Multiplication végétative in vitro
de quelques espèces d’ormes
Noëlle DORION, P. DANTHU et C. BIGOT Noëlle
DORION,
boration
technique
deP. DANTHU B. GODIN, J. L
C. BIGOT EBŒUF, et M.
B. GODIN,
Supérieure
J. LEBŒUF, d’Horticulture,
M. CASENAVE Ecole Nationale
Supérieure
d’Horticulture,Chaire de
Physiologie Végétale Appliquée,
4, rueHardy,
F 78009 Versailles CedexRésumé
La
multiplication végétative
in vitro a été mise aupoint
surplusieurs espèces
d’ormes(U.
effusa
Willd., U. campestris Mill., U.pumila
L., U. americanaL.)
et clones, ditshybrides
hollandais, dans le but de propagerrapidement
soit dessujets
naturetlernent tolérants à lagraphiose
soit dessujets
sélectionnés parhybridation
ou par la voie des cultures cellulaires.Les
explants primaires (tigelles
ou boutures denœuds)
sont,après
enracinement avec ou sansAIB 0,5
mg/1, multipliés
parmicropropagation.
Deux méthodes ont été établies : l’une par microboutures de nœuds etd’apex (7 200 plants/an),
l’autre pardécapitation
et ramification axillaire(80 plants/an) quand
lapremière
est inefficace (U. americana)!Les
possibilités
demultiplication dépendent
descapacités
d’enracinement ; on a observé : un effet clonal(nécessité
ou non d’AIB 0,5mg/1),
une influence de l’état de maturité dupied
mère,une moindre
aptitude
des nœuds par rapport auxtigelles,
et uneaugmentation
dupotentiel rhizogène
au fil desrepiquages
in vitro.La conservation in vitro, en chambre froide
(7
°C, 7 W/m’pendant
8h),
a été possible pour des plantes enracinées(maximum
21mois).
L’acclimatation en serre s’est effectuée sans difficulté
(18/20 n c).
Après 3 à 5 mois en serre, les jeunesplantes (50 cm)
ont été installées enpépinière
et sedéveloppent
conformément àl’espèce.
1. Introduction
Toutes les
espèces européennes
et américainesappartenant
au genre Ulmus sont sensibles à lagraphiose (Dutch
elmdisease),
maladiemenaçant
ce genre d’unedisparition
totale. A conditionqu’elles
soient sexuellementcompatibles
avec U. campes-tris,
deuxespèces
auraient pu constituer une source de résistances transmissibles à l’ormechampêtre,
l’orme de Sibérie(U. pumila L.)
et l’orme de Chine(U. parvifolia jacq.) Or,
lapremière
estattaquée,
enFrance,
par lechampignon pathogène (Cerato- cystis ulmi) ; quant
à laseconde,
sa floraison tardive(août-septembre)
nepermet
pasd’envisager
un programmed’hybridation
avec l’ormechampêtre (sauf
par un maintientemporaire
en survie dupollen
de l’une ou l’autreespèce). Cependant s’agissant
devégétaux ligneux,
l’existence d’unelongue période
dejuvénilité
avant la floraison est unhandicap supplémentaire.
On est donc conduit à
exploiter plusieurs
voies de recherche faisant intervenir les cultures in vitro pour :- la
multiplication
en masse d’arbres naturellementtolérants ;
- la
multiplication
d’individusrégénérés
àpartir
desuspensions
cellulaires sou-mises à l’action des toxines
(N ORDIN
et STROBEL,1981 ;
TAKAI etRICHARDS, 1978).
Dans les deux cas, la
multiplication
in vitro constitue la base d’une diffusionrapide
pour les
génotypes
retenus. Toutefois le contrôle de la tolérance desplants provenant
de culture in vitro estimpératif
avant toute diffusion. Les différentsobjectifs évoqués
font
l’objet
d’étudesdepuis
trois ans au laboratoire.La néoformation a
déjà
été obtenue dans le genre Ulmus.Ainsi,
en1975,
DURZAN& LOPUSHANSKI ont décrit les
premiers
l’obtention dejeunes plantes
d’ormes américainsen provenance de
suspensions
cellulaires établies àpartir
de calsd’hypocotyle.
Demême,
KARNOSKY et al.(1982)
ont aussisignale
lapossibilité
d’isoler de nombreuxsujets
àpartir
de calshypocotylaires.
