HAL Id: jpa-00244596
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Submitted on 1 Jan 1979
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Recherche d’un couple frigorigène adapté à la réfrigération solaire en zone tropicale
J. Fléchon, F. Machizaud
To cite this version:
J. Fléchon, F. Machizaud. Recherche d’un couple frigorigène adapté à la réfrigération solaire en zone tropicale. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1979, 14 (1), pp.97-105.
�10.1051/rphysap:0197900140109700�. �jpa-00244596�
Recherche d’un couple frigorigène adapté à la réfrigération solaire
en zone
tropicale
J. Fléchon et F. Machizaud
Laboratoire de Physique des Dépôts Métalliques, Université de Nancy I, C.O.140, 54037 Nancy Cedex, France
(Reçu le 29 juin 1978, révisé le 2 octobre 1978, accepté le 2 octobre 1978)
Résumé. 2014 On examine les
possibilités
deréfrigération
solaire par utilisation de capteurs plans associés à unbouilleur contenant un
mélange
binaire NH3, H2O ou NH3, NaSCN. On montre, àpartir
desdiagrammes
1/T, Log P qu’en zone tropicale,l’absorption
sèche (CaCl2, 8NH3)
semble la solution la meilleure.Abstract. 2014 The
possibilities
of solarrefrigeration
by associated with a flatplate
collector a and a boilercontaining
a
binary
solution NH3, H2O or NH3, NaSCN are examined. From the diagrams 1/T, Log P it is shown that intropical
zone, the solidabsorption (CaC12,
8NH3)
seems to be the better solution.Classification
Physics Abstracts
75.60
Une étude
systématique
des insolateursplans [1, 2, 3]
nous a
permis
de définir unetempérature
limited’équi-
libre pour un collecteur soumis à un rayonnement
global
donné dans des conditions réelles définies.Des considérations
cinétiques [4]
ont montré que la durée d’insolationimpose
pour le capteur la défi- nition d’un temps de relaxationcompatible
avecla nécessité d’atteindre au cours de
l’exposition
ausoleil une
température
suffisante dans un délai assezbref afin de le rendre utilisable.
L’examen de ces divers
paramètres conduit,
enconsidérant les facteurs
climatiques
d’un lieudonné,
à une
optimisation
durécepteur
devant servir dansnos
régions
pour lechauffage,
et pour laréfrigération
dans les pays
tropicaux.
1. But. - Le but du
présent
texte est de montrerque les
réfrigérateurs solaires
àabsorption
associés àun capteur plan
nepeuvent
valablement fonctionnerque
dansdes
limitesrigoureusement
définies.Par ailleurs des
appréciations divergentes [5, 6]
étant formulées sur les
performances comparées
desmélanges
binairesammoniac-eau,
ammoniac-sulfo- cyanure de sodium il convient de faire lepoint
àpartir
de données
thermodynamiques
indiscutables.En effet Swartman
[5]
traitant dans des condi- tionscomparables
d’irradiation solaire lesmélanges NH3-H20
etNH3-NaSCN
obtient des coefficients deperformance
solairequi
varient- dans le
premier
cas de0,05
à0,14,
- dans le second cas de
0,11
à0,27,
alors que
Eggers-Lura [6]
trouve pour 120° au bouilleur des coefficients de0,10
avec le binaireNH3-H20
et
0,08
avecNH3-NaSCN.
Nous désirons réaliser un
appareil
fonctionnant sansintervention extérieure et sans mécanisme
mobile
consommateur
d’énergie.
Ils’agit d’utiliser,
sansintermédiaire,
les caloriescaptées
par un insolateurplan
à lavaporisation
d’un corps purqui,
condensésous
pression, s’évaporera lorsque
le milieuqui
l’alibéré sous l’action de la chaleur sera
susceptible
dele réabsorber
lorsque
satempérature
seraplus
basse.Ces conditions
imposent
de retenir lesystème
àabsorption
intermittentequi
seprésente
sous deuxformes :
-
absorption humide,
-
absorption
sèche.Le corps pur fluide
réfrigérant
estgénéralement
l’ammoniac.
L’absorption
humidecorrespond
à unphénomène physique
de dissolutionsimple
de l’ammo-niac par
exemple
dansl’eau,
le nitrate de lithiumLiN03
ou lethiocyanate
de sodium NaSCN.L’absorp-
tion sèche repose sur un
phénomène chimique :
la for-mation et la dissociation d’un ammoniacate solide à
partir d’halogénures
d’alcalins et d’alcalinoterreuxparmi lesquels
lesplus
couramment utilisés sont le chlorure de calciumCaCl2
et le chlorure de stron- tiumSrCl2.
