J.B.
COULON,P. FAVERDIN*F. LA URENT Geneviève COTTO*
INRA Laboratoire de la Lactation Theix 63122
Ceyrat
t*INRA Station de Recherches sur la
Vache laitière,
Saint-Gilles 35590
L’Hermitage
*
* ENSA IA -INRA
2, avenue de la
Forêt-de-Haye
54500 Uandc2uvre
*
*
* ITEB
149 rue de
Bercy
75595 Paris Cedex 12 2Influence de la nature
de l’aliment concentré
sur les performances
des vaches laitières
Le problème du choix de la nature du concentré pour les vaches laitières
se
pose de manière
accruedepuis quelques années. Les raisons de
cechoix
peuvent être d’ordre économique
outechnique : prix, facilité d’emploi,
valeur alimentaire... Les performances des animaux permettent-elles
d’orienter
cechoix ?
En raison de leur
composition chimique,
lesaliments concentrés à base de céréales
(riches
en
amidon)
ont une valeurénergétique supé-
rieure à celle des aliments riches en
parois.
Ces différences decomposition chimique
mettenten œuvre des processus de
digestion différents, qui
ont faitl’objet
de nombreux travauxanalyti-
ques. Une
synthèse
de ces résultats serapré-
sentée dans un
prochain
numéro de la revue(Michalet-Doreau
1989, àparaître).
Simultané-ment, un certain nombre
d’étude,
à caractèreplus zootechnique,
ont étéentreprises
chez les vaches laitières pour comparer l’effet de la nature du concentré(à
base de céréales oud’aliments riches en
parois)
sur leursperfor-
mances et leur état sanitaire. Les résultats de
ces différents essais sont très
variables,
en rai-son de la
multiplicité
des facteursqui
sont sus-ceptibles d’interagir
avec la nature de l’aliment concentré(nature
dufourrage,
mode et niveaud’apport
des alimentsconcentrés, perfor-
mances de
l’animal, etc.). ).
L’objet
de cette étude est donc de faire la syn- thèse de l’ensemble de ces travaux, afin d’endégager
les résultats lesplus caractéristiques
etd’en
analyser
les causes de variations.Méthodes
45
comparaisons
de concentrés riches enamidon
(A)
ou enparois
facilementdégrada-
bles
(P),
issues d’essaisfrançais (n
=27)
ouétrangers (n
=18)
ont été utilisées dans cette étude. 31 de celles-ci ont été réalisées en milieu de lactation sur despériodes
de 3 à 14semaines et ont concerné des lots de 5 à 30
vaches,
recevant des rations à based’ensilage
de maïs
(n
=14), d’ensilage
d’herbe(n
=7),
defoin
(n = 6)
ou d’herbepâturée (n = 4).
Les 14autres
comparaisons
ont été réalisées en débutde lactation
(2
à 3premiers
mois de la lacta-tion),
avec des rations à based’ensilage
de maïsdans la
majorité
des cas(9
sur13).
Dans tousces essais, réalisés avec des
apports iso-azotés,
le concentré detype
A était constitué essentiel- lement de céréales(maïs,
blé ouorge)
etparfois
de manioc ; celui de type P était constitué dans la
plupart
des cas depulpes
de betteraves. Dans lamajorité
des cas, les concentrés étaientpré-
sentés sous forme
broyée
ou condensée. Lesprincipales caractéristiques
des essais sontpré-
cisées au tableau 1.
Pour
chaque comparaison,
l’écart deperfor-
mance
(lait
4%,
tauxbutyreux
etprotéique)
entre les lots P et A a été
calculé,
et les rela-tions entre ces écarts et les
principales
caracté-ristiques
de la ration(%
deconcentré,
teneurmoyenne en amidon + sucres
(A
+S)
et en cel-lulose brute
(CB)
del’essai,
rapport de ces 2teneurs)
ont été étudiées.Résumé
.(!uarante-cinq comparaisons
de concentré riches en amidon(A)
ou enparois
faci- lementdégradables (P)
ont été utilisées pouranalyser
l’influence de la nature du concentré sur lesperformances
des vaches laitières. Les concentrés P sontlégère-
ment moins encombrants que les concentrés A. Ils conduisent en moyenne à des
productions
laitières et à des tauxbutyreux
unpeu supérieurs (de respectivement
+ 0,5
kg/j
et + 0,6 g%o),
mais à des tauxprotéiques
un peu inférieurs(-0,4
g%o).
