SESSION 2004
CONCOURS NATIONAL DEUG
Epreuve commune concours Physique et concours Chimie´
MATH´ EMATIQUES
PARTIE IDur´ee : 2 heures
Les calculatrices sont autoris´ees.
NB : Le candidat attachera la plus grande importance `a la clart´e, `a la pr´ecision et `a la concision de la r´edaction.
Si un candidat est amen´e `a rep´erer ce qui peut lui sembler ˆetre une erreur d’´enonc´e, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a
´et´e amen´e `a prendre.
Les deux exercices sont ind´ependants.
Exercice I – Etude de s´ eries dont le terme g´ en´ eral est le reste d’une s´ erie convergente.
Soitn0 un entier naturel fix´e. Soit P
n>n0
anune s´erie convergente. On d´efinit pournentier naturel sup´erieur ou ´egal `an0 ,rn son reste de rang n:rn=
+P∞ k=n+1
ak. Le but de l’exercice est d’´etudier la convergence de la s´erie P
n>n0
rndans trois exemples diff´erents.
Exemple 1
1. On pose pour n>0, an= 1 2n. Calculerrn puis montrer que P
n>0
rn converge et calculer sa somme.
Exemple 2
2. On pose pour n>1, an= 1 n2.
Nous allons chercher un ´equivalent de (rn).
Soit k un entier sup´erieur ou ´egal `a 1.
a. Montrer que∀t∈[k, k+ 1], 1
(k+ 1)2 6 1 t2 6 1
k2.
b. En d´eduire que pour tout entier naturel non nuln et pour tout entierN sup´erieur `a 2 et `an+ 1, on a : PN
k=n+1
1
(k+ 1)2 6Z N+1
n+1
dt t2 6
XN k=n+1
1 k2. 1
http://alexandre.boisseau.free.fr/Prive/WWW/MathsPCet/ds2.pdf
DS 2 – Durée 4h – Samedi 9 octobre 2021 PC
*Les calculatrices sont interdites.
Le sujet est composé de trois (petits) problèmes indépendants. N’oubliez pas de faire une marge sur vos copies, au minimum 5 cm.
Problème I
c. En d´eduire que pour tout entier naturel non nuln, on a : 1
n+ 16rn6 1
n+ 1+ 1 (n+ 1)2.
d. Donner alors un ´equivalent de (rn) lorsquen est au voisinage de +∞. Que peut-on en conclure sur la nature de la s´erie P
n>1
rn? Exemple 3
On pose pour n>1,an= (−1)n n . 3. Justifier la convergence de P
n>1
an. 4. Expression int´egrale dern.
Soit n un entier naturel non nul. On d´efinit la suite (In) parIn= (−1)n Z 1
0
xn 1 +x dx.
a. Montrer que lim
n→+∞In= 0.
b. Montrer queIn= ln 2 + Pn
k=1
(−1)k
k . On pourra calculernP−1
k=0
(−x)k. c. En d´eduire la valeur de +P∞
n=1
(−1)n
n , puis exprimer rn en fonction de In. 5. Conclusion
a. En utilisant une int´egration par parties, montrer que l’on a : In= (−1)n
a(n+ 1)+O 1
nα
o`u a∈Ret α >1 sont `a d´eterminer.
b. En d´eduire la nature de la s´erie P
n>1
rn.
Exercice II – Racines carr´ ees de matrices
On rappelle queM3(R) d´esigne l’ensemble des matrices carr´ees de taille 3 `a coefficients r´eels.
Soit A∈M3(R), on dit qu’une matrice R∈M3(R) est une racine carr´ee de A si R2 =A.
Le but de l’exercice est de chercher les racines carr´ees de la matriceA dans les deux exemples suivants qui sontind´ependants.
Exemple 1 Cas o`u A=
11 −5 5
−5 3 −3
5 −3 3
.
6. R´eduction deA
D´eterminer le polynˆome caract´eristique deApuis justifier l’existence d’une matriceP ∈ M3(R) inversible telle que A=P DP−1 o`u D=
0 0 0
0 1 0
0 0 16
.
7. Montrer que Rest une racine carr´ee de A, si et seulement si la matrice S =P−1RP est une racine carr´ee de D.
8. Racines carr´ees de D
Soit S une racine carr´ee de D.
a. Montrer queDS =SD.
b. Montrer que la matriceS est diagonale.
2 6.Programmation PYTHON.
a. Écrire une fonctionS(n)qui réalise le calcul de la somme partielleSn=
n
X
k=1
(−1)k−1 k . b. Établir que :∀n∈N∗, |ln(2)−Sn| É 1
n+1.
c. Écrire une fonctionln2(epsilon)qui détermine une valeur approchée de ln(2) àεprès en utilisant la fonction précédente.
