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Submitted on 1 Jan 1887
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Influence du magnétisme sur les réactions chimiques
M. Colardeau
To cite this version:
M. Colardeau. Influence du magnétisme sur les réactions chimiques. J. Phys. Theor. Appl., 1887, 6 (1), pp.129-133. �10.1051/jphystap:018870060012901�. �jpa-00238706�
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posés,
la fixation de la totalité del’oxygène
absorbé ; en effet, si, après que leliquide
soumis à l’action de la chaleur seule a cessé dedégager
de1"oxygène,
on l’additionne d’un acidequelconque
en
proportion
tellequ’il
deviennelégèrement
acide, d’alcalinqu’il
était, et si on le chauffe de nouveau, il
dégage toujours
unenouvelle
quantité d’o~~.7~ène,
faible il est vrai, maisqui
est environle quart de
l’oxygène dégagé
par l’action de la chaleur seule.Il semble donc
qu’il
s’est formée dans l’électrolvse des solutionsalcalines, de
petites proportions
d’un composé suroxygénéqui
s’est combiné à l’alcali, de telle sorte
qu’il
ne peut être mis en liberté par l’ébullition, mais seulernent par un acide.Ce composé
pourrait
être unperoxyde d’hydrogène,
par l’exis-tence
duquel
1l~. Berthelotexplique
diversesréactions, parmi lesquelles
il remarque surtout celle du permanganate de potassesur l’eau oxygénée.
INFLUENCE DU MAGNÉTISME SUR LES RÉACTIONS CHIMIQUES;
PAR M. COLARDEAU.
Dans une Note
précédente ( ~ ),
nous avonsindiqué
lesparticu-
larités curieuses que l’on observe
quand
on cherche à réaliser lespectre
magnétique
sur une laine mince de fer ou de nickel, avecune
poudre
neprésentant qu’à
undegré
moyen lespropriétés magnétiques.
Ces
expériences
avaient étéentreprises
à propos de certainsphénomènes
observés par M. I. Remsen dans des recherches effec- tuées par lui, dans ces dernières années, relativement à l’interven- tion dumagnétisme
dans les réactionschimiques (2).
Résumons
ci’ahord,
enquelques
mois, les résultats lesplus
Intéressants de ces recherches.
Ce
physicien
a constatéqu’en plaçant
sur les deuxpôles
d’unélectro-aimant une laine de tôle et en v versant une solution de
(1) Journal de Physique, p. 83 de ce Volume.
(2 ) La Lumière électrique, t. IV, p. 2G, et t. X, p. ~t68.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018870060012901
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sulfate de cuivre, le
dépôt
de cuivremétallique
sur le fer, au lieude s’effectuer uniformément est
plus
mince aux endroits où Inac-Lion
magnétique
estplus énergique,
enparticulier
sur les arêtesdes
pièces polaires.
(ceci avait été
explique
d’nne façon assez satisfaisante par cette remarqueclu’aux points
où l’attractionmagnétique
se l’ail vive-menu
sentir,
lesparticules
de fer retenues par cette attraction doivent se dissoudre moins activement et, par suite., ledépôt
decuivre
correspondant
doit lui -même ètre ~~alenti.La même
expérience
avait montre cluc, si la laime de tôle aveclaquelle
on opèrepossède
uneépaisseur
trèsfaible (TÕ
de niilli- mètre parexemple),
on observe un autre effet. Dans toutl’espace qui
sépare, à la surface de laplaque,
les deuxpôles
de l’aiiiianu ouqui
s’étend autour d’eux, ledépôt
de cuivreprend
un aspect toutparticulier.
C’est un réseau constitué par des sortes de chaînettes formées par undépôt
de cuivre n1at etséparées
par des espaces où ledépôt
afi’ecte l’éclatmétallique.
Ces dernièresparties
sonten creux comme sur les arêtes des
pièces polaires
oii l’on observecl’ailleurs le même éclat
t-iiétalliqtie.
