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Preprint submitted on 24 Feb 2004
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Opérateur de Schrödinger avec potentiel singulier multi-polaire(Schrödinger operator with a potential
including several inverse-square singularities)
Thomas Duyckaerts
To cite this version:
Thomas Duyckaerts. Opérateur de Schrödinger avec potentiel singulier multi-polaire(Schrödinger
operator with a potential including several inverse-square singularities). 2004. �hal-00001187�
ccsd-00001187 (version 1) : 24 Feb 2004
MULTIPOLAIRE
THOMAS DUYCKAERTS
R´esum´e. On ´etudie un op´erateur de la forme :−∆+V surRd, o`uV est un potentiel admettant plusieurs pˆoles ena/r2. Plus pr´ecis´ement, on d´emontre l’estimation de r´esolvante tronqu´ee `a hautes fr´equences, classique dans les cas non-captifs, et qui implique des propri´et´es de r´egularisation sur l’´equation de Schr¨odinger correspondante. La preuve est bas´ee sur l’introduction d’une mesure de d´efaut micro-locale semi-classique.
1. Introduction Nous consid´erons dans ce travail un op´erateur de la forme :
(1) P = − ∆ + V,
sur l’espace R
d(d ≥ 2), o` u :
∆ = X
j
∂
2∂
2xjest le Laplacien standard, et le potentiel V est une fonction r´eelle d´efinie sur R
d. L’´etude de la r´esolvante : R
z= (P − z)
−1, z / ∈ R,
pr`es de l’axe r´eel, int´eressante en elle mˆeme, permet aussi de pr´eciser le comportement des solutions des
´equations d’onde et de Schr¨odinger associ´ees ` a P. Lorsque V est r´egulier, de nombreuses in´egalit´es ont
´et´e d´emontr´ees sur des normes de R
zdans des espaces `a poids, notamment l’in´egalit´e standard `a haute fr´equence, sur la r´esolvante tronqu´ee :
(2) || χR
zχ ||
L2→L2≤ C
1 + | z |
o` u z est grand en module, pr`es de l’axe r´eel, et χ est une fonction r´eguli`ere `a support compact. De tels r´esultats remontent aux travaux de C. S. Morawetz [15],[16], qui en d´eduisait la d´ecroissance uniforme de l’´energie locale de l’´equation d’onde correspondante. Il est possible de d´emontrer (2) dans un cadre g´en´eral, en modifiant la m´etrique d´efinissant le Laplacien ou en rajoutant un obstacle, moyennant une hypoth`ese essentielle de non-capture sur les g´eod´esiques de cette m´etrique (cf [13],[3], [24]).
Dans [22] et [23], les auteurs consid`erent des potentiels peu r´eguliers, et d´emontrent des estimations sur la r´esolvante de P , des effets r´egularisants sur les ´equations d’onde et de Schr¨odinger. Le principe de ces deux articles est d’´ecrire des estimations sur le laplacien libre ∆, puis de consid´erer V comme une petite perturbation de ce dernier. Un tel raisonnement fonctionne en particulier si V ∈ L
q, q ≥ d/2.
Ici, nous supposerons que le potentiel V , est petit ` a l’infini et born´e en dehors d’un ensemble fini de pˆ oles distincts :
P = { p
1, .., p
N} ⊂ R
dpr`es desquels :
V (x) ≈ a
j| x − p
j|
2.
Date: 24 f´evrier 2004.
1
De telles singularit´es sont critiques, car du mˆeme ordre que le Laplacien. Les singularit´es moins fortes rentrent dans le cadre de l’article pr´ecit´e et pour les singularit´es d’ordre sup´erieur on ne peut pas, en g´en´eral, d´emontrer (2) (cf [8]). Lorsque les constantes a
jsont petites, le potentiel V reste en un certain sens inf´erieur au laplacien et ce cas est encore trait´e, lorsque d ≥ 3, dans [23]. En omettant cette hypoth`ese de petitesse, on change la nature du probl`eme car on ne peut plus consid´erer V comme une perturbation du laplacien.
Le cas unipolaire, essentiellement :
P
a= − ∆ + a
| x |
2, a + d
2 − 1
2> 0,
est trait´e dans [19] et [6]. Moyennant l’hypoth`ese sur a, qui assure la positivit´e de l’op´erateur P
a, les auteurs d´emontrent des in´egalit´es de Strichartz sur les ´equations d’´evolutions associ´ees `a P
a. Leur raison- nement repose de mani`ere essentielle sur le caract`ere radial de P
aet ne se g´en´eralise pas au cas multipo- laire.
On d´emontre ici (2) pour un potentiel multipolaire. Ce type de potentiels apparaˆıt dans certains mod`eles de relativit´e g´en´erale, mais la motivation principale de ce travail est l’´etude d’un probl`eme critique, cas limite o` u les singularit´es de V sont exactement du degr´e d’homog´en´eit´e du Laplacien.
On suppose que pr`es de chaque pˆ ole p
j, V est radial (c’est ` a dire fonction de la seule variable | x − p
j| ).
Cette condition est l´eg`erement assouplie dans la section 4 (cf theor`eme 2). On fait ´egalement, pr`es de p
j, les hypoth`eses suivantes :
a
| x − p
j|
2≤ V (x) ≤ C
| x − p
j|
2, |∇ V (x) | ≤ C
| x − p
j|
3,
pour une grande constante C et un r´eel a tel que a + (d/2 − 1)
2> 0. Ces hypoth`eses sont v´erifi´es par exemple lorsque V est exactement, pr`es de chaque p
j, de la forme :
a
j| x − p
j|
2, a
j+ d
2 − 1
2> 0.
On suppose aussi pour simplifier V nul ` a l’infini et born´e en dehors des pˆ oles. Dans ces conditions on peut toujours d´efinir, au sens des formes quadratiques, un op´erateur auto-adjoint semi-born´e inf´erieurement P = − ∆ + V . Les hypoth`eses sur V et la construction pr´ecise de P sont explicit´ees et discut´ees dans la section 2.
Th´ eor` eme 1. Soit V v´erifiant les hypoth`eses (4),..,(9) et P = − ∆ + V . On se donne χ ∈ C
0∞(R
d).
Alors :
(3) ∃ λ
0> 0, ∃ C > 0, ∀ λ > λ
0, ∀ ε > 0, || χR
λ±iεχ ||
L2→L2≤ C
√ λ . Dans le cas d’un seul pˆ ole (N = 1), (3) reste vraie sans la borne (7) sur la d´eriv´ee de V .
Comme d´ej` a indiqu´e, l’estimation (3) est l’estimation standard sur la r´esolvante d’un Laplacien in- duisant une m´etrique non captive. Dans les cas captifs, (3) est fausse. Le th´eor`eme 1 montre en particulier que l’´energie ne se concentre pas ` a haute fr´equence sur les pˆ oles, et que ces derniers ne se comportent pas non plus comme des obstacles qui renverraient les rayons optiques.
On peut d´eduire directement de (3), comme dans [4] l’effet r´egularisant classique sur l’´equation de Schr¨odinger. L’in´egalit´e uniforme haute fr´equence, telle qu’elle est d´emontr´ee ici, implique cet effet lo- calement en temps. Pour avoir des r´esultats globaux, il faudrait d´emontrer la mˆeme in´egalit´e pour tout r´eel λ. On peut aussi d´eduire du th´eor`eme 1 la d´ecroissance de l’´energie locale de l’´equation des ondes as- soci´ee `a P. Notons aussi que ces r´esultats impliquent des in´egalit´es de Strichartz (avec pertes ´eventuelles) sur les mˆemes ´equations.
