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Entre exigences institutionnelles et pratiques au quotidien, quels enjeux pour les enseignants documentalistes ?

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Academic year: 2021

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Entre exigences institutionnelles et pratiques au quotidien, quels enjeux pour les enseignants documentalistes ?

Plus de cinquante enseignants documentalistes de l'académie de Toulouse se sont réunis le jeudi 24 février pour un temps d'échanges, de réflexions et de propositions.

La situation de la profession est cruciale. La masterisation du concours de recrutement et le faible nombre de postes mis au concours entraîne une baisse significative du nombre de candidats : 1000 inscrits, 440 présents, 245 admissibles pour 145 postes au capes externe ( et 46 à l'interne). Alors même que le nombre de départs en retraite tourne autour de 400.

1. Bernard Schwartz, co-secrétaire général académique, a présenté la situation globale de l'académie.

La rentrée 2011 s'annonce difficile : si l'académie de Toulouse paraît moins touchée que d'autres, 32 postes sont cependant supprimés toutes disciplines confondues alors que le nombre d'élèves attendu augmente (+

2700 dans le second degré). On peut s'attendre à la multiplication des classes avec des effectifs supérieurs à 30.

La validation des compétences définies dans le socle commun reste un souci dans tous les collèges. La position du SNES est de ne rien valider dans l'immédiat et de demander un moratoire au Ministère. En fin d'année scolaire, si ce dernier n'a pas changé de position, il est proposé de valider systématiquement tous les items. Quelques remarques concernant ce socle commun1 :

- il s'agit d'une vision réductrice des savoirs, produisant à terme une forme de discrimination sociale ; - le risque de subjectivité inhérent à l'évaluation pédagogique est accru ;

- le socle commun, c'est aussi un risque de « primarisation » du collège ;

- il y a un risque de fichage de l’élève, surtout s’il est répertorié comme « à problème » ; le livre de compétences rappelle le « livret ouvrier » de la fin 19e siècle ;

- l'évaluation par compétences élude les questions liées à l'apprentissage ;

- l'évaluation de compétences extra-scolaires prévu dans le livret va se faire selon quels critères et par qui ? A ce jour, la mise en place du socle commun est très contrastée selon les établissements.

Quelques réactions de la salle :

–la validation de tous les items a été décidé par les collègues dans certaines établissements pendant que dans d'autres rien n'est validé ;

–ces items sont très vagues et mal formulés ;

–comment peut-on valider des compétences sachant que les compétences peuvent évoluer dans le temps.

Une compétence acquise peut ne plus l'être quelques années plus tard.

Les entretiens professionnels avec le chef d'établissement sont actuellement en expérimentation dans une logique d'abandon de la double notation (administrative et pédagogique) pour aboutir à une notation unique par le chef d'établissement. L'entretien n'est pas, à ce jour, obligatoire. Il est possible d'être assisté par un représentant syndical.

Il est important de souligner que c'est le rôle même des IPR qui est mis en question avec la suppression à terme de la notation pédagogique et l'inscription du socle commun dans la loi (ce que ne sont pas les programmes). Le statut des enseignants est également mis à mal dans cette notation qui les met sous la seule responsabilité du chef d'établissement.

1 Laure Manoukian, Compte rendu du stage syndical « collège » organisé par le SNES en janvier 2011.

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Les dispositifs CLAIR. Il s'agit d'une sorte de labellisation sur le modèle des anciens ZEP ou RAR. Ce dispositif implique la généralisation des postes à profil avec la mise en place d'un préfet des études pour chaque niveau. Ce dernier est un enseignant de l'établissement coordonnateur des équipes pédagogiques avec une mission d'articulation entre la direction et les collègues : il s'agit donc de la création d'un échelon hiérarchique intermédiaire... Sur l'académie de Toulouse : 6 établissements sont à ce jour concernés. Le label est donné par le Ministère mais le dispositif doit être validé en CA. Ce vote est fondamental sur un plan légal. Le SNES a déposé un recours juridique à ce propos : décision attendue prochainement.

2. Formation des nouveaux recrutés

La masterisation se passe en deux ans.

