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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE VINGT EXEMPLAIRES SUR ALPHA NUMÉROTÉS DE 1 A 20, LE TOUT CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGINALE.

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Cavalier en Algérie

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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE VINGT EXEMPLAIRES SUR ALPHA NUMÉROTÉS DE 1 A 20, LE TOUT CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGINALE.

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Michel DELACOUR

Cavalier en Algérie

la pensée universelle

115, boulevard Richard-Lenoir - 75540 Paris Cedex 11

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@ Michel Delacour ,, et la Pensée Universelle, 1992

ISBN 2-214-09436-9

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A mon épouse dont l'inlassable pa- tience et le tendre soutien auront per- mis de vivre ce qui fait l'objet de ce récit.

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PREFACE

Trente ans après la fin officielle des Evénements d'Al- gérie, l'opinion française avec une relative objectivité commence à manifester quelque curiosité sur ce qu'a couvert réellement cette période de 1954 à 1962.

Moins occultée, certes, que ne l'avait été la Guerre d'Indochine (1946-1954) où seuls les militaires de car- rière étaient engagés presque en cachette, la Guerre d'Algérie est néanmoins demeurée masquée par un voile anormalement opaque eu égard à l'ampleur des effectifs concernés : plus d'un million d'appelés, une noria de toute l'Armée d'active, plus d'un million de Français rapatriés, plus de 100 000 harkis massacrés après le « Cessez-le-feu »...

Masque qu'explique partiellement la complexité des événements, mais surtout les choix politiques de plus en plus mauvais que les tenants du pouvoir de l'épo- que et leurs successeurs n'ont pas tellement intérêt à étaler au grand jour.

La complexité des événements tenait à un certain nombre de facteurs :

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— étendue du champ d'action (les 3/5 de notre Hexagone),

— diversité géographique et économique,

— hétérogénéité des populations autochtones et, parmi elles, imprégnation très variable du peu- plement de souche européenne, selon les ré- gions, les villes ou le bled,

— implantation très différenciée des unités de l'Armée, selon la nature de leurs missions : surveillance des barrages aux frontières maro- caines et tunisiennes, poursuite des bandes ar- mées ou actions de pacification.

Quant au pouvoir politique, il était, de longue date, responsable de la sous-administration de ces trois départements, grands chacun comme vingt de nos départements métropolitains.

Faisant preuve, dès avant 1954, de carence, d'indéci- sion, de versatilité, soumis parfois à des pressions étrangères (dont on ne parle jamais), se mettant en contradiction avec ce qu'il avait auparavant affirmé, il ne peut souhaiter la grande lumière sur une telle accu- mulation d'erreurs parfois infamantes. Au vu de l'am- pleur de l'échec depuis 1962, il n'a cherché qu'à faire oublier, à endormir, voire désinformer, une opinion qui ne demandait que cela, et à culpabiliser ceux qui n'avaient été que des exécutants (l'Armée) ou des vic- times (les Pieds Noirs).

Il faudra donc beaucoup de témoignages avant que l'historien ne discerne tout ce que couvre vraiment l'ensemble des événements d'Algérie de 54 à 62.

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Cavalier en Algérie de Michel Delacour est l'un de ces témoignages.

Il raconte avec simplicité son expérience vécue d'abord dans la troupe avec les rappelés de 1956 em- barqués dans un contexte politique et une improvisa- tion propres à leur faire « lever la crosse », ensuite avec les appelés qui leur succédèrent en 1957, puis à l'Etat-Major Inter-Armées d'Alger, enfin de nouveau dans la Troupe, à un Régiment qui va se trouver impli- qué dans le putsch d'avril 1961, de là, son inculpation et son procès après quelques mois à la prison de Fresnes.

Trois des années en question passées dans les mêmes affectations que lui (28e Dragons, puis Etat-Major Inter- Armées d'Alger) m ont incité à préfacer son récit.

L'originalité en est, à mon sens, l'éclairage qu'il donne sur le vrai rôle de l'Armée, avec ses unités d'ap- pelés, à partir desquelles les cadres subalternes, empi- riquement, vont promouvoir d'une part un processus tactique, d'autre part une œuvre de pacification, en rupture avec les usages antérieurs.