La d´emonstration suit celle de N. Burq [3], et repose sur l’introduction dans un raisonnement par
l’absurde d’une mesure de d´efaut semi-classique, objet introduit ind´ependamment par P. G´erard et P.L.
Lions (cf [11], [14]). La difficult´e nouvelle repose dans le compr´ehension du comportement de la mesure pr`es de chacun des pˆ oles.
On peut signaler une approche diff´erente mais relat´ee ` a la notre pour d´emontrer des r´esultats similaires, celle du calcul de commutateurs positifs introduit par E. Mourre [17], et qui fonctionne telle quelle sur l’op´erateur unipolaire P
a. L’auteur tient ` a remercier C. G´erard et F. Nier pour l’avoir ´eclair´e sur ce sujet.
On renvoie ` a [10] (et [1] pour une pr´esentation g´en´erale). L’article [24] de A. Vasy et M. Zworsky donne une version micro-locale de ce type de techniques.
Mentionnons enfin les travaux r´ecents [18], [7] sur l’´equation des ondes en dimension 3 avec un potentiel singulier. L’hypoth`ese faite dans [7] est simplement une hypoth`ese de petitesse sur la partie n´egative du potentiel, similaire ` a notre hypoth`ese (6). Dans cet article, le potentiel est pris dans une classe de Kato critique, contenant strictement L
d/2. L’introduction de [18] pr´esente de mani`ere tr`es compl`ete les r´esultats connus sur les op´erateurs de la forme − ∆ + V .
La deuxi`eme partie du texte est consacr´ee ` a la d´efinition pr´ecise de P. La troisi`eme partie concerne la d´emonstration du th´eor`eme 1. Enfin, dans la quatri`eme partie, on ´enonce et on d´emontre un raffinnement du th´eor`eme 1, o` u la condition de radialit´e sur V pr`es de chaque pˆ ole est assouplie.
2. D´ efinitions et hypoth` eses.
On commence par expliciter les hypoth`eses sur V . Comme d´ej` a pr´ecis´e, on se place en dimension d ≥ 2, et on se donne un ensemble de N pˆ oles (N ≥ 1) distincts :
P = { p
1, .., p
N} ⊂ R
d. On suppose :
V ` a support compact sur R
d(4)
V ∈ L
∞loc(R
d\P , R), (5)
et qu’il existe des constantes l, C
V, C
V′strictement positives, une constante r´eelle a, des fonctions V
j∈ L
∞loc(]0, l], R) telles que pour tout entier j compris entre 1 et N , et pour | x − p
j| ≤ l :
V (x) ≥ a
| x − p
j|
2, a + d
2 − 1
2> 0 (6)
| V (x) | ≤ C
V| x − p
j|
2(7)
|∇ V (x) | ≤ C
V′| x − p
j|
3(8)
V (x) = V
j( | x − p
j| ) (9)
Les hypoth`eses (4) et (5) sont loin d’ˆetre minimales mais on s’int´eresse ici `a l’effet des pˆ oles sur le comportement de P. Pour des potentiels plus g´en´eraux `a l’infini on pourra consulter [2], [24].
La borne (8) sur la d´eriv´ee et l’hypoth`ese de radialit´e (9) de V pr`es des pˆ oles sont des hypoth`eses apparemment techniques. Dans le cas d’un seul pˆ ole (N = 1), (8) est inutile, ce qui g´en´eralise les r´esultats connus jusqu’alors pour un potentiel unipolaire radial, qui n´ecessitait toujours une hypoth`ese sur la d´eriv´ee de V . Dans le th´eor`eme 2 plus loin, on fait une hypoth`ese l´eg`erement plus faible que (9), ce qui permet d’inclure des pˆ oles de la forme : 1/ | x |
2a (x/ | x | ). Mais en dehors de ces deux cas, il semble impossible de se passer de (8), (9) avec la m´ethode de preuve employ´ee ici.
Enfin, (6) et (7) sont absolument essentielles. Sans l’in´egalit´e (6), P ne serait plus semi-born´e inf´e-
rieurement et le probl`eme serait d’une nature compl`etement diff´erente. La d´efinition de P comme op´erateur
auto-adjoint, que l’on fait ici par l’extension de Friedrichs, serait elle-mˆeme ambigu¨e. D’autre part, il ex-
iste des potentiels unipolaires V strictement positifs, v´erifiant une majoration juste un peu plus faible
que (7) (en log
2| x | / | x |
2), et tel que ni (2), ni aucune in´egalit´e de Strichartz ou de dispersion non triviale
ne soient vraie (cf [8]). Si l’on veut encore que (2) soit v´erifi´ee pour des potentiels admettant des pˆ oles d’ordre sup´erieur, il faut donc faire des hypoth`eses suppl´ementaires, peut-ˆetre supposer une propri´et´e monotonie de V au voisinage des pˆ oles.
Soit Q la forme quadratique sur L
2d´efinie par : D(Q) =H
1∩
u ∈ L
2(R
d); 1
| x − p
j| u ∈ L
2(R
d), j = 1, . . . , N
Q(u) = Z
|∇ u |
2dx + Z
V | u |
2dx.
Lemme 2.1. Supposons (4),..,(7). La forme quadratique Q est ferm´ee, semi-born´ee inf´erieurement.
D´emonstration. Le fait que Q soit semi-born´ee inf´erieurement, trivial pour d = 2 (V est alors positif pr`es de chaque pˆ ole), d´ecoule, pour d ≥ 3, de l’in´egalit´e de Hardy :
(10)
Z
|∇ u |
2dx ≥ ( d 2 − 1)
2Z 1
| x |
2| u |
2dx, u ∈ H
1(R
d).
En effet, on se donne une partition de l’unit´e adapt´ee aux pˆ oles p
j: χ
0∈ C
∞(R
d), χ
j∈ C
0∞(R
d),
X
N j=1χ
2j= 1 p
k∈ / supp χ
j, k 6 = j, k = 1, . . . , N, j = 0, . . . , N ; et on ´ecrit :
Q(u) = Z X
Nj=0
χ
2j|∇ u |
2dx + Z X
Nj=0
V χ
2j| u |
2dx
= Z
| χ
0∇ u |
2dx + X
N j=1Z
|∇ (χ
ju) + [χ
j, ∇ ]u |
2dx + X
N j=0Z
V | χ
ju |
2dx
≥ Z
| χ
0∇ u |
2dx + (1 − ε) X
N j=1Z
|∇ (χ
ju) |
2dx
− C
εX
N j=1Z
| [χ
j, ∇ ]u |
2dx + X
N j=0Z
V | χ
ju |
2dx,
o` u C
εd´esigne une constante d´ependant de ε. On conclut avec l’hypoth`ese (6), et l’in´egalit´e (10), appliqu´ee
`a χ
ju, en prenant ε assez petit.
Il est ´evident que D(Q) est complet pour la norme :
|| u ||
Q= p
Q(u) + || u ||
L2,
c’est `a dire que Q est ferm´ee (en fait, d`es que d ≥ 3, D(Q) est exactement l’espace H
1d’apr`es l’in´egalit´e
de Hardy).
