SEANCE 6 : Le genre au travail
Les inégalités salariales entre hommes et femmes génèrent résistances, manifestations et revendications dans de nombreux pays.
En France, tous temps de travail confondus (temps partiels et temps complets rassemblés), les salaires féminins valent en moyenne 74,3 % des salaires
masculins, selon les données du ministère du Travail.
En France, les femmes touchent donc 25,7 % de moins (100 % - 74,3 % =
25,7 %) que les hommes. Vu autrement, les hommes touchent 34,6 % de plus.
Questions de genre et de travail en France
• la perspective féministe matérialiste
• la sociologie du genre
• les Gender Studies
En France, et contrairement à ce qu'il s'est passé en Grande-Bretagne, la sociologie du travail n'a pas institutionnellement intégré les apports de la sociologie du travail.
Georges Friedmann et Pierre Naville sont les premiers à affirmer la centralité du travail dans les pratiques sociales :
« L'homme est un animal social (…) essentiellement occupé de travail ». Mais le travail reste pensé autour de la figure de l'homme – ouvrier qualifié – blanc hétérosexuel.
Pour quantité de sociologues, les ouvriers qualifiés sont des hommes. Pour patronat et syndicats, les travailleuses comprennent mal les règles du jeu industriel (leur place n'est-elle pas dans la famille?).
1) Années 1970 : féminisation des métiers
• Depuis années 1970 l’essentiel de la croissance de la population active due aux femmes
• La figure de l’employée reste dominante chez les femmes (une active sur deux) ; celle de l’ouvrier et du technicien chez les hommes
• La féminisation des professions supérieures est frappante : des monopoles masculins très anciens brisés dans magistrature, médecine, ingénierie et police.
• Pourtant cette révolution respecte les clivages traditionnels du masculin et du féminin
Les rares professions supérieures qui comptent une majorité de femmes (9 sur 94 en 1999) correspondent à des métiers qui leurs sont largement dévolus à des niveaux inférieurs :
• Femmes de soin (psychologues et psychanalystes non médecins), pharmaciennes salariées, médecins salariés non hospitaliers
• Femmes de papier (bibliothécaires, archivistes…)
• Femmes éducatrices (enseignantes du secondaire)
2) Une féminisation qui va de paire avec une ségrégation professionnelle sexuée
Le double phénomène de la non mixité des emplois et de la moindre valorisation professionnelle et salariale des emplois exercés par les femmes est qualifié par les sociologues de SEGREGATION PROFESIONNELLE SEXUEE
La sociologie des rapports sociaux de sexe a montré que ces inégalités sexuées sont liées au maintien d’une division sexuelle du travail qui conduit à imputer aux
femmes essentiel du travail et des responsabilités familiales et domestiques et aux hommes responsabilités professionnelles.
3) Le déni de qualification des femmes
• Occultation des savoirs-faire acquis dans le foyer
• Exclusion des femmes des métiers techniques
• La réification de la domination masculine
4) Le maintien du temps partiel
Une enquête publiée en 2014 par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère en
charge du Travail indiquait que 80 % des salariés à temps partiel sont des femmes.