Ces deux processus sont caractérisés par des
propriétés particulières
les rendantplus
ou moinsutilisables en
réfrigération
et climatisation. Leuremploi pratique
intéresse essentiellement les paystropicaux
en voie dedéveloppement
dans lesrégions privées d’énergie électrique
mais oùl’énergie
solaireéchauffera suffisamment l’absorbant pour lui faire libérer le fluide
frigorigène qui, condensé, permettra
durant la nuit deproduire
du froid parévaporation.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0197900140109700
98
Or,
si cephénomène
estsimple, puisqu’il
utiliseles chaleurs latentes de
vaporisation,
de dissolutionet de
dissociation,
il sembled’après Eggers-Luna
et al.
[6]
quemalgré
de très nombreuses études aulaboratoire aucune réalisation
pratique
industriel- lement utilisable àpartir
del’énergie
solaire n’a encoreété mise en chantier. Ceci
signifie qu’au-delà
desprincipes,
certainsparamètres
apparemment mineurs peuvent devenir déterminants. Telle est parexemple,
dans les conditions réelles
d’emploi,
la vitesse de fixation de l’ammoniac durant la nuit. Elle estfonction,
en
particulier,
dans cessystèmes quasi réversibles,
des taux de transfertthermique.
Si elle esttrop lente,
le rendement est dérisoire etl’appareil
nepeut
rendreaucun service.
Cependant,
il estpossible
dejouer
sur cette vitessepar des
dispositifs augmentant l’importance
dessurfaces
gaz-absorbant
et assurantl’homogénéisation
de la solution de
façon
à éviter lesgradients
de concen-tration
qui
tendent à réduirel’absorption.
2.
Principe
de l’étude. -Schématiquement
le réfri-gérateur
solaire àabsorption
intermittentecomprend
un
générateur
ou bouilleurqui
contient le binaire ammoniac-eau - parexemple
- solidaire d’un col- lecteurplan
etcommuniquant
par l’intermédiaire d’un condenseur avec unévaporateur
renfermantl’ammoniac
liquide.
Lapression régnant
dans les deux enceintes est donc la mêmelorsqu’une
fraction dusystème
ne subit pas d’évolutionimportante.
Or toutéchange énergétique quotidien
avec le rayonnement solaire se situe entre lapériode
laplus
chaude dela
journée
et l’ambiance laplus
froide de la nuit.Les
performances théoriques
maximales del’appa-
reil seront déterminées à
partir
de deuxéquilibres
extrêmes :
-
l’un,
vers 15heures, lorsque
sera atteinte la tem-pérature TMb
laplus
élevée du bouilleur chauffé par le collecteurplan :
à cet instant la concentration enammoniac du binaire est la
plus
faibleCm,
la pres- sionPM qu’il
subit est au maximum cellequi règne
dansle condenseur c’est-à-dire la
pression
définissantl’équilibre liquide-vapeur
deNH3
à latempérature T Mc
de la
paroi
ducondenseur,
-
l’autre,
au lever dusoleil, après l’évaporation
del’ammoniac durant la nuit par suite de l’existence d’une
dépression
au-dessus du binaire dès que la tem-pérature
du bouilleurprivé d’énergie rayonnante
se sera abaissée pour atteindre la
température Tmb qui
pourra êtreégale
oulégèrement supérieure
àl’ambiante.
A cet instant la
pression Pm
est la même dans l’éva- porateur et le bouilleur.Pm
définitl’équilibre liquide-
vapeur de
NH3
à latempérature Tme
de laparoi
del’évaporateur
ainsi que celui du binaire de concen-tration la
plus
forteCM
à latempérature Tmb.
Ainsi
PM
est directement lié àTMb, T Mc et Cm de
mêmeque
Pm
est fonction deTmb, Tme
etCM.
Il est
possible
de définirl’espérance théorique
maximale
permise
par l’utilisation d’un absorbantparticulier
dans des conditionsclimatiques
données.Il
suffit,
eneffet,
de tracer pourchaque système
binaireétudié dans le
plan (P, T)
le réseau des courbesexpé-
rimentales obtenu à
partir
des concentrations uti- lisables enréfrigération
solaire.Or dans la
représentation Log P, 1 /T
utilisée par les techniciens du froid[7]
pour lecouple NH3-H20
le
diagramme
type deBosnjakovic
et Wucherer[7]
estparticulièrement simple puisqu’il
est formé d’un faisceau de droites.3. Les
diagrammes (1/T, Log P).
- Nous nousproposons de
travailler,
sur cediagramme
dontl’emploi
est d’unepratique
courante enréfrigération
industrielle pour définir les
possibilités
du binaire(NH3, H20) puis
de construire àpartir
del’expérience
un
diagramme
semblable pour d’autrescouples
afinde comparer les caractères de chacun d’eux. Nous les limiterons au domaine de
température
intéressant pour laréfrigération
etpermis
par l’intensité du rayonnement solaire non concentré soit -10 °C,
+ 140 °C.
