fontaine-en-Dormois dans son département natal, le général Tirlet représente la Marne de 1827 à 1837, de même que son fils en 1849 34. Possessionné en Ardèche, où il est né, le comte Rampon, résidant à Paris, est le député de son département natal de 1839 à 1842 puis de 1871 à 1876, année où il entre au Sénat 35. Né dans l'Aube, comme son père, c'est cependant la Haute-Marne, où se trouve son majorat, que le comte Arthur Beugnot, parisien la majeure partie de l'année, représente en 1849 36. Sous le Second Empire, le troisième baron de Beauverger, issu d'un lignage formé en Côte-d'Or puis fixé à Paris, est député de la Seine-et-Marne où est située son assise foncière 37. Victor Oudinot, pour sa part, a d'abord été député du Maine-et-Loire, de 1842 à 1849, car il dirige dans ce département l'école de cavalerie de Saumur 38. En revanche, en 1849, élu à la fois à Saumur et à Bar-le-Duc, il choisit ce dernier siège en soulignant qu'il est « fier

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d'être député de la Meuse » 39, lieu de naissance de son père. Quant à Gaspard Gourgaud, né en région parisienne mais député des Deux-Sèvres, il s'est présenté, pour les besoins de la cause napoléonienne, dans un département auquel il est totalement étranger 40. Mais son fils, en 1869, devient député de la Haute-Saône où il est, en raison de son mariage avec la fille du général Ramond du Taillis, l'un des plus grands propriétaires tout en continuant d'appartenir à la meilleure société parisienne 41. Les Murat également, en dépit de leur rayonnement international, demeurent fidèles à leurs origines en étant régulièrement députés du Lot 42: c'est le cas du troisième comte, Joachim-Joseph-André, en 1834, ou du troisième prince, Lucien-Napoléon-Charles, en 1848. Toutefois ce dernier, en 1849, opte pour le département de la Seine, nouvelle preuve des multiples enracinements politiques de la noblesse impériale. Formant une élite avant tout ancrée à Paris, les anoblis ont su conserver des liens avec leur terre natale à défaut de quoi ils se sont préoccupés d'en tisser avec leur département d'adoption sans constituer pour autant, sauf exceptions rares, des lignages semblables aux maîtres de granit lozériens dont le pouvoir est fondé sur un électorat départemental transmis de génération en génération 43. La députation est pour la noblesse impériale avant tout une voie pour s'affirmer au sommet de la hiérarchie sociale : elle n'apparaît guère comme le moyen de préserver ou d'acquérir une identité locale. Pourtant, consciente de la nécessité de compenser à la fois le trop jeune âge de son prestige et son caractère très parisien elle n'a pas négligé d'exercer son pouvoir à l'échelle cantonale et communale.

Noblesse d'Empire et pouvoir au village

7 Les conseils généraux attirent en effet de nombreux anoblis. Leur influence et leurs capacités présumées font leur élection mieux encore que leur fortune tandis que leurs titres semblent exercer un grand prestige sur les paysans 44. Châtelain de Bierre, le comte Heudelet est conseiller général de la Côte-d'Or de 1819 à 1838 45. Dans la Drôme, le baron Amable-Guy Blancard est, durant la Monarchie de Juillet, un membre actif du conseil général 46. Le baron Mercier est conseiller général de l'Orne sous la Monarchie de Juillet, son fils Thomas-Louis, à partir de 1848, est mandaté de même en Mayenne 47. Les Tirlet ajoutent à leur fonction de député de la Marne celle de conseiller général du même département 48. Implanté dans le canton de Gournay (Seine-Inférieure) à la suite de son mariage avec Marguerite Certain de Bellozane, Eugène Pajol en devient le conseiller général. Né à Argelès-de-Bigorre, Germain Dupré, fils du chevalier d'Empire, sénateur des Hautes-Pyrénées à partir de 1881, est également conseiller général de ce département 49.