Problème II
Soit(un)une suite de réels non nuls, on lui associe la suite(pn)définie par :
∀n∈N∗, pn=
n
Y
p=1
up=u1u2· · ·un
On dit que le produit(pn)converge si, et seulement si, la suite(pn)admet une limite finienon nulle.
Sinon on dit que le produit(pn)diverge.
Partie 1
1. En considérant le quotient
pn+1 pn
montrer que, pour que le produit (pn) converge, il est nécessaire que la suite (un) converge vers 1.
2. Soitpn=
n
Y
p=1
µ 1+1
p
¶
. Montrer que :∀nÊ1,pn=n+1. Quelle est la nature du produit (pn) ?
3. Soient un réeladifférent dekπ(k∈Z) etpn=
n
Y
p=1
cos a 2p. (a) Pour tout entier naturelnnon nul, calculerpnsin a
2n.
(b) En déduire que le produit (pn) converge et donner la limite de la suite (pn).
Partie 2
4. Soit (pn) un produit associé à une suite (un) qui converge vers 1.
(a) Montrer qu’il existe un entiern0tel que :∀nÊn0,un>0.
(b) Montrer l’équivalence :
le produit (pn) converge ≺===Â la série X
nÊn0
ln(un) converge
Lorsqu’il y a convergence, donner la limite de la suite (pn) en fonction depn0et de la somme de la série.
5. Soitpn=
n
Y
p=1
pp
p.
(a) Déterminer la nature de la série X
pÊ1
lnp p . (b) En déduire la nature du produit (pn).
Partie 3 Soit pn=
n
Y
p=1
(1+vp)où(vn)est une suite de réels strictement positifs qui converge vers0.
6. Montrer que :∀x∈R+∗, ln(1+x)<x.
7. Montrer l’équivalence : le produit (pn) converge≺=Âla sérieP
nÊ1vnconverge.
Partie 4 Soit pn=
n
Y
p=1
(1+a2p)où a∈R+∗.
8. Que dire de la nature du produit (pn) lorsqueaÊ1 ? 9. On supposea∈]0, 1[.
(a) Montrer que le produit (pn) converge.
(b) Pour tout entier naturelnnon nul, calculer (1−a2)pnet en déduire la limite de la suite (pn).
Problème III
Dans tout le texte,Nest l’ensemble des entiers naturels,Rl’ensemble des réels, n désigne un entier naturel supérieur ou égal à1etRn[X]est l’ensemble des polynômes à coefficients réels de degré au plus n.
Pour P∈Rn[X], on notedeg(P)le degré de P et, lorsque P est non nul,cd(P)désigne le coefficient dominant de P , c’est-à-dire le coefficient du monôme Xdeg(P).
Pour un ensemble E et f :E→E , on définit l’application fk :E→E par récurrence sur k∈Nde la façon suivante : f0=idEet fk+1=f◦fk.
On considère l’applicationτdéfinie surRn[X]par la relation :
∀P∈Rn[X],τ(P(X))=P(X+1)
On admet dans la suite queτest un endomorphisme deRn[X], on ne demande pas de démontrer ce point.
1. Pour un polynôme non nulP∈Rn[X], démontrer que deg(τ(P))=deg(P) et cd(τ(P))=cd(P).
2. SoitP∈Rn[X]. Pourk∈N, donner l’expression deτk(P) en fonction deP.
3. Pourj∈ 0,n, exprimerτ(Xj) comme une combinaison linéaire de certains des polynômesXi aveci∈ 0,n.
4. Donner la matriceMdeτdans la base (1,X, . . . ,Xn) deRn[X].
5. L’applicationτest-elle bijective ? Si oui, préciserτ−1. L’expression deτjtrouvée à la question 3 pourk∈Nest-elle valable pourk∈Z?
L’opérateur de différence est l’applicationδdéfinie surRn[X]par la relation :
∀P∈Rn[X],δ(P(X))=P(X+1)−P(X)
6. Démontrer queδest un endomorphisme deRn[X].
7. Pour un polynôme non constantP∈Rn[X], exprimer deg(δ(P)) et cd(δ(P)) à l’aide de deg(P) et cd(P).
8. En déduire le noyau Ker(δ) et l’image Im(δ) de l’endomorphismeδ. On considère la famille de polynômes définie par H0=1et Hk= 1
k!
k−1Y
j=0
(X−j)pour k∈ 1,n.