3.1 LE COUPLE
NH3-H20 (Fig. 1).
-Supposons
que le bouilleur soit
porté
àTMb
= 120 °C(point E1)
le condenseur étant maintenu à
TMC =
30 °C(point A 1 ).
Nous connaîtrons la concentration minimale à
l’équi-
libre du binaire de la manière suivante : sur l’axe des
températures
partons deA l,
suivons la verticale issue deA elle
coupe enB la
droite définissantl’équilibre liquide-vapeur
deNH3. B1
définit lapression régnant
dans le condenseur et le bouilleur
porté
à 120 °C :point D 1.
Nous connaissons ainsi la concentration enammoniac
Cm
de la solution pauvre soit dansl’exemple
cité : 25
%.
Au lever du
jour
siTmb
= 30° au bouilleur dont la solution s’est enrichie au cours del’évaporation
Fig. 1. - Diagramme 1/T, Log Ppour le mélange H20, NH3.
[Diagram 1/T, Log P for the mixture H 20, NH3.]
nocturne et
Tme
= 0 OC àl’évaporateur,
nous pour-rons connaître de même la concentration
CM
dumélange.
En partant deE2
et en suivant letrajet B2, D2 qui
est à la verticale deA2 :
iciCM
= 60%.
Nousen déduisons immédiatement
CM - Cm
= AC%
= 35% qui représente
le taux d’ammoniac utilisable pour laréfrigération.
Enfait,
nous verrons queCm
etCM éorrespondent
à des masses différentes de solution etqu’un
calculcomplémentaire s’impose.
3.2 LE COUPLE
NH3-NaSCN. -
G. C.Blytas
etF. Daniels
[8]
examinent les écarts à la loi de Raoult de différents sels en solution dans l’ammoniacliquide.
Ils
précisent
quejusqu’en
1962 aucune mesure n’a été faite sur lecouple NH3-NaSCN.
Au cours de nom-breuses
expériences
ils définissentquelques
caractèresphysicochimiques
de la solution :solubilité, densité, pression
de vapeur, conductivitéthermique,
chaleurde dissolution et
capacité calorifique.
L’ensemble de leurs résultats permet de tracer le réseau(1/T, Log P)
pour les concentrations
applicables
à laréfrigération
solaire
(Fig. 2),
S. L.Sargent
et W. A. Beckman[16]
étudient les
performances théoriques
d’uncycle
intermittent utilisant ce
couple.
Fig. 2. - Diagramme 1 /T, Log P pour le mélange NaSCN, NH3.
[Diagram 1 /T, Log P for the mixture NaSCN, NH3.]
En examinant le réseau de la
figure
2 nousprocédons
au même traitement
qu’en
3.1 àpartir
de conditionsimposées
par le climat etl’énergie
solaire incidente.Nous pourrons alors comparer les
possibilités
desdeux
couples
en leur fixant les mêmes servitudes.4. La
réfrigération
en zonetropicale.
- 4.1 CLI-MATOLOGIE. - Nous référant aux
statistiques
relevéesen 20 ans par la station
météorologique
de Bamako(Mali)
nous notons que la saison chaude a lieu entre mars etjuin
avec un maximum moyen ambiant de 40 °C et un minimum moyen ambiant de 26 °C.Durant cette
période
l’insolation n’est pastoujours importante
les aérosols et la brume de sable étant abondants.Nous pouvons, à
partir d’expériences
faites surplace,
retenir pour :4.2 RÉSULTATS POSSIBLES A PARTIR DE BINAIRES LIQUIDES. - Les conditions
d’exploitation
des dia-grammes 1 et 2 étant définies nous suivons le processus
indiqué
pour connaître les concentrations extrêmesqu’elles permettent d’envisager
àl’équilibre.
Pourrester
lisible,
lafigure
3 ne retientqu’une température
au condenseur durant le
jour Tmc
soit 50 °C -partie
inférieure : solutions pauvres - et une
température
àl’évaporateur
durant la nuit soitTme -
10 °C -partie supérieure :
solutions riches.Fig. 3. - Concentration des mélanges binaires dans les conditions
d’emploi
1 H20, NH3 2 NaSCN, NH3.
[Concentration of the binary mixtures in the employed conditions
1 H20, NH3 2 NaSCN, NH3.]
On constate que si le bouilleur ne peut
dépasser
90 °C en saison chaude aucun des deux
couples frigo- rigènes
ne convient pour obtenir unecapacité
deréfrigération
utilisable. Nousappelons capacité
deréfrigération Q
=MC(03B8amb - 03B8me) le
nombre defrigories
nécessaire à l’abaissement detempérature (O..b -0.,,)
d’une masse M denourriture,
de cha- leurmassique C, placée
dans lecompartiment
froidde
l’appareil
afin de la conserver. C’est leproblème
100
inverse de celui rencontré dans les zones
tempérées
enhiver
[9]
oùl’énergie
rayonnante est trop faible pour que latempérature
d’un collecteurplan
soit suffisante pour permettre lechauffage domestique.
