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Le Quotidien L'ACTUALITÉ AUTREMENT VUE

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L'ACTUALITÉ AUTREMENT VUE

P. 5 à 12

JEUDI 17 MARS 2022 - 14 CHAÂBANE 1443 - N° 8311 - PRIX ALGÉRIE : 30 DA - ISSN 1111-2166

Du gaspillage alimentaire, en général, et du pain,

en particulier

M M M M

Mohamed KHIATIohamed KHIATIohamed KHIATIohamed KHIATIohamed KHIATI

Effondrement de l'Ordre institutionnel mondial au nom de la «défense

de la légalité internationale ?»

M MM M

Mourad Benachenhouourad Benachenhouourad Benachenhouourad Benachenhouourad Benachenhou

Ukraine : le président Volodymyr Zelensky

Djamel La Djamel LaDjamel La Djamel La Djamel Labidibidibidibidibidi

Déclaration du patrimoine : a-t-il profité de ses

fonctions pour

s'enrichir ?

Cherif Ali Cherif AliCherif Ali Cherif Ali Cherif Ali

Enquête sur les ratonnades d'Alger

Omar Merzoug Omar Merzoug Omar Merzoug Omar Merzoug Omar Merzoug

19 mars 1962, une date pour la mémoire

Youcef DRIS Youcef DRIS Youcef DRIS Youcef DRIS Youcef DRIS

Covid-19 : fin de la pandémie et retour

à la vie normale

M. Bouchakour M. Bouchakour M. Bouchakour M. Bouchakour M. Bouchakour

Livres :

raconter sa terre

Belkacem

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Le Quotidien Edition Nationale d'Information D'ORAN

(2)

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Le Quotidien

D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN Edition Nationale d'Information

Editée par la SPA ORAN - PRESSE au Capital de 195.923.000,00 DA

L

e film documentaire à la rescousse de la re- cherche d’un apaise- ment des mémoi- res ? Ces derniers jours,

pour fêter les 60 ans de « la guerre d’Algé- rie », les documentaires historiques, accom- pagnés de débats avec les réalisateurs, occu- pent une place prépondérante sur les écrans des télévisions françaises. Dans les discours de différents présidents français sur cette pé- riode, les mots n’ont pas pu porter loin la vo- lonté politique qui veut réconcilier les Fran- çais avec leur passé. L’historien spécialiste de l’histoire d’Algérie, Benjamin Stora, l’a claire- ment souligné lors d’un débat à l’issue du do- cumentaire « C’était la guerre d’Algérie », en affirmant que les discours des présidents qui tentent de trouver l’équilibre entre les mots pour qualifier cette période coloniale, s’ils ac- crochent un moment, le temps d’une polémi- que, tombent fatalement dans l’oubli. D’où la volonté d’investir dans un autre créneau, qui fait mieux revivre l’histoire que ne le fe- raient l’écrit et la parole. Et qu’y a-t-il de mieux que le film documentaire, surtout quand il est bien construit, pour dire et regarder la vérité en face ? « Quelquefois, d’une image, d’un son, d’un mot jaillit la vérité de l’un de ces jeunes Français - un million et demi - qui ont été en- voyés pour combattre en Algérie, entre 1954 et 1962 ou de ces familles de pieds-noirs « sou- dées par tant de souvenirs accumulés, ou enco- re d’un nationaliste algérien qui a vécu l’injus- tice coloniale et a trop longtemps attendu l’in- dépendance ». C’est une phrase bien révéla- trice tirée du rapport sur les questions mé- morielles portant sur la colonisation, éta- bli par M. B. Stora sur demande du prési- dent français, Emmanuel Macron. L’historien,

Abdelkrim Zerzouri

L’histoire et ses versions

qui préconise dans ce même rapport « la poursuite de commémorations, comme celle du 19 mars 1962, de- mandée par plusieurs asso- ciations d’anciens combattants à propos des accords d’Evian, premier pas vers la fin de la guerre d’Algérie », semble ainsi s’inscrire en droite ligne de son travail qui vise à réconci- lier les Français avec leur histoire. Car, il n’y a pas qu’à dépassionner politiquement les rela- tions mémorielles entre deux pays. Le fossé est également creusé entre les Français eux-mê- mes au sujet de cette guerre d’Algérie qu’on a mis du temps à reconnaître comme telle. Jus- qu’en 1999, précisément jusqu’au 10 juin 1999, date à laquelle l’Assemblée natio- nale française a adopté une proposition de loi re c o n n a i s s a n t o f f i c i e l l e m e n t l a g u e r re d’Algérie, on ne parlait en France que

« d’évènements d’Algérie ». La commémo- ration du 19 mars 1962, marquant le cessez- le-feu en Algérie après la signature des ac- cords d’Évian le 18 mars 1962, une date commune partagée entre l’Algérie et la Fran- ce, les deux signataires des accords en ques- tion, répond à deux visions d’une mémoire déchirée qu’on a toujours du mal à faire con- verger l’une vers l’autre. Beaucoup de Fran- çais ne veulent pas du tout entendre de cette journée du 19 mars 1962, célébrée en hom- mage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, car pour eux, il s’agit d’une période trouble qui a vu les violences redoubler de férocité, avec de nombreuses morts de Français et de harkis au tableau. En Algérie, c’est « la fête de la Victoi- re » qu’on commémore le même jour. L’image, le son et la parole réussiront-ils à donner un plus à l’écriture complexe de l’histoire ? R. N.

S

elon Ali Ziani, directeur des études et du développement de l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), qui était l’invité hier de la radio nationale Chaine 2, la société compte ouvrir « près de 150 points de vente de viande rouge à l’occasion du mois sacré de Ramadhan », notant que les emplacements de ces points de vente « seront annoncés ultérieu- rement » en coordination avec les directions du commerce et d’agri- culture des wilayas. Précisant, à ce propos, que les points de vente se- ront ouverts en particulier dans les grandes villes comme Alger, Oran, Annaba, Constantine, Skikda, en plus des points de vente tradition- nels, assurant que la viande sera disponible à « des prix raisonna- bles et à la portée des citoyens ».

En ce qui concerne la stratégie actuellement adoptée par ALVIAR, depuis sa création en 2011, Ziani a révélé que trois abattoirs indus- triels ont été ouverts à Djelfa, Oum El Bouaghi et El Bayadh, connues pour l’élevage. Il a souligné que ces abattoirs ont été construits confor- mément aux normes internationa- les de sécurité sanitaire. A ces trois abattoirs industriels, s’ajoute la ré- novation d’un ancien abattoir à Annaba, entré en service depuis le

D

ix-huit (18) nouveaux cas con- firmés de coronavirus (Covid- 19), 23 guérisons et un (1) décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures en Algérie, a indiqué, mer- credi, le ministère de la Santé dans un communiqué.

Le total des cas confirmés s'élè- ve ainsi à 265 496 celui des dé- cès à 6 869, alors que le nombre des patients guéris est passé à 178 117 cas.

Par ailleurs, 7 patients sont ac-

L

a loi sur la monnaie et le crédit, en cours d'amende- ment, prévoit des nouvelles me- sures encourageant le paiement électronique en Algérie, a annon- cé mercredi à Alger, le vice-gou- verneur de la Banque d'Algérie (BA), Mouatassem Boudiaf.

"Nous allons apporter l'ancra- ge juridique et réglementaire nécessaire à l'émergence de prestataires de services en ma- tière de paiement électronique", a indiqué M. Boudiaf lors d'une Journée d'études organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE), sous le thème : "Quelle finance digitale pour l'Algérie".

Le vice-gouverneur de la BA a souligné, dans le même sens, qu'il y avait un "énorme" effort à faire pour gagner la confian- ce des citoyens et les inciter à utiliser les moyens de paiement électronique.

A ce propos, M. Boudiaf a fait constater que la majorité des détenteurs de Carte interban- caire (CIB) ou Edahabia d'Al- gérie Poste utilisent leurs cartes uniquement pour le retrait. "En revanche, ils préfèrent utiliser le cash dans leurs transactions de paiement", a-t-il poursuivi.

1.000 milliards de dinars

retirés chaque année d'Algérie Poste

Chiffre à l'appui, le nombre des comptes dépassent les 23,6 millions au niveau d'Algérie Poste et 14 millions au niveau des banques : "Les chiffres sont considérables, mais ce n'est pas pour autant que ces gens utilisent l'instrument de paiement électro- nique", a-t-il fait remarquer.

D'après les chiffres avancés par M. Boudiaf, 80 % des opé- rations de transactions électro- niques en Algérie sont des retraits d'argent, alors que le taux d'utili- sation des cartes bancaires pour le paiement n'excède pas les 6 %.

"Plus de 1.000 milliards de di- nars sont retirés en espèces cha- que année au niveau d'Algérie Poste", soutient-il.