Toutefois des méthodes mises aupoint
àpartir d’organes juvéniles
nes’appliquent
pasobligatoirement
à des tissus sélectionnés à l’état adulte. Notons enfin que l’établissement d’unecallogénèse
au cours de lamultiplication (ce qui
estsignalé
par CHALUPA en 1979 pour Il.campestris,
U.effusa
et U.scabra)
peut avoir pourconséquence
d’entraîner unehétérogénéité
etl’apparition
de déviants ayantperdu
lacaractéristique
recherchée.Cette note a pour
objet
derapporter
les conditionspermettant
de maîtriser sanscallogénèse
lesétapes
de lamultiplication
in vitrodepuis
leprélèvement
del’explant primaire (sur
leterrain,
en serre ou invitro) .jusqu’à l’élevage
desplantes
filles en serreet leur installation en
pépinière.
Les résultatsprésentés portent
sur U.effusa Willd.,
U.americana
L.,
U.pumila
L. ainsi que U.ca,mpestris
Mill. et seshybrides
naturels ouissus
d’hybridations
contrôlées tels que « Dodoens », « Commelin », «Plantijn
» et« Groenveld
» (clones
ditshollandais).
2. Matériel utilisé et
techniques expérimentales
Le matériel destiné à l’introduction in vitro est constitué :
- de
graines provenant
du Gurten kulm deBerne,
et récoltées soit sur un ormehybride (U.X. campestris Mill.,
notéOmBe).
soit sur un orme diffus(U. effusa
willd.noté
OlBe) ;
- de boutures de noeud
lignifiées
ou herbacées selon lapériode
deprélèvement
etrécoltées :
. en
plein
air à divers moments(hiver,
été,automne),
etoccupant
différentespositions
sur l’arbre(cime, drageon, rejet
de tronc ou desouche),
pour U.campestris (OCBi, OCBa)
et les clones hollandais(tabl. 2),
e en serre sur des rameaux en fin de croissance
(U.
americana OAmO et OAmxa4, campestris OCBa,
et « Commelin») ;
- de pousses herbacées résultant de la croissance naturelle
(printemps)
ou d’unforçage
en serre de boutures de noeud(U. campestris OCBy
etOCBi, pumila OPo’,
americana et
hybrides
hollandais.Les
plantes mères,
élevées en serre(2
à 3ans),
sont cultivées en conteneurs de 3 litres sur un substrat constitué de tourbe enrichie(TKS2 1/3),
de terre franche(1/3)
etde sable
(1/3),
fertilisé par unengrais
à libération lente(Type
osmocote 15, 11,15).
Les
plantes reçoivent
unéclairage d’appoint
de 14W/ M 2 (lampe Phytoclaude
400W)
assurant une
photopériode
constante de 16 h. Latempérature
maximale est de28 ± 4 &dquo;C en été, minimale de 18 ± 2 °C en hiver. Les boutures de noeuds, constituées d’un
fragment
detige lignifiée
et d’unbourgeon axillaire,
sontplacées
pour leforçage
en terrine contenant du sable désinfecté au
cryptonol,
et maintenues 15 à 30jours
enatmosphère
confinée avant leprélèvement
de la pousse herbacée provenant dechaque
axi::aire. Dans certains
essais,
lesplantes
mères et les pousses herbacées issues des boutures de noeuds ont été traitées par une solution de Benlate(600 mg/1)
enpulvérisa- tion,
48 h avant leprélèvement.
2.1. Introduction et culture in vitro
Pour la
désinfection, explants
et samares fraîchement récoltés sont d’abordimmergés
30 sec. dans l’alcool à70°, puis
5 à 30 mn selon lafragilité
du matériel(20
mn pour lessamares)
dans une solutiond’hypochlorite
de calcium(50
à 100g/1)
additionnée de tween 80
(100 ppm).