Il
faut,
d’une part, un rayonnement solaire assez intense pourdépasser largement
100 °C[3]
et unetempérature
diurne non excessive pour obtenir uneliquéfaction
d’ammoniacimportante ;
d’autrepart,
une
température
nocturne assez basse pour permettreune
absorption rapide
dans une solution suffisamment concentrée. Par ailleurstoujours
sur lafigure
3(partie
basse :jour),
lacomparaison
des pentes relatives auxmélanges (1) NH3, H20
et(2) NH3,
NaSCN montre immédiatement que,
malgré
l’inconvé-nient de l’entraînement de l’eau par l’ammoniac au cours de sa
vaporisation
etl’avantage
apparent de la faible tension de vapeur deNaSCN,
lemélange
1reste
préférable
aumélange
2 auxtempératures
élevéespuisque,
dans les mêmesconditions,
pour une même élévation detempérature
ducouple dans
lebouilleur,
la solutionNH3-H20
est laplus
pauvre. Inversementsur la même
figure (partie
haute :nuit),
dans la mêmeambiance,
la solutionNH3-H20
est laplus
richejusqu’à
une certainetempérature.
Cette conclusion est conforme à celle de A.
Eggers-
Lura et al.
[6] lorsqu’il
définit les coefficients de per- formance des 2systèmes.
Le travailexpérimental
de Swartman et al.
[5]
conduit à des résultats différents.Si nous en recherchons les causes, nous observons que les
diagrammes
de Swartmancorrespondent
à desexpériences
où l’ambiante nocturne est en moyenne de 10 °C et où latempérature
diurne de la solutionvarie entre 30 °C et 90 °C. Il
s’agit
alors de conditions absolument différentes de celles que nous nous sommesimposées.,
D’autrepart,
lafigure
3(jour)
montrel’existence d’une intersection à 90 °C
(condenseur
à
50 °C),
des droites donnant la concentration des solutions cequi signifie qu’en
dessous de cette tem-pérature,
les effets sont inversés : la solution chaude deNH3-NaSCN
est alors laplus
pauvre donc per- mettra d’obtenir laplus grande
masse d’ammoniaclorsque
l’ambiante 25 °C.4.3 ETUDE QUANTITATIVE SUR UN EXEMPLE. - La
figure
6 obtenue àpartir
de laprécédente,
visualiseles mêmes remarques et leur donne une
signification quantitative.
Nous observons enparticulier
commentau-dessus de 90 °C dans une ambiance
tropicale (0
ambiante nuit30 °C,
0 condenseurjour 50 °C) l’absorption
sècheapparaît
comme laplus
rentable.Fixons les
températures :
et supposons que nous
disposions
initialement de 2kg
500 d’eau et 2kg
500 de NaSCN.La
figure
3 et un calcul immédiat nous permettent de définir dans les 2 cas :mo : masse totale initiale du
mélange riche,
m 1 : masse initiale d’ammoniac dans le
mélange,
m2 : masse d’ammoniac
liquéfié
dans les conditionsimposées.
En effet dans le cas
(NH3, H20)
soit x la masse enkg
d’ammoniac initialement dissoute dans l’eau :
soit y
la masse enkg
d’ammoniac dans la solution pauvre :la masse d’ammoniac
vaporisé
est donc environ0,6 kg.
Un calcul
analogue
conduit à0,36 kg
si l’on utilisele binaire
NaSCN, NH3.
Ainsi,
enimposant
aux 2 binaires des conditionsidentiques
onpeut prévoir
àpriori
que l’un est mieuxadapté
que l’autre à laréfrigération. Ajoutons,
pour êtrecomplet,
que la tension de vapeur de l’eau nécessitel’emploi
d’unréfrigérant
ascendantqui
n’estplus
nécessaire avec le
sulfocyanure
desodium,
sel dont la tension de vapeur estnégligeable,
mais les seulesdonnées
thermodynamiques
sont favorables àl’emploi
de l’eau dans le cas d’une ambiance
tropicale.
Si nous désirons
traduire,
dansl’exemple cité,
les conclusions enfrigories
nous notons que l’enthal-pie
deNH3
gaz à 40 °C[7]
est parkilogramme : HgaZ
=408,37 kcal,
celle deNH3 liquide
liquide
=145,52
ce
qui
entraîne une chaleur devaporisation
deL(40
°o =262,85 kcal/kg.