Ces
écarts,
très variables d’un essai àl’autre,
ne deviennentcependant importants
que
lorsque
lesquantités
de concentré offertesatteignent
oudépassent
50 % de laration totale
(
+ 1,3kg/j
de lait 4%,
+ 3,3 g %o de tauxbutyreux
et -0,8 g %0 detaux
protéique
entre les concentrés P etA).
Dans les conditionsfrançaises
habi-tuelles d’utilisation du
concentré,
la santé des vaches laitières n’est pas affectée par letype
de concentré utilisé. Dans cesconditions,
le choix dutype
de concentrédépendra
doncplus
de contrainteséconomiques
etpratiques
qued’avantages
zoo-techniques.
Par
ailleurs,
dans les essais où lesfourrages
avaient été distribués à volonté et où les
quanti-
tés d’aliments
ingérées
avaient été mesurées individuellement(n
=18),
les variations de cesquantités
en fonction de la nature de l’aliment concentré ont étéanalysées. Lorsque
2 niveauxd’apport
de concentré étaient testés(n = 6),
lestaux de substitution observés selon les types de concentré ont été
comparés.
Dans les 19 essais réalisés avec des apports
iso-énergétiques
d’aliments concentrés et où les variations depoids
vif des vaches au coursde la
période expérimentale
étaientenregis- trées,
la valeur laitière dechaque
ration a étécalculée,
en faisant lerapport
del’énergie
fixéedans le lait à celle fixée dans le lait et sous
forme de réserves
corporelles (Chilliard
et a]1987).
Enfin,
dans les 18 essais mentionnant les variations depoids
vif des vaches et où la valeurénergétique
desfourrages
et des concen-trés a pu être estimée de manière
précise,
lescalculs suivants ont été effectués :
- apports
énergétiques corrigés
des effets duniveau d’alimentation et de la
proportion
deconcentré sur l’utilisation
digestive
de la ration(Vermorel
etal 1987) ;
- besoins
énergétiques
totaux ;- écarts entre ces apports et ces besoins.
Résultats
1) Ingestion
Lorsque
les 2 types d’aliments concentrés sontapportés
de manièreiso-énergétique,
lesconsommations de
fourrages (ensilage
de maïs,ensilage
d’herbe oufoin)
sont peu modifiéespar la nature de l’aliment concentré
(tableau 2).
Une consommation
légèrement
inférieure(de
0,2 à 0,4
kg MS/j)
estcependant
observée avecle concentré de type P, en raison
probablement
d’une distribution
supérieure
de cet aliment(de
0,6 à 1
kg MS/j)
pour obtenir un apport iso-énergétique
à celui du concentré A.Lorsque
ces 2
types
de concentré sontapportés
enmêmes
quantités,
la consommation defourrage
avec le concentré P est en moyenne
supérieure
de 0,2 à 0,3kg MS/j
à celle observée avec le concentré A. Les encombrements des concen-trés de
type
A et P sont donc très voisins,légè-
rement inférieurs
cependant
pour le concentré P.La
comparaison
desphénomènes
de substi-tution selon les
types
de concentré estplus
dif-ficile à
réaliser,
enparticulier lorsque
la varia-tion
d’apport
d’aliment concentré est inférieureà 2,5
kg
MS, cequi
conduitgénéralement
à de faibles différencesd’ingestion
defourrages.
Lorsque
les variationsd’apport
de concentré sontplus importantes (tableau 3),
les taux desubstitution observés sont peu différents d’un type de concentré à l’autre.
