P. FÈVE
A quand le matricule?
i\ll!me témoignage <le notre canwracle Féve, Directeur cl'Ecol•!
cl Tllao11-les-Vosges (Vosges).
li est exact que lu situation des Ecoles de Villes est parfois peu tenable. Les rnfnnts des villes ne sont pas les mêmes que ceux des campagnes. J'en parle par expédence personnelle. Les locaux des ca111pagnes sont sans doute défec- tueux, quoique la loi Barangé nit permis aux communes de belles réalisations.
i•luis il n'y a aucune comparaison a\•cc l'atmosphère de nos Ecoles-cnsemes.
i\1cs plus belles années d'éducateur se sont passées pendant <?5 Ans à !'Ecole rurale où le problème de ln. discipline ne se pose mème pas.
L'E.cole-Caserne de la ville, où l'on entasse les enfants comme de jeunes recrues ne peul avoir qu'une discipline de caserne. Pour peu que cela. continue, on donnera aux enfants une plaque matricule qu'ils porlcroul au cou. Cc sera plus facile pour retrouve1· les délinquants au fichier du directeur.
L'Ecole de ville est saturée. Il n'y a plus possibilité d'ajoultH' une seule table dans les classes. Il faudrait reculer les murs. On utilise les salles annexes :! de dessin, de gymnastique, de lrnvail manuel, quand ce ne sont pas les installa- tions sanitaires qu'ou supprime pour fairn des classes.
Dans de telles conditions, il n'y a pas d'aulro discipline possible que la cliscipline militaire. 250 enfants qui courent, cela fait trop de bruit, et il faut ' clouer les becs '"
Quant aux cours toujours trop petites, il faut y placor I<:~ 1:nfants, classe par classe.
Je passe sur la fatigue des maitres, que la présence )1allucinante de tant d'enfants épuise. Je pusse sur toutes les interdictions à prononcer pour évile1·
les accidents.
Oui, il faul di1·e aux. parents el au public cc qui se passe, eb ce qui al'l'ive1·0 si l'on n'y porte remède à bref délai. Nous avons de moins en 111oins de maitres el cela se comprend. Qui se seul assez courageux pour rentrer tlans l'arène?
Qui serait assez téméraire pour affm11ter une bataille dont la défaite est certaine?