A - 10 °C nous trouvonsrespectivement Hgaz
=398,67 ; Hliquide
=89,03
soitL(-10°C)
=309,64 kcal/kg
mais il faut refroidir leliquide NH3
de 40 °C à - 10 °C et comme les fuitesthermiques augmentent
avec l’écart à l’ambiante cen’est
guère plus
de 200kilofrigories
nettesqui
serontdisponibles
soit dansl’exemple
étudié 120 kcal dansle cas de l’eau et 72 kcal avec le
sulfocyanure
desodium.
Ceci,
sans tenircompte
de l’ensemble de lacapacité calorifique
del’évaporateur
vide. Au moinsen ambiance
chaude,
NaSCN semble doncinadapté
à un tel usage
malgré
des caractèresapparemment
favorables[5]
tels que sa faible volatilité et son absenced’agressivité
vis-à-vis des métaux.5. Processus
chimique
enphase
solide : les ammo-niacates. - 5.1 GÉNÉRALITÉS. - C’est surtout en
Allemagne
entre les 2 guerresqu’ont
été examinéesles
propriétés
absorbantes des sels alcalino-terreux.En
particulier
Plank[10], Linge [11],
Altenkirsch[12],
Mehl
[13]
ont contribué à la réalisation d’armoiresménagères
àcycle
intermittentd’absorption
par voie sèche.Par ailleurs E.
Bonauguri [17] expérimentait
en labo-ratoire à Milan de 1963 à 1965 le
couple NH3-CaCl2
et
annonçait
desperformances
flatteuses de 23 à 70%.
Sur le même
binaire,
en Russie D. Muradov et 0. Sha- diev[18]
travaillant à Tashkent en ambiance torride(jour 42 °C,
nuit19 °C)
maintenaientl’évaporateur
à 8 °C le
jour, puis
réalisaient[19]
unappareil
àglace
libérant 400
kcal/m2 jjour ;
Shadiev et Umarov[20]
examinaient les
problèmes
de conductivité etl’impor-
tance des fuites
thermiques.
Dans l’octoammoniacate la conductivitéthermique
variait de0,65 kcal/hm
°Cpour un écart de 17 °C à
2,45 kcal/hm
°C pourune différence de
température
de 37 OC.L’utilisation
pratique
durant des annéesd’appareils domestiques
reposant sur ceprincipe
est rassurante, laquestion
essentielle est donc de définir comment la distribution du rayonnement solaire et les per- formancesqu’il impose
sontcompatibles
avec uneexploitation
réelle du froid solaire.D’après Eggers-Lura [6]
les 2 sels les mieuxadaptés
à cet
objet
sont le chlorure de calciumCaCl2
et lechlorure de strontium
SrCl2
dont lesperformances d’absorption
deNH3
sontéquivalentes.
Si l’on tient compte du fait que
CaCl2
est un sous-produit
actuellement inutilisable de l’industrieSolvay
et de la
parenté chimique
de Ca et Sr onpeut
se limiter dans unepremière approche
au seulCaCl2.
5.2 DISSOCIATION ET RÉGÉNÉRATION DE L’OCTO-
AMMONIACATE. - L’octoammoniacate
CaCl2,
8NH3
se forme à l’ambiante. Par
chauffage
on obtient unedissociation
progressive
suivant le schéma[14]
(condenseur
à400)
ce
qui
libère 6NH3
par moleCaCl2
initialelorsque
les conditions
imposées
sont celles définiesplus
haut.La
séparation
des 2NH3
restants n’estpossible qu’au-delà
de 180 °C[14].
Il ne peut êtrequestion
del’envisager
pour laréfrigération employant
le rayon- nement solaire non concentré.En fait la
température
caractérisant ces réactions est’largement dépendante
de lapression
subie par les divers ammoniacates. Parexemple [14]
l’octoammo- niacate devient le tétraammoniacate àle tétraammoniacate forme le diammoniacate à
D’autre part la vitesse de dissociation
dépend éga-
lement de la
température
et de laquantité
d’ammo-niacate
présent
dans lemélange
solide. Dans desconditions
données, plus
laquantité
d’ammoniacatediminue, plus
la transformation est lente.Or,
noussommes
limités,
à larégénération,
par les 17 heuresséparant
la fin duchauffage
par le soleil au début de réchauffement dujour
suivant.En se limitant à un strict bilan
réactionnel,
au total102 g d’ammoniac sont utilisables par 111 g de chlo-
rure de calcium. Si nous nous référons à la compa- raison vue en
absorption humide,
à2,5 kg
deCaCl2 correspondent 2,3 kg
d’ammoniacrécupérable,
doncen tenant compte de la dissociation
précédente
cesont 460 kcal brutes
qui
caractérisent lepouvoir réfrigérant
dusel,
soit 4 foisplus qu’avec
le binaireeau-NH3.