9. Montrer que la famille (Hk)k∈0,nest une base deRn[X].
10. Calculerδ(H0) et, pourk∈ 1,n, exprimerδ(Hk) à l’aide deHk−1. 11. Donner la matriceT deτdans la base (Hk)k∈0,n.
Correction DS 2 – CCP L2 2004 et Mines sup MPSI 1996 adaptés
Problème II
Partie 1
1. Il faut établir quesile produit (pn) converge,alorsla suite (un) converge vers 1. On suppose que le produit (pn) converge, on note`sa limite. La suite (un) est à valeurs non nulle, il en est donc de même de la suite (pn) et on a pourn∈N∗:
un+1=
n+1
Y
p=1
up n
Y
p=1
up
=pn+1
pn −−−−−→
n→+∞
`
`=1
(ceci est légitime puisque par hypothèse`est une limite finie non nulle). On a démontré que si le produit (pn), alors la suite (un) converge vers 1.
Ïpn+1/pn=un+1 1
ÏRédaction 1 Le quotient des limites doit apparaitre 2. En réduisant au même dénominateur et en simplifiant :
∀n∈N∗,pn=
n
Y
p=1
p+1
p =n+1
1 =n+1 Commen+1−−−−−→n
→+∞ +∞, on apn−−−−−→n
→+∞ +∞. ainsi, la suite (pn) ne converge pas vers une limite finie non nulle. Par conséquent le produit (pn) diverge.
ÏMontrer quepn=n+1 1 ÏProduit diverge 1
3. (a) Supposons qu’il existep∈N∗tel que cos a
2p =0. Il existe alorsk∈Ztel que : a
2p =π 2+kπ
On aura alorsa=(2p−1+2pk)πce qui est en contradiction avec l’énoncé. Ainsi, tous les termes du produit sont bien non nuls. Calculons les premiers termes :
p1sina
2=cosa 2sina
2 =1 2sina p2sina
4=cosa 2cosa
4sina 4 =1
2cosa 2sina
2 =1 4sina On considère alors pourn∈N∗l’hypothèse de récurrence :
H(n) :pnsin a 2n = 1
2nsina
D’après ce qui précède,H(1) est vraie. Soitn∈N∗et supposons queH(n) est vraie. Alors : pn+1sin a
2n+1=
n
Y
p=1
cos a
2p×cos a
2n+1sin a 2n+1=1
2pnsin a 2n = 1
2n+1sina
On en déduit queH(n+1) est vraie. Par récurrence, on a démontré que :
∀n∈N∗,pnsin a 2n = 1
2nsina ÏSuite non nulle 1
ÏRelationpnsin(a/2n)=sin(a)/2n 1 ÏJustification rigoureuse 2
(b) Sachant que sin(a/2n)6=0, on obtient avec l’équivalent usuel de sin en 0 : pn= 1
sin2an
×sina 2n n ∼
→+∞
2n a ×sina
2n =sina a
Commean’est pas un multiple deπ, sin(a)/a6=0. Ainsi, la suite (pn) tend vers une limite finie non nulle donc le produit (pn) converge. Sa limite est sin(a)/a.
Ïsin(a/2n)6=0 1
ÏÉquivalent usuel, limite 2 ÏLa limite est non nulle 1 Partie 2
4. (a) La suite (un) converge vers 1. Par définition de la limite :
∀ε>0,∃n0∈N∗,∀nÊn0, 1−εÉunÉ1+ε Appliquons ceci avecε=1/2, il vient :
∃n0∈N∗,∀nÊn0, 1
2ÉunÉ3 2 et en particulier, pournÊn0, on auraun>0.
ÏDéfinition de la limite, conclusion 2
(b) On considère, pournÊn0, une somme partielle de la sérieSn=
n
X
p=n0
ln(up). On a alors :
Sn=ln à n
Y
p=n0
up
!
=ln µ pn
pn0−1
¶
et pn=pn0−1eSn
Supposons que la sériePln(up) converge, par définition suite (Sn) converge vers une limiteS et ainsi :
pn=pn0−1eSn−−−−−→n
→+∞ pn0−1eS6=0
de sorte que le produit (pn) converge. Réciproquement, si le produit (pn) converge alors la suite (pn) possède une limite finie`non nulle et :
Sn=ln µ pn
pn0−1
¶
−−−−−→
n→+∞ ln µ `
pn0−1
¶
et la suite (Sn) converge donc la sérieP
nÊn0ln(un) converge. L’équivalence est démontrée. On obtient également, en cas de convergence :
n→+∞lim pn=pn0−1exp Ã+∞
X
p=n0
ln(up)
!
ÏSupposerPln(up)converge, produit, limite non nulle 3 ÏSupposer(pn)converge, somme partielle, conclusion 3 ÏLimite du produit 1
5. (a) La sérieX1
p est une série de Riemann divergente. De plus, pourpÊ3 : lnp
p Ê 1 p
donc par comparaison de séries à termes positifs, la sériePlnp/pdiverge.