Tactiquement, au lieu des opérations à vastes déploie- ments d'effectifs sur grandes surfaces, pratiquées jus- qu'alors, mais au bilan généralement nul, on va décou- vrir l'efficacité de l'action menée par des unités légères, bien instruites (de l'ordre du peloton), agissant sur renseignements, de préférence de nuit. A la recherche de l'adversaire jusqu'au contact, elles orienteront et déclencheront l'intervention d'unités plus importantes capables alors d'anéantir la bande accrochée.

Comme dans quelques autres Corps, la mise sur pied à l'intérieur du 28" Dragons d'un tel peloton spécial

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(baptisé « Commando »), aux ordres de Delacour, fait, en 1957, figure d'innovation.

Les directives du commandement (Général Challe) vont en prescrire la généralisation par la création de

« Commandos de chasse » ayant pour mission de « mar- quer » en permanence les bandes rebelles et de fournir les renseignements nécessaires aux grandes opérations, lesquelles, menées par les unités de réserve générale, pourront enfin trouver leur pleine efficacité.

Parallèlement, au lieu de la seule répression du ter- rorisme pratiquée jusqu'alors, les unités à responsa- bilité territoriale, se mêlant aux diverses communautés, vont s'efforcer de créer entre Pieds Noirs et autoch- tones, une communauté fraternelle et plus humaine que par le passé.

Elles vont apporter alphabétisation, équipes lnédico- sociales, protection contre l'organisation politico-admi- nistrative rebelle et éventuellement les bandes itiné- rantes, renforcement par des Sections Administratives Spéciales (SAS) de l'administration et de l'équipement, en un mot les facteurs d'un retour à une vie normale à quoi tous aspirent.

Parmi les Algériens ayant aujourd'hui la quarantaine, combien doivent leurs premiers rudiments d'instruc- tion aux appelés des années 58 à 62 ? 60 % peut-être.

Qui en a témoigné ? C'était pourtant aussi cela les

« événements d'Algérie ».

Nous voilà loin des habituels clichés de la culpabili- sation de la France, avec son passé de 150 ans de colonialisme, ses colons affameurs, ses militaires tor- tionnaires,... toutes les stupidités qu'un certain milieu intellectueloprogressiste continue de nous assener.

La France coupable vis-à-vis de l'Algérie ? Certes, elle

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l'a été, mais pas pour les 150 années de mise en valeur qu'elle lui a apportées : les apports dans le sens Métropole-Algérie étaient bien supérieurs au courant inverse ; qui peut le nier ?

Si des reproches sont à lui faire, c'est sur sa sous- administration du pays avant 1954 ; c'est à partir des attentats du 7" novembre 1954 de n'avoir pas su définir une politique cohérente ; c'est une fois l'indépendance décidée, de n'avoir pas préparé suffisamment la venue en Métropole et l'assimilation des Nord-Africains qui choisissaient la France plutôt que l'Algérie. C'est encore d'avoir abandonné les 1 100 000 ressor- tissants de souche européenne sans aucune garantie au cas où le FLN ne respecterait pas les accords conclus : 2 000 d'entre eux furent assassinés à Oran dès le cessez-le-feu, ce qui déclenchera la panique et la fuite, la valise à la main, dans les conditions que l'on sait, de ce million de Pieds Noirs.

Pis encore, c'est d'avoir abandonné ses harkis qui, vers le mois d'août 1962, vont être torturés et assassi- nés, au nombre de 100 à 150 000, le restant étant voué à la prison pour des années.

C'est enfin, par les accords d'Evian, d'avoir jeté cette Algérie, indépendante pour la première fois de son histoire, sous le joug d'une dictature socialiste,... dont, au bout de 30 ans, on voit les conséquences !

C'est contre cette vraie culpabilité de la France que l'Honneur de certains officiers s'est rebellé.

En août 1961, j'étais en permission en Métropole, quand je sus que le procès de Michel Delacour venait

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devant le Tribunal Militaire Spécial au Palais de Jus- tice de Paris, avec dans les mêmes 48 heures, celui de deux autres officiers de mes amis : le Chef de Corps de Delacour et l'officier de marine de l'EMI de l'époque du putsch.

Je décidai aussitôt d'y assister pensant que de voir dans le public quelques figures amies serait, pour eux, d'un peu de réconfort.