"Il faut analyser ce problème du point de vue social, car nous sommes en plein mutation civi- lisationnelle", a-t-il recommandé, en affirmant qu'il était nécessaire de gagner d'abord la confiance des particuliers et commerçants.

Pour ce faire, il faut réunir tou- tes les conditions permettant d'assurer le fonctionnement des instruments de paiement élec- tronique de manière "continue et absolue", avance-t-il.

Pour sa part, Maître Hind Benmiloud, avocate agréée à la

Cour suprême et le Conseil d'Etat, spécialiste des TIC, a évoqué l'aspect législatif de la digitalisation et de l'e-payement en Algérie, soulignant qu'il était

"indispensable" de mettre en place les textes d'application pour développer, au plus vite, l'utilisation des technologies nu- mériques dans le secteur écono- mique, notamment au niveau des institutions financières.

Par ailleurs, elle a affirmé la nécessité de multiplier les cam- pagnes de sensibilisation à l'inten- tion des particuliers et des com- merçants, à travers les 58 wilayas, afin de les inciter à l'utilisation des cartes CIB et Edahabia.

Au cours de cette rencontre, les intervenants se sont accor- dés à dire que l'Algérie dispose de tous les atouts pour dévelop- per la digitalisation de son ser- vice financier.

"Le taux élevé d'alphabétisa- tion qui de l'ordre de 90%, la couverture Internet (90% 3G), le taux élevé de pénétration de la téléphonie mobile (116%) sont autant de facteurs qui lais- sent présager un accueil massif des services financiers numéri- ques par la population algérien- ne", ont-ils conclu.

Coronavirus

18 nouveaux cas et 1 décès

Vers l’ouverture

de 150 points de vente de viande rouge

début de l’année en cours.

Dans ce contexte, l’invité de la Chaine 2 a évoqué « l’achèvement du processus de réorganisation de la filière viandes rouges en Algérie dans le but de contribuer à accroî- tre les capacités locales de produc- tion », saluant par la même occa- sion les récentes décisions du pré- sident de la République interdisant l’importation de viande congelée, la considérant comme un cataly- seur pour augmenter la production nationale de viande. Ali Ziani a expliqué que cette réorganisation de la filière viandes rouges visait aussi à adopter une stratégie natio- nale à long terme pour assurer une abondance permanente et non pas pendant certaines occasions com- me le Ramadhan.

La nouvelle approche repose sur

« l’encouragement des agriculteurs et des éleveurs à se concentrer uni- quement sur l’élevage du bétail » et de « leur fournir du fourrage à des prix subventionnés et raison- nables, ne dépassant pas 2.600 DA le quintal tout au long de l’an- née ». Il a déclaré que cette démar- che est à portée de main en cons- truisant un partenariat tripartite ren- table qui comprend ALVIAR, les éleveurs et l’Office national d’ali- mentation du bétail (ONAB). En échange, les éleveurs mettent le bétail à la disposition d’ALVIAR.

tuellement en soins intensifs, note la même source.

En outre, 37 wilayas n'ont recen- sé aucun cas durant les dernières 24 heures, alors que 11 autres ont enregistré de 1 à 9 cas.

Le ministère de la Santé rappel- le, par la même occasion, que la situation épidémiologique actuelle exigeait de tout citoyen vigilance et respect des règles d'hygiène et de distanciation physique, tout en in- sistant sur le port du masque.

(3)

E

ntre deux coups de pinceau, le peintre M’hamed Bouhedda dj fait une pause et

parle de son art : «La peinture est pour moi, simultanément, une colère et un apaisement, une invitation au voyage et une maison intérieu- re. Souvent, je laisse les couleurs sur la toile inventer leur propre loi, leur secrète harmonie, tout en surveillant leur coulée hésitante. Je donne ainsi sa chance au hasard tout en le con- trôlant. Lorsque je finis une œuvre, celle-ci me surprend toujours. Au début, j’ai dans ma tête une idée, mais au fur et à mesure que mon tra- vail de création avance, elle peut changer du tout au tout. C’est comme dans un labyrinthe, je cherche désespérément une issue qui serait l’œuvre d’art finale dans sa plénitude. Je tâton- ne, je tourne en rond, je trébuche, je me perds mille fois en route, car on ne sait jamais à l’avan- ce quel est le bon chemin, la route féconde».

«Lorsque je peins, je suis un autre. Je travaille toujours la nuit sous les auspices de la musi- que. Je me mets en condition et puis j’attends le déclic, le moment propice, l’instant d’élec- tion. Et puis, quand le miracle se produit, pen- dant 20 jours, 30 jours, je peins, je peins, je peins». «L’artiste, comme l’enfant peut-être, est celui qui ne se soumet pas à l’évidence des cho- ses et qui regarde chaque matin le monde com-

L’atelier du peintre

Amine Bouali

me s’il le regardait pour la pre- mière fois. Chaque jour, il s’étonne, et chaque jour, il apprend en s’étonnant.

S’étonner, n’est-ce pas sans cesse poser des questions ? L’œuvre d’art serait alors cette ré- ponse de l’artiste aux questions que lui pose le réel. Une réponse parfois qui n’est que le prélu- de d’une autre question».

«Je n’aime pas les critiques d’art : qu’est-ce que c’est que ces gens qui prétendent juger une œuvre d’art alors que son sens profond échap- pe souvent à l’artiste lui-même ? Moi, c’est quand je «sens» un tableau très fort que je me dis qu’il est réussi. Mais des toiles que je n’aimais pas, et que j’ai exposées pour faire du

«remplissage», ont été appréciées par le public à mon grand étonnement. Une connivence mys- térieuse a dû naître, un partage inattendu a eu lieu, auxquels je n’ai pas été convié». «En art comme dans la vie, rien n’est jamais acquis et rien n’est jamais perdu une fois pour toutes. Un jour, j’ai voulu détruire quelques-uns de mes tableaux et je les ai brûlés. Mais les toiles «re- travaillées» par les flammes et donc à demi cal- cinées ont réacquis à mes yeux le statut d’œu- vre d’art que je leur contestait et ont renouve- lé, par la même occasion, mon bail d’artiste ! On crée parfois en détruisant, comme on renaît à la vie, quelquefois, en mourant».

L

e président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a reçu, mercredi à Alger, le minis- tre slovène des Affaires étrangè-

L

es participants au Forum de la pêche et des productions ha- lieutiques, organisé par l'incuba- teur "Filaha Innov", mercredi à Alger en marge du Salon "Sip- sa-Fillaha 2022", ont appelé à encourager l'investissement pri- vé dans le domaine de l'aquacul- ture et à accompagner les jeunes porteurs de projets.

La représentante du ministère de la Pêche et des Productions ha- lieutiques, Mme Amirouche a pré- cisé que la stratégie du secteur vi- sait à relancer les différentes pers- pectives d'investissement privé, à travers les différentes formules of- fertes et les mécanismes de sou- tien à la création des petites et moyennes entreprises (PME), no- tamment les 2.000 microcrédits octroyés par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) et de l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entre- preneuriat (ANADE). L'interve- nante a également indiqué que le secteur s'employait à faciliter l'ac- cès des jeunes et des porteurs de projets aux différents dispositifs dis- ponibles, en focalisant sur une ap- proche qui consiste à remplacer les intrants importés par des produits locaux, à encourager l'exportation et à relancer les différents accords de coopération aux dimensions économiques. Et d'ajouter que le ministère s'attèle à renforcer les perspectives d'investissement dans

L

e Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a désigné MM. Kamel Bouchama et Aboudjerra Soltani membres du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel, a indiqué mercredi un communiqué de la

Abdelkrim Zerzouri

L

es pouvoirs publics sont cons- cients du fait que tout dévelop pement de l’industrie pharma- ceutique passe inexorablement par le renforcement des capacités de pro- duction du Groupe public Saïdal, dont la fabrication de plus de 120 produits, et un chiffre d’affaires de près de 10 milliards de dinars, avec une ambition affichée de le doubler dans les deux prochaines années, lui donne une assise naturelle confor- table dans sa mission de locomotive dans son domaine. Dans ce sens, le ministre de l’Industrie pharmaceuti- que, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, a clairement réaffirmé, lundi dernier, lors d’une réunion de travail et de coordination, le « sou- tien et l’accompagnement conti- nus » de son secteur au groupe Saïdal afin de l’ériger en un « ins- trument contribuant à la souveraine- té sanitaire de l’Algérie ». C’était l’occasion également pour la P-DG du groupe, Fatoum Akacem, d’an- noncer, lors de cette réunion qui a regroupé les cadres et les responsa- bles de Saïdal, les cadres du minis- tère et les représentants de l’Agence nationale des produits pharmaceu- tiques, que le groupe Saïdal prévoit d’augmenter la quantité de sa pro- duction de 47% en 2022 par rap- port à 2021. Dans son intervention, Mme Akacem a présenté les diffé- rents axes et orientations stratégi- ques des objectifs pour l’exercice 2022, notamment pour les volets relatifs à la production, la recherche et développement et l’exportation, ainsi que les projets de joint-venture stratégiques du groupe, en particu- lier ceux ayant trait à la production des insulines et des anti-cancéreux.

