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Detection of ANCA (Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies) and related neurological diseases [ANCA (Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies) et pathologies neurologiques associées]

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www.sciencedirect.com

STRATÉGIES D’EXPLORATION FONCTIONNELLE ET DE SUIVI THÉRAPEUTIQUE

ANCA (Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies) et pathologies neurologiques associées

Detection of ANCA (Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies) and related neurological diseases

S. Aziz

a

, N. Tahiri-Jouti

a,∗

, R. Ibn Moufti

b

, H. Fellah

c

, M. Oudghiri

d

, A. Naya

d

, I. Slassi

b

, S. Zamiati

a

aLaboratoire d’anatomie pathologique, faculté de médecine et de pharmacie, université Hassan II Aïn Chock, 19, rue Tarik-Bnou-Ziad, BP 9154, Casablanca, Maroc

bService de neurologie, hôpital Ibn Rochd, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

cLaboratoire d’immunologie, faculté de médecine et de pharmacie, université Hassan II Aïn Chock, Casablanca, Maroc

dLaboratoire de physiologie et génétique moléculaires, faculté des sciences Aïn Chock, université Hassan II Aïn Chock, Casablanca, Maroc

Rec¸u le 2 avril 2012 ; accepté le 9 juin 2012

KEYWORDS Anti-neutrophil cytoplasmic antibodies;

Neurology;

Indirect

immunofluorescence;

Elisa;

Myeloperoxydase;

Proteinase 3

Summary ANCA are associated with different pathologies among other vasculitis. Their diag- nostic, prognostic value, their specificity and their place as a marker of activity deserve to be clarified. Our objectives are to identify these antibodies through the use of indirect immuno- fluorescence (IIF) and Elisa and to establish possible correlations with neurological diseases. We tested sera from 29 patients for whom ANCA were sought as part of the etiological research.

The presence of ANCA by IIF was established in 65.51% cases according to two profiles: cyto- plasmic fluorescence (c-ANCA) (44.82%) and perinuclear fluorescence (p-ANCA) (17.24%). These autoantibodies with or without PR3 and/or MPO antigenic targets corresponded to various neu- rological diseases: infectious etiology, association with vasculitis, but also connective tissue disorders (Sjögren syndrome) and amyotrophic lateral sclerosis in particular context.

© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

MOTS CLÉS Anticorps

anticytoplasme des polynucléaires

Résumé Les anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA : Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies) sont associés à différents types de pathologies, entres autres, les vas- cularites. Leur valeur diagnostique, pronostique, leur spécificité et leur place en tant que marqueurs d’activité méritent d’être précisées. L’objectif de notre étude est d’identifier, à travers notre expérience, ces auto-anticorps par l’utilisation de l’immunofluorescence

Auteur correspondant.

Adresse e-mail :nadiatahirij@gmail.com(N. Tahiri-Jouti).

0923-2532/$ – see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.immbio.2012.06.004

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neutrophiles ; Neurologie ; Immunofluorescence indirecte ;

Elisa ;

Myéloperoxydase ; Protéinase 3

indirecte (IFI) et l’Elisa et d’établir des corrélations possibles avec des pathologies neurolo- giques. Nous avons testé 29 sérums de patients pour lesquels les ANCA étaient recherchés dans le cadre du bilan étiologique. La présence des ANCA a été établie par IFI dans 65,51 % des cas sui- vant deux profils : fluorescence cytoplasmique (c-ANCA) (44,82 %) et fluorescence périnucléaire (p-ANCA) (17,24 %). Ces auto-anticorps associés ou non aux cibles antigéniques PR3 et/ou MPO correspondaient à des pathologies neurologiques diverses d’étiologie infectieuse, associées à des vascularites mais aussi à des connectivites (syndrome de Goujerot-Sjögren) et des scléroses latérales amyotrophiques de contexte particulier.

© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Introduction

Les Anti-Neutrophil Cytoplasmic Antibodies (ANCA) consti- tuent une famille d’auto-anticorps dirigés contre des antigènes du cytoplasme des monocytes et des poly- nucléaires neutrophiles (PNN), cellules-clés du processus inflammatoire au cours des vascularites [1]. Ils ont été décrits pour la première fois en 1982 par Davies et ses colla- borateurs[2]dans le sérum de huit malades souffrant d’une glomérulonéphrite extracapillaire pauci-immune.

Ces auto-anticorps sont dirigés contre des enzymes des neutrophiles, capables d’activer ces cellules et d’induire des lésions nécrotiques. Ils sont habituellement recher- chés par immunofluorescence indirecte (IFI) sur frottis de polynucléaires neutrophiles humains et par technique immu- noenzymatique (Elisa)[3,4].

Les cibles antigéniques des ANCA sont localisées dans les granules des polynucléaires neutrophiles. Ces granules sont de quatre types. Le premier type et le plus important est le granule primaire ou azurophile qui contient la protéinase 3 (PR3), la myéloperoxydase (MPO), l’élastase, la cathepsine G (CG), le Bacterial Permeability Increasing Protein (BPI), l’azurocidine et la ␤-glucuronidase. Les granules secon- daires ou neutrophiles contiennent la lactoferrine (LF), le lysozyme, la PR3, la CG et les défensines. Les granules de type gélatinase contiennent la PR3 et le lysozyme, et les vésicules sécrétoires constituent les deux derniers types de granules des PNN[5].

Les ANCA sont classiquement rapportés dans les vascu- larites systémiques touchant les vaisseaux de petit calibre dites vascularites à ANCA : la polyangéite microscopique (PAM), la granulomatose de Wegener (GW), le syndrome de Churg-Strauss (SCS) et leur variante localisée, la gloméru- lonéphrite nécrosante à croissant (GNNC)[4,5]. Cependant, depuis la première description de ces auto-anticorps ANCA, le nombre d’affections associées n’a cessé d’augmenter.

L’objectif de cette étude est d’aborder, à travers une étude rétrospective intéressant la recherche des ANCA en IFI et la détermination par Elisa, des spécificités antigéniques MPO et PR3 chez des patients présentant des pathologies neurologiques.

Patients et méthodes Patients

Notre étude rétrospective correspond au traitement de 29 demandes de recherche des ANCA pour des patients du

Figure 1 IFI : aspect cytoplasmique des ANCA (c-ANCA) en microscopie à fluorescence grossissement (×400).

service de neurologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Parmi ces patients, 17 (58,62 %) étaient de sexe féminin et 12 (41,37 %) de sexe masculin. La moyenne d’âge est de 41,68±11,21 ans avec un sex-ratio de 0,7. Nous avons retenu les dossiers pour lesquels les observations cliniques des patients étaient complètes.

Méthodes

Les ANCA ont été mis en évidence par immunofluores- cence indirecte sur lames de PNN cytocentrifugés et fixés à l’éthanol, préparées au laboratoire (lames maison). La détection est réalisée grâce à un anticorps anti-IgG (F(ab’)2, DAKO) couplé à la fluorescéine.

Les ANCA ont été également recherchés par Elisa. Nous avons utilisé deux kits«Binding Site»permettant la détec- tion des deux cibles antigéniques MPO et PR3[6].

En IFI, en cas de positivité la fluorescence se répartit suivant deux aspects :

• le premier classique ou cytoplasmique (c-ANCA) diffus, finement granuleux avec renforcement de la fluorescence entre les lobes du noyau polylobé des polynucléaires clairement identifiés (Fig. 1). Très souvent, il s’agit d’auto-anticorps anti-PR3 révélateurs d’une GW. Il est à noter que les auto-anticorps anti-cytosquelette (actine, vimentine), anti-ribosome et anti-endosome peuvent donner une fluorescence cytoplasmique grossièrement granuleuse ou homogène sans anti-PR3 comme cible anti- génique. On parle alors de c-ANCA«atypiques»[5,7];

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Figure 2 IFI : aspect périnucléaire des ANCA (p-ANCA) en microscopie à fluorescence grossissement (×400).

