Master
Reference
Lutter contre l'échec scolaire : étude des représentations de quelques enseignants et futurs enseignants à propos de la réussite et de
l'échec à l'école
MUGNY, Fiona
Abstract
Cette recherche étudie les représentations sociales de cinq enseignants et de cinq étudiants en dernière année de la licence mention enseignement à propos de la réussite et de l'échec scolaires. Les principaux cadres théoriques relatifs à la réussite et l'échec scolaires qui sont pris en considération ont trait aux représentations sociales et à l'attribution causale. Cette recherche est exploratoire et qualitative. Des entretiens semi-dirigés ont été menés pour récolter des données. L'analyse de celles-ci est centrée sur les dissemblances et ressemblances entre les représentations des cinq enseignants et des cinq étudiants. Cette recherche se situe dans le cadre de la lutte contre l'échec scolaire et vise la réussite de l'ensemble des élèves d'une classe, en développant une pratique réflexive sur les représentations qui influencent l'enseignement.
MUGNY, Fiona. Lutter contre l'échec scolaire : étude des représentations de quelques enseignants et futurs enseignants à propos de la réussite et de l'échec à l'école. Master : Univ. Genève, 2009
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:2675
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Juin 2009
Université de Genève
Faculté de Psychologie & des Sciences de l’Education Section des Sciences de l’éducation
Mémoire de licence
Annexes
Lutter contre l’échec scolaire :
Étude des représentations de quelques enseignants et futurs enseignants à propos de la réussite et de l’échec à l’école
Fiona Mugny
Membres de la commission :
Anne Perréard Vité – directrice de mémoire Marcel Crahay
Géry Marcoux
Table des matières
Annexes A : Canevas d’entretien ... 3
A.1 Les questions ouvertes...3
A.2 Les affirmations ...3
A.3 Les vignettes...5
A.4 L’activité ...5
Annexes B : Dépouillement des questions ouvertes... 8
Question 2.f : étudiants et enseignants ...8
Question 6.f : étudiants et enseignants ... 10
Annexes C : Dépouillement des affirmations ... 14
Etudiants : incidences des représentations (1.c à 5.c) ... 14
Etudiants : attributions (6.c à 10.c) ... 22
Etudiants : cultures de l’échec/idéologie de l’excellence (11.c à 15.c) ... 29
Enseignants : incidences des représentations (1.c à 5.c) ... 37
Enseignants : attributions (6.c à 10.c) ... 49
Enseignants : cultures de l’échec/idéologie de l’excellence (11.c à 15.c)... 59
Annexes D : Dépouillement des vignettes ... 70
Etudiants : dépouillement des vignettes (1.d à 6.d)... 70
Etudiants : incidences des représentations (1.d et 2.d) ...70
Etudiants : attributions (3.d et 4.d) ...74
Etudiants : culture de l’échec/idéologie de l’excellence (5.d et 6.d)...78
Enseignants : dépouillement des vignettes (1.d à 6.d) ... 81
Enseignants : incidences des représentations (1.d et 2.d)...81
Enseignants : attributions (3.d et 4.d) ...84
Enseignants : culture de l’échec/idéologie de l’excellence (5.d et 6.d)...88
Annexes E : Dépouillement de l’activité ... 91
L’élève en échec scolaire ... 91
L’élève en difficulté scolaire ... 93
L’élève en réussite scolaire... 95
Annexes A : Canevas d’entretien
A.1 Les questions ouvertes :
Incidences des représentations sociales 2.f : Pensez-vous être à l’abri des stéréotypes ?
6.f : Que faites-vous face à un élève en difficulté ? Comment vous sentez-vous dans cette situation
A.2 Les affirmations :
Incidences des représentations sociales 1.c : Il est possible de ne pas juger ses élèves.
2.c : L’expérience permet de moins juger ses élèves.
3.c : Notre jugement altère notre enseignement et notre rapport (comportement) avec certaines élèves.
4.c : Notre jugement influence les élèves.
5.c : Notre jugement influence le jugement des élèves entre eux.
Les attributions causales
6.c : Les élèves issus de familles défavorisées ont moins de chance de réussir à l’école.
7.c : La plupart du temps, les élèves étrangers sont particulièrement susceptibles d’éprouver des difficultés à l’école.
8.c : Un élève peut-être en échec scolaire à cause de son manque de maturité.
9.c : Certains élèves ont un potentiel naturel qui leur évitera d’être en échec scolaire.
10.c : C’est la confiance en soi (en ses capacités) qui détermine si un élève réussit plus ou
moins.
Culture de l’échec et idéologie de l’excellence
11.c : Selon le degré de difficulté d’un élève, il devient impossible d’aider un élève à développer ses apprentissages.
12.c : Certains élèves sont particulièrement faits pour suivre des études.
13.c : On discerne assez rapidement les élèves qui auront des difficultés à l’école, puisqu’ils sont tout de même moins intelligents.
14.c : Un enseignant qui n’a pas d’élève en difficulté est un enseignant qui ne parvient pas à identifier quand un élève éprouve des difficultés.
15.c : Avoir les meilleures notes de la classe est un indice qui permet de dire que tel élève ira
plus loin dans son cursus scolaire plutôt que tel autre.
A.3 Les vignettes :
Incidences des représentations sociales
1.d
A la salle des maitres deux enseignants discutent : - Comment ça se passe, avec Martin ?
- Euh… ça va !
- Il avait énormément de difficulté l’année dernière et je me demande comment il évolue… D’après moi, ça ne doit pas être facile pour lui de nouveau cette année. Est-ce que tu t’en sors quand-même ?
- Oui, en effet… en plus, ce n’est pas facile d’avoir un élève très faible comparé aux autres.
2.d
Un enseignant tient un journal de bord. Voici ce qu’il écrit : Ce matin, j’ai accueilli mes élèves pour la première fois.
Il y a un élève mal habillé et qui ne sent pas bon. Ça ne va pas être facile de travailler avec lui. Il y a aussi deux élèves en mesure d’accompagnement et un allophone... Je me demande si ça aura un impact sur le nombre d’élèves en échec scolaire cette année ?
L’attribution causale
3.d
Un enseignant rencontre des parents. De retour en salle des maitres, il dit :
- Les parents de Michel semblent très présents, je pense que cela va bien se passer pour lui. Par contre, les parents de Sara, c’est vraiment le contraire…
- Ça arrive...
- Cela dit, c’est difficile à dire, car ils ne parlent pas très bien français, mais j’ai quand- même peur que Sara ait des difficultés cette année. ..En plus son comportement est inacceptable.
4.d
Deux enseignants discutent :
-Je pense que la difficulté scolaire se détecte en fonction de l’intelligence plus ou moins développée chez un élève.