Lesexplants
sont ensuite rincés 3 fois dans l’eau distillée stérile.Après extraction,
lesgraines
sont introduites in vitro avec le seultégument
interne.Les cultures ont été réalisées dans des boîtes de Pétri
(0
10cm),
ou en tubes(0
22mm)
obturés par descapuchons
translucides detype
Bellco.Le milieu de base est constitué des macroéléments de MURASHIGE et Stcooc
(1962)
dilués au 1/2 ou au 1/4, des microéléments de HELLER
(1953)
sans chlorureferrique,
de fer sous forme chélatée
(M URASHIGE
et SKOOG,1962),
des vitamines de MottEL et WETMORE
(1951),
et de saccharose(10 g/1), auxquels
ont étéajoutés 5,5 g/1 d’agar (OSI ( 1» ). Sauf pour les graines,
le milieu de base a été complété
par une auxine (acide indolylacétique
AIA, ou acide indolbutyrique
AIB 0,5
ou 1 mg/1),
ou une cytokinine (isopentényladénine
2 IP à 0,5 mg/1
ou benzylaminopurine
BAP à 0,3 et 0,5 mg/1).
Dans certains cas, du charbon actif f’1 a été
apporté
au milieu de culture(2 g/1)
ainsiqu’un antibiotique (Rifampicine
50 ou 100mg/1).
LepH
a étéajusté
à5,5
avantautoclavage (110 °C,
20min.).
Les cultures ont étéplacées
dans une chambre climatisée à latempérature
de 25 °C lejour
et 22 °C lanuit,
enjours
de 16h,
sous une intensitélumineuse moyenne de 21
W/ M 2 fjl .
2.2.
Multiplication
in vitroDeux méthodes de
multiplication
ont été utilisées : lapremière (fig. 1)
consiste àbouturer les noeuds et les zones
apicales ;
la seconde passe par l’entrée en croissance in .situ des méristèmes axillairespréexistants
sur lestigelles
enracinées in vitro, parsuppression
de la dominanceapicale (fig. 2) ;
ungradient
devigueur
décroissanteapico-basal
est noté dans ce dernier cas pour les ramifications. Ces dernières sont mises à leur tour enenracinement, puis
traitées de la même manière.(1) O.S.I. : Omnium Scientific International. Agar agar Rcf. 1540.
(2) Charbon actif MERCK, Ref. 218fi.
(3) Eclairage fluorescent composé de tubes de 4U W en mélange : Lumière du jour (I hilips), Truc Lite (Durotest), Grolux (Sylvania).
2.3. Conservation et levée de dormance
Pour les essais de
conservation,
ou de levée dedormance,
lesplantes,
à différentsstades de
développement,
ont été installéespendant
destemps
variables dans une chambre froide(7 °C,
8 h d’éclairement sous7 W/n r (3»), puis replacées
pour lesobservations,
en serre pour lesplantes
enpots,
en chambre de culture pour lesplantes
in vitro.
2.4. Acclimatation
Les
plantes
enracinées in vitro, ont été extraites etplacées
dans desgodets
contenant de la tourbe enrichie
(lt2)
et du sable(1!2).
Elles ont d’abord étéplacées
à18/20 °C en mini serre
pendant
10 à 15jours
avec unéclairage d’appoint
de 14W/n r
2puis
transférées à l’air libre.3. Résultats
3.1. Mi.se en culture 3.I1
=
Désinfection
Les
contaminations exogènes
etendogènes
onttoujours
considérablement limité l’introduction in vitro desexplants ;
lespertes
observées sont variables avec le typed’explant
mis enculture, l’époque
et le lieu deprélèvement (tabl. 1).
Ainsi enplein
air, laprise
d’échantillons doit s’effectuer sur des pousses en croissance. Dans le cas derameaux en fin de
croissance,
les contaminations sonttoujours
trèsimportantes
maisvariables selon les
capacités
de croissance des axillaires. Ceuxqui
sedéveloppent
activement
peuvent
être soustraits aux infectionsaprès
élimination del’explant pri-
maire. Les
prélèvements pratiqués
sur du matérielpréparé
en serre(plante
mère oubouture de
noeud)
donnenttoujours
de meilleurs résultats.Cependant,
l’efficacité des traitements est fonction de la durée de désinfection. Pour « Commelin » parexemple,
un traitement de 20 mn dans
l’hypochlorite
de calcium à 7 p. 100permet
d’obtenir untaux d’infection inférieur à 5 p. 100, alors
qu’il
atteint 33 p. 100après
un traitement de 10 mn.Toutefois,
dans le cas desparties apicales
de rameaux, la désinfection doit être limitée à 10 mn pour éviter la nécrose desexplants.