• le second aspect, périnucléaire (p-ANCA), homogène, d’épaisseur variable, condensé autour du noyau qui peut aller jusqu’à un recouvrement complet de celui-ci (aspect

«Pop Corn») (Fig. 2). La fluorescence périnucléaire est un artéfact de la fixation par l’éthanol, due à la migration vers la membrane nucléaire, chargée négativement, des antigènes cationiques comme la MPO[8].

L’aspect c-ANCA est principalement associé avec des anti-PR3 [5,7,9,10], mais les anti-BPI peuvent également donner cet aspect. Pour les p-ANCA «typiques», il s’agit principalement d’anti-MPO[5,7,11]. Alors que les anti-LF, anti-élastase, anti-CG, antiglucuronidase. . .sont le plus sou- vent associés à un aspect a-ANCA (p-ANCA atypiques)[5,7].

Résultats

Sur les 29 sérums testés, 18 (62,06 %) se sont révélés posi- tifs par IFI et/ou Elisa. Le bilan étiologique immunologique (recherche des anticorps antinucléaires et anti-DNA) et infectieux (recherche des anticorps anti-VIH, anti-HVB et anti-HVC) se sont révélés négatifs pour l’ensemble de ces patients.

Caractéristiques biologiques

IFI positive et Elisa anti-PR3 ou anti-MPO positive

Sur les 29 sérums testés, sept (24,13 %) possèdent des ANCA de type c-ANCA (n= 4) ou un aspect p-ANCA (n= 3) (Tableau 1). L’Elisa s’est révélée positive à neuf reprises (31,03 %) avec deux anti-MPO (22,22 %) et sept anti-PR3 (77,77 %). Deux sérums étaient à la fois anti-PR3 et anti- MPO. La principale cible des ANCA correspond aux anti-PR3 (4/7, soit 57,14 %) avec un aspect c-ANCA et (3/7, soit 42,85 %) avec un aspect p-ANCA, ce qui exclut l’association exclusive des anti-PR3 avec l’aspect c-ANCA.

IFI positive, Elisa anti-PR3 et anti-MPO négatives

Sur les 29 sérums testés, 11 (37,93 %) présentaient un aspect c-ANCA (n= 9) ou un aspect p-ANCA (n= 2) sans être associés aux anti-PR3 et/ou aux anti-MPO. Ce qui suggère

l’association des ANCA avec d’autres cibles antigéniques que la PR3 et MPO. Sachant que d’autres auto-Ac anti-BPI, anti- LF, anti-Ela, anti-Lys, anti-CG et anti-azurocidine peuvent donner des aspects c- ou p-ANCA [5,12]. Cependant, une positivité de ces auto-anticorps avec les autres cibles anti- géniques ne doit pas conduire à rejeter un diagnostic de vascularite, car des cas de maladie de Wegener ont été rap- portés comme étant associés avec des anti-BPI, anti-LF ou anti-Ela, sans anti-PR3[4].

IFI négative, Elisa anti-PR3 ou anti-MPO positive

La mise en évidence des anti-MPO ou des anti-PR3 en l’absence d’IFI positive est peu fréquente. Cependant, nous retrouvons deux cas sur les 29 sérums qui présentent ce profil, dont un est de type anti-PR3 et l’autre est de type anti-MPO. Cette discordance est rapportée dans différents travaux qui la relient à l’existence de différences de sensi- bilité entre l’IFI et l’Elisa, de réactivité vis-à-vis du support ou encore d’une contamination de la PR3 ou de la MPO par d’autres protéines, en particulier par la LF[5].