2.1 Le Master 1 : le candidat aux métiers d'enseignant documentaliste effectue deux semaines de stage d'observation à temps plein dans un CDI. Dans le cadre de la formation universitaire qui lui est dispensé, il lui est demandé la réalisation d'un « point zoom » sur un des aspects du CDI. En master 1, il y avait une vingtaine d'inscrits dans l'académie en septembre 2010.

2.2 Le Master 2 : le candidat doit effectuer 4 semaines de stage à temps plein en responsabilité pendant le mois de janvier. Plusieurs questions se posent :

–La rémunération des stagiaires qui semble être différente d'une académie à l'autre. Dans l'académie de Créteil, seuls les admissibles sont payés. Dans celle de Toulouse, le rectorat annonce le paiement des seules heures de séquences pédagogiques : les stagiaires se mobilisent à ce propos. Un recours syndical est envisagé.

–Les écrits sont en novembre, les résultats en janvier, donc le stage se fait sans que le candidat sache s'il est admissible ou non.

–Pour le stagiaire, il s'agit d'une prise en charge progressive du CDI. Les tâches qui lui sont demandées sont nombreuses et pour partie difficiles voir impossibles à réaliser en seulement 4 semaines. Il s'agit d'assurer l'accueil des élèves, la gestion du CDI ; de préparer une séquence pédagogique et d'en proposer une analyse critique ; de connaître le fonctionnement de l'établissement ; d'avancer le mémoire professionnel ; de préparer le C2I ainsi que la certification linguistique

Les établissements d'accueil des stagiaires ont été choisis sur proposition de l'IPR. Une convention est signée entre l'établissement et le stagiaire, en principe cette convention doit être votée en CA.

3. Le collectif SNES/Fadben Adat des enseignants documentalistes

Le collectif a travaillé cette année autour de deux axes :

–sensibiliser notre inspection académique sur les difficultés d'exercice du métier : nous avons donc rencontré Messieurs Rivano et Faux début janvier à ce propos ;

–interpeler nos élus (députés et sénateurs) sur les enjeux de la profession : un courrier leur a été adressé aux élus des huit départements de l'académie ; certains ont répondu et répercuté nos interrogations à l'assemblée (voir PJ).

3.1 Rencontre avec deux des trois IPR Vie Scolaire (5 janvier 2011)

Les sujets abordés reprennent ceux dont nous avions déjà discuté avec M. Rivano en décembre 2008.

Récurrents, toujours présents et toujours aussi peu pris en compte par notre inspection.

Le manque de postes se fait d'année en année plus lourd : à l'issue du mouvement 2010, 9 postes sont

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restés vacants et le nombre de TZR (16) implique un recours fréquent à des collègues contractuels. A cela s'ajoute, dans nombre d'établissements, un ratio très insuffisant : dans les gros collègues de l'agglomération toulousaine, on ne compte souvent qu'un seul enseignant documentaliste pour 1000 élèves. Il n'est pas question, pour le moment, de création de poste, tout au plus de « redéploiement » : il s'agit d'une remise à plat des moyens entre établissements « sur-dotés » et les « sous-dotés »... Dans certains cas, la mobilisation des collègues permet d'améliorer la situation localement, mais toujours au détriment d'autres établissements, ce qui s'est passé au lycée Ozenne cette année. Quant aux postes sur deux établissements dans les petits collèges, il s'agit d'un état de fait sur lequel il n'est pas question de revenir selon notre IPR.

La demande institutionnelle quant à elle paraît disproportionnée rapportée aux moyens donnés.

Pour notre inspection, les documentalistes de l'académie ont bénéficié de nombreuses formations leur permettant d'accomplir au mieux leurs missions. Le collectif a souligné que la mise en œuvre de la politique documentaire devient impossible : multiplication des dispositifs qui implique une saturation des CDI tant en termes d'occupation du lieu qu'en ce qui concerne la disponibilité de l'enseignant documentaliste.

L' accompagnement personnalisé (AP) en lycée. Celui-ci est théoriquement de 2 h par élève, par classe et par semaine. En fait ces heures servent souvent de variables d’ajustement : une fois attribuées dans les disciplines, les heures qui restent sont données aux documentalistes, sans tenir compte de leur disponibilité ou non : un enseignant documentaliste peut ainsi se retrouver avec 15 heures d'AP par semaine sur l’année.