Corollaire 2.2. Sous les hypoth`eses (4),..,(7), on peut associer ` a Q un unique op´erateur P, auto-adjoint, semi-born´e inf´erieurement, tel que :
D(P ) = { u ∈ D(Q), v 7→ Q(u, v) continu L
2}
∀ u ∈ D(P ), ∀ v ∈ D(Q), Q(u, v) = (P u, v)
L2. (cf [20])
La proposition suivante est cons´equence imm´ediate de la d´efinition de P et, pour le 1), de la densit´e
de C
0∞(R
d\P ) dans D(Q) :
Proposition 2.3. 1) D(P) = { u ∈ D(Q); − ∆u + V u ∈ L
2} , 2) Sur D(P ),
P u = − ∆u + V u,
o` u dans 1) et 2), − ∆u + V u est ` a prendre au sens des distributions sur R
d\P .
Remarque 2.4. Mˆeme si P est la somme formelle des op´erateurs − ∆ et V , on n’a pas toujours les inclusions :
D(P ) ⊂ D( − ∆) = H
2D(P ) ⊂ D(V ) = { u ∈ L
2, 1
| x − p
j|
2u ∈ L
2, j = 1, . . . , N } . Supposons par exemple, que pr`es d’un pˆ ole p
j, V soit exactement de la forme :
(11) a
j| x − p
j|
2, 0 < a
j+ ( d
2 − 1)
2< 1.
Consid´erons la fonction :
(12) u
s(x) = | x − p
j|
sϕ(x − p
j), s = − (d/2 − 1) + p
(d/2 − 1)
2+ a,
o` u ϕ est ` a support compact dans { r < l } et vaut 1 pr`es de 0. Comme − ∆u + V u est nul pr`es du j-i`eme pˆ ole, la proposition pr´ec´edente montre que u est un ´el´ement de D(P). Mais u n’est ni dans H
2, ni dans D(V ).
Remarque 2.5 (non-unicit´e de l’extension auto-adjointe). Signalons une autre pathologie int´eressante, qui survient encore par exemple lorsque V est de la forme (11) pr`es d’un pˆ ole. La fonction u
sd´efinie par (12), avec cette fois :
s = − (d/2 − 1) − p
(d/2 − 1)
2+ a, est dans L
2et v´erifie :
− ∆u
s+ V u
s∈ L
2au sens des distribution sur R
d\P , mais n’est pas dans D(P). Si A est l’op´erateur − ∆ + V , d´efini de mani`ere naturelle sur C
0∞R
d\P
, on a donc :
A ( P ( A
∗.
Ainsi l’op´erateur A n’est pas essentiellement auto-adjoint, et admet plusieurs extensions auto-adjointes, dont l’extension de Friedrichs, choisie ici, qui est la seule dont le domaine est inclus dans H
1.
Lorsque la constante a de (6) est assez grande, les deux remarques pr´ec´edentes ne sont plus valables : l’op´erateur A ci-dessus admet une seule extension auto-adjointe, dont le domaine est exactement l’in- tersection de H
2et D(V ). Pour un aper¸cu de ses questions et une ´etude du cas unipolaire, on pourra consulter [21, chap X].
3. D´ emonstration du th´ eor` eme 1
3.1. Introduction de la mesure et ´ etude en dehors des pˆ oles. On ne fait dans ce paragraphe 3.1 que les hypoth`eses (4),..,(7) sur le potentiel V . L’adjoint de l’op´erateur born´e sur L
2: χR
λ+iεχ est l’op´erateur : χR
λ−iεχ. Il suffit donc de d´emontrer (3) avec le signe − devant iε. Donnons nous une fonction χ
1de C
0∞(R
d) valant 1 sur le support de χ. L’in´egalit´e (3) d´ecoule de :
(3’) ∃ λ
0> 0, ∃ C > 0, ∀ λ > λ
0, ∀ ε > 0, || χ
1R
λ−iεχ ||
L2→L2≤ C
√ λ .
Supposons que (3’) soit fausse. Alors il existe des suites (λ
n)
n≥1, (ε
n)
n≥0telles que : λ
n, ε
n> 0, λ
nn−→
→+∞
+ ∞ , k χ
1R
λn−iεnχ k
L2(Rd)→L2(Rd)> n
√ λ
n. Il existe donc une suite (g
n) de fonctions L
2(R
d) telle que :
(13) 1 = k χ
1R
λn−iεnχg
nk
L2(Rd)> n
√ λ
nk g
nk .
De plus, on peut supposer g
n∈ C
0∞(R
d\P ), cet espace ´etant dense dans L
2. On se place dans un contexte semi-classique, en posant :
u
n= R
λn−iεnχg
n, h
n= 1
√ λ
n, f
n= h
ng
n, α
n= ε
nh
n. On a donc :
h
2n( − ∆ + V )u
n− (1 − iα
nh
n)u
n= χh
nf
n, (14)
k χ
1u
nk
L2(Rd)= 1, k f
nk
L2(Rd)−→
n→+∞
0, α
n> 0.
(15)
Notons que contrairement ` a un “vrai” probl`eme semi-classique, le potentiel V a un coefficient h
2n. Ce coefficient le rend n´egligeable, sauf au voisinage de chaque pˆ ole.
On omettra parfois les indices n pour all´eger les notations. On commence par noter que l’on peut se contenter d’´etudier la r´esolvante au voisinage de l’axe r´eel :
Lemme 3.1.
α
n n−→
→+∞
0, (16)
α
n|| u
n||
2L2(Rd)n−→
→+∞
0.
(17)
D´emonstration. Ceci d´ecoule imm´ediatement du caract`ere auto-adjoint de l’op´erateur P . En effet, en multipliant (14) par u
net en int´egrant la partie imaginaire, on obtient :
Im h
2Q(u
n) − k u
nk
2L2+ h
nα
nk u
nk
2L2= hIm Z
χ
2f
nu
ndx
On en d´eduit (17) car d’apr`es (15), χu
nest born´e et f
ntend vers 0 dans L
2. Egalement d’apr`es (15), la norme de u
ndans L
2est minor´ee quand n tend vers + ∞ par un r´eel strictement positif, ce qui donne
(16).
Le lemme suivant, cons´equence facile de l’in´egalit´e de r´esolvante (3) sur le Laplacien libre, est d´emontr´e dans [3] :
Lemme 3.2. La suite (u
n) est born´ee dans L
2loc(R
d).
On peut donc introduire la mesure semi-classique µ associ´ee ` a u
net `a la suite d’´echelles (h
n) (cf [3], [9]). C’est une mesure de Radon positive sur R
dx× R
dξqui v´erifie, ` a extraction d’une sous-suite de (u
n, h
n) pr`es :
(18) ∀ a ∈ C
0∞(R
d× R
d), a(x, h
nD)ϕ(x)u
n, u
nn
−→
→+∞< µ, a >
O` u l’on a not´e ., .
le produit scalaire L
2(R
d), ϕ ∈ C
0∞(R
dx) une fonction valant 1 sur la projection en x du support de a, et a(x, h
nD) la suite d’op´erateur uniform´ement born´ee sur L
2(R
d) de noyau :
1 (2π)
dZ
a(x, h
nξ)e
i(x−y).ξdξ.
Rappelons que la limite (18) ne depend pas de la fonction ϕ.
Proposition 3.3. Sous les hypoth`eses (4),..,(7) :
(1) Vitesse d’oscillation de u
net convergence L
2. Si ψ ∈ C
0∞(R
d),
(19) h
2nZ
|∇ u
n|
2ψ dx + X
j=1..N
h
2nZ 1
| x − p
j|
2| u
n|
2ψ dx = O(1), n → + ∞ . En particulier :
(20) u
nn−→
→+∞
0 dans L
2loc(R
d) ⇐⇒ µ = 0.