-C’est vrai que ceux qui réussissent le mieux à l’école sont souvent les plus
intelligents… les plus vifs, les plus éveillés…et même les plus mûrs…
Culture de l’échec et idéologie de l’excellence
5.d
Dans une classe, un enseignant parle avec un élève qui a beaucoup de difficultés : -Tu vas y arriver si tu travailles beaucoup.
-C’est vrai ?
-Oui, tu es capable, mais tu dois faire des efforts. Il faut avoir confiance en toi.
6.d
A la fin de l’année, Gabrielle, qui n’a pas d’élèves en échec scolaire, discute avec un collègue :
- Cette année, je n’ai pas d’élèves qui finissent avec de grandes difficultés.
- Tout le monde a réussi ?
-Oui, tous, et plutôt bien. Je me pose beaucoup de questions. Crois-tu que j’ai vraiment bien fait mon travail ? Est-ce que j’étais trop « cool » ?
A.4 L’activité :
Pour les trois types d’élève (élève en difficulté, en échec et en réussite), une série identique de qualificatif est présentée dans un tableau. Les personnes interviewées doivent donc souligner dans trois tableaux identiques les qualificatifs qui ont tendance à désigner les trois types d’élève.
Consigne :
Sur chaque feuille, soulignez les qualificatifs qui ont tendance à représenter soit un élève en
difficulté, soit en échec ou soit en réussite (cf. page suivante).
Redoublant Non-redoublant Ayant conscience de ses difficultés
Petit Grand Gros
Bon Mauvais Désagréable
Poli Impoli Doué Drôle Triste Investi Motivé Pas motivé Peu doué Confiant
Peu confiant Ayant de bonnes notes Ayant les
meilleures notes
Ayant les moins bonnes notes
Ayant de mauvaises notes
Pas investi Ayant surtout des problèmes en français
Ayant surtout des problèmes en mathématiques Naturellement
doué
Ayant des parents très présents
Ayant des parents ne parlant pas français
Agréable Mature Pas mature
Mince
Ayant des problèmes en français et en mathématiques
N’ayant pas conscience de ses difficultés
Annexes B : Dépouillement des questions ouvertes
Remarques issues des étudiants pour la question 2.f :
2f : Pensez‐vous être à l’abri des stéréotypes ? Anaïs
« On n’est pas à l’abri, mais si on en est conscient, pour moi, c’est déjà mieux que ceux qui disent qu’ils sont à l’abri… Le fait de prendre conscience, ça permet de me dire : « ah, c’est de nouveau tel stéréotype qui vient à la charge, gaffe‐toi et essaie de changer ton comportement vis‐à‐vis de la personne en question» ». (p.12)
« Je pense qu’on a tous des stéréotypes, qu’on a tous notre vécu, qui influencent notre façon de voir les choses. Pour moi, c’est un peu hypocrite les gens qui disent qu’ils n’ont pas de stéréotypes ».
Jackie
« Notre société n’est pas à l’abri… Hier, en classe, j’ai demandé aux élèves en histoire : « Comment est‐ce qu’on peut différencier les générations ? ». Et il y en a un ou deux qui m’ont dit : « La couleur ». Ils ont dit ça. Après, tu veux faire quoi ? Moi, je leur ai dit : « Est‐ce que parce que quelqu’un a les yeux bridés, bleus, verts ? » Non… Donc ça vient même des enfants… Donc, si les enfants ne sont pas à l’abri des stéréotypes, alors qu’ils sont censés être un peu plus innocents que nous, nous alors encore moins ».
Steven
« J’ai toujours l’impression de faire un gros travail sur moi‐même pour ne pas rentrer dans ces stéréotypes. Et je me rends compte que dans le métier
d’enseignant, on n’a pas le choix, parce que de toute façon, on va être confronté à une diversité culturelle et sociale. Donc, le fait d’avoir une certaine ouverture d’esprit et de vouloir que tous les élèves réussissent. Si tu ne l’as pas, c’est impossible quelque part de devenir enseignant. Donc, ça implique de faire un travail sur soi c’est vrai, mais si tu n’y crois pas dès le début, ça ne sert à rien de le faire ».
« Si tu te bases que sur des critères scolaires, c’est possible de rester objectif et pas d’avoir d’autres critères… C’est aussi quelque chose qui peut évoluer avec le temps… Tu seras de toute façon discriminatoire… Il ne faut pas non plus tomber dans le piège inverse ; parce qu’il est défavorisé, à l’école il va réussir. Il y a aussi une part que l’élève doit faire… En tant qu’enseignant, tu es là pour faire réussir la majorité, ou en tout cas essayer ».
Etu.
Elodie
« C’est vrai qu’il y a les grands clichés d’élèves, par exemple la petite élève blonde avec des couettes, et bien elle, ou un autre, qui aura la tête du bon élève, on n’aura pas les mêmes réactions. C’est dramatique. Mais je le vois déjà en stage ; l’élève qui a été décrite dès le départ par l’enseignante comme étant en difficulté, et bien on est déjà biaisé dans notre jugement. Car lui, quand il fera une remarque inappropriée ou sans lever la main, on va tout de suite le rembarrer. Alors que l’élève qui parle bien, qui fait des belles phrases, qui parait bien habillé, s’il fait une remarque aussi pertinente que l’autre, mais sans lever la main, on va lui dire que c’est très bien et que la prochaine fois il faudra lever la main. On va l’écouter ».
« Pour traiter ces élèves de façon minimalement égale, c’est un travail sur moi qu’il faudrait que je fasse… Rien qu’essayer de me retenir dans mes remarques orales. Il faudrait avoir le même comportement avec tous les élèves… Il faudrait qu’il y ait
des formations continues là‐dessus je pense. Parce qu’on n’est pas à l’abri, un jeune enseignant ou un qui est bien expérimenté. Je pense qu’on a tous des manières de réagir face à certains types d’élèves. Ce n’est pas une bonne chose, c’est à éviter. C’est inévitable, mais à éviter ».
Jérémy
« Je suis contre les stéréotypes, mais je ne me sens pas in‐affectable par les stéréotypes. J’ai des stéréotypes malgré moi‐même que je combats en moi… Par exemple, un enfant roi, c’est un élève que j’aurai tendance à moins aimer… Pour combattre ça, ce sont les premières interactions avec cet élève qui vont baser la suite de la relation… Avoir la capacité à avaler, à rester neutre, même si au fond de nous on bouillonne. Mais bon, ça c’est le contrôle de soi, et on est tous des
humains un peu impulsifs sur les bords ».