La question des manuels scolaires. Une circulaire académique avait été demandée en 2008, similaire à ce qui existe à Nice, Nantes ou Lyon. Notre IPR nous a répondu que telle n'était pas la volonté de l'inspection vie scolaire à Toulouse et que, avec la généralisation des manuels numériques, la question n'aurait plus lieu de se poser...

Secrétariat d’examen, surveillance des épreuves du bac. Les docs ne sont plus convoqués en juin mais peuvent l’être en juillet, alors même que, pendant tout le mois de juin et à la différence des collègues de discipline, ils assurent dans leur CDI toutes les tâches de fin d'année scolaire.

A l'issue de l'entrevue, les membres du collectif ont fait le point. Nous proposons à tous les collègues de :

faire remonter les éléments de leur quotidien qu'il serait souhaitable d'aborder lors de notre prochaine entrevue avec l’IPR (rentrée 2011) ;

lister les collègues concernés par la question de la surveillance des examens afin de faire un point de situation sur ce sujet.

3.2 Lettre aux élus

Voici le texte de la lettre. Il serait utile qu'elle soit répercutée par le plus grand nombre de collègues auprès des élus de leur circonscription (http://www.assemblee-nationale.fr/12/qui/circonscriptions) afin de donner de l'ampleur à nos revendications.

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4. La Circulaire

4.1 Intervention JP Hennuyer du collectif national

Ce nouveau projet de circulaire de mission rédigée par la DEGESCO a été envoyée aux organisations syndicales, après 7 mois de silence, le 18 janvier 2011, avec une exigence ministérielle de réaction avant le 24 janvier.

Le SNES a immédiatement publié le projet et, en lien avec l'intersyndicale et la Fadben, mis en ligne une pétition la dénonçant, pétition qui a recueilli 3677 signatures à ce jour,

(http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=20).

Le 11 février un courrier a été adressé par Roland Hubert, co-secrétaire général du syndicat, au Ministre de l’Education Nationale pour lui faire part de la situation des professeurs documentalistes (http://www.snes.edu/IMG/pdf/lettre_luc_chatel_fevrier_2011.pdf)

Le SNES est favorable à une nouvelle circulaire qui permettrait de ne pas rester enfermé dans la circulaire de 1986, mais une nouvelle circulaire élaborée en partenariat avec syndicats et associations. Le contenu de la proposition du ministère implique une orientation de notre profession vers le « tout numérique ». Le SNES demande un débat public. Pour le moment, aucune réponse du ministère.

4.2 Motion contre le projet de circulaire de mission des professeurs documentalistes Cette motion a été rédigée par les collègues participant à cette journée.

Ce que nous dénonçons

•l'absence de concertation et la volonté de passage en force que nous vivons comme méprisant vis-à-vis des travaux et réflexion menés par nos collègues il y a quelques mois sur un précédent projet de circulaire de mission ;

l'amalgame des responsabilités pédagogiques, numériques, administratives ;

la dérive techniciste de notre métier au détriment de notre rôle pédagogique ;

la place assignée au professeur documentaliste auprès du chef d'établissement et de ses collègues : nous ne sommes ni le bras droit du principal/proviseur, ni le conseiller pédagogique ou bien le formateur des enseignants de discipline ;

l'introduction dans une circulaire à vocation pérenne de dispositifs ponctuels (B2i, accompagnement personnalisé, socle commun...).

Ce que nous voulons

•un cadre statutaire clairement défini : temps de service (30h + 6h), taux de rémunération des HSA et HSE à l'égal des enseignants de discipline, création d'une agrégation et d'une inspection spécifique ;

une vraie reconnaissance de notre fonction pédagogique, ce qui implique : 1.une formation initiale et continue de qualité

2.des moyens humains : nombre suffisant de postes d'enseignants documentalistes et création de postes de maintenance informatique

3.des moyens financiers qui nous permettent d'assurer nos missions.

Enfin, nous nous interrogeons : dans cette circulaire, où sont passés les élèves et les livres ?

Par ailleurs, la responsabilité de la formation des élèves à la maîtrise de l'information reste posée : qui doit l'assurer et selon quels moyens ?

Marie Polderman (SNES académique)2. Et FlorenceBordas, Marie Pierre Chanfreau, Laure Manoukian, Isabelle Moletta, Annie Boudjema, Valéry Loubes, Sophie Lopez 2 Contact académique : e-doc@toulouse.snes.edu.

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