Lepourcentage
moyen d’infection est alors de 11 p. 100(7/66).
Bien que l’addition de 100mg/1
deRifampicine
au milieude culture limite les contaminations bactériennes
(de
29 à 7 p.100) quand
le traitement parl’hypochlorite
est court(10 mn),
lepourcentage
d’infection varie peupuisqu’il
diminue seulement de 42 à 24 p. 100.
Il
apparaît
donc que leprélèvement
desbourgeons
axillaires sur despieds
mèrescultivés en serre est la méthode
qui présente
le moindrerisque
de contamination.3.12. Croissance des
explants primaires
3.121.
Explants
nodauxL’addition d’une auxine
(AIA 0,5 mg/1
ou A,IB0,5 mg/1)
et/ou d’unecytokinine
(2
IP0,5 mg/1 ;
BAP0,3
ou 0,5mg/1)
ne stimule pas la croissance des poussespréformées
dans lesbourgeons.
Deplus,
les combinaisonsauxine-cytokinine,
de mêmeque les
cytokinines
utiliséesseules,
entraînent unecallogénèse
active au niveau dessections ;
l’axillaire est alorsrapidement
recouvert par les nouveaux tissus et inhibé. Enprésence
d’auxine aucun cal n’estobservé,
et on note unelégère
inhibitionpuisque
16p. 100 des
bourgeons s’allongent
enprésence
d’AIB(0,5 mg/1)
et 22 p. 100 enprésence
d’AIA
(0,5 mg/1)
contre 34 p. 100 sansrégulateur. Lorsque
l’axillaire reste inhibé ouprésente
un débourrementtardif, (76
p. 100 desbourgeons
dans le cas de « Comme-lin »),
on observe à lapartie supérieure
de latige
la néoformation de pousses au niveau du cambium(fig. 3).
Ces pousses(1,4
en moyenne parexplant) pourraient
êtreutilisées pour
augmenter
laquantité
detigelles
introduites enmultiplication
dans lamesure
où,
issues denéoformations,
leurscaractéristiques physiologiques (tolérance
à lagraphiose,
enparticulier
dans le cas de « Commelin»)
oumorphodynamiques
ne serontpas modifiées.
3.122. Pousses herbacées
A
partir
d’extrémitésapicales
feuillées(apex
+ 1 à 2 feuillesdéveloppées),
lacroissance est
dépendante
del’aptitude
dechaque
clone à l’enracinement(capacité génétique
+capacité ontogénique
déterminée parl’âge
dupied mère). Ainsi,
les 2clones d’U. americana introduits in vitro s’enracinent sans
apport d’auxine,
de même quequelques
apex du clone OCBi.Toutefois,
lesexplants
de ces deuxespèces provenaient
soit d’arbresjeunes (2
à 3ans)
soit derejets
de souchesqui pourraient présenter
despotentialités juvéniles (F RANCLET , 1981).
Les clones hollandais «Végéta
»et
« Plantijn » (âge >
5ans)
s’enracinent aussi sansrégulateur
decroissance,
en 10jours.
Par contre, larhizogénèse
estplus
difficile à obtenir dans le cas de « Comme-lin » ; après
unmois,
le taux de réussite est seulement de 43 p. 100(17/40)
enprésence
d’AIB0,5 mg/1.
3.123.
Micropropagation
in vitroLes méthodes de
multiplication
ont été mises enplace
àpartir
dessujets
enracinésissus des
manipulations précédentes
ou degerminations
in vitro.Les tentatives pour obtenir une méthode de
multiplication
pardéveloppement
d’axillaires ont échoué en raison d’une
callogénèse
intense à la base desexplants
due àla
présence
de lacytokinine (BAP 0,5 mg/1).
Seule unemultiplication
par fractionne- ment deplantules (fig.
1 et2)
a donc été établie.Parties
apicales
L’enracinement est favorisé par la dilution des macroéléments
(MS/4)
et danscertains cas par un
apport
de charbon actif(2 g/ 1 ).
On a pu noter en outre(tabl. 2) :
. un
effet spécifique :
90 p. 100 d’enracinement pour U.pumila
contre 58 p. 100 pour un U.campestris
de mêmeâge ;
a un
effet
clonal pour U.campes tris
l’enracinement est de13,
58, 60 p.100,
selonle clone
considéré ;
. un
effet
de l’état de maturité despieds
mères,puisque
pour U.campestris
ethybrides (U.