Corrélation clinicobiologique

Parmi les patients chez qui la recherche des ANCA s’est révélée positive, nous avons individualisé trois groupes de pathologies. Un premier groupe comprend des pathologies neurologiques non associées à des pathologies pour lesquels les ANCA sont retrouvés. Il s’agit d’une paralysie faciale réci- divante idiopathique ou syndrome de Melkersson-Rosenthal, d’une névrite optique rétrobulbaire, d’un accident vas- culaire cérébral ischémique et de maladie de Charcot.

Concernant les cas de maladie de Charcot, un des patients présentait une exposition à l’amiante sur une durée de 30 ans.

Le deuxième groupe fait référence à des pathologies neurologiques pour lesquelles une étiologie infectieuse est relevée (tuberculose, rickettsiose, syphilis, virose), ces pathologies infectieuses ayant été décrites comme associées aux ANCA.

Enfin, le troisième groupe retient des processus patholo- giques décrits comme étant associés à des ANCA. Il s’agit de vascularites et de connectivites plus exactement de patients présentant un syndrome de Goujerot-Sjögren (Tableau 2).

Discussion

La raison principale de la recherche des ANCA est de diag- nostiquer ou d’exclure une maladie de Wegener, un SCS, une polyangéite microscopique ou sa forme rénale, la gloméru- lonéphrite nécrosante focale à croissant. Toutefois, lorsque l’IFI est positive en l’absence d’anti-PR3 et d’anti-MPO, le diagnostic de vascularite ne peut être clairement retenu ou exclu. La recherche des autres cibles des ANCA en cas de positivité de l’IFI, peut permettre d’orienter le diagnostic vers une étiologie inflammatoire ou infectieuse. À l’inverse, des anti-PR3 et/ou des anti-MPO positifs, sans IFI positive, révèlent le plus souvent une poly-réactivité du sérum ou la reconnaissance d’une protéine associée à la PR3 ou à la MPO. Les ANCA sont classiquement décrits comme des mar- queurs sérologiques des vascularites systémiques primitives.

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Tableau 1 Positivité des ANCA par Immunofluorescence indirecte (IFI) et par Elisa anti-PR3 et anti-MPO.

IFI Elisa

Type d’ANCA Nombre (pourcentage) Anti-PR3 Anti-MPO Anti-PR3 et Anti-MPO Ni PR3, ni MPO

c-ANCA 13 (44,82) 2 (15,38) 0 2 (15,38) 9 (69,23)

p-ANCA 5 (17,24) 3 (60) 0 0 2 (40)

IFI négatifs 11 (37,93) 1 (9,09) 1 (9,09) 0 9 (81,81)

Nombre = 29.

Tableau 2 Données cliniques et résultats des tests d’auto-immunité pour la série de patients de l’étude.

IFI + Spécificité antigénique Sexe Âge (ans) Pathologie

c-ANCA PR3 et MPO F 38 Vascularite primitive du système nerveux

central

c-ANCA Ni PR3, ni MPO M 57 Syndrome confusionnel sur vascularite

p-ANCA PR3 F 48 Vascularite du système nerveux central

c-ANCA Ni PR3, ni MPO F 42 Paralysie faciale récidivante idiopathique :

syndrome de Melkersson-Rosenthal

c-ANCA Ni PR3, ni MPO M 21 Névrite optique rétrobulbaire

p-ANCA PR3 M 45 AVC ischémique

p-ANCA PR3 M 37 Polyradiculonévrite aiguë d’origine virale

associée à une tuberculose multiviscérale

c-ANCA PR3 M 42 Myosite à inclusion avec antécédent de

tuberculose

c-ANCA PR3 et MPO M 38 Encéphalomyéloméningoradiculovascularite

sur tuberculose

c-ANCA PR3 F 20 Mononeuropathie multiple démyélinisante

rickettsienne

p-ANCA Ni PR3, ni MPO M 29 Cérébellite post-infectieuse

c-ANCA Ni PR3, ni MPO F 42 Méningovascularite syphilitique

c-ANCA Ni PR3, ni MPO F 34 Vascularite secondaire à un syndrome de

Goujerot-Sjögren

p-ANCA Ni PR3, ni MPO F 50 Polyneuropathie sensitivomotrice dans le cadre

d’un syndrome de Goujerot-Sjögren

c-ANCA Ni PR3, ni MPO M 43 Sclérose latérale amyotrophique primitive :