Remarques issues des enseignants pour la question 2.f : Kellie
« Tu ne peux pas. C’est dans notre nature. De toute manière, tu seras confronté à ça. Pourtant, tu as beau te dire : « Ah non, je vais faire attention, je sais ce qu’il faut faire, on m’a donné des pistes, j’ai parlé avec d’autres collègues », tu ne peux pas.
Par contre, il faut essayer d’être au plus juste ».
Lorence
« On est bombardé de stéréotypes tout le temps… Alors après, il faut faire ton propre jugement. En essayant de slalomer entre les stéréotypes et de ne pas rester fixé là‐dessus. Je pense qu’on n’est pas à l’abri. Même les enfants ne sont pas à l’abri de ça. Et puis, on a aussi des stéréotypes par rapport à ce qu’on entend des enfants les autres années, et par rapport à notre vécu ».
« Les stéréotypes, soit on les utilise pour notre jugement, soit on essaie de les zapper, de faire nos propres jugements, mais tu vas forcément être influençable…
Après, il faut avoir les capacités de faire son propre jugement ».
Anna
« C’est extrêmement difficile d’être dans le feu de l’action, de penser à toute une classe et de penser en même temps à ce que tu dis. D’avoir un feedback sur toi‐
même, de ce que tu penses ».
« C’est possible que je tombe dans les stéréotypes, je n’espère pas, mais je ne sais pas si je ne tombe pas du tout dedans… ce n’est jamais quelque chose que j’ai cherché à observer sur moi‐même… Ce n’est pas un point sur lequel j’ai focalisé mon attention ces derniers temps. Ce n’est pas une question que je me pose quotidiennement, qui hante ma pratique. Pour moi, il y a d’autres domaines qui sont beaucoup plus présents sur lesquels je suis plus attentive ».
Justine
« Je ne pense pas qu’on soit à l’abri complètement. Ça peut nous arriver à tous un jour ou l’autre, pour une raison ou une autre, de ne pas être à l’abri des
stéréotypes ».
Ens.
Nadine
« Je pense que personne ne l’est. Et c’est vraiment en discutant avec les autres qu’on en prend vraiment conscience. Des fois, on a des jugements tous faits, des stéréotypes et on s’en rend même pas compte, on est sûr qu’on fait bien les choses. Alors, si on était tout seul dans sa classe et dans son école, on se laisserait
tomber dedans, mais on a les autres aussi qui peuvent nous aider à sortir de là… Ou bien en prenant du recul et en se disant : « Attention, par rapport à cet élève‐là, est‐ce que ce n’est pas un parti pris que j’ai ? Est‐ce que je n’analyse pas mal ? » »
« Si c’est une chose assez minime, je pense qu’on arrive à changer nous‐mêmes…
Les conseils des maitres aussi nous permettent pas mal de prendre du recul et nous aident à voir les choses autrement… c’est vrai que ça nous apporte beaucoup le fait de faire des décloisonnements, d’avoir des maitres spécialistes, ça nous permet d’avoir d’autres regards sur un élève, et ça, ça nous aide justement à quitter nos jugements ».
Remarques issues des étudiants pour la question 6.f :
6f : Que faites‐vous face à un élèves en difficulté ? Comment vous sentez vous dans cette situation ? Anaïs
« Généralement, je me sens bizarrement assez à l’aise. Disons que j’ai assez de patience avec les élèves en difficulté… ça ne me dérange pas de prendre du temps ».
« C’est plutôt au niveau de la gestion générale de la classe. Comment je fais pour réussir à amener un élève aussi loin que les autres? Tout en gardant quand‐même ma classe bien en main, en étant quand‐même présent pour les autres… Des fois, on a envie de tellement aider un élève en difficulté, qui a vraiment du mal, on le prend à côté de nous, et puis le reste de la classe en pâtit aussi. C’est dommage, parce que je pense que chaque élève a droit à un regard de l’enseignant et à de l’aide aussi, même s’il n’a pas forcément les mêmes difficultés ».
« Face à un élève en difficulté, j’essaierai de discuter avec les autres enseignants pour voir ce qui a été mis en place, et essayer de poursuivre le suivi, parce que je pense que c’est hyper important de collaborer… de ne pas recommencer chaque année à zéro, d’essayer vraiment de faire un suivi. C’est bien que les élèves aient un repère aussi, et puis qu’ils sachent qu’il y a une continuité dans ce qu’ils font. Il y a évidemment le contact avec parents aussi. Et puis après, tout ce qui est dispositif lui‐même, dispositif didactique. Essayer de varier les méthodes d’explications. Essayer de voir s’il ne peut pas avoir une aide extérieure éventuellement ».
Jackie
« Je pense qu’au début, dans mes premières années de classes, je vais être
beaucoup affectée. Je vais peut‐être le prendre contre moi. Je vais me dire : « Mais pourquoi je n’ai pas été capable ? ». Et au fur et à mesure, je vais me rendre compte que malgré tout ce que tu peux mettre en place pour un élève, parfois il n’y arrive pas ».
« Au début, je risque de le prendre contre moi, de me remettre en question. Mais, après, je vais essayer de prendre de la distance et puis me dire que ce n’est pas seulement de ma faute, parce que j’ai une part de responsabilité c’est sûr et certain, mais il n’y a pas que moi ».
Etu.
Steven
« Face à un élève en difficulté, je me sentirais mal, même si tu l’hérites de
collègues qui l’ont eu avant toi… Face à un élève en difficulté, ça veut dire que c’est toi qui n’as pas réussi à lui faire atteindre (quelque chose). Donc, tu as vraiment cette image de mauvais enseignant ».
« Pour moi l’échec, enfin un élève en échec c’est un double échec. C’est l’élève lui‐
même qui est en échec et c’est toi, à quelque part, parce que tu n’as pas réussi à le faire suffisamment progresser, alors que tu savais pertinemment que l’année d’avant l’enseignant avait déjà des difficultés avec ».
« Il y a forcément des élèves qu’on va adorer et d’autres que, ma fois, on n’aura pas d’autres choix que de les avoir dans notre classe. On aura, par exemple, des parents, qui seront détestables avec nous, qui vont nous traiter comme des moins que rien. Mais avec ça, on est aussi obligé travailler… En face de l’élève, tu te dois d’être professionnel, donc d’avoir ce jugement objectif ».
Elodie
« Il y a peut‐être deux versants. Soit, il considère que l’élève est un peu incapable, que c’est l’élève qui a les difficultés, et qu’il n’arrivera pas à remonter la pente, à combler ses lacunes et à devenir un élève idéal sans difficulté. Là, il considère que c’est l’élève qui a la responsabilité de se prendre en main, de travailler et d’être plus participatif en classe. Soit l’enseignant peut considérer que c’est de sa faute, car il n’a pas réussi à aider l’élève au bon moment, qu’il n’a pas réussi à faire en sorte que l’élève profite des occasions qu’il lui donnait pour combler ses lacunes ».