X.campestris),
les clones issus degermination
ira vitro se sont mieux enracinés(71
à 100 p.100)
que ceux issus desdrageons
etrejets (13
à 60 p.100) ;
. un
effet
desrégulateurs
de croissance. Ainsi 7 clones se sont enracinésspontané-
ment, pour les 5 autres l’AIB a facilité la
rhizogénèse.
Ce résultat estparticulièrement
net pour « Dodoens ».
Enfin on a noté une
augmentation importante
del’aptitude
aubouturage
au fur età mesure des
cycles
demultiplication
in vitro. Ainsi pourOCBa,
sansrégulateur
decroissance,
le p. 100 d’enracinement à 50jours
passe de 50 à 100 entre 1 et 3 ans de culture in vitro(6
à 7 subcultures paran).
De même pour « Commelin », ce pourcen-tage
s’accroît de 42 à 87 p. 100 entre 2 et 18 mois etl’exigence
en AIBdisparaît.
Les
plantes enracinées,
issues dubouturage
desparties apicales,
ont été réintro- duites dans lecycle
demultiplication
oupassées
enpépinière après
unephase
d’acclimatation en serre
(
> 5mois).
3.124.
Mierobouturage
des noeuds isolésDeux
phénomènes
ont étépris
encompte : l’allongement
du méristèmeaxillaire,
et l’enracinement du noeudporteur.
L’entrée en croissance des axillaires se manifeste pour 50 à 90 p. 100 des noeuds.
20 à 30
jours après
l’isolement(fig. 4), l’élongation
sepoursuit
activementaprès
l’enracinement du noeud porteur.
L’allongement
moyenaprès
46jours
pour OCBa est de31,8 ± 11,8
mm pour les noeuds enracinés, contre11,7 ± 5,1
mm pour les non enracinés. Les poussesallongées
sont réinsérées directement dans uncycle
demultipli-
cation
après
60jours
environ. Pour les axillaires des noeuds nonenracinés,
la croissanceest obtenue
après séparation
de l’axeporteur
etmicrobouturage.
On a en effet observé que larhizogénèse
estplus
facile à obtenir sur lesparties apicales
que sur les noeuds pourlesquels
l’addition d’AIB0,5 mg/1
est leplus
souvent nécessaire(tabl. 3).
TABLEAU 3
Dans le cas de « Dodoens », l’enracinement des noeuds reste faible : 14 p. 100 même en
présence
d’AIB ; toutefois, onpeut
aussi constater queplus
le nombre decycles
demultiplication
in vitroaugmente, plus
les noeuds s’enracinent facilement(tabl. 4).
Efficacité
de lamultiplication
En associant le
microbouturage
desparties apicales
et desnoeuds,
onpeut,
en unan
environ, espérer
obtenir àpartir
d’unetigelle,
7 200(4,4 6 ) plantules
enracinées sion retient les conditions suivantes :
. Enracinement des
parties apicales :
100 p.100 ;
. Débourrement des nceuds : 90 p. 100 ;
. Enracinement des noeuds : 80 p. 100.
Toutefois ces chiffres ne
peuvent
être obtenus pour certainsclones,
enparticulier
U. americana
(OAmO
et OAmxa4)
ainsi que «Plantijn
» et « Groenveld » pourlesquels
ledéveloppement
des axillaires est faible ou nul sur nœud isolé dans nos conditionsd’expériences.
Dans ce cas lesplantes
in vitropeuvent
êtredécapitées
pour lever la dominanceapicale, puis repiquées
avec leursystème
racinaire(fig. 2).
Il estalors
possible
d’obtenir en 40jours,
en moyenne, environ 2,5 ramifications parplante
de 7 à 8
nœuds ;
l’addition d’unecytokinine (2
IP0,5 mg/1)
n’améliore pas l’intensité de la ramification. Selon le schémaproposé (fig. 2),
le rendementthéorique
de lamultiplication
n’est dans ce cas que de 81(3 !) plantes
enracinées par an, ce mode depropagation
est doncbeaucoup
moins efficace que leprécédent.