(2) Localisation de µ. Le support de la mesure µ11
(Rd\P)×Rdest inclus dans { (x, ξ) ∈ R
dx× R
dξ, | ξ |
2= 1 } .
(3) Invariance de µ. La mesure µ v´erifie l’´equation :
(21) ξ.∂
xµ = 0,
au sens D
′((R
dx\P ) × R
dξ).
(4) Condition ` a l’infini. Soit M > 0 assez grand. La mesure µ est nulle pr`es des points rentrants : Inc = { (x, ξ) ∈ R
d× R
d; | x | ≥ M, x.ξ ≤ 0 } .
D´emonstration. Pour d´emontrer le 1, on fait le produit scalaire de l’´equation (14) sur u avec ψu et on obtient, en utilisant que f
net u
nsont born´es dans L
2loc:
h
2nRe Q(u
n, ψu
n) = O(1), n → + ∞ . Mais par une int´egration par partie ´el´ementaire :
Re Q(u
n, ψu
n) = h
2nZ
|∇ u
n|
2ψ dx − h
2nZ
| u
n|
2∆ψ dx + h
2nZ
V | u
n|
2ψ dx,
ce qui implique (19), en utilisant l’in´egalit´e de Hardy comme dans le lemme 2.1. On en d´eduit que u
nest h
n-oscillante, c’est ` a dire que pour toute fonction ψ de C
0∞(R
d),
(22) lim
R→+∞
lim sup
n→+∞
Z
|hnξ|≤1
| ψu d
n(ξ) |
2dξ = 0.
L’´equivalence (20) est une cons´equence facile de (22) (cf [9])
Les points 2 et 3 sont ´el´ementaires et d´emontr´es dans [3]Le point 4, moins imm´ediat, se d´eduit de l’´etude du Laplacien libre. C’est une version micro-locale de la condition de radiation Sommerfeld. Si l’on change le signe devant ihα
ndans (14), il faut remplacer Inc par
Outc = { (x, ξ); | x | ≥ M, x.ξ ≥ 0 } .
On renvoie ` a [3]pour la d´emonstration.
• p
1p
2•
• p
3R I
) 1 K
y
Fig. 1 : le support de µ
L’´equation (21) est une ´equation de transport qui implique que la mesure, en dehors des pˆ oles, est invariante le long des courbes int´egrales du champ hamiltonien associ´e `a ξ∂
x, qui dans notre cas sont de la forme : { (x
0+ sξ
0, ξ
0), s ∈ ]a, b[ } . Dans [3], il n’y a pas de pˆ ole, et le point 4 implique donc, avec cette propri´et´e d’invariance de la mesure et une hypoth`ese de non-capture qui dit que toute courbe int´egrale du champ hamiltonien passe dans l’ensemble Inc, que la mesure µ est nulle. Ceci montre, la suite (u
n) ´etant h
n-oscillante, qu’elle tend vers 0 dans L
2loc, contredisant ainsi l’hypoth`ese (15).
Dans notre cas, la strat´egie de preuve est la mˆeme, mais l’argument pr´ec´edent ne fonctionne pas pour les trajectoires passant par P . L’invariance de la mesure et le point 4 de la proposition 3.3 impliquent seulement que le support de µ est inclus dans la r´eunion des rayons reliant les pˆ oles et des rayons sortants partant de chacun de ces pˆ oles (cf figure ci-jointe).
Ces derniers rayons sont les plus faciles ` a ´eliminer, par un argument de “conservation de l’´energie”
exprim´e dans la proposition 3.4 : si le support de la mesure µ ne contient aucun rayon rentrant dans un certain compact, il ne peut pas non plus contenir de rayon sortant de ce compact.
Proposition 3.4. Soient R
1, R
2, v´erifiant :
0 < R
1< R
2, et tels que χ et V soient nuls sur {| x | ≥ R
1} . Supposons :
(23) supp µ ∩ { R
1≤ | x | ≤ R
2} ⊂ { x.ξ > 0 } ou :
(23’) supp µ ∩ { R
1≤ | x | ≤ R
2} ⊂ { x.ξ < 0 } Alors µ est nulle sur {| x | ≥ R
1} .
D´emonstration. Soit ϕ ∈ C
∞(R
d), radiale, telle que :
r ≥ R
2⇒ ϕ(r) = 1, r ≤ R
1⇒ ϕ(r) = 0, ∂ϕ
∂r ≥ 0.
Alors :
0 = Im ( − h
2∆u − u + ihαu), ϕu
L2(Rd)
= Im h Z
h ∇ ϕ. ∇ uu dx + hα Z
| u |
2ϕ dx
Donc d’apr`es (17) :
(24) Im
Z
h
n∇ ϕ. ∇ u
nu
ndx
n−→
→+∞
0.
La suite u
nest h
n-oscillante, on a donc, en se donnant une fonction ψ de C
0∞(R
d), `a valeurs r´eelles et valant 1 pr`es de 0,
n→
lim
+∞Im Z
h ∇ ϕ. ∇ uu dx = lim
R→+∞
lim
n→+∞
Im Z
h ∇ ϕ. ∇ u ψ R
−1hD u dx
= lim
R→+∞
lim
n→+∞
Im Z
ψ R
−1hD
( ∇ ϕ. ∇ u) u dx
= −
µ, ∇ ϕ(x).ξ
.
On d´eduit de (24) que cette derni`ere quantit´e est nulle. Mais d’apr`es l’hypoth`ese (23) ou (23’), ∇ ϕ(x).ξ a un signe constant sur le support de µ. La positivit´e de µ montre alors qu’elle est nulle sur l’ensemble :
{∇ ϕ(x).ξ 6 = 0 }
ce qui implique la nullit´e de µ sur la couronne {
dϕdr6 = 0 } , et donc par invariance sur {| x | ≥ R
1} . Il nous reste ` a montrer que µ ne charge pas les pˆ oles et s’annule le long des rayons reliant ces pˆ oles.
La premier point ne n´ecessite pas l’hypoth`ese (8) et est trait´e dans les deux prochaines parties. Dans le cas d’un seul pˆ ole, on en d´eduit imm´ediatement la contradiction recherch´ee. Le deuxi`eme point est trait´e dans la partie 3.4 o` u on a besoin de toutes les hypoth`eses (4),.., (9) sur V .
3.2. Elimination des petites harmoniques sph´ eriques pr` es d’un pˆ ole. D’apr`es le paragraphe 3.1, la projection spatiale du support de la mesure µ est incluse dans l’ensemble form´e des N pˆ oles et des
N(N−1)
2
segments les reliant. On cherche ici ` a ´etudier le comportement de µ au voisinage d’un pˆ ole p
j. On translate le rep`ere pour prendre p
jcomme origine et on se place en coordoon´ees sph´eriques :
r = | x | ∈ ]0, + ∞ [, θ = x
| x | ∈ S
d−1.
0 • Z
1O
• p
1Z
2• p
2- Z
3• p
3Fig. 2 : les vecteurs Z
jNotons P
0′l’ensemble des pˆ oles diff´erents de 0 dans ce nouveau rep`ere et Z
jles directions sortantes :
Z
j= p
j| p
j| , p
j∈ P
0′.