« Un enseignant peut se sentir super coupable des difficultés de l’élève, alors qu’un autre il s’en fiche un peu et remet la faute sur l’élève, ce qui doit être plus facile à gérer d’un point de vue personnel, en se disant que c’est l’élève qui a la
responsabilité de sa scolarité et que lui‐même n’y est pour rien ».
« Il faut se remettre en question aussi, pour savoir ce qu’on a mal fait ou ce qu’on a bien fait… Je ne sais pas où est la limite, mais je pense qu’à un moment, l’élève doit aussi s’investir et prendre la responsabilité des activités, de la tâche et du travail.
C’est un peu un chemin que les deux acteurs doivent parcourir et se rejoindre à un moment ».
« On se pose souvent plus de question quand il y a des élèves en difficultés que quand ils ont tous réussis. C’est parce qu’on a moins l’habitude. Aussi dans notre formation, de voir ce qui a marché. On se remet en question, et il y a plus de matière à dire quand ça ne marche pas… Je pense qu’il y a les collègues aussi qui peuvent aider pour avoir un regard extérieur ».
Jérémy
« Un élève en difficulté, j’ai tendance à vouloir lui accorder beaucoup d’attention, d’être le sauveur. J’adore ça, j’ai toujours besoin de ça, d’être aimé, de lui apporter quelque chose, d’être le sauveur. J’aime bien être le sauveur… j’ai tendance à vouloir être présent, presque trop présent. Et puis, je ressens de la compassion, parce que moi j’étais en difficulté, donc je les comprends. Je me dis que ceux qui ont de la facilité, et bien tant mieux, alors autant mettre son énergie et être plus présent pour ceux qui en ont besoin. Et puis, je dirais que quand ça devient trop difficile et que je ne sais pas comment m’y prendre, je me sens impuissant et ça m’énerve ».
Remarques issues des enseignants pour la question 6.f : Kellie
« C’est terrible ce que je vais dire, mais un élève qui est en difficulté, moi, j’aime bien. Pour moi, c’est un défi. Bon, ceux pour qui ça ne va vraiment pas, non… Je dirais dans des échecs, pas forcément dans des échecs scolaires, mais un enfant qui ne comprend pas, j’aime bien, parce que c’est motivant ».
« J’ai déjà fait redoubler un élève. Mais pour moi, c’était impossible de l’imaginer un degré suivant, vu la galère qu’il a vécu déjà pendant une année. Et là,
maintenant, ça va très bien. Mais tu te demandes toujours si tu as pris la bonne décision ».
Lorence
« Pendant très longtemps, ça m’a agacé de voir un élève en difficulté, parce que ça devait projeter chez moi quelque chose que j’ai eu dans mon passé… C’est
énervant. C’est comme quelque chose qu’on n’arrive pas à maîtriser, et je pense que chez les adultes, on s’en prend à l’élève, alors qu’on ne doit pas. On ne peut pas non plus s’en prendre à soi, parce qu’on a tout fait ; on essaie de mettre le maximum de choses en place. Après, entre ce qu’on essaie de mettre en place et ce qu’on fait. On a envie qu’ils réussissent, et des fois je sens que je dois prendre sur moi ».
Anna
« Face à un élève en difficulté, déjà, la première chose, essayer de cibler ce qui ne va pas… Une fois que t’as un peu cerné ce qui ne va pas, s’il y a beaucoup de choses, tu mets un peu les priorités… Déjà, là‐dedans, on a besoin de temps. Tenir au courant les parents, ne pas attendre trois mois… Il y a des parents qui ne feront rien à la maison, d’autres effectivement, il y aura un suivi régulier à la maison. Si on se rend compte qu’il n’y a rien qui bouge, il y a la question de la directrice… Et je dirais, en tout dernier recours, il y la question du spécialisé. Mais je pense qu’avant, on peut mettre beaucoup de choses en place ».
« Il y a des enfants qui, avec moi, n’ont pas beaucoup progressé, qui, avec d’autres, tout à coup ça s’est super bien passé. C’est aussi une question de feeling… Avec certains enfants, il y a un truc qui marche, qui fait que la sauce elle prend entre toi et l’enfant et tu lui fais gravir des montagnes, et avec d’autres enfants, tu auras juste été une page dans le livre, et puis voilà. Tandis que pour d’autres, tu auras été tout un chapitre, parce que tu leur apportes. Ça, faut accepter, que pour certains enfants il y a un énorme déclic qui se fait et que pour d’autres peut‐être pas. D’où l’utilité de les faire changer d’enseignant régulièrement. Mais après, c’est clair que c’est une forme d’échec pour l’enseignant, de se dire que je n’ai pas réussi à l’amener à ».
Ens.
Justine
« Pour l’aider, avec ses camarades, en lui donnant des devoirs différenciés, en lui donnant des choses différentes, en étant plus présente… Enfin, j’essaie vraiment d’avoir une attitude différente, mais j’essaie de ne pas le mettre de côté. J’essaie surtout qu’il participe à tout, mais je différencie au niveau de mes interventions…
Ensuite, j’essaie de demander de l’aide, à l’infirmière, éventuellement au SMP.
J’essaie d’avoir énormément de rendez‐vous avec les parents s’il le faut. De suivre systématiquement, de rassurer les parents et l’enfant. Eventuellement d’avoir des rendez‐vous parents et enfants ensemble. J’essaie aussi parfois de rencontrer logo et psy, si l’enfant est suivi. Voilà, de mettre plein de choses en place. Et puis, bien sûre, le signaler au conseil d’école, s’il y a une maîtresse d’appui. Demander l’aide de mes collègues par rapport à l’appui ».
Nadine
« Je me sens toujours très mal face à un élève en difficulté, parce que je me dis :
« Mais qu’est‐ce que j’ai fait de faux ? Qu’est‐ce que je n’ai pas réussi ?».
« Pour une élève, c’est vrai que c’est en allant discuter vers d’autres, qu’on a un peu mieux cerné le problème, et qu’on a vu les difficultés qu’elle avait… J’ai aussi demandé des conseils à la directrice, voir ce qu’on pouvait faire, parce qu’elle a été enseignante ».