maladie de Charcot

c-ANCA Ni PR3, ni MPO F 65 Sclérose latérale amyotrophique primitive :

maladie de Charcot

c-ANCA Ni PR3, ni MPO F 42 Sclérose latérale amyotrophique primitive :

maladie de Charcot

c-ANCA Ni PR3, ni MPO M 58 Sclérose latérale amyotrophique primitive :

maladie de Charcot, avec notion d’exposition à l’amiante

Dans notre étude faite en milieu neurologique, les ANCA sont associés à des pathologies diverses.

Dans presque tous les cas des pathologies neurologiques étudiées ANCA-positives, on a trouvé une association avec d’autres pathologies pour lesquelles les ANCA sont impliqués dans la physiopathologie (61,11 %).

Notre étude a identifié un premier groupe de patients présentant une association avec des pathologies infectieuses (33,33 %) (tuberculose, rickettsiose, syphilis, virose), pré- sentant un aspect c-ANCA (66,66 %) et un aspect p-ANCA (33,33 %) avec la PR3 comme principale cible antigénique

(50 %). Les ANCA au cours de pathologies infectieuses ne sont pas rares[4,7,13]. Dans la littérature, la prévalence des ANCA au cours de la tuberculose est très controversée selon la région géographique et l’ethnie du groupe étudié.

Dans une étude, faite par Flores-Suarez au Mexique, chez 20 patients sur 45 (44,4 %) ayant des ANCA positifs, 16 malades avaient des c-ANCA et quatre avaient des p-ANCA par IFI ; 15 avaient des PR3 et trois de la MPO par Elisa. Les spécificités BPI et LF n’ont pas été étudiées[14]. Teixeira et al. ont trouvé une prévalence de 10 % chez 67 patients ayant une tuberculose dont trois malades sur sept avaient

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des c-ANCA et les quatre autres avaient un aspect atypique ; un seul malade avait une spécificité PR3. Les spécificités MPO, LF, BPI, CG et Ela ont été testées chez ces malades et se sont révélées négatives[15]. Danneberg et al. ont trouvé un seul malade avec des ANCA MPO-positifs dans un groupe de 50 malades[16]. La présence des ANCA, chez les malades tuberculeux, pourrait s’expliquer par l’activation des poly- nucléaires neutrophiles par Mycobacterium tuberculosis, via les phénols glycolipides de leur membrane. Cette activation entraînerait la libération de résidus oxygénés et des enzymes lysosomiaux et conduirait ainsi à la production d’anticorps contre les composants de ces neutrophiles[17].

Dans notre série, nous avons également identifié un second groupe de patients qui retient des processus patho- logiques pour lesquels les ANCA sont décrits comme y étant associés. Nous avons retrouvé trois cas de vascularite présentant des ANCA (16,66 %) dont deux ayant une vas- cularite cérébrale avec respectivement un aspect c-ANCA anti-PR3/MPO et un aspect p-ANCA anti-PR3. Le troisième patient présentait un syndrome confusionnel sur vascula- rite associé à un aspect c-ANCA avec des cibles antigéniques autres que la PR3 et la MPO. La présence des ANCA associés à des vascularites localisées a été retrouvée par l’équipe de Sghiri chez quatre patients dont trois présentaient une forme cutanée et un présentait une forme cérébrale[4].