Toutefois, on peutenvisager
de passerprogressivement
auprocédé
demicrobouturage
de nœuds si comme on l’a vu par ailleurs la réactivité desexplants augmente
au cours de la culture in vitro.3.125. Con.rervation des
plantes
in vitroLa constitution d’un conservatoire de
génotypes implique
de limiter lafréquence
des
repiquages, manipulations
difficiles à assurer pour ungrand
nombre declones,
etpouvant
conduire à des variations non contrôlées.Quelques
résultatspréliminaires
surla conservation en chambre froide ont été
obtenus,
bien que les effectifs mis enexpériences
soient faibles. On a pu noter que pour desplants
mis au froidaprès
enracinement la survie est de 21 mois environ. 7 à 10
jours après
le retour dans lachambre de
culture,
unrepiquage
avec unemultiplication
par bouture de nœuds peut êtrepratiqué.
Pour les clones lesplus
résistants(OCBa
et OCBi 100 p. 100 desurvie)
le coefficient de
multiplication
a été de 4 à 5après
18 mois. Si lesplantes
ne sont pas enracinées au moment de la mise aufroid,
l’état dormantparaît
souhaitable ; cepen- dant la conservation(«
Dodoens»)
n’a pas étéprolongée
au-delà de 9 mois : en effetles
bourgeons
commencent leur croissance en chambrefroide ;
il est alors nécessaire de lesrepiquer
pour éliminer lapartie
basalelignifiée,
toutefois dans ce cas lestigelles
herbacées sont trop courtes pour être
multipliées.
3.126. Acclimatation et croissance
L’acclimatation des
plants
issus de culture in vitro a été effectuée sans difficulté dans les conditions décritesplus
haut. Deux facteursimportants
interviennent dans lareprise
de croissance : le stade dedéveloppement
au passage en serre et l’effet clonal.Lorsque
lesplantes
sont acclimatéespendant
unephase
d’arrêt de croissance(formation
d’initium foliaire sansallongement),
l’acclimatation estpossible,
mais lesplantes
entrentrapidement
en repos(formation
d’unbourgeon
terminal avecécailles)
même en
jours longs.
Cet état s’est maintenupendant
6 mois. Un passage de 2 mois en chambre froidepermet
lareprise d’élongation
dans la semainequi
suit le retour à20 °C.
Lorsque
lesplantes
sont acclimatées enphase
de croissanceactive, l’allongement
semanifeste
rapidement (15 jours). Après
3 à 5 mois lesplantes atteignent
une hauteurmoyenne de 50 cm
(fig. 5).
Toutefois, onpeut
observerquelques
variations suivant les clones.Ainsi,
le clone OmBe mprésente, après
1 mois1 /2,
une croissance moyenne de30,33
±3,50
cm, deux foisplus importante
que ’.e clone OmBe k(1?,0
+2,4 cm).
Cerésultat
pourrait
être en corrélation avec let!pe
d’enracinement de chacun desclones ;
en effet OmBe m
présente
unsystème
racinairefasciculé,
trèsramifié,
alors que celui de OmBe k est formé dequelques
racines peu ramifiées à tendancecallogène (fig. 6).
Quelques sujets
issus de culture in vitro(OCBi)
ont été installés enpépinière
etpoursuivent depuis
3 ans undéveloppement
apparemment normal.4. Discussion
Deux méthodes de
multiplication
in vitro ont étéétablies ;
lapremière
utilisant lefractionnement de
sujets
enracinés estenvisageable
pour les clonesprésentant
une forteréactivité dès l’introduction in
vitro ;
la seconde utilisantl’aptitude
à la ramification desplantules décapitées, beaucoup
moinsefficace,
estapplicable
aux clones à réactivitéfaible,
pourlesquels
les noeuds isolés neprésentent,
dans les conditions de cultureutilisées,
ni croissance des méristèmesaxillaires,
ni enracinement. Ces méthodes demultiplication provenant
exclusivement dudéveloppement
de méristèmespréformés,
nedevraient pas conduire à un
pourcentage
de variationsupérieur
à celui obtenu par les méthodes demultiplication végétative
traditionnelles.Il faut noter que ces deux méthodes excluent l’utilisation de
cytokinines
pour stimuler ledéveloppement
desaxillaires,
alors que ceprocédé
estemployé
efficacement pour d’autresespèces ligneuses
comme parexemple
le merisier(RiFFnun
etCORNU, 1981).