ÏComparaison, référence, comparaison SATP, conclusion 4 (b) Posonsun=pn
npourn∈N∗. Le produit (pn) est alors associé à la suite (un) et de plus : un=n1/n=exp
µ1 nlnn
¶
−−−−−→
n→+∞ 1 par croissances comparées
D’après la question précédente, le produit (pn) converge si, et seulement si, la sérieP ln(un) converge. Or pourn∈N∗:
ln(un)=ln¡ n1/n¢
= 1 nln(n) On vient d’établir que la sérieXln(n)
n diverge, donc le produit (pn) diverge.
ÏJustifierun−−−−−→n
→+∞ 1,Pln(un)diverge, question précédente 3 Partie 3
6. On définit la fonction :
f : R+ → R
x 7→ x−ln(1+x) Cette fonction est dérivable surR+et :
∀xÊ0, f0(x)=1− 1
1+x= x 1+x
On en déduit quef0(x)Ê0 pourx∈R+etf0ne s’annule qu’en 0. Ainsi,f est strictement croissante surR+et commef(0)=0 on en déduit que pour toutx>0,f(x)>0. Ceci signifie que pour toutx>0, ln(1+x)<x.
ÏFonction, étude rigoureuse, inégalité stricte 3
7. Posonsun=1+vnpourn∈N∗de sorte que la produit (pn) est associé à la suite (un). Comme la suite (vn) converge vers 0, la suite (un) converge vers 1 donc d’après la question 4, le produit (pn) converge si, et seulement si, la sérieP
ln(un) converge. Commevn−−−−−→n
→+∞ 0, on a avec l’équivalent ln(1+x) ∼
x→0x:
ln(un)=ln(1+vn)n ∼
→+∞vn
De plus,vn>0 pourn∈N∗. Ainsi, par comparaison de séries à termes positifs à partir d’un certain rang (d’après l’équivalent) les sériesPln(un) etPvnsont de même nature. Par conséquent : le produit (pn) converge si, et seulement si, la sérieP
vnconverge.
Ïun−−−−−→n
→+∞ 1, question 4, équivalentln(1+vn), comparaison séries à termes positifs, conclu- sion 5
Partie 4
8. Posons pourn∈N∗,vn=a2n etun=1+vn de sorte que le produit (pn) est associé à la suite (un). SiaÊ1, alorsvnÊ1 pour toutn∈N∗et ainsiunÊ2. La suite (un) ne converge pas vers 1 donc d’après la question 1, le produit (pn) diverge.
Ïunne converge pas vers1, conclusion 2
9. (a) Commea∈]0, 1[, la suite (vn) est strictement positive et converge vers 0. D’après la question 7, le produit (pn) converge si, et seulement si, la sériePvnconverge. On peut utiliser la régle de d’Alembert :
vn+1
vn =a2n+1
a2n =a2n+1−2n=a2n−−−−−→n
→+∞ 0
car 0<a<1. La limite obtenue est strictement inférieure à 1 donc la sériePvnconverge et ainsi le produit (pn) converge.
Ïvn−−−−−→
n→+∞ 0,vn>0, question 7 3
ÏRègle de d’Alembert, limite, conclusion 3 ÏProduit converge 1
(b) Calculons les premières valeurs depn:
p1=1+a2, p2=(1+a2)(1+a4), p3=(1+a2)(1+a4)(1+a8) Alors avec les identités remarquables :
(1−a2)p1=(1−a2)(1+a2)=1−a4
(1−a2)p2=(1−a2)(1+a2)(1+a4)=(1−a4)(1+a4)=1−a8
(1−a2)p3=(1−a2)(1+a2)(1+a4)(1+a8)=(1−a8)(1+a8)=1−a16
On considère pourn∈N∗l’hypothèse de récurrenceH(n) : (1−a2)pn=1−a2n+1. D’après les calculs précédents,H(1) est vraie. Soitn∈N∗et supposonsH(n) vraie, alors :
(1−a2)pn+1=(1−a2)pn(1+a2n+1)=(1−a2n+1)(1+a2n+1)=1−a2n+2 doncH(n+1) est vraie. Par récurrence :
∀n∈N∗, (1−a2)pn=1−a2n+1 et ainsi (1−a2)pn−−−−−→
n→+∞ 1 puisque 0<a<1 donc : pn−−−−−→
n→+∞
1 1−a2
ÏRécurrence (hypothèse, initialisation, hérédité, conclusion) 5 ÏLimite 1
Problème III
1. On considèreP∈Rn[X] non nul, on noted=degPet on notePsous la forme : P=
d
X
k=0
akXk
aveca0, . . . ,ad∈Retad6=0 puisque degP=d. On a alors : τ(P)=
d
X
k=0
ak(X+1)k=ad(X+1)d+
d−1X
k=0
ak(X+1)k
=ad
d
X
k=0
dk
Xk+
d−1
X
k=0
ak(X+1)k (binôme de Newton)
=adXd+ad d−1X
k=0
dk
Xk+d−1X
k=0
ak(X+1)k
=adXd+Q(X) avec Q(X)=ad d−1
X
k=0
dk
Xk+dX−1
k=0
ak(X+1)k
On a alors degQÉd−1 donc le terme de plus haut degré apparaissant dansτ(P) estadXd avec ad6=0. On en déduit que degτ(P)=d=degPet cd(τ(P))=ad=cd(P).Remarque :on peut alléger les notation en écrivant plutôt le polynômePsous la formeP=adXd+R(X) avecad6=0 et degR<d.