La mesure au voisinage de x = 0 se concentre (sauf peut-ˆetre en x = 0), sur {| ξ | = 1 } , sur chacun des segments partant de 0 dans les directions Z
j. Elle est invariante par le flot hamiltonien en dehors de 0 et ne charge pas 0. On en d´eduit :
(25)
11
x6=0µ, a
= X
pj∈P′
Z
+∞ 0λ
+ia(x = tZ
i, ξ = Z
i) + λ
−ia(x = tZ
i, ξ = − Z
i) dt, a ∈ C
0∞{ x ∈ R
d, | x | ≤ l } × R
dξ, o` u les λ
+i, λ
−isont, du fait de la positivit´e de µ, des constantes positives.
D´ecomposons u et f en harmoniques sph´eriques :
(26) u
n(x) = X
k∈N
u
kn(r)e
k(θ), f
n(x) = X
k∈N
f
kn(r)e
k(θ),
o` u les e
ksont les fonctions propres du Laplacien sur la sph`ere, qui forment une base hilbertienne de L
2(S
d−1) telle que :
e
k∈ C
∞(S
d−1), − ∆e
k= ν
k2e
kν
k+1≥ ν
k≥ ν
0= 0, ν
k−→
k→+∞
+ ∞
Fixons un entier naturel ˜ ν . On s´epare les petites et les grandes harmoniques sph´eriques de u et de f :
(27)
u
n= u
pn+ u
gn, u
pndef
= X
νk≤˜ν
u
kne
k, u
gndef
= X
νk>˜ν
u
kne
kf
n= f
pn+ f
gn, f
pndef
= X
νk≤ν˜
f
kne
k, f
gndef
= X
νk>˜ν
f
kne
k.
On notera µ
p(respectivement µ
g) la mesure semi-classique associ´ee pr`es de 0 `a la suite (u
pn)
n(respective- ment (u
gn)
n) et ` a la suite d’´echelle (h
n)
n. Par un argument ´el´ementaire d’orthogonalit´e, l’´equation (14)
´etant radiale au voisinage du pˆ ole, les deux suites v´erifient pr`es de 0, cette mˆeme ´equation (en rempla¸cant f
npar f
gnou f
pn), et elles sont donc toutes les deux h
n-oscillantes.
L’int´erˆet de cette d´ecomposition est que pour ´etudier u
p, on est ramen´e `a un nombre fini d’´equations diff´erentielles ordinaires, et que l’op´erateur P est “tr`es” positif pr`es de 0 lorsqu’il agit sur les grandes harmoniques sph´eriques. Dans ce paragraphe, on montre que les petites harmoniques sph´eriques ne jouent aucun rˆ ole. L’´etude de µ
gse fera dans les deux paragraphes suivants.
Proposition 3.5. Sous les hypoth`eses (4),..,(7) et (9), la mesure µ
pest nulle et les mesures µ et µ
gsont ´egales.
D´emonstration. On commence par d´emontrer : Lemme 3.6. La mesure µ
pne charge pas 0.
D´emonstration. On consid`ere la mesure µ
kassoci´ee ` a la suite h
n-oscillante (u
kne
k)
n. Puisque u
pest la somme d’un nombre fini de u
ke
k, il suffit de montrer le lemme sur chacune des mesure µ
k. On fixe donc k ≥ 0. On a, en notant
′la d´eriv´ee par rapport ` a r :
(28) − h
2nu
′′kn+ h
2nd − 1
r u
′kn+ h
2n(V + ν
k22 )u
kn− (1 − ih
nα
n)u
kn= hf
knPosons :
u
kn(r) = r
d−12v
kn, f
kn(r) = r
d−12g
kn(29)
W
kdef
= V + ν
k2r
2+ d
2− 4d + 3
4r
2, | W
k(r) | ≤ C
1r
2(30)
On a :
S
kv
k= hg
k, S
kdef
= − h
2d
2dr
2+ h
2W
k− (1 − ihα) (31)
Dans cette d´emonstration, on ne pr´ecise pas la d´ependance ´eventuelle en k des constantes (qui sont bien sˆ ur ind´ependantes de n), k ´etant fix´e de bout en bout. Il suffit de montrer :
∀ ε > 0, ∃ r
1> 0, lim sup
n→+∞
Z
r10
| v
kn|
2dr ≤ ε.
Soit ε strictement positif. D’apr`es (19),
∃ C
2> 0, ∀ n, Z
r00
h
2nr
2| v
kn|
2dr ≤ C
2. Soit m > 0. On a :
(32)
Z
mh0
| v
k(r) |
2dr ≤ m
2Z
mh0
h
2r
2| v
k|
2dr ≤ C
2m
2≤ ε,
en choisissant m assez petit pour que la derni`ere in´egalit´e soit v´erifi´ee. Il nous reste `a majorer la norme L
2de v
kdans la zone { r > mh } . On introduit :
E
kn(r)
def= | v
kn(r) |
2+ | h
nv
′kn(r) |
2,
qui est d´erivable, de d´eriv´ee :
E
k′(r) =2Re v
′kv
k+ h
2v
′kv
′′k=2Re h
2W
kv
′kv
k− iαv
′kv
k− hχv
′kf
k| E
k′(r) | ≤ C
1h
r
2+ α
| hv
′kv
k| + | hv
′kf
k|
− E
k′(r) ≤ C
1h
r
2+ 1
E
k(r) + | f
k(r) |
2, (33)
d`es que n est assez grand pour que α soit inf´erieur ` a 1. On a obtenu la deuxi`eme ligne par l’´equation (31) sur v
k. Majorons E
kpr`es de 0 par le lemme de Gronwall. Pour cela, on fixe deux r´eels strictement positifs t et ρ. Il d´ecoule de (33) :
∀ r ≥ t, − d dr
e
Rtr(C1h/s2+1) dsE
k(r)
≤ e
Rtr(C1h/s2+1) ds| f
k(r) |
2. Soit, en int´egrant cette in´egalit´e entre t et t + ρ, avec t ≥ mh :
E
k(t) ≤ e
C1/m+ρκ
2k+ e
C1/mE
k(t + ρ), κ
2k(n)
def= Z
l0
| f
kn(r) |
2dr.
On int`egre maintenant par rapport ` a la mesure dt entre mh et un r´eel strictement positif r
1. On obtient :
(34)
Z
r1mh
E
k(t) dt ≤ e
C1/m+ρr
1κ
2k| {z }
−→0
n→+∞
+e
C1/m+ρZ
r1mh
E
k(t + ρ) dt
Fixons ρ strictement compris entre 0 et l. On a : Z
r1+ρρ
E
k(r) dr = Z
r1+ρρ
| u
k(r) |
2r
d−1dr + h
2Z
r1+ρρ
| u
′k(r) |
2r
d−1dr + O(h
2), n → + ∞ lim sup
n→+∞
Z
r1+ρ ρE
kn(r) dr ≤ 2µ
k( { ρ ≤ | x | ≤ r
1+ ρ } ) (35)
On a obtenu cette derni`ere ligne en utilisant que sur le support de µ11
{x6=0}, et donc sur celui de µ
k11
{x6=0},
| ξ | vaut 1. La forme de la mesure µ
ppr`es de 0 montre que le terme de droite de cet in´egalit´e peut-ˆetre choisi plus petit que e
−C1/mε, en prenant r
1assez petit. En effet, l’orthogonalit´e des harmoniques sph´eriques montre que :
µ( { ρ ≤ | x | ≤ r
1+ ρ } ) =µ
p( { ρ ≤ | x | ≤ r
1+ ρ } ) + µ
g( { ρ ≤ | x | ≤ r
1+ ρ } )
≥ µ
p( { ρ ≤ | x | ≤ r
1+ ρ } ),
et la mesure µ ne charge pas les cercles autour du pˆ ole. Finalement en utilisant (35) avec un tel r
1, ainsi que (32),(34), on obtient :
lim sup
n→+∞
Z
r10
E
kn(r) dr ≤ 2ε,
ce qui ach`eve la d´emonstration.