Annexes C : Dépouillements des affirmations
Tableaux récapitulatifs du nombre des affirmations échelonnées selon l’échelle de Likert et réparties selon les thèmes préétablis avec les justifications des étudiants interviewés :
Thèmes :
Incidences des représentations sociales
Affirmation:
1.c :
Il est possible de ne pas juger ses élèves.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Je pense qu’automatiquement on aura des aprioris sur nos élèves, mais après c’est à nous d’être conscient et de faire en fonction que ça n’influence pas notre jugement professionnel. C’est impossible de ne pas juger un élève, même si après on doit le faire de façon professionnelle et réfléchie ».
Jackie : X
« C’est quasiment impossible de ne pas juger quelqu’un… Notre rôle d’adulte et de professionnel c’est justement que ces jugements‐là ne prennent pas le dessus sur notre pratique professionnelle et la
manière qu’on a d’enseigner et d’interagir avec cet élève ».
Steven :
X
« On doit non seulement juger sur des critères scolaires, et aussi sur ce que demande l’Institution. C’est‐à‐dire une certaine propreté, par exemple arriver à l’heure… Mais juger, ça peut être perçu aussi négativement, plutôt dans le sens des jugements qui n’ont rien à faire à l’école, par exemple des jugements de valeurs. Par exemple, se baser sur des critères religieux, des critères raciaux… On ne devrait pas juger comme ça, mais il y en a
certainement qui le font… Parfois, on ne veut pas le faire, mais on le fait quand‐
même».
Elodie :
X
« Je pense que dans le métier
d’enseignant, on ne doit pas juger ses élèves sur leur personne en tout cas… Mais j’ai l’impression qu’on place les élèves sur une sorte d’échelle avec des points. On les classerait. Je ne dis pas que c’est bien…
mais ça doit être impossible, ou très difficile en tout cas de s’empêcher tout jugement sur ses élèves ».
Jérémy :
X
« En général, on essaie de ne pas les juger, mais notre travail nous le demande… On demande, rien que par les notes, par les savoirs, de les mettre dans une classe (très aisée, en difficulté)… Notre système actuel nous demande de les juger pour qu’on puisse les orienter par rapport à leur potentiel, leurs capacités… On ne doit pas les juger en termes de personne.
Ethiquement, on est neutre. Ethiquement, on ne doit pas juger l’élève ».
Total : 0 0 3 2
Affirmation:
2.c :
L’expérience permet de moins juger les élèves.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« J’espère que l’expérience nous aide à nous améliorer et à prendre conscience de nos mécanismes… mais je pense qu’il y a un travail à faire dès le début… Il faut être conscient du jugement qu’on porte sur les autres ».
Jackie : X
« L’expérience permet de juger autrement ses élèves… en étant conscient des
jugements qu’on porte sur eux, mais en ne laissant pas ses jugements prendre le dessus ».
Steven :
X
« J’ai l’impression que plus tu prends de la bouteille, plus tes défauts entre guillemet vont s’agrandir… Mais il y a aussi un jugement professionnel qui se met en place, où on peut rentrer dans la peau de l’enseignant qui serait parfaitement neutre. Ce serait un enseignant idéal, qui n’existe malheureusement pas… Je ne suis pas persuadé que tous les enseignants jugent objectivement sur des critères scolaires… On n’a pas le moyen de vérifier… Mais quelque part, l’expérience permet un meilleur retour sur ses pratiques ».
Elodie :
X
« C’est peut‐être l’inexpérience qui permet de moins juger ses élèves, parce qu’on n’a pas de critères, pas encore d’aprioris. On n’a pas encore vu tous les profils d’élèves qu’on peut avoir dans une classe… Peut‐
être que l’expérience permet de se dire que tous les élèves sont de toute manière différents, qu’on ne peut pas les comparer, et que chaque élève est unique avec ses problèmes. Du coup, on les juge moins. Si on les évalue, il faut des critères
équitables, les mêmes pour tout le monde.
Donc là, ça marcherait peut‐être ».
Jérémy :
X « C’est la capacité de la personne à se
remettre en question ».
Total : 0 1 4 0
Thèmes :
Incidences des représentations sociales
Affirmation:
3.c :
Notre jugement altère notre enseignement et notre rapport (comportement) avec certains élèves.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Si tu l’enfermes dans quelque chose de négatif… Si ça devient trop fréquent, tu peux mettre un élève dans une case et l’empêcher de sortir de la vision négative ».
« Tout en étant conscient, certaines fois, que tu es quand‐même injuste. C’est humain ».
Jackie : X
« Il altère dans un premier temps…
L’enseignant qui est capable, dès la première fois qu’il voit l’élève, que ça n’altère pas son enseignement, enfin que ça n’influence pas son enseignement, soit il est très fort, soit il n’est pas humain ».
Steven :
X
« Le fait d’avoir un bon élève, ça incite à se comporter de manière plus que décente avec lui… Il y a des jours où on a le droit de dire à certains élèves qu’ils ont mal
travaillés, qu’on n’est pas satisfait d’eux, parce qu’on s’attend à quelque chose de mieux ».
« On peut être fâché par rapport à des élèves, parce qu’ils ont rendu une
mauvaise évaluation, pour moi c’est sein…
En fonction des élèves on a certaines attentes et si on est déçu, on a le droit d’être fâché, comme eux ont le droit d’être fâchés contre eux‐mêmes ».
Elodie : X « Il est peut‐être possible qu’une
enseignante issue d’un milieu
socioéconomique et culturel assez favorisé soit plus sévère envers d’autres élèves qui ne sont pas issus de ce même contexte ».
Jérémy :
X
« Tout ce qui est relationnel, c’est
complexe. Ça dépend de l’élève, de ce qu’il vit, de ce que moi je vis, quelle est la matière d’enseignement. Il y a plein de facteurs ».
Total : 3 2 0 0
Affirmation:
4.c :
Notre jugement influence les élèves.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« « Là, tu n’as pas fait ce que je voulais et là, tu as fait ce que je voulais ». Là, pour moi, c’est pas un jugement… Un jugement, ce serait plutôt : «Ah, mais tu ne travailles jamais bien »… ou « tu es toujours dans les histoires avec tes camarades »… C’est nul de dire ça, mais en même temps tu le fais ».
Jackie : X
« Il se peut que suivant l’âge de l’élève et la confiance qu’il a en lui‐même, si ça se trouve, il se prend pour le roi du monde…
Je pense que quelque chose qui peut influencer énormément, c’est quand on juge la personne elle‐même, d’un point de vue personnel… ça m’est déjà arrivé…
J’avais un prof… il disait qu’à cause de mon accent et mon niveau de français, je n’arrivais pas à comprendre les maths ».
Steven :
X
« Avant que les parents aient un quelconque mot à dire, c’est la relation élève‐enseignant qui prime … Après, ça dépend de ce que tu entends par jugement de valeur ou professionnel… Un enseignant ne devrait pas avoir de jugements de valeur. Il devrait juger que sur des critères objectifs et observables. C’est bien, mais
dans la réalité, c’est irréalisable ».