Sur le plan de la production, le groupe Saïdal prévoit, en 2022, une production de 151 millions d’unités,

L

e procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) a requis mercredi une peine de cinq (5) ans de prison fer- me assor tie d’une amende de 300.000 DA à l’encontre de l’accu- sé Mohamed Abdallah.

Une peine de trois (3) ans de pri- son ferme assortie d’une amende de 300.000 DA a également été requi- se à l’encontre des accusés Bencha- ma Abdelkrim et Riahi Malik.

Ces trois accusés sont poursuivis notamment pour «appartenance à un groupe terroriste qui commet des actes attentatoires à la sûreté de l’Etat

Le privé appelé à investir dans l’aquaculture

les domaines de la fabrication et la réparation des navires, la pê- che et l'aquaculture.

De son côté, Mme Rabia Zer- rouki, membre du groupe de ré- flexion "Filaha Innov", a souligné l'importance d'accompagner et de former les jeunes, en vue de ren- forcer l'investissement dans le do- maine de l'aquaculture, notam- ment l'élevage en eaux douces, les cages flottantes et l'aquaculture intégrée avec le secteur agricole.

Appelant les jeunes et les por- teurs de projets à tirer profit des opportunités d'investissement offertes, Mme Zerrouki a rappe- lé la stratégie du secteur pour la

promotion de l'investissement dans le domaine de l'aquacultu- re, le développement de la pê- che en haute mer et la fabrica- tion des grands bateaux. Les in- tervenants ont également souli- gné la nécessité de renforcer l'in- vestissement dans la production de nourritures pour poissons et intrants, la fabrication des cages flottantes et le développement de l'industrie navale.

Lors de la rencontre, le débat s'est articulé notamment autour des mécanismes de relance de la production halieutique en Algérie et la promotion de l'industrie des bateaux de pêche.

res, M. Anze Logar. L'audience s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale

à l'étranger, M. Ramtane La- mamra et du directeur de cabi- net à la Présidence de la Répu- blique, M. Abdelaziz Khellaf.

Kamel Bouchama et Aboudjerra Soltani désignés au tiers présidentiel

Présidence de la République.

«En vertu des dispositions des articles 91 (alinéa 07) et 121 (ali- néa 03) de la Constitution et du décret présidentiel signé ce jour le 13 chaabane 1443, correspon- dant au 16 mars 2022, le Prési-

dent de la République, M. Ab- delmadjid Tebboune, a désigné MM. Kamel Bouchama et Abou- d j e r r a S o l t a n i m e m b re s d u Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel», lit-on dans le communiqué.

de la production de 47%

pour une valeur de 15.299 milliards de dinars, soit une hausse de 47%

en quantité et de 88% en valeur par rapport aux réalisations de 2021, précise-t-on à travers un communi- qué du ministère. A ce propos, le ministre a donné des instructions quant à la nécessité pour le grou- pe Saïdal d’assurer la production et la disponibilité des produits pharmaceutiques stratégiques afin que Saïdal participe à la régulation du marché pharmaceutique hospi- talier et de ville.

Concernant le volet recherche et développement, le groupe ambition- ne la mise sur le marché de 21 nou- veaux produits développés en inter- ne par le Centre de recherche et de développement (CRD), avec une ca- pacité de production de 4 millions d’unités, une valeur de 600 million de dinars et un taux d’évolution de part du marché de 5% en 2022 et 10% en 2023. Pour ce qui est du développement de la production de matière première, M. Benbahmed a donné instruction pour l’accélération de la mise à niveau de l’unité de Médéa, vouée à la production de matières premières et excipients.

Quant à l’exportation, le groupe prévoit un programme d’exportation de plus de 1,5 million d’euros en di- rection des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Dans la foulée des performances de 2021 avec la production du vac- cin anti-Covid 19, le ministre sou- haite voir Saïdal consacrer sa pla- ce de pionnier du marché pharma- ceutique national, en 2022, à tra- vers le transfert technologique con- tinu pour la production de médi- caments d’oncologie et la synthè- se de matière première et d’exci- pients, permettant d’augmenter considérablement le niveau d’inté- gration de notre industrie pharma- ceutique, relève la même source.

Justice

Cinq ans de prison requis contre l’ex-gendarme

Mohamed Abdallah

et à l’unité nationale» et «finance- ment d’un groupe terroriste qui com- met des actes attentatoires à la sûre- té de l’Etat». Le verdict est prévu pour mercredi prochain, selon le pré- sident de l’audience.

Pour rappel, le tribunal de Bir Mou- rad Raïs avait condamné, dimanche dernier, Mohamed Abdallah à six (6) ans de prison ferme et à une amen- de de 100.000 DA pour d’autres chefs d’accusation, notamment «pu- blication et diffusion d’informations mensongères» et «distribution de tracts attentatoires à l’intérêt national et à la vie privée d’autrui».

(4)

La force ne doit pas faire le droit, les guerres injustes

sont vouées à être perdues

T R I B U N E

Par Josep Borrell

Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Président de la Commission Européenne

E

n cette heure sombre, où nous assistons à l'invasion non pro voquée et injustifiée de l'Ukrai- ne par la Russie ainsi qu’à des campa- gnes massives de désinformation et de manipulation de l'information, il est es- sentiel de séparer les mensonges - in- ventés pour justifier ce qui ne peut l'être - des faits.

Ce qui est un fait c’est que la Russie, une grande puissance nucléaire, a at- taqué et envahi un pays voisin pacifi- que et démocratique, qui ne l'a ni me- nacé, ni provoqué. En outre, le prési- dent Poutine menace de représailles tout autre État qui viendrait au secours du peuple ukrainien. Un tel usage de la force et de la coercition n'a pas sa place au 21e siècle.

Ce que fait Vladimir Poutine n'est pas seulement une grave violation du droit international, c'est une violation des principes fondamentaux de la coexistence humaine. Avec son choix de ramener la guerre en Europe, nous assistons au retour de la "loi de la jun- gle" où la force fait loi. Sa cible n'est pas seulement l'Ukraine, mais la sécu- rité de l'Europe et l'ensemble de l'or- dre international fondé sur des règles, basé sur le système des Nations unies et le droit international.

Son agression prend des vies inno- centes et foule aux pieds le désir des gens de vivre en paix. Des cibles civi- les sont frappées, violant clairement le droit humanitaire international, forçant les gens à fuir. Nous voyons une ca- tastrophe humanitaire se développer.

Pendant des mois, nous avons déployé des efforts sans précédent pour parve- nir à une solution diplomatique. Mais Poutine a menti à tous ceux qui l'ont rencontré, en prétendant être intéressé par une solution pacifique. Au lieu de cela, il a opté pour une invasion à grande échelle, une guerre totale.

La Russie doit cesser immédiate- ment ses opérations militaires et se retirer sans condition de tout le terri- toire de l'Ukraine. Il en va de même pour le Belarus, qui doit immédiate- ment cesser de participer à cette agres- sion et respecter ses obligations inter- nationales. L'Union européenne est unie pour offrir un soutien déterminé à l'Ukraine et à son peuple. C'est une question de vie ou de mort. Je prépa- re un paquet d'urgence pour soutenir les forces armées ukrainiennes dans leur combat.

En réponse, la communauté interna- tionale va maintenant opter pour un isolement complet de la Russie, afin de tenir Poutine pour responsable de cette agression. Nous sanctionnons ceux qui financent la guerre, en para- lysant le système bancaire russe et son accès aux marchés internationaux.

L'UE et ses partenaires ont déjà im- posé des sanctions massives à la Rus- sie, qui visent ses dirigeants et ses éli- tes ainsi que des secteurs stratégiques de l'économie dirigée par le Kremlin.

L'objectif n'est pas de nuire au peuple russe, mais d'affaiblir la capacité du Kremlin à financer cette guerre injus- te. Pour ce faire, nous agissons en étroite collaboration avec nos parte- naires et alliés - les États-Unis, le Ca- nada, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie. De nom- breux pays font blocdans le monde entier pour protéger l'intégrité territo- riale et la souveraineté de l'Ukraine.

Nous sommes ensemble du bon côté de l'histoire face à l'épouvantable agression de la Russie contre un pays libre et souverain.

Pour justifier ses crimes, le Kremlin et ses partisans se sont engagés dans une campagne de désinformation

massive, qui a commencé déjà il y a plusieurs semaines . L e s m é d i a s d'État russes et leur écosystème ont colportémassivement des contre- vérités sur les réseaux sociaux dans le but de tromper et de manipuler les opinions publiques.