Dans le cas des ormes uneprolifération
intense de cals est induite par lescytokinines,
tant au niveau de l’introduction desexplants primaires
in vitro que dans laphase
demultiplication.
CHALUPA(1979) rapporte
des résultatsanalogues
surplusieurs espèces
d’ormes avec des doses de BAP de0,1
à 2mg/1.
En ce
qui
concerne l’utilisation d’auxines en vue de stimuler larhizogénèse (en particulier
AIB0,5 mg/1),
la réaction desexplants dépend
à la fois :- du
génome puisque
les clones étudiésprésentent
desexigences
vis-à-vis de l’AIB très nettement différentes dans le cas de matérieljuvénile (issu
degermination),
comme cela a été observé par
exemple
avec les Vaccinium(F ISCHER -D AZY et al., 1984) ;
- de l’état
physiologique, puisqu’on
a pu mettre en évidence :1)
uneexigence
différente vis-à-vis de l’auxine pour des boutures de nœud utilisées soit en cultureprimaire,
soit enrepiquage
in vitro. Dans lepremier
cas, les axillairespeuvent
sedévelopper
sansrhizogénèse
àpartir
del’explant
et l’auxine n’est pasnécessaire,
contrairement aux observations faites sur Gardenia parexemple (D UMANOIS
et
al., 1984).
Dans le second cas,l’allongement
de l’axillaire est consécutif à l’enracine- mentqui
nécessite leplus
souvent laprésence
d’AIB. Il estprobable
que le niveau de réserves desexplants (éléments
nutritifs etrégulateurs)
est la causeprincipale
de cesdifférences ;
2)
une modification descapacités
initiales derhizogénèse
au cours de lamultiplica- tion,
l’auxine devenant inutileaprès quelques repiquages.
Cephénomène peut s’expli-
quer par un effet
rajeunissant
des cultures in vitro(Boxus, 1978 ; Z IMMERMANN , 1980) qui
se traduit par uneaugmentation
dupotentiel
d’enracinement(S RISKANDA RA JAH
etal. , 1982 ;
DUMANOIS etal. , 1984).
Actuellement,
les méthodes demultiplication végétative rapportées
dans cet articleont
déjà permis :
- une mise en conservatoire de 19 clones dont certains
(5
cloneshollandais) présumés plus
tolérants à lagraphiose ;
- une
multiplication
intensive de certains clones(établissement
depied-mères
invitro).
Toutefois,
ces méthodespourraient
devenirplus performantes
dès laphase
d’intro-duction in vitro des
explants primaires,
soit par une meilleure maîtrise des conditions deprélèvement,
soit par un accroissement du nombre destigelles
àl’origine
descycles
demultiplication.
L’utilisation des pousses néoforrnées àpartir
du cambium destiges sectionnées, pourrait
être aussi un moyen efficaced’augmenter
laquantité
initiale deplantules.
Il faut noter que cettepotentialité
desexplants primaires
a étérapportée depuis longtemps
par GAUTHERET(1940a
etbj
sur desfragments
de cambiumisolé,
et parJ ACQUIOT (1949, 1977)
au niveau de laportion
cambialed’explants plus complexes (tige
ou cambium + bois etliber)
soustraits à la dominance de la cime. Toutefois, cettepossibilité
n’est réellement intéressante que dans la mesure où lestigelles
néoforméesprésentent
undéveloppement
conforme à laplante
mère.Reçu le
3juillet
1986.Accepté
le 17 mars 1986.Remerciements
Les auteurs remercient vivement M. Pinon (C.FL.F..
Nancy)
pour leur avoir fourni le matériel nécessaire à l’introduction in vitro des variétés hollandaises sélectionnées par le P’Heybroek,
etM. Cornu
(INRA, Orléans)
pour lesexemplaires
cl’U.pumila
et U. americana.Les auteurs remercient
également
E.Nawoj
pour la mise en page de ce travail.Summary
The in vitro
reproduction of
some elmspecies
Because of their
vulnerability
to Dutch elm disease.European
and American elms are indanger of
disappearing.
Also,improvement
of toleranceby hybridisation
is delicate(because
ofthe
rarity
of resistant genotypes, thenecessity
forimerspecific
crosses, and thelength
of thejuvenile period).