ÏUne écriture dePavec degré et coeff. dominant, calcul, binôme, terme de degréden évidence, conclusion 5
2. SoitP∈Rn[X]. On peut commencer par calculer : τ(P)=P(X+1)
τ2(P)=τ(P(X+1))=P(X+2)
On conjecture queτk(P)=P(X+k) pourk∈N. On le démontre par récurrence (c’est la première démonstration par récurrence du sujet, il n’est pas raisonnable de ne pas la rédiger). On considère pourk∈Nl’hypothèse de récurrenceH(k) :τk(P)=P(X+k). Par définition,τ0=id donc :
τ0(P)=id(P)=P(X)=P(X+0) doncH(0) est vraie. Soitk∈Net supposonsH(k) vraie. On a alors :
τk+1(P)=τ(τk(P))=τ(P(X+k))=P((X+1)+k)=P(X+k+1) doncH(k+1) est vraie. Par récurrence,τk(P)=P(X+k) pour toutk∈N.
ÏHypothèse, initialisation, rédaction hérédité, calcul, conclusion 5 1pt pour l’expression correcte 3. On utilise essentiellement le binôme de Newton :
τ(Xj)=(X+1)j=
j
X
i=0
ji
Xi
ÏMéthode, binôme de Newton, conclusion 3
4. Laj-ème colonne de la matriceMest le vecteur des coefficients deτ(Xj−1) dans la base canonique.
D’après la question précédente :
τ(Xj−1)=(X+1)j−1=
j−1
X
i=0
j−1
i
Xi
On aura donc :
M=
1 1 1 · · · ·
j−1
0
· · ·
n0
1 2
j−1
1
n1
1 ... ...
. . .
j−1
i−1
i−1n
. . . ... ...
. . .
j−1j
−2
...
1 ...
. . .
n−1n
(0) 1
∈Mn+1(R)
ÏExpression générale, expression d’une colonne, taille 3 5. Considérons l’applicationτ0:P∈Rn[X]7→P(X−1), on a :
∀P∈Rn[X],τ0◦τ(P)=τ0(τ(P))=τ0(P(X+1))=P((X−1)+1)=P(X) τ◦τ0(P)=τ(τ0(P))=τ(P(X−1))=P((X+1)−1)=P(X)
Par conséquent,τ◦τ0=τ0◦τ=id. On en déduit queτest bijective etτ0est la réciproque deτ,i.e.
τ−1(P)=P(X−1) pour toutP∈Rn[X].
ÏBijectivité,τ−1, justification 3
6. SoitP∈Rn[X], on a degPÉndonc degP(X+1)Énet ainsi : degδ(P)Émax(degP, degP(X+1))Én Par conséquent,δ(P)∈Rn[X]. PourP,Q∈Rn[X] etλ∈R:
δ(λP+Q)=(λP+Q)(X+1)−(λP+Q)=λP(X+1)−λP+Q(X+1)−Q=λδ(P)+δ(Q) L’applicationδest linéaire, définie surRn[X] et à valeurs dansRn[X] doncδest un endomorphisme deRn[X].Remarque :on peut aussi noter queδ=τ−idRn[X], ainsiδest un endomorphisme de Rn[X] comme différence de deux endomorphismes deRn[X].
ÏLinéarité 1, degré 2 3 1pt pour degré somme, tous les points si autre méthode correcte 7. ConsidéronsP∈Rn[X] non constant. On le note :
P=
d
X
k=0
akXk
avecd=degP,a0, . . . ,ad∈Retad6=0. Avec le binôme de Newton : δ(P)=
d
X
k=0
ak(X+1)k−
d
X
k=0
akXk=
d
X
k=0
ak³
(X+1)k−Xk´
=
d
X
k=0
ak à k
X
j=0
kj
Xj−Xk
!