Quelle
que soit lanature du
fourrage ingéré,
il semblecependant
que les concentrés de type P conduisent à des
phénomènes
de substitutionlégèrement plus
faibles
(de -
0,06 en moyenne pour les 6 essaisconsidérés),
en liaison avec leurplus
faibleconcentration
énergétique.
En
conclusion,
l’utilisation de concentrés detype
P ou A ne conduit pas à des variationsimportantes
de la consommation de la ration de baselorsque
laproportion
d’aliments concen-trés n’excède pas 40 %. Dans ces
conditions,
il semblecependant possible
que les concentrés de type P aient un encombrementlégèrement plus faible, permettant
ainsi, au mieux, de com-penser la différence de concentration
énergéti-
que entre les types d’aliments.
2) Production et composition du lait
a / en milieu de lactation
La
production
laitière estlégèrement supé-
rieure
(+
0,4kg
de lait 4%)
chez les vachesrecevant le concentré P
(tableau 1),
mais avecdes variations de - 1,6 à + 1,8 selon les essais.
En
fait,
cet écart est d’autantplus important
que le pourcentage de concentré dans la ration
est
plus
élevé(R
= 0,49 , P <0,01),
c’est-à-dire que l’accroissement durapport
Amidon+ Sucres/Cellulose Brute entre les 2 lots est
plus important (R
= 0,38 , P <0,05).
Enpratique
cet écart reste faible pour des
proportions
deconcentré inférieures à 50 % de la ration ; dans
18 des 26
comparaisons
réalisées dans cesconditions,
il est ainsi inférieur à 0,6kg/j (figure 1).
Avec les rations riches en concentré(>50 %),
cette différence devient par contre rela- tivement élevée(1,3 kg
de lait 4 % en moyenne,pour 5
comparaisons).
Pour les 13
comparaisons
à base de foin oud’ensilage
d’herbe(50
% de concentré enmoyenne dans la ration dans les 2
cas),
l’écartde
production
entre les 2 types de concentré nediffère pas sensiblement selon que ces compa- raisons ont été faites de manière
iso-énergéti-
que
(n 5)
ou à mêmeapport
de matière sèche(n
=8).
L’écart de taux
butyreux
entre les vaches des lots P et A est en moyenne faible(+
0,6 g %o en faveur du concentréP),
mais extrêmement variable d’un essai à l’autre(de
+ 10 à - 5,8g
%o).
En fait cet écart n’estimportant
etsysté- matiquement positif qu’avec
les rations à base de foin(+
3 g %o en moyenne, tableau1), qui correspondent
par ailleurs en moyenne auxapports
de concentré lesplus
élevésL’écart de taux
protéique
du lait entre les 2 types de concentré(+
0,4 g %o en faveur du lot A, tableau1)
est, par contre,beaucoup
moinsvariable d’un essai à l’autre
comparativement
au taux
butyreux.
Dans 20comparaisons
sur 29, le tauxprotéique
est ainsisupérieur
avec leconcentré A
comparativement
au concentré P,mais l’écart n’excède 0,5 g %o que dans 8 cas.
Cet écart est d’abord lié à la diminution de la teneur en cellulose brute de la ration d’un lot à l’autre
(R = -
0,53, P <0,01) :
la diminution d’unpoint
% de cette teneurs’accompagne
enmoyenne d’une
augmentation
de 0,17 g %o du tauxprotéique (figure 2).
Parailleurs,
cet écartest un peu
plus important
avec les rations à based’ensilage
d’herbe(0,5 g %o) qu’avec
lesautres, et est
indépendant
dupourcentage
deconcentré dans la ration.
Lorsque
le concentré constitue moins de 50%
dela ration,
sa nature n’a pas d’effet
important
tsur la
production
et la
composition
du lait,
endébut
et en milieu de lactation.
En
pratique,
compte tenu de la forte liaison entre le type de ration de base et le pourcentage de concentré, iln’y
a pas d’effet du type de concentré sur lesperformances
des animauxrecevant des rations à base
d’ensilage
de maïs,comportant rarement
plus
de 30 % de concen- tré, bien que la teneur totale de la ration enamidon + sucres soit
importante (respective-
ment 19 et 27 % dans les lots P et
A).