The use of in vitro cultures allows :
- mass
reproduction
of naturally tolerant tree, ;- the
reproduction
of individuals regenerated in cellularsuspensions
resistant to the toxins of thepathogen (Ceratocystis
ulmi).In this case a method of in vitro
vegetative reproduction
wasperfected
on clones of variouselms derived from many
species
(u.effusa, pumila,
americana,campestris)
and from Dutchhybrids
(DodoensVegeta, Plantijn,
andGroenveld).
Growing
conditionsThe cultural medium for
reproduction,
consisted of the diluted macroclements ofMurashige
and
Skoog (MS/2
andMS/4),
the microelements of Heller, chelated iron(Fe EDTA),
thevitamins of Morel and Wetmore, saccharose 10
g/I
and also active charcoal 2g/I.
Depending
on the trial, the medium wascompleted by
the addition of an auxin (IAA, IBA, 0.5 or 1mg/1)
or acytokinin (2
I P 0.5mg/l
or BAP 0.3 and 0.5mgll).
The cultures wereplaced
in a controlled environment chamber (25 &dquo;C
Day/22
&dquo;CNight)
with 16 hour days (21W/m 2 ).
Cultures
Contamination is a
limiting
factor in in vitrodevelopment.
The best results were obtainedeither
by sampling
herbaceous shootsgrowing
in the open air or afterforcing
underglass,
orusing
the
explants (apical
parts or nodalcuttings) coming
from the parent stool grown underglass.
Sterilisation with Ca
hypochlorite
for 10 to 20 minutes, combined with a treatment of the parentstool with Benlate
(600 mg/1)
48 hours beforesampling,
limited infection to 5 or 11 p. 1(H).The
axillary growth
of the nodalcuttings develop
withoutgrowth regulators,
thecytokinins produce
an intensecallusing
which cannot be used. When thedevelopment
of the axillaries is slow(76
p.100)
the neoformed shoots(1.4/explant) begin
to grow at the cambium level.The herbaceous shoots are
mainly
rooted withoutgrowth
regulators. For certain clones like« Commelin »,
rooting
was moderate(43
p.1(>D)
evenusing
IBA 0.5mg/l.
In vitro
micropropagation
As soon as the
samples
have rootedfollowing
the abovemanipulations,
or in vitrogermina-
tion, tworeproductive
systems were established : the first,by splitting
theplantlets,
and thesecond
by
a ramification of thedecapitated plantlets
for the clones which produced necrotic nodes after isolation.Elongation
of the shoots,indispensable
forreproduction, depends
on therooting
of theexplant.
With reference to thissubject
one can observe :- a clonal effect, 7 clones rooted
spontaneously,
for the others an addition of IBA isbeneficial ;
- an influence of the level of
maturity
of the parent stools (ajuvenile effect) ;
- an
aptitude
towards root formation, less for the nodes than for theapical
parts ;- an amelioration of
rooting capacity during
in vitroreproduction.
Maintenance
of plants
in vitroResults were obtained for the clones maintained at 7 °C with 8 hours of
light (7 W/m r ).
Afterrooting,
theplants
were maintained for 21 months. The firstreproduction
was carried out 7 to 10days
afterreturning
to 25 &dquo;C. Maintenance was alsopossible (9 months)
for the non-rootedtigelles
with a dormant terminal bud.
Acclimatization and
growth
Acclimatization was carried out in
mini-glasshouses
at 18/20 °C for 10 to 15days.
Ifgrowth stopped,
treatment for 2 months in a cold chamber was necessary to break the inhibition. Themean
elongation
obtained was from 50 cm after 4 months, but variedaccording
to the clones and the state of theirrooting
systems. Afterplanting,
the elms from in vitro culture seemed todevelop normally.
The methods
perfected
allowed us to obtain about 7.200(for
thefirst)
and 81(for
thesecond)
rooted
plantlets
per year, without the risk of variation(absence
ofcallus).
They
havealready
been used for :- the conservation of sensitive, or more or less tolerant clones (the Dutch clones) ;
- the
stockage
of parent stools for thepreparation
of cellularsuspensions.
However, the
phase
of introduction in vitro still needs to beimproved.
The use of neoformed shoots on cambium could beenvisaged
to increase the number of the initialplantlets,
if the system would not generate variations.Dri.f&dquo;ri...I’oD.£&dquo; h:hl;.,..,...h:llInn£&dquo;
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