= Xd k=0
ak Ãk−1
X
j=0
kj
Xj
!
=ad Ãd−1
X
j=0
dj
Xj
!
=Q(X)
+
d−1X
k=0
ak Ãk−1
X
j=0
kj
Xj
!
=R(X)
Commead6=0,Q est un polynôme de degréd−1. De plus, degRÉd−2 carRest une somme de polynômes de degrés inférieurs àd−2. En particulier, degQ6=degRet on sait que dans ce cas :
degδ(P)=deg(Q+R)=max(degQ, degR)=d−1=deg(P)−1
De plus, le coefficient deXd−1dansδ(P) est le même que celui deXd−1dansQet c’estad
dd
−1
= d addonc cd(δ(P))=deg(P)cd(P).
Ïdegré, Newton, reste de la justification, coeff. dominant 4
8. SoitP ∈Rn[X]. D’après la question précédente, siP n’est pas constant alors degP Ê1 donc degδ(P)=deg(P)−1Ê0 donc δ(P) n’est pas le polynôme nul. Ainsi, siP n’est pas constant,P n’appartient pas à Kerδ. SiPest constant, il est clair queδ(P)=P(X+1)−P=0 doncPappartient à Kerδ. Ainsi, Kerδest l’ensemble des polynômes contantsi.e.Kerδ=R0[X]. Toujours avec la question précédente, siPn’est pas constant alors degδ(P)=deg(P)−1Én−1. SiPest constant, alorsδ(P)=0 donc là encore degδ(P)Én−1. On en déduit que l’on a toujours degδ(P)Én−1 doncδ(P)∈Rn−1[X].
Par conséquent, Imδ⊂Rn−1[X]. Avec le théorème du rang :
dim Imδ=dimRn[X]−dim Kerδ=(n+1)−1=n=dimRn−1[X] Par égalité des dimensions on a Imδ=Rn−1[X].
ÏNoyau (deux arguments), inclusion image, dimension 4 Ou autre méthode
9. NotonsB=(H0, . . . ,Hn). On a degH0=0 et pourk∈ 1,n, degHk=k(carHkest un produit dek polynômes de degré 1). La familleBest donc une famille deRn[X] et elle est échelonnée en degrés donc libre. Par ailleurs :
cardB=n+1=dimRn[X] doncB=(H0, . . . ,Hn) est une base deRn[X].
ÏdegHk=k, échelonnée donc libre, cardinal et dimension 3 10. CommeH0est constant, on aδ(H0)=0. Pourk∈ 1,n:
δ(Hk)=Hk(X+1)−Hk= 1 k!
Ãk−1
Y
j=0
(X+1−j)−
k−1Y
j=0
(X−j)
!
= 1 k!
Ãk−1
Y
j=0
(X−(j−1))−
k−1Y
j=0
(X−j)
!
On réalise le changement d’indicei=j−1 dans le premier produit : δ(Hk)= 1
k! Ãk−2
Y
i=−1
(X−i)−
k−1Y
j=0
(X−j)
!
= 1 k!
Ãk−2
Y
j=−1
(X−j)−
k−1Y
j=0
(X−j)
!
On met en facteur la partie qui concerne les indices allant dej=0 àj=k−2 qui est commune à chaque produit :
δ(Hk)= 1 k!
k−2Y
j=0
(X−j) ((X+1)−(X−k+1))= k k!
k−2Y
j=0
(X−j)=Hk−1 Ïδ(H0)=0, écritureδ(Hk), indice, factorisation, simplification, résultat 6
11. On a notéB=(H0, . . . ,Hn). On a d’après la question précédenteδH0=0 et pour toutk∈ 1,n, δ(Hk)=Hk−1. Avecτ=δ+id on obtient :
T=MatB(τ)=MatB(δ)+In+1=
1 1 (0)
. . . ...