Deplus,
le dessin de cedépôt
anecte pour l’ceil
l’aspect général
d’un spectremagnétique
forméselon le
procédé
ordinaire, par la liu1alile de fer, mais dont leslignes
constituantes, au lieu d’êtredirigées
suivant leslignes
deforce du
chan1p,
leur seraientprécisément ortliogonales..t~a ~ig.
ide la Note
précédente (p. 85)
donne une idée assez nette del’aspect
obtenu avec deuxpièces polaires rectangulaires
A et I3,séparées
par un intervalle de Icm environ.Cet aspect
complexe
sereproduit,
ainsi que nous nous en sommes assuré, avec les différents sets de cuivre réductibles par lefer,
ainsiqu’avec
d’autres selsmétalliques égalen1ent
réductibles par le fer.C’est en cherchant étudier, à propos de ce réseau
orthogonal
aux
lignes
de force, la distribution dumagnétisme
dans la lame de fer due nous avons été amené à constater laparticularité signalée plus
haut avec lespoudres
peumagnétiques,.
A
priori,
laproduction
de courantsélectriques
par l’actionchimique
du sel de cuivre sur le fer oirait une voie danslaquelle
on
pouvait s’engager
pour chercher uneinterprétation
de cetteallure du
dépôt.
En eiet, la réduction du sel de cuivre par le fer,131 rentrant dans la
catégorie
desphénomènes électrochimiques,
est(lue à des courants
électriques
provenant decouples
locaux. Lescourants inliniment
petits
de cescouples
se fermant dans leliquide
doivent êtredirigés
par l’actionélectromagnétique
due àl’aimaiit -. il e~l est donc de même du
dépôt
de cuivre, le métalétant entramé au sein du
liquide
dans le sens du courant. On voitdonc que,
d’après
cela, ledépôt
de cuivre doit suivre leslignes
dites
lt~~r2es
(ie cotcnai~t,qui
sont normales auxlignes
de forcemagnétiques.
C’est làprécisément
le résultat donné parl’expé-
rience.
1Blalgré
sasimplicité
apparente, cetteexplication
n’est pas suf- fisante. En effet,appliquons
exactelnent sur la lame de fer une lame de zinc très mince et versons sur celle-ci une solution d’un sel de cuivre réductible par lezinc 1 ’ ).
Nous aurons les mêmescouples
locaux, influencés par la même actionélectromagnétique
de l’aimant ct
agissant
très sensiblement à la même distance. Parsuite, on devrait avoir la même orientation des courants
particu-
laires et un aspect
analogue
dudépôt
de cuivre. Orl’expérience
montre
qu’il
n’en est rien, et que ledépôt
de métalprésente
uneliomogénéité
et une uniformitéparfaites
entre les deuxpôles.
Ilfaut donc cliercher
l’explication
ailleurs.La
figure
offerte par ledépôt
de cuivre du sulfate offre une ana-logie frappante
avec le spectreorthogonal
obtenu au moyen de lapoudre
peumagnétique,
à telpoint
due le dessin lesreproduirait
d’une façon à peu près
identique,
sousl’aspect
de lafig.
idéjà
citée
(p. 85).
Cette similitude même donne laprobabilité
d’unerelation intinme entre les causes imnédiates des deux
phénomènes.
C’est ce
qui
nous a engagé à nous rendre compte du fait observé,par les considérations suivantes :
Au cours de l’action
chimique
exercéepar le
sulfate de cuivresur le fer, un certain nombre de molécules de cuivre sont
rempla-
cées par des molécules de fer ainsi transformées en sulfate. Il se
(’ ) Rien n’enlpèche d’employer encore le sulfate de cuin-re, mais l’action réduc- trice du zinc sur ce sel étant plus énergique et plus rapide que celle du fer, on
a un dépôt d’un aspect granuleux désagréable et mal défini. Il est préférable d’employer l’acélate de cuivre ou le soas-chlorure ammoniacal qui donne une
réduction métallique d’un bel aspect
132
forme donc, dans la massc
gencive
duliquide,
une certaine ql1 an- ti té departicules
constituées par une solution de sul f ate de fer,szcÈ~s~ance ~~ncsen tan t pr°oczsérncn t, à un
dc~~r°é
rnoyen, les pro-priétés magnétiques.
Admettons, po L1 r un instant, que cesparti-
cules s’orientent dans l’excès de la solution de sulfate de cuivre,
en filets
longitudinaux,
comme lapoudre des e s q 11 i 0 x y de.