Parcontre, avec des rations à base de foin ou d’en-
silage d’herbe,
aveclesquelles
le pourcentage de concentré peutdépasser
50%,
les écarts deproduction
laitière et de tauxbutyreux peuvent
être sensibles.
b / en
début
de lactationSur 11 des 14
comparaisons
réalisées en début delactation,
les écarts deperformances
observés entre les 2
types
de concentré sont enmoyenne
faibles, comparables
à ceux observésen milieu de
lactation,
mais très variables d’un essai à l’autre(tableau 4) :
les différences deproduction laitière,
de tauxbutyreux
et de tauxprotéique
entre les lots P et A sont ainsi respec- tivement de - 0,2kg
lait 4%, -
0,3 g %o et+ 0,1 g %o.Les apports de concentré ainsi que les différences de
caractéristiques chimiques
des rations étaient
pourtant
sensiblementplus importants qu’en
milieu de lactation. Par contre, dans 2comparaisons (Steg
et al1985),
réalisées
cependant
dans des conditionsparti-
culières(fourrage
limité et aliment concentréoffert à
volonté),
ces écarts(P - A)
sont beau-coup
plus importants: respectivement
+ 4,5kg,
+ 0,8 et - 0,7 g %°pour laproduction
de lait4
%,
le tauxbutyreux
et le tauxprotéique.
Ceciest
probablement
à relier auxquantités
deconcentré
ingérées, plus importantes
de 3kg
de MS avec le concentré P par rapport au concentré A. A
l’inverse,
dans unecomparai-
son réalisée avec de
l’ensilage
de maïs(Chenais
et Kerouanton, résultats non
publiés), l’apport
moyen de 6
kg/j
de concentrés A ou P au coursdes 10
premières
semaines delactation,
a conduit à uneproduction
de lait 4 % inférieurede 2
kg/j
dans le lot P(tableau 4).
Parallèle-ment, les
quantités ingérées
defourrage
de celot n’ont pas été
supérieures
à celles du lot A,au contraire. Ces résultats sont
peut-être
liés à la forme deprésentation (aplatie)
du concentré A. Un essai réalisé l’annéeprécédente
dans desconditions voisines avait en effet mis en évi- dence un effet favorable de
l’aplatissage,
com-parativement
aubroyage,
sur laproduction
lai-tière
(+
2,5kg
lait 4 % parjour).
Pour vérifier
l’importance
du niveaud’apport
de concentré sur ces
écarts,
les vaches lesplus
fortes
productrices (production
hebdomadaire maximumsupérieure
à 35kg/j)
ont étéextraites des essais en contrôle individuel des
performances (Duchateau-Lagrange
et Cotto1989, Laurent 1989, Chenais et Kerouanton,
non
publié, Rivière,
nonpublié).
Le concentré était offert à l’aide de distributeurs automati- ques, à raison de 6 à 8kg/j
en moyenne sur les2
premiers
mois delactation,
etjusqu’à
10kg/j
certaines semaines. La
comparaison
des évolu-tions des
performances
des 58 vaches ainsisélectionnées montre
qu’il n’y
a aucune diffé-rence de
production
ou decomposition
du laitau cours de cette
période,
selonqu’elles
rece-vaient l’un ou l’autre des concentrés
(figure 3).
3 / Valeur énergétique de la ration
Dans les 18
comparaisons
où les apportsénergétiques
réels des rations(corrigés
deseffets
d’interactions)
et les besoins totaux des animaux ont pu être calculésprécisément,
ladifférence entre ces
apports
et ces besoins estpratiquement toujours (14
fois sur18) plus
fai-ble dans le lot P
comparativement
au lot A. Enmoyenne, l’écart a été de 0,5 UFL
(-
0,12 pour le lot A contre - 0,61 UFL pour le lotP).