. . . 1
(0) 1
∈Mn+1(R)
ÏMatrice correcte, dimension 3
Problème I – CCP L2 2004, exercice 1 – Correction
1. Dans cette question,an =1/2n. La sérieP
nÊ0an est une série géométrique convergente. Par définition dern:
rn=
+∞X
k=n+1
1 2k = 1
2n+1
+∞X
k=0
= 1
2n+1×2= 1 2n La sérieP
nÊ0rnest alors une série géométrique convergente puisque 0<1/2<1 et de plus :
+∞X
n=0
rn=
+∞X
n=0
1
2n = 1 1−1/2=2 Ïrn=1/2n 1
Ï |1/2| <1 1
ÏSérie géométrique convergente 1 ÏP+∞
n=0rn=2 1
2.a. SoitkÊ1 et soitt∈[k,k+1]. Alors 0<kÉtÉk+1 et en appliquant la fonctionx7→x−2qui est décroissante surR+∗:
∀t∈[k,k+1], 1
(k+1)2 É 1 t2 É 1
k2 ÏFonction décroissante 1
2.b. On reprend la relation obtenue à la question précédente et on intègre dekàk+1. Par croissance de l’intégrale :
∀kÊ1, 1 (k+1)2 É
Z k+1
k
dt t2 É 1
k2
On considèrenÊ1,NÊn+1 et on ajoute les inégalités précédentes pourk∈ n+1,N:
N
X
k=n+1
1 (k+1)2É
N
X
k=n+1
Z k+1 k
dt t2 É
N
X
k=n+1
1 k2 En regroupant les intégrales avec la relation de Chasles :
∀nÊ1,∀NÊN+1,
N
X
k=n+1
1 (k+1)2É
Z N+1
n+1
dt t2 É
N
X
k=n+1
1 k2 ÏCroissance de l’intégrale 1 Ou intégration des inégalités
ÏAjouter les inégalités 1 ÏRelation de Chasles 1
2.c. On calcule tout d’abord l’intégrale : Z N+1
n+1
dt t2 =
·
−1 t
¸N+1 n+1 = 1
n+1− 1 N+1 On en déduit l’encadrement pournÊ1 etNÊn+1 :
N
X
k=n+1
1
(k+1)2 É 1
n+1− 1 N+1É
N
X
k=n+1
1 k2
On fait maintenant tendreN vers+∞et on obtient :
+∞X
k=n+1
1
(k+1)2É 1 n+1É
+∞X
k=n+1
1 k2
La somme de droite est égale àrn. Celle de gauche est égale àrn+1ou encorern−1/(n+1)2, donc : rn− 1
(n+1)2É 1 n+1Érn
En réordonnant ces inégalités, on obtient ∀nÊ1, 1
n+1ÉrnÉ 1
n+1+ 1 (n+1)2 . ÏCalcul des intégrales 1
ÏN→ +∞ 1
ÏEncadrement dern 1
2.d. On multiplie les inégalités précédentes parn+1>0 : 1É(n+1)rnÉ1+ 1
n+1−−−−−→
n→+∞ 1 Par encadrement, (n+1)rn−−−−−→n
→+∞ 1 et ainsi : rnn ∼
→+∞
1 n+1n ∼
→+∞
1 n La série de RiemannP
nÊ1n−1est divergente. Par comparaison de séries à termes positifs, la série P
nÊ1rndiverge.
Ïrn∼1/n 1 ÏP
1/ndiverge 1
ÏComparaison de séries à termes positifs 1 ÏPrndiverge 1
3. La suite ((−1)nan)nÊ1est de signe constant puisque (−1)nan=1/n= |an|. La suite (|an|)nÊ1= (1/n)nÊ1est décroissante et converge vers 0. Par application du théorème des séries alternées, la série P
nÊ1(−1)n/nconverge.
Ï(−1)nande signe constant 1 Ï(|an|)décroissante 1
Ïan−−−−−→
n→+∞ 0 1
ÏThéorème des séries alternées et conclusion 1 4.a. Pourx∈[0, 1] etn∈N, on a 0É xn
1+x Éxnde sorte que par croissance de l’intégrale : 0É
Z 1 0
xn 1+xdxÉ
Z 1 0
xndx= 1
n+1−−−−−→
n→+∞ 0 On en déduit par encadrement|In| =
Z 1 0
xn
1+xdx−−−−−→
n→+∞ 0 et ainsiIn−−−−−→
n→+∞ 0.
