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« Les équipements de protection individuelle (EPI): protecteurs, mais pas toujours »

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Academic year: 2022

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Appel à contributions

Une revue bilingue (espagnol / portugais) Une plate-forme virtuelle sur le travail réel

http://laboreal.up.pt

Préparation du dossier du numéro de juillet 2016

« Les équipements de protection individuelle (EPI): protecteurs, mais pas toujours »

Date limite d’envoi des propositions d’article : 4 janvier 2016

Responsables du dossier :

Alain Garrigou (Département Hygiène, Sécurité & Environnement, IUT ; Laboratoire Santé Travail Environnement, Unité Inserm U897 ; Institut de Santé Publique, d'Épidémiologie et de Développement (Isped) Université de Bordeaux, France).

Laurence Théry (Centre d'Ergonomie et de Sécurité du Travail /CESTP, Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail /ARACT, Amiens, France).

Carolina Ullilen Marcilla (Universidad Nacional de Ingeniería, Lima, Pérou).

Francisco Duarte (Programa de Engenharia de Produção, COPPE/Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brasil).

Liliana Cunha et Marianne Lacomblez (Psychologie du travail, Faculdade de Psicologia e de Ciências da Educação, Universidade do Porto, Portugal).

Les articles seront publiés dans l’une des langues de la revue (espagnol ou portugais). Néanmoins, les propositions résumées pourront être rédigées en français ou en anglais – ainsi que les textes des articles envoyés en vue de leur évaluation. Les auteurs procéderont par la suite à leur traduction vers l’espagnol ou le portugais, en ayant tenu compte du résultat de l’évaluation et des suggestions transmises par la Direction de Laboreal.

Calendrier :

4 janvier 2016 : envoi du résumé de la proposition de contribution, d’environ 500 mots, avec le titre et 5 références bibliographiques.

29 janvier 2016 : communication du résultat de l’évaluation du résumé.

21 mars 2016 : envoi de la proposition d’article, ne dépassant pas 75.000 caractères, espaces et références inclus.

29 avril 2016: évaluation de l’article et communication de son résultat.

31 mai 2016 : date limite pour l’envoi de la version finale de l’article.

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Les propositions de contribution doivent être transmises au secrétariat de la revue, à l’adresse de courrier électronique suivante: laboreal@fpce.up.pt. Elles devront se situer face à la problématique et aux axes de réflexion définis ci-dessous.

1. Le projet de ce dossier a pour point de départ la réflexion présentée ci-dessous (extrait de : Garrigou & Le Frioux, 2015).

Les équipements de protection individuelle (« EPI ») sont des dispositifs portés ou tenus, tels que les casques, masques de protection respiratoire ou de soudage, gants, …, destinés à protéger le porteur d’un ou de plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité.

Pourtant, porter un EPI ne signifie pas nécessairement être protégé. Choisir le bon EPI nécessite au préalable une analyse des risques et une bonne connaissance des situations de travail pour réellement protéger un travailleur sans entraver son activité.

Avant même de s’intéresser à l’efficacité intrinsèque de l’EPI au regard des risques, il importe de se demander s’il n’existe pas d’autres moyens à mettre en œuvre pour supprimer le risque à la source ou le réduire, dans une logique de prévention des risques professionnels. Rappelons que l’employeur est tenu de mettre en œuvre les principes généraux de prévention : supprimer les risques à la source en substituant à un produit chimique dangereux, un autre moins dangereux ou en utilisant ce produit sous une forme qui limite sa propagation ; évaluer les risques qui ne peuvent être évités ; planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail ; et prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle lorsque les risques ne peuvent être évités.

L’EPI n’est alors que le dernier rempart face aux risques résiduels qui n’ont pas été maîtrisés totalement.

Mais il est fondamental de rester à l’écoute des difficultés rencontrées par les travailleurs liées au port des EPI (plaintes, maux de tête, coup de chaud, gênes, syncopes, allergies, etc..) ou, au contraire, de s’interroger sur les raisons de l’absence de port des EPI. Cette posture est de loin préférable à celle qui consisterait à sermonner les opérateurs qui ne les utilisent pas car les éléments ainsi recueillis constituent autant d’indices d’un choix insatisfaisant d’EPI.

L’importance de la notice

Les EPI mis à disposition des travailleurs doivent être conformes aux règles techniques de conception, c'est-à-dire aux exigences essentielles de santé et de sécurité. Ils sont fournis avec une notice d’instructions et ont dans certains cas une date de péremption.

La notice de chaque EPI indique pour quel usage il est conçu et la signification des marquages. Ainsi, dans le cas des combinaisons ou des gants devant protéger contre des produits chimiques, la notice explicite leur performance en termes de résistance à la pénétration et à la perméation (passage des produits à l’échelle moléculaire). Mais reste à s’assurer que le matériau qui compose l’EPI a bien été testé avec les produits auxquels les travailleurs sont réellement exposés car il n’existe pas de gants ou de combinaisons génériques qui protègeraient contre tous les produits chimiques.

La durée d’utilisation d’un EPI est aussi une problématique essentielle en termes de maintien de l’efficacité de la protection dans le temps. Cela est particulièrement vrai pour les masques de protection respiratoire, dont l’efficacité dans le temps dépend de la concentration en polluant, du taux d’humidité, des efforts déployés.