Mise à part la diatribe de l'avocat général, surtout venimeuse, il est vrai, à l'encontre du Chef de Corps de Delacour, et son désappointement manifeste à l'an- nonce du verdict accordant le sursis à ce Colonel, les débats furent empreints de dignité. Delacour fut acquitté.

Mais pour le « public » que j'étais, quittant le Palais de Justice, j'étais obsédé par cette question : par quelles aberrations, par quelles incohérences, la politique de la France ou plutôt les politiques hoquetantes qu'elle s'est données ont-elles pu mener de Saint-Cyr ou de l'Ecole Navale au banc des accusés d'un Tribunal ces trois officiers d'élite ? Et bien d'autres.

Dans les mois qui suivirent, chacun des trois, séparé- ment, quittera l'Armée, qui était sa vocation, son idéal, sa passion, POUR L'HONNEUR.

Oui, toutes les guerres sont inutiles et il n'en reste qu'un affreux gâchis. On le sait.

Mais pourquoi faut-il qu'en plus, ce gâchis résultant de la guerre décidée par le pouvoir politique, soit tou- jours imputé aux militaires qui — soit dit en passant —

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la paient souvent de leur vie et accessoirement dans le cas de l'Algérie, l'ont quand même gagnée sur le ter- rain ?

Oui, de la Guerre d'Algérie, il ne reste qu'un gâchis.

Et en plus, pour ceux qui l'ont vécue, une meurtris- sure indélébile.

« Cavalier en Algérie » de Michel Delacour en est l'illustration.

Mai 1992

Général (C.R.) de SAINT-PEREUSE.

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SOUVENIRS D'ALGERIE — 1956-1961 En ce début d'après-midi, le calme de la campagne normande envahit notre vieille maison dont les fenêtres largement ouvertes laissent pénétrer les premières sen- teurs printanières.

Face à mon bureau, la longue allée mène à la grille d'entrée, passage obligé vers le monde extérieur. De chaque côté, les massifs de rosiers se préparent à l'explosion de couleurs qui cette année encore mar- quera l'arrivée de l'été.

Au loin, le petit bois laisse entrevoir entre les arbres la vallée de la Risle et le spectacle de la campagne en plein réveil.

Tout est calme et invite à la paix des esprits et des coeurs.

C'est dans ce décor familier que je vais tenter de revivre des événements vieux de trente ans déjà, qui ont marqué toute une génération et modifié profondé- ment ma vie. Evénements heureux, événements doulou- reux, dernier chapitre d'une époque révolue, fin de l'épopée coloniale de notre pays.

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Mes souvenirs étant étroitement liés aux hommes rencontrés en terre algérienne, c'est à travers eux que va renaître le film de ces années si pleines. Célèbres ou inconnus, courageux ou lâches, actifs ou spectateurs, tous ont été des acteurs volontaires ou non du drame algérien.

Comme les photographies d'un album retracent l'his- toire d'une famille, le souvenir des hommes côtoyés en Algérie va m'aider à porter témoignage d'événe- ments auxquels j'ai été intimement mêlé pendant les cinq années passées sur cette terre captivante.

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LES RAPPELES (1956)

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La petite 4 CV roule gaillardement vers Fontenay-le- Comte où depuis deux semaines se constitue en catas- trophe une de ces unités de rappelés que le gouverne- ment a décidé d'expédier d'urgence en Algérie. Les cadres d'activé sont issus de l'école de cavalerie de Saumur. Les réservistes, pour la plupart originaires de l'ouest, doivent reprendre l'uniforme après quelques mois de réadaptation à la vie civile. Eux aussi ont servi dans l'armée blindée.

Pour faciliter une séparation que l'incertitude de l'avenir rend plus délicate, ma femme nous a quittés à quelques kilomètres de là, nous laissant, mon père et moi, poursuivre seuls jusqu'à ma nouvelle affectation. Dans la voiture c'est le silence. Sans doute mon père doit-il repenser à son départ pour le Maroc, trente ans plus tôt, quand jeune officier il avait eu à com- battre déjà une rébellion. Quant à moi, peu à peu s'es- tompe le doux visage de ma femme un peu crispé par l'émotion des adieux, pour laisser la place aux images bien floues d'un lendemain difficile à imaginer. Mais, ayons la franchise de le reconnaître, n'ayant pas eu à

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servir en Indochine, je ne suis pas mécontent de pen- ser que je vais enfin pouvoir vivre pleinement mon métier d'officier auquel m'ont préparé après Saint-Cyr, quelques années de chef de peloton et d'instruction à Saumur.