Elodie :
X
« Quand on considère qu’un élève est insolent, on le fait comprendre aux élèves, donc à force, ils intègrent notre opinion et comprennent ce qu’on attend d’eux, ce qu’on attend qu’ils ne fassent pas. Les jugements de valeurs, est‐ce que ça influence les élèves ? Peut‐être, parce qu’on considère souvent que l’enseignant est pris comme modèle par les élèves ».
Jérémy :
X
« Ce qu’on dit influence les élèves. Et d’ailleurs, c’est notre boulot. C’est ce qui est dur, c’est ce qu’on nous demande. On nous demande de porter un jugement.
Maintenant, il faut que ce jugement ne soit pas à casser. On n’est pas là pour casser, on est là pour évaluer… C’est loin d’être simple d’apporter un jugement, mais un jugement en terme positif et pas néfaste ».
Total : 1 2 2 0
Thèmes :
Incidences des représentations sociales
Affirmation:
5.c :
Notre jugement influence le jugement des élèves entre eux.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Je pense que d’un point de vue professionnel, on n’a pas à laisser
transparaître notre jugement. Donc, le but, c’est que les élèves ne sachent pas du tout ce qu’on ressent… Mais il y a certaines fois où on sent tellement qu’on est agacé ou content. Je pense qu’il faut faire attention à ne pas juger l’élève, mais à bien montrer que cet acte‐là n’est pas bien, et ne pas dire que « cet élève n’est pas bien ». Je pense que si on laisse transparaître que au niveau des actes, ça devrait moins porter à préjudice ».
Jackie : X
« Nous, on est un modèle dans la classe. Il faut se dire que l’élève qu’on n’aime pas et qu’on va montrer qu’on ne l’aime pas, les autres ne vont pas l’aimer non plus, et ils ne vont pas l’intégrer non plus… C’est aussi vouloir se remettre en question, accepter de se tromper ».
Steven :
X
« Dans la majorité des cas, un bon élève est toujours valorisé. Déjà, il est valorisé par ses parents. Forcément, ses camarades ont une bonne image de lui, de quelqu’un qui réussit. C’est quelqu’un d’intelligent. Par contre, sur certains types d’élèves, ça peut arriver qu’il y en ait qui ont complètement laissé tomber l’école, qui sont dans une relation plus difficile avec l’école. Le jugement scolaire, ça influence les élèves ».
Elodie :
X
« Je pense que les élèves de toute manière se jugent entre eux, s’évaluent… Je pense que les élèves arrivent facilement, plus ou moins, à s’auto‐évaluer, à se situer par rapport aux autres. Donc, je ne pense pas que l’enseignante y soit pour grand‐chose…
Mais des petites remarques du genre : « Tu as fait ce que tu pouvais ». J’imagine que ça peut être dit et ces petites remarques qui, peut‐être à force, pénalisent l’élève ».
Jérémy :
X
« Malgré ce qu’on peut dire, le statut de l’enseignant a quand‐même un statut d’exemple. Donc, forcément, si
l’enseignant a des jugements de valeurs, des stéréotypes ou une manière de catégoriser les choses, forcément, les élèves vont faire la même chose… Là, on parle d’enfant de l’école primaire, donc qui sont quand‐même très influençables ».
Total : 2 0 3 0
Thèmes :
Attributions
Affirmation:
6.c :
Malgré tout, les élèves issus de familles défavorisées ont moins de chance de réussir à l’école.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« C’est vrai que ça influence quand‐
même… Maintenant, avec les dispositifs qu’on a, on peut réduire cet écart‐là… Bien que je pense que ça restera toujours un facteur contre ».
Jackie : X
« Il se peut que, puisque leurs familles sont défavorisées, ils aient moins de simulations de leur part… Peut‐être que la famille ne sera pas tout à fait apte à leur donner, mais c’est aussi une question de personnalité de l’élève… C’est aussi la volonté d’avoir envie de s’en sortir, de comprendre pourquoi… Tout dépend de l’enfant, du contexte dans lequel il évolue, de l’école, du maître qu’il a, etc. ».
Steven :
X
« D’un côté, ils ont un environnement qui est moins stimulant en terme de contexte scolaire… ils sont moins stimulés, ils ont moins une image de réussite de leurs parents... C’est un peu difficile de s’imaginer aller très loin dans ces conditions… Il y en a aussi qui sont beaucoup plus motivés par rapport à ça…
C’est quand‐même difficile et pour réussir il faut quand‐même avoir les moyens ».
Elodie :
X
« Même les élèves issus de milieux modestes peuvent se rendre compte de la chance qu’ils ont de faire des études et s’investir à fond, se motiver et presque bosser plus dur que les autres… Ce n’est pas le milieu défavorisé qui m’arrête ».
Jérémy :
X
« La chance de réussir à l’école ce n’est pas génétique… C’est propre à chaque individu.
Il y a des personnes qui ont des difficultés sociales, défavorisées, et si elles se donnent tous les moyens, elles peuvent y arriver… C’est un peu fataliste de dire que les enfants défavorisés réussissent moins, parce que pour moi, c’est quand‐même une question de motivation et
d’investissement personnel… S’ils se donnent les moyens, ils ont le potentiel en eux ».
Total : 0 0 3 2
Affirmation:
7.c :
La plupart du temps, les élèves étrangers sont plus particulièrement susceptibles d’éprouver des difficultés à l’école.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Il y a déjà souvent le barrage de la langue… et souvent aussi un problème de culture, qui fait qu’il s’insère peut‐être moins dans les règles de vie ».
Jackie : X
« Je dirais que parce qu’on le voit comme ça, ils s’accommodent dans ça. Mais je ne suis pas d’accord ».
Steven :
X
« Les étrangers sont stigmatisés, c’est un jugement personnel, mais il y en a qui travaillent très bien, que l’école est leur seule chance de réussir. C’est vrai que les étrangers ont plus de pression ».
Elodie :
X
« Les élèves étranger peuvent éprouver des difficultés à l’école, car ils ne maîtrisent pas la langue, donc ça peut être un frein dans les apprentissages, mais sur une courte durée quand‐même… Il n’y aura pas que les élèves étrangers qui vont éprouver des difficultés ».
Jérémy :
X
« Une personne qui vient de l’étranger, ce n’est pas parce qu’il est étranger que, tout à coup, il a de la difficulté, mais il y a des facteurs qui sont à prendre en compte et à mon avis, il a plus de chance d’être en difficulté qu’un élève qui est d’ici, qui a fait tout son cursus ici, qui sait quelles sont les attentes de l’école ».
