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LA PSYCHOLOGIE SANS L'ESPRIT - HISTOIRE DES NEUROSCIENCES

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LA PSYCHOLOGIE SANS L'ESPRIT - HISTOIRE DES NEUROSCIENCES

Une école de psychologie qui ne s'intéresse ni à la conscience, ni à la pensée ? Au début du XXe siècle, des psychologues, les behavioristes, en ont rêvé. Certains, dont Pavlov ou Skinner, ont même réussi, en considérant le cerveau humain comme une boîte noire recevant des stimulations et les convertissant en comportements, à faire progresser les connaissances sur l'esprit humain.

KLAUS-JÜRGEN BRUDER| 30 novembre 1999| CERVEAU & PSYCHO N° 25| 9MN Cet article est réservé aux abonnés à Cerveau & Psycho

En étendant les premières études des réflexes dues à Pavlov, on peut aussi provoquer la sécrétion des glandes salivaires chez le chien grâce à des signaux optiques apparaissant sur un écran. Il faut que le stimulus conditionnel projeté sur l’écran ait été au préalable

présenté plusieurs fois, en association avec de la nourriture.

© Raphaël Queruel

La psychologie vue par un behavioriste est une branche entièrement objective et expérimentale des sciences. Son but théorique est de prédire et de contrôler le

comportement. L'introspection ne joue pas de rôle essentiel dans ses méthodes et la valeur scientifique de ses données ne dépend pas de l'interprétation qu'on peut en donner en termes de conscience. »

C'est par ces affirmations que le psychologue américain John Watson (1878-1958) entendait initialement résoudre certains problèmes que traversait sa corporation. De façon

provocante, ce chercheur de l'Université Johns Hopkins, à Baltimore, s'est, en 1913,

retourné contre la psychologie de la conscience, qui dominait les débats à son époque. La

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psychologie s'était séparée de la philosophie vers la fin du xix

e

siècle, avec le dessein d'explorer les capacités de l'esprit humain au moyen d'expériences scientifiques.

Les protagonistes majeurs de ce courant étaient Wilhelm Wundt (1832-1920), fondateur du premier laboratoire de psychologie au monde, à l'Université de Leipzig, ainsi que son élève Edward Titchener (1867-1927), de l'Université Cornell (dans l'État de New York).

L'introspection – la réflexion sur les états internes tels que les pensées, sensations sensorielles et sentiments – comptait parmi leurs méthodes de travail préférées pour « rendre la psychologie scientifique ».

Mais Watson se méfiait de ce type d'autoréflexion. Selon lui, seul ce qui est directement observable par une tierce personne peut être étudié scientifiquement. Le ressenti subjectif ne peut en aucun cas être étudié directement ; tout au plus, peut-on en examiner les manifestations externes, telles que les mimiques ou le langage. Par conséquent, seul le comportement (en anglais behavior) doit faire l'objet de recherches en psychologie. Ce credo est l'acte de naissance du behaviorisme.

Watson entend ainsi établir la psychologie comme une science naturelle – et, dans le même temps, définit son sujet par la méthode. Selon lui, le scientifique ne peut se fier aux notions ambiguës ni aux suppositions que nous utilisons quotidiennement pour essayer de nous décrire nous-mêmes et de nous comprendre. La psychologie ne saurait progresser par la simple réflexion sur les sentiments ou perceptions ; il lui faut rechercher les lois objectives qui sous-tendent les comportements.

Pavlov et la mécanique animale

Le programme issu de ces idées aura une influence notable sur les générations de

psychologues ultérieurs. Watson ne fera pas cavalier seul. À l'époque de sa déclaration, le

physiologiste et lauréat du prix Nobel Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936) de St-Pétersbourg,

et le psychologue Edward Lee Thorndike (1874-1949), de l'Université de Columbia, à New

York, ont déjà tous deux réalisé des travaux préalables importants, quoique ni l'un ni l'autre

ne se considère comme behavioriste.

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Pavlov et Thorndike ont étudié les capacités d'apprentissage des animaux. Le nom de Pavlov est surtout resté lié à une expérience de conditionnement. Le physiologiste russe a

notamment travaillé avec des chiens, dont il étudiait en détail le système digestif.

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