Mon père me dépose devant mon hôtel et après une rapide et chaude étreinte, redémarre.

Dans le hall du petit hôtel de province où sont héber- gés les cadres du bataillon, c'est le calme en cette fin d'après-midi.

Pendant que je remplis ma fiche, arrive le capitaine Vergne, premier visage connu. Je suis surpris par son air grave et plus encore par son insolite calot kaki qui, brusquement, me rappelle la mobilisation de 1940 ! Son moral est plutôt bas. En quelques phrases il me brosse un tableau des plus sombres de la situation.

Des hommes qui arrivent en retard, des sous-officiers qui refusent de porter leurs galons et de prendre des responsabilités de commandement, des officiers débor- dés par ces tâches d'administration et d'organisation, des casernements lugubres, des ordres souvent contra- dictoires, une totale incertitude sur notre future des- tination. Il est vrai que Vergne n'est pas d'un naturel optimiste. Il ne tiendra pas le choc et quelques mois plus tard sera rapatrié sanitaire en pleine dépression.

Cependant ce premier contact illustre assez bien le manque de préparation, notamment psychologique, dans lequel s'effectue le départ en masse d'unités cons- tituées à la hâte pour une forme d'intervention qui aurait nécessité imagination, préparation, recyclage, information, en bref un minimum d'adaptation à des événements auxquels rien ne les avait préparés.

Avec le recul du temps, et l'expérience de ces cinq

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années passées en Algérie de 1956 à 1961, je me rends compte combien ces premiers jours de Fontenay-le- Comte laissaient prévoir les erreurs qui allaient être commises avant que l'armée soit en mesure de maî- triser le problème militaire auquel elle se trouvait confrontée.

Ce calot kaki de Vergne qui m'a tellement surpris, symbolise bien dans le fond, l'inadaptation des idées et des moyens de l'époque au problème posé. Le retard pris dans les premières années de la rébellion pèsera très lourd sur l'issue finale de la guerre d'Algérie. Notre unité constitue l'un des bataillons du 117e RI d'infanterie, et les cavaliers que nous sommes auront à s'initier aux particularités et à l'esprit des fantas- sins dont nous dépendons. Pendant deux jours, j'as- siste un peu en spectateur aux derniers préparatifs de départ, ne prenant le commandement de la compagnie de commandement et des services que quelques heures avant notre embarquement. Une rapide prise d'armes pour me remettre le fanion de la CCS et nous partons directement pour la gare où nous attend le long convoi qui doit nous emmener à Marseille.

Dans le train, mes premiers entretiens avec les hommes confirment la mauvaise impression des der- niers jours. Il va falloir faire preuve de beaucoup de doigté et de patience. Les rappelés ont les nerfs à vif et ne comprennent pas ce qui leur arrive. Si la majo- rité traduit son mécontentement par une parfaite iner- tie, une minorité est au bord de la révolte. Gare à la faute qui pourrait déclencher un « clash ». Les officiers de réserve semblent disponibles, en revanche sous- officiers et gradés se refusent à porter leurs galons, ce qui ne facilite pas la transmission des ordres.

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Le « clash », nous allons le connaître à La Rochelle où notre convoi fait halte. Les quais sont envahis par des manifestants brandissant des banderoles hostiles à l'envoi de troupes en Algérie. Les militants invitent les hommes à déserter. Des femmes sont couchées sur la voie, interdisant tout redémarrage du convoi. Au loin, la masse sombre d'une unité de CRS qui se gar- dera bien d'intervenir. Contrairement à ce que nous aurions pu craindre, les hommes ne se laissent pas séduire par le chant des sirènes et restent dans les wagons. Ce n'est que par lassitude qu'au bout de quel- ques heures, ils commenceront en dépit des ordres reçus à descendre sur les quais pour se mêler aux manifestants de plus en plus excités. Un commando, bien rodé, fait irruption dans le wagon où se trouve l'état-major du bataillon. Il s'ensuit une violente alter- cation dégénérant en bagarre. Notre commandant vio- lemment frappé au visage doit être évacué d'urgence sur l'hôpital de La Rochelle. A l'arrière du convoi, un officier doit mettre un fusil-mitrailleur en batterie face à la foule pour éviter le pillage du wagon de muni- tions. Au moment où la situation devient des plus cri- tiques, les employés de la SNCF, de connivence avec les manifestants, font repartir le convoi sans aucun préavis espérant abandonner sur les quais une bonne partie de notre effectif. Un court instant, hésitants, les hommes se précipitent vers leurs wagons, ne laissant en définitive sur place qu'une vingtaine de leurs cama- rades. Ceux-ci nous rejoindront plus tard à Marseille penauds et déconfits. Dès le départ du train les mani- festants se sont dispersés les abandonnant à leur sort.

