Depuis le tout début de son histoire, le territoire public, les terres comme les ressources, a constitué un atout indé- niable pour notre développement. Il est l’assise d’une foule d’activités et constitue un levier économique majeur qui permet au gouvernement de satisfaire les besoins de la population et d’assurer un juste équilibre entre les impératifs sociaux, économiques et environnementaux de notre société.
C’est précisément pour mettre en valeur ce patrimoine collectif et en concilier les différents usages que les plans régionaux de développe- ment du territoire public (PRDTP) ont vu le jour. Les PRDTP facilitent l’émission de droits fonciers sur le territoire public et favorisent la concertation entre les partenaires de nos régions et les différents paliers gouvernementaux. En outre, la mise en œuvre du PRDTP de l’Outaouais pourrait entraîner des retombées économiques de quelque 19 millions de dollars en immobilisations et des dépenses de 15 millions de dollars.
Ensemble, nous pouvons offrir aux régions du Québec prospérité et dynamisme. Nous avons tout lieu d’être fiers des résultats obtenus jusqu’ici. En effet, nous disposons désormais d’un outil précieux et nous devons, sans plus tarder, veiller à la mise en œuvre de ce plan.
Nous y parviendrons en établissant de fructueux partenariats pour la mise en œuvre du plan d’action du PRDTP et pour la promotion du développement récréotouristique sur le territoire public. Nos efforts conjugués contribueront au développement économique et social de nos régions.
Je remercie chaleureusement tous nos partenaires des municipalités régionales de comté (MRC), des communautés autochtones, des organismes publics, de même que des divers organismes fauniques, environnementaux et récréatifs qui ont œuvré avec énergie à l’élaboration des PRDTP. Merci de votre engagement et de votre persévérance!
Pierre Corbeil
Ministre des Ressources naturelles et de la Faune
Partenaires pour le
développement durable du territoire public
Le territoire québécois est immense et diversifié. Plus de 92 % du territoire relève du domaine de l’État. Ce milieu abrite un bassin de ressources naturelles essentielles au déve- loppement socioéconomique du Québec. Il recèle également une mul- titude d’écosystèmes, de sites géolo- giques et de paysages exceptionnels.
Afin de mettre en valeur le terri- toire public, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) favorise une utilisation du ter- ritoire qui allie les préoccupations économiques, sociales et environ- nementales des Québécois. Une utili- sation qui s’inscrit dans une démarche de développement durable.
Le PRDTP, un outil de gestion durable du territoire public
Le MRNF dispose de nombreux outils et de modèles de gestion. L’un d’entre eux, le plan régional de développement du territoire public (PRDTP), vise à déterminer, de concert avec les intervenants régionaux, où, quand et comment il est possible d’émettre des droits fonciers en vue d’une utilisation harmonieuse du ter- ritoire public.
Le PRDTP a pour principal objectif d’associer les partenaires régionaux et gouvernementaux à la prise de déci- sion en matière d’utilisation du terri- toire public. Grâce à un vaste exercice de concertation et de consultations, des partenaires issus de ministères et d’organismes publics, des municipa- lités régionales de comté (MRC), des communautés autochtones ainsi que des organismes fauniques, environ- nementaux et récréatifs ont été appelés à donner leur point de vue sur l’aménagement et le développement du territoire public. C’est sur la base de ces échanges que s’établit le con- tenu des PRDTP.
Les PRDTP ont été élaborés dans le cadre d’un processus continu. Ils présentent les grands principes retenus pour mettre en valeur le terri- toire public D’autres volets s’ajou- teront à celui du récréotourisme lorsque seront identifiés les nouveaux besoins sur l’émission de droits fonciers liés aux activités commer- ciales et industrielles, aux utilités
publiques et communautaire, aux ter- ritoires particuliers d’intervention, à la préservation et à la protection du ter- ritoire.
Les activités en émergence
Les possibilités de mise en valeur du territoire public sont nombreuses.
Parmi elles, nous trouvons main- tenant, partout au Québec, des activi- tés telles que le tourisme d’aventure, l’écotourisme, les activités de plein air et la culture de petits fruits.