Fixons maintenant un r
0proche de 0. Les suites (u
n), (u
gn) et (u
pn), v´erifient deux propri´et´es d’“orthogonalit´es”.
– La premi`ere est simplement l’orthogonalit´e dans L
2des harmoniques sph´eriques, qui implique : u
gn, u
pnL2({r≤r0})
= 0.
D’o` u :
| u
n|
2L2({r≤r0}= | u
pn|
2L2({r≤r0}+ | u
gn|
2L2({r≤r0}, µ( { r ≤ r
0} ) = µ
g( { r ≤ r
0} ) + µ
p( { r ≤ r
0} ).
(36)
– La deuxi`eme est le fait que les deux mesure µ11
{|x|<2r0}et µ
p11
{|x|<2r0}sont mutuellement singuli`eres.
La premi`ere de ces mesures est port´ee par l’ensemble :
S = S × R
dξ, S = { sZ
j, s ∈ [0, 2r
0[, p
j∈ P
0′} .
Nous allons d´emontrer que µ
p11
{|x|<2r0}ne charge pas cet ensemble. Soit ε > 0. La mesure µ
pne charge pas 0, donc si ρ est assez petit,
(37) µ
p( {| x | ≤ ρ } ) ≤ ε.
D’autre part, u
pne peut pas se concentrer sur un rayon. En effet, si Z est dans S
d−1: (38) (Z
x/|x|−Z
≤η,|x|≤2r0
u
pn(x)
2dx )
1/2≤ X
k,νk≤ν˜
(Z
x/|x|−Z
≤η,|x|≤2r0
u
kn( | x | )e
k(x/ | x | )
2dx )
1/2≤ X
k
Z
2r00
| u
kn(r) |
2r
d−1dr
1/2(Z
|θ−Z|≤η
| e
k(θ) |
2dθ )
1/2Le premier facteur est major´e par une constante ind´ependante de n, et le deuxi`eme, ind´ependant de n, tend vers 0 lorsque η tend vers 0. On obtient finalement, avec (37) et (38), que pour tout ε, il existe un voisinage V de S tel que :
µ
p(V ) ≤ ε,
et donc que µ
p11
S= 0. Il est facile de montrer, dans ces conditions que pour tout symbole a(x, ξ) ∈ C
0∞( {| x | < 2r
0} × R
d) et pour toute fonction r´eguli`ere ϕ tronquant autour de 0, on a :
(39) (a(x, hD)ϕu
p, u)
L2−→
n→+∞
0.
(il suffit de diviser le produit scalaire entre un petit voisinage de S, sur lequel la limite sup´erieur des normes L
2de u
pnest aussi petite que l’on veut, et son compl´ementaire, sur lequel la norme L
2de u
gntend vers 0 quand n tend vers l’ ∞ ). Finalement, l’´egalit´e : u
g= u − u
pet (39) impliquent : (40) µ
g( { r ≤ r
0} ) = µ( { r ≤ r
0} ) + µ
p( { r ≤ r
0} ).
D’apr`es (36) et (40), µ
p( { r ≤ r
0} ) est nulle. La proposition 3.5 est d´emontr´ee.
3.3. Absence de concentration sur le pˆ ole.
Proposition 3.7. Sous les hypoth`eses (4),..,(7) et (9), la mesure µ ne charge pas les pˆ oles.
Corollaire 3.8. Sous les mˆemes hypoth`eses et si N = 1, µ est nulle.
En effet, dans ce dernier cas, d’apr`es le paragraphe 3.1 (propositions 3.3 et 3.4), la projection en x du support de µ est incluse dans le pˆ ole. L’´etude du cas N ≥ 2 est compl´et´ee dans la partie 3.4.
Pour montrer la proposition, on reprend les notations de la partie 3.2. On se place encore au voisinage du pˆ ole p
j0= 0 et on consid`ere la d´ecomposition (27) en petites et grandes harmoniques sph´eriques : u = u
p+ u
g. La mesure µ
p´etant nulle, il suffit de montrer que la mesure µ
gne charge pas les pˆ oles. On va en fait montrer un r´esultat plus fort :
Lemme 3.9. Soit t ∈ ]0, 1[. Si ν ˜ est choisi assez grand : (41)
Z
|x|≤1
| x |
−t| u
gn|
2dx = O(1), n → + ∞ .
D´emonstration. Comme dans la d´emonstration du lemme 3.6, on note r
(d−1)/2v
kn= u
kn. Fixons n et k.
Pour justifier nos int´egrations par parties, on a besoin de connaˆıtre le comportement pr`es de 0 de v
knet de ces d´eriv´ees. On notera :
F (r) .
r→0
G(r) ⇐⇒ ∃ ε > 0, ∃ A > 0, ∀ r ∈ ]0, ε[, | F(r) | ≤ A | G(r) | .
On a choisi les fonctions f
nnulles pr`es de chaque pˆ ole. La fonction v
knest donc, au voisinage de 0, solution de l’´equation diff´erentielle en y : S
ky = 0 (o` u S
kest l’op´erateur diff´erentiel de degr´e 2 d´efini par (31)), qui admet une famille libre de solutions { y
+, y
−} telle que :
(42)
d dr
jy
+(r) .
r→0
r
1−j+σk, j = 0, 1, 2 d
dr
jy
−(r) &
r→0
r
1−σkσ
k:= q
(d/2 − 1)
2+ a + ν
k2.
R´eservons la preuve de cette affirmation ` a plus tard (cf le lemme 3.11). La fonction u
n´etant dans le domaine de P, r
−1u
knest dans l’espace L
2(r
d−1dr), et donc r
−1v
knest dans l’espace L
2(dr). On en d´eduit que la composante de v
knselon y
−est nulle et donc que v
knv´erifie :
(43)
d dr
jv
kn(r) .
r→0
r
1−j+σk, j = 0, 1, 2
Cette majoration n’est uniforme ni en n, ni en k, mais elle justifie toutes les int´egrations par parties qui suivent grˆace `a la remarque ´el´ementaire suivante :
Remarque 3.10. Soient F et G deux fonctions r´eguli`eres de la variable r > 0, nulles `a l’infini, telles que pour des r´eelles σ et τ v´erifiant σ + τ > 0 :
d dr
jF(r) .
r→0
r
σ−j, d
dr
jG(r) .
r→0
r
τ−j, j = 0, 1.
Alors : Z
+∞0
dF
dr G dr = − Z
+∞0
F dG dr dr Notons w
kn= e
irhv
knet posons :
β
2k(n) :=
Z
l0
| w
kn|
2dr, γ
k2(n) :=
Z
l 0h
2n| w
′kn|
2dr, κ
2k(n) :=
Z
l0
| g
kn|
2dr M
k2(n) := γ
k2(n) + (1 + h
2ν
k2)β
k2(n) + κ
2k(n).