Une protection relative

Quel que soit l’EPI préconisé, aussi « ergonomique » soit-il, il constitue une gêne dans l’activité : réduction du champ visuel pour les masques respiratoires, perte de sensibilité des doigts avec un gant, gêne des mouvements avec une combinaison, etc. Et parfois la gêne est d’autant plus grande que la protection est efficace. Ainsi, plus les combinaisons vont être étanches, plus l’inconfort thermique s’en trouvera renforcé et, par là, la pénibilité. Par ailleurs, l’étanchéité des appareils de protection respiratoire risque de s’altérer en cas d’efforts intenses, qui augmentent fortement la fréquence cardiaque et le débit respiratoire du travailleur. Or ces masques ont été étudiés pour une activité physique « standardisée » qui peut s’écarter de façon significative de celle réellement déployée, ce qui entraîne des répercussions sur son confort et son étanchéité.

De la sorte, le port d’EPI peut, paradoxalement, créer de nouvelles situations dangereuses. Le port de protections auditives peut priver un travailleur de sources d’informations auditives nécessaires à la

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réalisation de son travail, voire à sa sécurité. Encore faut-il que ces EPI soient adaptés à la morphologie de l’utilisateur. C’est la condition première pour qu’ils soient effectivement utilisés, pour qu’ils n’entravent pas l’activité (exécuter les tâches de découpe avec des gants trop grands ; porter un pantalon de bûcheronnage trop large ou mal ajusté qui risque de contrarier les déplacements ; etc.) et que la protection ne soit pas annihilée dès lors que les protections renforcées d’un vêtement ne couvriraient pas la zone corporelle à protéger.

La question du stockage des EPI est également importante. Le manque de précaution peut contribuer à répandre et disperser les produits dangereux si, dans la même armoire d’un vestiaire, sont stockés successivement des vêtements de travail, des EPI et des vêtements de ville. La contamination de ces derniers se propage alors jusqu’au domicile.

Les modes opératoires d’habillage et de déshabillage sont aussi susceptibles de contribuer à la migration de la contamination. Par exemple, enfiler une combinaison tout en gardant des bottes préalablement contaminées risque de contaminer l’intérieur de la combinaison.

Le recours aux EPI doit ainsi être la solution de la dernière chance et il ne suffit pas de les porter pour être protégé. Encore faut-il qu’ils soient adaptés au risque à couvrir et à la nature de l’activité, qu’ils soient correctement portés, stockés, entretenus et remplacés à temps.

Garrigou, A. & Le Frioux,P. (2015). Les équipements individuels : protecteurs, mais pas toujours. In : Annie Thébaud- Mony, Philippe Davezies, Laurent Vogel & Serge Volkoff (sous la direction de), Les risques du travail – Pour ne pas perdre sa vie à la gagner (pp. 500-503), Paris : La Découverte.

2. Dans le cadre de ce dossier, la revue Laboreal valorisera la multidisciplinarité – à savoir des contributions qui se situent dans le champ de l’ergonomie ou de la psychologie du travail, mais également de la sociologie du travail, des sciences de l’ingénieur et de toute approche qui privilégie les questions de la santé au travail.

Les axes situés ci-après devraient permettre aux auteurs de saisir ce qui intéresse particulièrement la Direction de la revue. Ils ne sont ni exhaustifs, ni exclusifs les uns des autres - mais définissent ce que pourrait être la trame de ce dossier, étant entendu que la préoccupation essentielle est celle de savoir comment se protéger dans le cadre d’une activité à part entière alors qu’elle entre fréquemment en conflit avec un système d’activités orienté vers la production.

2.1. La conception de l’homme et/ou de la femme telle qu’elle transparait dans l’étude des conditions de l’exercice de leur activité, dans l’analyse des risques encourus, et dans ce qui est entrepris pour chacun/e sur le plan de la prévention

L’usage des EPI est le plus souvent recommandé en référence à un ensemble de normes, standardisées, distantes des situations de travail concrètes – et donc sans tenir compte de l’histoire professionnelle de ceux et celles à qui elles sont destinées.

Qui sont ces travailleurs/travailleuses? Y a-t-il, dans la procédure de la prescription, reconnaissance de l’expérience acquise dans l’exercice de l’activité, des ‘savoirs de prudence’ construits, tant bien que mal?

Dans quelles conditions, par qui et sous quelles contraintes, les risques en question ont-ils été diagnostiqués, évalués et articulés sur la nécessité d’un recours aux EPI?

Quelle est la conception de la santé sous-jacente à l’usage des EPI prescrits ? Privilégierait-elle une conception de la santé restreinte à une préoccupation d’intégrité physique ?

2.2. A propos de la norme, ou de l’usage auto-justifié des EPI

La tendance à une normalisation de l’usage des EPI peut être objet de débat. En deçà des décisions qui établissent cette normalisation, quels ont été les points de vue et les niveaux d’analyse privilégiés ? Quel est, aussi, le statut de cette norme ? Est-elle considérée « neutre » sur le plan géographique ou face à la variabilité des situations de travail concrètes ? Ou même : neutre dans sa relation à l’activité de travail, mais exigeante dans la production d’évidences que devraient démontrer son respect ?

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2.3. A propos de la “perméabilité” du risque

Ici, la réflexion est celle des frontières, visibles ou moins évidentes, entre, notamment : le risque mesurable et le risque difficilement observable ; l’exposition au travail et hors travail ; les EPI comme facteur de protection ou comme facteur de risque ; la contrainte associée à l’utilisation de l’EPI et la contrainte du risque en lui-même ; le recours à l’équipement de la protection individuelle au sein d’un collectif de travail.

2.4. Agir avec la contrainte des EPI: un mal mineur?

L’utilisation des EPI peut-elle être entendue comme un mal mineur ? La sécurité peut-elle être conçue comme non-objet de négociation, dénuée de marges de manœuvre ? Quand et dans quelles circonstances ? La préservation de la santé, et de la vie au et par le travail ne requiert-elle pas également la définition d’alternatives : quel est alors l’éventail des interventions possibles, malgré tout ?

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