Généralement, ces activités en émergence entraînent des retombées économiques appréciables. Elles per- mettent d’instaurer dans le multi- usage nos pratiques et nous aident à atteindre un meilleur équilibre et à tendre vers le développement durable de notre territoire.
Parmi ces activités, celles liées au récréotourisme sont, plus que tout autres, promises à un bel avenir. En effet, plusieurs données de l’Orga- nisation mondiale du tourisme (OMT) nous permettent de croire que la demande touristique connaîtra un développement fulgurant au cours des prochaines années.
À l’échelle internationale, les préoccupations environnemen- tales sont omniprésentes et les visiteurs sont très sensibles à l’éco- tourisme, souvent appelé touris- me durable. D’ailleurs, selon l’Organisation mondiale du touris- me, l’écotourisme connaît la crois- sance la plus rapide de toute l’in- dustrie du voyage, soit une hausse de 10 à 30 % par rapport à une progression globale du tourisme d’environ 4 % par année. Par ailleurs, le nombre de touristes voyageant à l’extérieur de leur pays devrait croître de 76 % d’ici 2010.
Plus près de nous, on estime que les Québécois dépenseraient plus de 3,2 milliards de dollars par année pour des activités liées à la nature. En fait, les retombées annuelles des activités qui ont cours sur les terres publiques sont évaluées à plus de 1,15 milliard de dollars et donnent lieu à la créa- tion de 17 600 emplois (en années- personnes).
Le territoire public de l’Outaouais : un immense potentiel
Grâce à ses sites d’une grande beauté, ses sommets rocheux, ses forêts en majeure partie feuillues, ses nombreux plans d’eaux et ses rivières canotables, l’Outaouais présente un potentiel récréotouristique élevé. La région, située à proximité d’impor- tants bassins de population, est facile- ment accessible tant pour les Québécois, les Ontariens que les Américains.
Située au sud-ouest du Québec, entre l’Abitibi-Témiscamingue, les Laurentides, la Mauricie et l’Ontario, la région de l’Outaouais s’étend sur 34 074 km2. Le territoire public couvre 75 % de la région et se concentre prin- cipalement dans les MRC de Pontiac et de La Vallée-de-la-Gatineau. Quelque 60 % du territoire public est composé de territoires fauniques structurés : l’Outaouais compte deux importantes sections des réserves fauniques La Vérendrye et Papineau-Labelle, le parc national de Plaisance, six zones d’exploitation contrôlée (zecs) et près d’une centaine de pourvoiries, dont 26 avec droits exclusifs. L’exploitation forestière est la principale contribu- tion du territoire public à l’économie régionale, suivie de près par les activi- tés fauniques et récréatives.
En 2003, l’Outaouais se classait 7e région québécoise en matière de volume touristique. La situation pour- rait changer puisque la région connaît actuellement un regain de popularité : ses plans d’eau et ses forêts en font un secteur récréotouristique très appré- cié par les amoureux de la nature.
Aménager le territoire dans un esprit de développement durable
De façon générale, l’offre touris- tique est concentrée au centre de l’Outaouais, le cœur récréatif de la région. Le territoire public bénéficie d’un dense réseau de chemins forestiers et ses paysages sont d’une qualité exceptionnelle. Bref, le terri- toire public présente un potentiel intéressant qu’il faut mettre en valeur afin de diversifier l’économie régionale et attirer une clientèle ama- trice de sports de plein air et d’aven- ture douce.
Le plan régional de développement du territoire public de l’Outaouais est structuré à partir des enjeux et des orientations identifiés par les mem- bres de la Table régionale de concer- tation de l’Outaouais. Pour chacun des enjeux on y trouve :
• les objectifs à atteindre;
• les indicateurs pouvant témoigner de l’atteinte des objectifs;
• les moyens d’action;
• la liste des partenaires concernés;
• l’échéancier de réalisation.
Voici les enjeux retenus :
■ Le développement de l’offre d’hébergement
L’Outaouais connaît une forte demande pour la villégiature privée en territoire public. Pour répondre à cette demande croissante et consolider la villégiature privée, 802 nouveaux emplacements seront offerts à la population sur le territoire public régional.