Les propagandistes du Kremlin qua- lifient leur agression d'"opération spé- ciale", mais cet euphémisme cynique ne peut cacher le fait que nous assis- tons à une véritable invasion de l'Ukraine, dans le but d'écraser sa li- berté, son gouvernement légitime et ses structures démocratiques. Qualifier le gouvernement de Kiev de "néo-nazi"

et de "russophobe" n'a aucun sens : toutes les manifestations de nazisme sont interdites en Ukraine. Dans l'Ukraine moderne, les candidats d'ex- trême droite sont un phénomène mar- ginal bénéficiant d'un soutien minimal, qui ne leur permet même pas de pas- ser la barre permettant d’entrer au parlement. Le gouvernement ukrai- nien n'a pas isolé le Donbas et il n'a pas interdit l'utilisation de la langue et de la culture russes. Donetsk et Lou- hansk ne sont pas des républiques, ce sont des régions ukrainiennes contrô- lées par des groupements séparatistes armés et soutenus par la Russie.

Nous le savons - et de nombreux Russes le savent. Des manifestations courageuses ont eu lieu dans les villes de Russie depuis le début de l'inva- sion, exigeant la fin de l'agression contre une nation voisine pacifi- que. Nous entendons leurs voix et saluons le courage dont ils font preu- ve en s'exprimant. Nous voyons éga- lement de nombreuses personnalités publiques russes protester contre cet- te invasion insensée.

Je continue à travailler avec nos par- tenaires du monde entier pour assu- rer une réaction conjointe de toute la communauté internationale contre le comportement du Kremlin. Le 25 fé- vrier, seule la Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécuri- té des Nations unies sur l'agression contre l'Ukraine, la Chine, l'Inde et les Émirats arabes unis s'étant abstenus.

Partout dans le monde, les pays con- damnent l’action de la Russie, et à l'As- semblée générale, l'ensemble de la communauté internationale doit unir ses forces et contribuer à mettre fin à l'agression militaire de la Russie en adoptant la résolution correspondan- te des Nations unies.

Nous connaissons trop bien les con- séquences de la guerre. Nous avons connu les souffrances de civils inno- cents au cours des deux guerres mon- diales et des guerres qui ont suivi, en Europe et au Moyen-Orient. Nous sa- vons pourquoi il est si important de lutter pour la paix. En fait, le principe fondateur du projet de l'Union euro- péenne est de renforcer la coopéra- tion dans la recherche de la paix, de la coexistence et de la prospérité, et nous l'avons fait au cours des derniè- res décennies en agissant comme une force de consolidation de la paix et non comme un acteur agressif. Nous sommes les principaux soutiens des personnes souffrant de conflits partout dans le monde, nous travaillons pour construire et aider, pas pour détruire.

Avec cette guerre contre l'Ukraine, le monde ne sera plus jamais le même.

C'est maintenant, plus que jamais, le moment pour les sociétés et les allian- ces de se rassembler pour bâtir notre avenir sur la confiance, la justice et la liberté. C'est le moment de se le- ver et de s'exprimer. La force ne fait pas le droit. Cela n'a jamais été le cas. Et cela ne le sera jamais.

«

D

ans le cadre de la lutte antiterroriste, des déta chements de l’Armée nationale populaire ont arrêté 7 éléments de soutien aux groupes terroristes dans des opérations distinctes à travers le territoire na- tional, tandis que d’autres déta- chements ont découvert et dé- truit, à Boumerdès et Tipaza, 5 casemates pour terroristes, 2 bombes de confection artisana- le, un fusil à pompe et d’autres effets», précise le bilan.

Selon la même source, «des tentatives d’introduction d’im- menses quantités de drogues à travers les frontières avec le Ma- roc, s’élevant à 17 quintaux de kif traité ont été déjouées par des détachements combinés de l’Armée nationale populaire (ANP), en coordination avec les différents services de sécurité, durant cette semaine du 9 au 15 mars 2022".

Dans le cadre de «la lutte con- tre la criminalité organisée et en continuité des efforts intenses

D

eux (2) personnes sont mor tes, mercredi, dans un accident de la route survenu sur la route na- tionale (RN) 75, plus exactement à l’entrée Ouest de la commune de Hammam Soukhna (Sud-est de Sétif), a-t-on appris auprès des ser- vices de la Protection civile.

Il s’agit d’un véhicule de touris-

Sétif

Un véhicule se renverse, deux morts

me qui a dérapé avant de se ren- verser, causant la mort sur le coup du conducteur et son accompa- gnateur, âgés de 39 et 41 ans, a indiqué le chargé de l’information et de la communication de la Pro- tection Civile, le capitaine Ahmed Laâmamra. Les éléments de la Pro- tection civile relevant de la daïra de

Hammam Soukhna sont interve- nus suite à cet accident et achemi- né les dépouilles des victimes vers la morgue de l’hôpital de la ville, a souligné le capitaine Laâmamra.

Une enquête a été ouverte par les services de la Gendarmerie na- tionale afin de déterminer les cir- constances exactes de l’accident.

SNTF

Des travaux de réparation et quelques trains à l’arrêt

L

a Société nationale des trans ports ferroviaires (SNTF) a in- diqué, mercredi, dans un com- muniqué, que les travaux de ré- paration des installations électri- ques de la voie ferrée qui alimen- tent les trains de la banlieue d’Al- ger, endommagés suite aux rafa- les de vents, se poursuivaient.

"La SNTF informe son aima- ble clientèle que les travaux de réparation des installations élec- triques de la voie (la caténaire) qui alimente les trains de la ban-

lieue d’Alger, et qui ont été en- dommagés suite aux rafales de vents qui ont touché la région centre durant les deux derniers jours, sont toujours en cours", a précisé la Société dans un communiqué publié sur sa page facebook.

La SNTF a précisé que la cir- culation des trains de banlieue en partance d’Alger vers Blida était limitée à la gare de Boufa- rik pour la matinée de mercre- di. Quant aux trains de et vers

Alger, Boumerdes, Thénia et Tizi Ouzou et les trains de l’Aé- roport, ainsi que les trains entre Alger et Zeralda, ils continuent à circuler normalement, a précisé la même source.

S'agissant des trains Grandes li- gnes et régionaux vers l’Ouest, ils sont actuellement à l’arrêt, a ajouté la SNTF.

La SNTF a assuré qu’elle "met en œuvre tous les moyens pour rétablir la situation normale dans les plus brefs délais".

7 éléments de soutien aux terroristes arrêtés et 5 casemates détruites

visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays, 7 narcotrafiquants ont été arrêtés au niveau des territoires des 2e et 3e Régions militaires, tandis que 31 autres narcotrafiquants ont été arrêtés en leur posses- sion un (1) fusil mitrailleur de type Kalachnikov, un (1) pisto- let automatique, une quantité de munitions, ainsi que 37 ki- logrammes de kif traité et un (1) million et 55707 comprimés psychotropes saisis lors de di- verses opérations exécutées à travers les autres Régions mili- taires». «A Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, In Guezzam, Djanet et Tindouf, 326 indivi- dus ont été interceptés par des détachements de l’ANP qui ont saisi également 16 véhicules, 168 groupes électrogènes, 137 marteaux piqueurs, 12 détec- teurs de métaux, des quantités d’explosifs, des outils de déto- nation et d’autres équipements utilisés dans des opérations d’orpaillage illicite».

«A Bordj Bou Areridj, El- Oued, Biskra, Batna, Tizi Ouzou et In Guezzam, 5 autres indivi- dus ont été appréhendés, 15 fusils de chasse, 78.735 cartou- ches, en sus de 37 quintaux de tabacs et 36,5 tonnes de den- rées alimentaires destinées à la contrebande ont été saisis».

Dans le même contexte, «les Garde-frontières ont déjoué des tentatives de contrebande de grandes quantités de carburants s’élevant à 21.408 litres à Ta- manrasset, Tébessa, El-Tarf et Souk Ahras, tandis que 293 im- migrants clandestins de diffé- rentes nationalités ont été arrê- tés à Djanet, Tlemcen, In Salah, Adrar, Béchar et Ouargla».

Ces opérations exécutées par des unités et des détachements de l’ANP «ont abouti à des ré- sultats de qualité qui reflètent le haut professionnalisme, la vigi- lance et la disponibilité perma- nente de nos Forces armées à travers tout le territoire natio- nal», souligne la même source.

Sept (7) éléments de soutien aux groupes terroristes ont été arrêtés par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) qui ont également détruit cinq casemates

pour terroristes et deux bombes de confection artisanale, durant la semaine dernière, selon un bilan opérationnel

rendu public mercredi.

