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Academic year: 2022

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Huitième édition des Journées de la Halqa Jeudi 1er et vendredi 2 juillet 2021

Aix-en-Provence

M

OBILISATIONS ET ENGAGEMENTS DANS LES MONDES ARABES ET MUSULMANS

(XVII

E

XXI

E SIÈCLES

)

« Lorsqu’un jour le peuple veut vivre, Force est pour le Destin, de répondre, Force est pour les ténèbres de se dissiper, Force est pour les chaînes de se briser.

Avec fracas, le vent souffle dans les ravins, Au sommet des montagnes et sous les arbres » Abou el-Kacem CHEBBI, « La volonté de vivre », 1933 [Les Chants de la Vie, 1955]

Les “révolutions arabes” éclataient il y a dix ans. Espaces et temporalités de ces moments sont, dans les mondes arabes et musulmans, à questionner et à inscrire dans un mouvement planétaire de révoltes (Chili, Hong Kong, Burkina Faso, etc.). Justice sociale, démocratie, fin de la corruption des oligarchies, nouvelle place de la religion dans l’espace social : ce sont-là quelques-unes des revendications et discussions transversales fortes de ces mouvements.

Ces journées proposent deux principaux ensembles de réflexions. D’une part, inviter les doctorant·e·s et masterant·e·s à présenter leurs travaux portant sur le monde arabe et musulman afin de faire un état des lieux collectif des recherches sur ces mobilisations et révolutions, ainsi que sur toutes celles qui y advinrent depuis plus de deux siècles. D’autre part, interroger ces révolutions dans leur portée paradigmatique, comme l’a fait Jocelyne Dakhlia par le biais de son séminaire. Qu’apportent ces soulèvements d’ampleur en termes de compréhension des phénomènes sociaux passés et présents ? Offrent-ils des outils pour étudier et repenser des phénomènes sur le temps long ? La mise en avant des méthodologies employées et les interrogations réflexives seront tout particulièrement appréciées.

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AXE 1:MÉMOIRES ET HISTORICITÉS DES LUTTES

Comment la mémoire des luttes a contribué à la naissance d’autres mouvements révolutionnaires ? Nombre de murs des grandes capitales arabes en révolte, inondés de graffitis, font par exemple écho à l’histoire douloureuse des luttes de libération des années 1950 et 1970.

Le passé, qui apporte de nouvelles visions du futur, et l’histoire partagée influencent les trajectoires des individus. La place des “héros” et “héroïnes” ancien·ne·s, des “martyr·e·s” et des “pères des nations” est l’une des pistes de réflexion à envisager.

La création des archives des révolutions (The Creative Memory of the Syrian Revolution ; Bahia Shehab, You Can Crush the Flowers : A Visual Memoir of the Egyptian Revolution ; Initiative d’Archives Collectives, pour l’Algérie) constitue une autre forme de résistance à l’oppression et à l’oubli pour les acteurs et les actrices. Des stratégies, au travers de supports matériels multiples - littérature, musique, arts visuels ou encore bien plastiques - sont mobilisées par des artistes et militant·e·s en opposition aux narrations officielles des régimes.

Que représente le “devoir de mémoire” (Ledoux, 2016) des mouvements de contestation passés, et notamment des “révolutions arabes”, pour les activistes eux et elles- mêmes ? Cet axe propose aussi d’aborder les façons dont les États et les acteurs institutionnels se saisissent ou non d’un tel “devoir” comme, par exemple, dans le cadre de la période de justice transitionnelle en Tunisie. Dans quelle mesure les contestations passées sont-elles intégrées aux récits officiels ?

AXE 2:ORIENTATIONS CONTESTATAIRES ET RÉPERTOIRES DACTION

En 2011, c’est l’ampleur des mobilisations et l’hétérogénéité des acteurs et des actrices mobilisé·e·s qui en font un moment inédit. Cet axe invite à étudier la formulation des revendications, le contenu des luttes ainsi que les formes concrètes qu’elles prennent.