ÏMajoration de l’intégrale, Théorème d’encadrement 2
4.b. Pourx∈[0, 1],−x6=1 et on reconnait la somme des termes d’une suite géométrique :
n−1
X
k=0
(−x)k=1−(−x)n 1−(−x) = 1
1+x−(−1)n xn 1+x
On intègre de 0 à 1 : Z 1
0
Ãn−1
X
k=0
(−x)k
! dx=
Z 1 0
1
1+xdx−(−1)n Z 1
0
xn
1+xdx=[ln(1+x)]10−In=ln 2−In
On utilise la linéarité de l’intégrale puis le changement d’indicep=k+1 : ln 2−In=
n−1X
k=0
(−1)k Z 1
0
xkdx=
n−1X
k=0
(−1)k k+1 =
n
X
p=1
(−1)p−1 p = −
n
X
p=1
(−1)p p
Finalement In=ln 2+
n
X
p=1
(−1)p
p =ln 2+
n
X
k=1
ak. ÏSomme des termes d’une suite géométrique 1 ÏIntégrer 1
ÏConclusion 1
4.c. D’après les deux questions précédentes :
n
X
k=1
ak=In−ln 2−−−−−→
n→+∞ −ln 2
Par définition,
+∞X
n=1
an= −ln 2. De plus, pournÊ1 :
rn=
+∞X
k=n+1
ak=
+∞X
k=1
ak−
n
X
k=1
ak= −ln 2−(In−ln 2)= −In Ïn→ +∞ 1
ÏP+∞
n=1an= −ln 2 1 Ïrn= −In 1
5.a. Les fonctionsx7→xn+1etx7→(1+x)−1sont de classe C1sur [0, 1], on réalise une intégration par parties :
Z 1 0
xn 1+xdx=
·xn+1 n+1· 1
1+x
¸1
0− Z 1
0
xn+1 n+1· −1
(1+x)2dx= 1
2(n+1)+ 1 n+1
Z 1 0
xn+1 (1+x)2dx Par ailleurs, sachant que (1+x)2Ê1 pourx∈[0, 1] :
0É Z 1
0
xn+1 (1+x)2dxÉ
Z 1 0
xn+1dx= 1 n+2 On en déduit que :
0É 1 n+1
Z 1 0
xn+1
(1+x)2dxÉ 1
(n+1)(n+2)= O
n→+∞
µ 1 n2
¶
Par conséquent Z 1
0
xn
1+xdx= 1
2(n+1)+ O
n→+∞
µ 1 n2
¶ et :
In=(−1)n Z 1
0
xn
1+xdx= (−1)n 2(n+1)+ O
n→+∞
µ 1 n2
¶
ÏChoix des fonctions 1 ÏFonctions de classeC1 1
ÏRéalisation de l’intégration par parties 1 Ïa=2,α=2 1
ÏO(1/n2) 1
5.b. Sachant quern= −In, on a le développement : rn=un+vn avec un= −(−1)n
2(n+1) et vn= O
n→+∞
µ 1 n2
¶
La sérieP
nÊ1n−2est une série de Riemann convergente, par comparaison de séries à termes positifs la sérieP
nÊ1vnest absolument convergente donc convergente. La suite ((−1)nun) est de signe constant et de plus :
|un| = 1
2(n+1)−−−−−→
n→+∞ 0
et la suite (|un|) est décroissante. Par application du théorème des séries alternées, la sérieP
nÊ1un
converge. La sérieP
nÊ1rnest convergente comme somme de deux séries convergentes.
ÏP1/n2converge 1
ÏComparaison séries à termes positifs 1 ÏConvergence absolue 1
ÏSomme de deux séries convergentes 1
6.a. Le principe est de définir une variablesnulle et de lui ajouter un par un les termes (−1)k−1/k pour 1ÉkÉn.
def S(n):
s = 0
for k in range(1,n+1):
s = s+(-1)**(k-1)/k return s
ÏFonction S(n) 5 Explications, structure de la fonction, initialisation, bouclefor avec le bon intervalle, renvoi du résultat
6.b. D’après les questions précédentesSn−−−−−→n
→+∞ ln 2. Notons pourn∈N∗: Rn=
+∞X
k=n+1
(−1)k−1 k
de sorte que ln 2−Sn=Rn. Posonsuk =(−1)k−1/k pourk Ê1. La suite (uk) est alternée, la suite (absuk) est décroissante et converge vers 0. Par application du théorème des séries alternées, on a la majoration du reste :
∀n∈N∗,|ln 2−Sn| = |Rn| É 1 n+1 ÏLe théorème des séries alternées s’applique 1
ÏMajoration du reste 1
6.c.On définit une variablenégale à 1 que l’on augmente de 1 tant que 1/(n+1)>ε. Une fois obtenue la condition 1/(n+1)Éε, on a|ln 2−Sn| Éεet on renvoie la valeurSncorrespondante :
def ln2(epsilon):
n = 1
while 1.0/(n+1)>epsilon:
n = n+1 return S(n)
Exemple d’utilisation :
print(ln2(10**(-2)))
0.698172179310195
Vérification avec la valeur de ln(2) obtenue par le modulemath: from math import log
print(log(2))
0.6931471805599453
ÏFonction ln2(epsilon) 5 Explications, structure de la fonction, initialisation, bouclewhileavec la bonne condition, renvoi du résultat
Sur l’ensemble de la copie : ÏPrésentation générale 1 ÏRésultats en évidence 1
ÏUtilisation précise du vocabulaire mathématique 1 ÏRédaction 1