(5)

Par Mohamed Khiati*

A

ussi, par gaspillage alimentaire on entend «toute diminution de la masse des denrées comesti bles initialement destinées à la consommation humaine, y compris celles qui sont dans un deuxième temps réaffectées à l’alimentation ani- male ou à la production de bioénergie». Si les

«pertes alimentaires» font généralement référen- ce aux pertes au niveau de la production, de l’après récolte et de la transformation, le «gas- pillage» concerne le stade de la distribution et de la consommation finale (FAO, 2011).

Dans le concert des nations, la réduction du gaspillage alimentaire participe, entre autres, à l’amélioration de la sécurité alimentaire des po- pulations. Il s’agit, dans ce contexte, de réduire de moitié, d’ici 2030, le gaspillage alimentaire au niveau de la distribution et du consommateur ainsi que réduire les pertes tout au long de la production et des chaînes d’approvisionnement.

C’est là, l’un des sous-objectifs de l’Objectif du Développement Durable (ODD-12), sous le titre

«Garantir des modes de consommation et de production durables».

Au niveau international, selon les premières estimations faites en 2019, par la FAO, l’indice moyen de perte alimentaire indique qu’environ 14% de la nourriture mondiale produite est per- due après la récolte et jusqu’au niveau de la vente au détail, soit un volume estimé à 1,6 milliard de tonnes. Dans la région de l’Afrique du Nord et l’Asie de l’Ouest, cet indice est de 10,8%, estime-t-on.

A ce sujet, des études commissionnées par la FAO ont estimées que les pertes et gaspillages alimentaires représentent annuellement 30% de la production de céréales, 40–50 % des tuber- cules, fruits et légumes, 20% des oléagineux, des viandes et produits laitiers et 35 % des poissons.ƒcependant, on fait noter que les per- tes et gaspillages alimentaires dépendent forte- ment de conditions spécifiques et de la situa- tion locale dans chaque pays et pour chaque culture (FAO-2015. Initiative mondiale de ré- duction des pertes et du gaspillage alimentaire).

Sur le plan spatial, une superficie de 1,4 mil- liards d’hectares de terres, soit 28% de la sole agricole mondiale est utilisée annuellement pour produire cette nourriture perdue ou gaspillée (FAO, 2020). Comme valeur économique, cela signifie qu’environ 14% des aliments pro- duits dans le monde sont perdus entre le sta- de après récolte (inclus) et celui de la vente au détail (exclu). Cette situation, montre que sur le plan international, le gaspillage alimen- taire et la perte de nourritures est à un ni- veau alarmant et l’Algérie n’est pas du reste par rapport à ce phénomène. Mieux encore, ces pertes et gaspillage des aliments sont con- sidérables et contribuent à réduire leurs dis- ponibilités et peuvent même aggraver les pénuries alimentaires.

Sur le plan économique, le tiers des aliments produits pour la consommation humaine est per- du ou gaspillé, ce qui équivaut à environ 1,3 milliards de tonnes par an. Les coûts mondiaux des pertes et gaspillages alimentaires s’élèvent à quelque 2600 milliards de dollars par an, dont 700 milliards de coûts environnementaux et 900 milliards de coûts sociaux.

En dépit, des efforts déployés par les dif- férents acteurs, le gaspillage alimentaire a at- teint 21% de ce qui est jeté dans les déchar- ges dans le monde. Une partie du problème revient à la longue chaine d’approvisionne- ment que traversent les aliments à travers le réseau des grossistes, les restaurants et en

passant par les collectivités publiques et les cuisines privées. Les pertes tout au long du parcours renferment aussi les dommages aux cultures durant la récolte, leur transport mariti- me et les produits qui ont été dépréciés quali- tativement avant d’être utilisés ou vendus aux consommateurs. En gros, le gaspillage alimen- taire s’élève en moyenne à un taux de 40% de la récolte totale d’une nation (FAO 2011).

En gros, et en prenant en compte l’ensemble des paramètres nécessaires pour produire, trans- former et distribuer la nourriture (la dégradation des ressources, le carburant, les semences, les engrais, l’eau et la main d’œuvre) révèle la rai- son pour laquelle le gaspillage du produit fini a un coût économique et environnemental consi- dérable. Alors que sur le plan écologique, les pertes et les gaspillages de produits alimentaires contribuent à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à la dégradation des res- sources naturelles.

EN ALGÉRIE, LES PERTES ET GASPILLAGE DES PRODUITS

ALIMENTAIRES SE SITUENT AU NIVEAU:

· De la ferme, dans le cas des céréales et des légumes secs et autres cultures annuelles, les per- tes sont observées au moment de la récolte et au cours du stockage avant sortie de la ferme. Ces pertes sont dues à des chantiers de récolte tardifs des céréales entrainant un égrenage naturel des épis sur pied. Elles sont dues aussi à la faible maitrise de la récolte mécanique des cultures.

Ces pertes sont estimées par certains auteurs à 5% en moyenne en Algérie. Selon Kaci (2007) (1), ce taux reste tributaire du type de moisson- neuse-batteuse dont le nombre avoisine les 2500 réparties sur le territoire national;

Ces pertes peuvent arrivées durant la récolte et au cours du stockage avant la sortie de l’ex- ploitation agricole et leurs mises dans le circuit de commercialisation. Ces causes sont diverses et concernent :

· la vétusté et parfois la mauvaise maitrise du réglage des moissonneuses batteuses (organes de battage) impactent directement le rendement (taux de casse et des pertes de grains) avec une perte moyenne estimée à 4%, soit l’équi- valent de 173.000 tonnes de céréales annuel- lement perdues sur la période 2009-2013 (CREAD, 2018) (2). Elle serait de 171 800 ton- nes de 2014 à 2019, si on garde les 4% estimé par le CREAD sachant que la moyenne de la production pour cette dernière période est de 42 953 380 quintaux.

· la nature du sol, le respect de l’itinéraire tech- nique, l’utilisation efficiente des semences et en- grais et des traitements phytosanitaires adéquats, sont autant de facteurs qui impactent indirecte- ment le rendement et augmentent les pertes dans toutes les spéculations (la verse des céréales, la présence de mauvaises herbes et la présence d’in- sectes nuisibles) déprécient considérablement la qualité de la production en entrainant un gas- pillage des moyens et des efforts.

Aux pertes de rendement, il faut ajouter les per- tes en qualité dues au mauvais réglage des orga- nes de battage de la moissonneuse-batteuse, ainsi que le taux de casse des grains allant de 1 à 9%

du rendement. Il donne une moyenne de pertes sur blé de 5% sur une autre marque de moisson- neuse-batteuse utilisée en zones sahariennes.

· Au stockage, les déperditions de produits ali- mentaires sont liées aux mauvaises conditions de stockage (pour tous les produits) et à l’insuffi- sance des unités de transformation (en particu- lier pour les tomates industrielles et les pommes de terre en cas de « surproduction »), à l’absence et/ou l’insuffisance de conditionnements adap- tés (surtout pour les fruits et légumes).

A titre d’exemple, les salades laitues, les plus consommées dans le pays, sont livrées aux dé- taillants, compressées dans des cartons, cela en- traînant - par écrasement des feuilles - une perte équivalent parfois à un cinquième du poids.

· Du transit, une partie du problème revient à la longue chaine d’approvisionnement que tra- versent les aliments à travers le réseau des gros- sistes, les restaurants et en passant par les collec- tivités publiques et les cuisines privées ; Les pertes tout au long du parcours renferment aussi les dommages aux cultures durant la récol- te, leur transport maritime et les produits qui ont été dépréciés qualitativement avant d’être utili- sés ou vendus aux consommateurs.

En ce qui concerne, le gaspillage des céréales, il est à rappeler que l’Algérie demeure parmi les grands importateurs de ces denrées (en particu- lier le blé tendre) du fait de la faible capacité de la filière nationale à satisfaire les besoins de con- sommation croissants de la population. Le blé tendre représente en moyenne, quelque 80% du total des importations des blés.

Alors que le pain est parmi les aliments les plus gaspillés. Selon une étude menée en 2015 dans plusieurs pays arabes méditerranéens (Capone et al. 2016) (3), il est fait état que 20% du pain et des produits céréaliers achetés sont jetés, suivis par les légumes et les produits laitiers. La con- sommation de pain a nettement augmenté en Algérie. D’après les statistiques, les Algériens con- somment 48 millions de baguettes de pain cha- que jour, et se trouvent de ce fait, parmi les pre- miers consommateurs de pain dans le monde.

Un média électronique, citant la société algé- roise chargée du ramassage des déchets ména- gers (ExtraNet), donne le chiffre de 90 tonnes de pain jeté dans les poubelles de la capitale durant les neuf premiers mois de l’année 2017, soit l’équivalent de 12.000 tonnes de blé. Ce média mentionne également que 12 millions de baguet- tes de pain sont jetées chaque mois dans le pays citant (Aghiles, 2017) (4), soit l’équivalent entre 320.000 tonnes et 400.000 tonnes de blés.