Les suite u
n, h ∇ u
n, et
hru
nsont born´ees dans L
2loc, et f
ntend vers 0 dans L
2. On a donc : (44)
+∞
X
k=0
κ
2k(n)
n−→
→+∞
0,
+∞
X
k=0
M
k2(n) =
n→+∞
O(1).
L’´equation v´erifi´ee par w
knpour r ≤ l s’´ecrit :
(45)
T
kw
kn= he
ir/hg
knT
kdef
= e
ir/hS
ke
−ir/h= − h
2d
2dr
2+ h
2b
kr
2+ h
2V + ih
α + 2 d dr
b
k:= ν
k2+ d
2− 4d + 3
4
On a :
ν
k≥ ν ˜ ⇒ σ
k≥ σ, ˜ σ ˜ :=
q
(d/2 − 1)
2+ a + ˜ ν
2.
On se donne une fonction positive ϕ de C
0∞([0, l[) valant 1 pr`es de 0. Le r´eel t ∈ ]0, 1[ ´etant fix´e, on choisit
˜
ν tel que :
(46) 2˜ σ − t > 0.
On commence par montrer que si ˜ ν est assez grand : (47)
Z
h
2n| w
′kn|
2r
−tϕ dr + Z
h
2n| w
kn|
2r
−2−tϕ dr = O M
k2(n) , o` u on a not´e :
X
k(n) = O (Y
k(n)) ⇐⇒ ∃ C > 0, ∀ k, ν
k≥ ν, ˜ ∀ n, | X
k(n) | ≤ C | Y
k(n) | .
La constante C d´epend donc ´eventuellement de t mais ni de n, ni de k, moyennant la condition : ν
k≥ ν. ˜ On a (dans tous les calculs qui suivent on omet les indices n pour all´eger les notations) :
(48)
z }|
I{ Re
Z
T
kw
kw
′kr
1−tϕ dr =
I1
z }| {
− Re h
2Z
w
′′kw
′kr
1−tϕ dr + Re h
2b
kZ
w
kw
′kr
−1−tϕ dr
| {z }
I2
+ Re h
2Z
V w
kw
′kr
1−tϕ dr
| {z }
I3
+ Im hα Z
w
kw
′kr
1−tϕ dr
| {z }
I4
Remarquons que par les estimations (43), et l’hypoth`ese (46) sur le param`etre t, toutes ces int´egrales sont absolument convergentes. On a :
I
1= − 1 2 h
2Z d
dr | w
′k|
2r
1−tϕ dr
| w
k′|
2. r
2σk−1, d
dr | w
′k|
2. r
2σk−2, r → 0.
D’apr`es la remarque 3.10 et la condition 2˜ σ − t > 0, on peut int´egrer par parties :
(49) I
1= (1 − t)
2 h
2Z
| w
′k|
2r
−tϕ dr
| {z }
I1a
+ 1 2 h
2Z
| w
′k|
2r
1−tϕ
′dr
| {z }
O(γ2k(n))
.
Pour majorer le dernier terme on a utilis´e que la d´eriv´ee de ϕ est nulle pr`es de 0. En raisonnant de la mˆeme mani`ere pour justifier les int´egrations par parties, on obtient :
(50)
I
2= h
22 b
kZ d
dr | w
k|
2r
−1−tϕ dr I
2= (1 + t)
2 h
2b
kZ
| w
k|
2r
−2−tϕ dr
| {z }
I2a
− h
22 b
kZ
| w
k|
2r
−1−tϕ
′dr
| {z }
O(h2(1+νk2)βk2)
.
Par la majoration (7) sur V , on a :
| I
3| ≤ h
2Z C
Vr
2| w
k|| w
′k| r
1−tϕ dr
≤ C
VZ h
2r
2| w
k|
2r
−tϕ dr
1/2Z
h
2| w
′k|
2r
−tϕ dr
1/2| I
3| ≤ C
V2 1
ε Z h
2r
2| w
k|
2r
−tϕ dr + ε Z
h
2| w
′k|
2r
−tϕ dr (51)
Enfin, on a les majorations simples : (52)
I
4= O(αγ
kβ
k), I =
Z
T
kw
kw
′kr
1−tϕ dr = Z
e
ihrhg
kw
′kr
1−tϕ dr = O(κ
kγ
k),
Prenons ε assez petit pour que
1−2t>
CV2ε, ce qui est possible car t < 1, puis choisissons ˜ ν tel que : ν
k≥ ν ˜ ⇒ b
k> C
V2ε .
Les deux termes principaux de (49) et (50), I
1aet I
2adominent donc I
3et on obtient, par (48), (49), (50), (51), (52), l’in´egalit´e (47). On va maintenant en d´eduire, en utilisant `a nouveau l’´equation (45) sur w
kla conclusion du lemme 3.9. On a :
(53) J := Im Z
T
kw
kw
kr
1−tϕ dr
= − h
2Im Z
w
′′kw
kr
1−tϕ dr
| {z }
J1
+ αh Z
| w
k|
2r
1−tϕ dr
| {z }
J2
+ 2hRe Z
w
′kw
kr
1−tϕ dr
| {z }
J3
.
En remarquant (les int´egrations par parties se justifient comme pr´ec´edemment) : J =O (hκ
kβ
k)
J
1=2Im (1 − t)h
2Z
w
′kw
kr
−tϕ dr + O(hβ
kγ
k)
| J
1| ≤ Ch Z
h
2| w
′k|
2r
−tϕ dr
1/2Z
| w
k|
2r
−tϕ dr
1/2+ O(hβ
kγ
k) J
2=O(hβ
k2)
J
3=h Z d
dr | w
k|
2r
1−tϕ dr
=(t − 1)h Z
| w
k|
2r
−tϕ dr + O(hβ
k2) En utilisant (47) pour majorer J
1, on d´eduit de (53) :
Z
| w
kn|
2r
−tdr = O(M
k2(n)).
En repassant ` a u
kn= e
−ir/hr
(d−1)/2w
kn, puis en sommant sur tous les k tels que ν
k≥ ν, et en utilisant ˜
la majoration (44) de la somme des M
k2, on obtient exactement (41).
Lemme 3.11. Soient : l > 0, q
1, q
2∈ L
∞loc(]0, l], R) tels que : q
1(r) ≥ b
r
2, b > − 1 (54) 4
| q
j(r) | ≤ C
r
2, j = 1, 2.
(55)
Alors l’´equation diff´erentielle :
(56) y
′′(r) = q
1(r) + iq
2(r)
y(r), r ∈ ]0, l], admet une base de solutions (y
+, y
−) telle que :
d dr
jy
+(r) .
r→0
r
1/2+√B−j, j = 0, 1, 2 (57)
y
−(r) &
r→0
r
1/2−√B(58)
D´emonstration. Posons :
r = e
−s, y(r) = e
−s/2z(s) = r
1/2z( − log r).
L’´equation diff´erentielle (56) et les hypoth`eses (54) et (55) s’´ecrivent : z
′′= 1/4 + e
−2sq
1(e
−s)
| {z }
Q1(s)
z+ ie
−2sq
2(e
−s)
| {z }
Q2(s)
z, s ≥ L := − log l (56’)
Q
2(s) ≥ B := b + 1/4 > 0 (54’)
| Q
j(s) | ≤ C, j = 1, 2.