8 Par ailleurs, les mairies peuvent être perçues par les anoblis comme un lieu de consécration de leur puissance foncière : propriétaire de la Charmoye à Montmort en Haute-Marne, Émile Hémart, second fils du baron fondateur du lignage, est maire de sa commune de 1841 à 18 5050. Châtelains de Gilocourt (Oise), les Demonchy prennent la direction de sa mairie : membre du conseil municipal en 1835, le fils aîné du chevalier le dirige de 1836 à 1848. Son neveu Henri prend le relais : conseiller à partir de 1870, il est le premier magistrat du village de 1878 à 1900 51. À Ploujean, commune du Finistère où se trouve son château de Coat-Amour, Hippolyte-Paul-Jean Dulong de Rosnay, dont l'ancêtre est originaire de l'Aube, prend en charge la gestion de la commune sous la Troisième République 52.

9 Certains accroissent le prestige de leur nom en cumulant les mandats de maire et de conseiller. Le baron de Chartrouse est maire d'Arles de 1825 à 1830 et conseiller général

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du canton, charges dans lesquelles son fils aîné lui succède sous le Second Empire 53. Le baron Jean-Baptiste-Charles Bertrand-Geslin, au lendemain de la révolution de Juillet, est maire de La Flèche et, en 1832, membre du conseil général de la Sarthe; il démissionne en 1835 puis se contente de la mairie de Villaines-sous-Malicorne 54à partir de 1841. C'est également avec la Monarchie de Juillet que son fils entre au conseil municipal de Nantes et au conseil général de Loire-Inférieure 55. Le troisième baron de Beauverger est maire de Chevry-Cossigny et conseiller général du canton de Tournan (Seine-et-Marne) 56. Joachim- Achille Rampon est conseiller du canton de Tournon (Ardèche) depuis 1867 et maire de Gilhoc 57. Napoléon Gourgaud est maire d'Yerres, en Seine-et-Oise, où se trouve son château de Lagrange. Il est également conseiller général du canton de Fresne-Saint- Mamès en Haute-Saône, département de sa plus importante assise foncière 58, mandat dans lequel son fils Étienne Gourgaud du Taillis lui succède de 1889 à 1895. En définitive, l'étude des mandats locaux de la noblesse impériale ne fait que confirmer la multiplicité des appartenances géographiques de bien des lignages, passant d'un département à un autre au gré des opportunités politiques ou au fil de la mobilité des successives générations.

10 Mais à ce pouvoir politique exercé au plan local, les familles de la noblesse impériale savent ajouter un pouvoir social qui achève de constituer leur identité nobiliaire. La prosopographie permet en effet de mesurer l'action individuelle par laquelle les anoblis se constituent une clientèle au sein des populations de leurs départements. Outre l'adoption des pratiques nobiliaires locales par un baron Janet louant ses terres jurassiennes à un grand nombre de fermiers, l'évergétisme et l'assistance sont souvent le fait des anoblis. À Fontaine-en-Dormois (Marne), dès le début de la Restauration, le général Tirlet fait construire une nouvelle église. En 1818, il fait le don d'une cloche à l'église de Moiremont, son village natal. En 1840 et 1841, lors de graves incendies et inondations, il intervient pour que les secours soient rapidement accordés et s'inscrit parmi les premiers donateurs lors des collectes destinées à soulager les malheureux 59. À Alençon, le baron Jacques Mercier gère l'hospice civil 60. En Loire-Inférieure, le baron Charles Bertrand-Geslin est réputé être « la providence des malheureux » 61. Dans la Drôme, le premier baron Blancard puis son fils ont laissé le souvenir d'hommes bons et charitables 62. À Gilhoc, le comte Rampon établit une école confiée aux frères de la doctrine chrétienne 63. En mars 1918, l'oraison funèbre prononcée sur la tombe du troisième baron Gourgaud rappelle les largesses de ce dernier en faveur des œuvres de jeunesse et des écoles, des patronages et des sociétés de sport, enfin de l'entretien et de l'embellissement de l'église d'Yerres, commune dont relève le château de Lagrange 64. Finalement, parisiens par leur vie mondaine, les anoblis n'en sont pas moins capables de rivaliser avec les noblesses provinciales anciennes fixées sur un terroir; ils compensent leur pratique de la double ou de la triple résidence par leur générosité envers les populations locales, générosité qu'autorisent du reste leurs très belles fortunes. Ils s'affirment ainsi comme des nobles à part entière.