Les façons qu’ont les acteurs et les actrices d’exprimer et de nommer ce qu’ils et elles ressentent et dénoncent s’articulent à une pluralité de modes d’action. La dimension politique de ces mobilisations sera, notamment, à questionner. De même, leur désir de contester le pouvoir ou l’ordre social, voire de renverser les adversaires visés ou les régimes en place, ou au contraire de les soutenir, pourra être analysé. Par ailleurs, les mobilisations sont souvent façonnées par des revendications et des luttes préexistantes dont elles peuvent s’inspirer tant dans leurs revendications que dans leurs modalités.

Les mobilisations peuvent s’exprimer publiquement, sous différents registres d’action dont il sera intéressant d’étudier les raisons et les déclinaisons au prisme des conjonctures sociales, économiques, politiques, historiques. En revanche, nombre de demandes et de pratiques contestataires sont invisibles – mais surtout invisibilisées – dans l’espace public, et se manifestent souvent à bas bruits, sous des formes infra-politiques (C. Scott, 1990). Se développent alors des modes d’action particuliers par leur format, leur support ou leur temporalité, et notamment lorsqu’ils sont contraints de s’adapter ou de se transformer face à la contre-révolution et à la répression. Si les répressions des mouvements sociaux ont, à plusieurs reprises, mené à l’écrasement et à l’invisibilisation des mobilisations, elles ont imposé également la naissance de nouvelles pratiques de lutte et de résistance, aussi employées hors des contextes de mobilisation évidente.

AXE 3:APPARTENANCES ET ASSIGNATIONS IDENTITAIRES

Les différenciations et les dominations de genre, de classe, d’appartenance religieuse conduisent souvent à s’engager. Aussi, l’implication au sein d’une mobilisation et la socialisation

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qu’elle occasionne peuvent donner lieu à des questionnements relatifs à l’identification et à l’appartenance (Avanza et Laferté, 2005), aux échelles individuelles et collectives, venant transformer la perception que les militant·e·s ont d’elles et d’eux-mêmes. Comment les rapports de genre, de race, de classe, de religion, etc. et les systèmes de représentation qui en découlent sont-ils pensés par les personnes mobilisées ? Contribuent-ils à la cristallisation des assignations, influent-ils leur remise en question concrète, voire leur érosion ? L’épaisseur historique et les modalités de perpétuation, de reconfiguration ou de disparition de ces assignations sont aussi à étudier.

Comment les différentes conditions matérielles d’existence et la situation juridique de chacun·e entravent-elles les possibilités de participation politique ? Comment influent-elles sur la répartition des rôles au cours de la mobilisation ? Les assignations peuvent être reconduites au sein même des collectifs engagés, quels qu’ils soient. De plus, les différentes positions sociales des personnes mobilisées sont parfois instrumentalisées au profit de la lutte.

En offrant aux doctorant·e·s et masterant·e·s un espace pour présenter leurs travaux, les Journées de la Halqa ouvrent une possibilité d’échange sur des problématiques communes par-delà les barrières disciplinaires des sciences sociales. Elles permettent de confronter méthodes et approches tout en proposant un état des lieux de la recherche en France sur les mondes arabes et musulmans modernes et contemporains.

Nous proposons aux jeunes chercheurs et chercheuses de toutes écoles, universités et institutions des axes de réflexions dans lesquels ils et elles pourront insérer leurs propositions de communication. Les doctorant·e·s sont libres de proposer des formes variées de présentation — en candidatant individuellement, en communiquant à deux, ou en constituant un panel composé de quatre membres maximum. Enfin, les axes ci-dessus ne sont pas exclusifs, il est également possible aux candidat·e·s d’envoyer une proposition qui entre en résonance avec le thème général.