(55’)
On s’inspire de [12, Chap. II Ex. 14]. Soit z une solution de (54’) et Z = | z |
2. Alors, en utilisant (56’) et (54’), on obtient :
Z
′(s) =2Re (z(s)z
′(s))
Z
′′(s) =2 | z
′(s) |
2+ 2Q
1(s) | z(s) |
2≥ 2 √ B
1
√ B | z
′(s) |
2+ √
B | z(s) |
2Z
′′(s) ≥ 2 √
BZ
′(s).
(59)
On commence par construire la solution z
−correspondant ` a y
−, en choisissant la solution de (56’) telle que z
−(L) = z
−′(L) = 1. Il est facile de voir, avec (59) que Z
−et Z
−′restent sup´erieur `a 1 et croissantes.
Par le lemme de Gronwall, (59) implique :
Z
−′(s) ≥ e
2√B(s−L)Z
−′(L) Z
−(s
0) ≥ Z
−′(L) 1
2 √
B e
2√B(s0−L)+ Z
−(L), z
−(s) &
s→+∞
e
√Bs(60)
ce qui d´emontre la condition (58) sur y
−(r) = r
1/2z
−( − log r). On construit ensuite z
+, comme la solution de (56’) d´efinie par :
z
+(s) := z
−(s) Z
+∞s
dσ
z
2−(σ) .
On a :
| z
+(s) | ≤| z
−(s) | Z
+∞s
dσ
| z
−(σ) |
2≤ Z
+∞s
dσ
| z
−(σ) | , car | z
+| est croissante puisque Z
+l’est. Donc, gr` ace ` a (60) :
(61) z
+(s) .
s→+∞
e
−√Bs,
et par l’´equation (56’) et les hypoth`eses sur Q
1et Q
2la mˆeme propri´et´e est vraie pour la d´eriv´ee seconde de z
+. Il est bien connu que cela implique aussi (61) pour la d´eriv´ee premi`ere de z
+. Les estimations (57)
sur y
+(r) = r
1/2z
+( − log(r)) en d´ecoulent imm´ediatement.
3.4. Fin de la d´ emonstration dans le cas multi-polaire. Dans cette partie, on ach`eve la preuve du th´eor`eme dans le cas N ≥ 2 en montrant :
Proposition 3.12. Supposons (4),..,(9). Soit p ∈ P et P e
pl’ensemble des pˆ oles p
′, distincts de p, et tels que µ ne soit pas nulle au voisinage de p
′. On suppose que µ n’est pas nulle pr`es de p. Alors p appartient
`
a l’enveloppe convexe de P e
p.
Consid´erons P e l’ensemble des pˆ oles pr`es desquels la mesure n’est pas nulle. Supposons P e non vide.
Le bord de l’enveloppe convexe de P e est alors un polygˆ one dont les sommets sont des points de P e . En appliquant la proposition 3.12 ` a un tel sommet, on obtient une contradiction qui montre que P e est vide et donc que µ est nulle, ce qui prouve le th´eor`eme 1.
D´emonstration. On suppose encore p = 0 et on reprend les notations des deux parties pr´ec´edentes.
Puisque d’apr`es la proposition 3.7, µ ne charge pas 0, la formule (25) peut se r´e´ecrire :
(25’)
µ
g, a
= µ, a
= X
pj∈Pe0
Z
+∞ 0λ
+ia(x = tZ
i, ξ = Z
i) + λ
−ia(x = tZ
i, ξ = − Z
i) dt a ∈ C
0∞{ x ∈ R
d, | x | ≤ l } × R
dξ,
o` u les λ
±isont des constantes positives. On commence par d´emontrer, pr`es de 0, l’´equivalent du lemme 3.4 d’invariance globale :
Lemme 3.13. Les rayons rentrant en 0 et sortant de 0 portent la mˆeme masse :
(62) X
pj∈Pe0
λ
−j= X
pj∈Pe0
λ
+j=: Λ.
D´emonstration. On se donne une fonction ϕ ∈ C
0∞( {| x | < l } ), positive, radiale, d´ecroissante en r et valant 1 pr`es de 0. On a :
S
n:= h
−n1h
2nP u
n− u
n, ϕu
nL2
− h
−n1ϕu
n, h
2nP u
n− u
nn→
−→
+∞0.
Mais :
S
n=h
nQ(u
n, ϕu
n) − Q(ϕu
n, u
n)
=h
nZ
( ∇ u
n. ∇ ϕ) u dx − h
nZ
u
n∇ ϕ. ∇ u
ndx
=2iIm Z
h
n∇ u
n. ∇ ϕu
ndx.
La suite (u
n) ´etant h
n-oscillante, il est facile de montrer : 0 = lim
n→+∞
S
n= 2iIm
µ, iξ. ∇ ϕ On en d´eduit, en utilisant l’expression (25’) :
0 = X
pj∈Pe0
Z
+∞ 0λ
+idϕ
dr (r = t) − λ
−idϕ dr (r = t)
dt
= − X
pj∈Pe0
λ
+i+ X
pj∈Pe0
λ
−i.
On ´ecrit maintenant une variante du lemme 3.9, qui utilise l’hypoth`ese (8) faite sur la d´eriv´ee de V : Lemme 3.14. Soit c
d=
(d−1)(d4 −3). Alors :
(63)
c
d+ ˜ ν − C
V′2
lim sup
n→+∞
Z h
2n| x |
3| u
gn|
2dx ≤ 2Λ.
Remarque 3.15. Le lemme 3.14 est similaire ` a la majoration interm´ediaire (47) du lemme 3.9, avec t = 1, mais on ne peut pas d´emontrer la majoration correspondante de la d´eriv´ee radiale de u
g, (` a cause de la constante 1 − t dans (49) qui s’annule lorsque t = 1) :
lim sup
n→+∞
Z h
2n| x | ∂u
gn∂r
2
dx < + ∞ .
De mˆeme, on ne peut malheureusement pas aboutir par cette m´ethode `a la conclusion (41) du lemme 3.9 dans le cas t = 1, c’est ` a dire montrer :
lim sup
n→+∞
Z
| x |
−1| u
gn|
2dx < + ∞ .
Notons que cette derni`ere propri´et´e, avec la formule (25’) et la non-int´egrabilit´e en 0 de l’application r 7→ 1/r, impliquerait directement la nullit´e de µ pr`es de 0.
Remarque 3.16. Le lemme 3.14 correspond ` a un gain d’une demi puissance de r par rapport `a la borne naturelle :
h
nr u
n= O(1) dans L
2loc.
Dans la suite, la fonction h
3/2nr
−1u
n, jouera, pr`es 0, un rˆ ole similaire ` a celui que jouerait une trace dans un probl`eme au bord. On peut comparer le gain de r
−1/2donn´e par (63) au gain d’une demi-d´eriv´ee par rapport au th´eor`emes de traces standard obtenu sur les traces d’un probl`eme au bord avec des “bonnes”
conditions au bord.
D´emonstration. On se donne k tel que ν
k≥ ν, et on reprend la d´emonstration du lemme 3.9, mais avec ˜ t = 1. La formule (48) est encore valable et s’´ecrit :
(48’)
z }|
I{ Re
Z
T
kw
kw
′kϕ dr =
I1
z }| {
− Re h
2Z
w
k′′w
′kϕ dr + Re h
2b
kZ
w
kw
′kr
−2ϕ dr
| {z }
I2
+ Re h
2Z
V w
kw
′kϕ dr
| {z }
I3
+ Im hα Z
w
kw
′kϕ dr
| {z }
I4