Total : 0 2 1 2
Thèmes :
Attributions
Affirmation:
8.c :
Un élève peut être en échec scolaire à cause de son manque de maturité.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« J’ai eu un cas où… il était tellement introverti, tellement renfermé sur lui‐
même, que du coup, il n’arrivait pas à avancer au niveau scolaire aussi… L’échec scolaire, c’est tellement vague… Un
manque de maturité, ça peu aussi être lié à un manque de confiance en soi ».
« Ce n’est pas un échec pour moi le manque de maturité, mais ça peut être un handicap… Typiquement, l’élève qui n’arrive pas du tout à se concentrer, qui est hyper agité, ça peut être un manque de maturité, pas toujours, mais ça peut influencer totalement ses résultats ».
Jackie : X
« Ça, c’est avancé par les enseignants, mais moi je ne suis pas d’accord. Pour moi, la maturité est un facteur intérieur à l’élève, qui est en relation avec l’élève, avec la personne elle‐même et pas forcément en lien avec son parcours scolaire… Ce n’est pas quelque chose qui permet de justifier ou pas la réussite ou non des
apprentissages ».
Steven :
X
« Si tu te bases sur l’autonomie des élèves, peut‐être que si un élève vient te
demander toutes les cinq minutes ce qu’il doit faire, ça pourrait rentrer dans un manque de maturité. Mais en même temps, c’est vrai que ce sont des
jugements qui sont un peu annexes. On s base sur de critères scolaires. Ce serait dommage de juger les élèves là‐dessus,
mais ça peut arriver ».
Elodie :
X
« Je pense que c’est un critère, une remarque dite aux parents ou pour un peu expliquer à l’élève pourquoi il redouble. Je pense que c’est quelque chose qui doit souvent être expliquée aux parents. Une sorte de raison un peu de l’échec ».
Jérémy :
X
« Un élève peut avoir un énorme potentiel, mais parce qu’il ne s’implique pas dans son rôle d’élève, il rate, il se retrouve en échec scolaire. La maturité, je la mets donc par rapport à l’attitude (comportementale) ».
Total : 0 3 0 2
Affirmation:
9.c :
Certains élèves ont un potentiel naturel qui leur évitera d’être en échec scolaire.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Il y a certains élèves qui ont une facilité qui leur permettra de s’en sortir un peu dans n’importe quelle situation… Un potentiel naturel, c’est une capacité intellectuelle, une facilité de
compréhension ».
« Les élèves qui ont un milieu familial favorable, une certaine capacité
intellectuelle aussi, un certain intérêt, je pense que ces élèves‐là, oui, ils ont plus de facilité ».
Jackie : X
« Ce sont toutes les stimulations, qui lui viennent de toutes parts, qui lui
permettent de se construire, de rentrer dans les apprentissages, de donner du sens. Potentiel naturel, ça ne veut rien dire ».
Steven : X « Le potentiel, c’est une chose. Mais après,
il y a le travail qui vient derrière… Un élève
qui a un potentiel, mais qui ne travaille pas, il va finir un jour ou l’autre par échouer ».
Elodie :
X
« Je pense qu’il y a des élèves qui ont de la facilité à l’école, qui comprennent
rapidement ce que l’enseignant demande, et puis ça leur évite d’être en difficulté ou en échec scolaire… Le potentiel naturel, ça fait un peu prédisposition et ça veut dire que l’inverse existerait aussi et là je ne suis pas trop d’accord… Je pense ça se
travaille».
Jérémy :
X
« Il y a des élèves qui ont de la facilité et qui n’ont pas besoin de bosser… Le potentiel naturel, c’est le QI, les capacités à apprendre… Il y a des élèves qui sont, pas plus intelligents, mais qui ont plus de potentiel cognitif que d’autres ».
Total : 0 1 2 2
Thèmes :
Attributions
Affirmation:
10.c :
C’est la confiance en soi (en ses capacités) qui détermine si un élève réussit plus ou moins.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Je pense que ça influence, mais pas autant que ça… dans une certaine
mesure… C’est un obstacle, je dirais, mais pas insurmontable ».
Jackie : X « Je pense. Pas toujours. Par rapport à la
norme, je peux dire que oui ».
Steven :
X
« Cela peut aider, mais ça ne fait pas tout…
C’est la façon de se percevoir et la façon d’être jugé qui influence. Et la façon d’être jugé peut ébranler l’image positive de soi ».
Elodie :
X
« En étant sûr de soi, on sera peut‐être plus motivé, et puis on va peut‐être plus s’investir dans une tâche, mais ça ne veut pas dire qu’on va la réussir… Je pense que ça aide, mais ça ne détermine pas la réussite ».
Jérémy :
X
« Je me retrouve assez dans ma propre personne, dans le sens où quand on te dit sans arrêt : « Tu es capable de réussir, tu es tout à fait capable. Tu vois, si tu travailles un peu, tu y arrives ». Et bien forcément ça va déterminer, car tu sais que tu y arrives…
Il faut quand‐même que ce soit un élève qui n’a pas de grosses difficultés à la base, parce que ce n’est pas juste parce que tu as confiance en toi, que le boulot se fait tout seul ».
Total : 1 0 3 1
Thèmes :
Culture de l’échec/ idéologie de l’excellence
Affirmation:
11.c :
Selon le degré de difficulté d’un élève, il devient impossible de l’aider à développer ses apprentissages.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Je pense que même si c’est un micro pas qu’il fait encore, je ne renoncerai jamais je crois… Je pense qu’on peut toujours avancer, au moins dans un domaine. C’est peut‐être parce que je n’ai pas encore enseigné que je dis ça ».
Jackie : X
« Un élève qui a un handicap mental…
Impossible de l’aider non, mais ça prendra énormément de temps… Impossible dans les délais de la norme scolaire, oui ».
Steven :
X
« Pour être optimiste, je vais mettre d’accord, mais tout le monde à ses limites ».
« Il n’y a pas de cas désespérés. C’est simplement une histoire de motivation.
S’ils ont encore la motivation de travailler, ils peuvent faire des choses. On peut en tirer quelque chose. Mais s’ils n’ont plus rien envie de faire, là, c’est que quelque part c’est cuit ».
Elodie :
X
« Je mettrai pas d’accord, car c’est le impossible qui m’embête… Il faut tout revoir sans doute, peut‐être les bases de ce qu’il a fait au début de sa scolarité, qui vont peut‐être ne pas être très motivantes pour lui, parce que ce sera un truc de bébé peut‐être, mais il y a toujours des choses à faire ».