Les propositions de communication – comprenant un titre accompagné de trois mots- clefs et d’un résumé de 300 mots maximum – sont à envoyer avant le 30 avril 2021 par voie électronique à l’adresse halqadesdoctorants@gmail.com. Les propositions seront ensuite examinées par le bureau de l’association. La Halqa couvrira les éventuels frais de voyage, de restauration et d’hébergement des doctorant·e·s et étudiant·e·s retenu·e·s. Les Journées de la Halqa seront également l’occasion de renouveler le bureau de l’association au cours de l’assemblée générale qui se tiendra à l’issue de ces deux journées.

Le bureau de la Halqa : Christelle MAZLOUM (Université Paris-Descartes), présidente ; Zakia MESTARI (Université Toulouse 1), secrétaire ; Annamaria BIANCO (Aix-Marseille Université), trésorière ; Élise ABASSADE (Université Paris VIII - La Manouba) ; Thierry GUILLOPÉ (Université Paris-Est) ; Antonis NASIS (EHESS) ; Joséphine PARENTHOU

(ENS Lyon).

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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

- ACHIN Catherine et NAUDIER Delphine, « L'agency en contexte : réflexions sur les processus d'émancipation des femmes dans la décennie 1970 en France », Cahiers du Genre, n° 55, 2013.

- AJAN Nabim, GAUTHIER Gilles (dir.), Il était une fois... les révolutions arabes, Paris, Seuil,

“Araborama, 2”, 2021.

- AMIN Allal, PIERRET Thomas (dir.), Au cœur des révoltes arabes : Devenir révolutionnaires, Armand Colin, 2013.

- BENNANI-CHRAÏBI Mounia et FILLIEULE Olivier (dir.), Résistances et protestations dans les sociétés musulmanes, Paris, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 2003, 424 p.

- BOUSTANI Sobhi , EL-ENANY Rasheed, HAMARNEH Walid (éd.), La Littérature à l'heure du Printemps arabe, Karthala, Paris, 2016.

- CARDON Philippe, KERGOAT Danièle, PFEFFERKORN Rolan (dir.), Chemins de l'émancipation et rapports sociaux de sexe, Paris La Dispute, Paris, 2004.

- DAKHLI Leyla (dir.), L'Esprit de la révolte. Archives et actualité des révolutions arabes, Paris, Seuil, 2020 [disponible en ligne].

- GARRAULT Antoine, « L’ONGisation de la résistance populaire dans la Cisjordanie post seconde Intifada (2005-2017). Ressources, mobilisations et structuration de la lutte contre l’occupation israélienne », Cultures & Conflits, 2020/1 (n° 117), p. 61-78. DOI : 10.4000/conflits.21482 URL : https://www.cairn.info/revue-cultures-et-conflits-2020-1- page-61.htm

- HESHMAT Dina, Egypt 1919: The Revolution in Literature and Film, Edinburgh University Press, Edinburgh, 2020.

- JACQUEMOND Richard et LANG Félix (éd.), Culture and Crisis in the Arab World. Art, practice and production in spaces of conflict. I.B. Tauris, London.

- KARAM Karam, Le mouvement civil au Liban, Revendications, protestations et mobilisations associatives dans l’après-guerre, Paris/Aix-en-Provence, Karthala/IREMAM, 2006.

- LEDOUX Sébastien, Le devoir de mémoire. Une formule et son histoire, Paris, Éditions du CNRS, 2016, 368 p.

- LEPERLIER Tristan, Algérie, les écrivains dans la décennie noire. CNRS Éditions, Paris, 2018.

- MASMOUDI Ikram, War and Occupation in Iraqi Fiction, Edinburgh University Press, Edinburgh, 2015.

- MEHREZ Samia, Writers between History and Fiction: Essays on Naguib Mahfouz, Sonallah Ibrahim and Gamal AL-GHITANI, AUC Press, Cairo, 1994.

- OUALDI M’hamed, et al. (dir.), Les ondes de choc des révolutions arabes, Beyrouth : Presses de l’Ifpo, 2014. Web. <http://books.openedition.org/ifpo/6686>.

- SCOTT James C., La domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne, Éditions Amsterdam, Paris, 2008.

- Inkyfada, série de podcasts sur la révolution en Tunisie.

Références

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