Notons que ces résultats n’ont de sens
qu’à l’équi- libre,
aussi bien pour leliquide
absorbant que pour le solide. Enfait,
comme nous l’avonsdéjà signalé,
le
paramètre
essentiel demeure la vitessed’absorption
de l’ammoniac au cours de la nuit.
Aussi,
dans laréalité,
les réactions ne sontjamais complètes,
soit en raison de latempérature
diurne aucollecteur,
soit faute de temps pour larégénération
de l’ammoniacate. Il n’est pas inutile sur ce
point
deconsulter des ouvrages
pratiques. Degoin [15]
consi-dère que la saturation à froid est à peu
près
terminéeavec 600 g de
NH3
par kilo deCaCl2 qui
retient à chaudenviron 200 g de
NH3,
donc 400 g seulement deréfrigérant
sontdisponibles
par kilo de selanhydre,
ce
qui représente
1kg
d’ammoniac dansl’exemple étudié,
trèssupérieur
à ce que laisseespérer
le meilleur des binairesliquides
àl’équilibre.
Le même auteur évalue à 1 200
frigories
lacapacité frigorifique
par 24 heures d’une armoiredomestique,
ce
qui, d’après
lesdonnées, requiert l’emploi
d’unminimum de 15
kg
deCaCl2
car il convient de tenir compte des fuitesthermiques
et de lacapacité
calo-rifique particulière
del’appareil. D’après
nos propres études[2]
c’est environ 4 m2 d’insolateursplans qui
seraient nécessaires pour chauffer le sel dans des temps
compatibles
avec la durée d’ensoleillement efficace.Ces
propositions,
issues del’expérience
courante,montrent comment dans les conditions d’utilisation réelles la vitesse de dissociation
correspond
à lalibération des
2/3
de laquantité
d’ammoniac théo-riquement disponible
durant lapériode
dechauffage
et l’entrée en combinaison des
2/3
de cette massependant
la nuit soit uneperformance possible
de 43%.
Il est bien évident que les
températures
maximaleset minimales réelles du
générateur
peuvent modifierce taux moyen d’utilisation.
5.3 ETUDE PHYSICO-CHIMIQUE AU LABORATOIRE. - Il serait tentant de comparer ces données
physico- chimiques
fondamentales à celles que nouspourrions
obtenir
expérimentalement
dans uneperspective
défi-nie par les
diagrammes (Log P, 1/T).
Nous avons donc102
construit au laboratoire un ensemble
permettant
d’étudier ces réseaux pour lescouples frigorigènes
lesplus
variés et d’abord lecouple NH3-CaCl2.
5. 3.1
L’appareil : figure
4. - Pour des raisons deprécision
et de validité des mesures, il convenait de travailler sur des masses suffisantes. Ord’après Plank-Kuprianoff [10]
legonflement
considérable de l’ammoniacateexige
un volume libre de 4861/mole
desel
anhydre
soit4,4 dm3/kg
cequi,
compte tenu desa densité
(2,15), exige 9,5 dm3
pardm3
doncprès
de 10 fois son volume. Nous avons donc retenu 2
kg
de sel
anhydre disposé
de manière à augmenter au maximum l’interfacesolide-gaz
dans une enceinted’acier à
l’épreuve
de 30bars,
entourée de rubans chauffants permettant de travailler entempérature
contrôlée à ±
0,5 °C près,
del’ambiante
à 150 °C.Des manomètres assurent la mesure des
pressions.
Le bouilleur est réuni par l’intermédiaire d’un conden-
seur à un
évaporateur
de 5dm3
environ muni d’un tubede verre à
l’épreuve
de lapression
etqui
permet des lectures de volume deliquide
à 10cm3 près.
Fig. 4. - Appareil pour l’étude des équilibres NH3-CaCl2.
[Apparatus for the study of the equilibriums NH3-CaCl2.]
Après
de délicats essais d’étanchéité à l’azotesous 30 bars et une mise sous vide
prolongée
del’appareil
renfermantCaCl2 anhydre,
nous intro-duisons
2,7 kg
d’ammoniacliquide
dansl’évaporateur.
Un
jeu
de vannespermet
de réaliser dans le bouilleur tous les taux d’ammoniacatepermis
par la stoechio- métrie.5.3.2 Première série
d’expériences.
- Soit une concentration C ducouple
solide gaz isolé dans le bouilleur. A l’aide du thermomètrerégulateur
Jumonoyé
dans la masse, on porte l’ensemble à une tem-pérature
T et on note à intervallesréguliers
lapression
afin de la définir ainsi que sa vitesse de mise en
équili-
bre. Même si une
partie
de l’ammoniacate se dissocie durant cetteopération,
lacomposition
de laphase pâteuse
varie peu. Eneffet,
le volume libre dans legénérateur
n’excède pas 51, qui,
même sous 15kg
depression
necorrespondent
pas une massesupérieure à 50 g [7].