Jérémy : X
Total :
0 0 1 4
«Peu importe la difficulté, qu’il soit au fond du gouffre, en difficulté, qu’il soit en légère difficulté, peu importe le degré, je crois qu’on peut aider à apprendre. Si je n’y croyais pas, je ne ferais pas ce métier ».
Affirmation:
12.c :
Certains élèves sont plus particulièrement prêts à suivre des études.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Certains élèves ont plus de capacités que d’autres, mais je pense qu’après le milieu familial, le contact avec les enseignants, enfin qu’il y a beaucoup d’autres facteurs qui influencent… Il y a le milieu qui influence, il y a l’enseignant, il y a le contact avec les autres. Il y a plein de choses qui peuvent aider un élève à travailler ou, au contraire, l’empêcher de travailler ».
Jackie : X
« Je pense que tout ce qu’on met en place pour justement qu’ils suivent et qu’ils réussissent leurs études, c’est ce qui influence ou pas qu’ils soient pris par la suite ».
Steven :
X
« Certains élèves, d’une part, sont mûrs psychologiquement, d’autre part il y a les parents pour les aiguiller dans cette voie.
Et puis, il y en a qui sont appuyés par leurs notes… Il y a certains élèves qui ne croient pas du tout en l’école, donc ils vont totalement se désintéresser, mais parce qu’ils ont envie de faire autre chose ».
Elodie :
X
« Je pense que chaque élève est capable de faire des études, mais il y en a qui vont se sentir plus à l’aise en faisant des études longues… ça dépend peut‐être de l’importance que la famille met sur les études, s’ils considèrent que c’est important ».
Jérémy :
X
« Certains élèves, à mon avis, ont plus de facilité par rapport au fait que leurs parents donnent de l’importance sur le niveau scolaire à avoir… ça dépend aussi de la culture sociale de la famille… Si les parents pensent que l’école n’est pas forcément utile, l’élève sera moins motivé pour donner de l’importance à l’école.
Donc, si ce sont des classes assez élevées, qui poussent les élèves à faire l’école, ça montre un culture de réussite ».
Total : 0 1 3 1
Thèmes :
Culture de l’échec/ de l’excellence
Affirmation:
13.c :
On discerne assez rapidement les élèves qui auront des difficultés à l’école, puisqu’ils sont tout de même moins intelligents.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Il faut leur laisser le temps… Il y a plein de facteurs qui influencent aussi. Le fait de changer de classe, d’enseignant…On ne peut pas être aussi catégorique que ça ».
« Je pense qu’on n’a pas tous les mêmes capacités intellectuelles… il y a des intelligences différentes. Donc, on peut être intelligent dans un domaine ou dans un autre. Je pense que l’intelligence est quelque chose de très vaste. On ne peut pas s’arrêter à ce mot‐là pour définir un enfant ».
Jackie : X
« Je pense qu’on discerne un élève, parce que de un, il a un comportement qui sort de la norme scolaire ».
Steven :
X
« L’école ne juge pas tous les types d’intelligences. Disons qu’elle juge sur les capacités scolaires. Mais, par exemple, elle évalue sur des critères non scolaires tels que le comportement, le savoir vivre ensemble ».
« J’ai l’impression que beaucoup, si tu ne fais pas comme eux, comme tes collègues, tu es mis à l’écart… En tout cas, il faut savoir garder un jugement neutre par rapport aux collègues le plus possible et ne pas seulement se baser sur leurs
appréciations, mais aussi sur les tiennes. Et surtout aussi ne pas faire des catégories avec les élèves, parce qu’ils peuvent
évoluer ».
« Si tu as déjà des attentes négatives à l’encontre d’un élève, il ne peut que rater…
Il faudrait avoir des attentes positives pour tous les élèves, sachant qu’ils peuvent tous réussir… Il y a des enfants qui mettent aussi beaucoup plus de temps à
comprendre les choses et qui demandent un peu plus de temps que les autres, et ce n’est pas pour autant qu’ils sont moins intelligents ».
Elodie :
X
« Il y en a qui auront des difficultés à l’école, mais je ne pense pas que c’est lié à l’intelligence qu’ils ont… Ce n’est pas lié à leur QI, mais je pense qu’il y a des élèves qui auront des difficultés à l’école ou plus tard, même s’ils s’accrochent ».
Jérémy :
X
« On peut voir s’il y a des facteurs, si à la maison c’est difficile, s’il y a des problèmes linguistiques. On peut identifier que certains élèves vont avoir plus de difficultés que d’autres ».
« Il y a différentes sortes d’intelligences. Il y a l’intelligence scolaire, le contrat didactique, si l’élève rentre à l’intérieur et fait ce que tu lui dis, mais en fin de compte, sa connaissance, elle est moindre. Il peut tout te recracher, mais en fin de compte, il ne va pas pouvoir remobiliser… C’est vrai qu’il y a différents niveaux d’intelligences.
Donc, oui, un élève qui a moins de coefficient d’intelligence, il va assez rapidement voir qu’il a plus de peine à apprendre ».
Total : 0 0 1 4
Thèmes :
Culture de l’échec/ de l’excellence
Affirmation:
14.c :
Un enseignant qui n’a pas d’élèves en difficulté est un enseignant qui ne parvient pas à identifier quand un élève éprouve des difficultés.Etudiants Tout à fait
d’accord D’accord
Plus ou moins d’accord
Pas
d’accord Justification selon des verbatim
Anaïs :
X
« Il y a toujours un moment où un élève a plus de difficultés que d’autres… Il y a le programme qui avance, mais il faut être conscient qu’il n’y a pas tous les élèves qui suivent et qui arrivent à tout
comprendre ».
« Un élève en difficulté, c’est un élève qui est à la limite du seuil de réussite, qui est tantôt au‐dessus, tantôt au‐dessous…Parce que pour moi, je pense qu’en dessous de quatre, même s’il passe par dérogation ou comme ça, pour moi, il a quand‐même des difficultés ».
« Un élève en vraie difficulté, c’est un élève en dehors du truc. Vraiment en échec total, qui ne suit rien, qui n’en touche pas une ».
Jackie : X
« Je n’ai jamais vu une classe qui n’avait pas d’élève en difficulté ».
« Un élève en difficulté, c’est un élève qui, au niveau de la norme, n’atteint pas les objectifs, qui ne réussit pas son année scolaire, et ça, dans les matières
principales… Les matières principales, ce serait le français et les maths, surtout en élémentaire ».
Steven :
X
« Chaque élève a des points faibles ou forts. Un enseignant doit pouvoir être capable quelque part de se mettre à la place et de décréter ce qui va bien. S’il n’arrive pas à faire ça, à mon sens, ce n’est pas un bon enseignant, parce qu’il a quelque part failli à sa mission… C’est pas