Trois grands secteurs de consolida- tion de la villégiature ont été retenus : le secteur de la Petite Nation, le secteur Nord-Est et le secteur du chemin du Bois-Franc. Trois autres secteurs complémentaires de consoli- dation se trouvent dans la MRC de Pontiac. Par ailleurs, des secteurs riverains sont mis en réserve pour un développement ultérieur.
De son côté, l’hébergement com- mercial situé en territoire privé, qui se concentre dans la partie sud de la région, comprend des hôtels, motels, auberges, compte deux établisse- ments d’importance, le château Montebello et le château Logue à Maniwaki. Sur le territoire public, l’of- fre d’hébergement commercial se fait présentement en pourvoirie. Le PRDTP identifie des sites pouvant accueillir des projets récréotouristiques majeurs permettant de diversifier et d’ac- croître l’offre d’hébergement. Enfin, les campings aménagés sont localisés sur les territoires fauniques, princi- palement dans le centre de l’Outaouais.
■ Le développement des activités culturelles
En Outaouais, le potentiel de développement culturel tant patrimo- nial qu’historique est intéressant. En effet, la région possède quantité de vestiges et de sites qui témoignent du passé. Les littoraux des rivières Dumoine et des Outaouais recèlent de nombreux sites archéologiques et naturels témoins de la vie des Amérindiens et plus tard, du passage des coureurs des bois et de l’arrivée des premiers colons. Cependant, le potentiel patrimonial de la région ne bénéficie pas d’une protection particulière, encore moins d’infra- structures permettant de le mettre en valeur.
Les partenaires de la Table régionale de concertation élaboreront un plan de mise en valeur des abords des rivières Dumoine et Outaouais. En outre, ces rives d’une richesse ines- timable seront protégées et les projets qui y verront le jour devront être asso- ciés à la mise en valeur du patrimoine culturel.
■ Le développement des activités de plein air
Les activités de plein air sont fort diversifiées et se pratiquent en majorité dans le sud de la région.
Motoneige, motoquad, cyclisme, golf, équitation, ski de fond, randonnée pédestre, sports extrêmes (escalade, bungee, rafting, etc.), chasse, pêche et activités nautiques constituent des attraits récréotouristiques de choix en Outaouais. Toutes ces activités sont souvent associées à des lieux d’hébergement, tels des centres de vil- légiature, des bases de plein air ou des centres de vacances.
Les activités récréatives sont présen- tement en restructuration et le milieu régional assure notamment la mise en œuvre d’un plan de développement intégré des sentiers (PDI). Les activités de plein air du secteur récréatif du centre de l’Outaouais composé des zecs Pontiac et Bras-Coupé-Désert et de la Forêt de l’Aigle font également l’objet de planification. Notons enfin qu’un projet est en voie de réalisation : le parc écotouristique de canotage la Goutte d’eau qui entraînera des retombées intéressantes pour la région de l’Outaouais et permettra de structurer davantage l’offre récréo- touristique.
La région de l’Outaouais est privi- légiée puisqu’elle possède tous les atouts naturels permettant de propo- ser des activités récréotouristiques qui répondent aux nouvelles tendances telles que les circuits touristiques (thé- matiques, cyclotourisme, caravaning, etc.), le séjour de villégiature (centre de santé, villégiature de luxe, etc.), les circuits de motoneige et de motoquad ainsi que des aventures de plein air diversifiées. Le PRDTP vise à dévelop- per et à consolider ces activités récréo- touristiques afin de bien positionner le secteur récréatif du centre de l’Outaouais.
■ Les retombées économiques, sociales et environnementales
La construction de chalets, d’auberges et de complexes hôteliers entraîne des retombées économiques importantes et la création de plusieurs emplois. Les activités de plein air ont également un impact sur l’économie locale. Les partenaires de la Table régionale de concertation ont d’ail- leurs convenu de mettre sur pied un comité chargé de produire un plan marketing afin d’intéresser d’éven- tuels promoteurs à investir dans la région.
Au-delà de ces gains substantiels, le PRDTP garantit une utilisation polyva- lente et équilibrée du territoire public et assure une protection accrue de ce patrimoine inestimable. Cette planifi- cation favorise également une vision intégrée du développement et, surtout, une vision partagée avec les partenaires du milieu.