Alors que l’UGCAA (Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens) a déclaré deux ans avant, en 2015, que pendant le seul mois de Ramadan, 120 millions de baguettes, 12 millions de litres de lait et 50 000 tonnes de légumes ont été jetés par les consommateurs.

Tandis que le Ministère du commerce estime le gaspillage du pain à 10 millions de baguettes par jour, atteignant les 12 à 13 millions de baguettes par jour durant le mois sacré de ramadan.

Quant à la Fondation nationale pour la pro- motion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), elle estimait déjà en 2015 que « plus de 40 millions de dollars de pain sont jetés annuellement».

· EFFETS DE LA CONSOMMATION DU PAIN BLANC SUR LA SANTÉ : Ce faisant et en dehors du gaspillage, la consom- mation du pain blanc à des conséquences néfas- tes sur la santé humaine. Dr F. BOUSMAHA de la DGPPS relevant du Ministère de la population et de la Réforme Hospitalière, a souligné lors des journées techniques et scientifiques organisées à l’ITGC, le 23 septembre 2020 que ce type d’ali- ment a des répercussions sur la santé des Algé- riens, notamment pour les adolescents. A ce ti- tre, il mentionne que :

· Le pain blanc est riche en sucre, sa valeur éner-

gétique est élevée puisqu’elle atteint en moyen- ne 250 Kcal/100 g dont 85% sont représentés par les glucides. Son index glycémique se situe entre 80-95% selon le degré de raffinage est très proche des sucres simples (un index modéré

<70% ou bas < à 50% sont considérés comme favorable à la santé). Cette richesse en sucre entraine chez les consommateurs une accoutu- mance qui est l’une des causes de l’apparition des maladies telles que l’obésité et l’hypertension chez l’adolescent;

· Le blé tendre raffiné, utilisé pour la fabrica- tion du pain blanc, est la seule céréale donnant une farine panifiable grâce à la nature unique de ses protéines de réserve qui permettent la for- mation de réseau de gluten.

Les effets des protéines du gluten sur la santé sont aujourd’hui mis en cause compte tenu des séquelles qu’elles provoquent au niveau intesti- nal. Ces séquelles connues sous le nom des ma- ladies dites de cœliaque, jadis assez rares en Al- gérie, sont à l’origine des troubles intestinaux chez l’enfant et chez les adultes (35-65 ans) ; · La consommation quotidienne de gluten induit de manière indirecte des troubles tels que des anémies (déficit de globules rouges), diarrhées chroniques. Les albumines/globu- lines du blé, constituent les plus importants éléments allergènes des produits alimentaires à base de blé ;

Cependant, La corrélation entre le diabète et la consommation de la farine raffinée n’est plus à démontrer, le pays compte aujourd’hui près de 5 millions de diabétiques et le taux de prévalen- ce a augmenté de 8 à16% durant les15 derniè- res années (selon la Forem, 2016).

En définitive, le gaspillage devient une tare pour laquelle, des mesures draconiennes doivent être adoptées non seulement sur le plan de la sensi- bilisation et la communication, mais également sur le plan de la réglementation régissant le prix de vente du pain. L’approche à adopter devra être intersectorielle, c’est dire qu’il est impensa- ble de vouloir bien produire plus lorsqu’on s’y met paradoxalement à gaspiller nos ressources alimentaires qui pèsent lourdement sur la balan- ce économique du pays.

On sait pertinemment que le Ministère du com- merce a déjà entamé des initiatives louables à travers des campagnes de lutte contre le gaspilla- ge. Cependant, il est nécessaire d’entrevoir des programmes concertés et continus, entre divers parties concernées, visant la réduction des per- tes des produits alimentaires y compris le pain blanc qui pèse lourdement sur la balance com- merciale. Cela est aussi valable pour les ressour- ces hydriques, d’autant que l’on s’approche du mois sacré de Ramadhan où souvent, il est cons- taté un point culminant du gaspillage. Alors y penser c’est déjà agir.

*Agronome post-gradué, Spécialisé en Vulgarisation Agricole.

Du gaspillage alimentaire, en

général et du pain, en particulier

Le gaspillage alimentaire, vous n’y êtes pas. Il s’agit, aujourd’hui d’un sujet de préoccupation mondiale, dont les retombées se font sentir sur le plan économique et social des nations. Or, le paradoxe est tel que toutes les nations tendent à produire plus, au moment où de nombreuses populations s’affichent au gaspillage des denrées alimentaires, à une époque où la FAO, l’organisation de l’alimentation et de l’agriculture s’attache, dit-elle, inlassablement à lutter contre la faim et la malnutrition, à travers le monde.

Références :

1. KACI F, 2007. Etude des pertes de grains sur les moissonneuses batteuses disponibles en Algérie. Thèse de doctorat, Ecole Nationale Supérieure Agronomique, Alger.

2. CREAD (2018). Analyse de l’état de sécurité alimentaire et nutritionnelle en Algérie. Volume 1 3. Capone, R et al.- K. Bread and Bakery Products Waste in Selected Mediterranean Arab Countries. American Journal of Food and Nutrition, Vol. 4, No. 2, 2016.

4. AGHILES. R. 2017. Gaspillage/ 90 tonnes de pain dans les poubelles d’Alger. In AF-Algérie Focus du 14-10-2017.

Site http://www.algerie-focus.com/2017/10/gaspillage-90- tonnes-de-pain-poubelles

(6)

Déclaration du patrimoine

A-t-il profité de ses fonctions

pour s’enrichir ? C’est la question que les Algériens se posent, sans doute en réaction aux affaires qui ont secoué et qui continuent à agiter le monde politique depuis la chute de Bouteflika.

Par Cherif Ali

C

es derniers temps, ce sont près de 4 milliards d’euros de biens appartenant à d’ex-responsa bles qui ont été saisis ! Parmi les biens à récupérer sur le ter ritoire national, une source judiciaire cite des usines, des villas, des ba- teaux de plaisance, des appartements, des lots de terrains, des immeubles, des voitu- res, des bijoux et des avoirs bancaires.

La valeur des propriétés confisquées s’élè- ve à 600 milliards de dinars (3,8 milliards d’euros), qui seront versés dans un fonds spécial créé en vertu de l’article 43 de la loi de finances complémentaire 2021.

Ce fonds réunit les sommes récupérées à l’étranger, ainsi que le produit de la vente des biens saisis après décision judiciaire définitive.

Ce compte sera également affecté au rè- glement des frais liés à l’exécution des pro- cédures de confiscation, de récupération et de vente, ainsi qu’à l’apurement des dettes grevant les biens saisis.

L’exécution des perquisitions, mises sous scellés et saisies ordonnées par la justice ont déjà concerné quinze personnalités, ces trois dernières semaines, «qui, sans doute, avaient omis de les déclarer lorsqu’elles étaient aux affaires» !

EST-CE À DIRE QUE, PAR LE PASSÉ, LA LOI N’OBLIGEAIT AUCUN RESPONSABLE À FAIRE ÉTAT DE SES

BIENS AVANT SA PRISE DE FONCTIONS OU DE SON MANDAT,

S’IL S’AGISSAIT D’UN ÉLU ? Non, bien sûr, dès lors qu’il y avait tout un corpus de prévu, avec notamment :

1. l’article 4 de l’ordonnance 97-04 de janvier 1997 relative à la déclaration de patrimoine qui stipule : «les personnes exerçant un mandat électoral national ou local sont tenues de sous- crire une déclaration de patrimoine dans le mois qui suit leur investiture»;

2. et l’article 4 de la loi 06-01 de février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption : «il est fait obligation de déclaration de patrimoine aux agents publics en vue de garantir la transparence de la vie politique et administrative ainsi que la protection du patrimoine public et la pré- servation de la dignité des personnes char- gées d’une mission d’intérêt public».

Notons, toutefois, que la Constitution de 2016 avait prévu l’obligation de déclaration de patrimoine, avec cette nuance: il est sti- pulé que le haut fonctionnaire «doit faire»

sa déclaration de patrimoine, ce qui pour lui

«relève du devoir».

Par contre, la nouvelle Constitution stipu- le que ce haut fonctionnaire «est tenu de fai- re» sa déclaration de patrimoine.

C’est une obligation à laquelle seront sou- mis dorénavant les hauts fonctionnaires et les élus nationaux et locaux !

Dans le même ordre d’idées, il semblerait qu’un nouvel alinéa (du même article 24) ren- forcerait davantage la moralisation de la vie publique et politique telle que souhaitée par le président Tebboune et dont la rédaction ne lais- se place à aucune équivoque : «Dans l’exercice de ses fonctions, tout agent public doit éviter toute situation de conflit d’intérêts».

Notons qu’ici il s’agit d’agent public et non plus seulement de haut fonctionnaire, pour dire que tous ceux qui seraient en res- ponsabilité sont concernés !