Conclusion

11 En définitive, si la noblesse dans son ensemble occupe dans la politique nationale et plus encore locale une place éminente, c'est parce qu'elle se veut elle-même une catégorie dirigeante 65: se pliant donc à ces exigences de la réussite sociale au XIXe siècle, les anoblis apprécient de couronner leur ascension par la reconnaissance des électeurs. Mais parce

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que l'espace des élites nobiliaires est avant tout national, ni purement parisien, ni uniquement provincial, ils ont un rapport spécifique au pouvoir local et ne fondent pas systématiquement des lignages enracinés longuement dans une même terre : aux Petit de Beauverger en Seine-et-Marne, aux Tirlet dans la Marne, aux Gourgaud en Haute-Saône, aux Demonchy dans l'Oise, aux Cornudet dans la Creuse ou aux Eschassériaux de Saintes en Charente s'opposent les mandats individuels d'un Eugène Pajol, d'un baron Blancard, d'un Hippolyte Dulong de Rosnay, d'un Victor Oudinot ou d'un comte Heudelet. Il est vrai que nombreuses sont les familles d'Empire où l'érosion démographique a de toute façon empêché la constitution de véritables lignages détenteurs de mandats politiques : les noms d'Heudelet, de Blancard, de Rampon, de Tirlet ne se maintiennent que sur deux générations ce qui révèle peut être les limites de l'adhésion à une culture d'ordre où le souci de la transmission du nom est une valeur essentielle. En revanche, il convient de remarquer que les lignages disposant de monopoles sur des mandats sont avant tout ceux qui ont une identité bonapartiste, comme si la fidélité politique à la cause initiale avait facilité la pérennité de ces familles, comme si l'appartenance à un parti fait pour être le leur avait garanti leur enracinement local en même temps que leur appartenance noble.

NOTES

1. TUDESQ (André-Jean), Les grands notables en France (1840-1849). Étude historique d'une psychologie sociale. Paris, P.U.F., 1964, 1277 p.

2. L'analyse statistique a été menée grâce à RÉVÉREND (Vicomte Albert), Les familles titrées et anoblies au XIXe siècle. - Paris, Honoré Champion, 1974 (1re édition en 1894), 11 tomes en 6 volumes, puis BOURLOTON (Edgar), COUGNY (Gaston), ROBERT (Adolphe), Dictionnaire des parlementaires français (...) depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889 (...). Paris, Bourloton, 1891, 5 volumes; l'approche prosopographique fondée sur un échantillon de plus de 500 individus issus de 31 familles représentatives. PETITEAU (Natalie), Élites et mobilités. La noblesse d'Empire au XIXe siècle (1808-1914) Paris, La Boutique de l'Histoire-Éditions, 1997, 713 p.

3. Sur ce thème, je me permets de renvoyer à PETITEAU (Natalie), « NapoleoneI° e la recostituzione delle élites nella società post-rivoluzionaria », Incontri Meridionali, Rivista quadrimestrale di storia e cultura, 2/3, 1993, p. 307-326.

4. PELET DE LA LOZÈRE (Jean), Opinions de Napoléon sur divers sujets de politique et d'administration, recueillies par un membre de son Conseil d'État, et récit de quelques événements de l'époque. Paris, F. Didot Frères, 1833, p. 57.

5. Préambule du deuxième statut du 1er mars 1808, cité dans RÉVÉREND (Vicomte Albert), Les familles titrées et anoblies au XIXesiècle. Armorial du Premier Empire, ouvrage cité, tome 1, p. XIII.

6. C'est en effet l'un des critères mis en évidence dans les motivations des premières attributions de titres.

7. Archives nationales, AF IV 1310, note dictée par Napoléon à Cambacérès, 14juin 1810.

8. CLERVAL (Henri de), « Le baron Martin Garat, directeur de la Banque de France (1748-1830) », dans Revue de l'Institut Napoléon, 1973, p. 101-105.

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9. BRUGUIÈRE (Michel), « Finance et noblesse : l'entrée des financiers dans la noblesse d'Empire », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1970, p. 664-679.

10. Ibidem.

11. Pour 21 sur 112 exactement.

12. 23 sur 395.

13. Archives nationales, AF IV 1427, liste des 30 et des 60 plus imposés (1804-1807) et SIX (Georges), Dictionnaire biographiques des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814). Paris, 1971, 2 volumes, notice Oudinot.