Ce résul-tat est en accord avec les corrections récem- ment
proposées
pour tenir compte desphéno-
mènes d’interactions sur la valeur
énergétique
des rations(Vermorel
et al1987),
et calculées àpartir
d’essais où l’aliment concentré était dansla
majorité
des cas à base de céréales. Ce résul-tat montre d’autre part que les
phénomènes
d’interaction
pourraient être,
à même pourcen- tage de concentré dans la ration, sensiblement moinsimportants (de
l’ordre de 0,5UFL)
avecdes concentrés à base de
parois qu’avec
desconcentrés à base d’amidon.
4 / Partage de l’énergie
Dans les 19 essais
utilisables,
iln’y
a pas d’écart sensible de valeur laitière entre les 2types de rations, en raison de l’absence de dif- férence entre les variations de
poids
vif des ani-maux recevant l’un ou l’autre des concentrés
(respectivement
+ 129 et + 144g/j
pour les concentrés P etA).
Dans des conditions classi- ques d’utilisation du concentré(en
moyenne 30 % de la ration dans ces 19essais),
la naturede ce concentré n’a donc pas d’effet
important
sur le
partage
de l’utilisation del’énergie (res- pectivement
0,953 et 0,939 pour les concentrés A etP).
5 / Santé des animaux
Sur les 368 vaches ayant fait
l’objet
de com-paraisons
dans le cadre des essais ITEB-RNED(Duchateau-Lagrange
et Cotto1989),
ITCF(Rivière,
résultats nonpubliés)
et ITEB-EDE 29(Chenais
et Kerouanton, résultats nonpubliés),
les troubles sanitaires survenus ne sont pas
plus fréquents
avec un type de concentréqu’avec
l’autre(tableau 5).
Enparticulier,
lestroubles
d’origine digestive
oumétabolique
nesont pas
plus
nombreux dans le lot A que dans le lot P.Discussion
De l’ensemble des résultats
compilés
danscette
étude,
il ressort que :1)
Dans les conditions habituelles d’utilisa- tion des aliments concentrés en France(pro- portion
inférieure à 50 % de laration),
la naturede cet aliment a en
général
peu d’effet sur laproduction
et lacomposition
du lait ainsi quesur la santé des animaux,
quels
que soient leur stade de lactation et leur niveau deproduction.
C’est en
particulier
le cas avec des rations debase
composées d’ensilage
de maïs,pourtant
riches enamidon,
mais souvent associées à unefaible part de foin ou
d’ensilage
d’herbe. Enfait,
la teneur en amidon+ sucres d’une rationne semble pas être un bon indicateur des écarts de
performances
liés autype
de concentré.Par
contre,
quand
laproportion
de concentré
dépasse
50
%
de laration, l’utilisation de
concentrés àbase
de céréalespeut
tentraîner
une
diminution
sensible de laproduction
laitière
et du tauxbutyreux et,
à
l’in verse,
une
augmentation
du
tauxprotéique.
Ainsi, dans notre
échantillon,
pour des propor- tions d’amidon + sucres voisines dans les lots A des 4 types de ration considérés(26
à 29%),
ces différences ont été sensibles et se sont avé- rées liées d’abord au
pourcentage
de concentré dans la ration. Ces résultats peuvents’expli-
quer :
- par la nature de
l’amidon,
moinsrapidement
fermentescible
lorsqu’il provient
de maïs quelorsqu’il
est issud’orge
ou de blé(Michalet-
Doreau
1988) ;
- par le mode
d’apport
del’amidon,
enpartie
contenu dans le
fourrage
dansl’ensilage
demaïs et sous forme
fermentée,
et par le nombre élevé d’essais réalisés surl’ensilage
de maïs, oùle concentré était offert à l’aide de distributeurs
automatiques.
Ces 2facteurs,
enrépartissant
mieux
l’apport
d’élémentsrapidement
fermen-tescibles au cours de la
journée, permettent
d’éviter debrusques
variations des conditions de fermentations dans de rumen, et enparticu-
lier dupH (Kaufmann
et ai 1979,Giger
1981,Sutton
1981).