MAIS SINON, QUELLE ÉTAIT LA SITUATION AVANT L’AVÈNEMENT

DU PRÉSIDENT TEBBOUNE ? On a avancé un chiffre, pour dire que 80%

des responsables qui se sont succédé toutes ces dernières années ne déclarent pas leur patrimoine et, conséquemment, celui-ci n’a

pas fait l’objet d’une publication. Aucun des responsables en Algérie n’a de fortune en son nom; tous leurs biens sont enregistrés sous des noms d’emprunts !

Cette déclaration, qui avait fait grand bruit à l’époque, émanait de l’ex-président du MSP, Abou Djerra Soltani, qui avait recon- nu implicitement, sur les ondes de la chaîne 2, que ni lui ni aucun ministre de sa forma- tion ne se sont soumis à cette obligation quand ils étaient au gouvernement.

Il avait même ajouté à propos de certaines déclarations de patrimoine « sous-évaluées » des ministres d’alors : «Le peuple algérien se réjouit de savoir que ses ministres sont pauvres !»

Les faits ne lui ont-ils pas donné raison avec les interpellations-auditions-incarcéra- tions en cascade, de ministres, Premiers mi- nistres, walis ainsi que de personnalités du monde de la politique et des affaires ?

DE L’OBLIGATION DE LA DÉCLARATION DE PATRIMOINE Il est intéressant de noter que dans ces cas- là, dans certains pays, européens notam- ment, c’est la cour des comptes qui prend sur elle de publier, sur son site internet, la liste des personnes n’ayant pas remis de déclara- tion de patrimoine initiale, après leur en- trée au service, ainsi qu’une liste des person- nes n’ayant pas remis de déclaration de pa- trimoine lors de leur cessation de fonction.

La déclaration de patrimoine permet de fai- re la comparaison entre le montant de la fortu- ne d’un responsable public au moment où il entre en charge, et le moment où il en sort.

Cela permettrait, ainsi, de répondre à la question : «a-t-il profité de ses fonctions pour s’enrichir ?»

Mais, faute de cette comparaison, tout le monde reste sur sa faim et le fossé gouver- nants-gouvernés se creuse davantage !

De plus, la publication de la déclaration de patrimoine, outre la transparence qu’elle induit, permet aux tiers, citoyens ou autres, de saisir la justice en cas de soupçon de dé- clarations mensongères.

La déclaration prend en compte tous les éléments composant le patrimoine, quelles que soient leur nature, leur importance ou leurs situations géographiques. L’ensemble des biens doit être déclaré y compris ceux détenus à l’étranger. L’agent public souscrit la déclaration de patrimoine dans le mois qui suit la date de son installation ou celle de l’exercice de son mandat électif. En cas de modifications substantielles de son patrimoi- ne, il procède immédiatement, et dans les mêmes formes, au renouvellement de la dé- claration initiale.

A ce propos, ouvrons une parenthèse pour préciser que le formulaire est composé de sept pages à renseigner en arabe et en fran- çais; la publication de toutes les déclarations de patrimoine, de l’ensemble des responsa- bles en poste, aurait nécessité une ou plu- sieurs éditions de Journaux officiels.

Faudrait-il, dans ces cas précis, recourir à des résumés au risque d’amputer ces décla- rations de leur contenu ?

MAIS ATTENTION TOUT DE MÊME À NE PAS TOMBER DANS LE DÉBALLAGE QUI NE SERAIT PAS SAIN POUR LA DÉMOCRATIE ET

QUI, SURTOUT, DONNERAIT LE SENTIMENT QU’IL Y A DES

CHOSES À RÉGLER !

En effet, la publication au Journal officiel peut déclencher des réactions en chaîne :

1. les déclarants peuvent être amenés à faire des démentis ou d’apporter des éclaircisse- ments, suite à des dénonciations par des tiers,

2. les banques, les notaires, les services des domaines auront ainsi leur mot à dire, grâce à leurs fichiers,

3. il en est de même des services de sécu- rité qui peuvent déclencher des enquêtes sur des richesses ou des biens non déclarés.

LA FOCALISATION SUR LA TRANSPARENCE DU PATRIMOINE PEUT ÊTRE, AUSSI, ASSIMILÉE À UNE

GESTICULATION QUI RISQUE DE PRODUIRE DES EFFETS INVERSES DE

CEUX ESCOMPTÉS.

Il ne faudrait pas confondre publication du patrimoine, ce qui est obligatoire, et pu- blicité autour du patrimoine, ce qui, au re- gard des concernés, est considéré comme une atteinte à leur vie privée : déclarer, con- trôler, sanctionner, c’est de la transparence, alors que rendre public participerait du

«voyeurisme», selon certains.

L’opinion publique, quant à elle, est favo- rable à la déclaration de patrimoine, même si celle-ci risque de gêner ceux qui craignent ce grand déballage et qui permettrait, à une certaine presse, d’établir, par exemple, les palmarès des ministres ou des walis les plus fortunés.

Si tous nos gouvernants, ministres, walis, chefs de daïra, ambassadeurs, consuls et autres élus décidaient d’activer leur publi- cation de patrimoine, maintenant que cette obligation a été «constitutionalisée», cela leur permettrait, pour le moins, de tourner une page douloureuse, celle des ex-Premiers ministres et présentement pensionnaires de la prison d’El Harrach qui ont «omis», pour l’un de déclarer des lingots d’or, pour l’autre une Land Rover, des maisons à profusion et des comptes bancaires pleins à craquer !

SINON, BEAUCOUP PENSENT ÉGALE- MENT QUE CETTE OBLIGATION EST

INEFFICACE, DANS L’ABSOLU:

1. elle n’empêchera pas de soustraire des biens, voire des fonds douteux aux déclara- tions officielles,

2. les responsables issus du secteur privé ou de la société civile seront, encore un peu plus, dissuadés d’entrer dans un champ politique qui leur promettra, ainsi, la suspicion, en plus de la précarité financière, s’ils ne devaient se con- tenter que de leur salaire officiel,

3. cette mesure lance une course à la transparence, dont il est difficile d’imaginer les limites.

Ceci étant dit, tous ceux qui viendraient à

critiquer le procédé réglementaire en vi- gueur, celui qui oblige les responsables à déclarer leur patrimoine, auraient été les premiers à s’émouvoir, voire même à s’indi- gner, s’il n’y avait pas de mesures réglemen- taires à même de cadrer cela.

Quant à la perpétuation du refus de dé- claration de patrimoine, elle ne peut être as- similée qu’à un mépris de la loi et une vo- lonté de maintenir, coûte que coûte, l’opaci- té par tous ceux qui continuent à s’enrichir de façon illicite et scandaleuse au détriment de la population.

Ailleurs, dans le monde, on réfléchit à la mise en place d’une « Haute Autorité char- gée de contrôler le patrimoine des ministres et d’un parquet financier ».

Si personne ne conteste qu’un ministre, élu ou autre wali, doive être totalement trans- parent, c’est d’abord dans son action et dans l’exercice de son mandat ou de sa fonction que cette transparence doit être radicale.

Toutefois, l’« omission » de déclaration de patrimoine serait d’une gravité qui inter- pellerait les consciences des serviteurs et commis de l’Etat, quels qu’en soient leur res- ponsabilité ou leur grade; elle présenterait la corruption comme une fatalité et sa géné- ralisation à ceux qui ont exercé ou exercent, encore, une responsabilité, comme une évi- dente réalité.

CONCLUSION

La moralisation de la vie politique et pu- blique et le renforcement de la bonne gou- vernance qui sont autant de demandes du Hirak « béni », sont inscrites dans les 54 engagements du président Abdelmadjid Tebboune.

Il en a fait son credo et elles figurent en bonne place dans la nouvelle Constitution ! Avec son adoption, il a été procédé à la mise en conformité des lois, notamment cel- le relative à la déclaration de patrimoine qui soumet «...toute personne nommée à une fonction supérieure de l’Etat, élue ou dési- gnée au sein du Parlement, ainsi que dans une institution nationale ou assemblée lo- cale, est tenue de faire une déclaration de patrimoine au début et à la fin de sa fonc- tion ou de son mandat...» (art. 24 de la nouvelle Constitution).