Cesfilets de sulfate de fer protégeront alors, contre l’action
chimique ultérieure,
lespoints
de laplaque qu’ils
recouvrent immédiat- men t, tandis que cette action pourra se continuer dans les i n ter- vallesqu’ils
laissent entre eux, etqui
sontoccupés
par la solution de sulfate de cuivre en excès. De làl’aspect
strié dudépôt
decuivre.
Toutefois, pour que cette mamère de voir
puisse
avoirquelque
valeur, il est essentiel de lui faireperdre
le caractèrehypothétique qu’elle
conserve encore à propos de la formation réelle de ces filetsliquides
de sel de fer, et de mettre leur existence en évi-dence.
I.
Remarquons,
enpremier
lieu, clue, pour que ces filets seforment,
il estindispensable
que leliquide
soit laisséparfaite-
ment
tranquille
à la surface de laplaque pendant l’opération.
Or,si l’on promène une
baguette
de verreparallèlement
à cetteplaque
pour
agiter
lelicluide
ou si l’on donne un balancement accentué à l’élecLro-aiii-1antpendant l’opération,
l’effetchange complète-
ment et le
dépôt
de cuivre ne présenteplus
aucune trace de sonapparence
primitive.
Il estparfai tement
uni ethomogène
entreles derlx
pôles.
La trace même du contour despièces polaires
dis-parait
presquecomplètement.
C’est donc bien dans un état
dérangement particulier
duliquide tranquille
à la surface de laplaque c~u’il
faut chercher lacause immédiatc de l’effet observé.
II.
Remarcluons,
en second lieu, que Ic sulfate de cuivre, endevenant sulfate de fer, doit
changer
de couleur et devrait laisser voir directement, à un cil sensible, ces filetsliquides
s’ils exis-tent. Malheureusement, les colorations des sulfates de fer et de cuivre étant peu accentuées toutes deux, sous des
épaisseurs
faibles,
ne peuvent trancher suffisamment l’une sur l’autre pour133
que l’effet se réalise d’une façon
appréciable.
Mais, en partant decette remarque, il était naturel de chercher à réaliser
l’expérience
avec des sels pouvant offrir des
changements
de coloration très tranchés. Or ceci se réaliseparfaitement
avec une solution alcoo-lique
saturée de bichlorurc de cuivre,qui présente
une colorationverte très foncée et
qui
devientjaune
intense en se transformanten chlorure de fer.
En étendant une couche de cette solution
alcoolique
verte surla lame de fer et en
l’y
laissant au repos, on voit sc formerquelques points
de couleurjaune qui s’allongent
et sedéveloppent
dans desdirections
précisément
normales auxlignes
de force. Il s’ensuit donc que le caractèrespécial
dudépôt
de cuivre observé dans lesexpériences
de 81. Remsen doit bien avoir sonorigine
dans lesactions
spéciales qui apparaissent
avec les corps peumagnétiques,
actions que nous avons
développées précédemment.
On
s’explique
alors maintenant de la façon laplus
nette quetoutes ces
particularités disparaissent
si l’onapplique
une lame dezinc sur celle de fer. En effet, dans
L’échange électrochimique
desmétaux, ce n’est
plus
alors un sel defer)
mais bien un sel de zincqui remplace
le sel de cuivre.Or,
ce sel de zinc n’étant pas ma-gnétique
comme celui du fer, ne peutplus
subir les orientations dont il vient d’êtrequestion.
Dans
l’expérience
relative à l’action du chlorure de cuivre alcoo-lique déposé
sur le fer, on observe aussi, aux arêtes despièces polaires,
une accumulation considérable du méme chlorurejaune
de fer,
qui
tranche sur le reste de la inasse etqui
protège cesrégions
contre la continuation de l’actionchimique.
De là découle alors cette dernière
conséquence :
Si les arêtesdes
pièces polaires présentent
undépôt
moinsépais
que le reste de laplaque,
cela ne doit pas tenir seulernent à ce que le ferqui s’y
trouve retenu par l’attractionmagnétique s’y
dissout moins vitequ’ailleurs;
cela doit tenir aussi engrande partie
à ce que le sel de fer formés’y
accumulant, par la seule raisonqu’il subit,
lui aussi, l’attraction