Après le bon déroulement de la période de reproduction, la conduite alimentaire des brebis en fin de gestation doit permettre de réussir ses mises- bas et d’assurer un bon début de lactation. Une conduite alimentaire raisonnée sur les six dernières semaines de gestation y contribue fortement.
La fin de gestation, une période clé
La préparation des brebis commence dans les six dernières semaines de gestation. En effet, le développement des fœtus (70 à 80 % du poids de la portée durant le dernier mois) accroît fortement les besoins des brebis sur cette période. Or, la capacité d’ingestion de la brebis diminue, conséquence de la croissance même des fœtus. Pour éviter que la brebis ne puise dans ses réserves corporelles, il faut adapter l’alimentation pour couvrir ses besoins spécifiques en énergie, azote et minéraux durant cette période. Le rationne- ment des fourrages encombrants est particu- lièrement conseillé à ce stade physiologique pour éviter les prolapsus du vagin. Aussi, il convient d’équilibrer la ration avec un apport de concentré, en fonction de la ration de base, du poids vif des animaux et du niveau de pro- lifi cité attendu. En effet, des défi cits en fi n de gestation peuvent conduire à l’apparition sur les brebis de toxémies de gestations, d’hypo- calcémie, d’avortements, et se traduire au fi nal par un risque de mortalité pour la brebis et les agneaux.
L’alimentation en fi n de gestation infl uence le poids de naissance des agneaux et condi- tionne les futures performances zootech- niques. La moitié des agneaux pesant moins de 3 kg avant la naissance meurent avant d’être commercialisés. D’autre part, une dif- férence de 1 kg à la naissance se traduit par une baisse de 0,6 à 1 kg de poids de carcasse ! L'importance
de la note d'état corporel
Le taux de mortalité des agneaux reste for- tement lié à l’état corporel (note d'état cor- porel, NEC) des brebis à la mise-bas. Le résultat d’une étude de l’Institut de l’éle- vage qui porte sur 3 321 brebis souligne un écart de 6 % de mortalité entre des brebis très maigres (NEC = 1) et des brebis en bon état à l’agnelage (NEC ≥ 3). Cette différence s’élève à 9 % pour une note d’écart pour les agneaux nés triples. Dans la même étude, on observe également les effets de l'état cor- porel sur la production laitière des brebis.
L’écart de vitesse de croissance au cours du premier mois de lactation entre des brebis en bon état corporel (NEC ≥ 3) et des brebis plus maigres (NEC < 3) est de 17 g par jour pour des agneaux nés et allaités doubles (poids de portées équivalents à la naissance). Cet écart monte à 30 g par jour pour les agneaux nés et allaités simples.
Alloter en fin de gestation
Pour diminuer la proportion de petits agneaux à l’agnelage, la réalisation d’un diagnostic de gestation avec dénombrement des fœtus permet d’alloter les brebis en fonction de la taille de la portée, de la NEC et d’adapter l’ali- mentation en conséquence. Pour réduire la mortalité des agneaux et favoriser la produc- tion laitière des brebis, il faut viser une NEC supérieure à trois au moment de la mise-bas.
Aussi, l’augmentation des apports d’énergie et d’azote sous forme de concentré (céréales, complémentaire azoté ou protéagineux) en fonction des besoins doivent impérativement commencer au minimum dans le dernier
mois de gestation et d’autant plus précoce- ment si les brebis sont maigres.
Bien alimenter les brebis en fin de gestation pour réussir les agnelages
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8 décembre 2017 8 décembre 2017
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Alain Gouedard
Chambres d'agriculture de Bretagne
Viser une NEC supérieure ou égale à trois en fi n de gestation.
Alloter en fi n de gestation en fonction de la taille de la portée et de la NEC.
INFO
Journée régionale ovine le jeudi 11 janvier 2018 de 9h30 à 17h00, à Montauban-de-Bretagne, avec pour thématique "L'agnelage, une étape cruciale". Au programme :
- matinée en salle : les leviers techniques pour réussir ses agnelages,
- après-midi en élevage : ateliers thématiques sur les bons gestes pour un agnelage réussi et les premiers soins aux agneaux, l'importance du colostrum, la réussite de l'allaitement artifi ciel et l'intérêt des diagnostics de gestation.
Interventions de Pierre Autef et des conseillers ovins de Bretagne.
Renseignements et inscription : Marité Piolain, GIE élevages de Bretagne, 02 23 48 29 04.
Tarif 20 € par personne (déjeuner inclus).