(7)

Omar Merzoug. : Après avoir publié un certain nombre de travaux qui vous ont signalé à l’attention du public, notamment «Une drôle de justice, les magistrats dans la guer- re d’Algérie» (La Découverte), une

«Histoire de la guerre d’indépendan- ce algérienne» (Flammarion) et un ouvrage sur la «Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, camps, in- ternements et assignations à rési- dence» (Odile Jacob), vous faites paraître, aux éditions du Seuil, «Les Ratonnades d’Alger, 1956» avec un sous-titre «une histoire de racisme colonial» qui en précise l’objet, com- ment en êtes-vous venue à vous in- téresser à ces événements précis ? Sylvie Thénault : J’ai lu un récit de ces événements pour la première fois dans les années 1990, quand je faisais ma thèse sur la justice dans la guerre d’Algérie. J’avais en effet dépouillé la presse française de l’épo- que et j’avais lu l’article paru dans Le Mon- de du 1er janvier 1957. Cela m’avait frappé parce que, précisément, c’est l’antiracisme qui m’a conduit à m’intéresser à l’histoire de la colonisation et de la guerre d’indépendan- ce algérienne. Cependant, comme j’ai été prise par d’autres recherches, je n’ai commen- cé à travailler sur ces ratonnades que récem- ment, depuis 2014 environ.

O.M. : En quoi les faits que vous dé- crivez vous semblent-ils illustrer ce

«racisme colonial» dont vous parlez ? S.T. : Quand j’ai commencé à travailler sur ces ratonnades, je ne savais pas ce que j’al- lais trouver : qu’est-ce qui les a provoquées ? Il y a bien sûr l’attentat contre Amédée Fro- ger, leader de l’Algérie française mais ensui- te, que s’est-il passé ? Si les ratonnades avaient eu lieu dans la foulée de l’attentat, le jour même, au fur et à mesure que la nou- velle de la mort de Froger était annoncée, j’aurais privilégié l’effet psychologique de l’at- tentat pour les expliquer. Mais elles ont eu lieu le lendemain, c’est-à-dire à retardement par rapport à l’attentat. J’aurais pu alors trou- ver la trace de manipulations de la part de groupuscules d’extrême droite, qui sont nom- breux à Alger à cette époque. Mais là non plus, ce n’est pas que j’ai trouvé dans les ré- cits, qu’il s’agisse des rapports de police ou des articles de journaux. En fait, il y a un déploiement de ces violences dans une logi- que propre à cette colonie de peuplement qu’était l’Algérie française : avec environ un million de Français et huit millions d’Algé- riens en 1954, cette colonie ne peut exister qu’à condition d’inférioriser en permanence la majorité algérienne, alors appelée «musul- mane». Il faut, pour que la colonie perdure, maintenir par la force la suprématie de la minorité française, dite alors « européen- ne ». C’est donc une société régie par une

ségrégation maintenant les «musulmans»

dans l’infériorité constante avec des discours et des conceptions racistes.

O.M. : Les ratonnades dont vous fai- tes en quelque sorte l’archéologie succèdent à l’assassinat d’Amédée Froger, pourriez-vous brièvement présenter Amédée Froger à nos lec- teurs les plus jeunes et ce qu’il a incarné.

S.T. : Amédée Froger était maire de Boufa- rik, conseiller général d’Alger et élu à l’As- semblée algérienne. C’était un élu local très actif pour la défense de l’Algérie française. Il est surnommé « le président des maire s » car il dirige la Fédération des maires du dé- partement d’Alger. Il a 74 ans en 1956 et il a appris, au cours de sa longue carrière politi- que, à faire pression sur les autorités. Il est un représentant connu de la défense de l’Al- gérie française.

O.M. : Pourquoi a-t-on ciblé préci- sément Amédée Froger (et pas un autre ténor de la société colonia- le, il n’en manquait pas) et dans quelles circonstances l’a-t-on as- sassiné ?

S.T. : Pendant toute sa carrière politique, il a travaillé à faire de Boufarik le symbole de la colonisation triomphante. Il a notamment beaucoup œuvré lors du Centenaire de l’Al- gérie française. Il est ainsi, pour les Algériens, le symbole de la dépossession foncière sur laquelle s’est construite la réussite économi- que dans la Mitidja. Les communistes, d’ailleurs, le dénonçait comme appartenant aux « seigneurs » de l’Algérie. En 1956, il a été à la tête de toutes les mobilisations pour l’Algérie française. C’est donc une figure de la violence de l’Algérie française. Le vendre- di 28 décembre au matin, il est tué par balle alors qu’il sort de chez lui et monte dans sa voiture pour aller à une réunion de la Fédé- ration des maires.

O.M. : Dans son grand reportage sur la Guerre d’Algérie, Yves Courriè- re écrit que l’assassin de Amédée Froger est Ali La Pointe, dont on connaît le rôle pendant la bataille d’Alger ? Est-ce que cette thèse est exacte ? Et sinon sait-on pré- cisément qui est l’assassin et le com- manditaire ?

S.T.: Non vraiment, cette désignation d’Ali La Pointe est très fragile. Yves Courrière ne donne pas de sources et ensuite, on a repris son information sans la vérifier. En 1957, c’est Badeche Ben Hamdi qui a été arrêté, condamné à mort et exécuté pour l’attentat. C’était un jeune habitant de la Cité Mahieddine, très vraisemblablement membre du MNA (mouvement national al- gérien). Le MNA en effet continuait à agir à cette époque à Alger même s’il était en recul face au FLN. Ceci dit, l’enquête judi- ciaire est sommaire et Badeche a été tor- turé. Il n’y a donc aucune preuve de sa

culpabilité. Après avoir brassé quantité de sources de natures différentes, je ne peux affirmer ni qu’il est coupable, ni qu’il est innocent de l’attentat. Quant au comman- ditaire, les sources conduisent vers un hom- me habitant Mahieddine, messaliste lui aussi mais son destin demeure mal connu.

O.M. : Le 29 décembre 1956, écri- vez-vous, à Alger, des Français ont blessé et tué des Algériens, pillé et saccagé leurs biens, au hasard, dans les rues, sur le passage du cortège funèbre d’Amédée Froger ainsi qu’après l’inhumation, une fois toute cérémonie terminée», comment expliquez-vous ce dé- chaînement de violences ? S.T. : Ces violences sont à la conjonc- tion de trois phénomènes qui jouent à des degrés différents : un effet psycho- logique consécutif des attentats, mais certainement pas primordial comme je l’ai expliqué ci-dessus ; des mobilisa- tions pour l’Algérie française pendant toute l’année 1956, qui ont reposé sur des appels à la haine et à la violence en insistant sur le maintien de la supréma- tie européenne ; et surtout, le plus impor- tant est une dynamique sociale profonde de la société coloniale. De longue date, au sein de la minorité européenne s’est développée une logique d’autodéfense, avec la légitima- tion du port d’armes et l’exercice de la vio- lence pour maintenir sa présence et sa su- prématie. L’enjeu est pour elle particu- lièrement crucial à Alger, où la popula- tion algérienne croît fortement sous l’ef- fet de l’exode rural, lui-même provoqué par la misère dans les campagnes. Il y a eu d’autres violences, avant ces raton- nades du 29 décembre 1956, démontrant

que l’enjeu est d’occuper l’espace, de la conserver et d’en chasser les autres.

O.M. : Dans votre patiente et mi- nutieuse enquête, les faits décrits n’apparaissent plus comme des faits isolés, mais comme la conséquence de tout un système colonial fondé sur l’oppression et la ségrégation, par quel cheminement avez-vous pu éta- blir ce qui apparaît à l’évidence comme une vérité ?

S.T.: Comme je vous l’ai dit précédem- ment, j’ai commencé à travailler sans sa- voir quels mécanismes j’allais découvrir pour comprendre ces ratonnades. Et je n’ai pas trouvé de manipulation de la part de groupuscules d’extrême droite dans les sources, je n’ai pas trouvé non plus de spontanéité dans la foulée de l’attentat lui- même. En revanche, j’ai compris, au fur et à mesure de mon enquête, à quel point la structuration de la société coloniale avec sa logique de ségrégation jouait pleine- ment. Les lecteurs pourront découvrir tous les événements de l’année 1956, que je décris minutieusement, pour prendre tou- te la mesure de la puissance de cette logi- que et ce qu’elle porte en elle comme po- tentiel meurtrier.

O.M. : En quoi les ratonnades de 1956 sont-elles au fond révélatri- ces de la psychologie profonde des colons et des mécanismes de la so- ciété coloniale ?

S.T. : En tant qu’historienne, je n’analyse pas de psychologie surtout que je me méfie de l’idée même de psychologie collective. Une fois en- core, les mécanismes de ségrégation et l’enjeu de l’occupation de l’espace sont fondamentaux, comme je vous l’ai dit dans cet entretien.

L’essai de Sylvie Thénault, paru récemment aux éditions du Seuil, sous le titre « Les Ratonnades d’Alger, 1956 » a retenu, à juste titre, notre attention. Les ratonnades, ce furent de violentes expéditions punitives, aveugles de surcroît, contre les Algériens pendant la Guerre d’Algérie. Pour savoir dans quelles circonstances, ces ratonnades se sont produites et connaître le fin mot de l’affaire, nous nous sommes adressé à l’auteur qui a bien voulu répondre à nos questions.

Propos recueillis

par Omar Merzoug

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