Le deuxième type de processus pathologique retrouvé dans ce groupe, appartient aux connectivites ; il s’agit du syn- drome de Goujerot-Sjögren (11,11 %). Ces deux patients présentaient respectivement des aspects c-ANCA et p-ANCA associés à d’autres cibles antigéniques que la MPO et la PR3 ; cependant le cas de Goujerot-Sjögren associé aux c-ANCA présentait une vascularite secondaire. La présence des ANCA au cours des connectivites est décrite dans la littérature [4]. Une étude faite par Ghrairi et al. a révélé un groupe de patients présentant des connectivites dont les ANCA associés ont montré un profil de type p-ANCA (80 %) et de type c-ANCA (20 %) dont les principales spécificités retrouvées étaient la LF (60 %), la BPI (20 %) et la MPO (20 %)[18]. Dans les cas de connectivites, les ANCA s’associent exceptionnellement avec une vascularite. Les ANCA sont le plus souvent de type p-ANCA et les spécificités les plus retrouvées sont la LF, l’Ela, la BPI et le Lyz, rarement la MPO et exceptionnellement la PR3[18].

Par ailleurs, d’autres auto-anticorps peuvent donner un aspect voisin de celui des p-ANCA. Cela impose donc de poursuivre la spécification des p-ANCA en utilisant, d’une part, des cellules HEp-2 et, d’autre part, des PNN fixés par une solution de formol—acétone. En effet, la fixation par le formol—acétone présente l’avantage de ne pas modi- fier la répartition des granules du PNN. Dans ce cas, une fluorescence cytoplasmique est retrouvée si la cible est un antigène granulaire comme la MPO et permet de définir les p-ANCA«typiques». Enfin, si la fluorescence reste périnu- cléaire, en l’absence d’AAN, l’aspect est alors noté a-ANCA.

La fluorescence p-ANCA ou a-ANCA prédomine avec de nom- breuses cibles pour ces auto-anticorps, la LF, l’Ela, la BPI et le Lyz et la Cathepsine G en particulier[5]. Les anticorps anti-nucléaires (AAN) à renforcement périphérique devront être exclus en réalisant en parallèle la recherche d’AAN sur cellules HEp-2[5,7].

Enfin, notre série comporte un groupe de patients ANCA-positifs présentant des pathologies neurologiques non

associées à des pathologies pour lesquelles les ANCA sont retrouvés (38,88 %), avec un profil c-ANCA qui prédomine chez des patients présentant respectivement une paralysie faciale récidivante idiopathique ou syndrome de Melkersson- Rosenthal, une névrite optique rétrobulbaire, une maladie de Charcot (quatre patients) et sans association avec la PR3 ou avec la MPO. Dans notre série, les quatre cas de maladie de Charcot présentaient des ANCA de type c-ANCA dirigés contre d’autres cibles antigéniques que la MPO et la PR3. L’association entre les ANCA et cette pathologie, dans notre série, mérite d’être explorée car dans la littérature une telle association n’est jamais rapportée. Cependant, un des quatre patients présentait une exposition à l’amiante sur une durée de 30 ans. Mais est-ce que cette exposition peut justifier la présence des ANCA ? On a besoin d’explorer d’avantage ces données. Enfin parmi les patients de ce groupe, nous retrouvons une notion d’accident vasculaire cérébral ischémique associé à des ANCA de type p-ANCA et la PR3 comme cible antigénique.

Notre étude montre que les ANCA sont décrits au cours de situations pathologiques diverses. Au cours de la démarche diagnostique, il faut respecter les recommandations inter- nationales du dernier consensus sur la recherche des ANCA, qui préconisent d’identifier ces derniers par le test Elisa de spécificité MPO et PR3, parfois même si l’IFI est négative, lorsqu’il y a une forte suspicion de vascularite. En outre, il convient de rechercher les autres cibles antigéniques des ANCA (antigènes mineurs) qui peuvent aider à associer cer- tains aspects de fluorescence observés lors du dépistage à une spécificité donnée. Ceci dit, l’IFI reste la technique de référence pour la mise en évidence de ces auto-anticorps.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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