Il est d’autrepart
bien montréqu’une augmentation
du nombre de distribu- tions, ou mieux,qu’un
meilleur étalement dans le temps(ration complète),
de l’aliment concentrépermet, lorsque
saproportion dépasse
50 % de la ration, d’améliorer le tauxbutyreux (en
liaison avec les modifications del’équilibre
des acides gras volatils durumen)
mais rarement de manière sensible la
produc-
tion laitière des animaux
(Johnson
1979, Sau-vant 1981, Sutton 1981, Gill et Castle 1983, Gib-
son
1984).
Mais aucune étude ,à notre connais-sance, ne permet de dire que ces améliorations
sont
plus importantes
avec des concentrés riches en amidonqu’avec
ceux à base deparois.
Celaparaît cependant
vraisemblable. Eneffet,
d’après
les essaiscompilés
par Gibson(1984), l’augmentation
de tauxbutyreux
avec lenombre de distributions des aliments est d’au-
tant
plus importante
que le tauxbutyreux
dulot témoin
(1
ou 2repas)
estplus
faible.2) Lorsque
desquantités importantes
deconcentré sont
utilisées,
enparticulier
avec desrations de valeur alimentaire moyenne, distri- buées à des animaux forts
producteurs,
la pro- duction laitière et le tauxbutyreux peuvent
être sensiblement diminués avec des concentrés à base d’amidon. Ces moins bonnesperfor-
mances peuvent être attribuées aux modifica- tions de la
digestion
dans le rumen et surtout àl’apparition
de troubles del’ingestion
et de ladigestion,
observéslorsque
lepourcentage
d’amidon dans la ration devientimportant (De
Visser et De Groot 1981, Coulon et al 1985,
Phipps
et al 1987, Sutton eta7 1987).
Les consé-quences de ces
troubles,
s’ils sont mal maîtri- sés, peuvent être trèsimportantes
et compro- mettre gravement la lactation ou la carrière de l’animal.Dans ces
conditions,
un certain nombre deprécautions
doivent êtreprises (Andrieu
et al1976) :
- étalement des
apports
de concentré au coursde la
journée (augmentation
du nombre de dis-tributions, mélange
total oupartiel
au four-rage) ;
- limitation du traitement
technologique
descéréales
(broyage grossier, aplatissage ...)
afinEn
définitive,
cette étude montre donc que, dans les conditions habituelles d’utilisation de l’aliment concentré pour les vaches laitières enFrance, le choix du
type
de concentrédépendra plus
de contrainteséconomiques
etpratiques (cf
Kerouanton 1988, Veron et Rivière1988)
qued’avantages zootechniques.
Cet article reprend les résultats présentés lors de la journée « L’utilisa- tion des céréales par les vaches laitières », organisée par l’1TEB le 7 juin 1987.
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M. PRUD’HON,
G.MOLENAT,
P. LAPEYRONIE, G. REBOUL. Is UOM(Mediterranean
OvineUnit)
agood
reference for the evaluation of theproduction
of mediterraneangrazing
areas ?PHILOETIOS, a group of mediterranean research workers, defined a standard unit, the UOM or Mediterranean Ovine Unit, to estimate and com- pare roughage
production
from pasture andbushy
areas.The UOM is defined as the
disposable
energy ingestedby
a 45 kg ewe fed at maintenance on pasture. All other energeticexpenditure
is con-verted into UOM.
In this work the UOM was used to compare the potential production of irrigated Crau meadows and « garrigue » rangelands grazed by sheep
only, during
4 years. Mean values,respectively
37 and 2.3UOM/ha/year,
showclearly
what could be obtained on such pastures.Moreover, this
study
shows the extreme variability of seasonal and annual results from garriguerangeland,
and their heterogeneity. Productionvalues vary in the ratio of 2.5 to 1 among years for the same plot of land as well as among different
plots
for the same year.For irrigated meadows, there is less variation.