La
précision
sur la concentration lue audépart
peut donc être au maximum de 5%
en milieu pauvre en ammoniac à 1%
en milieu riche.Nous pouvons ainsi tracer dans le
diagramme (Log
P,1/T)
le réseau des droitescorrespondant
àdes concentrations variant de 25 à 55
%
d’ammoniac.5.3.3 Résultats dans les conditions
d’équilibre.
-Ils sont
portés
sur lafigure
5. Ilspermettent d’apprécier
sur
l’exemple
retenu en 5.3 la validité des conclusions issues du raisonnement purementchimique
de 5.2 surla dissociation et la
régénération
de l’octoammo- niacate.Fig. 5. - Diagramme 1 / T, Log P pour le couple NH3-CaCI2.
[Diagram 1/T, Log P for the couple NH3-CaCl2.]
En effet pour
TMC
= 40 °C(point A,),
nous trou-vons, à la verticale de
Ai ,
lapression
définie parBI
sur la droite
NH3 pur
soit 16bars,
l’horizontale issue deB
coupe enD
1 la droiteCm
= 30%
à la verticale deE, (Tmb
=110 °C).
SiTme
= - 10 °C(point E2)
la verticale issue de
E2 coupe
la droiteNH3
pur enB2
soit
2,9
bars. DeB2
l’horizontale coupe la droiteCM
=55,7 %
en 1point D2
dont l’abscisse estA;
1(44,GC)
orD2 (Tmb =
30OC)
a pour abscisseA2 ce qui signifie
queCM
=55,7 %
est le maximumpossible
dela
quantité
d’ammoniacprésente
dans l’ammoniacate.Or nous pouvons comparer les résultats en rai- sonnant sur
2,500 kg
deCaCl2.
Soit :
disponibles
pour laréfrigération .
La stoechiométrie nous avait conduit à
2,300 kg.
L’écart observé tient au fait
qu’à
110 °C nous n’avonspas atteint le diammoniacate. Il faudra chauffer au-delà de cette
température
si nous voulons libérer le maximum deliquide frigorigène.
6.
Comparaison
des 3couples frigorigènes.
-6.1
DIAGRAMME D’ÉQUILIBRE (P, T).
- Apartir
del’expérience,
nous vérifions tout l’intérêt queprésente,
en zone
tropicale, l’emploi
d’un absorbant sec. Nousgénéralisons
ces résultats sur lafigure 3,
en’notant,
pour les 3
couples étudiés, lorsque
le condenseur est à 50 OC lejour
etl’évaporateur
à - 10 OC lanuit,
la concentration en ammoniac en fonction de la tem-pérature
du bouilleur chaud lejour,
froid la nuit. Lafigure
6 montre clairement lespossibilités
et les limitesdes 3 binaires à condition de travailler en ambiance
tropicale
avec un collecteurplan
permettant dedépasser largement
100 °C aux heures lesplus
chaudes.Sous cette
réserve, 0394C%
deliquide frigorigène
uti-lisable avec
NH3-CaCl2
est environ 2 fois la valeur obtenue avecNH3-H20
et 4 fois celle définie parNH3-NaSCN.
amaame pur DOullleur jour
Fig. 6. - Fraction d’ammoniac utilisable dans les conditions extrêmes.
[Fraction of ammonia available in the extreme conditions.]
6.2 OPTIMISATION DES DIAGRAMMES EN VUE DE LA
RÉFRIGÉRATION SOLAIRE. - Nous pouvons nouS
demander,
au vu de cesrésultats, quels
caractèresdoivent
présenter
lesdiagrammes
descouples
lesmieux
adaptés
à laréfrigération
solaire. En comparant lesfigures
1-2 et 5 nous constatons que, dans le domaine des concentrations utilisables limité par 25%
et 55
%,
le réseau du binaire leplus
rentable est leplus
étroit. Ce
qui signifie
que l’écart detempérature
leplus
faible permet la
plus grande
variation de concen-tration. C’est bien le cas de
NH3-CaCl2.
D’autre part,
plus
la pente des droites(Log
P,1/T)
est
grande, plus
lapression
augmentelorsque
la tem-pérature s’élève,
cequi
assure une bonne distillation del’ammoniac, plus
lapression
diminuelorsque
la
température s’abaisse,
cequi
permet uneévapora-
tion
rapide
de l’ammoniac ainsiqu’une pression
limite
plus basse,
donc uneplus
faibletempérature
limite à
l’évaporateur.
Lafigure
7 montre comment,aux concentrations moyennes, les pentes
respectives
des trois droites
répondent
à cetteexigence.