14. MAIGRET (Michel) dans Grands notables du Premier Empire. Tome 10 : Meurthe, Moselle, Meuse. Paris, éditions du C.N.R.S., 1984, p. 92.

15. Archives privées X***.

16. Archives nationales, LH/1298/38, dossier de Légion d'honneur d'Étienne Heudelet.

17. T. de LAMATHIÈRE, Panthéon de la Légion d'honneur, notice « Gueurel », citée dans BRADLEY (Susan), Archives biographiques françaises, fusion dans un ordre alphabétique unique de 180 des plus importants ouvrages de référence biographiques français publiés du XVIIe au XXe siècle. K.G. Saur, London-Paris-Munich-New-York, microfiches.

18. Deuxième statut du 1er mars 1808, titre III, section I, article 37, cité dansRÉVÉREND (Vicomte Albert), Armorial du Premier Empire, ouvrage cité, tome I, volume 1, p. XVII 19. Correspondance de Napoléon Ier publiée sur ordre de l'empereur Napoléon III. Paris, Imprimerie impériale, 1858-1870, tome XV, p. 532, 18-VII-1807, à Réal, pièce 12 915.

20. Idem, tome XII, 28-V-1807, message au Sénat, pièce 12 666.

21. « Conseils de Napoléon à son fils », dans MONTHOLON (Charles-Joseph-François- Tristan de), Récits de la captivité cités dans Correspondance de Napoléon Ier, ouvrage cité, tome XXXII, p. 463.

22. PETITEAU (Natalie), « Identité sociale et engagement politique : les anoblis de Napoléon Ier face au bonapartisme (1814-1870) », dans Revue européenne d'histoire, 1996, n° 2, p. 161-170.

23. Voir notamment LEVILLAIN (Philippe), « Un chevau-léger de 1871 à 1875 : Joseph de la Bouillerie », dans Revue historique, 1977, tome 1, p. 81-122.

24. Archives de la préfecture de police, BA 1237, dossier « de Reggio ».

25. FLEURY (Général comte), Souvenirs. Paris, Plon, 1897, volume 1, p. 83 et 108.

26. Archives de la préfecture de police, BA 1213, dossier Pajol.

27. Archives nationales, 314 AP 6, fonds Gourgaud.

28. MÉNAGER (Bernard), Les Napoléon du peuple. Collection historique. Paris, Aubier, 1988, p. 72 et DANSETTE (Adrien), Louis-Napoléon à la conquête du pouvoir. Paris, Hachette, 1961, p. 84.

29. PETITEAU (Natalie), « Le Paris de la noblesse d'Empire », dans BRELOT (Claude- Isabelle) [dir.], Noblesses et villes (1780-1950). Actes du colloque de Tours, 17-19 mars 1994. Université de Tours, collection des sciences de la ville, 1995, p. 193-204.

30. BRELOT (Claude-Isabelle), La noblesse réinventée. Nobles de Franche-Comté de 1814 à 1870. Annales littéraires de l'Université de Besançon. Paris, Les Belles Lettres, 1992, tome 1, p. 503.

31. HIGOUNET (Patrick-Bernard), « La composition de la Chambre des députés de 1827 à 1831 », dans Revue historique, volume 239, 1968, p. 376.

32. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome IV, p. 333.

33. Idem, tome IV, p. 342.

34. Idem, tome V, p. 424.

35. Idem, tome V, p. 82.

(11)

36. Idem, tome I, p. 309.

37. Idem, tome I, p. 231.

38. Idem, tome IV, p. 522.

39. Archives privées du château du Touvet, fonds Oudinot, liasse 38, lettre de Victor Oudinot à la maréchale, 26-V-1849.

40. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome III, p. 222.

41. Ibidem.

42. TULARD (Jean) [dir.], Dictionnaire du Second Empire. Paris, Fayard, 1995, p. 866-867.

43. Yves POURCHER, Les maîtres de granit : les notables de la Lozère du XVIIIe siècle à nos jours,Paris, Olivier Orban, 1987, 418 p.

44. TUDESQ (André-Jean), Les conseillers généraux en France au temps de Guizot

(1840-1848). Cahiers de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. Paris, Colin, 1967, p. 167.