Ils seront tout heureux de trouver l'appui des gen- darmes pour les héberger puis assurer leur retour.

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Le choc de La Rochelle, l'addition des kilomètres les séparant de leurs bases au fur et à mesure que notre convoi roule vers Marseille, la fatigue et le désespoir, ramènent le calme. De la révolte, les hommes passent à l'abattement le plus total et c'est une troupe sans âme qui s'installera calmement dans les baraquements de Sainte-Marguerite en attendant d'embarquer à destination d'Alger.

Sous la protection de Notre-Dame-de-la-Garde, notre navire quitte le port de Marseille. Les dés sont jetés.

Les hommes oublient un instant leurs problèmes pour s'intéresser aux manœuvres d'appareillage puis à un mode de transport tout nouveau pour la plupart d'entre eux. Quelques heures plus tard, la fatigue et la mer aidant, la métropole ayant disparu, face à une situation entièrement nouvelle, l'inquiétude de l'ave- nir pesant sur les esprits, il devient plus facile d'en- gager le dialogue et de ramener à la raison des garçons dont l'amertume est en définitive explicable.

Ce premier indice d'évolution, le ministre de la Guerre va en faire les frais à notre arrivée à Alger où il vient nous accueillir. Monté à bord, il s'adresse aux hommes dans le style « la soupe est bonne ? vous êtes contents d'être soldats ? ».

Agacés par des propos par trop éloignés de leurs préoccupations, les garçons s'en prennent à l'abon- dante chevelure du ministre et l'invite vertement à aller chez le coiffeur, ce qui abrège rapidement l'allo- cution de bienvenue.

Sur les quais, un comité d'accueil de la Croix-Rouge distribue sourires et victuailles. La beauté du spec- tacle de la ville, le chaud soleil de mai, le joli visage des femmes, le grouillement du port, contribuent à

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chasser les idées noires, et c'est pour la première fois une troupe détendue qui embarque dans la longue colonne de GMC alignés le long des docks.

Les camions nous conduisent dans la Mitidja où, éclatées dans des fermes accueillantes, les unités de notre bataillon vont pouvoir se préparer à leurs futures missions.

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Saint-Cyrien par vocation et par tradition familiale (Promotion 1947/1949), officier de cavalerie, Michel Delacour a servi en Algérie de 1956 à 1961.

Sa participation au putsh d'Alger (1961) l'a conduit à quitter l'armée et à se reconvertir dans l'industrie.

Ayant mis un terme à sa carrière professionnelle en 1987, il se consacre à une association d'aide aux jeunes délinquants (JET), animée par des amiraux et officiers généraux retraités.

Chevalier de la Légion d'Honneur, il est titulaire de la croix de la Valeur Militaire (quatre citations dont une à l'ordre de l'armée).

Dans « Cavalier en Algérie », Michel Delacour fait le récit vivant et concret d'une expérience algérienne vécue à des postes variés

— rappelés, commando, pacification, état-major, putsch des géné- raux — ce qui permet au lecteur d'appréhender bon nombre dés différents aspects de l'activité de l'armée dans le conflit qu'elle a eu à mener et de mieux comprendre pourquoi des officiers, parmi les meilleurs, ont préféré sacrifier le métier qu'ils aimaient à la rigueur de leur conception de l'honneur.

ISBN 2-214-09436-9

LA PENSÉE UNIVERSELLE 115, boulevard Richard-Lenoir 75540 Paris Cedex 11

Tél. : 43.57.74.74 115, boulevard Richard-Lenoir 75540 Paris Cedex 11

Prix : 94 F (T.V.A. 5,5 % incluse)

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