Cettepropriété
demeure aux concentrations extrêmes. Nous recherchons les bassespressions
en fin denuit,
leshautes
pressions
en fin dejournée,
avec un écartmaximum des concentrations.
Fig. 7. - Pentes comparées des droites 1/T, Log P des 3 couples frigorigènes aux moyennes concentrations.
[Comparated slopes of the straight lines (1/T, Log P) of the 3 frigo- rigene couples at the medium concentrations.]
7. Considérations
cinétiques
dans le cas ducouple NH3-CaCl2. -
Nous avonsindiqué l’importance
dela
cinétique
des transformations. Nous sommes eneffet limités à un maximum de 6 heures pour la dis-
tillation,
de 18 heures pour larégénération.
Ce sontdonc les débuts de courbe
représentant
les vitessesqui présentent
de l’intérêt.Deux types d’évolution isotherme caractérisant le comportement du binaire :
- la vitesse de condensation de
NH3,
- la vitesse
d’approche
del’équilibre
ducouple
isolé.
7.1 CONDENSATION. - Les variables sont
P, T,
Cet v =
dmldt
masse d’ammoniac condensé par unité de temps. Lafigure
8précise
àpartir
de diverses concentrationsinitiales,
sous unepression fixe,
àune
température donnée,
le volume d’ammoniac libéré par heure et le volume horaire moyen durantun
chauffage
de 5 h(durée journalière exploitable
durayonnement
solaire).
104
Fig. 8. - Vitesse horaire de libération de NH3 dans des conditions données.
C : concentration NH3
vNH3 : NH3 en litres au départ dans l’évaporateur Pm : pression moyenne en bars
t : temps en heures
m : moyenne.
[Speed per hour of liberation of NH3 in know conditions.]
Numérotons les
expériences
de 1 à 8. Nous en tironsles observations
qualitatives
suivantes :1) plus
l’ammoniacate est pauvre,plus
la vitessemoyenne vm de condensation
comptée
sur 5 hdiminue,
à T et P
fixes,
cettepropriété persiste
même si l’onélève la
température
T(expériences
3 et6) ;
2)
à concentration C etpression
Pfixes,
la vitesse vm croîtlorsqu’on
élève latempérature (expériences
4 et8).
Si l’on compare 3 à
7,
Vm décroît mais lapression P3 P7.
De même de 2 à 6 Vm décroît maisC6 C2
et
P6
>P2 ;
3)
à T et C fixes la vitesse vm croîtlorsqu’on
abaissela
pression (expériences
3 et 7 où vm3 > Vm7malgré l’augmentation
detempérature).
Nous pouvons traduire cela
quantitativement
en partant def, :
fraction d’ammoniac restant à libérerau début de
l’expérience
et def2 :
fraction d’ammo-niac libérée en 5 heures.
Tableau 1.
Précisons,
parexemple
surl’expérience 1,
commentnous
obtenons f,
etf2.
Nous travaillons sur 2kg
de
CaCl2
et2,47 kg
deNH3 qui, après
formation de la combinaisonCaCl2,
8NH3,
peuvent libérer1,85 kg
deNH3 soit, 1,86/0,61
=3,1
1 deNH3 (densité
deNH3 liquide
=0,61
dans les conditionsd’emploi).
Si au
départ
C :53,35 %, l’évaporateur
contient0,5
1 onpourrait
doncévaporer 2,6
1 deNH3
soitf,
=2,6/3,1
= 0,84(cf. :
tableauI).
Au bout de 5
heures,
on a recueillil’équivalent
de0,164
1 x 5 =0,820
1 deNH3
soitf2
=0,82/2,6
=0,31 (cf. :
tableauI).
Nous vérifions immédiatement surce tableau la validité des observations
précédentes.
Notons que
f,
+f2 ~
1puisqu’on
se réfère àdes
quantités
deNH3
différentes :l’une,
en débutd’expérience,
se référant à la totalité deNH3 récupé- rable,
l’autre à laquantité
deNH3
réellement dis-ponible.
Cette distinction a été rendue nécessaire dans le but de travailler sur des concentrations variées :riche,
moyenne, pauvre, et en vue de se conformeraux futures conditions
d’emploi,
lesexigences
cli-matiques quotidiennes
nous interdisant une référence fixe pour lesystème
en début dejournée.
7.2 VITESSE D’APPROCHE DE
L’ÉQUILIBRE.
- Lesystème biphasé NH3-CaCl2
étantisolé,
pour établir lediagramme (1/T, Log P)
nous notons, à diversestempératures
maintenues constantes, pour une même concentration enammoniac,
l’évolution de lapression
en fonction du
temps.
Les
premiers
résultats sontconsignés
dans letableau II où nous portons pour
chaque température
et
chaque composition
lapression d’équilibre
Pen bars et la vitesse moyenne
relative, prise
sur lesTableau II.