45. THOREY (Lionel de), « Destin d'un engagé de 92 : le général Heudelet (1770-1857) », dans Revue de l'Institut Napoléon, 1988, n° 151, p. 26.

46. RIMET (Abbé Joseph), Un homme de foi. Vie du baron L.G. Blancard (7-III-1829-20- III-1893). Valence, imprimerie valentinoise, 1893, p. 9.

47. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome IV, p. 342.

48. Archives nationales, Minutier central, étude CVIII, liasse 1139, minutes Dreux, 4- V-1842, inventaire après décès général Tirlet et Vicomte Albert RÉVÉREND, Armorial du Premier Empire, ouvrage cité, tome IV, p. 315.

49. DULIEU (Louis), La médecine à Montpellier, tome IV : De la Première à la Troisième République, volumes 2. Les Presses Universelles, 1988-1990, p. 762.

50. LAURENT (E.), « Un majorat dans la Marne : Hémart de La Charmoye », dans Figures révolutionnaires champenoises, 1923, p. 184.

51. Archives départementales de l'Oise, E Dépôt, 1 K 7, Gilocourt, élections municipales.

52. GIROD de l'AIN (Gabriel), Le lieutenant-général comte Dulong de Rosnay (1780-1828) et sa famille. Publication à compte d'auteur, 1977, p. 96.

53. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome IV, p. 333.

54. GUILLET (Béatrice), dans Grands notables du Premier Empire. Tome 8 : Loire- Inférieure. Paris, CNRS, 1982, p. 168-169 et archives départementales de la Sarthe, minutes Lemercier, La Flèche, 24-VIII-1841, mariage Bertrand-Geslin/Leroux-Duranderie.

55. DUFOUR (professeur Edmond), Notice biographique sur monsieur le baron Charles Bertrand-Geslin. Nantes, imprimerie du Commerce, 1865, p. 23.

56. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome I, p. 231.

57. Archives de la Préfecture de Police, BA 1232, dossier du comte Rampon.

58. Dictionnaire des parlementaires, ouvrage cité, tome III, p. 222.

59. BOISSAU (A.), Le lieutenant-général vicomte Louis Tirlet (1771-1841). S.l.n.d., 222 p.

dactylographiées.

60. BOUTRIT (Sandrine), Les grands notables d'Alençon au XIXe siècle. Société historique et archéologique de l'Orne, mars 1994, p. 83.

61. DUFOUR (Professeur Edmond), Notice biographique sur monsieur le baron Charles Bertrand-Geslin, ouvrage cité, p. 23.

62. RIMET (Abbé Joseph), Un homme de foi. Le baron Louis-Guy Blancard, ouvrage cité, p.

5 et 144.

63. Archives nationales, Minutier central, étude XCVII, liasse 1101, minutes Tandeau de Marsac, 9-IV-1883, inventaire après décès comte et comtesse Rampon.

64. Archives nationales, 314 AP 21, fonds Gourgaud, papiers du troisième baron.

(12)

65. GIRARD (Louis), PROST (Antoine), GOSSEZ (Rémi), Les conseillers généraux en 1870.

Étude statistique d'un personnel politique. Paris, P.U.F., 1967, p. 129.

INDEX

Mots-clés : histoire, noblesse, partis, pouvoir Index géographique : France

Index chronologique : XIXe siècle

AUTEUR

NATALIE PETITEAU

Natalie Petiteau, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Poitiers, après avoir été jusqu'en 2003 maître de conférences à l'Université d'Avignon natalie.petiteau@wanadoo.fr). Ses travaux portent sur l'histoire politique et sociale du Premier Empire et prennent en compte la portée des années 1800-1815 sur l'ensemble du XIXe siècle. Elle a entre autres publié Napoléon, de la mythologie à l'histoire (réédité en Point-Seuil en 2004), et Lendemains d'Empire. Les soldats de Napoléon dans la France du XIXe siècle, Paris, La Boutique de l'Histoire, 2003. Elle a également dirigé la publication du colloque qu'elle avait organisé à l'Université d'Avignon en mai 2000 : Territoires, pouvoirs, identités. Voies nouvelles pour l'histoire du Premier Empire, Paris, La Boutique de l'Histoire, 2003.

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