Calculation of UOM is
simple
but requires the verification of several parameters : grazing schedule,regular
weighing of ewes and lambs, breed- ing andbody
score.The use of corrective factors leads to consistent results for Crau irrigated meadows. On the contrary, for grazing in worse conditions on bushy
areas such as « garrigue », it seems that the usual
specific
needs forliving
outdoors(i.e.
30 % of the maintenanceneeds)
are underestimated. A further correction appears to be necessary for grazing in range conditions.PRUD’HON M., MOLENAT G., LAPEYRONIE P., REBOUL G., 1989. L’unité ovine méditerranéenne est-elle une bonne reference pour évaluer la
production
des pâturages méditerranéens ? Bilan de quatre ans d’utilisation en garrigue et en Crau. INRA Prod. Anim., 2 (1), 39-46J.B. COULON,
P. FAVERDIN, F. LAURENT, Geneviève COTTO. Influence of thetype
of concentrate ondairy production.
Fourty five experiments were conducted to study the influence of the type of concentrate
(starchy (S)
or containinghighly digestible
fiber(F))
ondairy
cowproduction.
Rumen fill wasslightly
lower with F than with S concentrate. On average, milkproduction
and milk fat content werehigher
with F than with S concentrate wereas milk protein levels were lower(+
0.5 kg/d, + 0.6 g/kg and - 0.4 g/kg,respectively).
These effectswere very variable between experiments and were more pronounced with diets containing at least 50 % concentrate
(+
1.3 kg/d of fat-corrected milk, + 3.3 g/kg in milk fat content and - 0.8 g/kg in milk protein content when comparing F and S typeconcentrates).
In usual concentrate usage in France, the health status of dairy cows is unaffectedby
the type of concentrate. Thus, the type of concentrate to be used should be chosen on the basis of economical andpractical
considerations rather than observed differences in animal production.COULON J.B., FAVERDIN P., LAURENT F, COTTO Geneviève, 1989. Influence de la nature de l’aliment concentré sur les
performances
desvaches laitières. INRA Prod. Anim., 2
(1),
47- 53J.L.
TROCCON, M. PETIT. Heifergrowth
andsubsequent production.
Dairy and
suckling
heifer rearing, from birth to firstcalving
at 2 or 3 years, needsoptimal feeding
andgrowth
conditions according to their genotypes andproduction potential.
To obtain normal
fertility,
the age atpuberty
of the heifers should coincide with the expected breeding date. However a toohigh
or too low pre-pubertal live-weight
causes decreased mammarydevelopment
and milkproduction
in first orsubsequent
lactations.High
live-weight
at first calving andpostpubertal
live-weight
gain increasedfertility
and milkproduction
of firstcalving
cows. Their body stores increased and their requirement forgrowth
during lactation decreased.Body
size or fat content of the cow did not affect thealready
low feedintake in
early
first lactation, nor ease ofcalving,
nor the cow’s life expectancy.TROCCON J.L., PETIT M., 1989. Croissance des génisses de renouvellement et
performances
ultérieures. INRA Prod. Anim., 2 (1), 55-64Armelle PRUNIER. Influence of boar contact on
gilt
age atpuberty.
In this review of the literature we have investigated the influence of boar contact on the puberty attainment in the
gilt.
Nature of the sensorycues involved, endocrine reaction of the female and influence of
endogenous
and environmental factors on theefficiency
of the boar to advancepuberty
weresuccessively analysed.
The boar stimulus is very
complex
and seems to involveolfactory, auditory,
visual and tactile cues. The gilt reacts to the introduction of the boar with an increase in cortisol secretion which could be necessary but not sufficient, in itself, to stimulate sexualdevelopment.
Decrease in the age atpuberty,
due to boar influence, has been observed with various genotypes of females. The effect ishighest
with a mature male and when thereare full physical contacts. Exposure of short duration
(10
to 30minutes/day)
give similar results as permanent contacts. Exposure of females to the maleduring
the growingphase
does not seem detrimental to the efficiency of subsequent boar introduction.PRUNIER Armelle, 1989. Influence de la presentation au verrat sur l’âge à la